Exposition universelle de 1889 : Construction de la Tour Eiffel  

 

1870-1940

 

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   HISTOIRE DE FRANCE
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70 ans d'histoire (1870-1940)

 

BACHELARD (Gaston), 1884-1962 : Professeur et philosophe. Né à Bar-sur-Aube (Aube) le 27 juin 1884, petit-fils de paysans champenois, fils d’un cordonnier, Gaston Bachelard fait néanmoins des études secondaires et entre dans l’administration des PTT en qualité de surnuméraire à Remiremont (1903-1905), puis de commis à Paris (1905-1913). Mais Bachelard n’avait cessé d’apprendre seul à la veillée après le travail du jour. C’est en 1912, que ce jeune autodidacte obtient sa licence de mathématiques. Après la Première Guerre mondiale, il entre dans l’enseignement secondaire et reste de longues années professeur de physique et chimie au collège de Bar-sur-Aube. Marié et bientôt veuf, il vit seul avec sa fille et se charge de son éducation. Il n’en poursuit pas moins son ascension universitaire. Agrégé de philosophie en 1922, il est docteur ès lettres en 1927. Sa Thèse, Études sur l’évolution d’un problème de physique : La propagation thermique dans les solides marque déjà par son sujet et son esprit la place qu’il occupera dans l’évolution de la philosophie contemporaine. En 1927, il publie l’Essai sur la connaissance approchée, où il examine en savant et en philosophe la connaissance « dans sa tâche d’affinement, de précision, de clairvoyance ». Avec cet ouvrage apparaissait « dans la sphère de la philosophe française un style insolite, mûri dans le travail solitaire, loin des modes et des modèles universitaires ou académiques, un style philosophique rural » (G. Ganguilhem). Enfin, Bachelard entre à l’Université, il est nommé professeur de philosophie en 1930 à la Faculté des lettres de Dijon, poste qu’il occupera dix ans. Après avoir tenté d’insérer les nouveaux concepts de la chimie au sein de la philosophie des sciences élargie qu’il s’efforce de promouvoir dans Le Pluralisme cohérent de la chimie moderne, Bachelard aborde un domaine nouveau, l’analyse philosophique des œuvres littéraires, avec L’Intuition de l’Instant. Etudes sur la Siloë de Gaston Roupnet (1932). Il conçoit son étude comme une explicitation des thèmes de l’œuvre, comme l’exposé des résonnances de ceux-ci dans la méditation du lecteur philosophe. Les Intuitions atomistiques (Essai de classification) (1933) ouvrent une autre section de la pensée bachelardienne : l’étude archéologique et psychanalytique de la pensée scientifique en évolution. C’est déjà sur l’élémentaire, ici la poussière, que Bachelard met l’accent. Cet ouvrage annonce à la fois une œuvre magistrale du philosophe et historien des sciences, La Fomation de l’esprit scientifique : contribution à la psychanalyse de la connaissance objective, et la série consacrées à l’étude des éléments à travers les écrivains et les poètes qui le fait connaître des non-philosophes et qui débute la même année (1938) avec La Psychanalyse du Feu. Mais si Bachelard se retourne ainsi vers le passé c’est pour mieux montrer la non-fixité des positions acquises par la sciences, d’affirmer sa mobilité nécessaire. Aussi, en 1934, dans le Nouvel Esprit scientifique, souligne-t-il que les anciennes théories ne sont jamais que des cas particuliers de théories nouvelles plus vastes et qui les englobent Poursuivant son enquête épistémologique sur les conditions intellectuelles qui déterminent la marche en avant de la pensée scientifique, le philosophe examine successivement L’Expérience de l’espace dans la physique contemporaine. Il meurt à Paris le 16 octobre 1962.

BACHELET (Alfred-Georges), 1864-1944 : Compositeur. Alfred Bachelet, né le 26 février 1864 à Paris, deuxième Premier Grand Prix de Rome en 1890 pour sa cantate Cléopâtre, chef d'orchestre à l'Opéra durant la Première Guerre mondiale puis directeur du Conservatoire de Nancy à partir de 1919. Elu à l'Académie des Beaux-arts en 1929 au fauteuil de Messager, il est l'auteur de drames lyriques : Scemo, Quand la cloche sonnera et Un Jardin sur l'Oronte; d'un ballet : Fantaisie nocturne; d'un poème lyrique : Sûryâ et de quelques autres pièces instrumentales ou vocales.

BADUEL (Ferdinand), 1859-1922: Homme politique. Né à Valuejols (Cantal) le 8 juin 1859, Ferdinand Baduel est élu président du Comité radical du département en 1890, conseiller municipal de Murat, puis maire et conseiller général de Condat jusqu'en 1919. Elu député radical en 1906, contre le comte Stanislas de Castellane, Baduel s'oppose aux formes inquisitoires de l'impôt sur le revenu. Réélu jusqu'en 1919 où il abandonne la politique. Il devient alors liquidateur des stocks américains jusqu'à sa mort à Verneuil (Nièvre), le 3 février 1922.

BADUEL (Jean-Baptiste-Albert), 1844-1907: Avocat, magistrat et homme politique. Né à Saint-Flour (Cantal) le 25 avril 1844, Baduel est fils d'avocat et avocat lui-même. Engagé volontaire en 1870, conseiller municipal de Saint-Flour en 1871, adjoint au maire en 1875, il entre dans la magistrature en 1879. Président du tribunal civil de Thiers, puis nommé conseiller à la Cour d'appel de Riom en 1891, il démissionne sans occuper le siège pour se faire élire sénateur du Cantal jusqu'en 1903. Affilié à la Franc-Maçonnerie, juge de paix à Levallois Perret, il meurt à Paris le 11 mai 1907. BAGNEUX (Pierre-Adalbert-Marie-Guilhem Frotier, comte de), 1845-1923: Propriétaire et homme politique. Né à Canappeville (Eure) le 26 juillet 1845, Bagneux est le fils de Louis, Charles, Alfred, représentant monarchiste de la Seine-Inférieure de 1871 à 1876. Capitaine de mobiles en 1870 et décoré de la Légion d'honneur. Propriétaire du château de Limisy dans l'Eure, il est maire puis conseiller général. Battu comme sénateur en 1910, il est élu député député de Rouen en 1911 et réélu en 1914 et en 1919 sur la liste d'Union nationale républicaine. Appartenant au groupe de l'Entente républicain démocratique, il décède en court de mandat à Paris le 4 avril 1923.

BAIHAUT (Charles), 1843-1917 : Ingénieur, directeur de journal et homme politique. Né à Paris le 2 avril 1843, ce polytechnicien, ingénieur des Mines devient directeur politique de L'Avenir de la Haute-Saône. Député d’union républcaine, est chargé, à partir de 10 août 1882, dans les ministères Duclerc (août 1882-janvier 1883), Fallières (janvier-février 1883) et Ferry (février 1883-avril 1885), du sous-secrétariat d’Etat aux Travaux publics. Il défend à ce titre les conventions entre l’Etat et les compagnies de chemin de fer. Interpellé à la Chambre à propos des grèves minières de Decazeville, il justifie l’opposition du gouvernement à la déchéance des sociétés exploitantes, mais promet un projet de loi sur la question. Ministre des Travaux publics dans le troisème cabinet Freycinet (janvier-décembre 1886), il lance les premières études sur la construction d’un métro parisien, puis, il démissionne le 2 novembre, refusant l’orientation de plus en plus radicale du gouvernement. Convaincu d'avoir touché un pot-de-vin de 375.000 francs-or pour déposer un projet autorisant la Compagnie du canal de Panama à émettre un nouvel emprunt à lots, il est arrêté et démissionne de ses mandats le 17 janvier 1893. Condamné par la Cour d'assises de la Seine à cinq ans de détention, à la dégradation civique, à750.000 francs et 350.000 francs d'indemnité, il est libéré le 30 mars 1896, il est réhabilité en juin 1905. Il décède à Paris le 26 mars 1917.

