Exposition universelle de 1889 : Construction de la Tour Eiffel  

 

1870-1940

 

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   HISTOIRE DE FRANCE
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70 ans d'histoire (1870-1940)

 

LABAT (Jules-Jean-François), 1819-1914 : Homme politique. Né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 28 janvier 1819, Labat est élu député au Corps législatif de 1869 à 1870. Député catholique et révisionniste des Basses-Pyrénées de 1876 à 1893, il ne se représente pas et décède à Biarritz (Basses-Pyrénées) le le 27 octobre 1914.

LA BATUT (Anne-Charles-Ferdinand-de Laborie de), 1854-1933 : Magistrat et homme politique. Né à Bergerac (Dordogne) le 9 mai 1854, maire de Monbazillac et conseiller général, La Batut est élu député républicain de la Dordogne en 1885 et réélu sans interruption jusqu’en 1912 où il devient sénateur de la Dordogne et le restera jusqu’en 1930 où il ne se représente pas. Il appartenait à la Ligue des droits de l’Homme. Il décède à Paris le 11 mars 1933.

LABBÉ (Léon), 1832-1916 : Chirurgien et homme politique. Né à Merlerault (Orne) le 29 septembre 1832, agréé de médecine, membre de l’Académie de médecine et membre libre de l’Académie des sciences, Léon Labbé devien un praticien de grand renom. Sénateur républicain de l’Orne en 1892, il meurt en cours de mandat à Paris le 21 mars 1916.

LABICHE (Emile-Charles-Didier), 1827-1922 : Homme politique. Né à Béville-le-Comte (Eure-et-Loir) le 25 novembre 1827, candidat malheureux de l’opposition libérale sous l’Empire, en 1863, Labiche est élu sénateur républicain d’Eure-et-Loir de 1876 à 1912 et s’intéresse plus particulièrement aux questions agricoles. Opposé à l’impôt sur le revenu, il vote contre la séparation des églises et de l’Etat. Battu en 1912, il ne se représente pas et décède à Paris le 8 avril 1922.

LABORI (Fernand-Gustave-Gaston), 1860-1917 : Avocat et homme politique. Né à Reims (Marne) le 18 avril 1860, Fernand Labori fait des études de droit à Paris, et, en 1881, s’inscrit au barreau. Il collabore à La Gazette du Palais mais a des débuts obscurs. Candidat modéré aux élections législatives de 1893 à Reims, il est battu. L’année suivante, la défense de l’anarchiste Vaillant le met au rang des maîtres du barreau. Le 4 janvier 1898, Madame Lucie Dreyfus lui demande de défendre son mari dans le procès Esterhazy. Il s’engage complètement dans l’affaire Dreyfus pendant deux ans avec le procès Zola, le procès du colonel Picard, le procès de révision. Le 14 août 1899, il est grièvement blessé d’un coup de revolver au cours du procès de Rennes. Battu de nouveaux aux élections législatives de 1902 dans la Seine-et-Marne, il est élu conseiller municipal, puis maire de Samois-sur-Seine (Seine-et-Marne). Absorbé par son rôle davocat dans l’affaire Humbert, il abandonne son mandant municipal en 1904. Il est enfin élu député indépendant de Seine-et-Marne en 1906 et ne se représente pas en 1910. Elu bâtonnier en 1911, il défend Madame Caillaux en 1914 pour le meurtre de Calmette du Figaro. Il décède à Paris le 14 mars 1917.

LA BOUILLERIE (Marie-Joseph-Mélite Roullet de), 1822-1894 : Homme politique. Né à Paris le 22 mars 1822, La Bouillerie est sous-préfet sous le second Empire. Légitimiste et catholique, il se faire élire député du Maine-et-Loire en 1871 et est nommé ministre de l’Agriculture et du Commerce du 25 mai au 25 novembre 1873 dans le premier cabinet de Broglie. Ala chute du cabinet, il retrouve son siège de député jusqu’en 1876 et meurt à la Roche-Hue (Maine-et-Loire) le 24 septembre 1894.

LABOULBÈNE (Georges), 1874-1934 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Agen le 12 août 1874, Georges Laboulbène est le fils d’un conseiller de la Cour d’appel d’Agen. Il démissionne de l’administration pour devenir maire d’Agen en 1912. Conseiller général en 1919, il est élu sénateur du Lot-et-Garonne en 1920, inscrit à la gauche démocratique. Réélu successivement jusqu’à sa mort, il défend la propriété familiale ainsi que les franchises communales contre le pouvoir centralisateur. Il a collaboré à L’Indépendant de Lot-et-Garonne et à la Nouvelle Revue. il décède en cours de mandat à Paris le 12 octobre 1934. LA BOURDONNAYE (Raoul-Fernand-Marie de), 1837-1911 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 12 mai 1837, élu député conservateur du Maine-et-Loire en 1884, de La Bourdonnaye sera réélu successivement jusqu’en 1906. Elu sénateur du Maine-et-Loire la même année, il décède en cours de mandat à La Varenne (Maine-et-Loire) le 3 février 1911.

LABROUSSE (Philippe-Michel), 1847-1910 : Médecin et homme politique. Né à Sainte-Ferréol (Corrèze) le 3 mai 1847, Labrousse est élu député de la Corrèze en 1884 et réélu successivement jusqu’en 1894. Elu sénateur de la Corrèze la même année, ce fran-maçon est réélu en 1903 et décède en cours de mandat à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 11 décembre 1910.

LABROUSSE (François), 1878-1951 : Médecin et homme politique. Né à Brive (Corrèze) le 29 décembre 1878, fils du précédent, ce franc-maçon est élu sénateur de la Corrèze en 1921 et s’inscrit à la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste. Réélu en 1930 et 1939, il est un adversaire du droit de vote aux femmes et de la fonctionnarisation de la médecine. Il approuve les pactes de Locarno (1926) et Briand-Kellog (1929) et est l’un des 80 parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décèdera à Brive le 27 novembre 1951.

LABUSSIÈRE (Alphonse), 1845-1924 : Avocat et homme politique. Né à Chantelle (Allier), le 1er février 1845, Alphonse Labussière est député de l’Allier de 1881 à 1893. Antiboulangiste, il défend avec ardeur les idées républicaines et laïques. Il décède à Chantelle le 14 avril 1924.

LABUSSIÈRE (Louis-Emile), 1853-1924 : Trésorier et homme politique. Né à Bénévent-l’Abbaye (Creuse) le 2 mai 1853, maire de Limoges de 1889 à 1892, Labussière est élu député de la Haute-Vienne en 1893, inscrit au groupe radical-socialiste. Redevenu maire de Limoges en 1895, il est réélu député en 1898 et 1902. Après les grèves de 1905, il démissionne de la mairie et ne se représente pas aux élections législatives de 1906. Trésorier-payeur à la Réunion, en Cochinchine et dans les Pyrénées-Orientales, il essuie un échec aux élections sénatoriales de 1920. Il décède à Perpignan (Pyrénées-Orientales le 21 février 1924.

LABUZE (Justin), 1847-1914 : Médecin et homme politique. Né à Nouic (Haute-Vienne) le 26 janvier 1847, Justin Labuze devient médecin comme son père avant de s’intéresser à la politique. Elu député de gauche en 1878 dans le département de la Haute-Vienne, il est réélu en 1881. Il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 7 août 1882 au 20 février 1883 dans le cabinet ministère Duclerc et le cabinet Fallières et du 27 février au 5 avril 1885 dans le second cabinet Ferry. Il soulève de nombreuses protestations lorsqu’il demande aux préfets de lui fournir des indications sur les opinions politiques et religieuses de tous ses fonctionnaires. Il décède à Lyon (Rhône) le 15 février 1914.

LACAVE-LAPLAGNE (Louis), 1835-1902 : Homme politique. Né à Paris le 3 octobre 1835, Louis Lacave-Laplagne est le représentant du Gers à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Sénateur du Gers de 1876 à 1897, il se proclamait « Orléaniste de sentiments, royaliste de conviction, catholique de foi et libéral d’opinion ». Battu en 1897, il abandonne la vie politique et décède à Paris le 25 février 1902.

LACAVE-LAPLAGNE (Paul), 1881-1982 : Industriel et homme politique. Né à Paris le 25 octobre 1881, Louis Lacave-Laplagne est le neveu du précédent. Député des Hautes-Pyrénées de 1914 à 1919, il s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Il décède au Chesnaye (Seine-et-Oise) le

LACAZE (Louis-Jacques), 1826-1897 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 20 janvier 1826, Lacaze est le représentant des Basses-Pyrénées à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876 et sénateur des Basses-Pyrénées de 1882 à 1891. En 1890, il rapporte une proposition de loi sur les syndicats professionnels de patrons d’ouvriers. Il décède à Lasseube (Basses-Pyrénées) le 1er novemebre 1897.

LACAZE (Lucien), 1860-1955 : Contre-amiral et homme politique. Né à Pierrefonds (Oise) le 22 juin 1860, Lucien Lacaze est d’abord officier d’ordonnance de l’amiral Besnard, alors ministre de la Marine en 1898. Le contre-amiral Lacaze commande la deuxième division cuirassée en Méditerranée au début de la Première Guerre mondiale et est chargé du transport et de la protection de l’armée d’orient. Nommé ministre de la Marine du 29 octobre 1915 au 2 août 1917 dans les cinquième et sixième cabinets Briand et le cinquième ministère Ribot. Pendant deux ans, il préside ainsi aux destinées de la flotte de uerre française. Il coordonne avec talent le combat contre l’Allemagne en Méditerranée, en Manche, en mer du Nord et dans l’Atlantique afin de protéger les convois de ravitaillement ; Face au déclenchement de la guerre sous-marine à outrance par l’Allemagne, il met sur pied un plan d’équipement en petites unités, de minage et d’utilisation de l’aviation, qui s’avère cependant assez efficace. Il démissionne en août 1917 face à la menace d’une commission d’enquête parementaire. Il décède le 1955.

LACHAL (Raymond-André), 1898-1963 : Employé et homme politique. Né à Marsac-de-Livradois (Puy-de-Dôme) le 4 mai 1898, Lachal est grièvement blessé au cours de la Première Guerre mondiale. Adjoint au maire d’Ambert, Lachal est élu député du Puy-de-Dôme en 1932, inscrit au groupe du centre républicain. Réélu en 1936, il vote le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique pendant la guerre, il décèdera à Ambert (Puy-de-Dôme) le 11 janvier 1963.

LA CHAMBRE (Charles-Emile), 1816-1907 : Homme politique. Né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 25 octobre 1816, La Chambre est député orléaniste et révisionniste de 1876 à 1877 dans le département d’Ille-et-Vilaine puis de 1877 à 1881 et de 1889 à 1893. Il décède le 9 novembre 1907 à Paris.

LA CHAMBRE (Charles-Auguste), 1861-1937 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 7 novembre 1861, fils du précédent, Charles La Chambre, avocat à la Cour, est député d’Ille-et-Vilaine de 1902 à 1906 et s’inscrit au groupe de l’action libérale et de la réforme parlementaire. Battu en 1906, il ne se représente pas et décède à Paris le 6 avril 1937.

LA CHAMBRE (Guy-Charles-Clément, François), 1898-1975 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 5 juin 1898, Guy La Chambre est issu le fils du précédent. Combattant à la fin de la Première Guerre mondiale, puis licencié en droit, il est nommé en 1918 secrétaire interallié de la commission des pays rhénans. Attiré par la politique, il est appelé dans l’entourage d’Aristide Briand comme sous-chef de cabinet. Conseiller général de Dinard et maire de Saint-Servan, il est élu député d’Ille-et-Vilaine en 1928. Réélu en 1932, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre du 18 décembre 1932 au 30 janvier 1933 dans le cabinet Paul-Boncour puis sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et à la Guerre, chargé de la présidence du Conseil du 31 janvier au 25 octobre 1933 dans le premier ministère Daladier. Il retrouve de portefeuille de la guerre en qualité de sous-secrétaire d’Etat du 26 octobre 1933 au 29 janvier 1934 dans le premier cabinet Sarrault et le second ministère Chautemps. Nommé ministre de la Marine du 30 janvier au 8 février 1934 dans le second cabinet Daladier. Ala chute du cabinet, il retrouve son banc de député et se fait réélire en 1936. Attaché au réarmement aérien, il est nommé ministre de l’Air du 18 janvier 1938 au 20 mars 1940 dans le quatrième cabinet Chautemps, le second cabinet Blum et le troisième cabinet Daladier. Il met en œuvre les réformes engafées par le Front populaire et règle avec habileté les dossiers concernant les nouvelles sociétés nationalisées. Partisan d’une véritable relance du réarmement aérien, il fait approuver en mars 1838, un nouveau plan (plan V). Conscient des contraintes qui freinent ce réarmement, il est très favorable au réarmement proposé par Daladier pour favoriser cette relance. Au moment des accords de Munich, il penche fortement pour une situation de compromis car il juge la France incapable d’engager une action militaire de grande envergure. Il sera cependant favorable à l’entrée en guerre contre l’Allemagne au profit de la pologne en septembre 1939. Il estime que le redressement déjà accompli et le concours de la Grande-Bretagne peuvent permettre à la France de s’engager dans un conflit qui devait évoluer lentement. En dépit de la forte progression de la production aéronautique pendant la la drôle de guerre, la France ne parvient pas à combler son retard. Des commandes d’avions américains visent à renforcer la situation française, mais le déficit en avions de bombardement reste préoccupant. Le ministère Daladier s’éffondre et Reynaud ne maintient pas La Chambre à son poste. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique après la Libération, il décèdra à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 24 mai 1975.

LACHAUD (Jean-Baptiste-François-Guillaume-Edouard), 1857-1923 : Médecin et homme politique. Né à Brive (Corrèze) le 7 juin 1857, conseiller municipal de Malemort et conseiller général de la Corrèze, Lachaud est député de son départemnt natal de 1898 à 1919, inscrit au groupe de la gauche radicale. Candidat malheureux aux élections sénatoriales de 1912, il ne se représente pas aux élections législatives de 1919 et décède à Brive le 23 octobre 1923. LACHELIER (Jules), 1832-1918: Philosophe. Né à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 7 mai 1832, élève de l'École normale supérieure Jules Lachelier est agrégé de lettres puis de philosophie, est Nommé inspecteur de l'académie de Paris en 1875, il sera à partir du 16 mars 1879 inspecteur général de L'instruction publique. Lachelier avait été reçu docteur le 1er décembre 1871. Outre ses thèses : Du Fondement de l'induction (1871) et De Natura syllogismi (1871), puis l'Observation de Platner (1907), il n'a guère donné qu'une Etude sur la théorie du syllogisme, dans la Revue philosophique (mai 1876) et un article, très important il est vrai, intitulé Psychologie et Métaphysique (même revue, 1885). Enseignant la philosophie à l'École normale supérieure, il devient un professeur réputé pour sa rigueur et sa grande discrétion. La simplicité de cette carrière et cette sobriété de production ne donnent aucune idée du rôle de ce philosophe et de l'étendue de son action. Lui-même, avec une modestie rare, semblait se regarder simplement comme un disciple de Kant ayant contribué à répandre en France l'esprit, sinon la lettre, de l'idéalisme transcendantal. Il est certain, en effet, que Kant surtout l'a inspiré et lui a fourni en partie la méthode critique par laquelle il a été un si grand éveilleur d'esprits. Mais, à cette critique même, il a donné une forme entièrement personnelle, et l'instrument de précision qu'il en a fait, il l'a appliqué à tout, à Kant lui-même avec une originalité profonde. Il décède en 1918 à Paris.

LACHIÈZE (Pierre-François-Marius-Albert), 1840-1925 : Avocat et homme politique. Né à Martel (Lot) le 4 novembre 1840, emprisonné à Mazas pour son hostilité à l’Empire, Lachièze est nommé sous-préfet par le gouvernement de Defense nationale et démissionne à la chute de Thiers. Député du Lot de 1889 à 1906, il est battu aux élections de 1906 et abandonne la vie politique. Il décède à Martel le 27 février 1925.

LACOMBE (Victor-Louis), 1853-1927 : Notaire et homme politique. Né à Rodez (Aveyron) le 11 décembre 1853, maire de Rodez en 1885, Lacombe est candidat malheureux aux élections législatives de 1889 dans l’Aveyron. Il prend sa revanche en 1893 et s’inscrit à la gauche radicale. Battu en 1898, il se représente en 1902 et est élu après une campagne où il nie appartenir à la franc-maçonnerie. Battu en 1906, il ne se représente pas en 1910, ni à l’élection partielle de 1912 mais est encore candidat malheureux aux élections législatives de 1914 et 1919. il décède à Rodez le 3 juillet 1927.

LACOMBE (Daniel-Pierre-Fernand), 1870-1939 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Bournezeau (Vendée) le 19 juin 1870, Lacombe est attaché au ministère des Finances, puis conseiller de préfecture d’Alençon. Malheureux aux élections législatives de 1906 dan la vendée, il l’emporte la même année au cours d’une élection partielle. Réélu en 1910, il est battu en 1914 et en 1919. Il décède aux Sables d’Olonne (Vendée) le 20 novembre 1939.

LACORE (Suzanne), 1875-1975 : Directrice et femme politique. Née au Glaudier (Corrèze) le 30 mai 1875, Suzanne Lacore, ancienne directrice d’école, est l’une des trois femmes à entrer au gouvernement au moment du Front populaire. Passionnée par la jeunesse, elle se bat en faveur de l’enfance malheureuse et pour résoudre la misère matérielle ou morale des petits. Elle inaugure son ministère en se rendant à Fresnes auprès des jeunes délinquants. Par la suite, elle intervient en faveur de la formation des jeunes femmes, pour la diffusion des livres d’éducation et de morale et institue les visiteuses sociales. Elle décèdera à Milhac d’Auberoche (Dordogne) en novembre 1975.

LACOTE (Auguste-Etienne-Marie), 1838-1899 : Homme politique. Né à Dun-le-Palleteau (Creuse) le 15 avril 1838, député de la Creuse de 1881 à 1898, ce franc-maçon est battu en 1898 et abandonne la vie politique. Il décède à Paris le 18 décembre 1899. LACRETELLE (Pierre-Henri de), 1815-1899 : Ecrivain et homme politique. Né à Paris le 21 août 1815, Lacretelle est représentant de Saone-et-Loire à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Elu député de ce département en 1876, il siège à l’extrême gauche et il est l’un de ceux qui ont voté qui contre le cabinet de Broglie. Réélu en 1877 et successivement jusqu’en 1898, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Lamartine and his friends (1880).

