QUATORZE JUILLET :
Le 6 juillet 1880, le 14 juillet déclaré fête nationale En mémoire de la prise de la Bastille, symbole du début de la révolution et de la chute de la monarchie, le gouvernement fixe la date de la fête nationale au 14 juillet. La fête sera officiellement célébrée 8 jours plus tard.
QUATRE SEPTEMBRE 1870 :
Le 1er septembre 1870, la guerre franco-prussienne déclenchée le 19 juillet, tourne au désastre. L’empereur, accompagant une armée de 130 000 hommes sous le commandement du maréchal Mac Mahon, se laisse enfermer dans la cuvette de Sedan. Bombardée par 700 canons incappable de briser l’encerclement, l’armée française est prise au piège. Le 2 septembre, elle doit capituler sans condition. L’Empereur est fait prisonnier avec l’armée, mais il refuse que sa captivité soit signifie la défaite de la France, si bien que la guerre continue. La nouvelle de Sedan, connue à Paris le 3 septembre, y provoque l’accablement du Corp législatif où les Républicains réclament la déchéance de l’Empire. Pour éviter cette issue, le Corps législatif demande à l’Impératrice Eugénie régente de lui déléguer tous ses pouvoirs afin que l’Empire devienne totalement parlementaire. L’Impératrice Eugénie s’y refuse et tente de nommer le comte de Palikao lieutenant-général du royaume. Mais le 4 septembre, le peupla ayant appris la nouvelle de la capitulation de l’Empire, envahit la salle des séances du Corps législatif. Le président lève la séance, mais Gambetta monte à la tribune et y proclame la déchéance de l’Empire, puis, avec Jules Favre et Jules Ferry, prend la tête des manifestants qui se rendent à l’Hôtel-de-Ville. Là, la République est proclamée et un gouvernement provisoire constitué avec les députés républicains de Paris (Rochefort, Ernest Picard, Gambetta, Jules Favre, Crémieux, etc.) Le général Trochu, gouverneur militaire de Paris, qui a laissé se développer l’émeute sans rien faire pour la combattre prend la tête de ce « Gouvernement de la Défanse nationale » pendant que l’Impératrice fuit les Tuileries et gagne l’Angleterre pour ne pas avoir à abdiquer et préserver ainsi les droits de son fils, le prince impérial.
MAYEUR (Jean-Marie) : La vie politique sous la IIIème République, Paris, Éditions du Seuil, 1984.
QUEUILLE (Henri), 1884-1970 :
Né à Neuvic d’Ussel (Corrèze), le 31 mars 1884 dans une famille d’ancienne bourgeoisie très intégrée au réseau des élus et des notables locaux, Henri Queuille, après ses études secondaires au lycée de Tulle, fait sa médecine à Paris. Mais ses ambitions sont brisées en plein concours de l’internat : sa mère meurt. Chef de famille, il doit rentrer à Neuvic en 1908. Il y devient médecin, positiviste et généreux, que la République de la Belle époque distinguait. Le voici bientôt lancé dans la politique et évidemment, radical. Il sait jouer des fidélités familiales et engranger la reconnaissance de sa clientèle rurale : en 1912, il est maire de Neuvic, conseiller général, l’année suivante. En 1914, élu député de la Haute-Corrèze, il devient un des benjamins de la Chambre. Puis, la guerre intervient. Il est médecin au front, et jusqu’à Verdun, décoré, il n’oubliera jamais, fidèle à la « génération du feu », et il aura l’oreille des anciens combattants.
Maire de Neuvic pendant 50 ans, président du conseil général dès 1921, député jusqu’en 1935 puis de 1946 à 1958, sénateur (1935-1940) de la Corrèze : la paix revenue, sa fidélité à sa région est totale et elle va le poser en homme de la durée et de la ténacité. Il s’est dès le début placé en position d’arbitre mais n’a jamais fait valoir son patronage dans un département où le radicalisme était sur la défensive puis en déclin après 1932, harcelé par les communistes et la SFIO. Aux élections de 1919, à la tête d’une liste radicale homogène d’où il a écarté les caciques, il est seul réélu, sauvant les valoisiens du désastre. Dès lors, il compte peu sur la structure partisane. Une fédération radicale de Corrèze n’émerge qu’en 1928 et, maître des hauts plateaux, Queuille ne songea pas à y disputer avec François Labrousse, carré dans son fief de Brive ; il participe peu aux controverses et aux manœuvres qui agitent la rue de Valois, n’intervient guère aux congrès et se pose le plus volontiers en médiateur pragmatique, aux côtés de son ami Herriot.