BAILLON (André-Emile-Louis), 1875-1932 : Romancier. Né à Anvers (Belgique) le 27 avril 1875, André Baillon, après avoir été journaliste, se fixe en France. Il se consacre alors exclusivement au roman, surtout autobiographique. Subissant d’abord l’influence de Charles-Louis Philippe, il publie Moi, quelque part (1919) ; qu’il réédite en 1922 sous le titre l’Histoire d’une Marie (1921) ; Zonzon Pépète (1923) ; Par fil spécial (1924), etc. Son réalisme à la foi rude, licencieux et un peu gauche n’est pas exempt de maniérisme, mais contient beaucoup de traits justes. Néanmoins, il est possible que l’avenir retienne plutôt les ouvrages dans lesquels Baillon raconte les mois d’hôpital que lui vaut son aliénation mentale : Un homme si simple (1925) ; Chalet N°1 (1926) ; Le Perce-oreilles du Luxembourg (1931). Chacun d’eux constitue, en quelque sorte, l’un des chapitres d’une terrible confession. Il décède à Saint-Germain-en-Laye(Seine-et-Oise) le 10 avril 1932. PÉRIER (G.D.) : André Baillon, Bruxelles, 1931. LANNAY (Roger de) : Un bien pauvre homme : André Baillon, 1945. VIVIER (M. de) : La vie tragique d’André Baillon, Liège, 1946.

BAILLY (Vincent-de-Paul), 1832-1912 : Ec-clésiastique. Fils du fondateur de La Tribune catholique, premier président de la Société Saint-Vinecnt-de-Paul, Vincent-de-Paul Bailly est fonctionnaire au ministère de l’Intérieur à vingt ans. En 1877, il fonde Le Pèlerin qui devient assez rapidement une revue populaire catholique à grand tirage. Trois mois plus tard, il lance une autre revue mensuelle, La Croix, qu’il transforme en journal quotidien diffusé dans les paroisses par des bénévoles. Ecarté officiellement de la direction de La Croix par les parsécutions religieuses (gouvernements Waldeck-Rousseau, Combes, Rouvier), il n’en continue pas moins de contrôler discrètement le joutnal jusqu’à sa mort en 1912.

BAINVILLE (Jacques), 1879-1936 : Historien et journaliste. Né à Vincennes (Seine), le 9 février 1879, Jacques Bainville est issu d’une famille bourgeoise républicaine. Après des études classiques au lycée Henri IV, Jacques Bainville s’oriente vers les lettres et l’histoire. En 1900, l’expérience décisive de sa vie paraît être un voyage en Allemagne au cours duquel il découvre la puissance de l’Allemagne de Guillaume II. Le choc que constitue pour lui cette découverte et l’inquiétude qu’il en éprouve pour la France le conduisent à entrer en relation avec Maurras et à épouser ses thèses du nationalisme intégral : pour résister à l’Allemagne, la France doit se doter d’un pouvoir fort dont la monarchie constitue l’archétype. À vingt ans, en 1900, il écrit son premier ouvrage, Louis II de Bavière et, en 1907, Bismarck et la France, ce qui lui permet d’acquérir une notoriété précoce d’historien. Dans les premières années du XXe siècle, il se consacre essentiellement au journalisme, sous la férule de Charles Maurras qui le fait entrer à La Gazette de France, puis lui confie la rédaction de la rubrique de politique étrangère à L’Action française. Jacques Bainville allait co-diriger cette publication avec Maurras et Léon Daudet, lorsque celle-ci devint un quotidien. Parallèlement, Bainville devait également collaborer à La Liberté, au Petit Parisien, à La Nation belge et à La Revue universelle dont il assure aussi la direction. S’il aborde dans ses articles de multiples sujets, touchant aussi bien à la critique littéraire qu’aux questions financières, sa matière de prédilection reste l’histoire, à laquelle il consacre de nombreux ouvrages parmi lesquels on peut citer Le coup d’Agadir et la guerre d’Orient (1913), La Guerre et l’Italie (1916), Comment est née la Révolution russe (1919), Le Dix-huit brumaire (1925), Napoléon (1931), La Troisièmee République (1935). Le côté germanophobe de Bainville le conduit à dénoncer sans cesse le péril que fait courir l’unité allemande et à annoncer le risque de la guerre mondiale. L’éclatement de celle-ci, en même temps qu’elle accroît son audience, valide apparemment ses thèses sur l’irréductible antagonisme des deux peuples qu’il exprime dans Histoire des deux peuples (1915)., en même temps qi’il fustige l’engouement pour l’Allemagne des intellectuels français de la fin du XIXème siècle comme il le décrit dans Histoire de trois générations, paru en 1918. Après la victoire de 1918, il fait campagne pour le démembrement de l’Allemagne, il dénonce le traité de Versailles qui maintient l’unité allemande et don menace toujours la France. Les conséquences économiques de la paix paru en 1920 résume les critiques des nationalistes sur le règlement du conflit. Son engagement politique ne nuit ni à sa lucidité ni à l’élégance de son style ; et son Histoire de France (1924) reste un livre de première importance. Atteint d’un cancer qui ne lui laissait guère d’espoir, Jacques Bainville est élu à l’Académie française le 28 mars 1935. Il meurt à Paris le 9 février 1936. DECHERF (D.) : Jacques Bainville, l’intelligence de l’histoire, Paris, Bartillat, 2000. MONTADOR (J.) : Jacques Bainville, historien de l’avenir, Paris, Editions France-Empire, 1984.

BALANDREAU (François), 1843-1916: Avocat, journaliste et homme politique. Né le 19 septembre 1843 à Melun (Seine et Marne), Balandreau est le fils d'un tanneur. Maire de Nevers, il devient avocat et collabore à L'Impartial du Centre et à La Tribune Nivernaise. En 1874, devenu commissaire priseur à Nevers, il collabore au Républicain de Seinet-et-Marne, puis à L'Avenir. Radical et franc-maçon, il devient maire de Melun en 1891puis député de 1893 à 1910. Battu, il se retire de la vie politique et se consacre à La République de Seine-et-Marne. Il décède à La Maltournée le 3 novembre 1916.