LACRETELLE (Charles-Nicolas), 1822-1891 : Général et homme politique. Né à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) le 30 octobre 1822, Lacretelle est élu député du Maine-et-Loirei en 1888. Il décède en cours de mandat à Beaucouzé (Maine-et-Loire) le 14 novembre 1891. LACRETELLE (Jacque de), 1888-1985 : Romancier. Né à Cormatin (Saône-et-Loire), le 14 juillet 1888, fils d’un consul de France à Alexandrie, Jacques de Lacretelle passe une grande part de son enfance à l’étranger, au gré des postes diplomatiques occupés par son père. A la mort prématurée de celui-ci, l’éducation de Jacques de Lacretelle est confiée à son grand-père, Pierre-Henri de Lacretelle, poète et ancien député. Il poursuit ses études à Jeanson-de-Sailly, où il est l’élève d’André Bellessort. Envoyé sur le front en 1914, il est contraint, pour raison de santé, de regagner l’arrière. Il se consacre dès lors à la littérature. Après La Vie inquiète de Jean Hermelin (1920), son second roman, Silbermann, couronné par le prix Femina en 1922, allait connaître un immense succès. Romancier d’analyse, maîtrisant, avec un style parfaitement et élégamment classique, Jacques de Lacretelle n’hésitait pas à traiter de sujets fort osés pour l’époque, comme il le prouva avec son ouvrage suivant, La Bonifas (1925). Son œuvre, inquiète sinon pessimiste, comporte de nombreux titres dont il faut retenir principalement : L’Âme cachée (1928), Quatre études sur Gobineau (1928), Amour nuptial (1929), Histoire de Paola Ferrari (1929), Le Demi-Dieu ou le Voyage en Grèce (1931), Les Hauts-Ponts, roman en plusieurs tomes (1932-35), L’Écrivain public (1936), La Vie privée de Racine (1939). Elu à l’Académie française 1936, il continue son œuvre littéraire après la guerre et décèdera à Paris le 2 janvier 1985. LACROIX (Sigismond-Lucien-Adolphe Kryzanowski, dit Sigismond), 1845-1909 : Historien et homme politique. Né à Varsovie (Pologne) le 26 mai 1845, Sigismond Lacroix devient rédacteur en chef du Radical et attaque vivement Gambetta. Député républicain de la Seine de 1883 à 1889, il est battu en 1889 et se retire de la vie politique. Il a publié : Histoire des prolétaires (1873) ; Memento du droit civil (1873-1874) et surtout les Actes de la Commune de Paris pendant la Révolution (1892-1905). Il décède à Paris le 4 décembre 1909. LADMIRAUX (Louis-René-Paul de), 1808-1898 : Général et homme politique. Né à Montmorillon (Vienne) le 17 février 1808, Ladmiraux se distingue à Solférino, aux batailles sous Metz (1870-1871), notamment à Rezonville, enlève Montmartre aux communards (1871) et devient gouverneur militaire de Paris. Elu sénateur d la Vienne en 1876, il est réélu jusqu’en 1891 où il ne se représente pas. Il décède à Sillars (Vienne) le 1er février 1898. LADOUCETTE (Etienne-Charles de), 1844-1912 : Propriétaire et homme politique. Né à Saint-Etienne (Loire) le 23 avril 1844, député de droite de Meurthe-et-Moselle de 1876 à 1881, Ladoucette devient ensuite député des Ardennes de 1881 à 1885 et de 1889 à 1893. Battu en 1893, il se retire de la vie politique et décède à Viels-Maisons (Aisne) le 5 décembre 1912. LAFARGE (Prosper-Léon-René), 1879-1938 : Avocat et homme politique. Né à Lagraulière (Corrèze) le 6 juin 1879, fils de notaire, Lafarge est chargé de conférences d’histoire des doctrines économiques à la faculté de droit de Paris, puis avocat à la Cour d’appel de Paris. Elu aux élections législatives de la Corrèze en 1919, il s’inscrit au groupe d’action républicaine et sociale. Vice-Président du parti républicain démocratique et social, il est réélu en 1924 et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique. Battu en 1928 et 1932, il ne se représente pas et décède à Paris le 7 février 1838. LAFARGUE (Paul), 1842-1911: Homme politique et écrivain. Né à Santiago-de-Cuba en 1842, gendre de Karl Marx, Paul Lafargue est un membre actif de l’Internationale. Forcé de séjourner à l’étranger, il revient à Paris en 1880 et se lie avec Jules Guesde, dont il partage les idées, fait une active propagande collectiviste et révolutionnaire, et subit plusieurs condamnations (1883-1891). Il combat avec âpreté ceux des collectivistes qui, sous la direction de Jean Jaurès, approuvaient l’entrée des socialistes dans le cabinet Waldeck-Rousseau (1899). On lui doit, entre autres écrits : Cours d’économie sociale (1884) ; le Socialisme et la conquête des pouvoirs publics (1899) ; etc. Il décède par empoisonnement volontaire en 1911 à Draveil. LAFAYE (Gabriel-Paul), 1888-1959 : Mécanicien et homme politique. Né à Eauze (Gers) le 14 octobre 1888, Gabriel Lafaye est mécanicien de profession avant de s’intéresser à la politique. Militant socialiste, il appartient à la SFIO puis au parti socialiste de France. Elu député de la Gironde en 1928, il appartient au groupe de l’union républicaine et socialiste. Il est nommé sous-secrétaire d’Etat au Travail du 18 janvier au 12 mars 1938 dans le quatrième cabinet Chautemps pour seconder Ramadier. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique pendant la guerre, il décèdera à Paris le 19 janvier 1959. LAFERRIÈRE (Edouard-Julien), 1841-1901 : Jurisconsulte et administrateur. Né à Angoulème en 1841, avocat à Paris, Julien Laferrière devient rédacteur au Rappel où il fait une vive opposition à l’Empire, et fonde en 1870, le journal la Loi. Il est plu tards directeur des cultes (1879) puis vice-président du Conseil d’Etat (1886). Gouverneur général de l’Algérie en 1898, il est aux prises avec de grandes difficultés, par suite de l’agitation antisémite et démissionne. Il est nommé procureur général à la Cour de cassation en 1900. Outre des articles dans la Revue critique de législation, le Temps, etc., on lui doit entre autres un Traité de la jurisprudence administrative et des recours contentieux (1887-1888). Il décède à Bourbonne-les-Bains en 1901. LA FERRONNAYS (Henry-Marie-Auguste Ferron de), 1842-1907 : Officier et homme politique. Né à Paris le 15 septembre 1842, de la Ferronnays est issu d’une famille d’hommes politiques. Officier, attaché militaire à Berlin, à Brne et à Londres, il démissionne en 1880 de l’armée. Conseiller général de la Loire-Inférieure et maire de Saint-Mars-la-Jaille, il est élu député de Loire-Inférieure en 1885, Réélu successivement, il décède en cours de mandat à Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Inférieure) le 25 septembre 1907. LA FERRONNAYS (Henry-Amédée-Marie-Auguste Ferron de), 1876-1946 : Officier et homme politique. Né à Berne (Suisse) le 8 avril 1876, fils du précédent, de la Ferronnays est officier de cavalerie en 1905 et se présente à l’élection législative partielle entraînée par la mort de son père. Avec un programme catholique et royaliste, il est élu député de la Loire-Inférieure en 1907 sans concurrent et s’inscrit au groupe des droites. Il est sucessivement réélu jusqu’en 1942 et il est parrallèlement président du conseil général de Loire-Inférieure en 1910. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il manifeste sa sympathie envers les Croix de feu et, le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. il décèdera à Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Inférieure) le 29 mars 1946. LAFFERRE (Antonin-Baptiste-Louis), 1861-1929 : Professeur et homme politique. Né à Pau (Basses-Pyrénées) le 10 mai 1861, Louis Lafferre est professeur de lettres et président du Grand Orient de France. Conseiller municipal de Narbonne en 1896, il est élu député radical de l’Hérault en 1898 et réélu successivement jusqu’en 1919. Il est nommé dans le second cabinet Briand ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 3 novembre 1910 au 12 mars 1910. Qualifié de « tare indélébile », il donne une très mauvaise image au gouvernement qui est obligé de démissionner quatre mois plus tard. Dans le second cabinet Clemenceau, il est nommé ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, poste qu’il occupe du 16 novembre 1917 au 27 novembre 1919. Battu aux élections législatives de 1919, il devient sénateur de l’Hérault en 1920. Non réélu en 1924, il décède à Paris le 28 février 1929. LAFFONT (Paul), 1885-1944 : Avocat et homme politique. Né au Mas-d’Azil (Ariège) le 25 avril 1885, Paul Laffont est d’abord avocat en droit puis avocat. Elu député radical de l’Ariège en 1914, il est réélu successivement jusqu’en 1930. Il s’engage au début de la Première Guerre mondiale comme officier pilote et, blessé en 1916, il retrouve son banc à la Chambre, se spécialisant dans les questions agricoles et dans les postes, téléphones et télégraphes. Réputé pour son travail, Briand le nommé le 17 janvier 1924 dans son septième cabinet sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics, chargé des Postes, Téléphones et Télégraphes, portefeuille qui conserve dans le second ministère Poincaré jusqu’au 28 mars 1924. Il réorganise totalement son département au moyen de trois lois concernant les finances, les questions techniques et l’organisation administrative. Il fait aussi un gros effort pour le développement du téléphone en milieu rural. Elu sénateur de l’Ariège en 1930 et réélu en 1939, il décède en cours de mandat à Lescure (Ariège) le 13 juillet 1944. LAFONT (Louis-Ernest), 1879-1946 : Avocat et homme politique. Né à Lyon (Rhône) le 26 juillet 1879, Ernest Lafont devient docteur en droit et avocat. En 1914, il est élu député socialiste de la Loire, il est réélu en 1919, quitte le parti socialiste pour le parti communiste en 1920 et, lors des élections législatives de 1924, il s’inscrit au groupe de l’union socialiste-communiste. Elu député des Hautes-Alpes en 1928, il retrouve la SFIO et occupe la vice-présidence du groupe de défense laïque à la Chambre. Réélu député en 1932, soucieux de l’état financier de la France, il est nommé rapporteur général de la commission d’enquête sur l’affaire Stavisky en juillet 1934. Nommé ministre de la Santé publique et de l’Education physique du 1er juin 1935 au 23 janvier 1936 dans le cabinet Bouisson et le quatrième ministère Laval. Exclu du groupe socialiste, son rôle au sein du gouvernement consiste alors à aider les familles et à développer les lois d’assistance. Suite à sa défaite aux élections législatives de 1936, ce franc-maçon se retire de la vie politique et décèdera à Paris (Seine) le 7 mai 1946. LAFORGUE (Jules), 1860-1887 : Poète. Né à Montevideo le 16 août 1860 dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, Jules Laforgue est, à l'âge de dix ans, renvoyé en France, à Tarbes. En 1876, il part vivre à Paris et poursuit ses études au lycée Condorcet. Il échoue au baccalauréat de philosophie (il aurait essayé à trois reprises) et se tourne alors vers la littérature et la lecture des poètes et des philosophes. Après ces études avortées, il mène une vie relativement difficile. Sur la recommandation de son ami Gustave Kahn et par l'intermédiaire de Paul Bourget, il devient secrétaire du critique et collectionneur d'art Charles Ephrussi, qui possède une collection de tableaux impressionnistes. Jules Laforgue acquiert ainsi un goût sûr pour la peinture. En 1881, il part pour Berlin, où il devient lecteur de l'Impératrice d'Allemagne Augusta Viktoria von Holstein-Sonderburg-Augustenburg, mère du futur Guillaume II. Son travail consiste à lire à l'impératrice, deux heures par jour, les meilleures pages des romans français et des articles de journaux comme ceux de La Revue des Deux Mondes. Ce n'est qu'en 1886 qu'il quitte ce poste et rentre alors à Paris. Mais son état de santé se dégrade rapidement : atteint de phtisie, il meurt à Paris le 20 août 1887. Il avait collaboré à des revues telles que La Gazette des Beaux Arts, La Revue Indépendante, Le Décadent, La Vogue, Le Symboliste, et La Vie Moderne. Il jouait avec les mots et en créait fréquemment. Il refusait toute règle de forme pour l'écriture de ses vers. Les écrits de Jules Laforgue sont empreints d'un fort mal de vivre - son spleen-, par le sentiment de malheur et la recherche vaine de l'évasion. Citons : ses poésie : Les Complaintes (1885), L'Imitation de Notre-Dame de la Lune (1886), Le Concile féerique (1886), les publications posthumes : Des Fleurs de bonne volonté (1890), Derniers Vers de Laforgue (1890) (publié par son ami Félix Fénéon), Le Sanglot de la terre (1901), Premiers poèmes (1903) ; ses traductions : Feuilles d'herbe (Leaves of grass, de Walt Whitman) ; ses contes en prose : Les Moralités légendaires (1887) ; mais aussi des œuvres inconnues comme Berlin, la cour et la ville (1922) ; Stéphane Vassiliew (1943). LAGASSE (Juste-Louis), 1860-1940 : Avocat et homme politique. Né à Nérac (Lot-et-Garonne) le 12 juillet 1860, conseiller général et maire de Casteljaloux, Louis Lagasse est élu député du Lot-et-Garonne en 1898, il est battu en 1902. Réélu en 1906 puis, battu de nouveau en 1910, ce franc-maçon abandonne la vie politique et décèdera à Paris (Seine) le 30 mars 1940. LAGNEAU (Jules), 1851-1894 : Philosophe. Né à Metz le 8 août 1851, ce fils d'ouvrier s’engage dans les francs-tireurs lorsque la guerre de 1870 éclate. La paix revenue, il reprend ses études en classe préparatoire au Lycée Charlemagne (1871-1872), et est admis à l’École normale au concours de 1872. Agrégé en 1875, il enseigne successivement dans les lycées de Sens (1876-78), Saint-Quentin (1879-80), Nancy (1880-1886) et Vanves (1886-1894). Ami de Gabriel Séailles (1855-1922), il fonde en 1893 avec son collègue Léon Letellier (1859-1926) et le journaliste Paul Desjardins (1859-1940) l' Union pour l'Action morale, dont les Simples notes constituent le manifeste. Ce mouvement se transforme au moment de l'Affaire Dreyfus en l'Union pour la Vérité, et par delà suscite les futurs colloques philosophiques des Décades de Pontigny. Exigeant sur le contenu de l'expression, Lagneau s'exprimait avec une lenteur qui dégageait chez beaucoup d'interlocuteurs (particulièrement les examinateurs et, plus tard, les inspecteurs) une impression de maladresse et de dédain. En tant que professeur, il incitait ses étudiants à raisonner à partir de contradictions apparentes qu'il leur représentait. Lagneau méprisait l'éclectisme en faveur auprès de l'Instruction publique dans les années 1880, et fait mettre sous clef les manuels officiels envoyés dans son lycée, au grand scandale de l'inspection générale. mort le 22 avril 1894, Simples notes pour un programme d'union et d'action (1892) Fragments de Jules Lagneau (1 à 90), in Revue de métaphysique et de morale (mars 1898), prés. par Émile Chartier Célèbres leçons et fragments (1950, rééd. 1964), prés. par Michel Alexandre, Presses Universitaires de France E. Blondel - cours intégral 1886-87 (notes de cours de M. Lejoindre, 5 vol.) (1996) éd. par le CRDP de Bourgogne, Dijon Alain - Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925). Dernière édition Gallimard, collection "TEL". LAGNEL (Antoine-Joseph), 1831-1907 : Ouvrier et homme politique. Né à Noves (Bouches-du-Rhône) le 8 octobre 1831, conseiller général Lagnel est candidat radical-socialiste malheureux à une élection législative partielles à Arles en 1888. Il est élu député des Bouches-du-Rhône en 1889, réélu en 1893 mais ne se représente pas en 1898. Il décède à Noves le 9 avril 1907. LA GRANGE (Amaury de), 1888-1953 : Officiet et homme politique. Né à Paris le 31 mars 1888, Amaury de la Grange est officier d’aviation pendant la Première Guerre mondiale. S’intéressant à la politique, il est élu sénateur du Nord en 1930, réélu en 1933. Président de l’aéro-club de France, il se spécialise dans les affaires aéronautiques à la Chambre haute et intervient alors dans le domaine douanier et économique. Il accepte le poste de sous-secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Industrie dans le cabinet Reynaud du 21 mars au 10 mai 1940. Il décèdera le 18 juin 1953. LAGRANGE (Anne-Victor-Etienne), 1845-1894 : Homme politique. Né à Dijon (Côte-d’Or) le 3 janvier 1845, député du Rhône de 1881 à 1893, il est battu et se retire de la vie politique. Il décède à Vichy (Allier) le 16 août 1894. LAGRANGE (François-Léo), 1900-1940 : Avocat et homme politique. Né le 28 novembre 1900 à Bourg-sur-Gironde (Gironde), Léo Lagrange est le fils d’un fonctionnaire du ministère des Colonies. Boursier au lycée Henri-IV de Paris et membre des Eclaireurs de France, Léo Lagrange est éduqué par son père, un républicain fervent, dans le culte des grands jacobins et se convertit en classe de philosophie au marxisme scientifique. Epris d’action et de justice sociale, il s’engage en août 1918, à la fin de ses études. A son retour, il s’inscrit en faculté de droit et à l’institut des Sciences Politiques. La fréquentation des cercles russes révolutionnaires l’amène progressivement vers des thèses socialistes. Il décide de s’inscrire au parti socialiste et y restera toujours fidèle. Choisissant le métier d’avocat et profondément touché par la guerre, c’est en priorité aux soldats gazés de la Grande guerre que Léo Lagrange réserve ses services lorsqu’il ouvre son cabinet dès 1923. Elu député du Nord en 1932, il devient secrétaire de la commission de l’Armée puis rapporteur de la commission d’enquête sur l’affaire Stavisky. c’est au cours des débats sur cette dernière, en 1934, que Léo Lagrange dénonce à la fois les complaisances administratives et judiciaires vis-à-vis de Stavisky et les compromissions du monde des affaires. Ses analyses rigoureuses alliées à la vigueur de son propos le font alors mieux connaître des parlementaires et du grand public. Réélu député en 1936, avec l’arrivée du Front populaire, il accepte le portefeuille de sous-secrétaire d’Etat à la Santé publique, chargé de l’organisation des sports et des loisirs du 4 juin 1936 au 21 juin 1937 dans le premier cabinet Blum, du 22 juin 1937 au 17 janvier 1938 dans le troisième ministère Chautemps et du 13 mars au 9 avril 1938 dans le second cabinet Blum. Aidé par sa femme Madeleine, qui devient sa collaboratrice au ministère, il entend bien faire porter son effort vers « la masse », en multipliant les stades, en formant les entraîneurs, en rendant le sport accessible à tous. Il crée également le conseil supérieur des sports et supervise toutes les fédérations, crée l’Ecole normale d’éducation physique et le brevet sportif populaire. Parallèlement à l’institution des congés payés, il veut permettre au plus grand nombre de travailleurs de profiter des joies de la mer, de la montagne, de la campagne et d’accéder aux activités culturelles et sportives. Il s’agit d’abaisser le coût des transports : Léo Lagrange obtient donc 40 % de réduction sur les billets ferroviaires pour les salariés et leurs familles, puis annonce la création du « Billet populaire de congé annuel », dont bénéficient 600.000 personnes dès l’été 1936. L’effort de Léo Lagrange vise en effet essentiellement les jeunes. C’est pourquoi, il encourage toutes les organisations d’auberges de jeunesse. Ses efforts portent également sur l’hébergement : le ministère encourage le camping et Léo Lagrange négocie des tarifs spéciaux avec les hôteliers sur les prix des pensions. La droite parle alors du « ministère de la fainéantise ». Il favorise également et subventionne les troupes de théâtre populaire et engagé, tente de décentraliser la culture par des prêts du Louvre aux musées de province et encourage la création des clubs de loisirs. A la déclaration de guerre, Léo Lagrange a 39 ans. Ancien combattant de la Grande guerre et parlementaire, il n’est pas mobilisable. Malgré tout, il s’engage comme sous-lieutenant d’artillerie et, le 9 juin 1940, se porte volontaire pour une mission de reconnaissance dangereuse sur le front, près d’Evergnicourt, occupé par les Allemands. Il est tué lors de l’offensive de l’Aisne. LAGROSILLIÈRE (Marie-Samuel-Joseph), 1872-1959 : Avocat, négociant et homme politique. Né à Sainte-Marie (Martinique) le 2 novembre 1872, Lagrosillière, est élu député de la Martinique en 1910, il s’inscrit au groupe des indépendants. Réélu en 1914, non inscrit, il est élu de nouveau comme député socialiste. Il ne se représentera pas en 1924 et, en 1931, ce franc-maçon est écroué au Havre pour traffic d’influence et corruption de fonctionnaire, ce qui ne l’empêche pas de se représenter aux élections législatives de 1932 et d’être élu sous l’étiquette socialiste. Réélu en 1936, il ne prend pas part au vote, le 10 juillet 1940, sur les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décèdera le 6 janvier 1950 à Paris. LA GROUDIÈRE (Bernard-Marie-Emmanuel Quénault de), 1878-1961 : Agriculteur et homme politique. Né à Dézert (Manche) le 10 novembre 1878, maire de Soulles (Manche), puis conseiller général, de La Groudière est élu député de la Manche en 1919. Il le restera jusqu’à la guerre sous diverses étiquettes et s’ppose à la politique du cartel des gauches et du Front populaire. Embarqué sur le Massilia, il ne peut voter, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décède à Soulles le 22 avril 1961. LAGUERRE (Jean-Henri-Georges), 1858-1912 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 24 juin 1858, élu député radical du Vaucluse en 1883, Laguerre est réélu en 1885 et devient un des chefs de file du parti boulangiste, ce qui lui attire l’animosité du comité antiboulangiste du Vaucluse. Aussi, aux élections législatives de 1889, préfére-t-il se présenter à Paris, où il est élu. Il conteste la validité de l’élection de Jules Joffrin et est exclu temporairement de la Chambre pour avoir, avec Déroulède et Millevoye, empêché Joffrin de parler. En mai 1891,ce franc-maçonl abandonne le boulangisme, mais est battu en 1893. Il se représente à Apt comme candidat radical en 1902 et 1906 mais est élu en 1910. Il décède en cours de mandat à Gournay-sur-Marne (Seine-et-Oise) le 17 juin 1912. LAÏCITÉ : LAISANT (Charles-Ange), 1841-1920 : Mathématicien et homme politique. Né à Basse-Indre (Loire-Inférieure) le 1er novembre 1841, député de la Loire-Inférieure de 1876 à 1885, puis député de la Seine de 1885 à 1893. Il est un ardent boulangiste qui s’oppose, en 1889, à la validation de Jule Joffrin. Consterné par l’échec du boulangisme, ce franc-maçon refuse de se représenter aux élections législatives de 1893, ce qui ne l’empêche pas de se montrer en faveur de la révision du procès Dreyfus. Son œuvre politique la plus renommée est probablement La Barbarie moderne (1912). Il décède à Asnières (Seine) le 5 mai 1920. LA JAILLE (Charles-Edouard de), 1836-1925 : Vice-amiral et homme politique. Né à Nantes le 7 janvier 1836, sorti de l’Ecole navale, La Jaille partcipe aux campagnes de Baltioque et de Crimée, à l’armée de la Loire, devient préfet maritime de Brest et de Toulon et commande l’escadre de la Méditerranée. Elu sénateur conservateur de la Loire-Inférieure en 1901, il s’inscrit et se consacre à la défense de la marine et de l’Eglise catholique. Réélu successivement jusqu’aux élections de 1920, il ne se représente pas et décède à Paris le 19 août 1925. LAJOANNENQUE (Louis-Charles-François-Léon-Gustave de Laffitte de), 1824-1908 : Propriétaire et homme politique. Né à Agen le 26 février 1824, député du Lot-et-Garonne de 1876 à 1885 et de 1889 à 1893, de Lajoannenque avait été élu comme républicain révisionniste et non-boulangiste. Il décède à Astaffort (Lot-et-Garonne) le 11 avril 1908. LALANNE (Gaston-Paul), 1872-1957 : Pharmacien et homme politique. Né à Pierrefitte-Nestalas (Hautes-Pyrénées) le 16 décembre 1872, élève de l'Ecole de médecine et de pharmacie de Toulouse, successivement préparateur, pharmacien et inspecteur, ce fils d'un maire de Pierrefitte, Léon Lalanne, est lui-même maire de Geloux de 1904 à 1908, puis maire de Hagetmau et conseiller général du canton à partir de 1908. Il crée de nombreuses sociétés sportives, de prévoyance et de secours mutuels. Au cours d’une élection législative partielle, il se présente à Saint-Sever en 1911 comme candidat de la gauche radicale, défenseur de la forêt landaise, et est élu député. Après un échec en 1914, ce franc-maçon est élu sur la liste d'Union républicaine et d'action démocratique et sociale, réélu en 1924 sur la liste démocratique d'Union radicale et radicale-socialiste. Vice-président du conseil général, il est aussi élu en 1928 dans la circonscription de Mont-de-Marsan : son programme le montrait défenseur de l'école laïque et de la SDN et adversaire du communisme. Propriétaire de domaines à Geloux, il est à la Chambre vice-président de la commission de l'agriculture. Il était aussi connu comme franc-maçon et libre penseur. Il ne se représente pas en 1932 et abandonne la vie politique. Il décède à Geloux (Landes), 8 mars 1957. LALO (Pierre) : LALOUX (Victor-Alexandre-Frédéric), 1850-1937 : Architecte. Né à Tours, 15 novembre 1850 - Paris, 1937) Il est l'élève de Louis-Jules André à l'École des Beaux-Arts de Paris. Ses études sont interrompues par la guerre franco-allemande de 1870. Il remporte le premier grand prix de Rome en 1878. Le sujet de l'épreuve finale s'intitule « Une église cathédrale ». Le jeune lauréat devient pensionnaire de l'Académie de France à Rome, de janvier 1879 au 31 décembre 1882. Son envoi de quatrième année sur Olympie lui valut une médaille au Salon de 1885. Bras droit, puis élu successeur d'André, à la mort de ce dernier en 1890, il mène à son tour de nombreux élèves au grand prix. Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1909. Comme praticien et professeur, Laloux devient l'un des représentants les plus marquants de l'académisme triomphant de la Belle Époque. Il participe à de nombreux jurys officiels et préside plusieurs sociétés d'architectes et d'artistes (par exemple Société des artistes français). Il conserve la direction de son atelier jusqu'en 1936, date à laquelle il passe le flambeau à son élève et ami Charles Lemaresquier. Fervent utilisateur du métal, il choisit prudemment de le dissimuler derrière des façades de pierre à l'ordonnancement classique, à l'instar de ses contemporains. Il réalise ainsi : Les hôtels de ville de Roubaix et Tours, La basilique Saint-Martin à Tours, Les gares de Tours et d'Orsay (1900) à Paris, le siège central du Crédit lyonnais, rue du Quatre-Septembre à Paris. L'ambassade des Etats-Unis, avenue Gabriel à Paris, en collaboration avec l'architecte américain William Delano. LAMAZELLE (Gustave-Edouard-Louis de), 1852-1929 : Avocat et homme politique. Né à Vannes (Morbihan) le 4 août 1852, professeur de droit international à la faculté de droit de l’Institut catholique de Paris, Lamazelle de vient président de la conférence de Molé-Tocqueville. Elu député du Morbihan en 1883 comme conservateur déterminé et ardent défenseur de l’école libre, il est réélu comme boulangiste convaincu et sous l’étiquette révisionniste en 1889, battu en 1893. En 1894, il est élu sénateur du Morbihan et se montre un adversaire acharné de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat et de la franc-maçonnerie. Réélu jusqu’en 1924 où il est battu, il se retire de la vie politique et décède à Paris le 16 mars 1929. LAMAZOU-BETBEDER (Pierre), 1895-19 : Propriétaire et homme politique. Né à Gomer (Basses-Pyrénées) le 29 janvier 1895, Pierre Lamaou(Betbeder est élu député en 1924 sur la liste d’union nationale et s’inscrit au groupe des démocrates. Il est secrétaire du groupe de défense paysanne et vice-président du groupe des députés cultivateurs. Réélu en 1928, il est un des promoteurs du droit de vote pour les femmes. Battu en 1932, il se retire sur ses terres et décède à le. LAMBERT (Alexandre-Ferdinand-Marie-Tristan), 1846-1929 : Journaliste et homme politique. Né à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 16 février 1846, bonapartiste militant sous le Second Empire, Lambert est élu député de Seine-et-Marne en 1876. Battu en 1877, il ne réussit pas à se faire réélire par la suite. Ralli2 à la monarchie à la mort du prince impérial (1879), il se fait incarcérer en 1890 avec le duc d’Orléans qui s’était présenté pour faire son service militaire. Membre fondateur de la corporation des publiscistes chrétiens, de l’Action française et des Camelots du roi, il décède à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 7 janvier 1929. LAMBERT (Charles-Marius), 1883-1972 : Avocat et homme politique. Né à Châtillon-en-Diois (Drôme), le 16 décembre 1883, Charles Lambert, avocat de profession, radical socialiste, se fait élire député. Il fait un court passage au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat à la Guerre du 23 février au 1er mars 1930 dans le cabinet Chautemps. Il décèdera à L’Eglise-Vieille (Bouches-du-Rhône) le 24 janvier 1972. LAMBRECHT (Félix-Edmond-Hyacinthe), 1819-1871 : Ingénieur et homme politique. Né à Douai (Nord) le 4 avril 1819, Félix Lambrecht sort major au concours d’entrée à Polytechnique et devient ingénieur des Ponts. Orléaniste et ami de Thiers, il est nommé ministre de l’Agriculture et du Commerce du 19 février au 5 juin 1871 puis ministre de l’Intérieur du 5 juin au 8 octobre 1871 Il fait voter la loi du 29 août 1871 sur les conseils généraux, qui donne plus de pouvoirs aux assemblées départementales : le droit d’élire un président et un bureau leur est reconnu et les séances deviennent publiques. Il meurt à Versailles d’une rupture d’anévrisme le 8 octobre 1871. LAMENDIN (Arthur-Joseph), 1852-1920 : Mineur et homme politique. Né à Lourches (Nord) le 2 mars 1852, employé aux mines de Lourches, Lamendin essaie dès 1882 de former un syndicat des mineurs du pas-de-Calais, ce qui le fait congédier par la compagnie de Liévin. Il poursuit son activité syndicale et organise les grèves de 1889. Elu député socialiste de Béthune en 1892, ce franc-maçon le reste jusqu’à ce que que son état de santé l’empêche de se représenter en 1919. Il décède à Neuville-sur-Escaut (Nord) le 3 novembre 1920. LAMOUREUX (Etienne), 1854-1939 : Menuisier et homme politique. Né à Viplaix (Allier) le 17 septembre 1854, fils d’un bûcheron, Etienne Lamoureux devient maire de Viplaix en 1884 puis conseiller général ? Elu député radica-socialiste de l’Allier en 1910 après deux échex, il est battu en 1910 et se retire de la vie politique. Il décède à Viplaix le 28 juillet 1939. LAMOUREUX (Lucien), 1888-1970 : Avocat et homme politique. Né à Vilpaix (Allier) le 16 septembre 1888, Lucien Lamoureux est petit-fils de bûcheron et fils du précédent. Devenu avocat, il s’intéresse de près à la politique et se faire élire député. Spécialiste des affaires économiques à la Chambre, il devient le secrétaire général du groupe radical socialiste à la Chambre. Estimé par beaucoup, il accepte le portefeuille de l’Instruction publique et des Beaux-Arts que lui propose Briand dans son cabinet du 9 mars au 22 juin 1926. Bien que de plus en plus intéressé par les affaires agricoles, il accepte le poste des Colonies du 21 février au 1er mars 1930 que lui propose Chautemps dans son cabinet. Rapporteur général du Budget début 1933, il accepte le poste ministre du Budget du 31 janvier au 25 octobre 1933 dans le premier cabinet Daladier. Il parvient a faire accepter par le Parlement un important programme de redressement financier. De plus, il crée, avec le ministre de l’Economie, Georges Bonnet, la Loterie nationale. Nommé ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le second cabinet Chautemps du 26 novembre 1933 au 9 janvier 1934, il remplace ensuite Dalimier aux Colonie dans la même cabinet du 9 au 29 janvier 1934 dans le même cabinet. Nommé ministre du Commerce et de l’Industrie du 9 février au 7 novembre 1934 dans le second cabinet Doumergue, il mène de négociations commerciales difficiles avec les états européens et le Canada. Destinées à offrir de nouveaux débouchés et à résorber la crise économique, elles se soldent par un demi échec, en aboutissant qu’à des accords bilatéraux. Vice-président de l’Assemblée en janvier 1940, il est nommé ministre des Finances cdans le cabinet Reynaud du 21 mars au 5 juin 1940. Catalogué comme un « mou » par le président du Conseil, il doit démissionner, non sans avoir fait évacuer vers le Maroc et le Canada l’or de la Banque de France. Il meurt à Creuzier-le-Vieux (Allier) le 5 août 1970. LAMY (Ernest-Marie), 1867-1927 : Avocat et homme politique. Né à Lorient (Morbihan) le 8 novembre 1867, Lamy est le fondateur du journal La Cloche d’alarme du Morbihan. En 1902, il est élu député et s’inscrit au groupe de l’action libérale. Réélu constamment jusqu’en 1924, il devient sénateur et décède en cours de mandat à Paris le 12 juin 1927. LAMY (Etienne-Marie-Victor), 1845-1919 : Journaliste, écrivain et homme politique. Né à Cize (Jura) le 29 juin 1845, réprésentant du Jura à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876, Lamy est député du même département de 1876 à 1881. Battu à cause de sa fidélité religieuse, il devient collaborateur politique au Correspondant et à la Revue des Deux Mondes, où il se montre partisan de la politique de « Ralliement » pronée par le pape Léon XII. Chef de la fédération des groupes catholiques : La Croix, Action catholique de la jeunesse française, Démocratie chrétienne, Union nationale, il la conduit à un échec aux élections législatives de 1898 et se retire de la vie politique. Collaborateur au Temps, directeur du Correspondant de 1904 à 1910, il est élu comme historien à l’Académie française en 1905. Il décède à Paris le 9 janvier 1919. LANDREMONT (Ambroise-Marie-Eugène-Alexandre de), 1856-1932 : Propriétaire-eploitant et homme politique. Né à Paris le 14 avril 1856, maire d’Ancenis de 1888 à 1908, de Landremont est élu sénateur de droite en 1920 dans la Loire-Inférieure. Réélu en 1924. Auteur de deux ouvrages : L’Elan d’un peuple (1909) et L’Europe et la politique orientale (1912), il décède en cours de mandat à Versailles (Seine-et-Oise) le 8 mars 1932. LANDRY (Michel-Auguste-Adolphe), 1874-1956 : Homme politique. Né à Ajaccio (Corse) le 29 septembre 1929, Adolphe Landry est un pionnier et un théoricien de la démographie. Agrégé de philosophie et normalien, il s’intéresse de près à la politique. Elu député de la Corse en 1910, il devient le spécialiste des questions commerciales à la Chambre et fonde le groupe parlementaire de défense des familles nombreuses. A la commission de la Marine, il est remarqué par Leygues qui le nomme ministre de la Marine dans son unique cabinet du 24 septembre 1920 au 15 janvier 1921. Nommé ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et de l’Enseignement technique du 9 au 13 juin 1924 dans l’éphémère et unique cabinet François-Marsal, c’est surtout comme ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 27 juin 1931 au 19 février 1932 dans le deuxième et troisième cabinet Laval qu’il accomplit un travail important. Toujours dfenseur des familles, il étend le bénéfice des allocations familiales à tous les salariés agricoles. Il lutte, en revanche, contre le projet socialiste d’assurance chômage couverte par la budget national. Il décèdera à Paris le 28 août 1956. LANESSAN (Jean-Marie-Antoine de), 1843-1919 : Médecin et homme politique. Né à Saint-André-de-Cubzac (Gironde) le 13 juillet 1843, Jean-Marie de Lanessan est un ancien médecin de marine et agrégé d’histoire naturelle. Elu député de la Seine en 1881, 1885 et 1889, il démissionne en 1891 pour devenir gouverneur d’Indochine. Il ne se représente pas en 1893 mais retrouve son banc de député du Rhône en 1898 et occupe la vice-présidence de la commission des Colonies. Nommé ministre de la Marine du 22 juin au 6 juin 1902 dans le cabinet Waldeck-Rousseau, est à l’origine de la réorganisation de l’armée coloniale. Réélu député en 1902, battu en 1906, il se présente avec succès à Rochefort en 1910 mais échoue en 1914 et se retire de la vie politique. En 1904, il avait la direction du quotidien Le Siècle. Il décède à Ecouen (Seine-et-Oise) le 7 novembre 1919. LANGUMIER (Adrien-Achille-Emile), 1902-1990 : Mécanicien et homme politique. Né à Auxerre (Yonne) le 3 janvier 1902, d’abord apprenti mécanicien, Langumier adhère ausstôt au syndicat des métaux. Pendant la Première Guerre mondiale, il prend part à plusieurs grèves, et, à la fin du conflit, fonde la jeunesse syndicale d’Auxerre. Ayant adjéré à la SFIO, il durcit encore son action militante, notamment lors des grèves de mai 1920. Condamné pour complot à dix-huit mois de prison, il s’évade en Suisse où il dirige une grève pour groupe socialiste français de Genève. Il est arrêté en France en 1921, puis en 1927e et en 1929. Il devient administrateur de Radio-liberté, présidée par le professeur Langevin. Elu député communiste de la Seine en 1936, il est déchu de son mandat le 20 février 1940 en raison de son attitude après le pacte germano-soviétique. Il décèdera à Cosne-sur-Loire (Nièvre) le 11 décembre 1990. LANIEL (Henri-Gustave), 1857-1936 : Officier de carrière et homme politique. Né à Vimoutiers (Orne) le 9 janvier 1857 sorti de Saint-Cyr, il démissionne de l’armée pour diriger avec son père le tissage de Beuvillers. Maire de Beuvillers, il est élu député de Lisieux en 1896 et 1898 sous l’étiquette de républicain libéral. Antidreyfusard et opposé à la loi de séparation de l’Eglise et de l4etat, il est réélu successivement jusqu’en 1932 où il cède sa place à son fils Joseph. Il décède à Aubry-le-Panthou (Orne) le 21 mai 1936. LANIEL (Joseph-René), 1889-1975 : Né à Vimoutiers (Orne) le 12 octobre 1889, Joseph Laniel est le fils du précédent. Elu député de l’alliance démocratique, il se spécialise, à la Chambre, dans les affaires économiques, fiscales et douanières. C’est à ce titre que Paul Reynaud lui propose le sous secrétariat aux Finances du 21 mars au 10 mai 1940 pour seconder Lucien Lamoureux dans son cabinet de guerre. Continuant sa carrière politique après la guerre, il décèdera à Paris le 8 avril 1975. LANJUINAIS (Paul-Henry), 1834-1916 : Descendant d’un député et président de la convention, Lanjuinais nait à Paris le 24 juillet 1834. Maire de Bignan (Morbihan), président du conseil général, il est élu député royaliste et catholique de Pontivy en 1881 et réélu jusqu’en 1898 où il est battu. Il est réélu en 1899, puis, successivement jusqu’en 1914 où il cède son siège à son gendre Arthur Espivent de la Villeboisnet. Il combat avec acharnement les institutions républicaines, l’enseignement laïque, l’impôt sur le revenu, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, et est membre de la commission d’enquête sur le scandale de Panama. Membre fondateur de l’association de la presse monarchique, il décède à Bignan le 2 février 1916. LANNELONGUE (Odilon-Marc), 1840-1911 : Chirurgien et homme politique.Né à Castera-Verduzan (Gers) le 4 décembre 1840, médecon des hôpitaux de Paris, professeur de clinique chirurgicale infantile, Lannelongue obtient le prix Montyon de l’Académie des sciences en 1891. Lannelongue est un ami personnel de Gambetta qu’il soigne après le « drame des Jardies ». Candidat républicain dans le Gers aux élections législatives, il échoue en 1882 et en 1885, ne se présente pas en 1889 mais est élu en 1893. Il ne se représente pas en 1898. Elu sénateur radical du Gers en 1906, il décède en cours de mandat à Paris le 21 décembre 1911. Auteur de nombreux ouvrages dont Blessure et maladie de Gambetta (1883), il était membre de l’Institut et de l’Académie de Médecine. LA NOUE (Charles-Marie-Adolphe de), 1843-1908 : Propriétaire et homme politique. Né à Saint-Brieuc le 6 mars 1843, député royaliste des Côtes-du-Nord de 1888 à 1898, de La Noue est membre de la commission d’enquête sur l’affaire de Panama en 1897. Battu en 1898, il se retire de la vie politique et décède à Hillion (Côtes-du-Nord) le 13 juillet 1908. LANREZAC (Charles-Louis-Marie), 1852-1925 : Général. Né à Pointe-à-Pitre le 31 juillet 1852, ancien professeur de l'École de Guerre, Charles Lanrezac est l'un des plus fins stratèges, mais aussi le moins écouté, à la veille du premier conflit mondial. En effet, il était opposé au recours systématique et préconçu de l'offensive à outrance et préconisait un recours plus fréquent à la manœuvre raisonnée. Placé, en avril 1914, à la tête de la Ve Armée française, il ne cesse d'attirer l'attention du généralissime Joffre sur le danger de voir les armées allemandes déboucher au nord de la Meuse et de la Sambre. Il finit par le convaincre et porte ses troupes (290 000 hommes) sur le front de Charleroi. Lors de la bataille de Charleroi, en août 1914, de nombreux combats eurent lieu à maints endroits (Tamines, Arsimont, Châtelet, Gozée, Thuin, Lobbes) et l'impréparation des armées françaises est flagrante, notamment s'agissant de l'absence d'artillerie lourde. Lanrezac se rend compte du fait que son armée risquait de se faire encercler par trois armées allemandes. Lors des combats qui se déroulent autour de Thuin, il prend seul la décision, par devers Joffre, de faire reculer son armée, ce qui lui permit de porter un coup sérieux aux Allemands à la bataille de Guise, qu'il emporte, et contribue à la victoire de la bataille de la Marne, quelques semaines plus tard. Lanrezac est limogé le 3 septembre 1914 et remplacé par Franchet d'Esperey. Désabusé, il refuse en 1917 le poste de major général des armées que lui propose Paul Painlevé, alors ministre de la Guerre. Lanrezac publie après la guerre un pamphlet contre Joffre et décède à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 18 janvier 1925 LA PORTE (Henri-Eugène-Amédée), 1880-1924 : Journaliste et Homme politique. Né à Paris le 17 juin 1880, directeur du Populaire de l’Ouest, de La Porte est candidat socialiste aux élections législatives des Deux-Sèvres. Battu en 1906, il est élu en 1910 et battu en 1914. Sa liste d’action et de concentration républicaine est battue en 1919 et ne se représente pas. Il était également conseiller général des Deux-Sèvres et maire de Saint-Symphorien. Il décède à Paris le 16 septembre 1924. LA PORTE (Jean-Roger-Amédée de), 1848-1900 : Avocat et homme politique. Né à Niort (Deux-Sèvres) le 20 juillet 1848, Jean de La Porte est le gendre du ministre Allain-Targé. Chef de cabinet de Christophle au ministère des Travaux publics, il est élu député d’union républicaine dans les Deux-Sèvres en 1877. Nommé sous-secrétaire d’Etat à la Marine du 7 janvier au 10 décembre 1886 dans le troisième cabinet Freycinet, il démissionne lorsque la Chambre lui refuse son budget. Mais Goblet lui conserve sa confiance en le reconduisant au même portefeuille du 17 décembre 1886 au 29 mai 1887. Redevenu député à la chute du cabinet, il devient sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies, chargé des Colonies du 19 février au 2 avril 1888 dans le premier cabinet Tirard pour remplacer Félix Faure. Il garde le même portefeuille du 5 avril 1888 au 21 février 1889 dans le ministère Floquet. On retiendra deus mesures importantes : la réduction des hauts fonctionnaires de son département et la séparation des budgets des différentes colonies d’Indochine. Maire de Saint-Symphorien en 1892, il est élu député sans interruption jusqu’à sa mort à Parnay (Maine-et-Loire) le 10 juin 1900. LARCY (Charles-Paulin-Roger Saubert de), 1805-1882 : Magistrat et homme politique. Né au Vigan (Gard) le 20 août 1805, le baron de Larcy, ancien magistrat, est l’unique légitimiste du premier cabinet Thiers de 1871. Nommé ministre des Travaux publics du 19 février 1871 au 7 décembre 1872, il démissionne de ce poste au moment du conflit entre Thiers et la majorité royaliste qui ne parviennent pas à s’entendre sur la conduite d’une politique conservatrice. Gardant le même portefeuille dans le cabinet du 26 novembre 1873 au 21 mai 1874, il met sa démission dans la balance au moment où le président du Conseil veut poursuivre le journal royaliste l’Union qui ne tenait la forme républicaine du gouvernement que pour une simple clause de style. Au moment de la chute du cabinet de Cissey, Mac Mahon lui propose en vain de former un cabinet. Il décède à Pierrelatte (Drôme) le 6 octobre 1882. LAREINTY (Clément-gustave-Henri Baillardel de), 1824-1901 : Officier et homme politique. Né à Toulon (Var) le 19 janvier 1824, sénateur monarchiste et catholique de la Loire-Inférieure de 1876 à 1901, il siège à droite. Il n’a cessé de combattre par ses votes de combattre la politique des ministères républicains. Il décède en cours de mandat à Frossay (Loire-Inférieure) le 8 mars 1901. LAREINTY (Jules-Jean Baillardel de), 1852-1900 : Propriétaire et homme politique. Né à Guermantes (Seine-et-Marne) le 10 septembre 1852, conseiller général, Lareinty est député royaliste et catholique de la Loure-Inférieure de 1887 à 1893. Il décède le 26 mai 1900 à Paris. LARÈRE (Charles-Joseph), 1829-1916 : Magistrat et homme politique. Né à Dinan (Côtes-du-Nord) le 27 avril 1829, magistrat municipal, Larère devient est maire de Plétan-le Petit pendant vingt-cinq ans. Député monarchiste puis boulangiste des Côtes-du-Nord de 1885 à 1889, il et battu et renonce à se représenter. Il décède à Dinan le 15 septembre 1916. LARÈRE (Louis), 1861-1931 : Avocat et homme politique. Né à Dinan (Côtes-du-Nord) le 6 août 1861, Louis Larère est maire et conseiller général de Dinan. Elu sénateur conservateur des Côtes-du-Nord de 1912 à 1921, il décède à Paris le 25 juillet 1932. LARGENTAYE (Frédéric-Marie-Ange-Augustin Rioust de), 1854-1921 : Né à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 6 mars 1854, Largentaye succède à son père comme député conservateur et catholique des Côtes-du-Nord de 1884 à 1910. Battu en 1910, il décède à Paris le 15 janvier 1921. LA RIBOISIÈRE (Ferdinand-Marie-Auguste Baston de), 1856-1931 : Officier et homme politique. Né à Paris le 1er janvier 1854, député modéré d’Ille-et-Vilaine en 1882, de La Riboisière démissionne de son mandat en 1885 et reste vingt ans sans se présenter à de nouvelles élections. Elu sénateur en 1906, réélu en 1914, il ne se présente pas en 1920 car il venait juste de se faire élire député en 1919. Réélu en 1924, il se retire de la vie politique en 1928 et décède à Paris le 3 mai 1931. LARIONOV (Miétkhaïl), 1881-1964 : LAROCHE (Hippolyte-Joseph), 1848-1914 : Officier et homme politique. Né à Lyon (Rhône) le 26 janvier 1848, Laroche démissionne de la marine et est successivement préfet de la Charente, d’Alger, de la Loire, de la Haute-Garonne. Résident général à Madagascar, Laroche est député de la Sarthe de 1906 à 1914. Il décède en cours de mandat au Mans le 14 septembre 1914. LAROCHE (Ernest), 1887-1962 : Verriermai et homme politique. Né à Châteldon (Puy-de-Dôme) le 4 octobre 1887, maire de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) en 1926, Ernest Laroche est élu député socialiste du Puy-de-Dôme aux élections de 1928 et battu en 1932. Réélu en 1936, ce franc-maçon vote, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. le 7 décembre 1962. LAROCHE (Raymonde de), : LA ROCHEJACQUELIN (Julien-Gaston Du Verger de), 1833-1897 : Propriétaire et homme politique. Né à Chartres (Eure-et-Loir) le 27 mars 1833, représentant des Deux-Sèvres de 1871 à 1876, de La Rochejacquin est élu député monarchiste des Deux-Sèvres de 1876 à 1885 et de 1889 à 1897. Réélu en 1893, il décède en coits de mandat à Boismé (Deux-Sèvres) le 30 juillet 1897. LAROZE (Jean-Baptiste-Louis-Alfred), 1834-1913 : Bâtonnier et homme politique. Né à Bordeaux (Gironde) le 5 avril 1834, Alfred Laroze est bâtonnier à Bordeaux avant de s’intéresser à la politique. Elu député d’union républicaine en 1881 dans le département de la Gironde, réélu en 1885, Alfred Laroze est nommé sous-secrétaire à l’Intérieur auprès de Waldeck-Rousseau dans le deuxième cabinet Ferry du 17 mai 1884 au 5 avril 1885. Il ne se représente pas à la députation et devient président de la Chambre à la Cour d’appel de Paris. Il décède à Bordeaux le 20 mai 1913. LAROZE (Léon-Marie-Jacques-Joseph), 1835-1912 : Viticulteur et homme politique. Né à Bordeaux (Gironde) le 21 janvier 1835, frère du précédent, Laroze est élu député de la Gironde de 1885 à 1889. Battu, il se retire de la vie politique et décède à Saint-Martin-de-Lerm (Gironde) le 23 décembre 1912. LAROZE (Jean-Marie-Joseph-Pierre), 1861-1943 : Magistrat et homme politique. Né à Libourne (Gironde) le 26 mai 1861, élu député progressiste de la Gironde en 1893, il est réélu en 1898, mais battu en 1902 pour avoir soutenu les gouvernements dans l’affaire Dreyfus. Maître de requêtes au Conseil d’Etat, gouverneur du crédit foncier, il décède le 13 février 1943 à Paris. LA ROCQUE (Marie-Jean-François de), 1885-1946 : François de La Rocque de Séverac est né le 6 octobre 1885 à Lorient, où son père, polytechnicien, est officier artilleur dans la marine. A vingt ans il choisit la carrière militaire. Il est reçu à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr. François de la Rocque choisit ensuite la cavalerie car, dit-il, "aucune arme n’est plus traditionaliste et l’influence du passé y crée l’esprit de corps". A sa sortie de Saumur en 1908, il est affecté au 1er Chasseurs d’Afrique à Blida puis à Orléansville. Il est promu lieutenant un an plus tard. Il rejoint ensuite le 11e Hussards à Beni Ounif, au Sahara. Dans ses emplois il montre des qualités "d’entraîneur d’hommes, d’endurance à la soif et aux très longues courses". En 1911, après des congés pris en métropole, il est affecté au 18e Chasseurs, à Lunéville. Le 22 septembre 1913 il est affecté au Maroc en qualité d’officier de renseignement à la disposition du général Lyautey. Fin juillet 1914, alors que le conflit avec l’Allemagne est imminent, La Rocque demande à rejoindre la métropole, mais il essuie un refus catégorique de Lyautey. Le 4 avril 1916 il est promu capitaine à titre définitif et prend le commandement du 4e Goum au Tadla car ses demandes de rejoindre la France échouent encore. La Rocque est désespéré et enrage de ne pouvoir servir son pays. Soudain, le 2 août 1916 au cours d’un combat au lieu-dit "la Roche percée" près de Khénifra, le capitaine de La Rocque est blessé par balle à la cuisse droite. Hospitalisé à Casablanca il est déclaré "inapte à faire campagne", rentre en France le 22 septembre 1916, puis est fait chevalier de la Légion d’honneur le 27. En décembre, malgré des séquelles sévères et des douleurs intenses, La Rocque qui a demandé une affectation dans une unité de France est envoyé dans la Somme au 135e R.I.. En février 1917, il est près de Péronne. En juin 1918, il participe directement à la contre-attaque décidée par Mangin sur le flanc de l’offensive Allemande. Le 1er septembre, à la tête du 2e bataillon depuis juillet, il est nommé chef de bataillon à titre provisoire et reçoit la rosette d’officier de la Légion d’honneur. En 1920, La Rocque est affecté à l’état-major de Foch aux Invalides, puis à nouveau de 1923 à 1925, après un intermède en qualité d’officier de liaison en Pologne. En mars 1924 il reçoit sa nomination effective de chef de bataillon. En avril 1925, quelques mois après son échec au brevet d’état-major, il repart au Maroc mais, handicapé par son état physique, il est contraint à prendre un emploi sédentaire puis à réintégrer l’état-major de Foch aux Invalides. Est-ce pour ces raisons que La Rocque demande sa mise à la retraite le 31 mai 1928 ? C’est possible, mais le décès de son fils aîné Hugues et le désir de se rapprocher de son épouse et de ses cinq autres enfants ont pu également amener l’officier à démissionner de l’armée.Pour l’historien René Rémond, "il fut gagné par la vague de découragement qui atteint une armée réduite à l’inaction et dont les soldes sont médiocres". La Rocque obtiendra sa retraite le 26 août avec le grade de lieutenant-colonel. Après l’armée, La Rocque entre aux "Câbles de Lyon", filiale de la Compagnie Générale Électrique. Son emploi ne le comble pas vraiment car, en réalité, il est attiré par la politique et exprime sa volonté de refaire une force capable de faire front à l’Allemagne. Pour lui le régime ne fonctionne pas bien mais il ne conteste pas la république. Avec l’accord de son ancien chef, le général Lyautey, il adhère à l’association nationale des Croix de Feu, crée en 1927 par l’écrivain Maurice d’Hartoy et qui regroupe les combattants d’avant-garde et blessés de guerre. Lorsque La Rocque prend la direction du mouvement en 1931, il appelle à voter "National" pour "barrer la route à l’union des gauches et au bolchevisme". En janvier 1934, lorsque éclate l’affaire Stavisky, La Roque dénonce "les scandales et la perte en France de la notion de responsabilité". Le 6 février 1934, il demande à ses troupes de descendre dans la rue mais il refuse de "franchir le Rubicon" et de prendre l’Assemblée nationale, déchaînant la colère des ligues. Pour la gauche unie, La Rocque incarne tout de même le danger fasciste. En réalité, il a le souci de la légalité de ses actions. Il veut transformer les Croix de Feu en un parti politique normal, se soumettant au verdict électoral. En juillet 1936, quelques mois après la création du Mouvement Social Français qui regroupe les organisations proches des Croix de Feu, La Rocque crée le Parti Social Français (P.S.F.). Sa devise : "Travail - Famille - Patrie" est placée en manchette sur le nouveau quotidien du parti : Le Petit Journal. Son programme, qu’il a développé dans un livre, Service public, quelques mois après l’émeute du 6 février, est d’arriver au pouvoir par les élections. C’est pourquoi La Rocque refuse toute ouverture vers la guerre civile et les méthodes du fascisme, et refuse de rallier "le front de la liberté" comme le lui demande Doriot. A cause de ses prises de position le colonel ne retire que haine, violence et calomnie. Quand la guerre éclate, La Rocque met pour un temps son parti en veilleuse et donne pour consigne aux lecteurs de son journal, le mot "Résistance". Mais par fidélité au vainqueur de Verdun, il accepte l’armistice et réorganise son parti qui devient Progrès Social Français. En décembre 1940, par "discipline totale derrière le chef de l’État, et pratique de l’égoïsme sacré de l’honneur", il accepte le principe d’une collaboration. En 1942, La Rocque change de camp et commence une activité résistante. Arrêté en 1943, il est interné en Allemagne à Eisenberg et, malade, est rapatrié, en mars 1945, dans un hôpital d’Innsbruck. Après la Libération, il est rapatrié en France le lendemain et placé en résidence surveillée, à Versailles, par le gouvernement provisoire. Le 28 avril 1946, encore détenu, le lieutenant-colonel de la Rocque meurt des suites d’une opération chirurgicale et de son mauvais état général. Il était titulaire de onze citations et avait reçu la cravate de commandeur de la Légion d’honneur le 24 juillet 1931 des mains du général Weygand. NOBÉCOURT (J.) : Le colonel de La Rocque, 1885-1946 ou les pièges du nationalisme chrétien, Paris, Fayard, 1996. LASBAYSSES (Jean-Marie-Joseph-Jules), 1831-1893 : Homme politique. Né à Lézat (Arège) le 12 février 1831, Jules Lasbaysses est député républicain de l’Ariège de 1876 à 1893. Il décède en cours de mandat à Paris le 11 février 1893. LAS CASES (Emmanuel-Joseph-Augustin de), 1854-1934 : Avocat et homme politique. Né à Auxerre (Yonne) le 2 avril 1854, président du conseil général de la Lozère Las Cases est élu sénateur de la Lozère et le restera pendant trente ans. Siégeant à droite, il a pour souci principal pendant ses divers mandats la défense de l’Eglise et de l’enseignement libre, ce qui l’entraîne dans des interpellations passionnées contre la politique de Combes, la loi de séparation des églises et de l’Etat, le transfert de Zola au Panthéon, l’affaire Dreyfus, etc. Il ne se représente pas en 1933 et l décède à Paris le 16 février 1934. LASIES (Marie-Louis-Joseph), 1862-1927 : Journaliste et homme politique. Né à Houga (Gers) le 21 février 1862, sorti de Saumur, Lasies devient sous-lieutenant au 3ème chasseurs en 1888, mais démissionne de l’armée en 1893. Elu maire de Mormès (Gers), il est révoqué par le gouvernement. Il e présente aux élections générales de mai 1898 et après une vigoureuse campagne plébiscitaire et antisémite, il est élu député de Condom. Il s’inscrit au groupe parlementaire antisémite de Drumont et entreprend, à la Chambre, un combat souvent violent contre les spéculateurs, les « menées judéo-internationales », les pressions exercées sur certains magistrats. Son interpellation sur l’affaire Humbert est restée célèbre dans les annales parlementaires. Il collaborait alors à La Libre parole et il reprenait, en les aggravant parfois, les accusations qu’il portait à la tribune de la Chambre contre les financiers juifs. Réélu en 19102 et 1906, il ne se présente pas en 1910 mais est élu en 1914 député de la Seine. Parti pour le front la même année, il est promu capitaine en 1915 et décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur. Retourné au Parlement en 1916, il participe avec sa fougue habituelle aux débats, proposant de perpétuer la mémoire de Guynemer et de transformer en cinquième arme l’aéronautique militaire naissante. Il ne se présente pas aux élections législatives de 1919 et décède à Bordeaux (Gironde) le 21 février 1927. LASSALLE (Jean-Baptiste-Elysée), 1856-1930 : Ouvrier et homme politique. Né à Fresnoy (Ardennes) le 22 novembre 1856, conseiller municipal de Sedan, Lassalle est candidat socialiste aux élections législatives de 1893 sans succès, mai est élu en 1898. Réélu successivement, ce franc-maçon renonce à se présenter en 1910 et se retire de la vie active. Il décède à Fresnoy le 21 avril 1930. LASSALLE (Jean-Robert), 1882-1940 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Soustons (Landes) le 2 juin 1882, Robert Lassalle est docteur en droit et devient fonctionnaire des finances. Blessé lors des la Première Guerre mondiale en mai 1917, il s’intéresse alors de près à la politique. Elu député radical socialiste, il s’intéresse aux questions concernant les invalides de guerre et les anciens combattants. Remarqué par Chautemps, celui-ci le nomme ministre des Pensions du 18 janvier au 12 mars 1938. En 1939, il s’engage volontairement comme lieutenant dans un régiment d’infanterie et il meurt pour la France à Chémery-sur-Bar (Ardennes) le 14 mai 1940. LASSERRE (Maurice-Pierre), 1862-1933 : Avocat et homme politique. Né à Saint-Nicolas-de-la-Grave (Tarn-et-Garonne) le 6 février 1862, diplômé de l’Ecole des sciences politique, Lasserre est s’inscrit au barreau de Paris puis, devient chef de cabinet du ministre de la Justice Thévenet. Elu député de Castelsarrasin en 1890, il conserve son siège jusqu’au élections de 1902 auxquelles il ne se représente pas. Fondateur de la Tribune de Tarn-et-Garonne dont il est directeur, il a aussi collaboré au Matin et au Petit moniteur universel. Il décède à Paris le 11 novembre 1933. LASTEYRIE DU SAILLANT (Robert-Charles de), 1849-1921 : Archiviste, professeur et homme politique. Né à Paris le 15 novembre 1849, archiviste-paléographe aux archives nationales, Lasteyrie du Saillant est également professeur à l’école des Chartes et membre de l’Institut en 1890. Elu député de Brive en 1893, il est battu en 1898 et se retire de la vie politique. Il décède à Allassac (Corrèze) le 29 janvier 1921. LASTEYRIE DU SAILLANT (Charles-Ferdinand de), 1877-1936 : Administrateur et homme politique. Né à Paris le 27 août 1877, fils du précédent, Charles de Lasteyrie est diplômé de l’Ecole des Chartes, inspecteur des Finances puis directeur de banques. En novembre 1915, il devient chef de cabinet du ministre d’Etat Denys Cachin. Délégué financier de la France à la commission d’armistice, il prépare le traité de Versailles. Elu député du bloc national dans le département de la Corrèze, il s’inscrit au groupe de l’entente républicaine démocratique et est rapporteur du Budget en 1921. D’accord avec Poincaré sur la politique financière à mener, il accepte le portefeuille des Finances dans son second cabinet du 15 janvier 1921 au 28 mars 1924. Ne désirant pas créer de nouveaux impôts, il recourt à l’emprunt afin de faire face au retard des paiements allemands. Il tente aussi de luter contre la vie chère en réduisant le prix des transports et en luttant contre la fraude fiscale. La situation financière devenant de plus en plus préoccupante, il impose des économies, comprime l’effectif des fonctionnaires, limite le montant des emprunts de reconstruction, liquide les comptes spéciaux du Trésor et réorganise l’administration des Finances. Il doit surtout faire face à la crise de l’hiver 1923 qui met le franc en péril. Il fait voter 7 milliards d’impôts nouveaux et obtient l’autorisation d’effectuer au moyen de décrets-lois des réformes administratives chargées à procurer un milliard d’économie. Il renforce ainsi la lutte contre les spéculateurs en augmentant le contrôle des changes. Enfin, il réussit à faire remonter le cours du franc grâce à un prêt en dollars accordé par la moyen de la Banque Morgan et à l’engagement de la Banque de France de ne plus faire appel au crédit sauf cas exceptionnels. Poincaré le félicite alors pour son action et « d’avoir gagné une nouvelle bataille de la Marne » en redressant le franc. Battu aux élections légistavies de 1924, il est élu député de la Seine en 1928 et le reste jusqu’à sa mort à Paris le 26 juin 1936. LATAPPY (Arthur-Jean-Marie), 1830-1919 : Viticulteur et homme politique. Né à Mont-de-Marsan (Landes) le 16 mars 1830, quelques temps avoué, il a quelques difficultés avec l’administration du Second Empire et s’engage comme volontaire pendant la guerre de 1870-1871. Après celle-ci, il collabore au Républicain landais et de vient maire de Mont-de-Marsan de 1888 à samort. Elu sénateur des Landes sans étiquette en 1897, il s’inscrit au groupe de l’union républicaine et de la gauche démocratique. Réélu en 1906, il vote constamment pour le gouvernement : affaire Dreyfus, primauté du pouvoir civil dans la défense nationale, suppression de l’enseignement congrégationniste, séparation des églises et de l’Etat, impît sur le revenu, service militaire de trois ans, etc. Il décède en cours de mandat à Gaujacq (Landes) le 13 avril 1919. LA TOUR DU PIN (Cercles) : Groupes de propagande corporatistes créés en 1928 par des membres de l’union des corporations françaises à l’intention des ouvriers et des employés pour leur faire connaître la doctrine de La Tour du Pin. Roger Sémichon en était l’animateur avantla Seconde Guerre mondiale. LA TOUR DU PIN CHAMBLY DE LA CHARCE (René-Charles-Humbert de), 1834-1924 : Né à Avrancy en 1834, sorti de Saint-Cyr en 1854, il entre dans le cadre de réserve comme lieutenant-colonel d’état-major en 1880. Il se tourne après la guerre de 1870 vers l’étude des questions socialrs. On lui doit : l’Armée française à Metz (1871) ; Des institutions représentatives (1896) ; les Phases du mouvement social chrétien (1897) ; Anciennes familles militaires du Laonnois (1903) ; la Représentation professionnelle (1905) ; Vers un ordre social chrétien (1907) ; Aphorismes de politique sociale (1909) ; Feuillets de la vie militaire sous le second Empire (1912) ; etc. Il décède à Lausanne en 1924. LA TRÉMOÏLLE (Louis-charles-Marie de, prince de Tarente), 1863-1921 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 28 mars 1863, La Trémoïlle était le fils du dixième duc de la Trémoïlle et de Thouars, membre de l’Institut. Maire de Margaux en 1904, il devient conseiller fénéral puis est élu député de la Gironde en 1906, inscrit à la gauche démocratique. Réélu deux fois par la suite, il soutient les ministères républicains. Battu aux élections législatives de 1919, il décède à Paris le 18 juin 1921. LAUBESPIN (Léonel-Antoine de Mouchet de Bettefort de), 1810-1896 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 6 septembre 1810, philanthrope, il participe à la fondation de l’Institut Pasteur. Sénateur conservateur de la Nièvre de 1888 à 1896, il est membre fondateur de l’association de la presse monarchique et catholique. Il décède à Paris le 4 janvier 1896. LAUR (Francis), 1844-1934 : Ingénieur et homme politique. Né à Nevers le 5 septembre 1844, Francis Laur est élu député boulangiste révisionniste de la Loire en 1885, puis de la Seine en 1889. Invalidé, il est réélu en 1890. Bien qu’intéressé par les questions minières, il s’attaque aux monopoles financiers, en particulier aux Rotschild et à la maison Hachette. Boulangiste militant, il assaillit la tribune de la Chambre et frappe le ministre de l’Intérieur, Ernest Constans, le 10 janvier 1892. Traduit en correctionnelle par voix de fait, l’affaire n’a pas de suite, le ministre n’ayant pas demandé la levée de l’immunité parlementaire. Laur ne se représente pas aux élections législative sde 1893 préférant se consacrer aux affaires industrielles. Il a publié Les mines et les usines en 1889 et, contre les monopoles : De l’accaparemment. Il décède à Paris le 26 mai 1934. LAURAINE (Jean-Octave), 1864-1934 : Bâtonnier et homme politique. Né à Burie (Charente-Inférieure) le 3 octobre 1864, Jean-Octave Lauraine, d’abord bâtonnier de Saintes (Charente-Inférieure), il est conseiller municipal de Saintes. Il se fait élire député de la Charente-Inférieure en 1898 puis devient président du groupe de la gauche radicale à la Chambre durant seize ans. Réélu sans interruption député, à la veille de la Première Guerre mondiale, il est nommé par Viviani dans son cabinet comme sous-secrétaire d’Etat à la Guerre du 14 juin au 26 août 1914. Elu sénateur en 1923, il décède en cours de mandat à Saintes le 8 septembre 1934. LAURENCIN (Marie), 1883-1956 : Peintre et graveuse. Née à Paris le 31 octobre 1883, marie Laurencin a eu pour premier maître, dans une académie privée, Ferdinand Humbert. En 1907, elle expose pour la première fois au salon des Indépendants. C'est cette même année que Picasso lui fait connaître Guillaume Apollinaire. De cette rencontre, naît une liaison aussi passionnée que tumultueuse qui dure jusqu'en 1912. De 1914 à 1920, elle voyage en Espagne et en Allemagne. Elle a brossé de nombreux tableaux pleins de grâce fantaisiste quant à la composition et où les harmonies en gris, rose et bleu dominent. On lui doit aussi un grand nombre d’aquarelles et de dessins, des lithographies, des gravures, des modèles pour papier peint, impression sur tissus, robes, ainsi sue des illustrations et des maquettes de décors et des costumes pour laa Comédie-Française et les ballets russes de Serge de Diaghilev. Parmi ses principales peintures, citons : Cirque (1911) ; les Deux sœurs (1914) ; Espagnole (1918) ; le Cirque (1919) ; la Forêt (1920) ; la Chavauchée (1921). Elle décèdera à Paris le 8 juin 1956. LAURENÇON (Léon-André-Hippolyte), 1841-1922 : Homme politique. Né à Saint-Chaffrey (Hautes-Alpes) le 27 novembre 1841, député radical des Hautes-Alpes de 1877 à 1906, il était commandeur de l’ordre de François-Joseph d’Autriche. Il décède à Chantemerle, le 12 juillet 1922. LAURENS (Jean-Paul), 1838-1921 : Peintre. Né à Fourquevaux (Haute-Garonne) en 1838, élève de Léon Cogniet et de Bida, il débute par la Mort de Caton d’Utique (1863). Il a exposé depuis : Mort du duc d’Enghien ; le Pape Formose et Etienne VII (1872) ; Saint Bruno refusant les offrandes de Roger, comte de Calabre ; Marthe (1874) ; Excommunication de Robert le Pieux ; l’Interdit (1875) ; François de Borgia devant le cercueil d’Isabelle de Portugal (1876) ; l’Etat-major autrichien devant le corps de Marceau (1877), qui lui vaut la grande médaille d’honneur. Il expose, en 1879, la Délivrance des Emmurés de Carcassonne ; en 1882, le portrait d’Auguste Rodin. On lui doit encore : le Pape et l’Inquisiteur et les Murailles du Saint-Office (1883) ; Vengeance d’Urbain VI (1884) ; les Hommes du Saint-Office (1889) ; la Voute d’acier ; l’Arrestation de Broussel ; le Lauraguais, grande peinture décorative ; la Mort de Sainte Geneviève et le Plafond du theâtre de l’Odéon. A l’Hôtel de ville de Paris, Jean-Paul Laurens a peint : la Revendication des franchises communales depuis le XVème siècle jusqu’à Louis XVI. La robustesse de son talent, sa science du dessin, de la composition, le placent au premier rang des peintres d’histoire de son temps. Il entre à l’Institut en 1891. Aux œuvres déjà citées, ajoutons : Toulouse conte Montfort ; le Tournoi ; Jeanne d’Arc ; les Deux calvinistes. Il décède à Paris en 1921. LAURENS (Paul-Pierre), 1847-1901 : Médecin et homme politique. Né à Venterol (Puy-de-Dôme) le 27 novembre 1847, aide-major volontaire en 1870, ce franc-maçon devient maire, puis conseiller général (1883) de la Drôme. Sénateur radical progressiste de la Drôme de 1893 à 1901, il décède en cours de mandat à Nyons (Drôme) le 17 novembre 1902. LAURENS (Georges), 1867- : Médecin. Né à Alençon en 1867, Georges Laurens est spécialisé en oto-laryngologie. Médecin de l’hôpital Saint-Joseph, il a publié un Traité de chirurgie otorhino-laryngologique (1905) et une Oto-rhino-laryngologie du médecin praticien (1912). LAURENS (Paul-Albert), 1870- : Peintre. Fils du peintre Jean-Paul Laurens, né à Paris le 1870, deuxième prix de Rome en 1896, coloriste original et vigoureux, Laurens obtient, dès 1897, une première médaille avec ses captivantes Sirènes ; à l’exposition universelle de 1900, une médaille d’or. Parmi ses principales œuvres, citons : les Saintes femmes au tombeau (1896) ; la Bourrasque (1898) ; Vénus accueillie par les Heures ; Solitude (1900) ; Hommage à Flore (1921) ; la Robe d’argent (1929). LAURENS (Jean-Pierre), 1875- : Peintre. Né à Paris en 1875, Laurens est élève de son père Jean-Paul Laurens et de Bonnat. Il débute au Salon en 1899 avec le Falot, puis expose successivement : le Cabestan (1900) ; Coin du port de Fécamp (1905) ; le Jardin (1909) ; Intérieur provençal (1921). Mais il s’est surtout fait remarquer par des portraits d’un dessin vigoureux et serré, comme l’Epouse en deuil (1922). Professeur à l’Ecole des beaux-arts, il a été élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1930. LAURENS (Emile), 1884-1940 : Homme politique. Né à Réquista (Aveyron) le 29 janvier 1884, Emile Laurens se consacre à la vie des enfants avant de s’intéresser à la politique. Elu député radical socialiste en remplacement de Chautemps élu au Sénat, il s’emploie alors à la défense des plus démunis. Dans son quatrième cabinet, Poincaré le nomme sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil du 18 janvier au 12 mars 1938. Il meurt à Blois (Loir-et-Cher) le 16 juin 1940. LAURENS (Henri), 1885-1954 : Sculpteur, peintre et dessinateur. Né le 18 février 1885 à Paris, Henri Laurens, d’abord tailleur de pierre, devient artisan sculpteur. En 1899, il étudie le dessin où il montre son influence sur Auguste Rodin. Plus tard, il est attiré par le groupe des artistes à Montparnasse, et à partir de 1911, il commence à sculpter dans le style cubiste. Il est l'ami de Juan Gris et de Picasso, qu'il influence ainsi que Braque qui est pour lui comme un frère. Il peint fort peu mais laisse de très nombreux dessins, sculpte jusqu'au papier, se jouant des deux dimensions par la gouache, le collage et le contraste plein-vide, réinventant le trompe-l'œil par quelques pointillés. Il décèdera à Paris le 5 mai 1954. LAURENS-CASTELET (Olivier-Alphonse-Auguste de), 1844-1923 : Officier et homme politique. Né à Toulouse le 9 avril 1844, lieutenant aux dragons de l’Impératrice, pendant la guerre de 1870, Laurens-Castelet est fait prisonnier. Au retour, il devient maire de Pugnier (Aude). Candidat malheureux aux élections législatives de 1898, il est élu en 1902 à Sactelnaudary comme républicain-démocrate libéral. Battu en 1906, il se retire de la vie poltique et décède à Montréal (Aude), le 15 mai 1923. LAURENT (Gilbert), 1857-1937 : Medcin et homme politique ; Né à Saint-André d’Apchon (Loire) le 4 février 1857, Gilbert Laurent est député de la Loire de 1906 à 1924, inscrit au groupe de l’entente républicaine. Il décède à Antibes (Alpes-Maritimes) le 16 août 1937. LAURENT-EYNAC (Laurent-André-Victor Eynac, dit), 1886-1970 : Avocat et homme politique. Né au Monastier (Haute-Loire) le 4 octobre 1886, Laurent Eynac, docteur en droit, devient avocat avant de s’intéresser à la politique. Elu député radical socialiste, il s’engage pendant la Première Guerre mondiale comme officier dans une escadrille de reconnaissance aérienne. Muté dans le bombardement, il est cité à l’ordre de l’armée à la fin 1916 et intervient dans ces domaines à la Chambre en 1917. Le plan qu’il propose fait alors sensation, et, après l’armistice, il est élu secrétaire de la Chambre. Le 2 juin 1920, Il est nommé par Millerand commissaire général aux Essences et aux Pétroles jusqu’au 16 janvier 1921. Il conserve ce porte dans le ministère Leygues puis remplace Flandin au sous-secrétariat d’Etat aux Travaux publics, chargé de l’aéronautique et des Transport aériens du 16 janvier 1921 au 28 mars 1924, du 14 juin 1924 au 17 avril 1925, du 20avril 1925 au 10 mars 1926 et du 23 juin au 18 juillet 1926. Il a été nommé entre temps haut-commissaire aux Travaux publics, chargé de l’Aéronautique et des Transports aériens du 17 au 20 avril 1925. La création du ministère de l’Air autonome en septembre 1928 est dévolu par Laurent Eynac dans le cabinet du 14 septembre 1928 au 12 décembre 1930. « Toute l’organisation de l’aviation devait être marquée de sa personnalité ». Il lui faut pourtant le soutien du président du Conseil pour imposer aux militaires de laisser les affaires aéronautiques aux mains civils, ou pour faire comprendre aux marins que les hydravions ne sont pas des bateaux. Le plus difficile reste la gestion des personnels qui dépendent toujours de leurs ministères et de leur corps d’origine, mais l’objectif était largement atteint. Sa politique est triple : d’une part une concentration industrielle et un soutien financier aux entreprises existantes, d’autre part de nombreuses fabrications de prototypes, enfin, une décentralisation géographique des unités de production. Ministre des Postes, Téléphones et Télégraphes du 18 janvier 1932 au 25 octobre 1933 dans le cabinet, il contribue au développement de la radio en instituant la redevance sur les appareils de réception. Elu sénateur, il continue à suivre de près les affaires aéronautiques et retrouve le portefeuille de l’Air du 21 mars au 16 juin 1940 dans le ministère Reynaud. Se montrant favorable à la poursuite de la guerre, il prend toutes les mesures possibles pour que la production d’appreils militaires soit augmentée dans des proportions considérables. Il décèdera à Paris le 16 décembre 1970. LAUTIER (Paul-Elisée-Antonin-Eugène), 1867-1935 : Journaliste et homme politique. Né à Paulhan (Hérault) le 20 août 1867, Eugène Lautier, après son droit se lance dans le journalisme et devient l’un des leaders politiques du Temps, puis du Figaro où il rédige les articles de politique étrangère. Rédacteur en chef de l’Homme libre à la suite de Clemenceau en 1919, ce franc-maçon se lance dans la politique. Elu maire de Benesse-Marenne (Landes), il est élu député radical socialiste de la Guyane puis de la gauche indépendante en 1924 et réélu en 1928. Tardieu l’appelle dans son second cabinet comme sous-secrétaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts du 2 mars au 28 novembre 1930. Il doit cependant démissionner avant la chute du cabinet afin de s’expliquer sur ses rapports avec la banque Oustric qui venait de faire faillite. Ne se réprésentant pas aux législatives de 1932, il décède à Paris le 11 février 1935. LAVAL (Pierre), 1883-1945 : Avocat et homme politique. Fils d'un cafetier, après son certificat d'études il poursuit ses études contre l'avis de son père. Il se forme lui-même et devient surveillant dans un lycée. Il passe ses licences en droit et en sciences politique et s'inscrit au barreau de Paris en 1908. sur le plan politique, en 1903 il adhère à une organisation blanquiste puis à la SFIO en 1905. Défenseur des militants syndicaux, il est élu avec leur aide député socialiste d'Aubervilliers en 1914. Pendant la guerre il est dans les rangs des pacifistes. En novembre 1919 il vote contre le traité de Versailles. Il devient petit à petit un socialiste indépendant. En 1923 il devient maire d'Aubervilliers. Il bâtit une fortune personnelle par son travail et des placements judicieux. Il incarne l'homme politique qui grandit en dehors des appareils. Il commence sa carrière ministérielle en 1925 dans le cabinet Painlevé comme ministre des Travaux publics, il entre au sénat en 1927 comme non-inscrit. En mars 1930 il est ministre du travail dans le gouvernement Tardieu avec pour mission de faire adopter les assurances sociales ce qu'il mènera à bien.Nommé président du conseil par Gaston Doumergue, Paul Doumer le reconduit et Laval reconduit son gouvernement. Il est appelé à nouveau par Albert Lebrun en 1935 LAVEDAN (Henri-Léon-Emile), 1859- : Auteur dramatique et romancier. Né à Orléans en 1859, Henri Lavedan débute dans les lettres en donnant aux journaux des peintures satiriques des mœurs du monde parisien, finement observées et spirituellement dialoguées. Ces chroniques fournissent, avec quelques romans, la matière de nombreux volumes, parmi lesquels on retiendra : Mam’zelle Vertu (1885) ; Lydie (1887) ; Inconsolables (1888) ; Sire (1888) ; Nocturnes (1891) ; le Nouveau jeu (1892) ; Leur cœur (1893) ; le Lit (1894) ; Leur beau physique (1894) ; le Vieux marcheur (1895) ; les Marionnettes (1895) ; Leurs Sœurs (1896) ; les Jeunes (1897) ; C’est servi (1904) ; le Bon temps (1906). En 1891, Lavedan avait abordé le théâtre avec Une famille. Il donne : les Descendants, devenus le Prince d’Aurec (1894) ; les Deux noblesses (1897) ; le Nouveau Jeu (1898) ; le Vieux marcheur (1899) ; les Médicis (1901), pièces où il met en scène le monde qui s’amuse, sans profondes études de caractères, mais avec du mouvement, une verve plaisante et un dialogie pittoresque, véritable type du style boulevardier. Entré à l’Académie française en 1898, Lavedan s’élève ensuite au ton de la haute comédie, avec le Marquis de Priola (1902) ; le Duel (1905) ; Servir (1913). Citons encore, dans des genres différents : Varennes, avec G. Lenôtre (1904) ; Sire (1909). Chroniqueur à l’Illustration, Lavedan a réuni ses articles sous les titres : Bon an, mal an (6 séries 1908-1913), les Grandes heures (6 séries 1915-1921). Enfin, on doit à Lavedan un long roman en sept volumes, à la manière d’Eugène Sue : le Chemin du salut (1920-1925), où les intentions moralisatrices s’affirment avec une ingénuité qu’on n’attendait guère de l’auteur du Vieux marcheur, et une étude sur Monsieur Vincent, aumônier des galères (1928). LAVERAN (Charles-Louis-Alphonse), 1845-1922 : Médecin et bactériologiste. Né à Paris en 1845, Alphonse Laveran, fils du professeur Louis Laveran, décide de suivre la carrière de son père. Sorti de l’Ecole de Strasbourg, il fait campagne de 1870-1871 à l’armée de l’Est, puis est nommé en 1874 agrégé du Val-de-Grâce. Il part pour l’Algérie en 1878 et se met à étudier l’impaludisme dont il réussit à découvrir l’hématozoaire. En 1883, il retourne au Val-de-Grâce occuper la chaire d’hygiène militaire et de clinique médicale jusqu’en 1894. Médecin principal en 1891, directeur du service de santé du XIème corps, il quitte l’armée en 1897 afin de se livrer uniquement à ses travaux sur les protozoaires pathogènes ; et c’est alors qu’il entre à l’Institut Pasteur. Membre depuis 1893, puis président de l’Académie de médecine, il remplace Potain à l’Académie des sciences (1901). Outre les ouvrages qui se rattachent à sa carrière militaire : Traité des maladies et épidémie des armées (1875), Traité d’hygiène militaire (1876), il a publié Nature parasitaire des accidents de l’impaludisme (1881) ; Traité de fièvres palustres (1884) ; Du paludisme et de son hématozoaire (1891) ; Traité du paludisme (1897), pour ne citer que les plus importants de ses travaux qui lui valent le prix Nobel en 1907. Il décède à Paris en 1922. LAVERGNE (Bernard-Barthélémy-Martial), 1815-1903 : Medcin et homme politique. Né à Montredon-la-Bessonnié (Tarn), Lavergne collabore sous le Second Empire à divers journaux d’opposition, comme le Temps ou la Gironde. Par La suite, ce républicain résolu poursuit son combat contre le maréchal Mac Mahon, puis le général Boulanger. Député du Tarn de 1876 à 1889 et sénateur de la gauche républicaine de 1889 à 1900, époque à laquelle il refuse de se représenter à cause de son âge. Il est l’auteur de duvers ouvrages sur l’agriculture, les questions sociales et l’Eglise. Citons : Au clergé catholique, l’ultramontanisme et l’Etat. Il décède à Montredon-la-Bessonnié, le 10 novembre 1903. LAVERGNE (Fernand), : Fils du précédent, Sénateur du Tarn de 1931 à 1940, il s’inscrit à la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. LAVERTUJON (André-Justin), 1827-1914 : Journaliste et homme politique. Né à Périgueux le 26 juillet 1827, républicain socialiste sous l’Empire, fondateur de la Tribune, il pest élu conseiller général de Bordeaux en 1870. Il ne peut sièger en raison de la guerre et est nommé secrétaire général du gouvernement de la Défense nationale, puis rédacteur de l’Officiel. Politiquement assgi, partisan de Thiers, il tente de se faire élire à l’Assemblée nationale en 1871 : en vain. Nommé consul général à Amsterdam, puis à Anvers et à Naples, il est « envoyé extraordinaire àMexico en 1881, mais ne rejoint pas son poste et devient président de la commission de délimitation des Pyrénées. Il quitte ses fonctions, venant d’être élu sénateur modéré, mais plutôt anticlérical, de la Gironde, de 1888 à 1897. Il décède à Ault (Somme ) le 1er septembre 1914. LAVERTUJON (André-Léonard-Célestin, dit Henri), 1855-1907 : Journaliste et homme politique. Né à Périgueux le 19 avril 1855, neveu du précédent, Henri Lavertujon, licencié en droit, devient chef de cabinet du sous-secrétaire d’Etat aux Travux publics, Raynal. Il collabore au Rappel, au Petit-Parisien et fonde à Limoges Le Petit Centre. Elu député antiboulangiste de la Haute-Vienne en 1889, réélu en 1893, il est battu en 1898. Sénateur de la Haute-Vienne à partir de 1900, il décède en cours de mandat à Bussière-Galant (Haute-Vienne) le 11 septembre 1907. LAVILLE (André-Gilbert-Adolphe), 1831-1912 : Propriétaire et homme politique. Né à Montaigut-en-Combrailles (Puy-de-Dôme) le 6 juin 1831, maire de sa ville natale, puis secrétaire du conseill général, Lavielle est député de gauche du Puy-de-Dôme de 1881 à 1886. Réélu en 1906, il est battu en 1906. Il décède à Paris le 6 août 1912. LAVILLE (Jean), 1880-1938 : Charpentier et homme politique. Né à Toulon-sur-Arroux (Saône-et-Loire) le 9 mars 1880, fils d’un tailleur de pierre Jean Laville est grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale. Isncrit à la SFIO, il devient maire de Gueugnon et conseiller général en 1919. Député socialiste de 1928 à sa mort, son attachement à ses idées se trouve dans cette formule qu’il aimait répéter : « Le socialisme porte en lui toutes les forces et tous les espours du monde du travail ». Il décède à Gueugnon (Saône-et-Loire) le 24 août 1938. LAVISSE (Ernest), 1842-1922 : Professeur et historien. Né à Nouvion-en-Thiérache en 1842, élève de l’Ecole normale supérieure, Ernest Lavisse est attaché au cabinet du ministre Dupuy et devient précepteur du prince impérial. Professeur au lycée Henri-IV, maître de conférences à l’Ecole normale en 1878, professeur adjoint (1883) puis titulaire (1888) d’histoire à la faculté de lettres de Paris, il entre à l’Acacadémie française en 1892. Comme historien, Lavisse a étudié, notamment les origines de l’histaoire de la Prusse, dans ses ouvrages : Etudes sur l’histoire de la Prusse (1879) ; Trois empereus d’Allemagne : Guillaume 1er, Fréféric III, Guillaume II (1888) ; la Jeunesse du Grand Frédéric (1891), le Grand Frédéric avant l’avènement (1893) ; Esprit lucide, éducateur distingué, il est véritablement, comme professeur, un fécond animateur de la jeunesse et contribue puissamment à la rénovation des études historiques dans l’enseignement supérieur. En 1904, il est nommé directeur de l’Ecole normale supériure. Comme publisciste, il est l’un des fondateurs et reste longtemps le directeur de la Revue de Paris (1894). Il dirige également deux importants ouvrages d’histoire collective : d’abord (avec Alfred Rambaud), l’Histoire générale, du IVème siècle jusqu’à nos jours (1893-1900), puis une Histoire de France en neuf volumes (1900-1912), suivie d’une Histoire contemporaine de la France en dix volumes (1919). Il décède à Paris en 1922. LAVOIX (Michel-Henri), 1820-1892 : Littérateur. Né à Nant (Aveyron) en 1820, conservateur des médailles à la Bibliothèque nationale, et lecteur à la Comédie-française, Lavoix a publié : les Arts musulmans ; les Peintres arabes (1876) ; les Monnaies à légendes arabes frappées en Syrie par les Croisés (1877) ; Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale (1888) ; etc. Il décède à Paris en 1892. LAVOIX (Henri-Marie-François), 1846-1897 : Critique musical. Né à Paris en 1846, fils dumprécédent, Lavoix est conservateur adjoint à la Bibliothèque nationale, puis conservateur à Saint-Geneviève (1885). Il s’est occupé surtout de critique musicale. Citons de lui : la Musique dans la nature (1873) ; la Musique dans l’imagerie au moyen âge (1875) ; Histoire de l’instrumentation depuis le XVIème siècle jusqu’à no jours (1878) ; le Chant, ses principes et son histoire (1881) ; Histoire de la musique (1884) ; la Musique française (1890 ; etc. Il décède à Paris en 1897. LAVOLLÉE (René), 1842-1927 : Publisciste. Né à Paris en 1842, René Lavollée devient en 1875 rédacteur au ministère des Affaires étrangères, puis consul général hors cadre en 1880. Il est plus tard secrétaire de la Société des agriculteurs de France et en rédige le Bulletin jusqu’en 1918.On lui doit des ouvrages estimés, notamment : Channing, sa vie et sa doctrine (1876) ; les Classes ouvrières en Suisse (1882) ; les Classes ouvrières en Europe (1882-1896 ; 3 volumes), couronné par l’Académie française ; le Bilande la politique coloniale (1887) ; Essais de littérature et d’histoire (1891) ; la Morale dans l‘histoire (1892) ; Etude de morale politique (1897) ; l’Etat, le Père et l’Enfant (1909) ; les Fléaux nationaux (1909) ; Le,demain de victoire (1919) ; Raison et Foi (1926). Il décède à Paris en 1927. LAVRIGNAIS (Henri de), 1850-1927 : Propriétaire terrien et homme politique. Né à Cherbourg (Manche) le 15 juillet 1858, issu d’une famille de marins, Henri de Lavrignais est le fils d’Alexandre-Auguste-Gustave Robiou de Lavrignais, inspecteur général du Génie maritime et sénateur de la Loire-Inférieure (1876-1886). Après des études de droit Henri de Lavrignais est engagé volontaire aux fusilliers marins en 1870. Chef de cabinet du directeur de l’administration départementale et communale au ministère de l’Intérieur, il devient ensuite secrétaire général de la préfecture des Deux-Sèvres. Député royaliste et catholique de la Vendée de 1916 à 1919, il est élu sénateur en 1920 et décède en cours de mandat à Paris le 10 février 1927. Il était l’un des membre fondateur de l’association de la presse monarchique et catholique des départements. LAZARE (Lazare-Marcus Bernard, dit Bernard), 1865-1903 : Journaliste et critique littéraire. Né à Nîmes (Gard) le 15 juin 1865 au sein dune famille juive, Bernard Lazare vient à Paris en 1886 pour achever ses études. Il s'inscrit à l'École pratique des hautes études. Au cours de l'année universitaire 1887-1888, Lazare remet un mémoire consacré à « la législation conciliaire relative aux Juifs ». En 1888, il écrit, avec Ephraïm Mikhaël, La Fiancée de Corinthe, légende dramatique en trois actes, où apparaît son nom de plume : Bernard Lazare. Puis, il publie Le Miroir des légandes, recueil de contes philosophiques, et Les Entretiens politiques et littéraires avec Paul Adam, Henri de Régnier et F. Viélé-Griffin. En 1894, il publie L'Antisémitisme, son histoire et ses causes, une étude érudite et critique des origines de l'antisémitisme. Connu pour sa combativité et son courage, Bernard Lazare est contacté par Mathieu Dreyfus pour contribuer à faire éclater l'innocence de son frère Alfred. Bernard Lazare va se consacrer presque exclusivement à cette tâche. Il publie en 1896 un livre qui donne le signal de la campagne pour la révision u procès : L'Affaire Dreyfus – Une erreur judiciaire. Désormais, Lazare continuera son combat pour les Juifs à sa manière. Citons de lui : Histoire des doctrines révolutionnaires ; Contre l'antisémitisme - Histoire d'une polémique (1896) ; La Porte d’ivoire (1897) ; Antisémitisme et révolution (1899) et Le Nationalisme juif (1898). Bernard Lazare ne cherchait pas à plaire. Il aspirait à la justice, à la vérité et à la liberté sans compromis. Il travaillait encore à deux livres : Le Fumier de Job et La Grenade lorsqu'il décède, le 1er septembre 1903. BREDIN (J.-D.) : Bernard Lazare – de l'anarchiste au prophète, Ed. fallois, 1992 PHILIPPE (J.) : Bernard Lazare, tel que Péguy l'aimait, Lagasse (2002) ORIOL (Ph.) : Bernard Lazare, Paris, Stock, 2003 IZRINE (J.-M.) : Les libertaires dans l'affaire Dreyfus, Ed.Coquelicot/Alternative Libertaire (1998) N. Wilson, Bernard Lazare, coll. Présence du Judaïsme, Albin Michel, 1985 LE BAIL (Georges-Hyacinthe-Auguste-Marie), 1857-1937 : Avocat et homme politique. Né à Quimper (Finistère) le 15 juin 1857, maire de Plozevet en 1898,Georges Le Bail est candidat malheureux aux élections législatives de 1898 à Quimper. Il prend sa revanche en 1902 et est élu député radical-socialiste du Finistère, réélu sans interruption jusqu’en 1928. Battu, il est élu sénateur du Finistère en 1928 et décède en cours de mandat à Quimper le 3 février 1937. LE BAIL (Albert-Henri-Eugène), 1898-19 : Avocat et homme politique. Né à Quimper () le 4 août 1898, fils du précédent, Le Bail s’engage comme volontaire en 1915. Diplômé de l’Ecole des sciences politiques, il est élu député radical-socialiste de Quimper en 1932 et réélu en 1936. Il est l’un des 80 parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. LE BAIL-MAIGNAN (Georges-Marie-Théodore), 1866-1918 : Avocat et homme politique. Né à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 6 octobre 1866, inscrit au barreau de Quimper, puis a celui de Paris, Le Bail-Maignan est le frère du précédent. Elu député radical-socialiste du Finistère en 1914, il décède à Paris le 22 juin 1918. LEBAS (Jean-Baptiste), 1878-1944 : Homme politique. Né à Roubaix (Nord) le 24 octobre 1878, Jean-Baptiste Lebas avait commencé sa carrière politique de militant socialiste à quinze ans après avoir lu Marx. Elu député du Nord en 1919, il continue son combat contre la bourgeoisie à la Chambre. Ayant choisi la SFIO en 1920 au congrès de Tours, il est nommé ministre du Travail du 4 juin 1936 au 21 juin 1937 dans le premier cabinet Blum. Des grandes idées du Front populaire, il va faire des lois : semaine de quarante heures, conventions collectives congés payés, assurances scociales ou grands travaux. Il s’emploie ensuite à les défendre au Parlement, avec l’aide du président du Conseil et fait adopter la majorité des réformes en moins de dix semaines. Il est nommé ensuite ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 22 juin 1937 au 17 janvier 1938 dans le troisième cabinet Chautemps, poste qu’il conserve dans le second cabinet Blum du 13 mars au 9 avril 1938. Il décèdera en déportation à Sonnenbourg (Allemagne) le 10 mars 1944. LEBASQUE (Henri) : 1865-1937 : Peintre. Né à Champigné (Maine-et-Loire), Henri Lebasque étudie d’abord à l’école des Beaux-Arts d’Angers avant de venir à Paris en 1886. Il est brièvement l’élève de Bonnat puis de Humbert, dont il est l’assistant pour la décoration du Panthéon. C’est cependant sa rencontre avec Pissarro qui a sur lui une heureuse influence. Exposant au Salon des Indépendants, il y fait la connaissance de Luce et de Signac et adopte le pointillisme durant quelques années. Il débute au Salon des Artistes Français en 1896 puis expose au Salon d’Automne dès sa fondation en 1903. Vivant alors à Lagny, il peint des paysages de la Marne de 1900 à 1906. Il transforme sa palette avec la découverte du Midi tout en continuant à séjourner dans d’autres régions comme la Vendée, la Bretagne et la Normandie, notamment aux Andelys où il vit en 1912, 1915 et 1921. Toutefois, c’est entre Sanary et Nice qu’il produit ses meilleurs tableaux, des nus, des scènes de famille, des intérieurs, des jardins et des plages. Après Saint-Tropez et Sainte Maxime, il s’installe en 1924 au Cannet, non loin de là où demeurait Bonnard qui peignait des thèmes similaires aux siens. Contrairement à ce qu’on a pu laisser croire, Lebasque ne figure parmi les Fauves avec qui il expose mais qui n’ont pas de véritable influence sur son œuvre. Estimé de son vivant, il travaille également comme décorateur de théâtre mais ce sont surtout ses scènes intimistes très colorées qui assurent son succès. LEBAUDY (Jean-Gustave), 1827-1889 : Industriel et homme politique. Né à le 26 février 1827, membre de la commission municipale de Paris (1860-1869), puis élu conseiller général de Seine-et-Oise en 1886, Lebaudy est élu député conservateur de ce département en 1876, réélu en successivement jusqu’en 1889. Il soutient avec ardeur la politique coloniale de Jules Ferry et décède en cours de mandat à Paris le 19 décembre 1889. LEBAUDY (Marie-Paul-Jules), 1858-1937: Industriel et homme politique. Né à Enghien le 4 juillet 1858, Paul Lebaudy, fils du précédent, est élu député de Seine-et-Oise en 1890, réélu successivement jusqu’en 1910. Il refuse ensuite de se présenter. Il consacre avec son frère Pierre, une grande partie de sa fortune aux études aéronautiques. Les deux frères font construire une série de dirigeables semi-rigides dont la partie inférieure était constituée par une armature rigide à laquelle se suspendait la nacelle. Le premier de ces aéronefs (1902) surnommé le Jaune, devient le premier dirigeable militaire. Suivent entre autres : la Patrie (1906), de 3.200 m3 qui est arraché par le vent, à Verdun, des mains des aéropostiers (1907) ; le République qui prend feu en air (1909) ; le Liberté, le Capitaine-Marchal, le Selle-de-Beauchamp (10.000 m3). Le premier dirigeable anglais est un Lebaudy. Piloté par Capazza, il effectue la première traversée de la Manche, le 29 octobre 1910, en se rendant à Moissan (Seine-et-Oise) au camp d’Aldersho, en Angleterre. Il décède à Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise) le 17 octobre 1937. LEBEAU (Paul), 1868- : Chimiste. Né à Boiscommun (Loiret) en 1868, ancien élève de l’Ecole de physique et de chimie industrielles, Paul Lebeau devient docteur ès-sciences en 1898. Préparateur du professeur Etard (1888-1890), il devient chef de laboratoire de H. moissan (1890-1907). Nommé professeur agrégé à la faculté de pharmacie en 1899, il est chargé d’un cours de chimie minérale à la Sorbonne en 1906, puis désigné comme successeur de H. Moissan en 1908 à la faculté de pharmacie, et enfin de Ch. Moureu en 1917. Les premiers travaux exécutés par Paul Lebeau ont trait à la chimie du béryllium, et à celle des siliciures métalliques. Il collabore avec Moissan pour l’étude d’un certain nombre de gaz fluorés. Il étend ces recherches au fliorure de sélénium et au fluorure de brome. En collaborattion avec son élève Damiens, il a fait connaître un nouveau mode de préparation du fluor. Il a étudié le tétrafluorure de carbone, etc. Depuis 1922, il a effectué toiyte une série de recherches sur les produits gazeux de la pyrogénation des substances carbonisables. Citons de lui : Fours électriques et Chimie (1924) ; Traité de pharmacie chimique (1929). LEBEL (Joseph-Achille), 1847-1930 : Chimiste. Né à Péchelbronn (Alsace) en 1847, ancien élève de l’Ecole polytechnique, Le Bel est préparateur de Balard en 1871, puis de Wurtz en 1872. Il dirige ensuite, jusqu’en 1889, une exploitation de pétrole dans sa ville natale. Enfin, à Paris, il fait d’importants travux sur le pouvoir rotatoire, sur la fermentation, etc. C’est en 1874, qu’il émet l’hupothèse du carbone asymétrique. Son hypothèse contribue puissamment à la réation de la stéréo-chimie. Le Bel s’est également préoccupé de recherches si le système solaire était ou non périssable. Ses conclusions se trouvent développées dans un ouvrage Cosmologie rationnelle. En 1929, il est élu membre de l’Académie des sciences. LEBESGUE (Henri-Léon), 1875-1941 : Mathématicien. Henri Léon Lebesgue est né le 28 juin 1875 à Beauvais. Son père, né de la plus humble des origines, avait réussi à s'élever ouvrier typographe. Mais il décède, ainsi que les deux soeurs ainées d'Henri, de la tubercolose, peu de temps après la naissance de son fils. Ce dernier aura lui-même des séquelles de cette maladie toute sa vie, et sa santé demeurera toujours fragile. La mère de Lebesgue fut une travailleuse infatigable. Elle ne rechignera jamais à ce que son fils poursuive ses études et reste, pour quelques années encore, à sa charge. Ainsi Lebesgue, brillant dès l'école primaire, fut porté de bourse en bourse, au lycée, en classe préparatoire au Lycée Louis-Le-Grand, et enfin à l'Ecole Normale Supérieure. Il y cotoie l'élite intellectuelle de la nation, mais reste fidèle à son milieu social. Ainsi, il épouse la soeur d'un camarade de collège. Ensemble, ils auront deux enfants, Suzanne et Jacques. Après sa réussite à L'Agrégation en 1897, il enseigne quelques années en classes préparatoires à Nancy, et simultanément prépare sa thèse. Il la soutient en 1902, sous le titre Intégrale, longueur, aire. Dans cette thèse, Lebesgue présente la théorie d'une nouvelle intégrale, appelée depuis intégrale de Lebesgue, qui va considérément simplifier et amplifier l'étude des séries trigonométriques, et plus généralement toute l'analyse de Fourier. L'intégrale de Riemann avait montré ses limites, d'abord sur le champ des fonctions intégrables (assez restreint), et surtout sur les permutations de limites et d'intégrales. Lebesgue s'appuie sur les travaux de Jordan, Borel et Baire pour présenter une théorie des fonctions mesurables, qui peuvent être très discontinues. Dans la foulée, il définit une nouvelle méthode de sommation. Dans la théorie de Lebesgue, les théorèmes de permutation limite et intégrale ont un énoncé très simple, et sont très puissants! En outre, par sa nature même, l'intégrale de Lebesgue est aussi bien adaptée aux fonctions d'une seule variable que de plusieurs. Le revers de la médaille est que sa présentation réclame de longs préliminaires théoriques. C'est toujours un problème, dans l'enseignement actuel, d'essayer d'introduire le plus tôt possible l'intégrale de Lebesgue, de façon à mettre ce formidable outil à la disposition des physiciens. Si Lebesgue n'a pas été le chef d'une école de chercheurs, ses qualités pédagogiques étaient reconnues. Dans ses cours à la Sorbonne, au Collège de France ou à l'Ecole Normale Supérieure de jeunes filles, il faisait preuve d'originalité dans l'exposition. Etonnament peut-être, Lebesgue omme n'enseigna jamais sa propre théorie. C'est qu'il craignait la généralisation à outrance ("Réduites à des théories générales, les mathématiques seraient une belle forme sans contenu" dit-il). Les succès qu'ont retirés les analystes de l'intégrale de Lebesgue ont depuis démenti ces faits. Il décède à Paris le 6 juillet 1941. LEBEY (André), 1877-1938 : Homme de lettres et homme politique. Né à Dieppe (Seine-Inférieure) le 10 août 1877, candidat à une élection législative partielle à Versailles en 1911 , André Bebey est batt. Il prend sa revanche en 1914 et s’inscrit au groupe socialiste. Battu en 1919, il se retire de la vie politique. Ce franc-maçon a laissé une œuvre importante tant en poésie (sous le pseudonyme d’André Yebel) qu’en propos : romans, essais et histoire. Citons de lui : Les Ateliers supérieurs du Grand Orient de France ; Aperçu historique de la franc-maçonnerie ; Dans l’Atelier maçonnique ; La Franc-maçonnerie et la paix ; La Fayette ou le militant franc-maçon. Il décède à Paris le 3 janvier 1938. LEBLANC (Maurice), 1857-1923 : Ingénieur. Né à Paris en 1857, élève de l’Ecole polytechnique en 1876 , ingénieur à la compagnie des chamins de fer de l’Est, on lui doit une théorie complète du moteur d’induction. Il invente les avanceurs de phase, les circuits amortisseurs pour obtenir le synchronisme des alternateurs, puis une machine d’unduction pour remplacer les alternateurs et une excitatrice pour régler automatiquement l’excitation d’un alternateur. Parmi ses inventions, citons encore : un étouffeur d’harmonique, un transformateur de fréquence et de tension (1891), puis un transformateur en cascade, une pompe à air, destinée à donner dans un condenseur le vide théorique, une machine frigorifique à vapeur d’eau et à compresseur rotatif, etc. De 1903 à 1909, il professe les cours d’électricité industrielle à l’Ecole des mines. En 1918, il est nommé membre de l’Académie des sciences dans la section de la division des sciences appliquées à l’industrie. Il décède à Paris en 1923. LEBLANC (Maurice), 1864-19 : Ecrivain. Né à Rouen (Seine-Inférieure) en 1864, Maurice Leblanc débute en 1892 au Gil Blas avec des contes et un feuilleton : Une femme. Il publie d’abord des romans d’analyse : l’Oeuvre de mort (1896) ; Armelle et Claude (1897) ; les Lèvres jointes (1899) ; etc. , puis se tourne vers le roman policier et crée le type d’Atsène Lupin qui devient rapidement fameux. Citons : Arsène Lupin contre Sherlock Holmes (1908) ; l’Auguille creuse (1909) ; 813 (1910) ; le Bouchon de cristal (1912) ; les Confidences d’Arsène Lupin (1917) ; les Trois crimes d’arsène Lupin (1917) ; le Triangle d’or (1918) ; les Dents du Tigre (1920) ; le Formidable événement (1924) ; la Demoiselle aux yeux verts (1927). Ces romains sont pleins de mouvement et d’imprévu. LEBLOND (Charles-Auguste), 1856-1934 : Négociant et homme politique. Né à Rouen le 26 février 1856, maire de Rouen, Leblond est élu député de la Seine-Inférieure en 1910 et s’inscrit au groupe de l’union républicaine dont il devient président. Elu sénateur en 1913, il démissionne de son mandat de député et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Il ne se représente pas aux élections sénatoriales de 1920 et décède à Rouen le 18 février 1934. LE BON (Gustave), 1841-1931 : Médecin et sociologue. Né à Nogent-le-Rotrou le 7 mai 1841, Gustave Le Bon est nommé médecin en chef d’une des divisions des ambulances volantes de l’armée de Paris en 1870. En 1884, il a pour mission d’aller étudier les monuments bouddhiques de l’Inde. Il a consacré de nombreux ouvrages à l’histoire des civilisations et à l’étude de la psychologie des masses. Citons de lui : l’Homme et les sociétés, leurs origines et leur histoire (1881) ; la Civilisation des Arabes (1884) ; les Civilisations de l’Inde (1887) ; les Premières civilisations (1888-1889) ; les Monuments de l’Inde (1891) ; l’Equitation actuelle et ses principes (1892) ; les Lois psychologiques de l’évolution des peuples (1894) ; la Psychologie du socialisme (1898) ; Psychologie de l’éducation (1902) ; l’Evolution de la matière (1905) ; l’Evolution des forces (1907) ; la Révolution française et la psychologie des révolutions (1912) ; Enseignement psychologique de la guerre (1916) ; Psychologie des temps nouveaux (1920) ; le Déséquilibre du monde (1923) ; l’Evolution actuelle du monde (1927). Il décède à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise) le 13 décembre 1931. LEBON (Maurice-Henri), 1849-1906 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 13 novembre 1849, Maurice Lebon, avocat, devient un proche collaborateur de Dufaure. Attaché à son cabinet lorsqu’il était garde des Sceaux, il a été son secrétaire particulier de 1875 à 1876. Secrétaire général de la préfecture de la Mayenne, puis de la Seine-Inférieure, il devient maire de Rouen de 1886 à 1888. Député-maire modéré de Rouen de 1891 à 1898, il est nommé sous-secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Industrie et aux Colonies, chargé des Colonies du 4 décembre 1893 au 20 mars 1894 dans le cabinet Casimir-Perier. Son passage est marqué par la conquête de Tombouctou sur les Touaregs en décembre 1893 et par la ratification du traité franco-allemand sur le Cameroun. Il mène aussi une campagne intensive pour que son département soit détaché du portefeuille du Commerce. Lorsqu’il obtient satisfaction le 20 mars 1894, Lebon démissionne de son poste, considérant que le ministre des Colonies en titre remplit sa fonction. Il ne se représente pas aux élections législatives de 1898 et est battu en 1902 et se retire de la vie politique. Il décède à Rouen (Seine-Inférieure) le 28 février 1906. LEBON (André-Jean-Louis), 1858-1938 : Professeur et homme politique. Né à Dieppe (Seine-Inférieure) le 26 août 1858, André Lebon reste l’auteur, jusqu’en 1890, de l’Année politique. Licencié en droit, chef de cabinet de Le Royer, professeur à l’Ecole libre des sciences politique, il devient, en 1890, secrétaire de la délégation française à la conférence internationale ouvrière de Berlin. Candidat malheureux aux élections législatives de 1889, il est élu député républicain progressiste en 1893. Il se penche alors sur les questions économiques et les affaires sociales. Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes dans le troisième cabinet Ribot du 26 janvier au 31 octobre 1895 dans le troisième cabinet Ribot, il est nommé ensuite par Méline ministre des Colonies à partir du 29 avril 1896. Quatre mois plus tard, il fait « un coup d’autorité » en annexant Madagascar à la France, afin d’impressionner un début de rébellion nationaliste. Il est le premier ministre des Colonies à avoir visité l’une d’elles – le Sénégal. Ce franc-maçàn est obligé de démissionner le 31 mai 1898 à la suite de la campagne dirigée contre les mesures particulièrement dures qu’il avait prises contre Dreyfus alors emprisonné sur l’île du Diable. Battu aux élections législatives de 1898 et de 1902, il se retire de la vie politique et décède à Paris le 17 février 1938. LEBRET (Georges-Adolphe), 1853-1927 : Professeur, avocat et homme politique. Né à Etampes (Seine-et-Oise), le 7 novembre 1853, Georges Lebret devient docteur en droit, clerc de notaire, professeur et avocat. Maire de Caen en 1892, candidat malheureux aux élections législatives de Seine-et-Oise en 1885, il est élu député du Calvados en 1893 et se spécialiste des questions juridiques et judiciaires à la Chambre. Réélu en 1898, il est nommé pour ses qualités ministre de la Justice du 1er novembre 1898 au 21 juin 1899 dans les quatrième et cinquième cabinets Dupuy. Arrivé à un moment difficile : la cour de cassation vient de déclarer recevable la demande en révision du procès Dreyfus, mais refuse de remettre le capitaine en liberté. Ainsi, adversaires et partisans du condamné ne tarissent pas d’attaques contre la justice. Battu aux élections législatives de 1902, il reprend son poste à la faculté de Caen. Auteur de plusieurs ouvrages de droit, il décède à Paris le 17 janvier 1927. LEBRET (René), 1886-1971 : Ouvrier et homme politique. Né au Neubourg (Eure) le 16 octobre 1886, militant SFIO, René Lebret devient maire d’Elbeuf. Elu député de la Seine-Inférieure en 1928, il s’inscrit au groupe socialiste. Réélu en 1932 et 1936, ce franc-maçon marque dans toute sa carrière un intérêt très vif pour les questions sociales et interpelle le gouvernement à plusoeieurs reprises en faveur de la classe ouvrière et des petits commerçants. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain Il décèdera à Evreux le 19 juin 1971. LEBRETON (Paul-Anselme), 1833-1915 : Agriculteur et homme politique. Né à Laval le 12 septembre 1833, sénateur de la Mayenne de 1888 à 1897 date à laquelle Paul Lebreton est battu. Il prend sa revanche en 1907. Pendant toute sa carrière politique, il défend avec ardeur la cause des agriculteurs et manifeste sans défaillance ses sentiments monarchistes. Il décède à Laval le 24 septembre 1915. LEBRUN (Albert-François), 1871-1950 : Ingénieur et homme politique. Albert Lebrun, né à Mercy-le-Haut (Meurthe-et-Moselle) le 29 août 1871 est le fils d'un agriculteur, maire de son petit village. Remarqué par son instituteur, Albert Lebrun part faire ses études au lycée de Nancy. Brillant élève, il récolte de nombreux prix et entre à l'École polytechnique dont il sort major en 1892, avant de sortir également premier de l'École des Mines en 1896. Ingénieur des mines à Vesoul, puis à Nancy, il épouse Marguerite Nivoit, fille du futur directeur de l'école des mines, en 1902 et a deux enfants. Élu, en 1898, conseiller général d'Audun-le-Roman puis député de Briey en 1900, le plus jeune de France, il devient, en 1906, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle jusqu'en 1932. Député de Briey de 1900 à 1920 (avec une interruption pour partir au front à Verdun comme commandant d'artillerie en août 1914), puis sénateur de 1920 à 1932, il préside dans les deux chambres d'importantes commissions. Membre de l'Alliance républicaine démocratique, souvent classé à tort comme appartenant à la gauche démocratique, Albert Lebrun est un modéré de centre droit, ouvert aux revendications sociales mais inquiet des menées révolutionnaires. Catholique pratiquant, il vote la loi de séparation de l'Église et de l'État mais s'oppose à ses mesures les plus répressives. Marqué par la Première Guerre mondiale, il demande, sans violence mais résolument, que l'Allemagne paie ses dettes. Nommé ministre des Colonies à quarante ans du 27 juin 1911 au 12 janvier 1913 dans le cabinet Caillaux, du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914 dans le premier ministère Doumergue. Il joue un rôle important dans la crise d'Agadir en 1911 et il a la lourde tâche de régler l’affaire du Congo dont il cède, dans les meilleures conditions possibles, une partie à l’Allemagne. Face à une opinion particulièrement hostile, il réussit à convaincre le Parlement que le territoire conservera malgré tour une place importante dans l’Afrique française. Ministre de la Guerre quelques jours du 12 au 20 janvier 1913 dans le premier cabinet Poincaré, il devient officier d’artillerie durant la Première Guerre mondiale. Faisant forte impression en dénonçant, lors d’un comité secret, l’imprudente offensive Nivelle,il est nommé ministre du Blocus et des Régions libérées dans la second cabinet Clemenceau, poste qu’il occupe du 23 novembre 1917 au 24 décembre 1918. Il occupe ensuite uniquement le portefeuille des Régions libérées dans le même cabinet du 24 décembre 1918 au 6 novembre 1919. Il participe activement à la reconstruction de la France, en 1918-1919, mettant en œuvre son goût prononcé pour l'économie et sa vocation première d'ingénieur. Dans les années 1920, il représente la France à la Société des Nations. Président de la caisse d'amortissement de 1926 à 1931, il participe avec son ami et compatriote lorrain Poincaré au redressement du franc. Il préside également le conseil d'administration de l'Office national des mutilés et réformés de guerre. Il est élu président du Sénat en 1931 puis, le 10 mai 1932, après l'assassinat de Paul Doumer, est élu président de la République, et réélu le 5 avril 1939. Pendant ces années, il est obligé de subir la fonction présidentielle qui lui laisse peu de marge de manœuvre pour intervenir dans le débat politique. Il voit monter le péril allemand et soutient les propositions de réforme. En 1934, pour surmonter la crise du 6 février, il nomme l'ancien président de la République Gaston Doumergue à la présidence du Conseil. En 1936, opposé au Front populaire, il accepte néanmoins de nommer le chef de la majorité, Léon Blum, à la présidence du Conseil. En 1940, avec Paul Reynaud, il est partisan du départ pour l'Afrique du Nord et est opposé à l'armistice. Il est cependant conduit, devant le courant majoritaire, à appeler le maréchal Pétain à la présidence du Conseil et le met en garde, en vain, contre l'influence néfaste de Pierre Laval. Il refuse de démissionner, obligeant ainsi Pétain à le contourner par le vote des pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940, qui l'écarte du pouvoir. Il se retire alors à Vizille (Isère) chez son gendre, Jean Freysselinard. Brièvement enlevé par la Gestapo et envoyé en Autriche de septembre à octobre 1943, où il retrouve de nombreux hommes politiques également pris en otage, il est renvoyé en France quand sa santé se dégrade. En 1945, il demande en vain à transmettre le pouvoir aux nouvelles autorités, en tant que président de la République élu jusqu'en 1946. Il décèdera à Paris le 6 mars 1950. LE CERF (Alfred-Louis-René), 1846-1901 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris (Seine) le 21 novembre 1846, Le Cerf est issu d’une vieille famille de robe fixée en Bretagne. Maire de Mur-de-Bretagne, conseiller général des Côtes-du- Nord, il est élu député royaliste du département en 1888. Réélu successivement jusqu’en 1898, il décède à Paris le 4 mars 1901. LE CHERPY (Joseph-Louis-Arsène), 1874-1923 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Falaise (Calvados) le 10 octobre 1874, Joseph Le Cherpy est chef de cabinet du directeur de l’Imprimerie nationale puis chef adjoint du cabinet du garde des Sceaux, Guyot-Dessaigne. Elu député de la gauche démocratique dans le Calvados en 1907, il est réélu en 1910 et 1914. Il est secrétaire de la Chambre quand il est appelé par Ribot comme sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur du 10 au 13 juin 1914 dans son quatrième cabinet. Battu aux élections législatives de 1919, il décède à Paris le 4 avril 1923. LECHEVALIER (Ferdinand-Edmond), 1840-1905 : Industriel et homme politique. Né à Bolbec (Seine-Inférieure) le 26 janvier 1840, chef d’une usine de tissage, Lechevallier devient maire d’Yvetot. Elu député de la Seine-Inférieure en 1881, il s’inscrit au groupe des républicains progressistes. Réélu constamment, il décède en cours de mandat, le 27 janvier 1906, à Paris, au Palais-Bourbon, où il résidait comme questeur de la Chambre. LECOINTE (Lucien), 1867-1940 : Ouvrier et homme politique. Né à Amiens le 14 avril 1867, socialiste et franc-maçon, conseiller général d’Amiens, maire d’Amien Lucien Lecoint à une carrière parlementaire assez atypique. Elu en 1909 au cours d’une élection législative partielle, il est réélu en 1910 et 1914 dans la Somme, battu en 1919, réélu en 1924, battu en 1928, réélu en 1932 et finalement battu en 1936. Ayant compris la nécessité de la propagagnde écrite, il avait collaboré à divers journaux de gauche dont La Picardie républicaine et Le Cri du peuple. Il décède à Mirebeau (Vienne) le 22 juin 1940. LECOMTE (Maxime-Emmanuel), 1846-1914 : Avocat et homme politique. Né à Bavai (Nord) le 1er mars 1846, candidat radical malheureux aux élections législatives de 1881, Lecomte réussit à se faire à se faire élire député en 1884, puis en 1887. Il le reste jusqu’en 1891, année où il est élu sénateur du Nord. Membre de la Haute Cour de Justice depuis 1900, il est nommé rapporteur devant le Sénat de la loi de séparation des églises et de l’Etat en 1905 et de la loi concernant l’exercice public des cultes en 1907. Ce franc-maçon a laissé quelques ouvrages dont : Les Ralliés, histoire d’un parti (1898) ; La Séparation des églises et de l’Etat (1906) ; Paroles d’un militant (1909). Il décède à Achères (Seine-et-Oise) le 10 juin 1914. LECOQ (Charles), 1832-1918 : Compositeur. Né à Paris le 3 juin 1832, issu d'une famille pauvre, Charles Lecoq est atteint dès son enfance d'une infirmité qui l'oblige à porter des béquilles toute sa vie. Il étudie au Conservatoire de Paris, en même temps que Georges Bizet, auprès d'Halévy et de François Bazin. Il aborde le genre de l'opérette à l'occasion d'un concours organisé en 1856 par Offenbach, dont il remporte le premier prix. Ceci détermine sa carrière, qu’il consacre dès lors à ce genre léger et divertissant alors très à la mode. Il obtient son plus grand succès en 1873 avec La Fille de Madame Angot avec entre autres de : Le Beau Dunois (1870) ; Le Testament de M. Crac (1871) ; Les Cent Vierges (1872); Giroflé-Girofla (1874) ; Les Prés Saint-Gervais (1874) ; La Petite Mariée (1875) ; Kisiki (1876) ; La Marjolaine (1877) ; La Camargo (1878) ; Le Petit Duc (1878) ; Le Grand Casimir (1879) ; La Petie Mademoiselle (1880) ; La Jolie Persane (1880) ; Le Jour et la Nuit (1881) ; Le Coeur et la main (1882) ; Janot (1882) ; La Princesse des Canaries (1883) ; Le Cœur et la main (1883) ; L’Oiseau bleu (1884) ; La Vie mondaine (1885) ; Plutus (1886) ; Les Grenadiers de Mont-Cornette (1887) ; La Volière (1888) ; Ali-Baba (1889) ; Ninette (1896) ; La Belle au bois dormant (1900). En 1900, il s'arrête pratiquement de composer, sauf en de rares occasions (Yvetto, 1903 et Rose-Mousse, 1904). On doit également à Lecocq deux ballets (dont Le Cygne, 1899), de nombreuses mélodies et chansons. Il décède à Paris le 24 octobre 1918. LECOQ DE BOISBAUDRAN (Paul-Emile, dit François), 1838-1912 : Chimiste. Né à Cognac en 1838, François Lacoq de Boisbaudran est surtout connu par sa découverte du gallium qu’il a étudié en détail et préparé à l’état pur. Ses autres travaux ont trait surtout à la spectroscopie , à la physique moléculaire et à l’électro-chimie. Il a édité, en outre, un ouvrage intitulé : Spectres lumineux destinés aux recherches de chimie minérale (1874). Il décède à Paris en 1902. LE CORBEILLER (Jean-Maurice), 1859-1936 : Journaliste, auteur dramatique et homme politique. Né à Bourg-la-Reine (Seine) le 14 septembre 1859, rédacteur au Journal des Débats de 1886 à 1892, Le Corbeiller donne aussi des articles au Gaulois, au Figaro et à d’autres feuilles quotidiennes, Il publie dans la Revue dramatique (1890), une étude théorique et critique sur le Mélange des genre au théâtre. Le Corbeiller est également auteur de pièces de théâtre comme La Nuit de juin (1887) ; La Révérence (1889) ; Les Fourches Caudines (1891) ; Le Nid d’autrui (1892). Candidat malheureux aux électionslégislaives de 1904, il ne devient député qu’en 1921 sur la liste de l’union républiacine et sociale. Réélu successivement, il décède en cours de mandat à Paris le 10 mars 1936. LE CORBUSIER (Charles-Edouard Jeanneret-Gris, dit), 1887-1965 : Architecte, urbaniste, décorateur, peintre et homme de lettres. Né le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds (Suisse), Le Corbusier entame en 1900 une formation de graveur-ciseleur à l'École d'Art de La Chaux-de-Fonds. Son professeur de dessin, Charles L'Eplattenier, le dirige vers l'architecture en 1904 et le pousse à réaliser sa première villa à l'âge de dix-sept ans : villas Fallet, Stotzer et Jacquemet, chemin de Pouillerel à La Chaux-de-Fonds. Il se familiarise avec l'architecture locale des pays qu'il visite entre 1907 et 1911: l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie et la France. Il y rencontre les grands architectes du moment dont Auguste Perret, chez lequel il effectue un stage en 1908-1909 où il apprend la technique du béton armé. De retour à la Chaux-de-Fonds, il y construit la Villa Jeanneret-Perret (1912) et la Villa Schwob (1916). En 1917, il s'installe définitivement à Paris (il sera naturalisé Français en 1930) en ouvrant un premier atelier d'architecture à Paris. Il y découvre le cubisme et peint alors des tableaux qualifiés de puristes et qui annoncent par plus d'un aspect son œuvre d'architecte. En 1920, il fonde avec Amédée Ozenfant la revue d'avant-garde l'Esprit nouveau, “ revue internationale d’esthétique ”. Il y compare la maison à une “ machine à habiter ”. C’est à cette époque qu’il adopte le surnom de “ Le Corbusier ”. En 1922, il s'associe en tant qu'architecte avec son cousin architecte Pierre Jeanneret. La décennie 1920-30 le voit réaliser un ensemble remarquable de projets de villas manifestes, construites ou non, où l'on voit se formaliser les éléments du langage architectural corbuséen. On peut citer : La Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus à Vaucresson (1923), L'atelier Ozenfant à Paris (1923), les Villas La Roche et Jeanneret (1924), Les ateliers Lipchitz-Miestchaninoff à Boulogne-sur-Seine (1925), la Maison Cook à Boulogne-Billancourt, Maison Planeix à Paris (1927), la Villa Church à Ville-d'Avray (1929) et l’appartement Beistegui (1933), la maison de weekend Henfel à La Celle-Saint-Cloud (1934) et la villa Le Sextant, à La Palmyre dans la commune des Les Mathes. Cette série culmine avec deux réalisations remarquables : La Villa Stein, connue aussi sous le nom de villa les terrasses à Garches (1929) et la Villa Savoye à Poissy (1929). Enfin, on peut compléter cette suite par la réalisation en 1925 du Pavillon de l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs. Parallèlement à cette pratique du métier d'architecte, il mène une réflexion théorique sur l'urbanisme, au travers de projets éventuellement violemment polémiques comme le Plan Voisin en 1925, qui propose de ré-urbaniser Paris, en détruisant son centre (sauf les monuments historiques reconnus), et en y construisant de vastes immeubles gratte-ciel. Il organise, en 1928, le Congrès international d'architecture moderne (CIAM). À partir de la crise économique de 1929, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur les problèmes de la concentration urbaine. Les habitations de la Cité Frugès à Pessac (Gironde, 1925), aménagement du front de mer d'Alger en 1930. En même temps, il mène les réalisations, de la cité-refuge de l'Armée du Salut de 1929 à Paris, le Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris (1930-1932) ou encore, en collaboration avec l'architecte brésilien Oscar Niemeyer le ministère de l'Éducation nationale à Rio de Janeiro (1936-1943). Il décèdera le 27 août 1965, au Cap-Martin. LE COUR-GRANDMAISON (Charles), 1848-1901 : Armateur et homme politique. Né à le 1848, Charles Le Cour-Grandmaison est le fils d’un armateur de Nantes. Député royaliste et catholique de Loire-Inférieure de 1885 à 1893, il est élu ensuite sénateur du même départementen 1895 et décède en cours de mandat à le 1901. LE COUR-GRANDMAISON (Henri), 1849-1916 : Armateur et homme politique. Né à le 1849, frère du précédent, Henri Le Cour-Grandmaison succède à son père comme armateur et fonde les chantiers nantais. Maire de Campbon depuis 1879, il est révoqué pour avoir refusé d’afficher la décision de la Cour de cassation dans l’affaire Dreyfus, mais aussitôt réélu. Conseiller général, il remplace son frère Chatles après sa mort comme sénateur de la Loire-Inférieure en 1901 sns concurrent. Il s’oppose à la loi de séparation des églises et de l’Etat. Réélu en 1906, il est secrétaire du Sénat de 1914 à sa mort. Il était membrefondateur de l’association de la presse monarchique et catholique. Il décède à le 1916. LE COUR-GRANDMAISON (Jean), 1883-1974 : Officier et homme politique. Né à Nantes (Loire-Inférieure) le 18 mars 1883, Jean Le Cour-Grandmaison est un ancien officier de marine. Elu sénateur d’union nationale en 1919, il s’occupe principalement des questions maritimes et internationales. Il est nommé par Paul Reynaud comme sous-secrétaire d’Etat à la Marine militaire le 21 mars 1940, dans le gouvernement d’union nationale. Il présente dès le lendemain sa démission au président du Conseil. Il meurt à Kergonan (Morbihan) le 17 janvier 1974. LECOURTIER (Georges), 1866-1940 : Agriculteur et homme politique. Né à Bras (Meuse) le 23 décembre 1866, Georges Kecourtier est nommé conseiller général de Charny et maire de Bras. Elu député sur la liste Maginot en 1919, il opte pour le Sénat en 1924 et est réélu sans interruption jusqu’à sa mort. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décède à Bras le 26 juillet 1940. LEDIEU (Elie-Albert), 1834-1917 : Industriel et homme politique. Né à Arras (Pas-de-Calais) le 21 juillet 1834, élu comme candidat républicain et antirévisionniste dans le Pas-de-Calais, Ledieu est battu en 1893 et se cantonne alors à la politique locale. Il décède à Paris le 7 janvier 1917. LEFÉBURE (Albert-Léon), 1838-1911 : Avocat et homme politique. Né à Wintzenheim (Haut-Rhin) le 31 mars 1838, Lefébure est avocat puis auditeur au Conseil d’Etat. Député du Corps législatif de 1869 à 1870, il est représentant du Haut-Rhin à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Nommé sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 27 novembre 1873 au 21 mai 1874 dans le dans le second cabinet de Broglie puis du 23 mai au 2 août 1874 dans le ministère Cissey, il contribue alors à la signature de la convention postale avec les Etats-Unis. Membre libre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1903, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le Devoir social et collaboré à de nombreux journaux. Il décède à Orbey (Haut-Rhin) le 4 avril 1911. LEFÉBURE (Albert-Jean), 1860-1924 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Paris le 20 septembre 1860, secrétaire de Stephen Pichon, Lefébure fait carrière dans le personnel préfectoral pour terminer préfet honoraire. Candidat républicain malheureux aux élections législatives de 1902, il prend sa revanche en 1906 et en 1910. Nommé préfet d’Alger le 7 février 1914, il donne sa démission de député. Il décède à Thonnelle (Meuse) le 24 septembre 1924. LEFEBVRE (Pierre-François), 1871-1956 : Mineur et homme politique. Né à Villers-en-Cauchies (Nord) le 5 mars 1871, fils de tisserands, Lefebvre réussit par ses qualités d’organisateur à devenir gérant de coopérative et président d’un syndicat. Conseiller municipal, puis maire d’Anzin, il est élu député du Nord en 1914, réélu successivement jusq’en 1928.Franc-maçon, Lefebvre naccepte pas le communisme et il le combat avec succès jusqu’en 1932. Cette année là, il est battu aux élections législatives et cesse toute activité politique. Il décèdera à Denain (Nord) le 14 mars 1956. LEFEBVRE DU PREY (Edmond-Joseph, Charles-marie), 1866-1955 : Avocat et homme politique. Né à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 16 octobre 1866, Lefebvre du Prey est issu d’une famille de bâtonniers et de magistrats. Bâtonnier de sa ville natale, il est élu maire de Saint-Omer et conseiller général. Elu député du Pas-de-Calais en 1909, il s’inscrit au groupe de l’union républicaine. Réélu sans interruption par la suite, il est élu vice-président de la Chambre en 1919. Ministre de l’Agriculture du 16 janvier 1921 au 14 janvier 1922 dans le septième cabinet Briand, il est ensuite nommé ministre de la Justice du 29 mars au 8 juin 1924 puis ministre des Affaires étrangères du 9 au 13 juin 1924 dans le cabinet François-Marsal. En 1927, il opte pour le Sénat er réélu en 1936. Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain puis se retire de la vie politique. Il décèdera à Paris le 14 janvier 1955. LEFÈVRE (Auguste-Alfred), 1828-1907 : Vice-amiral et homme politique. Né à Brest (Finistère) le 20 décembre 1828, Lefèvre était aide de camps de l’amiral Fourichon lorsque ce dernier est nommé ministre de la Marine en 1870 et en 1876. Remarqué par Csimir-Perier, celui-ci le nomme ministre de la Marine dans son cabinet du 3 décembre 1893 au 29 mai 1894. Reconnaissant lui-même être un piètre homme politique, la vie éphémère du cabinet ne lui laisse que le temps de régler les affaires courantes. Il décède à Paris le 6 janvier 1907. LEFÈVRE (Alexandre-Auguste-Placide), 1834-1914 : Directeur d’institution et homme politique. Né à le 1834, directeur des cours supérieurs municpaux de Vincennes, conseiller général, Lefèvre est candidat malheureux au Sénat en 1889. Elu en 1891, ce franc-maçon s’inscrit à la gauche démocratique. Réélu par la suite, il décède en cours de mandat à le. LEFÈVRE (André-Joseph), 1869-1929 : Ingénieur et homme politique. Né à Paris le 17 juin 1869, André Lefèvre est d’abord ingénieur des Mines. Secrétaire d’Alfred Naquet, puis « supporter » de René Viviani, il est rédacteur au quatidien La Petite République. Président du conseil municipal de Paris, (1907-1908), il devient conseiller général de la Seine. Elu député des Bouches-du-Rhône en 1910, il s’inscrit au groupe des Républicains socialistes. Il entre la même année au gouvernement dans le second cabinet Briand du 3 novembre 1910 au 3 février 1911 comme sous-secrétaire d’Etat aux Finances. Retrouvant son banc à la chute du cabinet, il dévient conseiller général des Bouches-du-Rhône et collaborateur du Petit Provençal. Il est réélu en 1914 à la Chambre dont il devient vice-président à partir de 1920. Nommé ministre de la Guerre du 20 janvier au 16 décembre 1920 dans les deux cabinets Millerand et le cabinet Leygues, on lui doit la médaille commémorative de la Grande Guerre et l’augmentation du contingent de chaque décoration pour les anciens combattants. Battu aux élections législatives de 1925, il se retire de la vie politique et décède à Paris le 5 novembre 1929. LEFÈVRE (Abel), 1870-1948 : Journaliste et homme politique. Né à Saint-Germain-sur-Avre (Eure) le 27 novembre 1870, conseiller général de l’Eure, président du Conseil général, Abel Lefèvre est député de ce département de 1904 à 1919. puis sénateur de 1921 à 1939. Franc-maçon, directeur du journal Le Progrès de l’Eure, il était inscrit au groupe de l’union républicaine. Il décèdera à Ezy-sur-Eure (Eure) le 19 juillet 1948. LEFÈVRE-PONTALIS (Germain-Antonin), 1830-1903 : Historien et homme politique. Né à Paris le 19 août 1930, député au corps législatif de 1869 à 1870, Antonin Lefèvre-Pontalis est le représentant du Nord à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Député d’Avesnes de 1885 à 1889, il est battu et se retire de la vie politique. Elu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1888, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Vingt années de république parlementaire au XVIIe siècle : Jean de Witt, grand pensionnaire de Hollande (1884). Il décède à Paris le 19 avril 1903. LEFÈVRE-PONTALIS (Jules-Amédée), 1833-1901 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 20 juin 1833, frère du précédent, Amédée Lefèvre-Pontalis est resprésentant conservateur d’Eure-et-Loir de 1871 à 1976 à l’Assemblée nationale. Battu aux élections législatives en Eure-et-Loir de 1876, 1877 et 1885, il se retire du barreau et devient administrateur de diverses sociétés. Il décède à Paris le 18 avril 1901. LEFÈVRE-PONTALIS (Eugène), 1862-1923 : Historien et archéologue français. Né le 12 février 1862, fil du député Antonin Lefèvre-Pontalis, Eugène Lefèvre-Pontalis entre à l’École des chartes et il en sort en 1885 avec une thèse sur L’architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècles. À la sortie de l’École, il devient bibliothécaire de la Bibliothèque des sociétés savantes et poursuit ses recherches. Mais dès 1894, il est nommé professeur suppléant d’archéologie médiévale à l’École des chartes, renouvelant la pédagogie par la projection de photographies de ses nombreux voyages. Il deviendra professeur en 1911. La destruction de nombreuses églises anciennes de Picardie, de Lorraine et de Champagne pendant la Première Guerre mondiale constitue pour lui un drame personnel : il fonde dans cette optique la Société des amis de la cathédrale de Reims afin d’aider à sa rénovation. Citons de lui : Étude sur la date de l'église de Saint-Germer, 1885, Étude historique et archéologique sur l'église de Paray-le-Monial, 1886, Étude sur le chœur de l'église de Saint-Martin-des-Champs à Paris, 1886, Monographie de l'église de Villers-Saint-Paul, 1886, Monographies des églises de Juziers, Meulan et Triel, 1886, Nouvelle étude sur la date de l'église de Saint-Germer : réponse à M. de Dion, 1886, Bibliographie des sociétés savantes de la France, 1887, Monographie de l'église de Gonesse, 1887, Étude historique et archéologique sur la nef de la cathédrale du Mans, 1889, Le puits des Saints-Forts et les cryptes de la cathédrale de Chartres, 1896 – 1906 Histoire de la cathédrale de Noyon, 1900, L'église de Fresnay-sur-Sarthe, 1902, L'église abbatiale de Chaalis (Oise), 1903, L'architecture gothique dans la Champagne méridionale aux XIIIe et au XIVe siècles, 1904, Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes, 1904. Il décède à Vieux-Moulin (Oise) le 31 octobre 1923. LE FLÔ (Adolphe-Emmanuel-Charles), 1804-1887 : Général et homme politique. Né à Lesneven (Finistère) le 2 novembre 1804, Le Flô est un ancien ambassadeur en Russie et combattant le second Empire. Nommé ministre de la Guerre du 4 septembre 1870 au 5 juin 1871 dans le ministère dit « du 4 septembre », la situation militaire est plutôt catastrophique. Sous la direction de Trochu, qui détient les pleins pouvoirs sur les armées, il prépare alors la défense de la capitale : fortifications, réserves d’hommes et de vivres. Il fait rassembler à tour la maximum de régiments afin de former une armée destinée à contrer l’avance allemande, mais, depuis Paris assiégé, il ne peut pas faire entendre ses ordres et c’est Gambetta qui dirige effectivement les opérations. Maintenu par Thiers à son poste, Le Flô tente de s’opposer à la tentative de récupération ds canons aux mains des fédérés, point de départ de l’insurrction et de la Commune. Le lendemain, il donne l’ordre aux troupes d’évacuer Paris en abandonnant armes et munitions aux insurgés. En juin 1871, Thirs, souciux de donner des gages à la majorité parlemantaire conservatrice, renvoie Le Flô. Il retrouve alors son ambassade en Russie où ses relations personnelles avec le tsar favorisent il décède à Néchoät (Finistère). LEFRANC (Bernard-Edme-Victor-Etienne), 1809-1883 : Avocat et homme politique. Né à Garlin (Basses-Pyrénées) le 2 mars 1809, Victor Lefranc est un avocat républicain. Elu député en 1848, il soutient le général Cavaignac. En 1870, il se fait réélire à la Chambre et siège au centre gauche. Ministre de l’Agriculture et du Commerce du 5 juin 1871 au 6 février 1872 dans le premier cabinet de la Troisième République, il négocie les traités de commerce avec le Royaume-Uni. Ministre de l’Intérieur du 6 février au 7 décemnre 1872, il présente un projet de loi rigoureux pour les délits de presse. Dans le même esprit, il impose l’obligation du repos du dimanche pour les commandes de l’Etat. Il démissionne lorsque les monarchistes votent un ordre du jour contraire à sa politique. Il décède à Saint-Sever (Landes) le 12 septembre 1872. LÉGER (Fernand), 1881-1955 : Peintre. Né le 4 février 1881 à Argentan, Fernand Léger découvre le Paris de 1900 mais n’y accomplira jamais la formation d’architecte qu’il est venu y poursuivre. Après son échec aux Beaux-Arts, il s’exerce dans diverses académies. Il reste difficile de savoir à quoi ressemblaient ces dessins. En 1907, comme de nombreux peintres parisiens, il est très marqué par la rétrospective consacrée à Cézanne qui oriente définitivement sa peinture. La même année, il découvre le cubisme de Picasso et de Braque. Léger défie Cézanne dans un impitoyable Compotier sur la table (1909), sans doute y inscrit-il déjà sa peur de la grande influence du peintre d’Aix sur lui. Il peint en 1909 La Couseuse, qui ouvre sa période cubiste. Pourtant, dès Nus dans la forêt (1909-1910), Léger propose un cubisme personnel, même s’il s’est certainement inspiré de l’œuvre de Picasso portant le même titre. Dans cette œuvre, Léger se détache de la doctrine de Cézanne qui consistait à peindre à partir des cylindres et des cônes. La sobriété des couleurs ainsi que l’activité frénétique des robots crée l’atmosphère symbolique d’un nouveau monde déshumanisé. Il s’éloigneensuite des thèmes intimistes et traditionnels de Braque et Picasso, et peint des sujets contemporains (Le Passage à niveau, 1912). Il entame une série de contrastes de formes (La Femme en bleu, 1912), dans laquelle il réintroduit vivement la couleur et expérimente brièvement l’abstraction. Constrastes de Formes, (1913), Paysage, (1914), Le Mécanicien, (1918), Femme au bouquet, (1924), LÉGITIMISME : Le légitimisme est une tendance politique royaliste française selon laquelle le roi de France ne peut être que l'aîné des Capétiens, donc le chef de la maison de France, même s'il s'agit d'un prince étranger voire l'ex-souverain d'un autre royaume (tel Alphonse XIII d'Espagne, considéré par cette tendance comme légitime roi de France de 1936 à 1941), suivant la succession par ordre de primogéniture mâle, qu'on appelle la loi salique, ou encore la « loi des mâles » (expression de Maurice Druon) ; d'après cette tendance politique le roi de France (et de Navarre) — à travers cette loi de succession intangible — est désigné par Dieu, et non pas élu par de grands électeurs comme l'Empereur ou comme le roi de Pologne. Cette tendance est née en 1830, lors de la prise du pouvoir par Louis-Philippe, avec les royalistes partisans de la branche aînée des Capétiens, représentée par le roi Charles X (de 1824 à 1836), puis par son fils le « comte de Marnes » (Louis « XIX », de 1836 à 1844), puis par le neveu de ce dernier, le « comte de Chambord » (Henri « V »). En 1883, à la mort du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri « V », « comte de Chambord », petit-fils de Charles X, une grande partie des anciens légitimistes - appelés par leurs adversaires « Blancs d'Eu », ou plus généralement « orléanistes » - a reconnu comme héritier légitime du trône de France, l'aîné de la branche cadette d'Orléans, petit-fils de Louis-Philippe, Philippe d'Orléans, « comte de Paris » (Philippe « VII » pour ses partisans). Cependant, une partie des légitimistes a reporté alors ses espoirs sur un ex-infant d'Espagne, Jean de Bourbon, « comte de Montizón », aîné depuis 1861 des descendants de Philippe V d'Espagne (né Philippe de France, duc d'Anjou) et nouvel aîné depuis 1883 de tous les Bourbons. Jean de Bourbon (Jean « III » pour ses partisans), et surtout son fils Charles, disputaient depuis de longues années, et vainement, le trône madrilène à leur cousine Isabelle II d'Espagne (puis au fils de cette dernière, Alphonse XII), qui l'occupait à leur détriment. Depuis lors, ces légitimistes français - appelés par leurs adversaires « Blancs d'Espagne », ou plus récemment « alfonsistes » - ont continué de considérer l'aîné des Bourbons comme le légitime prétendant au trône de France, même quand celui-ci se trouvait être un ex-roi d'Espagne, comme ce fut le cas en 1936 en la personne d'Alphonse XIII d'Espagne, à leurs yeux « Sa Majesté le roi Alphonse Ier de France ». Leur tendance, longtemps peu connue du grand public, a connu un certain regain à l'occasion du Millénaire capétien de 1987, où le prétendant légitimiste d'alors, Alphonse « II », duc « d'Anjou et » de Cadix (mort en 1989) a beaucoup voyagé en France, présidant de nombreuses cérémonie commémoratives. Alphonse XIII enfant sur timbre-poste des années 1890. Depuis lors, ces légitimistes français - appelés par leurs adversaires « Blancs d'Espagne », ou plus récemment « alfonsistes » - ont continué de considérer l'aîné des Bourbons comme le légitime prétendant au trône de France, même quand celui-ci se trouvait être un ex-roi d'Espagne, comme ce fut le cas en 1936 en la personne d'Alphonse XIII d'Espagne, à leurs yeux « Sa Majesté le roi Alphonse Ier de France ». Leur tendance, longtemps peu connue du grand public, a connu un certain regain à l'occasion du Millénaire capétien de 1987, où le prétendant légitimiste d'alors, Alphonse « II », duc « d'Anjou et » de Cadix (mort en 1989) a beaucoup voyagé en France, présidant de nombreuses cérémonies commémoratives. LÉGITIMITE (La) : Journal fondé en 1883 et principalemen et consacré à la question Louis XVII. Au moment de sa disparition, peu avant la Seconde Guerre mondiale, il était dirigé par Louis Champion. LÉGLISE (Jean-Gratien-Félix), 1843-1915 : Homme politique Né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 19 novembre 1843, grand propriétaire foncier dans le pays de Seignanx et directeur à Bayonne d'une importante maison de bois du Sud-Ouest, Félix Léglise, commu pour ses opinions républicaines avancées, est élu en 1881 député des Landes. Il siègera dans les rangs de l'Union républicaine et soutient la politique de Jules Ferry. Réélu successivement jusqu’en 1910, à la Chambre, il prend la défense des intérêts de ses mandants en présentant un amendement relatif aux travaux de défense de la dune littorale de Capbreton (1899) et en demandant un crédit exceptionnel de 500 000 F pour les victimes des inondations de mai 1905. Il s'était occupé en 1893 d'une convention avec l'Espagne pour la pêche dans la Bidassoa. De 1910 à 1914, il continue à s'occuper d'œuvres philanthropiques, en particulier d'un asile de vieillards dans sa commune et décède à Saint-Martin-de-Seignanx (Landes), 12 novembre 1915. LE GORGEU (Victor), 1881-1953-1963 : Médecin et homme politique. Né à Quimper (Finistère) le 5 mai 1881, Victor Le Gorgeu est médecin de l’armée coloniale puis vient à Brest où il installe son cabinet. S’intéressant à la politique, il est élu sénateur en 1930 puis entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale, chargé de l’Education physique du 26 octobre au 25 novembre 1933 dans le premier cabinet Sarraut. Nommé sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale, chargé de l’Enseignement technique du 26 novembre 1933 au 29 janvier 1934 dans le cabinet Chautemps, il demeure un farouche partisan de la laïcité de l’éducation. Il conçoit cette dernière dans le plus extrême respect des consciences et de la liberté d’expression. Sa grande idée est d’ouvrir les études supérieures aux enfants défévorisés et développer l’enseignement postscolaire et professionnel. Il décèdera à ? le 11 septembre 1853-1963. LEGLOS (Joseph), 1864-1924 : Agriculteur et homme politique. Né à Nemours (Seine-et-Marne), le 6 février 1864, maire de Paulnay (Indre), Joseph Legros est élu député d’Indre-et-Loire et ne montre guère d’assiduité à la Chambre. Battu en 1902, il se fait élire sénateur de l’Indre en 1906 et s’inscrit à la gauche démocratique. Réélu sans interruption, il décède en cours de mandat à Paulnay (Indre) le 12 mars 1924. LE GONIDEC DE TRAISSAN (Olivier-Marie-Mériadec), 1839-1912 : homme politique. Né à , issu d’une famille fort connue en Bretagne, Le Godinec de Traissan sert dans les zouaves pontificaux, prend part aux combats de Castelfidardo et de Metana. Pendant la guere de 1871, il appartient au corps de Charrette. Conseiller municipal de Vitré, il est député monarchiste d’Ille-et-Vilaine de 1876 à 1885 et de 1889 à 1912. LEGRAND (Arthur-Marie-Alexis), 1833-1916 : Auditeur et homme politique. Né à Paris le 28 octobre 1833, fils du député Alexis-Baptiste-Victor Legrand, Arthur Legrand est représentant de la Manche à l’Assemblée nationale en 1871. Député de 1876 à 1885 et de 1889 à 1916, il s’inscrit au groupe des indépendants. Il manifeste sa foi catholique et s‘attache à la défense de l’enseignement libre. Il décède à Paris le 8 mai 1916. LEGRAND (Pierre), 1834-1895 : Avocat et homme politique. Né à Lille (Nord) le 13 mai 1834, Pierre Legrand est bâtonnier de Lille. S’intéressant à la politique, il est élu député du Nord en 1871. Nommé ministre du Commerce du 7 août 1882 au 20 février 1883 puis du 6 avril au 9 nobembre 1885, il garde le même portfeuille dans le cabinet auquel lui est rajouté l’industrie.Poste qu’il occupe du 3 avril 1888 au 21 février 1889, il est l’un des principaux promoteurs de l’exposition universelle de 1889. Il décède à Paris le 31 mai 1895. LEGRAND (Géry), 1837-1902 : Journaliste, homme de lettres et homme politique. Né à Lille le 23 mai 1937, Géry Legrand s’oppose à l’Empire dont il sa lue la chute avec satisfaction. Il devient maire de Lille en 1881 et sénateur du Nord en 1888. Il décède à Moncheaux (Nord) le 22 août 1902. LEGRAND (Marie-Jules), 1857-1928 : Professeur et homme politique. Né à Paris le 31 août 1857, Jules Legrand est normalien et agrégé de philosophie. Professeur à Bayonne, Reims et Paris, il collabore à La Petite Gironde et au Temps. S’intéressant à la politique, il est élu député socialiste des Basses-Pyrénées en 1896 et réélu en 1898. Il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, à l’Intérieur et aux Cultes, chargé de l’Intérieur du 4 novembre 1898 au 21 juin 1899 dans les quatrième et cinquième cabinets Dupuy. Il doit alors veiller particulièrement au maintien de l’ordre lors de l’arrêt de la Cour de cassation acceptant la révison du procès Dreyfus et lors des obsèques du président de la République Félix Faure durant lesquelles échoue une tentative d’insurrection de coup d’Etat militaire. Réélu député en 1902 et 1906, il est battu en 1910. Il avait fondé l’union républicaine dont il était le président. Il décède à Pau (Basses-Pyrénées) le 21 novembre 1928. LEGROS (Victor-Marie-Georges), -1940 : Médecin et homme politique. Né à Aubusson (Creuse), Legros est conseiller général de Montrichard (Loir-et-Cher) puis devient député du Loir-et-Cher de 1914 à 1924 et de 1925 à 1932. Il décède à Montrichard le 3 septembre 1940. LE GUEN (Victor), 1881-1935 : Architecte et homme politique. Né à Kérity-Paimpol (Côtes-du-Nord) le 13 mai 1881, conseiller municipal de Saint-Brieuc, conseiller général, il est élu député de Saint-Brieuc à une élection partielle en 1921 et s’inscrit au groupe de l’union républicaine démocratique. Réélu successivement jusqu’en 1932, où il est battu, il décède à Saint-Brieuc le 21 septembre 1935. LEHERISSÉ (René-Félix), 1857-1922 : Propriétaire et homme politque. Né à Antrain (Ille-et-Vilaine) le 14 décembre 1857, il est un boulangiste actif et est même révoqué lorsqu’il est maire de sa ville natale en raison son attitude en faveur du général Boulanger. Il était alors le directeur de La Cocarde. Député d’Ille-et-Villaine de 1886 à 1913, il sinscrit au groupe de la gauche radicale puis de la gauche républicaine. Il s’intéresse particulièrement aux questions concernant l’armée coloniale et vite la loi de séparation des églises et de l’Etat. En 1913, il est ému sénateur et démissionne alors de son mandat de député. Il a publié plusieurs ouvrages dont Voyage au Dahomey et à la Côtes d’Ivoire (1903) et L’Ancien royaume du Dahomey (1911). Il décède à Antrain le 23 mai 1922. LELIÈVRE (Adolphe-Achille), 1836-1915 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Besançon (Doubs) le 25 juillet 1836, Adolphe Lelièvre est fonctionnaire de l’enregistrement avant de s’intéresser à la politique. Elu député républicain en 1871, il est nommé sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 14 novembre 1881 au 29 janvier 1882 dans le ministère de Gambetta. A la chute ducabinet, il retrouve son banc à la Chambre et décède a ? en 1915. LE LOUADEC (Jules-Alain-Théophile-Marie), 1855-1931 : Avocat et homme politique. Né à Rosporden (Finistère) le 1er juin 1855, Le Louadec vient à Paris et devient l’attaché de cabinet du garde des Sceaux de 1883 à 1997. Il s’installe ensuite à Quimperlé où il devient conseiller général en 1901 et maire de 1904 à sa mort. Député du Finistère de 1909 à 1914, il est battu cette année là et ne se représente pas en 1919, échoue en 1924 mais retrouve son siège en 1928. Elu sénateur en 1930, il décède en cours de mandat à Courbevoie (Seine) le 19 mars 1931. LEMARIE (Louis-Joseph), 1852-1932 : Avocat et homme politique. Né à Mont-Dol (Ille-et-Vilaine) le 24 décembre 1852, bâtonnier du barreau de Sait-Malo, Lemarie est maire de Mont-Dôle de 1882 à sa mort. Sénateur d’Ille-et-Vilaine en 1907, il s’inscrit à la gauche républicaine et décède en cours de mandat à Paris le 9 mars 1932. LEMAÎTRE (François-Elie-Jules), 1853-1914 : Littérateur. Né à Vennecy (Loiret), le 27 avril 1853. Normalien en 1872. Professeur à la Faculté des lettres de Besançon et de Grenoble ; collaborateur à la Revue bleue et au Temps, il a été critique dramatique au Journal des Débats et a fait paraître des ouvrages de critique littéraire et dramatique sous le titre Les Contemporains, en quatre volumes, et Impressions de théâtre en cinq volumes. Il a donné Révoltée à l'Odéon, Le Député Leveau au Vaudeville et le Mariage blanc au Théâtre-Français ; il a publié des contes, des nouvelles, un roman, Les Rois, et des poésies. En 1899, il a participé à la fondation de la Ligue de la Patrie française dont il a été nommé président ; il a prononcé en cette qualité, un très grand nombre de discours et collaboré à l’Écho de Paris. Élu à l'Académie en 1895, il meurt le 5 août 1914. LEMARESQUIER (Charles-Henri-Camille), 1870-1972 : Architecte. Né à Sète le 16 octobre 1870 Élève, ami puis successeur à l'École des Beaux-Arts de Paris, du premier Grand prix de Rome Victor Laloux, ses oeuvres restent rares : Le Siège central de Félix Potin à Paris (1910) ; Le Cercle Militaire à Paris (1927) ; L'Hôtel et l'Imprimerie des Journaux officiels à Paris ; Le Palais Berlitz à Paris ; L'Hôtel de l'agence Havas à Paris ; L'École vétérinaire à Toulouse ; L'hôpital Sainte-Anne à Paris ; L'École des mécaniciens de la Marine à Saint-Mandrier-sur-Mer ; La Gendarmerie maritime à Toulon. Il décèdera à Paris en 1972. LÉMERY (Henry), 1874-1972 : Avocat et homme politique. Né à Saint-Pierre-de-la-Martinique (Martinique), Henry Lémery est élu député de la Martinuqe en 1914. Remarué par Clemenceau, il est nommé par ce dernier sous-secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Industrie, aux Postes et Télégraphes, aux Transports maritimes et à la Marine marchande dans son deuxième cabinet du 17 novembre 1917 au 5 décembre 1918. Sénateur de la Martinique en 1920, il est inscrit au groupe de la gauche démocrate et est nommé vice-président de la commission sur la politique générale des protectorats. Nommé ministre de la Justice dasn le cabinet Doumergue du 15 octobre au 8 novembre 1934, son nom demeure attaché à la violente critique de la politique étrangère française menées entre les deux guerres. Tr7s hostile au pacte Briand-Kellog, il est favorable à l’établissement de la sécurité française sur la base d’une cohésion de l’Europe et de l’autorité de la SDN. Il est notamment opposé à toute sanction contre l’Italie suite à la guerre d’Ethiopie et à tout accord franco-soviétique mais s’avère en outre un fervent partisan des accords de Munich. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Henry Lémery est l’auteur de plusieurs livres dont De la guerre totale à la paix mutilée (1931). Il décèdera à ? en avril 1972. LEMIRE (Jules-Auguste), 1853-1928 : Abbé et homme politique. Né le 23 avril 1853 à Vieux-Berquin, Jules Lemire est issu d’une famille d’agriculteurs. Ordonné prêtre en 1878, il devient professeur au collège Saint François d’Assise où il y enseigne le latin, le grec, la philosophie, la poésie. Député dès 1893, il concevait ce rôle comme un service de tous « le but de la politique, c'est de rendre la vie commode et le peuple heureux. » Il s'est toujours défendu d'être le représentant de l'Église. Maire d’Hazebrouck de 1914 à sa mort, il s’occupe de la reconstruction et l’aménagement de la ville après la Première Guerre mondiale. Il meurt en 1928, à Hazebrouck. MAYEUR (J.-M.) : L'abbé Lemire, 1853-1928, un prêtre démocrate, 1968. LE MOIGNE (Marie-Albert-André), 1849-1930 : Avocat et homme politique. Né à le 1849, Le Moigne est chef de service au ministère des Finances puis maître des requêtes au Conseil d’Etat. Maire d’Eculleville à partir de 1877, il est député républicain modéré de la Manche de 1895 à 1906 et de 1919 à 1928. LE MOINE (Julien-François), 1849-1921 : Ingénieur et homme politique. Né à le 1849, conseiller général du Pas-de-Calais maire d’Hallines, Le Moine devient membre de la Chambre de commerce de Saint-Omer. Elu député républicain de son département natal en 1849, il décède en cours de mandat à le 1921. LEMOINNE (John-Marguerite-Emile), 1815-1892) : Journaliste et homme politique. Né de parents français à Londres (Angleterre) le 17 octobre 1815, Lemoinne est correspondant en Angleterre du Journal des Débats. Orléaniste il maintient ce quotidien dans les voies de la monarchie constitutionnelle lorsqu’il en devient rédacteur en chef. Il se rallie à la République conservatrice en 1873 et rompt avec ses amis de la veille et surtout avec les légitimistes qu’il exècre. Journaliste renommé, il se faire élire à l’Académie française. Elu sénateur inamovible, il est ministre plénipotentiaire à Bruxelles, collabore au Matin, soutient la politique tonkinoise de Ferry et s’abstient dans l’aventure boulangiste, refusant de suivre la procédure du Sénat contre le général. Il a été l’un des hommes qui ont participé le plus efficacement à l’instauration de la République bourgeoise. Il décède à Paris le 13 décembre 1892. LENGLÉ (Paul-Emile), 1836- : Fonctionnaire et homme politique. Né à le, fils d’un préfet de l’Empire, Lenglé est sous-préfet sous Napoléon III. Démissionnaire après le 4 septembre 1870, il milite dans la parti bonapartiste, publiant des brochures de propagande contre le nouveau régime. Elu député bonapartiste de la Haute-Garonne en 1876, il combat Ferry et Freycinet et se rallie aux vues particulières du prince Jérôme Bonaparte. Il donne sa démission du groupe de l’appel au peuple et adhère au groupe des bonapartistes républicains dont il devient le chef. Battu en 1881, il soutient le général Boulanger mais l’aventure boulangiste marque la fin de l’activité de Lenglé qui disparaît de la scène politique. Il est de ceux qui, par leur fougue brouillonne ont contribué à diviser et à détruire le parti bonapartiste, si puissant autour de 1885. Il décède à le LENOIR (Camille-Valéry-Aristide), 1859-1931 : Ouvrier et homme politique. Né à Montcornet (Aisne) le 4 mai 1859, cafetier à Reims en 1887, il devient conseiller d’arrondissement, conseiller municipal, puis conseiller général. Il se présente sans succès aux élections législatives de 1902 mais est élu à une élection partielle en 1905 et réélu par la suite jusqu’en 1928. Il décède à Reims le 17 mars 1931. LE PELLETIER (François-Louis-Emile), 1826-1900 : Né à Villedieu-les-Poêles (Manche) le 22 décembre 1826, François Le Pelletier est docteur en droit et conseiller à la Cour de cassation. Grâce à ses opinions conservatrices, il est nommé ministee de la Justice par Rochebouët du 23 novembre au 12 décembre 1877 dans son cabinet extra-parlementaire. A la cgute du cabinet, Le Pelletier retrouve la cour suprême. LEPÈRE (Edme-Charles-Philippe), 1823-1885 : Avocat, journaliste et homme politique. Né à Auxerre (Yonne) le 1er février 1823, Charles Lepère est avocat et journaliste à l’Yonne. Elu député de son département natal en 1871, il siège au sein de l’union républicaine. Vice-président de la Chambre, il est nommé sousèsecrétaire d’Etat à l’intérieur du 19 décembre 1877 au 3 février 1879 dans le cinquième cabinet Dufaure. Dans le ministère Waddington puis le premier cabinet Freycinet, il est nommé ministre de l’Agriculture du 4 février au 4 mars 1879 où il remplace Emile de Marcère lorsque celui-ci démissionne plutôt que révoquer le préfet de police de Paris. Il passe ensuite au sous-secrétariat d’Etat à l’intérieur et aux Cultes du 4 mars 1879 au 17 mai 1880 dans les mêmes cabinets. Il signe les fameux décrets du 29 mars 1880 obligeant la Société de Jésus à quitter la France et soumettant les congrégations à autorisation. Face aux réactions de la hiérarchie catholique, il n’hésite pas à frapper d’appel comme d’abus les écrits de plusieurs évêques. Cependant, l’hostilité à son projet de loi établissant la pleine liberté de réunion l’oblige à démissioner. Il meurt à Auxerre le 6 septembre 1885. LE PEVEDIC (Joseph-Marie), 1879-1964 : Agriculteur et homme politique. Né à Ploemel (Morbihan) le 3 décembre 1879, maire de son village natal depuis 1908, Le Pévédic devient le doyen des conseillers généraux du Morbihan. Elu député du Morbihan en 1928, il est réélu sans interruption jusqu’à la fin de la Troisième République. Très populaire à la Chambre où on l’avait surnommé « Job », ce personnage siègea en costume breton et témoigne d’un profond bon sens et d’une obstination sans égale, allant jusqu’à « occuper » les antichambres ministérielles jusqu’à ce qu’il a gain de cause. Inscrit au groupe des indépendants, puis du centre républicain, enfin aux Républicains de gauche, il consacrera tous les efforts à la défense des paysans, des marins et des cheminots parmi lesquels il était très populaire. Il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs au mérachal Pétain le 10 juillet 1940 et décèdera à le 9 octobre 1964. LÉPINE (Louis-Jean-Baptiste), 1846-1933 : Avocat, préfet et homme politique. Né à Lyon le 6 août 1846, avocat à Lyon, il devient ensuite secrétaire de LouisAndrieux, puis se lance dans une carrière préfectorale. Sous-préfet à Lapalisse en 1877, puis à Montbrison, à Langres, à Fontainebleau, il est préfet de l’Indre en 1885. Secrétaire général à la préfecture de Police en pleine bagarre boulangiste, il devient préfet de la Loire, de Seine-et-Oise, enfin préfet de Police en juillet 1893. Il crée entre autres le concours qui porte son nom, le bâton blanc des agents de police, les « sens uniques », la brigade fluviale, les bornes d’appel et l’Identité judiciaire avec Bertillon. Gouverneur général de l’Algérie en 1897, alors que l’antisémitisme se déchaînait, il connaît le seul échec de sa carrière est rappelé au bout de huit mois, et mis sur la voie de garage au conseil d’Etat. Rappelé par Waldeck-Rousseau à la préfecture de Police, il doit subir les évènements du Fort Chabrol, la bande à Bonnot, etc. Il est lui-même blessé lors de la manifestation pour le révolutionnaire espagnol Ferrer. A la retraite en 1913, il se représente à une élection législative partielle dans la Loire où il est élu. Battu en 1914 dans la Seine. Administrateur de la Compagnie de Suez, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, du Conseil supérieur de l’assistance publique, du Conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur, etc. Il décède à Paris le 9 novembre 1933. LE PORCHE (Alphonse-Joseph-François-Jules), 1840-1902 : Avocat et homme politique. Né à Noyen-sur-Sarthe (Sarthe) le 21 février 1840, député républicain de la Sarthe de 1882 à 1889, ce franc-maçon est battu et se fait élire sénateur en 1891. Réélu en 1900, il décède en cours de mandat à Noyen-sur-Sarthe le 2 octobre 1902. LE PROVOST DE LAUNAY (Auguste-Pierre-Marie), 1823-1886 : Homme politique. Né à le 1823, Le Provost de Launay est réprésentant du Calvados à l’Assemblée nationale de 1874 à 1876, membre du groupe de l’appel au peuple. Député du Calvados de 1877 à 1881, il devient sénateur des côtes-du-Nord en 1885. Il décède en cours de mandat à le 1886. LE PROVOST DE LAUNAY (Auguste-Louis-Marie), 1850-1912 : Homme politique. Né à Libourne (Gironde) le 8 juin 1850, député bonapartiste et catholique des Côtes-du-Nord de 1876 à 1893, il devient sénateur de 1896 à sa mort. Il décède à Aix-les-Bains (Savoie) le 17 août 1912. LE PROVOST DE LAUNAY (Gaston-Henri-Adolphe), 1874-1857 : Officier et homme politique. Né à La Rochelle (Seine-Inférieure) le 13 décembre 1874, neveu du précédent, Le Provost de Launay est officier de cavalerie et, démissionnaire de l’armée, se présente sans succès comme candidat bonapartiste en 1914 aux élections législatives. Elu en 1919 sur la liste d’union républicaine en Charente-Inférieure, il siège à droite. Battu en 1924, il est élu l’année suivante, conseiller minicipal du VIIIème arrondissement de Paris. Président du conseil municipal en 1938, il rallie le parti monarchique. Il décèdera à Paris le 10 mars 1957. LEREDU (Jean-Georges), 1860-1943 : Avocat et homme politique : Avocat et homme politique. Né à Metz (Moselle) le 2 juin 1860, Georges Leredu est avocat puis devient maire de Franconville-la-Garenne de 1908 à 1919. Elu député de Seine-et-Oise de 1914 à 1927, il est d’abord sous secrétaire d’Etat aux Régions Libérées dans le second cabinet Millerand et le ministère Leygues, poste qu’il occupe du 20 février 1920 au 15 janvier 1921 afin d’assister Ogier. Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales du 16 janvier 1921 au 14 janvier 1922 dans le septième cabinet Briand où il assure la représentation minoritaire de l’entente républicaine démocratique. Elu sénateur de Seine-et-Oise de 1927 à 1936, il décèdera à Paris le 23 juin 1943. LEROUX (Gaston, Louis, Alfred), 1868-1927 : Romancier. Né à Paris le 6 mai 1868, Gaston Leroux est connu surtout pour ses romans policiers empreints de fantastique. Après avoir obtenu le baccalauréat ès lettres à Caen, il s'installe à Paris en octobre 1886 et s'inscrit à la faculté de droit. Il devient avocat en 1890 et exerce cette profession jusqu'en 1893. Pour arrondir ses fins de mois, il écrit des comptes rendus de procès pour le journal L'Écho de Paris. Sa relation du procès d'Auguste Vaillant, auteur de l'attentat de la Chambre des députés, tombe sous les yeux de Maurice Bunau-Varilla, directeur du journal Le Matin, qui propose à Leroux de devenir le chroniqueur judiciaire. Leroux a ainsi l'occasion de suivre le procès de personnages qui auraient pu figurer dans ses romans, en particulier des anarchistes lanceurs de bombes. À partir de 1901, devenu grand reporter, il effectue de nombreux voyages en France et à l'étranger, notamment en Espagne et au Maroc. Au Matin, il fait paraître en 1903 un feuilleton, Le Chercheur de trésors, qui paraît l'année suivante sous le titre La Double Vie de Théophraste Longuet. De juin 1904 à mars 1906, il est l'envoyé spécial permanent du Matin en Russie et assiste, à ce titre, aux sanglantes prémices de l'écroulement de l'empire des tsars. Parmi ses œuvres, citons : le Mystère de la chambre jaune, lui vaut le succès en 1907, Le Fantôme de l'Opéra (1910), La Poupée sanglante (1923) et la série des Chéri-Bbii à partir de 1913. Son dernier roman, La Mansarde d'or, paraît en 1927. Son personnage Joseph Rouletabille, jeune apprenti reporter à l'intelligence déductive hors du commun, qui apparaît pour la première fois dans le Mystère de la chambre jaune, devient le héros d'autres romans tels que Le Parfum de la dame en noir, Rouletabille chez le tsar et Le Crime de Rouletabille. En 1918, avec notamment René Navarre, l'interprète du Fantômas de Louis Feuillade, et Arthur Bernède, il fonde à Nice la Société des Cinéromans. Il contribue à titre de producteur, scénariste et raconteur (dans Le Matin) aux quatre premières productions de cette société : La Nouvelle Aurore (1919), 16 épisodes ; Tue-la-mort (1920), 12 épisodes ; Le Sept de trèfle (1921), 12 épisodes ; Rouletabille chez les bohémiens (1922), 10 épisodes. Il décède à Nice le 15 avril 1927. LEROLLE (Jean-Joseph), 1873-1962 : Avocat et homme politique. Né à Paris el 12 mars 1873, militant démocrate-chrétien, vice-président de l’association catholique de la jeunesse française, Lerolle est élu député de Paris en 1912 et s’inscrit au groupe démocrate populaire. Réélu en 1914, il collabore au Sillon et à l’Action française, avec Ernest Pezet et Raymond-Laurent. Battu en 1919 et 1924, il est réélu en 1928, puis en 1932 et laisse sa place en 1936. il décèdera à Paris le 25 février 1962. LE ROUX (Hugues-Robert-Charles-Henri), 1860-1925 : Ecrivain et homme politique. Né au Havre le 23 novembre 1860, Hugues Le Roux débute par le journalisme en collaborant dès 1882 à la revue politique et littéraire , puis au Temps, au Figaro, au Journal, au Matin et fait paraître son premier roman en 1885. Il a écrit des études documentaires et sociales et prononcé de nombreuses conférences à l’étranger. Cobseiller municipal de Rambouillet, il est élu sénateur de Seine-et-Oise en 1920 et s’inscrit au groupe de l’union républicaine. Laissé inconsolable par la morts de ses fils pendant la Premi7re Guerre mondiale, il décède en cours de mandat à Paris le 14 novembre 1925. LE ROUX (Paul-Georges-Anne-Jean), 1850-1923 : Diplomate et homme politique. Né à Paris le 26 septembre 1850, Le Roux est élu député bonapartiste, nationaliste et catholique de Fontenay-le-Comte en 1881, réélu en 1885 et 1889. Battu en 1893, il est élu sénateur ouyaliste en 1897, réélu jusqu’à sa mort. Opposé aux gouvernement Waldeck-Rousseau, Combes, Rouvier, Clemenceau et Brians, il se montre résolument antidreyfusard au point de refuser de voter l’hommage d’un buste au sénateurs Scheurer-Kestner et Trarieurx. Il décède à Paris le 16 avril 1923. LEROY (Paul-Arthur), 1828-1909 : Avoué et homme politique. Né à le 1828, conseiller municipal de Châtillon, puis sous-préfet de cette ville, secrétaire du Conseil général de la Côte-d’or, Leroy est député républicain de ec département de 1877 à 1902. Combattant à la fois la droite et la gauche, extrême, il se prononce contre l’invalidation de Blanqui, soutient la politique coloniale de Jules Ferry, vote contre la séparation de l’Eglise et de l’Etat et pour la poursuite contre les députés de la ligue des patriotes. Il décède à le 1909. LEROY (Louis-Modeste-Aurèle), 1855-1934 : Avocat et homme politique. Né à Evreux le 22 mars 1855, docteur en droit, Modeste Leroy s’affilie à la franc-maçonnerie qui lui sera très utile pour la carrière politique, débutée par le poste d’attaché au cabinet du sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur Develle. En 1893, il est élu député d’Evreux et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Réélu jusqu’en 1919 où il ne se représente pas, ainsi qu’en 1924. E 1928, il est battu et se retire de la vie poltique. Très intéressé par l’enseignement, il a publié : La Réforme de l’enseignement secondaire (1886) et Vers l’éducation nouvelle (1906). Il décède à Cannes (Alpes-Marotimes) le 25 décembre 1934. LEROY-BAULIEU (Pierre), 1871-1915 : Publisciste et homme politique. Né à Paris le 25 septembre 1871, Pierre Leroy-Beaulieu est le petit-fils de l’économiste Paul Leroy-Beaulieu. Ancien élève de Polytechnique et propriétaire viticulteur dans l’Hérault, il est élu député de ce département en 1906. Invalidé, il est réélu en 1907 et s’inscrit au groupe progressiste. Réélu en 1910, il est battu en 1914. Blessé et fait prisonnier, il décède au champ d’honneur sur la Somme le 17 janvier 1915. Il avait publié : Les Nouvelles sociétés anglo-saxonnes (1897) ; La Rénovation de l’Asie (1900) ; Les Etats-Unis au XXème siècle (1904) ; La Crise viticole méridionale (1907). LE ROYER (Philippe-Elie), 1816-1897 : Avocat et homme politique. Né à Genève (Suisse) le 27 juin 1816 de parents protestants, Philippe Le Royest avocat puis, en 1870, devient procureur général à Lyon. Il participe à la répression des troubles qui agitent la population lyonnaise à la fin de guerre, puis donne sa démission. Elu représentant du Rhône à l'Assemblée nationale en 1871, ce franc-maçon est élu sénateur inamovible en 1875 jusqu’à sa mort. Après avoir refusé le poste de procureur général à la cour des Comptes en 1878, puis les mêmes fonctions à la cour de Cassation en 1879, il devient ministre de la Justice du 4 février au 27 décembre 1879 dans le ministère Waddington. Il s’emploie alors à épurer la magistrature en révoquant 14 procureurs généraux antirépublicains, fait aussi voter une amnistie partielle des communards, à l’exception des récidivistes et des condamnés pour crimes de droit commun. Il présente également une réforme du Conseil d’Etat. Vice-président, puis président du Sénat de 1882 à 1893, il préside la Haute-Cour qui juge le général Boulanger. Il décède à Paris le 22 février 1897. LESACHE (Victor), 1860-1938 : Avoué et homme politique. Né à Abbeville (Somme) le 18 décembre 1860, directeur de la Tribune de l’Aube, conseiller général en 1922, Victor Lesache devient député de l’Aube en 1919 sur la liste d’union républicaine et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine et démocratique. Réélu en 1924, il est battu en 1928 par le bloc des gauches. Elu sénateur de l’Aube en 1930, il décède en cours de mandat à Troyes le 27 mai 1938. Pendant toute sa carrière politique, il se pose en défenseur de la petite épargne. C’est dans ce même esprit qu’il interpelle vigoureusement Vincent Auriol, alors ministre des Finances du cabinet Blum en 1936, sur son projet de réforme monétaire qui devait s etraduire par une dévaluation au préjudice des petits épargnants. LESAGE (Casimir), 1835-1922 : Agriculteur et homme politique. Né à Vornay (Cher) le 19 décembre 1835, ce franc-maçon est élu député du Cher de 1885 à 1889 et de 1893 à 1910 sous diverses étiquettes politiques avec une évolution constante vers la gauche dont il adopte de nombreuses propositions qu’il défend avec ténacité : impôt sur le revenu, caisse de retraite avec garantie de l’Etat, crédit agricole et crédit du travail avec capitalisation d’Etat. Battu en 1910, Casimir Lesage posera sans plus de succès sa candidature en 1914 et 1919. Il décède à Dun-sur-Auron (Cher) le 9 décelbre 1922. LESGUILLIER (Désiré-Jules), 1825-1889 : Homme politique. Né le 15 juillet 1825 à Lhuis (Ain), Lesguillier, polytechnicien, major de sa promotion aux Ponts et Chaussées, devient directeur des Chemin de fer de l’Etat en 1878. Elu député republicain en 1881, il entre dans le cabinet de Gambetta comme sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics du 14 novembre 1881 au 29 janvier 1882. Il décède à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 26 septembre 1889. LE SOUEFF (Pierre-Jules), 1831-1911 : Médecin et homme politique. Né à le 1831, docteur en médecine, Le Soueff n’exerce pas son métier préférant s’occuper d’agriculture. Elu député opportuniste de la Seine-Inféreiure en 1883, il est battu en 1889. Il entre au Sénat en 1891 mais doit s’incliner au renouvellement de 1900. Il décède à le 1911. LETELLIER-VALAZÉ (Charles-Romain), 1812-1876: Général et homme politique. Né à Argentan (Orne) le 15 juillet 1825, Saint-Cyrien et diplômé d’état-major, le capitaine Letellier-Valazé commence sa carrière politique en 1840 lorsqu’il est nommé secrétaire à la Guerre dans le cainet Thiers. Il se lie avec le président du Conseil et participe à la partie militaire de l’Histoire du Consulat et de l’Empire. Officier d’ordonnace de Louis-Philippe en 1846, il est ensuite chef d’état-major de l’expédition du Méxique. Lorsque Thiers revient au pouvoirs au déut de la Trosième république, il le nomme au sous-secrétaire d’Etat à la guerre. Poste qu’il occupe du 24 mars 1871 au 18 mai 1873. dans le premier cabinet Dufaure. Il réorganise alors l’amée régulière acontre les troupes de la Commune de Paris. Elu au Parlement en 1873, il décède à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 26 septembre 1889. LETOREY (Omer), 1873 - 1938 : Compositeur. Né le 4 mai 1873 à Châlon-sur-Saône, la jeunesse d’Omer Letorey se déroule au pied de la cathédrale St-Vincent de cette ville, où Pierre Rochas, un ancien de l’Ecole Niedermeyer, touchait les claviers des grandes orgues. C’est sans doute lui qui décide les parents Letorey à envoyer leur fils à Paris en octobre 1887 à l’Ecole Niedermeyer spécialisée dans l’enseignement de la musique religieuse. Il rejoint,en 1891, le Conservatoire national supérieur de musique de Paris tout en occupant la place d’organiste de Ste-Elisabeth. Il ne restera d’ailleurs que peu de temps dans cette église, trop pris par ses études supérieures de musique. C’est Emile Pessard, autrefois Grand Prix de Rome en 1866, professeur d’harmonie dans cet établissement, qui fut son maître principal. C’est ainsi qu’il amena en 1895 son élève à la plus haute marche du Grand Prix de Rome avec sa scène lyrique Clarisse Harlowe. Cette même année Max d’Ollone décrochait la seconde place. A partir de ce moment Omer Letorey mena de front une double carrière de musicien de théâtre et de musicien d’église : directeur de la musique à La Comédie-Française, jusqu’en 1922, il fut successivement organiste de St-Thomas-d’Aquin à partir de 1900, où il succédait à un autre Grand Prix de Rome Edmond Missa, maître de chapelle puis titulaire du grand-orgue de St-Pierre-de-Chaillot en 1903, et enfin maître de chapelle de St-Honoré-d’Eylau à compter de 1923. Il prit sa retraite cinq ans plus tard. Son catalogue contient de la musique de scène pour Sophonisbe (Roizat), Macbeth (Richepin), Riquet à la Houppe, Mangeront-ils ? (Hugo), Juliette et Roméo, Le malade Imaginaire (Molière), Les Fâcheux (Molière)... ; un poème symphonique d’après Ibsen : Le Brand ; des opéras-comiques : Cléopâtre, Le Sicilien ou l’Amour peintre, L’Œillet blanc ; des pièces pour piano : Valse arabesque, Fleurs sans neige, La Vénitienne ; des Mélodies et de la musique religieuse parmi laquelle on relève un Maria mater gratiae. Certaines de ses œuvres ont connu un réel succès comme notamment sa comédie lyrique en deux actes d’après Molière, Le Sicilien, créée à l’Opéra-Comique le 19 mars 1930 en même temps que Georges Dandin de Max d’Ollone, et sa musique de scène Macbeth donnée en première audition à la Comédie-Française le 30 mai 1914. La célèbre mezzo-soprano Germaine Cernay (1900-1943), considérée comme l’une des plus belles voix de sa génération, participa aux créations de Riquet à la Houppe et du Sicilien. Chevalier de la Légion d’honneur, Omer Letorey est décédé le 21 mars 1938 à Issy-les-Moulineaux. LE TROADEC (Paul-Louis-Joseph-Marie), 1860-1933 : Agriculteur et homme politique. Né à le 1860, conseiller général en 1889, puis maire de Lézardieux en 1892, Le Troadec est élu député de Lannion en 1893 et s’inscrit au groupe de l’union progressiste et de la gauche radicale. Réélu constamment par la suite, il opte pour la Sénat en 1920 où il demeure jusqu’en 1930. Il avait soutenu les gouvernements de Combes, Rouvier, Clemenceau et Briand sauf sur le problèmes des congrégations. Il décède à le 1933. LE TROCQUER (Yves), 1877-1938 : Ingénieur et homme politique. Né à Pontrieux (Côtes-du-Nord) le 4 octobre 1877, Yves le Trocquer est le fils d’un officier de marine. Polytechnicien et ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, il devient directeur en 1915 du service des transports et de l’Office national de la navigation. Elu député des Côtes-du-Nord en 1919, il s’inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique. Clemenceau le remarque et lui propose le sous-secrétariat d’Etat aux Finanaces, chargé de la Liquidation des Stocks. Poste qu’il occupe dans son second cabinet du 27 novembre 1919 au 19 janvier 1920. A la chute du Gouvernement, il est nommé ministre des Travaux publics dans les cabinets successifs de Millerand, Leygues, Briand et Poincaré, du 20 janvier 1920 au 28 mars 1924. Nommé ministre des Travaux publics, des Ports et de la Marine du 29 mars au 13 juin 1924 dans les cabinets Poincaré et François-Marsal, il s’emploie durant la période de ces sept cabinets, à remettre en service les voies de communication en Alsace-Lorraine et dans l’Est de la France. Au moment de l’occupation technique de la Ruhr, il tente avec succès la mise en valeur des mines locales. A la suite de l’importante grève des cheminots de 1920, il propose un nouveau régime des chemins de fer comprenant la solidarité financière de tous les réseaux. Par la suite, il prend un décret portant dérogation de la loi de huit heures dans les chemins de fer et autorisant une durée de travail supérieure. Il procède aussi à la liquidation de la flotte réquisitionnée au moment du conflit et défend les intérêts français dans toutes les négociations internationales sur la répartition des paiements allemands. Réélu député en 1928, il devient sénateur en 1930. Fondateur et animateur de l’Union douanière européenne qui prône le marché commun des pays d’Europe, il décède à Paris le 21 février 1938. LEVADÉ (Charles), 1869-1948 : Compositeur. Né le 3 janvier 1869 à Paris, il entre en 1882 au Conservatoire de musique et de déclamation, dans les classes de solfège d’Albert Lavignac, et de piano de Charles de Bériot. Par la suite il fréquenta les cours de Georges Mathias (piano), Auguste Bazille (accompagnement), Théodore Dubois (harmonie) et André Gedalge (contrepoint et fugue). Il croisa à cette époque, chez Lavignac et Mathias, Erik Satie qui le rendit dédicataire de sa deuxième Ogives (1889, Alfred Satie, Imprimerie Dupré) et de sa troisième Gymnopédie (1888, id.). Mais c’est surtout dans la classe de composition de Massenet que Levadé trouva sa véritable personnalité musicale. Charles Levadé dut interrompre quelque temps ses études pour satisfaire aux obligations militaires. C’est ainsi que durant 2 ans (1890 et 1891), il effectua son service à Châlons-sur-Marne, au 166ème Régiment d’Infanterie. Il réintégra le Conservatoire dès son retour dans la capitale, et, après la démission de Massenet en 1896 suivit alors la classe de Charles Lenepveu. Celui-ci le mena en 1899 à l’obtention du Grand Prix de Rome avec la cantate Callirhoé, écrite sur un texte d’Eugène Adénis. En 1893, Levadé avait déjà obtenu un premier Second Prix avec Antigone, mais par la suite les concours de 1895 (Clarisse Harlowe) et 1896 (Mélusine) ne lui avaient pas été favorables. Dès cette époque, il faisait ses débuts publics en 1895 avec une pantomime japonaise Cœur de Magots jouée au Théâtre de la Bodinière. En 1897, il écrivait la musique de Hortense, couche-toi !, une saynète mêlée de chœurs, créée au Grand-Guignol le 15 mars 1897. Puis ce fut ensuite un opéra de salon, l’amour d’Héliodora, représenté à Paris en 1903, mais la notoriété ne vint qu’un peu plus tard. Après le traditionnel séjour de 4 années passé à la Villa Médicis (1900 à 1904), il fut nommé à son retour en 1905 chef du chant à l’Opéra. Cette même année, Charles Levadé remportait un succès honorable avec son opéra en 3 actes, les Hérétiques. Peu de temps après, il composait la musique de scène de La Courtisane de Corinthe de Michel Carré et Paul Bilhaud, montée en 1908 par Sarah Bernhardt (Cléonice) dans son Théâtre parisien. Puis ce sera en 1919, au retour de la guerre durant laquelle il avait été mobilisé, la musique de la scène alsacienne de Jean-Marc d’Anthoine : Les Fiançailles de l’ami Fritz, La Rôtisserie de la reine Pédauque, comédie lyrique (1920), Caroles de Noël (1923), Sophie (1923), représenté au casino de Nice en 1924, La peau de chagrin (1929) et enfin Le Capitaine Fracasse. Charles Lévadé a également excellé dans un autre genre musical : les mélodies et chansons : J’ai cueilli le lys (1912), Les Vieilles de chez nous, Enlévement. Il s’est aussi livré à la composition de musique symphonique, notamment un Prélude religieux pour orchestre à cordes (Salabert), des Danses alsaciennes et des Feuilles d’album ; de pièces de piano et de musique de chambre : Arrichino pour piano, Berceuse pour piano et violon et d’œuvres de musique religieuse : Prélude religieux pour orgue (Rouart et Lerolle), Agnus Dei pour chœur (id.)... N’oublions pas également de mentionner son admirable Psaume CXIII pour soli, chœur et orchestre. Mélodie (couverture et premières mesures) Les Vieilles de chez nous, de Charles Levadé, écrite sur une poésie de Jules Lafforgue, dédiée "A Mademoiselle Cora Laparcerie" du Théâtre de l'Odéon. Membre du Comité d’examen du Conservatoire (1921) et du jury des concours, membre de la Commission de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, chevalier de la Légion d’honneur, Charles Levadé, excellent pianiste et chanteur de talent, en outre enseigna longtemps la musique, ce qui lui valut d’être nommé officier d’Académie et officier de l’Instruction publique (1905). Il meurt le 27 octobre 1948 à Cabourg (Calvados). LEVANT (mandats du) : C’est en 1919 sue la France reçoit de la Société des Nations un mandat sur les anciennes provinces ottomanes de la Syrie et du Liban. Les deux territoires sont très fortement différents, le Liban étant constitué d’une mosaïque ethnique (Maronites, Druses, Kurdes, Arabes chiites…), alors de la Syrie est le domaine quasi exclusif des Arabes musulmans. Depuis le XVIème LEVASSEUR (Florentin-Arthur), 1875-1955 : Employé, journaliste et homme politique. Né à Persan (Seine-et-Oise) le 4 février 1875, Arthur Levasseur est employé de commerce, journaliste au Petit Parisien, à La Lanterne, au Matin et au Rappel, puis devient directeur politique de La France Libre. Elu député socialiste de Seine-et-Oise en 1914, réélu en 1919 puis 1924, il se spécialise à la Chambre dans les questions de logement. Vice-président de la commission du commerce, il est nommé par Painlevé dans son second cabinet haut-commissaire chargé du logement du 17 avril au 28 octobre 1925. Il conserve ce poste dans les autres ministères suivants du 29 octobre 1925 au 18 juillet 1926. Battu aus élections législatives de 1928 et 1932, ce franc-maçon abandonne la scène politique nationale pour se consacrer à la mairie de Gif-sur-Yvette (Seine-et-Oise). Il décèdera à Gif-sur-Yvette le 5 octore 1955. LÉVÈQUE (Henri-Frédéric), 1829-1910 : Avocat et homme politique. Né à le 1829, représentant de la Côted’Or à l’Assemblée nationale de 1871, puis député de Dijon de 1876 à 1893, Lévèque évolue de républicain de gauche à conservateur au cours du temps. Battu en 1893, il ne se représente plus et décède à le 1910. LEVET (Jean-Georges-Angel), 1834-1911 : Homme politique. Né à Montbrison (Loire) le 13 avril 1834, maire de Montbrison en 1870, Levet devient conseiller général et vice-président du Conseil général. Elu député républicain de la Loire en 1879, réélu successivement par la suite, il ne se représente pas aux élections de 1910. Partisan du Concordat, il vote néanmoins la séparation des églises et de l’Etat après la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican. Il décède à Montbrison le 25 juillet 1911. LÉVIS-MIREPOIX (Adrien-Charles-Félix de), 1846-1928 : Homme politique. Né à Paris le 1er mai 1846, élu député monarchiste et catholique de l’Orne en 1885, Lévis-Mirepoix est réélu jusqu’en 1910 et continue à siéger avec les doites bien qu’il ait démissionné du groupe monarchiste. Il combat les lois antireligieuses, se montre antidreyfusard et s’occupe des questions agricoles. Battu en 1910, il se retire de la scène politique et décède à Paris le 1er avril 1928. LÉVY (Raphaël-Georges), 1853-1933 : Professeur, banquier et homme politique. Né à Paris le 24 février 1853, Lévy est le fils d’un professeur d’allemand du prince impérial et neveu d’Henri Bamberger qui le fait entrer à la banque de Paris et des Pays-Bas où il est chargé des inspections à l’étranger. Il devient également professeur à l’association des cours commerciaux, à l’Ecole libre des sciences politiques et membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Conseiller municipal de Deauville depuis 1900, il est élu sénateur de la Seine en 1920. En 1927, il se retire de la scène politique pour des raisons de santéAu Sénat, il a conbattu les mesures interdisant l’exportation des capitaux, frappant les v aleurs mobilières et gênant le commerce international des blés dont le banquier Louis-Dreyfus avait le quasi monopole. Auteur de nombreux ouvrages financiers, il collabore à la Revue des Deux Mondes, à la Revue d’Economie politique, au Journal des économistes, à l’Economiste français. Il décède à Paris le 8 décembre 1933. LÉVY (Moïse), 1863-1944 : Administrateur et homme politique. Né à Gray (Haute-Saône) le 12 avril 1863, maire et conseiller général de Gray, Moïse Lévy est élu sénateur de la Haute-Saône en 1936 et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Au Sénat, il s’occupe spécialement des questions sociales et des œuvres d’enseignement. Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote les pleins pouvoirs au maréchl Pétain puis se retire de la scène politique. Il décèdera à Paris le 24 éfvrier 1944. LÉVY-ALPHANDÉRY (Léon-Georges-Maxi-me), 1862-1948 : Avocat et homme politique. Né à Bischwiller (Bas-Rhin) le 14 janvier 1862, Lévy-Alphandéry, conseiller municipal de Chaumont en 1900, devient conseiller général, puis maire de Chaumont. Elu député de la Haute-Marne en 1924 sur la liste de concentration républicaine apparentée au Cartel des gauches. Réélu constamment par la suite, il compte, en 1940 parmi les passagers du Massilia etn eprend pas part à la séance du 10 juilllet sur le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Abandonnant la scène politique, il décèdera à Chaumont (Haute-Marne) le 17 septembre 1948. LÉVY-BRUHL (Lucien), 1857-1939 : Professeur et philosophe. Né à Paris en 1857, Lucien Lévy-Bruhl est élève à l’Ecole normale supérieure en 1876, agrégé de philosophie en 1879 et docteur ès-lettres en 1884. Il succède à Burdeau dans la chaire de philosophie du lycée Louis-le-Grand (1885-1895), devient successivement maître de conférence à la Sorbonne (1895), chargé du cours d’histoire de la philosophie moderne (1902), professeur adjoint (1905), et professeur titulaire en 1908. Elu membre à l’Académie des sciences morales et politiques en 1917, il a publié : L’Idée de responsabilité (1884), thèse d’inspiration kantienne ; L’Allemagne depuis Leibniz : essai sur le développement de la conscience nationale en Allemagne (1890) ; La Philosophie de Jacobi (1894) ; La Philosophie d'Auguste Comte (1900) ; La Morale et la sciences des mœurs (1908) ; Fonctions mentales dans les sociétés inférieures (1918) ; La Mentalité primitive (1922) ; Jean Jaurès, esquisse biographique (1924) ; La Morale et la Science des Mœurs (1927) ; Surnaturel et la nature dans la mentalité primitive, Travaux de l'Année Sociologique (1931) ; La Mythologie primitive. Le mode mythique des Australiens et des Papous (1935). CAZENEUVE (J.) : Lucien Lévy-Bruhl. Sa vie, son œuvre, avec un exposé de sa philosophie, PUF, collection Philosophes, 1963. CAZENEUVE (J.) : Lucien Lévy-Bruhl, New York, Etc. Harper & Row, 1972. FIMIANI (M.) : Lévy-Bruhl. La différence et l'archaïque, traduit de l'italien par Nadine Le Lirzin, Paris, L'Harmattan, 2000. KECK (F.) : Contradiction et participation. Lucien Lévy-Bruhl, entre philosophie et anthropologie, Paris, Editions du CNRS, 2007. LEWAL (Jules-Louis), 1823-1908 : Général et homme politique. Né à Paris le 13 décembre 1823, le général Lawal est attaché à l’état-major de Bazaine en 1870. Il dirige en fait l’état-major de l’armée de Metz, s’efforçant vainement de secouer l’apathie de son chef. Après la paix de Francfort, il est l’un des éducateurs de la nouvelle armée et contribue par ses livres : La Réforme de l'Armée, (1871), Stratégie de Marche, (1893), Contre le Service de deux Ans, (1895), Danger des Milices (1898) à fixer la doctrine tirée des enseignements de la guerre. Premier directeur de l’Ecole supérieure de guerre à sa création en 1878, il est nommé ministre de la Guerre du 3 janvier au 5 avril 1885 dans le second cabinet Ferry, il se retire avec tout le gouvernement, après le retrait des troupes françaises à Lang Son. Il décède à Senlis (Oise) le 24 janvier 1908. LEYDET (Victor), 1845-1908 : Négociant et homme politique. Né à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 3 juillet 1845, député radical des Bouches-du-Rhône de 1881 à 1897, Victor Leydet opte pour la Sénat en 1897 et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Réélu en 1903, ce franc-maçon décède en cours de mandat à Paris (Seine) le 22 octobre 1908. LEYGUE (Raymond-Emile-Joseph), 1850-1929 : Capitaine et homme politique. Né à Saint-Orens (Haute-Garonne) le 8 avril 185, Leygue est conseiller municipal et conseiller général de Toulouse. Elu député de la Haute-Garonne en 1890, ce franc-maçon s’inscrit au groupe radical-socialiste et est constamment réélu par la suite. Il démissionne en 1906 après avoir été élu sénateur et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Sénateur jusqu’en 1920, il décède à Muret (Haute-Garonne) le 15 juillet 1929. LEYGUE (Honoré-Marie-Casimir), 1856-1940 : Officier et homme politique. Né à Toulouse (Haute-Garonne) le 9 juillet 1856, Leygue est le frère du précédent Sorti de l’Ecole polytechnique, il démisionne de l’armée en 1879 et devient ingénieur civil. Sous-préfet à Bourganeuf (Creuse), à Sisteron (Basses-Alpes), et à Moissac (Tarn-et-Garonne), il est mis en disponibilité sur sa demande. Ce franc-maçon se fait alors viticulteur dans la Haute-Garonne où il est élu conseiller général de Muret, député radical-socialiste (1898-1907), puis sénateur (1907-1924). Il décède à Toulouse le 14 janvier 1940. LEYGUES (Jean-Claude-Georges), 1857-1933 : Avocat et homme politique. Né à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) le 26 octobre 1857, Georges Leygues est le fils d’un poète dont il hérite la passion pour la littérature. Devenu avocat, au barreau de Villeneuve-sur-Lot, ses principales occupations restent essentiellement littéraires. Ses premières œuvres sont d’ailleurs couronnées par l’Académie française. Mais petit à petit, la politique l’absorbe. Maire de Villeneuve-le-Roi à vingt-cinq ans, député de la Gauche républicaine en 1885, il sera réélu successivement pendant quarante-huit ans. Il devient ensuite ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts dans le cabinet de Charles Dupuy du 30 mai 1894 au 25 janvier 1895, poste qu’il retrouve dans le ministère Waldeck-Rousseau du 1er novembre 1898 au 6 juin 1902 après avoir été, du 26 janvier au 31 octobre 1895, ministre de l’Intérieur dans le cabinet Ribot. On lui doit notamment la réforme de 1902 sur l’enseignement, la création d’un baccalauréat sans latin et le développement des langues vivantes et des sciences. Il s’ensuit un baccalauréat à quatre sections : latin-grec, latin-sciences, latin-langues, et sciences-langues. Il établit aussi une passerelle entre le primaire et le secondaire. La « diversité de l’instruction » ouvre université et grandes écoles aux plus jeunes, ainsi qu’il l’indique dans l’Ecole et la vie (1903), et répond aux besoins du monde moderne. Ce progressiste, converti au dreyfusisme et au waldeckisme, refuse de suivre Combes quand Waldeck-Rousseau démissionne. Il devient ensuite, en 1906, ministre des Colonies dans le gouvernement Sarrien du 14 mars au 24 octobre 1906 et prend ainsi contact avec « l’ensemble des colonies-marine » qui luI sera familier. Il tente alors de mettre sur pied une politique d’association avec les polpulations locales, tout en favorisant les opérations militaires en vue de l’occupation du Tibesti par exemple. Il est aussi à l’origine de la mission d’exploration Foureau-Lamy à travers le Sahara jusu’au Congo. Président de la commission des Affaires extérieures à la Chambre, puis, capitaine pendant la Première Guerre mondiale, il est remarqué par Clemenceau qui lui confie le portefeuille de la Marine dans son gouvernement du 16 novembre 1917 au 19 janvier 1920. Promoteur de la coopération interalliée et interarmes, défenseur de l’attribution à la France du commandement supérieur en Méditerranée, Leygues qui siège également au comité de guerre, joue un rôle majeur dans la victoire finale. Le « père de la Marine » est né. Après l’armistice, il s’emploie à informer le Parlement sur le rôle capital joué par la flotte durant la guerre, et rappelle le maintient de la libre circulation avec l’empire et les Dardanelles, le pont maitime avec les Etats-Unis et l’importance de la guerre sous-marine. Il doit aussi faire face aux révoltes de la mer Noire de marins français gagnés par la propagande bolchevique. Son ami Millerand, devenu président de la République, l’appelle à diriger le gouvernement le 24 septembre 1920. A travers Leygues, le président compte en fait continuer à diriger le gouvernement. D’ailleurs, il lui a demandé de conserver les mêmes ministres et de le remplacer aux Affaires étrangères, sachant que son ami lui en abandonnera le conduite. L’expérience tourne court puisqu’elle ne dure que quatre mois. On retient cependant de son gouvernement, le transfert, le 11 novembre 1920, du corps du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe et, le même jour, du cœur de Gambetta au Panthéon. L’autre mesure importante est le vote par le Parlement du rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican. Mais la capacité de travail de Leygues et son sens du contact ne suffisent pas à conjurer les critiques croissantes contre la présidentialisation masquée du régime. La majorité fustige son manque d’autorité et la politique économique déflationniste conduite par François-Marsal. La démission du ministre de la Guerre, Lefèvre, favorable à un service militaire de deux ans déstabilise encore le cabinet en décembre 1920. A la mi-janvier 1921, nombre de parlementaires s’irritent du manque de fermeté de Leygues sur le dossier des réparations allemandes. Le cabinet pose la question de confiance qui lui est refusée. Leygues est renversé le 16 janvier 1921 alors qu’il se préparait à partir pour la conférence de Londres consacrée à la déchéance du roi Constantin de Grèce, au plébiscite en haute Silésie et à la question de Tanger Il avait exigé de s’y rendre. Leygues n’en poursuit pas moins sa carrière. De fait, il est encore à onze reprises ministre de la Marine entre 1925 et 1933. Signataire de cent vingt mises en chantier de bâtiment de guerre, artisan du développement des arsenaux de Brest et Toulon, promoteur de la construction de pétroliers et s’installations à terre pour stocker les hydrocarbures, il réforme les services de son ministère et les études maritimes. Ainsi, il pose la première pierre de nouveaux bâtiments de l’Ecole navale et réorganise l’Ecole de guerre maritime. Enfin, il prépare le statut de la nouvelle aéronautique navale qui naît en novembre 1932. Ce grand serviteur de l’Etat est honoré par des funérailles nationales avant de donner son nom à un croiseur (1938). Il décède à Saint-Cloud (Seine-et-Oise) le 2 septembre 1933. RAPHAËL-LEYGUES (J.) : Georges Leygues. Le père de la Marine : ses carnets secrets de 1914-1920, Paris, France-Empire, 1983. L’HÉVÉDER (Louis), 1899-1946 : Homme politique. Né à Minihy-Trégier (Côtes-du-Nord) le 24 janvier 1899, ce fils de paysan, boursier de l’Etat est reçu la même année à l’Ecole polytechnique et à Normale supérieure pour laquelle il opte. Socialiste militant, conseiller général, puis élu député du Morbihan en 1930, il est réélu en 1932 et 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décèdera à Paris (Seine) le 9 octobre 1946. L’HOPITEAU (Gustave-Emile-Joseph), 1860-1941 : Avocat et Homme politique. Né à Ecrosnes (Eure-et-Loir) le 26 avril 1860, Gustave L’Hopitaeau est d’avocat puis avoué avant de s’intéresser à la politique. Partisan d’un régime « franchement progressiste », il défend ses idées à la Chambre puis au Sénat. Partisan d’une grande stabilité ministérielle, il accepte le poste de ministre de la Justice du 20 janvier 1920 au 15 janvier 1921 dans le second cabinet Millerand puis dans le ministère Leygues. En mai 1920, il se rend à Rome pour discuter du rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican, mais rasusre le Parlement en prenant l’engagement de ne pas toucher aux lois laïques. Il décède à Chartres (Eure-et-Loir) le 3 octobre 1941. LIAUTEY (André-François-Marie-Joseph), 1896-1972 : Avocat, professeur et homme politique. Né à Port-sur-Saône (Haute-Saône) le 9 mars 1896, André Liautey, fils d’un magistrat, est docteur en droit puis professeur à l’Ecole des hautes études sociales. Arbitre au tribunal de commerce de la Seine et dirigeant de nombreux groupements professionnels, sociaux ou politiques, Liautey est aussi maire et conseiller général de Port-sur-Saône. Attaché ou chef de cabinet de divers ministre, il est élu député radical socialiste de son département natal en 1932 et se spécialise à la Chambre dans les questions agricoles. Réélu en 1936, il est remarqué par Léon Blum qui le nomme alors dans son premier cabinet sous-secrétaire d’Etat à l’Agriculture, poste qu’il occupe conserve dans les deux cabinets Chautemps et dans le second ministère Blum soit du 4 juin 1936 au 9 avril 1938. Il travaille alors à la constitution del’Office du blé et à l’extension des lois sociales au profit du monde agricole. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique après la Libération, il décèdera à Port-sur-Saône le 6 octobre 1972. LIBÉRALISME : LIBÉRATION FRANÇAISE (La) : Hebdomadaire national fondé et dirigé, dans l’entre-deux-guerres, par Georges Galli. LIBERTAIRE (Le) : " Le Libertaire n’a de patrie que la patrie universelle. Il est l’ennemi des bornes : bornes-frontières des nations, propriété d’Etat ; bornes-frontières des champs, des maisons, des ateliers, propriété particulière ; bornes-frontières de la famille, propriété maritale et paternelle. Pour lui l’Humanité est un seul et même corps dont tous les membres ont un même et égal droit à leur libre et entier développement, qu’ils soient les fils d’un continent ou d’un autre, qu’ils appartiennent à l’un ou l’autre sexe, à telle ou telle autre race. Il a pour principe, un et supérieur : la liberté en tout et pour tous. " (1) Dans "un mouvement qui refusait toute organisation structurée, tout se passe comme si c’était la presse qui tenait lieu d’organisation, de parti… " (2), le Libertaire, promu en novembre 1920 au titre d’organe de l’Union anarchiste, ne pouvait manquer à cette règle. Durant toute la période de l’entre-deux-guerres le journal sera comme le reflet de la vie du mouvement, allant jusqu’à se faire l’écho des querelles intestines. C’est sans doute que les anarchistes répugnent à la censure et ne considèrent pas seulement la presse comme un outil de propagande, c’est aussi pour eux un espace de discussion et d’élaboration théorique. C’est particulièrement le cas pour le Libertaire : " L’actualité politique tient peu de place dans ses colonnes réservées à l’action ouvrière, à la propagande antimilitariste et à la doctrine anarchiste. " (3) Pour le dire encore avec les mots de Maurice Joyeux, c’est avant tout " un journal de militants fait par des militants pour des militants " (4). Mais le Libertaire, à cette époque, ne se réduit pas au rôle de bulletin intérieur de l’Union anarchiste. Quoique difficilement mesurable, son influence dépasse le cadre étroit des militants de l’UA pour toucher à l’occasion de campagnes de presse en faveur de Sacco et Vanzetti ou de la Révolution espagnole, un public plus élargi. Outre ces périodes d’intense mobilisation, " l’affaire Germaine Berton et Philippe Daudet, l’attentat contre Clemenceau par Cotin maintiendront l’organisation et son journal sous les feux de l’actualité." (5) Nicolas Faucier, un temps permanent à la rédaction, affirme que le tirage pouvait atteindre dans ces moments d’euphorie le nombre de 50 000 exemplaires ! Un chiffre qui a de quoi faire rêver l’actuel administrateur du Monde libertaire. On imagine sans peine l’audience dont devait bénéficier alors le journal des anarchistes. D’autant qu’il connaîtra entre 1923 et 1925 une parution quotidienne l’espace de 479 numéros.Pendant cette période, " le Libertaire fut particulièrement l’organe des anarcho-syndicalistes avec, pourtant, ça et là, une note éclectique notamment la collaboration de certains individualistes. " (6) Cet "œcuménisme anarchiste" (7) sera violemment critiqué par les partisans de la plate-forme , pour la plupart des exilés russes, qui pensent tirer les leçons de l’échec de l’anarchisme dans la révolution soviétique. La querelle virulente qui naîtra à la suite des propositions d’Archinoff et de Makhno sur l’organisation aboutira, aux termes des débats au congrès de Paris (8), à la constitution de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR). Mais la nouvelle discipline n’est pas facile à supporter pour bon nombre de militants qui à la suite de Sébastien Faure décident de quitter l’Union pour constituer l’Association des Fédéralistes anarchistes. Il faudra que se dresse le spectre du fascisme pour que l’unité soit rétablie en mai 1934 et pour qu’en même temps que les partis de gauche, les anarchistes forment leur front populaire.Bien sûr, il n’y aura jamais de parti unique anarchiste et d’autres scissions suivront. Le Libertaire, dans la tourmente des années 30, sera le phare du mouvement. Les campagnes de Louis Lecoin s’inscrivent dans la grande tradition du journal. L’incorrigible pacifiste se démène sans compter pour obtenir la libération des militants libertaires emprisonnés. Rien que pour l’équipe des responsables de la rédaction, les condamnations à des amendes et des peines de prison ferme se succèdent. Du gérant au simple rédacteur occasionnel d’un article au vitriol, la répression frappe sans discrimination, du coup, la censure entraîne la rotation des tâches. En prison, la solidarité entre anarchistes est de rigueur. Les uns font la grève de la faim pour réclamer une réduction de peine pour les autres. Le journal, lui-même, fait l’objet de plusieurs saisies. Lorsque ses rédacteurs se contentent de faire de la propagande, ils tombent sous le coup des lois scélérates, tandis que lorsqu’ils se mêlent de ce qui les regarde comme la révolution soviétique ou la guerre qui approche, ils vont à l’encontre de la raison d’Etat. On réduit trop souvent l’histoire de l’anarchisme dans l’entre-deux-guerres à celle d’un mouvement en perte d’influence. Comment expliquer alors la vigueur de la répression qui s’abat sur le journal ? Il faut revenir sur ce jugement hâtif. A l’évidence, les anarchistes, malgré tous leurs efforts, perdent du terrain dans le monde syndical. Le courant individualiste n’attire plus l’élite artistique comme avant la Première Guerre mondiale. Enfin, l’espoir d’une révolution sociale s’éloigne chaque jour un peu plus. L’absence, à quelques exceptions près (9), d’une véritable résistance du mouvement libertaire à l’Union sacrée de 1914 est sans doute responsable de ce recul. Mais c’est surtout la concurrence communiste qui met à mal l’anarchisme. D’abord enthousiasmé par la révolution russe, le Libertaire donne bientôt des signes évidents d’hostilité à l’égard du régime de Moscou. Moins que l’épopée de Makhno, c’est l’épisode de Kronstadt qui éveille les esprits. A une époque où l’anticommunisme ne fait pas recette, les colonnes du journal accueillent les premiers récits de voyages en URSS. Sans complaisance pour les bolchevics, ces articles n’empêcheront pas la fuite d’un nombre important de sympathisants vers le Parti communiste. Le libertaire y perdra André Colomer et bien d’autres militants de valeur. Malgré tout, l’increvable anarchie est loin de sombrer complètement dans ces années troubles. Si les surréalistes s’éloignent de l’anarchisme primitif de Dada pour se laisser bercer par le chant des sirènes communistes, le groupe des écrivains prolétariens autour d’Henry Poulaille s’affirme sans complexe aux côtés des libertaires. Le journal peut également s’enorgueillir des signatures de Gaston Leval, Voline, Ernestan, Simone Weil, Hem Day, Maurice Laisant, Han Ryner, Emma Goldman, Malatesta… Joyeuse pléiade cosmopolite de collaborateurs plus ou moins réguliers qui contribuent à faire du Libertaire l’un des plus beaux fleurons de la presse anarchiste. Internationaliste par ses collaborateurs, l’organe de l’Union anarchiste aura même une édition en espagnol en 1927 sous le titre El Libertario, avant d’être saisi. Lorsque la guerre d’Espagne éclate, le journal fait preuve d’un soutien inconditionnel aux combattants libertaires. Une page est réservée à la Solidarité internationale antifasciste (SIA) de Louis Lecoin, mais autant dire que durant " le bref été de l’anarchie " c’est toute la rédaction qui se dévoue à la cause espagnole. Le pacifisme ultime combat du Libertaire dans ces années troubles de l’entre-deux-guerres rejoint l’engagement des résistants à la guerre de 14-18 qui avait formé les cadres du journal aux lendemains du conflit. En 1938, les menaces qui pèsent sur la paix se précisent. Au sein du Comité de liaison contre la guerre et l’union sacrée, les militants de l’UA rejoignent alors ceux de la SIA, de la Fédération anarchiste, de la Ligue internationale des combattants de la paix, du Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP) de Marceau Pivert et quelques autres. Les réponses à la question " Précisons notre pacifisme " (10), l’enquête ouverte dans les colonnes du journal, montre assez bien l’état d’esprit des anarchistes. Il n’est pas question pour eux de soutenir les va-t-en-guerre qui se font les hérauts de la croisade antifasciste. " Cette guerre n’est pas la nôtre ", voilà ce que disent les libertaires après l’échec de la révolution espagnole. Encore une fois, comme en 1915, l’infatigable Lecoin avec le tract "Paix immédiate" sauvera l’honneur. Mais ceci est une autre histoire… LIBERTÉS FRANÇAISES (Les) : Journal mensuel fondé en juin 1939 par l’union antimaçonnique (présidée par le député de la Seine, le Docteur Cousin) et la ligue franc-catholique. Il disparaît au au début de la SecondE Guerre mondiale. LIBRAIRIE DU TRAVAIL : Fondée en novembre 1917, la Librairie du travail diffusait les livres et les brochure de l’extrême gauche. Elle se met à éditer, et le premier ouvragequ’elle publie paraît en 1918 sous le titre de Les Problèmes du pouvoirs des Soviets, dont Lénine était l’auteur. Le livre connaît un grand succès grâce à l’appui des syndicats. Elle a publié et diffusé également tout un matériel de propagande concernant les responsabilités de la guerre, l’histoire de la,Commune et celle du mouvement ouvrier. Communistes, les dirigeants de la Librairie du Travail n’en étaient pas moins indépendants du parti communiste, d’où la rupture et la mise à l’index de l’entreprise par les staliniens. Les difficultés financières liées à des non-conformismes, mal vu des grandes organisations socialistes et communistes, amènent la librairie, à fermer ses portes en 1937. LIGUE ANTISÉMITE : La Ligue antisémite d'abord connue sous le nom de Ligue nationale antisémitique de France (dite aussi Ligue antisémitique de France) est fondée et présidée par le journaliste Édouard Drumont en 1889. Elle avait pour délégués général Jacques de Biez et Jules Guérin ses membres les plus actifs. Son siège était situé à Paris. La fondation de la Ligue antisémitique succède au succès de la La France juive de Drumont et est également issue de la crise boulangiste. Rassemblant des socialistes nationalistes (Rochefort) et des blanquistes, la Ligue antisémite formera l'aile gauche du mouvement boulangiste. Les principaux organes qui soutiendront les activités de la ligue sont : La Libre parole, L'Antijuif, La Cocarde, L'Intransigeant et le journal catholique La Croix. Parallèlement à son activité de propagande, la ligue organise des manifestations antisémites, distribue des tracts, pose des affiches en période électorale et provoque quelques émeutes. Elle est très impliquée dans la campagne boulangiste, la dénonciation du scandale de Panama, le combat antidreyfusard et la lutte contre la franc-maçonnerie dont elle a dénoncé les implications et les complots supposés dans la politique de la Troisième République. En 1899, après une brouille entre Édouard Drumont et Jules Guérin, la Ligue antisémitique devient - sous l'initiative de ce dernier - le Grand Occident de France (toujours antisémite, mais plus explicitement antimaçonnique puisque ce nouveau nom est choisi en réaction contre le Grand Orient de France). Elle est alors liée essentiellemnt à L'Antijuif, le journal de Guérin. La Ligue disparaît progressivement à la suite de l'épisode du Fort Chabrol et de l'arrestation de Guérin. LIGUE D’ACTION POUR UN ORDRE NOUVEAU : Fondée en 1934, cett organisation politique éphémère était animée par Maurice Martin-Laprade, René-Philippe Millet et Jacques Lassaigne. Elle publiait un bimensuel intitulé Nous voulons. LIGUE DE LA PATRIE FRANÇAISE : Groupement nationaliste fondé en octobre 1898 – pour faire pièce à la Ligue des Droits de l’Homme nouvellement créée par des partisans des dreyfisistes. Moins extrémiste que les antisémites affirmés, guidés par Drumont et le futur collaborateur Maurras, la Ligue demeure avant tout une association d’intellectuels et cherche avant tout à défendre l’honneur de la patrie et de l’armée. Les nationalistes refusent en effet d’admettre que l’on puisse remettre en cause l’autorité de la justice militaire qui a condamné Dreyfus. Elle a pour président Maurice Barrès d’honneur, pour président le poète Fraçois Coppée et pour délégué Jules Lemaître. Louis Dausset, Gabriel Syveton et Henri Vaugeois sont respectivement secrétaire général, trésoririer et trésorier-adjoint. La ligue comptera jusqu’à 300 000 membres avant de décliner très rapidement suite à la victoire des dreyfusards et de se dissoudre en 1904. RIOUX (J.-P.) : Nationalisme et conservatisme : la Ligue de la Patrie française (1899-1904), Paris, Beauchesne, 1977. ORY (P.), SIRINELLI (J.-F.) : Les intellectuels en France, de l’Affaire Dreyfus à nos jours, Paris, A. Colin, 1986. LIGUE DE LA RÉPUBLIQUE : Après sa défaite aux élections législatives de 1919, la gauche se trouve entièrement divisée et, pour préparer les élections de 1924, décide la nécessité de s’unir. Or, la SFIO, séparée des communiste depuis le congrès de Tours, rejette toute idée d’union avec des partis bourgeois. Dans ce contexte, radicaux et radicaux socialistes lancent l’idée d’une ligue capable d’attirer les plus modérés des socialistes, des syndicalistes et, plus généralement, une partie de l’opinion de gauche, lassée du maximalisme des partis marxistes. C’est ainsi que lors d’une manifestation d’union des gauches en octobre 1921, le président du parti républicain-socialiste Paul Painlevé et le président du parti radical Edouard Herriot annoncent la création de la Ligue de la République. Se rassemblent dans cette ligue des parlementaires radicaux comme Gaston Doumergue ou François-Albert, le journaliste Gustave Téry, directeur de l’œuvre, le général Sarrail, etc. En dépit des espoirs mis en elle, des nombreuses réunions qu’elle organise et des efforts d’Herriot, de Painlevé ou de Doumergue, les résultats sont médiocres. La non participation des socialistes SFIO réduit la Ligue à n’être rien d’autre qu’une tentative de rajeunissement du parti radical. Les radicaux considèrent avec méfiance une organisation dans laquelle ils voent une tentative d’absorption de leur parti au profit du centre gauche et reporochent à Herriot de trop se consacrer à cette organisation. Après une activité importante durant les années 1921 et 1922, la Ligue entre en somnolence et se trouve éclipsée par la renaissance du radicalisme après 1922 et par la naissance du Cartel des gauches en 1923. LIGUE DES DROITS DE L’HOMME : La Ligue des Droits de l’Homme a été créée en 1898 par le sénateur et ancien garde des Sceaux Ludovic Trarieux à l'occasion de l'affaire Dreyfus et du procès d’Emile Zola. Son but étant la défense de tout citoyen victime d'une injustice ou d'une atteinte à ses droits. Sur cette base, la Ligue des Droits de l’Homme se développe très vite et est à l'initiative de nombreuses campagnes, notamment, dans les années 1900-1920, en faveur de responsables syndicalistes poursuivis. Elle intègre alors la défense des droits économiques et sociaux à ses objectifs et pose avec vigueur le problème de la justice sociale et des droits des travailleurs. Quand Trarieux démissionne en 1903, il est remplacé à l'unanimité par Francis de Pressensé. Il y entreprend des réformes statutaires pour lui donner plus de vigueur démocratique et engage la Ligue des Droits de l’Homme sur la voie de la défense des droits sociaux, notamment par le biais de la défense des syndicalistes, notamment dans la fonction publique où le syndicalisme est alors interdit. En janvier 1914, Ferdinand Buisson, importante personnalité radicale, remplace Francis de Pressensé disparu. Pendant la Première Guerre mondiale, la Ligue des Droits de l’Homme rejoint l'Union sacrée en invoquant la nécessité de « briser la dictature militaire d'une puissance qui, ayant fait de la guerre son industrie, l'a imposée aux autres ». À son congrès de 1916, elle s'oppose à toute « paix prématurée », ce qui ne l'empêche pas de défendre les soldats fusillés pour l'exemple.Au lendemain de la Première guerre mondiale, elle s'efforce de maintenir le dialogue pour préserver la paix avec les autres ligues européennes, en particulier la ligue allemande et la ligue belge, et c'est avec elles qu'elle crée la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH) en 1922. Pendant l'entre-deux-guerres, elle est à l'initiative d'une vaste campagne pour la réhabilitation des soldats condamnés à tort par les conseils de guerre pendant le conflit. De nombreuses interventions, pétitions et mobilisations lui permettent d'obtenir, dans de nombreux cas, leur réhabilitation. En 1926, Victot Basch succède à Ferdinand Buisson. Dans les années 30, la Ligue atteint son apogée. On compte 180.000 adhérents en 1933 et 20.000 abonnés au Cahiers des droits de l’homme. De plus, elle joue un rôle important dans le rassemblement de toutes les forces démocratiques et progressistes dans la lutte contre le fascisme. C'est à son siège qu'est signé le Pacte des partis de gauche, syndicats et associations antifascistes, qui fonde le Front populaire en 1935. À l'initiative de son président, Victor Basch, la Ligue des Droits de l’Homme est à la pointe de la dénonciation du nazisme et du fascisme en Europe. Mais, elle se trouve profondément divisée face à la menace de guerre, à la politique d'armement ou sur la question de la colonisation. Son congrès de Tours en 1937 voit l'affrontement entre les partisans de la fermeté face au nazisme et une minorité pacifiste menée par Félicien Challaye, Gaston Bergery ou Léon Emery, dont beaucoup démissionnent de la Ligue des Droits de l’Homme. Elle perd une large part de son crédit lors des procès de Moscou au cours desquels elle soutient la culpabilité des accusés, expliquant que les condamnés se sont eux-même reconnus coupable. Le président d'alors est contraint de démissionner pour sa non-conformité avec cette prise de position. En juin 1940, la Ligue, dont le siège est dévasté, est victime de l’occupant allemand. Elle est interdite par le régime de Vichy, et nombre de ses militants prennent part à la Résistance. BASCH (F.) : Victor Basch, de l’affaire Dreyfus au crime de la Milice, Paris, Plon, 1994. DELJARRIE (B.), WALLON (B.) : La Ligue des droits de l’homme – Un combat dans le siècle, Paris, LDH-EDI, 1988. LIGUE DES PATRIOTES : Fondée en 1882 par Paul Déroulède et l’historien Henri Martin, la Ligue des Patriotes nait du traumatisme de la défaite de 1870-1871 et de la perte de l'Alsace et de la Lorraine. L'idéologie de Déroulède est claire : pour reconquérir les territoires perdus, pour préparer la revanche, il faut sortir la France de la décadence et créer une nouvelle France. Cette dernière doit mettre en place une société disciplinée, régie par un pouvoir autoritaire et organisée sur le modèle militaire (avec le respect de la hiérarchie et le culte du sacrifice). La Ligue dispose dès ses débuts d'un hebdomadaire: Le Drapeau et compte, parmi ses militants, des hommes comme Berthelot, Felix Faure, Alfred Mézières, Ferdinand Buisson. La Ligue connaît très vite un succès foudroyant et regroupe en quelques semaines des centaines de milliers d'adhérents. Elle rassemble majoritairement des républicains. Le talent d'orateur de Paul Déroulède et le culte de sa personne constituent le principal atout de la propagande menée par la Ligue des patriotes. Convaincu que seul un régime fort pourrait assurer la grandeur de la France, Déroulède préconise la solution de l'homme providentiel. Il croit le trouver en la personne du général Boulanger qui commence cette année là, sa carrière politique. C'est dans l'aventure Boulangiste que la Ligue va prendre les caractères qu'elle conservera dans les mémoires et qui vont en faire le prototype des ligues antirépublicaines. Déroulède devenu président de la ligue affine ses idées : il oppose désormais la République parlementaire aux origines aristocratiques à un régime fondé sur l'appel direct du peuple. Ainsi il fixe de nouveaux objectifs institutionnels à la Ligue : il souhaite instaurer une République plébiscitaire dont le chef sera élu au suffrage universel et dont les ministres, recrutés en dehors du parlement, ne seront responsables que devant le chef de l'État. Au parlementarisme, la Ligue oppose donc la démocratie directe et introduit un nouveau point à son idéologie : la démocratie sociale. Elle dénonce les injustices dans la répartition des richesses, accuse la République parlementaire d'avoir favorisé la domination des riches sur la société et réclame d'importantes réformes économiques. Face à cette crise généralisée, le général Boulanger et la ligue propose un régime intègre, efficace, décidé à redresser le pays. Le choix du Boulangisme provoque une grave crise au sein de la Ligue dont le visage se transforme encore. En effet, la lutte entre républicains parlementaires et plébiscitaires se renforce et Déroulède est mis en minorité au comité directeur à deux reprises fin 1887 et printemps 1888. Ces tensions débouchent sur une scission en avril 1888 : les scissionnistes conduis par le journaliste Henri Deloncle fonde une union patriotique de France. Libre de ses mouvements, Déroulède transforme en profondeur la Ligue et institut de nouveaux objectifs. Avec la scission, les effectifs tombent de 200 000 en 1887 à 100 000 en 1889. Les scissionnistes sont remplacés par des adversaires déterminés de la République parlementaire : bonapartistes, monarchistes, blanquistes sont attirés par l'aspect social et les perspectives d'actions directes. Quoi qu'il en soit, il met désormais à la disposition de Boulanger l'infrastructure de la Ligue des patriotes, ses comités et son réseau de militants qui constituent le véritable instrument de la victoire électorale du général Boulanger à Paris le 27 Janvier 1889. Malgré cette victoire, le putch militaire souhaité par Déroulède ce jour là n'a pas lieu, refusé par le général qui s’enfuit en Belgique. L'information des volontés de Déroulède circule et des poursuites sont engagées contre la Ligue. En Mars 1889, le tribunal correctionnel de la Seine ordonne la dissolution de la Ligue au motif qu'elle n'a jamais eu d'autorisation en bonne et due forme. Ce coup dur pour la Ligue marque la disparition des derniers vestiges des sections de provinces (excepté Marseille) déjà disloquées en 1888. Mais à Paris, autour du journal Le Drapeau, un mouvement actif se maintien et se signale par des manifestations antiallemandes. De plus, les élections de 1889 permettent l'élection de 42 députés boulangistes, dont Déroulède, élu d'Angoulême, qui se sert de cette tribune pour sa propagande. Les années du Boulangisme sont donc, pour la Ligue des patriotes, celles d'une profonde mutation : elle apparaît affaiblie mais vivante. Sa principale difficulté étant de mobiliser la population dans un climat de redressement économique avec une reprise de la production industrielle et des salaires qui augmentent. Son audience est donc réduite et l'attention de l'opinion occupée par la préparation de l'exposition universelle de 1889. En 1894, les militants de l'ancienne Ligue se voient interdire de constituer une " Ligue patriotique des intérêts français". Et ce, malgré l'avis du préfet de police qui, en juillet, était prêt à délivrer l'autorisation administrative à condition que les mots " retour à la France des provinces annexées" disparaissent. Fin novembre 1896, on décide de reconstituer la vielle Ligue des patriotes. Le titre de président, réservé à Déroulède, reste vacant. La Ligue aura donc réussi à surmonter les difficultés nées de son interdiction et à se reconstituer avant que n'éclate l'affaire Dreyfus. Mais l'on peut dire que la ligue renaît avec l'affaire Dreyfus, car elle redynamise ses anciens partisans. En 1898, le comité directeur de la ligue se reforme et décide de laisser la place de président vacante dans l'espoir que Déroulède revienne. Ce sera chose faite l'année suivante. Le fait qu'en 1898, au moment où elle se reconstitue, la Ligue déclare "imprescriptible la revendication de l'Alsace et de la Lorraine" ne change en rien la nature de son effort essentiel, qui reste "l'abolition du régime parlementaire et la réorganisation de la république basée sur la séparation des pouvoirs et sur la restitution au peuple de toute la souveraineté nationale". La Ligue, structurée, avec des cadres expérimentés, devient le fer de lance de l'agitation des rues antidreyfusardes. La ligue compte à présent entre 30.000 et 60.000 membres dans la capitale. Son objectif est de réaliser un coup d'état qui portera au pouvoir une armée que l'affaire Dreyfus traumatise et qui se plaint de la timidité des autorités de la République à imposer le silence à ses détracteurs. Après les municipales de 1900, et pour bien souligner qu'elle ne craint plus du tout la concurrence dans Paris, La Ligue des patriotes organise, le 23 mai et la 3 octobre 1901, des manifestations de masse qui sont de véritables démonstrations de force. Les succès des nationalistes aux municipales de 1900 et aux législatives de 1902, ne peut être attribuer qu'à la Ligue des patriotes. La part de la Ligue de la patrie française n'a pas été négligeable. Dans la semaine qui suit la mort de Félix Faure, le 16 février, l'agitation nationaliste culmine. Déroulède est persuadé que l'occasion tant attendue depuis les premiers jours du boulangisme se présente enfin. Le 23 Février 1899 lors des obsèques du président Félix Faure, Déroulède tente d'entraîner le cheval du général Roget vers l' Élysée. Cette tentative de coup d'état échoue et Déroulède est arrêté sur les ordres de ce général. En Mai 1899, il est traduit devant la cour d'assise de la Seine. Son procès constitue une immense propagande pour la Ligue qui voit ses adhésions se multiplier. Le tribunal acquitte Déroulède mais est néanmoins rattrapé par la justice et en janvier 1900, il est incarcéré. Déféré au Sénat, il est condamné à 10 ans de bannissement mais, depuis son lieu d’exil, continue à diriger la Ligue qui remporte encore quelques victoires : en 1900, 18 membres de la Ligue sont élus conseillers municipaux et en 1902, les législatives à Paris se soldent par un succès nationaliste. Après cette période de vitalité, la Ligue est à nouveau affaiblie par le succès du bloc des gauches, l'éloignement de Déroulède et la consolidation de la République parlementaire. De plus, la collaboration qui s'était établie entre la Ligue des patriotes et la Ligue de la patrie française en 1899 se détériore très vite. Incontestablement, la Patrie Française vient remplir un vide certain créé par les deux échecs consécutifs de Déroulède, son procès et son exil. Bénéficiant de l’amnistie de 1905, ce dernier rentre en France et relance vainement la Ligue. Ne rencontrant plus le même succès que par le passé, la Ligue des patriotes est alors progressivement absorbée par les divers courants de la droite traditionnelle. Déroulède meurt en 1914 et Barrès le remplace à la tête d'une organisation en somnolence. SIRINELLI (J.-F.) : Histoire des droites en France. Cultures, Paris, Gallimard, 1992. SIRINELLI (J.-F.) : Histoire des droites en France. Sensibilité, Paris, Gallimard, 1992. SIRINELLI (J.-F.) : Histoire des droites en France. Politique, Paris, Gallimard, 1992. STERNHELL (Z.) : La droite révolutionnaire (1885-1914). Les origines du fascisme français, Paris, Gallimard, 1997. STERNHELL (Z.) : Ni droite ni gauche. L'idéologie du fascisme en France, Paris, Gallimard, 1987. LIGUE FRANÇAISE ANTIMAÇONNIQUE : Organisation de lutte contre les sociétés secrètes créée au début du siècle par Copin-Albancelli. La Revue antimaçonnique, créée en octobre 1910, est l’organe de l’association. Le commandant Cuignet en était le premier directeur. La Première Guerre mondiale met fin à l’activité du groupe. LIGUE FRANÇAISE CONTRE L’IMPÉRIA-LISME ET L’OPPRESSION : Organisation communiste créée dans l’entre-deux-guerres et dépendant de la Ligue internationale contre l’impérialisme et pour l’indépendance nationale des peuples opprimés dont elle était la section française. Le secrétariat international de la Ligue se trouvait à Paris où se publiaient : Le Journal des peuples opprimés, son organe officiel dirigé dans les années 1930 par Léo Wanner, Le Cri des nègres, animé par Alpha, La Lutte, journal indochinois, et Africa, feuille bimensuelle de défense des peuples africains. LIGUE INTERNATIONALE ANTICOM-MUNISTE : Il existait en 1933-1935, une Ligue internationale anticommuniste dont le fondateur était François de Boisjolin. LIGUE NATIONALE ANTIMAÇON-NIQUE : créée en 1934 par Armand de Puységur et Hector de Béarn, la Ligue nationale antimaçonniqueest la conséquence directe de l’affaire Stavisky mettant directement et publiquement le Grand Orient de France sur la Sellette. Elle publiait un bulletin et organisait des réunions à Paris et en province avec le concour de Philippe Henriot. Armand de Puységur se brouille alors avec son principal compagnon, et l’activité de la Ligue est très réduite à partir de 1935. LIGUE NATIONALE DU FRANC-OR : Groupement constitué, à l’ombre de l’Action française, pour combattre l’inflation (1924). Georges Valois en était le président et Pierre Héricourt, le secrétaire général. LIGUES DE L’ENTRE DEUX GUERRES : LILLAZ (Henri-Auguste-Joseph), 1881-1949 : Avocat, industriel et homme politique. Né à Sainte-Colombe (Rhône) le 6 janvier 1881, Henri Lillaz est avocat et, dès 1904, devient le collaborateur de barthou au barreau de Paris. Chef de cabinet du sous-secrétaire d’Etat à l’Intendance durant la Premère Guerre mondiale, il fonde en 1917 le journal Oui, qui doit devenir L’Avenir de Paris. Sous le patronage de Louis Barthou, il se fait élire député d’Oloron en 1928 et s’inscrit au groupe de la gauche radicale. Nommé sous-secréaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts du 2 mars au 2 décembre 1930 dans le second cabinet Tardieu, il est chargé de l’Enseignement technique auprès de Pierre Marraud. Réélu aux législatives en 1932, il est battu en 1936 et se retire de la vie politique pour se consacrer à ses nombreuses affaires. Il décèdera à Paris le 10 septembre 1949. LIMOUZAIN-LAPLANCHE (Pierre-Emard), 1845-1928 : Pharmacien et homme politique. Né à Mansle (Charente) le 19 août 1845, conseiller général de la Charente, Limouzain-Laplanche est élu député en 1898 et s’inscrit à la gauche démcratique. Battu en 1902, il est élu sénateur en 1903, réélu en 1912 et 1921. Il décède à Mansle le 24 mai 1928. LINTILHAC (Eugène-François-Léon), 1854-1920 : Professeur et homme politique. Né à Aurillac le 5 janvier 1854, Professeur à Versailles, puis à Paris, Lintilhac est docteur ès lettres et maître de conférences à la faculté des lettres de Paris. Liencié en droit, chef de cabinet de Georges Leygues au ministère de l’Instruction publique en 1898, il devient président du conseil général du Cantal en 1905. Candidat malheureuxaux élections de 1890, mais élu au sénateur du Cantal en 1903, il s’inscrit au groupe de la gauche démocratique et défend les lois laïques. Auteur de nombreux ouvrages et articles historico-littéraires, il conserve son siège jusqu’à sa mort à Neuilly (Seine) le 16 juillet 1920. LINYER (Louis-Marie-Gustave), 1878-1966 : Avocat et homme politique. Né à Nantes le 1er décembre 1878, maire de Loroux-Bottereau en 1912, il devient, après la Première Guerre mondiale, bâtonnier du barreau de Nantes. En 1919, il est élu conseiller général du canton, puis devient vice-président du Conseil général de la Loire-Inférieure. Elu sénateur en 1927 sous l’étiquette de l’union nationale, il préside au Luxembourg le groupe d’action nationale, républicaine et sociale après avoir appartenu à la gauche républicaine. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain choisissant la voie de la collaboration. Après la Libération, il se retire de la vie politique et décèdera à Nantes le 1er avril 1966. LIPCHITZ (Jacques), 1891-1973 : LIPPMANN (Gabriel-Jonas), 1845-1921 : Physicien. Issu d'une famille française, Gabriel Lippmann naît le 16 août 1845 à Hollerich au Luxembourg. Il fait ses études à Paris, puis entre l'École normale supérieure en 1868. Élève brillant mais indiscipliné, il échoue au concours d'agrégation. Il part alors en Allemagne pour une mission scientifique officielle et travaille avec Kühne et Kirchhoff à Heidelberg et avec Helmholtz à Berlin. Lippmann rentre à Paris au début de 1875, travaillant tout d'abord chez lui puis à la Sorbonne, il soutient sa thèse pour le doctorat ès sciences intitulée Relations entre les phénomènes électriques et capillaires. Il rejoint alors le Laboratoire des recherches physiques de Jules Jamin, rattaché à l'École pratique des hautes études, jusqu'à sa nomination comme maître de conférence à la Faculté des sciences de Paris en 1878. En 1883, il est nommé professeur titulaire de la chaire de calcul des probabilités et de physique mathématique à la Faculté des sciences de Paris, succédant à Charles Briot, puis en 1886 professeur de physique générale et directeur du Laboratoire des recherches physiques, succédant à Jules Jamin. La même année, il est élu à l’Académie des sciences, académie qu'il présida en 1912. Il est président d'honneur de la Société française de photographie de 1897 à 1899, succédant à Étienne-Jules Marey, et participe à la création de l'Institut d'optique théorique et appliquée. Lippmann a travaillé dans de nombreux domaines comme en électricité, thermodynamique, optique et photochimie. À Heidelberg, il a étudié le rapport entre les phénomènes électriques et capillaires. Il est l'origine de l'invention de l’électromètre capillaire, utilisé dans les premiers électrocardiographes et du coelostat, instrument compensant la rotation de la Terre et permettant de photographier une région du ciel rendue apparemment fixe. Lauréat du prix Nobel de physique en 1908 pour sa méthode de reproduction des couleurs en photographie, basée sur le phénomène d'interférence, il décède le 13 juillet 1921. LISBONNE (Joseph-Emile), 1876-1947 : Magistrat et homme politique. Né à Nyons (Drôme) le 20 juin 1876, Emile Lisbonne, issu d’une famille israélite, devient magistrat avant de s’intéresser à la politique. Elu sénateur de la Drôme en 1924, il s’inscrit au groupe de la gauche démocratique et radical-socialiste et se spécialise dans les affaires juridiques. Membre supérieur ou titulaire de la Haute Cour de Justice de 1924 à 1927, il est réélu sénateur en 1929. Il se retrouve nommé par hasard ministre de la Santé publique du 26 octobre au 25 novembre 1933 dans le permier ministère Sarraut. L’existence brève du cabinet ne lui permet pas de marquer son emprunte et ne fait qu’expédier les affaires courantes. Battu aux élections de 1938, il se retire de la vie poltique et décèdera à Paris le 21 décembre 1947. LISSAGARAY (Prosper-Olivier), 1839-1901 : Journaliste. Né à Auche en 1839, après un long voyage en Amérique, Lissagaray fonde la Revue des cours littéraires et milite dans l’opposition à l’Empire. Ayant pris une part active à la Commune en 1871, il s’enfuit à Londres où il y vit jusqu’à l’amnistie de 1880. Rentré en France, il reprend le combat socialiste et lance, en 1882, La Bataille où sa plume acérée s’exerce sans ménagement contre la bourgeoisie et ses politiciens. Il reste l’auteur de nombreux ouvrages dont : Les Huit journées de mai (1871) ; Histoire de la Commune de Paris (1876) qui est restée célèbre. Il décède à Paris en 1901. LOCARNO (Accords de) : La signature des accords de Locarno le 16 octobre 1925, s'effectue à l'issue de la Conférence réunie du 5 au 16 octobre 1925. Elle a pour but de réviser le Traité de Versailles de 1919. Sont présents les ministres des affaires étrangères, Gustav Stresemann (Allemagne), Aristide Briand (France), Austin Chamberlain (Angleterre), Emile Vandervelde (Belgique), Benito Mussolini (Italie), Alexander Skrzynski (Pologne) et Edvard Beneš (Tchécoslovaquie). Les accords comprennent un « Acte final » et deux groupes d’accords ; Le Premier, un traité entre l’Allemagne, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, dit Pacte rhénan. Le Second, des conventions d’arbitrage germano-belge et germano-française, germano-polonaise et germano-tchèque. Le Pacte rhénan formule un certain nombre d’obligations : 1° Reconnaissance par l’Allemagne de la frontière du Rhin telle qu’elle est fixée par le traité de Versailles ; 2° La garantie donnée par les signataires individuellement et collectivement de maintenir le statu quo territorial rhénan ; l’inviolabilité des frontières entre l’Allemagne, la France et la Belgique ; la zone démilitarisée prévue par les articles 42 et 43 du traité de Versailles. L’intangibilité de la frontière rhénane et les stipulations du Pacte sont garanties par l’engagement de l’Allemagne, mais également par une double déclaration émanant de la Grande-Bretagne et de l’Italie ; 3° L’Allemagne, la France et la Belgique s’engagent à ne « livrer de part et d’autre à aucune attaque ou invasion et à ne recourir en aucun cas à la guerre ». Ce principe de « défense de guerre » n’admet d’exception que dans le cas de légitime défense, c’est à dire quand il s’agit par la force de s’opposer à une violation des engagements précédents ; ou, quand l’action est engagé contre un Etat agresseur, soit en vertu d’une décision de la Société des Nations, soit en conformité avec articles 15 et 16 du pacte de la Société des Nations ; 4° Tous les conflits au sujet desquels les parties se contestent réciproquement un « droit » seront soumis à des juges ; tous les autres différends, à une commission de conciliation avec faculté de recours devant le Conseil de la Société des Nations. La solution guerrière des conflits, prohibée, se trouve ainsi remplacée par un système de règment pacifique fondé sur l’arbitrage. Les accords de Locarno sont entrés en vigueur le 14 septembre 1926. LOCKROY (Edouard-Etienne-Antoine Simon, dit), 1838-1913 : Journaliste et homme politique. Né à Paris le 18 juillet 1838, Simon reprend le nom de scène de son père Lockroy. Adversaire du Second Empire, il est, pendant la siège de Paris, chef du 226ème bataillon de la garde nationale, puis s’agage aux côtés des communards et tente ensuite une conciliation antre la capital et Versailles. Il se fait élire conseiller municipal de Paris en juillet 1871 et devient l’année suivante rédacteur en chaf du Peuple souverain. Certains de ces articles ayant provoqué son arrestation, il se trouve en prison quand il est élu député des Bouches-du-Rhône en 1873. Il siège d’abord à l’extrême gauche, puis se rapproche peu à peu des opportunistes et son influence grandit dans toute la gauche. Il vote naturellement l’amendement Wallon qui instaure la République. Aux élections de 1876, il est élu à la fois à Paris et à Aix et opte finalement pour cette dernière. Par la suite, c’est la Seine qu’il représente au Palais Bourbon, de 1881 à 1910. Du 7 janvier 1886 au 29 mai 1887, il est nommé ministre de Commerce et de l’Industrie dans le troisième cabinet Freycinet. Il commence l’organisation de l’exposition universelle de 1889, et dépose un projet de loi sur l’arbitrage entre employeurs et ouvriers en cas de grève. Il travaille également sur les questions d’accident du travail. Nommé ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts du 3 avril 1888 au 21 février 1889 dans le ministère Floquet, il fait preuve, tant à la Chambre qu’au gouvernement d’une hostilité marquée à l’égard des Frères de la Doctrine chrétienne et, en général, des catholiques, suivant en cela, les tendance sde la franc-maçonnerie à laquelle il était affilié. Vice-présdent de la Chambre en 1893, il suit de près les questions maitimes. Nomme ministre de la Marine 1er novembre 1895 au 28 avril 1896 dans le ministère Bourgeois,il a denomreux projets pour développer la flotte qu’il dévoile dans son livre la Marine de guerre. La durée de vie du ministère ne lui permet pas d mener à ien ses projets. Il réorganise cependant l’Ecole navale et crée l’Ecole supérieure de guerre de la marine. Il retrouve ce portefeuille du 28 juin 1898 au 21 juin 1899 dans le deuxième cabinet Brisson et les quatrième et cinquième ministères Dupuy. Il lance un programme de construction de bâtiments de guerre et réorganise les arsenaux. Au moment de la démission du général Chanoine, consécutive à l’affaire Dreyfus, il assure l’intérim de la Guerre jusqu’à la constitution du quatrième cabinet Dupuy. Ami intime de Victor Hugo, il épouse la veuve de Charles Hugo en 1877 et le père adoptif des petits–enfants du poète. Il décède à Paris le 22 novembre 1913. LOGEROT (François-Auguste), 1825-1913 : Général et homme politique. Né à Noyers-sur-Cher (Loir-et-Cher) le 1er février 1825, le général Logerot est un ancien élève de Saint-Cyr. Nommé ministre de la Guerre du 12 décembre 1887 au 2 avril 1888 dans le premier cabinet Tirard, il fait passer le général Boulanger devant un conseil d’enquête et le fait mettre à la retraite. Il meurt à Bourges en 1913. LOGEROTTE (Jules-Benoît), 1823-1884 : Avocat et homme politique. Né à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) le 19 février 1823, Jules Logerotte est avocat républicain opportuniste. Nommé sous-sexrétaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts du 10 aôut 1882 au 20 février 1883 dans les ministères Duclerc et Fallières pour seconder Jules Davux. Il décède à Louhans (Saône-et-Loire) le 9 avril 1884. LOIZILLON (Julien-Léon), 1829-1899 : Général et homme politique. Né à Paris le 15 janvier 1829, le général Loizillon, officier de cavalerie, devient commandant en chef du premier corps d’armée lorsqu’il entre au gouvernement. Nommé ministre de la Guerre à partir du 11 janvier dans le deuxième cabinet Ribot, Il est devenu célèbre à la suite de son duel avec M de Aldamo. Il conserve son portefeuille dans le cabinet Dupuy jusqu’au 2 décembre 1893 où il se contente de régler les affaires courantes sans prendre de grandes décisions. Il décède à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) le 3 mai 1899. LONDRES (Albert), 1884-1932 : Journaliste et écrivain. Issu d’un milieu modeste, Albert Londres est né le 1er novembre 1884 à Vichy. En 1903, il se rend à Paris et fréquente les milieux littéraires mais, après la publication de quelques textes poétiques (dont La Marche aux Étoiles), celui-ci abandonne vite ses ambitions lyriques et devient en 1904 correspondant à Paris du journal lyonnais Le Salut Public, puis, en 1906, au Matin, pour lequel il rédige des chroniques politiques. La Première Guerre mondiale constitue pour Albert Londres une aubaine inestimable, un véritable coup de pouce du destin et devient ainsi le premier correspondant de guerre français du Matin Après quelques mois passés entre le front, il franchit une nouvelle étape en s'embarquant pour les Dardanelles, en 1915 et c'est pour le Petit Journal qu'il travaille désormais. En septembre 1919, il couvre pour le magazine Excelsior le coup de force de Gabriele d'Annunzio sur Fiume. Quittant l'Europe pour le Moyen-Orient, Albert Londres se rend ensuite en Syrie et au Liban, où le mandat français se met en place, non sans mal ni combats. La Russie, qui a basculé dans la révolution depuis 1917 lui offre d'autres espaces, à la mesure de ses ambitions. En 1920, le journaliste réussit à entrer en Union soviétique, décrit le régime bolchevik naissant, peint les portaits de Lénine et de Trotski et raconte les souffrances du peuple russe. Après la Russie, Londres parcourt l'Europe orientale, puis il part pour l'Asie en 1922. L'année 1922-23 est également celle d'un reportage qui fera grand bruit : Albert Londres fait découvrir aux lecteurs du Petit Parisien les rudes conditions de vie des bagnards de Cayenne. A partir de 1923 et sous la direction de son ami Henri Béraud, les articles de Londres commencent à être publiés en livres, sous forme de recueils. Le journaliste sort alors du cadre strict de la presse et de la relation de l'instant présent. Ses textes rassemblés constituent dès lors de véritables études sur son époque. En 1924, dans la foulée de son reportage sur Cayenne, Albert Londres se rend en Algérie, où il visite le bagne militaire de Biribi. Entre deux reportages sur le Tour de France, ce voyageur insatiable ne cesse de parcourir le monde, au détriment de sa vie privée. En 1928-29, Albert Londres est en Afrique Noire. Il y visite notamment le chantier de la voie ferrée qui doit relier Brazzaville à Pointe-Noire. Ses reportages pour le Petit Parisien sont rassemblés dans Terre d'Ebène, un livre-réquisitoire paru en 1929, qui obtient un grand succès, mais qui attire à son auteur les foudres des autorités coloniales. Des campagnes de calomnie sont lancées à son encontre, mais rien ne le perturbe dans sa quête du témoignage. En 1929, il enquête sur la communauté juive en Europe de l'Est. Il découvre alors les vexations quotidiennes d'un peuple qui souffre. Profitant de son nouveau voyage au Moyen-Orient, il poursuit sa route jusqu'en Arabie, où il essuie plusieurs échecs : l'accès à la Mecque lui est refusé et son interview du roi Ibn Séoud se solde par une fin de non recevoir. Faute de mieux, il part sur la mer Rouge à la rencontre des pêcheurs de perles.. Le dernier grand reportage d'Albert Londres est publié dans Le Petit Parisien en 1931. Il concerne les Balkans, et plus précisément la lutte des Comitadjis macédoniens contre le dépeçage de la Macédoine entre la Bulgarie, la Yougoslavie et la Grèce. L'année suivante, le journaliste doit réaliser une nouvelle enquête sur la Chine alors en guerre. Mais, lorsqu'il s'embarque sur le "Georges Philippar" pour revenir en France, le 16 mai 1932, le bateau est détruit par un incendie. Le journaliste fait partie de la quarantaine de personnes tuées dans le sinistre. LONDRES (Conférence de) : LONG (Maurice-Joseph), 1866-1923 : Avocat et homme politique. Né à Crest (Drôme) le 15 mars 1866, Maurice Long est inscrit à la Cour d’appel de Paris et devient substitut du procureur de la République à Digne, Montpellier, puis Lyon et de nouveau s’inscrit au barreau de Paris. Chroniqueur politique et littéraire, affilié à la franc-maçonnerie, il s’intéresse de près à la politique. D’abord conseiller général de la Drôme en 1892, il est élu ensuite député radical socialiste de 1910 à sa mort. Il s’engage volontairement comme officier d’infanterie lors de la Première Guerre mondiale et, blessé, il retrouve alors son banc à la Chambre s’intéressant de près aux questions de ravitaillement. Nommé ministre du Ravitaillement général du 12 septembre au 15 novembre 1917 dans le premier cabinet Painlevé, il s’occupe de rétablir l’équilibre monétaire et se penche sur l’évolution de l’assistance médicale. Nommé gouverneur général d’Indochine en décembre 1919 où il crée le Conseil colonial de Cochinchine et la Chambre consultative d’Annam. Il meurt à Colombo (Ceylan) le 15 janvier 1923. LONGUET (Ignace-Théophile), 1866-1959 : Agriculteur et homme politique. Né à Torxé (Charente-Inférieure) le 1er janvier 1866, ce franc-maçon devient maire de Torxé, puis conseiller général. Elu député radical-socialiste en 1924, il ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940 et décèdera à le 16 novembre 1959. LONGUET (Jean), 1876-1938 : Journaliste et avocat. Né à Londres le 10 mai 1876, petit-fils de Karl Marx (fils de Charles Longuet et Jenny Marx), Jean Longuet participe aux actions socialistes dès ses études au lycée à Caen, puis à la faculté à Paris. Il rejoint le parti socialiste français de Jean Jaurès, puis la SFIO après l'unification socialiste. En 1904, il est rédacteur à L'Humanité et devient responsable des rubriques de politique internationale du journal. Après la création de la SFI en 1905, qui est due en grande partie au résultat de ses efforts, Longuet est élu membre de la Commission administrative du parti. Candidat malheureux à quelques élections législatives dans l’Aisne, c’est finalement dans la Seine qu’il est élu député en 1914. Il accompagne Jaurès à Bruxelles pour la réunion du Bureau socialiste international, et assiste le 31 à son assassinat. Il se rallie alors avec la quasi-totalité du parti à la défense nationale, vote les crédit de guerre, tout en refusant tout nationalisme et en prenant la tête de la minorité apparue dans la Haute-Vienne en 1915, qui s’organise en 1916 en Comité pour la défense du socialisme international. La même année, il fonde le quotidien Le Populaire, qui remplace l'ancien quotidien socialiste L'Humanité (récupéré par le nouveau Parti communiste français). Sans poste officiel dans la nouvelle direction, il jouit d’une autorité morale et politique, et écrit La politique internationale du marxisme (Karl Marx et la France). Battu aux élections législatives de 1919, il assiste avec tristesse à l’élclatement de la SFIO au congrès de Tours. De nouveau élu en 1932, il est battu en 1936 et se consacre à sa carrière d'élu local (maire de Châtenay-Malabry de 1925 à 1938) et surtout à la SFIO. Il prend activement la défense des réfugiés politiques fuyant les régimes fascistes, dénonce les exactions commises aux colonies, demande de l'aide pour la République espagnole pendant la guerre civile. Victime d'un accident d'automobile pendant ses vacances estivales à Aix-les-Bains, il meurt des suites de ses blessures le 11 septembre 1938. CANDAR (G.) : Jean Longuet, un internationaliste à l'épreuve de l'histoire, Presses universitaires de Rennes, 2007. LORGERÉ (André), 1891-1973 : Homme politique. Né à Guingamp (Côtes-du-Nord) le 26 janvier 1891, André Lorgeré est un ancien président du Paris-Université-Club. Elu député radical socialiste, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale, chargé de l’Education physique du 30 janvier au 8 février 1934 dans le deuxième cabinet Daladier. Il décèdera à Guingamp le 20 janvier 1973. LORGERIL (Charles-Louis de), 1849-1897 : Agriculteur et homme politique. Né à le 1849, issu d’une vieille famille royaliste, de Lorgeril est député des Côtes-du-Nord à la Chambre de 1889 à 1893. LORIN (Louis-Marie-Joseph-Henri), 1866-1932 : Professeur et homme politique. Né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 2 juillet l1866, professeur d’histoire te de géographie à Pau, puis à l’Ecole normale supérieure, docteur ès lettres, Lori est nommé profeseur à Tunis puis à la Faculté de lettres de Bordeaux. Candidat malheureux aux élections législatives de 1914 dans la Gironde, il participe à la préparation des traités de Paris metant fin à la Première Guerre mondiale. Elu député de la Gironde en 1919 sur la liste dunion républicaine, il est battu en 1924, mais réélu en 1928 comme candidat de l’alliance démocratique. Il arrivait en seconde place aux élections législatives de 1932, lorsqu’il est foudroyé par une hémorragie cérébrale le soir même du premier tour et décède ainsi à Bordeaux le 1er mai 1932. Correspondant de l’Institurt, il a publié plusieurs ouvrages historico-géographiques en particulier sur les colonies et, en 1915, La Paix que nous voudrons. LORIOT (Charles-Joseph), 1850-1930 : Agriculteur et homme politique. Né à Pont-Audemer (Eure) le 27 mars 1850, quelque temps magistrat, Loriot démissionne par protestation contre la politique antireligieuse. Elu député opportuniste de l’Eure en 1889, il est réélu en 1893. Battu en 1902, il ne se représente pas en 1906, échoue aux élections de 1910, mais est élu au cours d’une élection partielle en 1911.. Réélu en 1914 et battu de nouveau en 1919, il ne se représente plus, tout en participant à la vie politique locale en tant qie maire de à Saint-Germain-Village (Eure) et conseiller général de l’Eure. Il décède à Saint-Germain-Village le 31 aout 1930. LORRAIN (Paul-Aleandre-Martin-Duval, dit Jean), 1855-1906 : Ecrivain. Né à Fécamp le 9 août 1855, Paul Duval commence des études de droit à Paris en 1876 mais les abandonne en 1878. Il collabore au Chat noir, au Décadent, au Courrier français, à l’Echo de Paris, au Journal, etc, et donné, sous le pseudonyme de Raitif de la Bretonne, des notes curieuses. Outre des recueils de vers : Le Sang des dieux (1882) ; La forêt bleue (1883) ; Modernités (1885) ; Les griseries (1887) ; L'ombre ardente (1897), on lui doit un grand nombre de romans : Les Lépillier (1885 et 1908) ; Très russe (1886) ; Un démoniaque (1895) ; Monsieur de Bougrelon (1897) ; La dame turque (1898) ; Monsieur de Phocas (1901) ; Le vice errant (1901) ; La maison Philibert (1904) ; Monsieur Monpalou (1906) ; Ellen (1906) ; Le tétreau (1906) ; L'Aryenne (1907) ; Maison pour dames (1908), des nouvelles et contes : Sonyeuse (1891) ; Buveurs d'âmes (1893) ; La princesse sous verre (1896) ; Âmes d'automne (1897) ; Lorelei (1897) ; Contes pour lire à la chandelle (1897) ; Ma petite ville (1898) ; Princesses d'Italie (1898) ; Histoires de masques (1900) ; Princesses d'ivoire et d'ivresse (190) ; Vingt femmes (1903) ; Quelques hommes (1903) ; La Mandragore (1903) ; Fards et poisons (1904) ; Propos d'âmes simples (1904) ; L'école des vieilles femmes (1905) ; Le crime des riches (1906) ; Narkiss (1909) ; Les Pelléastres (1910), des pièces de théâtre : Viviane (1885) ; Très russe (1893) ; Yanthis (1894) ; Prométhée (1900) ; Neigilde (1902) ; Clair de lune (1903) ; Deux heures du matin, quartier Marbeuf (1904) ; Hôtel de l'Ouest, chambre 22 (1905) t enfin, il a donné des chroniques et récits de voyages : Dans l'oratoire (1888) ; La petite classe (1895) ; Sensations et souvenirs (1895) ; Une femme par jour (1896) ; Poussières de Paris (1896-1902) ; Madame Baringhel (1899) ; Heures d'Afrique (1899) ; Heures de Corse (1905) ; La ville empoisonnée (1930) ; Fmmes de 1900 (1932). Lorrain se crée un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Il affiche avec tapage son homosexualité et se veut esthète et dandy en même temps qu'explorateur tapageux du vice et de la vulgarité. Sa santé se dégrade sous l'effet de l'abus des drogues et Il meurt à Paris le 30 juin 1906. D’ANTHONAY (T.) : Jean Lorrain : miroir de la Belle Époque, Paris, Fayard, 2005. GAUBERT (E.) : Jean Lorrain, Paris, E. Sansot & cie, 1905. JULLIAN (P.) : Jean Lorrain ou Le satiricon 1900, Paris, Fayard, 1974. KYRIA (P.) : Jean Lorrain, Paris, Seghers, 1973. SANTOS (J.) : L'art du récit court chez Jean Lorrain, Paris, Nizet, 1995. LOTI (Louis-Marin-Julien Viaud, dit Pierre), 1850-1933 : Ecrivain. Né à Rochefort-sur-Mer, le 14 janvier 1850 dans une famille de vieux protestants, Pierre Loti entre en 1867 à l'École navale de Brest. En 1870, il prend la mer comme aspirant de première classe et participe sur une corvette de la marine à la guerre contre l'Allemagne, découvre Tahiti, au Japon, en Turquie, au Sénégal, au Tonkin. C’es lors de ces escale qu’il reçoit de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d'une fleur tropicale) et tenu à une certaine réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il adoptera ce pseudonyme à partir de 1876. Mis à la retraite d’office,, comme lieutenant de vaisseau (1898), il se pourvoit devant le Conseil d’Etat, est promu capitaine de frégate (1899), sert dans l’escadre envoyée en extrême Orient à la suite des troubles en Chine (1900). Il est promu capitaine de vaisseau en 1906, quitte le service en 1910 pour le reprendre pendant la Première Guerre mondiale. Il entre à l’Académie française en 1901.Ses principaux ouvrages sont : Aziyadé (1879), Rarahu (1880), Le Roman d'un spahi (1881), réimprimé sous le titre de Le Mariage de Loti (1882), Trois journées de guerre en Annam (1883), Mon frère Yves (1883), Les Trois Dames de la Kasbah (1884), Pêcheur d'Islande (1886) ; Madame Chrysanthème (1887) ; Propos d'exil (1887) ; Japoneries d'automne (1889) ; Au Maroc et Le Roman d'un enfant (1890) ; Le Livre de la pitié et de la mort. (1891) ; Fantôme d’Orient (1892) ; L'Exilée et Le Matelot (1893) ; Le Désert. Jérusalem et La Galilée (1894) ; Ramuntcho (1897) ; Judith Renaudin (1898) ; Reflets de la sombre route (1899) ; Les Derniers Jours de Pékin (1902) ; L'Inde sans les Anglais (1903) ; Vers Ispahan (1904) ; La Troisième Jeunesse de Madame Prune (1905) ; Les Désenchantées (1906) ; La Mort de Philæ (1909) ; Le Château de la Belle au Bois dormant (1910) ; Un pèlerin d'Angkor (1912) ; La Turquie agonisante (1913) ; La Hyène enragée (1916) ; Quelques aspects du vertige mondial (1917) ; L'Horreur allemande et Les Massacres d'Arménie (1918) ; Prime jeunesse (1919) ; La Mort de notre chère France en Orient (1920) ; Suprêmes visions d'Orient (1921) ; Un jeune officier pauvre (1923) ; Lettres à Juliette Adam (1924) ; Journal intime (1878-1881) (1925) ; Journal intime (1882-1885) (1929) et Correspondance inédite (1865-1904) (1929). Loti n’est pas un styliste, qui polit se sphrases, c’est un impressionniste, paysagiste admirable dans les ensembles, qui ne raffine pas sur le détail précis. Il évoque, plus qu’il ne décrit. Dans ses visions, il même toujours quelque chose de lui-même, son inquiétude devant la mort, son incurable désenchantement, son épicurisme triste qui cherche dans la littérature sa principale consolation. Il décède à Hendaye le 10 juin 1923. LORTHIOIS (Pierre-Georges-Marie-Joseph), 1873-1902 : Filateur et homme politique. Né à Tourcoing (Nord) le 4 septembre 1873, président-fondateur dela section de Lille de la Patrie française, Lorthiois est candidat aux élections législatives du Nord en 1902. Brutalisé par ses adversaires politiques lors de la campagne, puis atteint de la fièvre typhoïde, suivie de complications cardiaques, il meurt à Lille le 11 mai 1902, jour même où il vient d’être élu. LOUART (Jacques-Philippe), 1874-1952 : Mineur et homme politique. Issu d’une famille d’ouvriers, Louart est né à Angres (Pas-de-Calais) le 14 décembre 1874. Minier, il devient syndicaliste socialiste et participe aux grèves de Liévin en 1889, 1891, 1893 et 1898, qui le font congédier par ses différents employeurs successifs. Nommé administrateur du syndicat des mineurs en 1910 lors de l’unité syndicale minière à laquelle il avait largement contribué. Maire de Sallaumines (Pas-de-Calais) en 1925, il est élu député socialiste en 1928 et en 1932. Démissionnaire de ses fonctions de maire en 1935, il ne se représente pas aux élections législatives de 1936 et décèdera à Menton (Alpes-Maritimes) le 9 mars 1952. LOUBET (Emile), 1838-1929 : Avocat et homme politique. Né à Marsanne (Drôme) le 31 décembre 1838, Émile Loubet est issu d’une famille de paysans. Il fait son droit à Paris et obtient son doctorat. Voulant plaider, il rentre dans sa Provence natale et s’inscrit au barreau de Montélimar, en 1865. L’avocat s’illustre en défendant des opposants au Second Empire. Ses convictions républicaines le poussent alors à entrer en politique. En 1870, Émile Loubet est élu maire de Montélimar, une fonction qu’il conservera trente années durant. Quelques semaines auparavant, le 18 juin, le canton de Marsanne l’avait désigné pour siéger au Conseil général. Elu en 1876 député républicain modéré de la Drôme, il est réélu en 1881. L’année précédente, c’est à la présidence du Conseil général qu’il accède. Siégeant à gauche de l’Assemblée, il fait partie de ces 363 élus qui, le 20 mai 1877, affirment dans un manifeste leur opposition au président Mac-Mahon. Bientôt cependant, la Chambre haute lui ouvre ses portes. Le 25 janvier 1885, Émile Loubet est élu sénateur et s’inscrit dans le groupe parlementaire que constitue la gauche républicaine. Il en est d’ailleurs le secrétaire à partir du mois de janvier 1887 et est nommé rapporteur général du budget, à la commission des Finances et celle des Douanes. Du 12 décembre 1877 au 2 avril 1888, Loubet est chargé du portefeuille des Travaux publics dans le premier ministère Tirard. Il est alors obligé de réduire le programme de construction de chemins de fer en raison des restrictions budgétaires. Il refuse ensuite d’occuper le même portefeuille dans le cabinet Floquet dont il désapprouve le programme révisionniste. De retour au Palais du Luxembourg, Émile Loubet est appelé quelques années plus tard à la présidence du Conseil. Une responsabilité qu’il exercerce à partir du 27 février 1892. Personnalité joviale, apprécié pour ses qualités de diplomate et son entregent, il s’impose pour succéder à Freycinet, après les échecs de Rouvier puis Bourgeois dans leurs tentatives de former un ministère. Mais le gouvernement connaît une série de crises qui va avoir raison de lui au bout de quelques mois. Avec les attentats anarchistes, la grève de Carmaux, les troubles dans les mines du Nord, l’épidémie de choléra qui frappe Le Havre, tandis que sa célébration du centenaire de la proclamation de la République conduit à de vives tensions aves les royalistes, c’est le scandale de Panama qui a raison du ministère Loubet et démissionne le 5 décembre 1892. Tout aussi éphémère est son passage au ministère de l’Intérieur dans le 1er cabinet Ribot du 6 décembre 1892 au 10 janvier 1893. Loubet doit donc de nouveau retourner sur les bancs du Sénat dont il est élu président, un poste dans lequel il est confirmé jusqu’en 1899. Cette année là, le 17 février 1899, Émile Loubet monte à la tribune et annonce à ses pairs le décès du président de la République, Félix Faure. Le jour même, les groupes républicains s’entendent pour proposer sa candidature et le surlendemain, les deux chambres, réunies en Assemblée nationale à Versailles, élisent Émile Loubet président de la République, par 483 voix contre 279 à Jules Méline. Son septennat s’achèvera le 18 février 1906. Le nouveau Président passe pour favorable à la révision du procès du capitaine Dreyfus. Ces prises de position lui valent d'être agressé d'un coup de canne au champ de courses d'Auteuil par le baron Cristiani, le 4 juin 1899. Afin de mettre un terme à toutes ces procédures discordantes et dans un soucis d’apaisement, Émile Loubet gracie Alfred Dreyfus, le 19 septembre suivant. Enfin, à quelques semaines de la fin de son mandat, Émile Loubet obtient que la Cour de cassation révise de nouveau le procès et réhabilite Dreyfus. Loubet, pour sa part, considère la fonction présidentielle comme située au-dessus des luttes politiques. Il n’intervient guère dans les affaires, même quand il n’est personnellement pas d’accord avec la politique suivie comme c’est le cas en ce qui concerne la politique anticléricale de son président du Conseil Emile Combes. Sur le plan diplomatique, le septennat d’Émile Loubet est caractérisé par une intense activité. Par ses voyages en Italie, en Angleterre, en Russie, par la réception à Paris de souverains étrangers, il contribue au resserrement des liens entre la France, la Russie et la Grande-Bretagne qui donneront naissance à l’Entente cordiale. Emile Loubet est le premier président de la République à être parvenu au terme de son mandat. Ne souhaitant pas se présenter de nouveau, il se retire alors de la vie politique. Il décède le 20 décembre 1929 à Montélimar. COMBARIEU (A.) : Sept ans à l’Elysée avec le président Emile Loubet, de l’affaire Dreyfuss à la conférence d’Algésiras. 1899-1906, Paris, Hachette, 1932. DANSETTE (A.) : Histoire des présudents de la République, de Louis-Napoléon Bonaparte à Georges Pompidou, Paris, Amiot-Dumont, 1981. LOUBET (Joseph-Auguste-Guillaume), 1868-1912 : Avoué et homme politique. Né à Figeac (Lot) le 2 septembre 1868, conseiller municipal de Figeac en 1896, Loubet est élu conseiller général en 1906. Elu sénateur radical-socialiste du Lot en 1909, il est constamment réélu par la suite. Le 10 juillet 1940, ce franc-maçon vote les pleins pouvoirs au marécha Pétain. Il décèdera à Figeac le 21 février 1942. LOUBRADOU (Paul), 1883-1961 : Ouvrier et homme politique. Né à Cahors (Lot) le 8 octobre 1883, militant communiste Paul Loubradou est élu député de la Dordogne en 1936. Lorsqu’est signé le pacte germano-soviétique, il est l’un des premiers à rompre avec le parti communiste et crée, avec d’autres démissionnaires du parti, le groupe de l’union populaire française. Il vote alors la déchéances des députés communistes et, plus tard, la confiance à Paul Reynaud, mais ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940. Il décède à Toulon (Var) le 7 mars 1961. LOUCHEUR (Louis-Albert-Joseph), 1872-1931 : Industriel et homme politique. Né à Roubaix (Nord) le 12 août 1872, Louis Loucheur est issu d'une famille protestante sans grande fortune. Après une scolarité au lycée de Lille, il intègre l'École polytechnique dont il en sort en 1890, puis entre ingénieur de la construction à la Compagnie des Chemins de fer du Nord. En 1899, il s'associe avec un camarade de Polytechnique, Alexandre Giros, dans la Société Giros et Loucheur (bientôt connue par son nom télégraphique Girolou), qui se spécialise dans les constructions en ciment armé et donnera naissance en 1908 à la Société générale d'entreprises (SGE) dont le succès méritera à Loucheur le surnom de « Tout en or ». Au début de la Première Guerre mondiale, Loucheur est officier d’artillerie. Ses activités industrielles le rapprochent des milieux politiques, qui le consultent régulièrement en matière notamment d'armement et il propose au ministre de la Guerre, Alexandre Millerand, la construction d’usines de guerre par la Société générale d’Entreprises à prix coûtant. Du 14 décembre 1916 au 11 septembre 1917, face à la crise de l'artillerie lourde, Loucheur devient sous-secrétaire d’État à l’Armement et aux Fabrications de guerre dans le sixième cabinet Briand et le cinquième ministère Ribot. Soucieux de ne pas mélanger son activité professionnelle et sa fonction politique, il commence par démissionner de nombreux conseils d’administration auxquels il appartient. Ministre de l’Armement et des Fabrications de guerre du 12 septembre 1917 au 26 novembre 1918 dans le premier cabinet Painlevé et le second ministère Clemenceau, fonction qu’il cumule avec celle de membre du comité de guerre du 16 novembre 1917 au 19 janvier 1920, il assiste aux discussions pour la nomination de Foch comme généralissime, puis devient le principal conseiller économique de Clemenceau pour la négociation du Traité de Versailles et intervient directement dans les discussions avec Lloyd George. Toujours dans le second cabinet Clemenceau, le 26 novembre 1918, il devient ministre de la Reconstitution industrielle, poste qu'il occupera jusqu'au 19 janvier 1920, tandis que le ministère de l'Armement et des Fabrications de guerre est supprimé. Elu député du Pas-de-Calais en 1919, malgré une campagne de presse qui l'accuse d'être un «profiteur de guerre», il déploie une intense activité parlementaire, s'intéressant aux chemins de fer et aux habitations à bon marché, et s'impose comme l'un des ténors de la gauche républicaine. Il est réélu en 1924 puis en 1928. Nommé ministre aux Régions libérées dans le septième cabinet Briand du16 janvier 1921 au 15 janvier 1922, il négocie, à l'été et à l'automne 1921, à Wiesbaden avec Rathenau la question des réparations allemandes. Du 29 mars au 8 juin 1924, il est nommé ministre du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes dans le troisième ministère Poincaré. Il participe à la rénovation du Conseil du Commerce et à la redéfinition des rapports de l'Etat et de la Compagnie française des pétroles. Il devient ministre des Finances dans le huitième gouvernement Briand à partir du 28 novembre 1925. La situation financière est alors dramatique. Il tente d’imposer un plan en cinq points comprenant de nouvelles mesures fiscales, la création d’une caisse d’amortissement, la conversion des anciennes rentes et l’intensification de la lutte contre la fraude fiscale. La Chambre refuse ce plan et Loucheur démissionne le 16 décembre 1925. Du 19 au 22 juillet 1926, il retrouve le ministère du Commerce et de l'Industrie dans le second gouvernement Herriot. Délégué à la conférence économique internationale à Genève en 1927, il est, du 1er juin 1928 ai 1er mars 1930, ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales dans les quatrième et cinquième gouvernements Poincaré, le onzième gouvernement Briand, le premier cabinet Tardieu et le premier ministère Chautemps. Les mouvements sociaux, et la crise du logement qui s'accentue du fait de la construction très réduite de logements dans la période d'après-guerre conduisent au vote de la «Loi Loucheur», en juillet 1928, qui prévoit la construction sur cinq ans de 200.000 logements HBM et 60 000 logements à loyer moyen. Il participe à la mise en place de la loi sur les assurances sociales, votée en avril 1928 dans un climat très polémique. Il tente enfin, mais sans succès, de faire passer une loi sur le règlement des conflits collectifs du travail. Il entre une dernière fois au gouvernement comme ministre de l’Economie nationale, du Commerce et de l’Industrie du 13 décembre 1930 au 26 janvier 1931 dans le ministère Steeg. Il meurt d'une affection cardiaque grave à Paris le 22 novembre 1931. Stephen D. Carls : Louis Loucheur, ingénieur, homme d'État, modernisateur de la France, 1872-1931 , Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2000. LOUIS (Paul), 1872-1948 : Journaliste et homme politique. Né à le 1872, ce militant d’extrême gauche rallie la IIIème Internationale avec la majorité du parti socialiste au congrès de Tours en décembre 1920 et fait partie de la nouvelle direction du parti, élue à l’issue dudit congrès. Mais Paul Louis quitte le parti communiste quelques années plus tard et participe avec Frossard, Torrès, Lussy et quelques autres, à la création de l’union socialiste-communiste dont il est l’un des dirigeants. Puis, il est le secrétaire général du parti d’unité prolétarienne (PUP) qui fusionne avec la SFIO au moment du Front populaire. Il rejoint la fraction pivertiste qui fonde le parti socialiste ouvrier (POS) et collabore à Juin 36, l’organe de ce groupement. Il est également rédacteur au Progrès de Lyon, à La France de Bordeaux, à La Justice, et il dirige quelque temps Le Bulletin communiste et l’Unité prolétarienne.