Il devient ainsi l’homme à tout faire des intérêts départementaux bien compris. Flattant tous les républicains à sa gauche comme à sa droite, de Spinasse à de Jouvenel, il soigne d’abord ses électeurs. Au conseil général, il fait développer le tourisme et entretenir les chemins vicinaux, encourage l’agriculture des petits exploitants et l’élevage moderne de la race limousine, active l’électrification et le crédit, lance des barrages. Peu d’appareil partisan, pas d’exclusives, beaucoup de menus services et d’amitiés, de rares projets à long termes : il est fin jardinier républicain-radical amoureux de sa Corrèze, mais sans parvenir à en enrayer le déclin, accéléré par la crise des années 1930.
Queuille parvient à acquérir une stature nationale, mais faible orateur et avare de sa plume, il se fait néanmoins remarquer à la Chambre par sa sociabilité d’homme de groupe et son art de gérer les dossiers. Clemenceau et Millerand sont séduits par ce jeune homme efficace et respectés des « poilus ». En janvier 1920, il devint sous-secrétaire d’Etat dans le cabinet Millerand, non pas aux Pensions comme il l’espérait, mais à l’Agriculture. Il y prendra ses aises et se révélera éminent spécialiste, au Parti radical, à la Chambre et au gouvernement, de ces questions agricoles qui hantent une France saignée et en crise. En 1940, on le retrouve à l’Agriculture et au Ravitaillement sous Daladier et Reynaud : « C’est le meilleur », avait dit Poincaré.
Il exercera au total quinze responsabilités ministérielles Rue de Varenne (en 1920-1921, 1924-1925, 1926-1928, 1930, 1832-1934, 1938-1940). Il est un homme de diagnostique, et de pensées précises, écoutant la profession, haranguant des dizaines de groupes de pression, présidant des associations (sous son impulsion, la FNMCA du boulevard Saint-Germain tient le haut du pavé, face à la conservatrice Société des agriculteurs de France d la rue d’Athènes). Ses aides et ses initiatives couvrent toutes les questions en souffrance : coopération, crédits, forêts, enseignement, recherche et, surtout, soutien les cours des produits, celui du blé notamment, pour lequel il refusera la solution de l’Office imposée par le Front populaire. Après 1932, au fil de la crise, sa vision des problèmes s’élargira au monde et, déjà, à l’Europe. Ses passages dans d’autres départements ministériels (Santé publique en 1930-1931 et 1934-1935 ; PTT en 1932 ; Travaux publics en 1937-1938) ont été moins marquants, mais on lui doit, après une habile négociation, la création de la SNCF en 1937.
A la libération, il se retire à Neuvic en septembre 1944. Délégué à l’Assemblée consultative, il se consacre au relèvement du Parti radical. Il est élu député en, 1946 et est porté à la présidence par le groupe parlementaire radical-socialiste, l’année suivante. En 1948, il entre comme ministre d’Etat dans le gouvernement d’André Maire puis comme ministre des Travaux publics dans le cabinet Schuman. En septembre, il devient président du Conseil et se charge des Finances publiques. Il est appelé au ministère de l’Intérieur en 1951. Réélu député de la Corrèze la même année, il siège dans les gouvernements jusqu’en 1954, soit comme vice-président du Conseil, soit comme ministre. Se retirant petit à petit de la vie politique, c’est en 1965 qu’il abandonne son mandat maire de Neuvic. Resté conseiller municipal de sa ville, il meurt à Paris le 17 juin 1970.