BALITRAN (André), 1864-1931: Avocat et homme politique. Né à Millau (Aveyron) le 9 août 1864, Balitran s'inscrit au barreau de Millau en 1889. Député -radical en 1902, il participe activement au vote de la loi de Séparation des Églises et de l'État. Réélu de 1906 à 1919 puis en 1924, il est inscrit au groupe radical-socialiste. Il appartient à la Commission d'enquête sur l'origine des fonds électoraux fournis par l'Union des Intérêts économiques. Il est battu en 1928. Il meurt à Toulouse le 20 décembre 1931. BALLANDE (André), 1857-1936: Armateur et homme politique. Né Bordeaux (Gironde), le 22 septembre 1857, Ballande est élu député de Bordeaux de 1902 à 1924, il est battu aux élections de 1924 comme troisième de liste de Concorde nationale et d’Action républicaine (clemenciste) dont seuls furent élus l’abbé Bergey et Georges Mandel. Il meurt à Bordeaux le 29 mai 1936. BALSAN (Charles), 1838-1912: Industriel et homme politique. Né à Paris le 16 avril 1838, Charles Balsan dirige l’usine de tissage de Châteauroux avec son frère qui avait été représentant de l’Indre à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Président du tribunal de commerce et administrateur de la compagnie d’assurances La France, il devient conseiller municipal de Châteauroux en 1888, conseiller général puis député conservateur de l’Indre de 1889 à 1902. Il participe activement à diverses lois sociales. Il meurt à Paris le 4 février 1912. BALLUET D’ESTOURNELLES DE CONSTANT DE REBECQUE (Baron Paul-Henri-Benjamin), 1852-1924 : Homme politique. Né à La Flèche (Sarthe) le 22 novembre 1852, petit-neveu de Benjamin Constant, Paul Balluet d’Estournelles de Constant de Rebecque fréquente l'Ecole des langues orientales et étudie le droit à Paris. De 1874 à 1895, il effectue sa carrière dans la diplomatie qu'il quitte pour se consacrer à la politique. :d’abord premier secrétaire à Tunis, il négocie, en 1883, à Londres la suppression des capitulations et est envoyé ensuite au Monténégro, en Turquie et en Hollande. Après avoir assuré le secrétariat de plusieurs commissions internationales, il est nommé, en 1890, ministre plénipotentiaire et chargé d’affaires à Londres où il demeure jusqu’à son élection comme député de son département d’origine. Député radical de 1895 à 1904, puis sénateur de la Sarthe de 1904 à 1924, il soutient avec ardeur le mouvement républicain et la cause du capitaine Dreyfus. Il représente la France aux Conférences de la Haye et en 1903, il fonde le Groupe parlementaire de l'arbitrage international en effectuant plusieurs voyages de rapprochement interparlementaire en œuvrant surtout pour le rapprochement franco-allemand qu'il ne cesse de favoriser jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Il crée la Conciliation internationale, composée d'une élite d'hommes chargés de faciliter le rapprochement international. Son action lui vaut le prix Nobel de la paix en 1909. La Première Guerre constitue une désillusion pour ce pacifiste sincère. La paix signée, Paul Balluet d’Estournelles de Constant de Rebecque reprend sa propagande en vue de « fonder la paix mondiale sur des bases indestructibles ». Il s’apprêtait à participer à une réunion internationale de La Haye au cours de laquelle il devait prendre la parole lorsqu’il décède il meurt le 15 mai 1924 à Paris. BANNEVILLE (Gaston, marquis de), 1818-1881 : Ambassadeur et homme politique. Né à Paris le 26 avril 1818, ancien ambassadeur à Berne, à Rome et à Vienne, Gaston de Banneville était à la retraite lorsqu’il entre dans dans le cabinet de non-parlementaires composé par le général de Rochebouët (novembre-décembre 1877) comme ministre des Affaires étrangères pour tenter de résoudre la crise politique à la suite de la chute du ministère le 16 mai. Cependant, cette « combinason » est très mal acceptée par la Chambre et renversée le jour même ! BANQUE DE FRANCE : Sous la Troisième République, la Banque de France possède toujours le statut dont elle a été dotée au moment de sa fondation en 1800 : c’est une société anonyme gérée par des capitalistes privés, mais soumise à des obligations statutaires imposées par l’Etat. Son gouvernement, d’abord exercé par les régents élus en Assemblée générale, passe très vite à un gouverneur et deux sous-gouverneurs nommés par le pouvoir exécutif. Quant à ses missions et obligations, elles sont précisées tout au long du XIXème siècle. La tâche de la Banque de France est, dans un premier temps, d’émettre de la monnaie et de distribuer des crédits. Elle obtient progressivement le monopole d’émission des billets de banque. En échange, elle voit se multiplier ses obligations : partage des bénéfices avec l’Etat, paiement à celui d’une redevance annuelle, et surtout octroi d’avances provisoires, sans intérêt, à l’Etat. La Banque de France est, sous la Troisième République, comme auparavant, la citadelle des grands intérêts. Banquiers et industriels, qui sont ses principaux actionnaires, la dirigent en fait, puisque seuls les 200 plus gros actionnaires votent à l’Assemblée générale. C’est donc parmi les grands banquiers et industriels que sont choisis les Régents. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la stabilité monétaire et le consensus sur les conceptions économiques limitent LA Banque de France à un rôle purement technique de régulation des Finances. Mais durant la Première Guerre mondiale, elle est amené à consentir des avances considérables à l’Etat, avances que celui-ci est incapable de rembourser, ce qui va fournir à la Banque de France des moyens de pression sur le gouvernement. Ella va les utiliser en 1924-1926 contre le gouvernement du Cartel des gauches, en contraignant Edouard Herriot à la démission, en avril 1925, après l’avoir placé devant le dilemme dont elle tient la clé : priver la Trésorerie de moyens ou révéler que le « plafond des avances » a été crevé. Devenue le symbole du « mur de l’argent » par lequel le capitalisme fait échec à la volonté nationale, la Banque de France se trouve naturellement ne butte à l’hostilité de la gauche revenue au pouvoir en 1936 avec le Front populaire. Après sa victoire électorale, le gouvernement de Léon Blum avait estimé contraire à l'intérêt général que la Banque de France conserve plus longtemps le statut juridique de droit privé qui était le sien. Pour faire d’elle la « banque de la France », Blum réforme son administration par la loi du 24 juillet 1936. Cette dernière donne alors aux pouvoirs publics des moyens d'intervention plus directs dans la gestion de la Banque. Les quinze régents sont remplacés par vingt conseillers, dont deux seulement sont élus par l'Assemblée générale. Les autres, qui représentent les intérêts économiques et sociaux et les intérêts collectifs de la nation sont, pour la plupart, désignés par le gouvernement. Autre fait nouveau, un conseiller est désormais élu par le personnel. De son côté, l'Assemblée générale, dont l'accès était précédemment réservé aux deux cents actionnaires les plus importants, d'où la référence fréquente aux « 200 familles », est ouverte à tous. Par ailleurs, l'obligation faite en 1806 au gouverneur et aux sous-gouverneurs de posséder un certain nombre d'actions de la Banque est supprimée. Enfin, le gouverneur reçoit un droit de contrôle et de véto sur les opérations de la banque. Réforme