LOURTIES (Victor-Christophe-Gabriel), 1844-1922 : Médecin et homme politique. Né à Aire-sur-Adour (Landes) le 22 juillet 1844, après des études médicales à l'Ecole spéciale militaire de Strasbourg et des fonctions de médecin-major pendant la guerre de 1870-1871, Victor Lourties commença sa carrière politique comme conseiller d'arrondissement (1877), conseiller général (1878) et maire d'Aire-sur-l'Adour (1885). Il resta pendant trente ans président du conseil général (1892-1922). Elu sénateur des Landes en 1888, il est affilié à la franc-maçonnerie. Il déploie une grande activité dans cette assemblée comme secrétaire, au sein des grandes commissions de l'armée, de la marine, des douanes et des chemins de fer, et comme animateur du mouvement mutualiste de la Prévoyance et de la Mutualité. Charles Dupuy le remarque et le nomme dans ses deux ministères successifs ministre du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes du 30 mai 1894 au 16 janvier 1895. Réélu sénateur en 1897, il s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Réélu sénateur en 1906, il devient vice-président du Sénat (1909-1910) et joue un rôle important pendant la guerre de 1914-1918 dans les questions économiques, sociales et financières. Battu aux élections sénatoriales de 1920, il est victime d’un accident et décède à Mont-de-Marsan (Landes) le 2 mai 1922. LOUSTALOT (Gustave-Marcel), 1826-1898 : Avocat et homme politique. Né à Dax le 4 janvier 1826, conseiller municipal de Dax et bâtonnier de l’Ordre, il combat l’Empire dans la presse démocratique du Midi. Après la déchéance de Napoléon III, il est nommé sous-préfet de Dax, puis il se présente dans les Landes à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Député républicain, démocrate des Landes en 1876 et de 1878 à 1893, il est l’un des 363 républicains opposé au gouvernement du Seize mai 1877 qui provoque la dissolution de la Chambre. Il décède à Dax le 27 juillet 1898. LOUSTALOT (Louis), 1861-1933 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Dax le 4 janvier 1861, Louis Loustalot est le fils du précédent. Attaché aux ministères des Affaires étrangères, puis de l’Intérieur, il devient secrétaire de préfecture à Troyes, Beauvais, Pau. Conseiller général des Landes, il est éli député radical-socialiste des Landes en 1910, réélu en 1914. Il est traduit devant le Sénatérigé en Haute Cour de Justice dans le adre de l’affaire Caillaux-Comby, dite des « documents verts de Florence », dans laquelle il était impliqué et bénéficie d’un non lieu. Probablement gêné par cette affaire, il ne se représente pas en 1919 et se retire de la vie politique. Il décède à Paris le 7 novembre 1933. LOUŸS (Pierre Louis, dit Pierre), 1870-1925 : Poète et romancier. Né à Gand (Belgique) le 10 décembre 1870 et mort à Paris le 6 juin 1925.Pierre Louÿs fait ses études à l'école Alsacienne de Paris et commence à s'intéresser au mouvement littéraire du Parnasse, dont il fréquente les poètes emblématiques : Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia (dont Il fonde en 1891 la revue littéraire La Conque, où seront publiées les œuvres d'auteurs parnassiens et symbolistes. Il fait paraître en 1891 son premier recueil de poésies, Astarté et publie une traduction des Poésies de Méléagre de Gadara (1893) ; des contes en prose d’un symbolisme un peu obscur : Lêda ou la louange des bienheureuses ténèbres (1893) ; Ariane ou le chemin de la paix éternelle (1894) ; La Maison sur le Nil ou Les apparences de la vertu (1894) ; une traduction des Scènes de la vie des courtisanes (1894) ; Danaë ou le malheur (1895) ; Byblis ou l'enchantement des larmes (1898) mais se sont Les Chansons de Bilitis (1894) qui resteront son œuvre la plus connue et fonde sa réputation avec un roman de mœurs antique, très libre : Aphrodite, publié en 1896. Dans un style associant raffinement extrême dans la volupté et décadentisme recherché, le roman reçut un succès d'estime dans les milieux littéraires post-parnassiens ainsi qu'auprès du grand public. Son roman suivant La Femme et le pantin (1898), ajoutant le dramatique à la sensualité, s'avérera être le chef d'œuvre de Louÿs. Il écrivit encore Les Aventures du roi Pausole (1901) mais ses difficultés financières l'accablent et Louÿs a beaucoup de mal à écrire. Il donne alors essentiellement des recueils d'articles et de nouvelles, préalablement publiés dans les journaux. Paradoxalement, c'est en 1917 qu'il écrit ses plus beaux textes, Isthi (publié sans nom d'auteur à quelques centaines d'exemplaires), Poëtique et surtout son chef-d'œuvre lyrique, le Pervigilium mortis, longtemps resté inédit. Ses Derniers vers - très amers - ne sont pas non plus publiés. Tout au long de sa vie, Pierre Louÿs a écrit un très grand nombre de curiosa, doublant, notamment et systématiquement, ses œuvres publiées d'une version érotique. Ses textes, souvent ironiques, reprennent sous une forme coquine des œuvres sérieuses comme les quatrains de Pybrac ou le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation (1929). Il a également raconté ses difficiles relations avec les trois filles Heredia et leur mère dans Trois Filles de leur mère, publié après son décès en 1926 ainsi que Pybrac et Psyché (1927) et Au Temps des Juges (1933). Pierre Louÿs est aussi un bibliophile, qui possédait une bibliothèque de plus de 20 000 volumes (dont des unica) et une connaissance très fine de la littérature ancienne. GOUJON (J.-P.) : Pierre Louÿs, Paris, Editions Fayard. GOUJON (J.-P.) et BOURGOIS (C.) : Dossier secret Pierre-Louÿs-Marie de Régnier. DUMONT (P.-U.) : Pierre Louÿs, l'ermite du hameau, Vendôme, Libraidisque, 1985. Pierre Louys intime – "Le solitaire du hameau" par R. Cardinne-Petit, Jean-Renard, 1942. LOZÉ (Henri-Auguste), 1850-1915 : Préfet et homme politique. Né au Cateau (Nord) le 20 janvier 1850, Lozé devient sous-préfet de Comercy, de Béthune, de Brest, puis préfet du cantal. Secrétaire général de la préfecture de Police, préfet de la Somme, il remplace Léon Bourgeois comme préfet de Police en 1888, poste dont il démissionne après les troubles du quartier latin en 1893. Nommé alors gouverneur à Vienne, il est désigné en 1895 comme gouverneur général d’Algérie en pleine agitation antisémite. Il refise le poste et quitte l’administration. Elu député du Nord en 1902, il vote contre la loi de séparation des églises et de l’Etat et, en 1906, il opte pour le Sénat. Il décède à Paris le 26 janvier 1915. LU : Hebdomadaire fondé en 1931 par Lucien Vogel, qui publiait déjà Vu. Louis Martin-Chauffier en était le rédacteur en chef. Cette publication qui cesse de paraître peu avant la Seconde Guerre mondiale, reproduisait des articles parus dans la presse internationale. Sous une apparence d’impartialité, elle participait à la propagande du Front populaire. LUART (Jacques-Louis-Jean-Robert du), 1881-1950 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 1er septembre 1881 aux Cent Acres (Seine-Inférieure), Jacques du Luart est issu d’une vieille famille monarchiste du Maine. Considérant son mariage comme une mésalliance, sa famille lui offre, afin de l'éloigner de la succession, un château à Cropus, en Normandie. Il s'y établit comme propriétaire agricole et s'intéresse à la vie locale, devenant maire de Cropus puis, en 1927, conseiller d'arrondissement. Devenu ensuite conseiller général de la Seine-Inférieure, il devient ensuite député modéré de la Seine-Inférieure de 1932, inscrit au groupe de la fédération républicaine. Réélu en 1936 à 1942, il intervient essentiellement sur les questions agricoles et défend une conception libérale classique de l'économie, hostile à l'intervention de l'État et défenseur de la stabilité monétaire. Ne prenant pas part au vote du 10 juillet 1940, il décèdera à Paris (Seine) le 12 avril 1950.