DELIVET (Pierre), LE BÉGUEC (Gilles) : Henri Queuille et la République, Limoges, Trames, 1987 – Henri Queuille et la Corrèze. Actes du Colloque de Tulle, Limoes, Lucien Soumy, 1986.
QUEUILLE (Henri) : Journal de guerre, Limoges, Presses de l’Université de Limoges, 1993.
QUINTON (René) (1866 à Chaumes-1925) était un physiologiste et biologiste français. Ancien élève du Lycée Chaptal. Il est connu pour avoir étudié les propriétés de l'eau de mer et continue les recherches de John Floyer (1649-1734). Il a notamment mis au point un traitement pour rendre l'eau de mer consommable et injectable.
On lui doit l'observation que la constitution de l'eau de mer est la même que celle de notre milieu intérieur (l'eau de notre aquarium, aimait-il dire). Ce qui les distingue est la concentration de l'eau de mer qui avoisine 33 g/l de sels totaux alors que celle de notre sang et milieu intérieur est de 9 g/l.
Quinton mit au point une manière de traiter l'eau de mer pour qu'elle garde les propriétés bienfaisantes qu'il lui attribuait : la microfiltration à froid sur filtre micropore 0,22 m. Il appela cette eau le plasma de Quinton (par analogie au plasma sanguin) toujours commercialisé aujourd'hui sous marque déposée.
Après de multiples recherches et expérimentations, Quinton crée ses propres centres de soins. Il y accueille des enfants puis des adultes, attirés par les tarifs relativement bas qui y sont pratiqués. Des « dispensaires marins » sont créés en France et en Suisse. Le traitement était essentiellement constitué par différents protocoles très stricts d'injections de plasma de Quinton, établit selon la pathologie du patient.
En 1907 commence la commercialisation du plasma de Quinton.
Le quotidien "L’Intransigeant" écrit au début du siècle:
« Les travaux de Pasteur apportent une conception de la maladie. Ceux de Quinton nous apportent une conception de la santé. Qu’est-ce qu’un sérum de Pasteur ? C’est un sérum particulier à une maladie et contre cette maladie, un sérum qui attaque un microbe donné et aucun autre. Qu’est-ce que l’eau de mer ? C’est un sérum qui n’attaque aucun microbe particulier, sinon qu’il donne à la cellule organique la force pour lutter contre tous les microbes. »
René Quinton n'a pas rencontré d'écho important auprès du corps médical français. L'intérêt des injections de René Quinton n'est pas confirmé par le corps médical.
Bibliographie
L'Eau de mer, milieu organique, Masson, édition Encre, Paris, 1904.
QUINZE MILLE (crise des)
La crise des Quinze mille surgit en 1906 lorsque la Chambre des députés, nouvellement élue, décide de porter l’indemnité parlementaire de 6 000 à 15 000 francs. Cette augmentation importante s’explique essentiellement par le nouveau recrutement du persommel parlementaire depuis 1902. Alors quen jusqu’à cette période, le personnel de la Chambre était majoritairement constitué de membres de la haute bourgeoisie possédant des revenus élevés et pour qui l’activité politique constituait un violon d’Ingres, on constate désormais que les députés se recrutent surtout dans le monde des classes moyennes, possédant des revenus médiocres et pour qui l’indemnité parlementaire constitue un salaire indispensable. En d’autres termes, la politique devient une profession qui représente une promotion sociale pour ceux qui l’exercent et le réajustement de l’indemnité parlementaire traduit cette nouvelle réalité. Il reste que, pour l’opinion publique, le spectacle des législateurs se servant des pouvoirs qui leur onté ét confiés par le peuple souverain pour améliorer leur propre condition nelaisse pas de choquer et que ce vote va redonner vigueur à un antiparlementarisme qui n’est qu’endormi dans l’opinion publique et que les adversaires de la droite et de gauche du régime (Action française ou syndicalisme révolutionnaire) s’appliquent à faire revivre. Toutefois, la crise des Quinze mille survenant à un moment où le régime ne connaît pas de graves difficultés n’aura pas de conséquences réelles pour la Républiques. |