qui change peu de choses, les petits actionnaires ne se déplaçant pas pour voter dans les Assemblées générales et laissant,, comme avant, les représentants des grandes fafaires libres de prendre les décisions essetielles. Cette réforme est, bien entendu, accompagnée d'une codification des textes régissant l'Institut d'émission. Elle marque un renforcement de l'autorité des pouvoirs publics. JEANNENEY (J.J.) : François de Wendel en République, Paris, Editions du Seuil, 1977. MOREAU (E.) : Souvenirs d’un gouverneur de la Banque de France. Histoire de la stabilisation du franc 1926-1928, Paris, Librairie de Médicis, 1954. BANVILLE (Théodore de), 1823-1891 : Poète. Né le 14 mars 1823 à Moulins, dans l'Allier, mort le 13 mars 1891, à Paris, à son domicile rue de l'Éperon. Fils de Claude Théodore Faullain de Banville(1785-1846), lieutenant de vaisseau et de Zélie Huet(1799-1876). Il fut un poète français, et un des chefs de file de l'école parnassienne. Banville professait un amour exclusif de la beauté et s’opposait à la fois à la poésie réaliste et aux épanchements romantiques, face auxquels il affirmait sa foi en la pureté formelle de l’acte poétique. Théodore de Banville a fait ses études au lycée Condorcet. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l'adversaire résolu de la nouvelle poésie réaliste et l'ennemi de la dérive larmoyante du romantisme. Il collabora aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir (1850), puis le National (1869) et devint une figure très importante du monde littéraire, devenant membre de la Revue fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements du siècle. En 1866 il épouse Marie-Élisabeth Rochegrosse, et organise la première représentation de Gringoire. Il publie Les Exilés en 1867, recueil qu'il dédie à sa femme et qu'il considéra comme le meilleur de son œuvre. Il fut l'un des auteurs les plus influents du monde des lettres, auteur de théâtre, poète de la seconde génération romantique et critique littéraire, et fut admiré et souvent imité par toute une génération de jeunes poètes de la deuxième moitié du XIXe siècle. En novembre 1871, Théodore de Banville logea chez lui Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier dans ses lettres dites « du voyant » exprime sa différence, et en août 1871, dans son poème parodique, « Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs », exprime une critique ouverte de la poétique de Banville. En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste. Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880, et meurt à Paris le 13 mars 1891, peu après la publication de son seul roman, Marcelle Rabe. Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique, et a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d’avoir manqué de sensibilité et d’imagination, mais son influence salutaire, permit à de nombreux poètes de se dégager de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme. • Il s'est aussi occupé avec Asselineau de la 3ème édition des Fleurs du mal de Baudelaire. 1842, Les Cariatides (poésie), salué par Charles Baudelaire. • 1846, Les Stalactites (poésie) • 1857, Odelettes et Odes Funambulesques (poésies), lui apportent la consécration et marquent une évolution vers plus de souplesse et de charme. • 1866, Gringoire (pièce de théâtre), comédie historique, dédiée à Victor Hugo, qui avait mis en scène un jeune poète dans Notre-Dame de Paris. • 1866, 1871, 1876, participations au Parnasse contemporain. • 1867, Les Exilés • 1869, Les Occidentales • 1872, Petit Traité de poésie française (poésie), à partir duquel il se détourne peu à peu de la poésie à la suite d’un violent désaccord avec le symbolisme. • 1873, Trente-six Ballades joyeuses. • 1874, Rondels composés à la manière de Charles d'Orléans et Les Princesses (sonnets) • 1881, Contes pour les Femmes. • 1882, Mes souvenirs • 1884, Contes héroïques. • 1885, Lettres chimériques et Socrates et sa femme. • 1887, Madame Robert, contes • 1888, Le Baiser • 1891, Marcelle Rabe Œuvres posthumes : • 1892 Dans la fournaise (poésies) • 1917 Critiques • Raymond LACROIX "Théodore de Banville. Une famille pour un poète" - Imprimerie POTTIER - Moulins (1990) • Raymond LACROIX "La saga d'un Banville au XIX eme siècle" - Editions POTTIER -CSP - Creuzier-le Vieux (2007) • Philippe ANDRES, "La femme et ses métamorphoses dans l'oeuvre de Théodore de Banville", Champion, 1994 BARABANT (Henri-Joseph), 1874-1951: Syndicaliste et homme politique. Né à Vougeot (Côte d’Or), le 9 décembre 1874, Joseph Barabant est le fils d’un vigneron, jardinier-régisseur du château de Vougeot. Il s’inscrit au syndicat des Chemins de fer en 1892, puis au parti socialiste en 1897, dont il devient secrétaire de fédération de la Côte d’Or l’année suivante. Révoqué du PLM pour ses activités politiques et syndicalistes, il collabore alors au Rappel socialiste et au Populaire de Bourgogne. Conseiller municipal de 1904 à 1919, maire de 1904 à 1908 puis député de Dijon de 1914 à 1919 et de 1924 à 1928, il adhère, en 1920, lors du Congrès de Tours, au parti communiste qu‘il abandonne en 1923. Il meurt à Dijon Côte-d’Or) le 11 septembre 1951. BARAGNON (Numa), 1835-1892 : Avocat et Homme politique. Né à Nimes (Gard), le 24 novembre 1835, Numa Baragnon est avocat légitimiste quand il est élu député en 1871. Il travaille en permanence à l’occasion de l’accession au trône du comte du Chambord. Le duc de Broglie le nomme auprès de lui dans son deuxième cabinet (novembre 1873-mai 1874) comme sous-secrétaire d’Etat à la vice-présidence du Conseil et à l’Intérieur. Il a pour mission de suivre les dossiers du ministre de l’Intérieur et participe alors à la révocation de nombreux maires républicains. Dans le ministère Cissey (mai 1874-mars 1875), Baragnon devient l’adjoint de Tailhand en étant sous-secrétaire d’Etat à la Justice. Il décède à Nîmes le 18 mai 1892. BARAIL (François du), 1820-1902 : Général et homme politique. Né à Versailles (Seine-et-Oise), le 28 mai 1820, François du Barail, officier sorti du rang, au « physique avantageux », tire les leçons de la défaite de 1870 et de sa captivité en Allemagne. Il entre dans le second cabinet de Broglie (novembre 1873-mai 1874) comme ministre de la Guerre. C’est à ce titre qu’il réorganise l’armée en constituant un organigramme de guerre dès le temps de paix et en créant un état-major centralisé. Il prend aussi la décision de refuser les honneurs militaires à tous les soldats et les membres de la Légion d’honneur qui se font enterrer sans ministre du culte. Il consacre les loisirs de sa retraite à la direction du parti bonapartiste et à la rédaction de ses Souvenirs. Il meurt à Neuilly-sur-Seine, le 30 novembre 1902. BARAIL (F.) : Mémoires, Paris, Plon, 1894. BARBE (Alphonse-Joseph), 1885-1983 : Militant anarchiste et antimilitariste. Né le 17 décembre 1885 à Vannes (Morbihan), Joseph Barbe est ouvrier meunier, puis marchand forain. Il se fait journaliste pour défendre ses idées pacifistes et sa rencontre avec Sébastien Faure (lors d'une conférence) lui fait découvrir l'anarchisme. Partisan de la grève générale pour tenter d'empêcher la guerre, il est désappointé par "l'union sacrée". Mobilisé, il est blessé en septembre 1915, puis déserte l'année suivante. En juin 1917, il est arrêté, avec Louis