LUBERSAC (Louis-Guy de), 1878-1932 : Propriétaire terrien et homme politique. Né à Paris (Seine) le 20 janvier 1878, licencié en droit, puis diplômé de l’Ecole des sciences politique, Lubersac devient maire de Faverolles-en-Valois en 1904. As de l’aviation pendant la Première Guerre mondiale, il est élu sénateur de l’Aisne en 1920 et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Réélu en 1921 et en 1930, il décède en court de mandat à Paris le 15 avril 1932. LUCIPIA (Louis-Adrien), 1843-1904 : Journaliste et homme politique. Né à Nantes (Loire-Inférieure) le 18 novembre 1843, farouche opposant au Second Empire, Lucipia collabore à La Rue et à La Réforme et anime au quartier Latin une section de l’Internationale des travailleurs. Cosignataire des « Affiches rouges » du 7 janvier 1871, véritables appels à la révolte, il échappe de justesse au mandat d’arrêt lancé contre lui en s’enfuyant en Bretagne. Il ne rentre à Paris qu’après l’insurrection et prend part à la Commune en se faisant remarquer par la virulence de ses articles dans Le Cri du Peuple et Le Père Duchêne. Il est alors arrêté et condamné à mort mais sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité et on l’expédie en Nouvelle-Calédonie. L’amnistie générale de 1880 lui permet de rentrer en France et reprend aussitôt la lutte, collaborant aux journaux radicaux et révolutionnaires comme Le Citoyen français, La Convention, La Justice, Le Mot d’Ordre et Le Radical. Il participe à la création de l’Alliance socialiste républicaine, puis se fait initier à la franc-maçonnerie et milite dans les groupes anticléricaux. Elu conseiller municipal à Paris et conseiller général de la Seine en 1890, il est porté à la présidence de l’assemblée départementale en 1895 et à celle de l’assemblée parisienne en 1899. Mais battu aux élections de 1900, pour le consoler, Waldeck-Rousseau le fait bommer directeur de l’asile psychiatrique à Villjuif, poste qu’il conserve jusqu’à sa mort en 1904. LUGOL (Jules-Auguste-Georges), 1864-1950 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 6 février 1864, Jules Lugol est un avocat radical. Spécialisé au Parlement dans les question sciales, il est remarqué par Briand qui le nomme sous-sexcrétaire d’Etat aux Régions libérées du 17 janvier 1921 au 14 janvier 1922 dans son septième cabinet. Il réorganise la vie en Aolsace_Lorraine, pour le retour au privé des transports encore largement assurés par l’armée et met en place dans les réions libérées le plan national contre le chômage. Il décèdera le 30 juillet 1930.

LUDRE (Ferri de), 1870-1915 : Agriculteur et homme politique. Né à Paris (Seine) le 11 août 1870, Ferri de Ludre est issu d’une vieille famille lorraine, illustrée par Charles-Louis-Marie-Yves de Ludre, ancien député de la monarchie de Juillet, puis de la Seconde République. Conseiller général, Ferri de Ludre est élu député de Meurthe-et-Moselle en 1902, inscrit au groupe d’action libérale. Catholique et modéré, il est un défenseur passionné de l‘Eglise et de l’armée, militant en faveur d’une république tolérante et forte. Réélu en 1906, 1910 et 914, il décède en cours de mandat à Paris le 20 mai 1915. LUDRE-FROLOIS (René de), 1864-1955 : Officier et homme politique. Né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 10 mai 1864, maire de Longny-eu-Perche, conseiller général de l’Orne, René de Ludre-Frolois est élu député modéré de l’Orne en 1914 réélu successivement jusqu’en 1931 année où il démissionne de son mandat pour dévenir sénateur ce département. Réélu en 1936, il ne prend pas part au vote du 10 juilet 1940 et décèdera à Paris (Seine) le 10 mars 1955. LUGNÉ-POË (Aurélien-François-Marie), 1869 -1940 : Acteur et metteur en scène. Né à Paris le 27 décembre 1869, Lugné-Poë entre au conservatoire en 1888, débute chez Antoine comme comédien et régisseur au Théâtre-Libre, puis entre dans la compagnie de Paul Fort, le théâtre d’Art. Il crée le théâtre de l’OEuvre en mars 1893 avec Camille Mauclair et met en scène Hauptmann, Strindberg, et surtout Ibsen, devenant ainsi le metteur en scène attitré du théâtre symboliste. La mise en scène d’Ubu roi d’Alfred Jarry le 10 décembre 1896 fait partie de ses autres expériences marquantes avec Les Loups et Le Triomphe de la raison de Romain Rolland. Le théâtre de l’OEuvre fermant ses portes une première fois en 1899, Lugné-Poe continue à présenter à Paris des spectacles et organise des tournées à l’étranger de ses différentes productions avec, comme vedette, sa compagne Suzanne Després. Il met en scène notamment Shakespeare, Maeterlinck, Gide, Gorki,Wilde, Verhaeren. Le Théâtre de l'Œuvre rouvre le 22 décembre 1912 avec une création qui fait date, celle de L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel. Directeur du théâtre jusqu’en 1914, Lugné-Poë contribue au mouvement symboliste dans le théâtre et à découvrir de nouveau auteurs comme Jean Sarment, Crommelynck (Le Cocu magnifique) ou Salacrou (Tour à terre). Il cesse de diriger le théâtre en 1929 en présentant la pièce de Tristan Bernard : Jules, Juliette et Julien. Méfiant à l’égard des systèmes, il n’a jamais essayé de fonder une école et, sans jamais perdre de vue l’acteur qu’il considère au centre de la mise en scène, il se passionne pour les auteurs dont il inscrit un nombre impressionnant de noms à son répertoire. Outres ses mémoires, Lugné-Poë a publié quelques ouvrages comme : La Parade (1930-1936) et Ibsen (1937). Il décède à Villeneuve-lès-Avignon le 19 juin 1940. ROBICHEZ (J.) : Lugné-Poë, Paris, L’Arche, 1955. ROBICHEZ (J.) : Le Symbolisme au théâtre. Lugné-Poë et les débuts de l’Œuvre, Paris, L’Arche, 1957.