Lepetit, Pierre Ruff, Julien Content et Pierre Le Meillour, après à la sortie d'un numéro clandestin du "Libertaire". Condamné à 3 ans de prison, il est libéré par l'amnistie en octobre 1919, mais est de nouveau arrêté (à la porte de la prison) et condamné le 23 janvier 1920 à un an de prison pour désertion. Il milite ensuite quelques temps au parti communiste, mais s'aperçoit très vite de son erreur. En 1934, il est le gérant du journal "Le Semeur de Normandie", (où il s'était fixé), qu’il a fondé en 1922, organe de culture individuelle et de défense des objecteurs de conscience. En décembre 1936, il est à Perpignan où il est, six mois durant, le secrétaire général du syndicat des Espagnols en France, organisation qui groupe et aide près de 300.000 travailleurs espagnols, puis il publie en 1937-38 "Lu dans la presse libertaire syndicaliste espagnole". Barbé participe aux manifestations Sacco-Vanzetti, appartient au Comité Nansen et outre sa participation aux diverses publications anarchistes (L‘Unique, Défense de l‘Homme, etc.), il est aussi l'auteur d'une dizaine de brochures (Les Apprentis Sorciers, Où va notre civilisation de progrès scientifique, technique de consommation). Il décède à Falaise (Calvados) le 21 novembre 1983. BARBE (François), 1836-1890 : Homme politique. Né à Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 4 février 1836, polytechnicien, François Barbe établit la première fabrique française de dynamite en 1870, et travaille beaucoup à l’amélioration de l’agriculture. Elu député radical en 1887, il accepte pourtant de rentrer dans la ministère Rouvier (mai-décembre 1887) la même année avec le portefeuille de l’Agriculture. Il doit faire face alors aux attaques très vives de son parti. Il décède à Paris le 29 juillet 1890. BARBENTANE (Rassemblement de) : Manifes-tation royaliste située en plein cœur de la Vendée dans la commune de Barbentane en date du dimanche 29 mai 1927. Au nombre des organisateurs de ce rassemblement exceptionnel en plein air, figurent le commandant Dromard, président de la Fédération provençale de l’Action française Régis d’Oléon, le maire de Rognonas, et Joseph Darnand. Y prennent la parole André Vincent, délégué du Duc de Guise, Paul Robain l’amiral Schwerer, Bernard de Vesins et Léon Daudet. C’était au lendemain de la condamnation de L’Action française par le Vatican. Néanmoins, trente mille militants du Sud-Est ont répondu à l’appel des organisations et, parmi eux, des personnalités et des élus monarchistes: les anciens député Eugène Magne et de Bernis, les maires royalistes de Provence. Barbentane est resté très longtemps, dans le mouvement d’Action française, le symbole de la fidélité royaliste. BARBEY (François), 1831-1902 : Homme politique. Né à Béziers (Hérault) le 2 septembre 1831, le protestant Edouard Barbey est un ancien élève de l’Ecole navale et quitte la marine au bout de quatorze ans pour diriger la filature familiale. Elu sénateur de la gauche républicaine, il est nommé ministre de la Marine et des Colonies dans le premier cabinet Rouvier (mai-décembre 1887). Ministre de la Marine dans les cabinets Tirard (février 1889-mars 1890) et Freycinet (mars 1890-février 1892), il s’occupe notamment de l’Ecole de santé navale. Il meurt à Paris le 26 mars 1905. BARBIER (Léon-François-Prudent-Marcel), 1853-1919 : Industriel et homme politique. Né à paris le 31 janvier 1853, Barbier est conseiller municipal de Boulogne (Seine) en 1892, conseiller général de la Seine en 1896 et président di Conseil général en 1905. Candidat malheureux à l’Alliance républicaine démocratique, il décède en cours de mandat le 26 juin 1919 à Paris. Membre de divers organismes, en particulier président du conseil d’administration de l’Office national du Commerce extérieur. Chef de bataillon au 143ème régiment de territoriale, chevalier de la Légion d’honneur, il est le beau père de Pierre-Etienne Flandin. BARBOT (Alphonse), 1893-1939 : Forgeron mécanicien et homme politique. Né à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), le 27 avril 1893, Alphonse Barbot est le fils d’un forgeron. Il fait ses études praimaires puis travaille à la forge de son père. En 1914-1918, il sert comme quartier-maître sur le croiseur Jeanne-d’Arc aux Dardanelle, puis sur un sous-marin. Constructeur-mécanicien à Rouillé (Ille-er-Vilaine), il se présente aux élections législatives de 1928 et est élu député républicain indépendant de Montfort jusqu’à sa mort, sans interruption. Refusant de s’inscrire à aucun groupe, ses interventions à la Chambre, rares, mais toujours pittoresques par la verdeur de ses propos marqués au coin du bon sens, ne concernent guère les questions en rapport avec la vie agricole. Tête de turc des journaux satiriques, il fait preuve d’une rare conscience parlementare. Il décède en cours de mandat à Rennes, le 14 septembre 1939. BARBOUX (Henri-Martin), 1834-1910 : Avocat. Né à Chateauroux en 1834, , secrétaire de la Conférence des avocats en 1859, Bardoux se consacre, malgré une courte incursion dans la carrière administrative (il est secrétaire du Conseil des prises maritimes en 1870-1871) exclusivement au barreau. La fameiseuse plaidoirie dite « du mur mitoyen » où, plaidant contre les Pères du Saint-Sacrement, il déploie une verve étourdissante, le met en vedette (1878). Bientôt après, il était bâtonnier. Il plaide un grand nombre de procès thâtraux ou mondains (Sarah Berhnardt contre la Comédie-Française, le duc de Choiseul contre l’Opéra-Comique), mais est avant tout un spécialiste des affaires financières et, a-t-on dit « le grand conseiller de la richesse française ». Les principales des affaires dont il a à s’occuper sont celles de l’Union générale, celle du Comptoir d’Escompte, celle de Panama où sa plaidoirie pour de Lesseps est un chef d’œuvre d’éloquence classique. Sa manière était noble, non-dépourvue de quelque emphase, mais égayée par beaucoup d’esprit. Il fait une incursion dans la politique en prenant la présidence de l’Union libérale entre 1880 et 1895. Le 23 mai 1907, il est élu à l’Académie française et décède à Paris en 1910. BARBUSSE (Henri), 1873-1935 : Journaliste et homme de lettres. Né le 17 mai 1873 à Asnières, Henri Barbuse, après avoir débuté comme attaché de presse dans un ministère, devient journaliste (critique théâtral et littéraire), poète et nouvelliste (L’Echo de Paris, Le Matin, Le Petit Parisien) puis rédacteur en chef de la revue Je sais tout et directeur littéraire des Publications Lafitte, puis des Publications Hachette. Il collabore aussi à diverses revues pacifistes. Dans cette première partie de sa vie, il publie trois romans d’inspiration morale et politique : un recueil de vers, Les Pleureuses (1895), marqué du sceau d’un romantisme quelque peu passé de mode, Les Suppliants (1903), L’Enfer (1908), Nous Autres (45 courtes nouvelles, 1914), qui sont le reflet de ses convictions himanitaires. Il se rapproche alors des socialistes et partage avec eux des sentiments pacifistes. Lorsque la guerre éclate, Barbusse a 41 ans et un mauvais état de santé le dispense de service actif. Or, en août 1914, il s’engage comme simple soldat au 231° Régiment de Ligne. Il combat alors en Artois et en Picardie et, au cours de cette expérience, il tient un journal. Le Feu, journal d’une escouade, qui paraît, dès l’été 