LUMIÈRE (Auguste-Marie-Louis-Nico-las), 1862-1954 et (Louis-Jean), 1864-1948 : Ingénieurs et Réalisateurs. Nés à besançon, Auguste Lumière le 19 octobre 1862 et Louis Lumière le 5 octobre 1864 sont les fils de l'industriel et photographe Antoine Lumière. Les fameuses projections de l’année 1895 qu’ils organisent avec leur père, Antoine ont marqué la naissance du cinéma comme spectacle collectif et comme industrie destinée à un grand développement social et économique. S’inspirant du kinétoscope de Thomas Edison et de William Dickson, Louis et Auguste Lumière imaginent plusieurs procédés complémentaires : ils mettent ainsi au point dès l’été 1894 une caméra « réversible », permettant la prise de vues et la projection sur un écran. La première projection publique a lieu au Salon indien du Grand Café à Paris, le 28 décembre 1895, avec La Sortie des usines Lumière, le film étant tourné par les deux frères. D’autres courts métrages suivent, notamment La Voltige ; La Pêche aux poissons rouges ; Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon ; Les Forgerons ; L'Arroseur arrosé ; Le Repas de bébé ; Le Saut à la couverture ; La Place des Cordeliers à Lyon ; La Mer (Baignade en mer). La société Lumière produisit une grande quantité de films qui font l’objet de séances de projection payantes en France et dans de nombreux pays. La constitution d’un important catalogue de « vues animées », tournées à l’origine par Louis Lumière lui-même, puis par des opérateurs (également projectionnistes) envoyés dans le monde entier, favorise la vente du matériel malgré la concurrence des autres fabricants. Rapidement, les frères Lumière comprennent l'intérêt de capter ainsi des images du monde et de les montrer grâce au cinématographe. Ils sont à l’origine des premières actualités filmées et des premiers documentaires. Pourtant, malgré la richesse de son catalogue (plus de mille titres dès 1898), la société abandonne l’exploitation en salle de ses propres films dès 1901 et cesse de produire de nouvelles bandes en 1907. Détenteurs de brevets dans des domaines très divers, les deux frères délaissent le cinéma, Louis revenant à la photographie avec notamment le procédé « autochrome » de clichés en couleurs, mis au point en 1903, et inventent également la plaque photographique sèche, la photographie en couleur (1896) et le cinéma en relief en 1935 (par le procédé des anaglyphes). Auguste décèdera le 10 avril 1954 et Louis le 6 juin 1948. LUPPÉ (Joseph-Louis), 1837-1912 : Propriétaire terrien et homme politique. Né le 7 septembre 1837 à Corbère (Basses-Pyrénées), Louis de Luppé était propriétaire de domaines agricoles dans les Pyrénées fait partie du conseil général de ce département de 1871 à 1880. Candidat malheureux aux élections législatives en 1876 dans les Basses-Pyrénées, il est élu, après la dissolution de la Chambre, député dans la même circonscription en 1877 par 6.862 voix contre 6.419 au député sortant. Mais l'élection fut invalidée et Louis de Luppé fut battu en 1878. Elu en 1885, inscrit sur la liste conservatrice des Basses-Pyrénées, Louis de Luppé devient élu de ce département. Il prend place sur les bancs de la droite avec laquelle il vote en particulier contre la loi sur l'enseignement primaire, contre la nouvelle loi militaire, contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger. Il ne se représente pas en 1889. Membre fondateur de l’Association de la Presse monarchique et catholique, il décède le 3 novembre 1912 à Paris. LUTTE DES JEUNES (La) : Hebdomadaire de gauche paraissant en 1934-1935 sous la direction de Betrand de Jouvenel, assisté de Sammy Béracha.