1916, en feuilleton dans le quotidien L’œuvre décrit la vie quotidienne des poilus au front qui s’achève par un chapitre intitulé « L’aube », critique radicale de la guerre, tenue par un massacre organisé des peuples dont tous les mauvais instincts sont stimulés afin de permetrre au chefs militaire d’inscrire leur nom dans l’histoire. Dès son édition, en décembre 1916, le livre obtient le prix Goncourt en 1917, ainsi qu’un énorme succès populaire. Il soulève de furieuses protestations, car l’auteur ose peindre la guerre dans toute son horreur. Réformé après 22 mois, et récompensé par deux citations, il fonde en novembre 1917 avec ses amis Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefèbvre et Georges Bruyère, l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) qui se réclame d’un idéal wilsonien de refus de la guerre pour régler les conflits entre les peuples. En 1918, Barbusse devient directeur littéraire du quotidien le Populaire, depuis sa création le 11 avril 1918 jusqu’au 8 janvier 1921. En 1919, il publie son roman Clarté, qui est un appel à la création d’une République universelle. Il fonde une organisation internationale d’intellectuels pour un monde plus juste et sans guerre : le Mouvement et la revue Clarté. Parmi les nombreux intellectuels qui l’entourent alors, on relève les noms d’Anatole France, Romain Rolland, Georges Duhamel, Roland Dorgelès, Léon Blum, Jean-Richard Bloch, Francis Carco, Paul Fort, le professeur Langevin, Jules Romains, etc. C’est fin 1919 qu’il croit trouver dans la révolution russe la réalisation de l’idéal humaniste, universaliste et pacifiste auquel il aspire (Le Couteau entre les dents, 1921). Il voit en Lénine un prophète des temps nouveaux et, en 1921, dans sa Lettre aux intellectuels, il prend la défense du communisme, (il participe à la campagne pour Sacco et Vanzetti) tout en affirmant la nécessité pour l’intellectuel de conserver son indépendance. En 1923, Henri Barbusse donne son adhésion au Parti Communiste Français. En novembre 1925, après son appel contre la guerre du Rif au Maroc, en juillet de la même année, Barbusse entame un voyage dans les Balkans avec Paule Lamy et Léon Vernocher pour enquêter sur la « Terreur blanche ». Devenu directeur Littéraire de l’Humanité, en avril 1926 , il fait, l’année suivante, son premier voyage en URSS à l’occasion du dixième anniversaire de la Révolution. En mars 1932, Barbusse va être à l’origine de la création de l’Union internationale des écrivains révolutionnaires et, en France, avec Vaillant-Couturier, Moussinac, Aragon, Malraux et Nizan, de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Bien que pas assez communiste aux yeux des Soviétiques (qui le condamnent lors du congrès de Kharkov en 1930), Barbusse continue son chemin. En 1933-1934, il participe a diverses manifestations contre le fascisme et la guerre, inspirées par le parti communiste, et préside le Comité Amsterdam-Pleyel qui s’efforce d’attirer autour d’un programme pacifiste et antifasciste des hommes de gauche de diverses origines qui participent ainsi à la stratégie communiste de ces années tournantes qui précèdent le Front populaire. En juillet 1933, il crée Commune, la revue de l’AEAR. Le 16 juillet 1935 , il part en URSS où il assiste en auditeur au 7ème Congrès de l’Internationale communiste. Le 22 août, à Moscou, atteint d’une pneumonie, Barbusse entre à l’Hôpital du Kremlin, il y décède le 30 août. BAUDORRE (P.) : Henri Barbusse, Paris, Flammarion, 1995. RELINGER (J.) : Henri Barbusse, écrivain combattant, Paris, PUF, 1994. SANITAS (J.), MARKIDÈS (P.), RABATÉ (P.) : Barbusse, la passion d’une vie, Paris, Editions Valmont, 1996. VIDAL (A.) : Henri Barbusse, soldat de la paix, Paris, les Editeurs Français réunis, 1953. BARDON (Paul-André), 1901-1965 : Avocat et homme politique. Né à Arnac-la-Poste (Haute-Vienne), le 10 janvier 1901, licencié en droit et ès lettres et avocat, André Bardon est élu député en 1929. Ses nombreuses interventions à la Chambre lui valent d’entrer dans l’éphémère cabinet Daladier de 1934 comme sous-secrétare d’Etat à l’Education nationale où il est chargé des Beaux-Arts. Battu aux législatives de 1936, il contunie sa carrière politique après la Libération et meurt à Fresselines dans la Creuse le 20 juillet 1965. BARDOUX (Agénor), 1829-1897 : Avocat et homme politique. Né à Bourges (Cher), le 15 janvier 1829, Agénor Bardoux devient bâtonnier de clermont-Ferrand puis est élu député républicain du Puy-de-Dôme en 1871 à l’Assemblée. Ségeant au centre gauche, il est un instant nommé auprès du garde des Sceaux comme sous-secrétaire d’Etat à la Justice dans le cabinet Buffet (mars 1875-février 1876) du 15 mars au 9 novembre 1875. Elu la même année député à la Chambre, il devient un des chefs les plus autoritaires du parti républicain. Il est deux ans plus tard nommé ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts dans le cnquème cabinet Dufaure (décembre 1877-février 1879). Extrêmement courtois, aimable et bienveillant, il est toujours soucieux de l’égalité des parties et des thèses en présence. Il supprime certaines subventions accordées à des établissements religieux et prépare la loi sur l’enseignement obligatoire qui ne sera votée que deux ans plus tard. Retourné à son banc de député à la chute du cabinet, il prefuse le portefeuille des Culte que lui propose le président du Conseil Waddington dans son cabinet. Excellent orateur, il est élu sénateur inamovible en 1881, vice-président du Sénat en 1889 et membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1890. Il meurt à Paris le 23 novembre 1897. BARDOUX (Achille-Octave-Marie-Jacques), 1874-19 : Publisciste. Né à Versailles (Seine-et-Oise) en 1874, Jacques Bourdoux est le fils du précédent. Docteur ès letrres en 1901, puis professeur à l’Ecole des sciences politiques, Jacques Bardoux traite les questions anglaises au Journal des Débats (1901-1914), plus tard au Temps (1924). Membre à l’Académie des sciences morales en 1925, il publie : Souvenirs d’Oxford (1898) : Le Mouvement idéaliste et social dans la littérature anglaise : John Ruskin (1900) ; Un conteur anglo-saxon ; Gautier Map (1900) ; Essai d’une psychologie de l’Angleterre contemporaine (en 3 volumes, 1906-1913) ; Correspondance de la reine Victoria (1907) ; Silhouette d’outre-Manche (1914) ; L’Ouvrier anglais d’aujourd’hui (1921) ; D. Lloyd George et la France (1923) ; J. Ramsay Macdonald (1924), ouvrages qui révèlent une connaissance approfondie de l’âme anglaise. BAREAU (Georges-Marie-Valentin), 1866-19 : Sculpteur. Né à Paimboeuf en 1866, élève de Gauthier et de Thomas, citons parmi les œuvres de Georges Bareau : Léandre mourant ; Le Réveil de l’Humanité ; le monument de Jacques Cartier. BARETTA (Blanche-Rose-Marie-Hélène), 1856- : Actrice. Née à Avignon en 1856, Blanche Baretta est, à sa sortie du Conservatoire en 1872, engagée à l’Odéon, puis au Vaudeville en 1873, et entre, en 1875, à la Comédie-Française, où elle devient sociétaire en 1876. Cette actrice au talent souple et fin, au charme pénétrant, s’est particulièrement faite applaudir dans Daniel Rochat, Le Fils naturel, Les Corbeaux, Antigone, Le Gendre de Monsieur Poirier, Le Flibustier, L’Ami Fritz, etc. En 1883, elle épouse l’acteur Worms. BARETY (Léon), 1883-1971 : Avocat et homme politique. Né