LUTZ (Henri), 1864-1928 : Compositeur. Né le 29 mars 1864 à Biarritz, Henri Lutz a été élève notamment d'Eugène Gigout et de Clément Loret à l'Ecole de musique classique et religieuse de Niedermeyer, entre 1880 et 1885. Il entra ensuite au Conservatoire de Paris, dans la classe de Guiraud et obtint un Second Grand Prix de Rome en 1890. Son poème symphonique L'Ile engloutie fut créé le 5 avril 1914 à Paris, chez Colonne. On lui doit également une Fantaisie japonaise pour piano, violon , violoncelle et flûte; Lumen, symphonie pour orchestre; un Conte symphonique, une Rapsodie havanaise ; Emeraude, ode symphonique ; Rêveries, variations symphoniques et d'autres oeuvres pour piano : Chanson de l'eau, le Bois sacré, pour le théâtre : Inès de las Sierras, Rolande, Vlasta et la Bonne Etoile. Prix Trémont de l'Institut, membre de la Société des compositeurs, Henri Lutz est probablement le frère de Michel Lutz, né vers 1858, qui fut également élève de l'Ecole de musique de Niedermeyer de 1875 à 1878, puis débuta une carrière d'organiste à Aubusson (Creuse) et de la même famille que la cantatrice Geneviève Mathieu-Lutz, née en 1885, interprète de Rosine dans le Barbier de Séville et de Papagena dans La Flûte enchantée. Longtemps directeur des études musicales de l'Ecole Niedermeyer où il avait été élève autrefois, il est mort en 1928 en Suisse.