à Nice (Alpes-Martimes) le 18 octobre 1883, Léon Baréty, diplômé de l’Ecole libre des sciences politique et docteur en droit, est attaché au ministère des Finances dès 1905. Elu député républicain de gauche en 191, il intervient très fréquemment à la tribune et est nommé auprès de Marraud comme sous-secrétaire d’Etat à l’Instruction publique chargé de l’Enseignement technique dans le premier cabinet Tardieu (novembre 1929-février 1930). Enfin, il est nommé sous-secrétaire d’Etat au Budget de mars à décembre 1930 dans le second cabinet Tardieu auprès de Germain-Martin. Reynaud fait appel à lui le 18 mai 1940 pour diriger le ministère du Commerce et de l’Industrie pendant quelques jours, jusqu’au 5 juin 1940. Il quitte alors le gouvernement en désaccord avec la politique du président du Conseil, notamment vis-à-vis de l’Italie. Il meurt à Nice le 10 février 1971. BARILLOT (Léon), 1844-1929 : Peintre. Né en 1844 à Montigny-les-Metz (Lorraine), Léon Barillot est élève, à Metz, de Cathelineau et, à Paris, de Bonnat. Les priincipales œuvre de cet artiste, qui s’est adonné au paysage sont : Temps nuageux, La Barrière, L’Auberge Saint-Siméon à Honfleur, Matinée d’été. Il décède à Paris en 1929. BARODET (Désiré), 1823-1906 : Instituteur, agent d’assurance et homme politique. Né le 27 juillet 1823 à Sermesse (Saône-et-Loire), instituteur et agent d’assurances, Désiré Barodet débute dans la vie politique en allant proclamer la République à l’Hôtel-de-ville de Lyon en septembre 1870. Conseiller municipal, puis maire de Lyon, il entre dans l’histoire en se faisant élire député à Paris, le 27 avril 1873, lors d’une élection partielle contre le candidat cde Thiers, Rémusat, évènement qui sera l’occasion de la chute de Thiers. Député de la Seine de 1876 à 1896, il demande la création d’un recueil, dressé au début de chaque législature, qui contient les professions de foi des députés déclarés élus, recueil surnommé, pour cette raison, le « barodet ». Elu sénateur en avril 1896 lors d’une élection partielle, il ne se représente pas au renouvellement de 1900 et meurt à Vincelles (Jura), le 18 avril 1906. BARON (Louis Bouchenez, dit Louis), 1838-1920 : Acteur. Né à Alençon en 1838, d’abord commis de magasin, Louis Bouchenez, après quelques apparitions à la Tour d'Auvergne et en province, débute en juillet 1866 aux Variétés. Il prend le nom de Baron et devient un des premiers comiques de ce théâtre, auquel il reste toujours attaché et où il se fait applaudir surtout dans La Grande duchesse, La Vie parisienne, Les Brigands, La Petite marquise, Les Charbonniers, Mam’zelle Nitouche, M. Betzy et Ma Tante d’Honfleur, qui est sa dernière création (1914). Avec sa tête juchée sur un corps tout en longueur, sa voix caverneuse agrémentée d’un zézaiement comique, son jeu plein de naturel et de fantaisie, Baron est un acteur d’une drôlerie irrésisistible. Il décède à Asnières-sur-Seine en 1920. Son fils, Louis Baron (1870-1939), comédien, né à Paris le 27 décemre 1870, premier prix du Conservatoire en 1893, a fait applaudir à l’Odéon, au Vaudeville, aux Nouveautés et au Palais-Royal son jeu d’un comique jovial et sobre. Il décède le 30 novembre 1939 à Dieppe. BARON (Gabriel-Charles-Esprit), 1859-1928: Avocat et homme politique. Né à Marseille le 23 décembre 1859, Baron est inscrit au barreau d’Aix-en-Provence puis militant socialiste il devient député des Bouches-du-Rhône en 1897-1898 et de 1902 à 1910. Il soutient le gouvernement Combes dans l’affaire des fiches. Il meurt à Cannes le 22 octobre 1928. BARON (Ernest-Alexandre-Etienne), 1878-1948 : Négociant et homme politique. Né à Lauzerte (Tarn-et-Garonne), le 3 mars 1878, Baron fait ses études ay lycée d’Agen où il est le condisciple d’Anatole de Monzie puis entre à la faculté de droit de Toulouse. Il revient à Lauzerte succéder à son père à la fois comme négociant, conseiller municipal, maire (à partir de 1912 et jusqu‘en 1942) et conseiller général de 1913 à 1940. Député du Tarn-et-Garonne en 1928, il s’inscrit au Parti radical et radical-socialiste. Réélu sans interruption jusqu’à la guerre. Réélu jusqu’à la guerre, il était « boîtier » du groupe radical. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoir au maréchal Pétain. Il se retire de la vie politique après la guerre et meurt à Toulouse (Haute Garonne), le 28 décembre 1948. BARRACAND (Léon-Henri), 1844-1919 : Poète et romancier. Né à Romans en 1844, Barracand débute par des poèmes : Jeannette (1871) ; L’Enragé (1873). Puis, il écrit une centaine d’actes dont n’ont été édités que ceux qui composent son Théâtre (1878) : Morgana, la Comtesse de Chateaubriand, Chalais, Tristan. Son premier roman paraît en 1881 : Un village aux XIIème et XIVème siècles, suivi de beaucoup d’autres, parmi lesquels on ne retiendra que Servienne (1885) ; Les Hésitations de Madame Planard (1886) ; Le Manuscrit du sous-lieutenant (1887) ; Trahisons (1891) ; La Belle Madame Lenain (1893) ; Mariage mystique (1894) ; La Rançon de la gloire (1903). Il décède à Paris en 1919. BARRAL (Jean-Augustin), 1819-1884 : Chimiste et agronome. Né à Metz en 1819, ingénieur des tabacs, Barral parvient à isoler la nicotine. En 1845, il est nommé répétiteur de chimie à l’Ecole polytechnique. Elu membre de la Société d’agriculture à la fin du Second Empire, il en devient secrétaire perpétuel en 1871. On a de lui : Rapports sur les irrigations dans les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône (1877-1878). En 1880, il avait commencé ce qu’il considérait comme le couronnement de sa carrière d’agronome, un Dictionnaire d’agriculture ; mais ses forces le trahissent, alors que l’œuvre était à paine commencée. C’est Henry Sagnier qui la terminera. Il décède à Fontenay-sous-Bois en 1884. BARRAL (Léon), 1848-1886) : Explorateur. Né à Paris, Léon Barral, fils du précédent, part en 1885 avec une caravane pour Ankober, où le gouvernement l’avait chargé de porter des présents au roi Ménélik II. A mi-chemin de cette ville, il meurt assassiné à Moyssa en 1886 par des cavaliers Danakil. BARRAT (Maurice), 1868-1895 : Explorateur et ingénieur. Né à Toulouse en 1868, le principal travail de Maurice Barrat a porté sur la géologie du Congo. Il décède en mer en 1895. BARRAU (Théophile), 1848-1913 : Sculpteur. Né à Carcassonne en 1848, élève de Jouffroy, Théophile Barrau obtient une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900 avec Suzanne, statue de marbre, et La Mécanique, bas relief. Il décède à Paris en 1913. BARRÉ (Albert), 1854-19 : Vaudevilliste. Né à Paris en 1854, Albert Barré commence en 1881 sa collaboration avec P. Bilhaud, qui nous vaut des pièces fort amusantes pour l’intrigue et le dialogue, et d’une verve un peu gauloise, telles que : J’attends Ernest, Le Paradis (avec Hennequin), Sacré Théodore ! A partir de 1904, Barré prend comme collaborateur Kéroul et écrit avec lui : Une nuit de noces ; Le Chopin, etc. BARRÈS (Maurice), 1862-1923 : Ecrivain et homme politique. Né à Charmes (Vosges), le 17 août 1862, Maurice Barrès est considéré comme le maître à penser de toute une génération. En 1873, il fait ses études à Nancy puis s’installe à Paris en 1882 et, sous prétexte de terminer sa licence de droit, fréquente le cénacle de Lecomte de Lisle et les milieux symbolistes. Il écrivit quelques articles pour La Jeune