LYAUTEY (Louis-Hubert-Gonzalve), 1854-1934 : Maréchal et homme politique. Né le 17 novembre 1854 à Nancy Hubert Lyautey est issu d’une famille de militaires. Bachelier en 1872, il entre à Saint-Cyr en 1873 et en sort pour passer à l’Ecole d’application d’état-major, puis est versé dans la cavalerie. Envoyé en Algérie pendant deux ans en tant qu'officier de cavalerie de 1880 à 1882, il découvrit la société musulmane. Rentré en Europe, Lyautey rendit visite dans son exil au comte de Chambord, pour lui témoigner son dévouement. Mais, devant la division et la faiblesse des royalistes, ce légitimiste de cœur devait cependant se rallier, par raison, à la République. En 1894, Hubert Lyautey, qui était appelé à accomplir l’essentiel de sa carrière hors de la métropole, quitte de nouveau la France pour le Tonkin. Il occupe d'abord les fonctions de chef de l'état-major du corps d'occupation à Hanoï, puis en qualité de chef du bureau militaire du gouverneur général Armand Rousseau. C’est au Tonkin qu'il rencontre Gallieni qu'il doit rejoindre à Madagascar où il sert de 1897 à 1902. Devenu colonel, en 1900, Lyautey parvint à pacifier le nord de l’île et organiser le sud. Il réussit à merveille dans sa tâche, au moyen d’une tactique désormais classique : il partage le pays en un certain nombre de petits secteurs, débarrassant d’abord des éléments insoumis les plus proches de la région tranquille de l’île, et n’entamant l’organisation de chacun que lorsque son voisin était parfaitement pacifié. Rentré e France en 1902, il est appelé en 1903 par le gouverneur général Jonnart, en Algérie, dans le sud Oranais. Dans cette région frontalière d’avec le Maroc, la situation s’est dégradée pour l’occupant français. Le colonel Lyautey, à qui l’on donne les étoiles de général de brigade, apparaît alors comme l’homme de la situation. Le général Lyautey s’attache en effet à assurer la sécurité des routes commerciales en établissant une ligne de postes militaires. Cette pacification militaire, faite de la multiplication des contacts avec les chefs de tribus, s’accompagne de projets civils, comme la construction d’un ligne de chemin de fer ou la création de lieux de marché dans les oasis. Décidé à agir devant la multiplication des incidents au Maroc, que l’anarchie menace, et des exactions commises sur les ressortissants français, Lyautey est chargé en mars 1907 d'occuper Oujda, en représailles de l'assassinat à Casablanca du docteur Mauchamps. Il réprime ensuite le soulèvement dans la région des Béni-Snassen en novembre 1907, et est nommé haut-commissaire du gouvernement pour la zone marocaine occupée dans la région d'Oujda. Placé en fin 1910 à la tête du 10ème corps d’armée à Rennes, les graves incidents de Fez en avril 1912, survenus après le traité établissant le protectorat sur le Maroc, le font désigner comme commaisaire résident général de la République au Maroc. Pendant les deux années qui suivent, la pacification progresse, la diplomatie se substituant de plus en plus aux moyens militaires. En parallèle, Hubert Lyautey s’investit personnellement dans l’œuvre coloniale. Ayant choisit Rabat pour capitale, il impose également le choix de Casablanca pour lieu de création d’un grand port. Le Résident, qui se refuse à être freiné dans son entreprise par les lenteurs administratives de la métropole, utilise les crédits militaires afin de moderniser le réseau des routes principales, en attendant les voies ferrées. Le 19 mars 1913, un projet de réorganisation de la justice au Maroc est soumis au Parlement. Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, sa politique, à la fois prudente et hardie, réussit à sauver le Maroc de l’action allemande, à étendre les limites de la limite de la zone soumise, à fournir en outre en métropole des troupes, des ouvriers et un important ravitaillement. Le Résident général encourage l’artisanat local, la renaissance des foires et autres marchés urbains. En ville, il favorise la création de lycées et d’écoles primaires supérieures à destination des populations européennes et de la bourgeoise marocaine, futurs cadres du pays en devenir. Au mois de juillet 1915, le Résident général est en France, sur le front, où il visite la division marocaine. Le 12 décembre 1916, Aristide Briand fait appel à lui pour le ministère de la Guerre dans son sixième cabinet dont il est le président. Lyautey hésite, sachant que le gouvernement sra éphémère et il reproche aux responsables politiques de ne l’avoir pas fait revenir plus tôt. Par ailleurs, le rattachement de l’armement et du ravitaillement à d’autres ministres ne satisafait pas ce soldat autoritaire qui aime les responsabilités. Ainsi, Joffre comprend très vite que cette nomination va réduire à néant son rôle de général en chef. Pour préserver l’image de l’unité française, Lyatey obtient de Joffre que sa démission reste secrète et ressuscite pour lui le titre de maréchal de France. A la Chambre enfin, le 14 mars 1917, ayant eu connaissance des multiples fuites parvenues à l’ennemi concernant les préparatifs d’une offensive, il refuse aux députés l’exposé des dispositions liées à l’organisation de l’aviation. Ceux-ci crient au scandale et Hubert Lyautey démissionne. Reconduit dans ses fonctions de Résident général au Maroc, il est fait, en 1921, maréchal de France. Mais l’hostilité du cartel des gauches lui ôta, durant le gouvernement Painlevé, le commandement des troupes engagées contre la rébellion d’Abd-el-Krim pour les confier à Pétain, ce qui le conduisit à donner sa démission et à rentrer définitivement en France, en 1925. Il y remplit, avant de mourir, une dernière mission : l’organisation de l’Exposition coloniale de 1931. Caractère exceptionnel, doué d’une remarquable intelligence dans l’action, Hubert Lyautey consacre quelques ouvrages au métier militaire. L’essai qu’il publie en 1891 dans La Revue des deux mondes, « Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel », dans lequel il fait connaître sa conception humaniste de l’armée, a un grand retentissement et influence toute une génération d’officiers. Il développe ces thèmes dans un ouvrage, Le rôle social de l’armée (1900), et publie également Dans le sud de Madagascar, pénétration militaire, situation politique et économique (1903), le fruit de son expérience coloniale. Auréolé de cette réussite incontestable et jouissant à présent d’un grand prestige dans l’opinion, Hubert Lyautey est élu à l’Académie française, le 12 novembre 1912, suivant les instances d’Albert de Mun. L’année suivante, le 30 septembre, à Rambouillet, il est décoré de la Grand-Croix de la Légion d’Lonneur, des mains du résident de la République Léon Poincaré. Le maréchal Hubert Lyautey s’éteint le 27 juillet 1934, à Thorey (Meurthe-et-Moselle). RIVET (D.) : « Lyautey l’Africain », L’Histoire, décembre 1980. JULIEN (C.-A.) : Le Maroc face aux impérialisme, 1915-1956, éd. Jeune Afrique, 1978.

 
     
 
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