France et fonde, en 1884, une revue éphémère, Les Taches d'encre. La découverte de Baudelaire et de Flaubert achève de développer en lui le goût de l’analyse et la trilogie du Culte du moi (Sous l’œil des Barbares en 1888, Un Homme libre en 1889, Le Jardin de Bérénice en 1891) peut apparaître comme un réveil du romantisme et de l’égotisme stendhalien ou comme l’annonce de l’épicurisme de Gide. Il s’agit en effet pour Philippe, le héros de Barrès, de multiplier les émotions et l’analyse de ces émotions. De même, au cours de ses voyages et durant toute sa vie, ce sont des aspects de lui-même que Barrès a cherchés dans les sites illustres (Du sang, de la volupté, de la mort, en 1894 ; Gréco où le secret de Tolède en 1912 ; Un Jardin sur l’Oronte en 1922). Ce dilettantisme fait rapidement de Barrès le « prince de la jeunesse » et offre à une génération désabusée, dans le Culte du Moi, un but immédiat. Ce n’était pour Barrès qu’une étape. Parallèlement à sa carrière d’écrivain, il se lance dans la politique. Boulangiste par anticonformisme et par rébellion contre l’ordre établi, en janvier 1889, il lance à Nancy un journal, Le Courrier de l'Est, et en octobre, est élu député de Meurthe-et-Moselle. L’affaire Dreyfus qu’il vit comme une menace de désintégration de la communauté nationale l’incite d’emblée à se placer dans le camp des antidreyfusards dont il devient l’un des chefs de file. Candidat malheureux à Neuilly, lors des élections législatives de 1893, il fait jouer au Théâtre Libre, en février 1894, une pièce interdite par la censure théâtrale, Une journée parlementaire, puis, pour défendre ses idées, il fonde, en septembre 1894, son propre journal quotidien, La Cocarde. Il écrit surtout, entre 1897 et 1902, la trilogie du Roman de l’énergie nationale (Les Déracinés, L'Appel au soldat, Leurs Figures) dans lequel le « culte du moi » se trouve enfin transcendé dans la fidélité au solHnatal. Jusqu’à la guerre, Barrès ne cesse pas d’entretenir dans ses romans et dans ses articles la fidélité aux provinces perdues et à l’intégrité nationale. Cette ferveur lui fait reprendre la tradition religieuse (La Colline inspirée, 1913) comme un élément essentiel de l’énergie et de la vérité nationale. À la suite de « l’Affaire », il ne devait plus quitter l’arène politique, assumant la présidence de la Ligue de la Patrie française puis celle de la Ligue des patriotes, à la tête de laquelle il succède à Paul Déroulède en 1914, affichant enfin pendant toute la durée de la guerre un patriotisme cocardier qui lui vaut d’être élu par Le Canard enchaîné, chef « de la tribu des bourreurs de crâne ». L'année suivante, il fait un voyage au Proche-Orient, qui lui inspire son dernier livre, Une enquête au pays du Levant (1923). Elu à l’Académie française en 1906, député de Paris jusqu’à sa mort, Barrès fait paraître en 1917 Les Diverses Familles spirituelles de la France, un ouvrage de réconciliation nationale écrit dans le contexte de l’Union Sacrée. En 1921, paraît Le Génie du Rhin où l’écrivain prône la réconciliation avec l’ennemi allemand. Ses hésitations et ses doutes seront davantage visibles avec la publication de ses Cahiers. L’année suivante, il chante l’Orient et les désordres amoureux avec Un Jardin sur l'Oronte, un ouvrage qui scandalise la critique. Il décède à Neuilly-sur-Seine le 4 décembre 1923. STERNHELL (Zeev) : Maurice Barrès et le nationalisme français, Paris, Fayard, 2000. THIBAUDET (A.) : La vie de Maurice Barrès, Paris, Nouvelle Revue Française, 1924 MAURIAC (F.) : La rencontre avec Barrès, Paris, 1945 DOMENACH (J.-M.) : Barrès par lui-même, Paris, Éditions du Seuil, 1962 GODO (E.) : Ego scriptor : Maurice Barrès et l'écriture de soi, Paris, Editions Kimé, 1998. VAJDA (S.) : Maurice Barrès, Paris, Flammarion, 2000. BARRIÈRE (Charles-Claude), 1837-1910 : Homme politique. Né à Saint-Germain-l’Herm (Puy-de-Dôme), le 27 septembre 1827, Barrière est élu député du Puy-de-Dôme de 1885 à 1889, puis sénateur de 1891 à 1909. Inscrit au groupe de l’Alliance Démocratique, il est secrétaire du Sénat. Il décède à Saint-Bonnet-le-Bourg (Puy-de-Dôme), le 19 août 1910. BARRIÈRE (Marcel-Marie-André), 1868-19 : Littérateur. Né à Limoux en 1868, ancien officier des hussards, Marcel Barrière publie en 1890 son premier volume, l’Oeuvre de H. de Balzac. Son œuvre principale est une Heptalogie qui se décompose en une trilogie romanesque : Le Nouveau Don Juan, La Dernière épopée, Les Précurseurs ; une trilogie philosophique : L’Art des Passions, Un Programme d’évolution, L’Ame universelle ; et une partie analytique : L’Histoire d’une œuvre. Il a encore publié : Le Nouveau Don Juan, comprenant L’Education d’un contemporain, Le Roman de l’ambition, Les Ruines de l’amour (1900-1902) ; L’Art des passions (1904), refondu en 1924 sous le titre : Essai sur le donjuanisme ; La Dernière épopée, qui comprend : Le Monde noir, La Nouvelle Europe (1900-1911) ; Le Sang d’Asmodée (1924) ; Les Nouvelles Liaisons dangereuses (1925) ; La Vierge et le Taureau (1926). BARROIS (Charles, Eugène), 1851-19 : Géologue. Né à Lille en 1851, profeseur de géologie et de minéraloie à la faculté des sciences de Lille, Eugène Barrois est memre de l’Académie des sciences en 1904. Ses principaux travaux portent sur l’étude de la Bretagne, dont il a levé en grande partie la carte géologique détaillée, et sur le terrain crétacé qu’il a étudié aussi bien en France qu’en Angleterre et en Irlande. Mais son œuvre capitale est la compraison des terrains primaires du nord de la France avec ceux d’autres régions, et l’étude de détail du carbonifère du bassin du bassin franco-belge ; il a remanié toutes les idées sur la structure de ce bassin : ces idées ont été soumises à la vérification expérimentale. Les services rendus ainsi aux charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais sont inappréciables. BARRUCAND (Victor), 1864-1934 : Journaliste et écrivain. Victor Barrucand est né le 7 octobre 1864, à Poitiers. Il est d’abord ouvrier, puis se met à jouer de la flûte et du hautbois dans les cafés parisiens..A vingt ans, Barrucand publie sa première oeuvre lyrique, Rythmes et rimes (à mettre en musique). Suivent en 1889 quatre recueils sans grande valeur littéraire mais qui l’introduisent auprès de Mallarmé, de Verlaine, des frères Cros ; il consacre une étude aux pâtes de verre d’Henri Cros dans l’Art dans les deux mondes. Victor Barrucand s’intéresse aussi au théâtre, et réédite de vieilles farces de Tabarin, célèbre bouffon de la place Dauphine. Fin 1893, quand les « lois scélérates » sont votées pour contrer les menées anarchistes, Barrucand participe aux conférences du groupe de l’Idée nouvelle qui ont lieu chaque vendredi à l’Hôtel Continental. Il est mêlé au procès d’Emile Henry, qu’il a eu l’occasion de rencontrer à Forges-les-Eaux peu de temps avant qu’il pose sa bombe au Café Terminus de la Gare Saint-Lazare. A partir de mars 1894, Barrucand commence sa collaboration à la Revue Blanche avec une chronique de Lettres italiennes qui paraîtra environ tous les six mois jusqu’en novembre 1897. Pendant six ans, Victor Barrucand sera un des collaborateurs les plus prolifiques de la revue, jusqu’à son départ en Algérie au printemps 1900. En 1895, il adapte pour le Théâtre de l'Œuvre Le Chariot de terre cuite, un drame hindou antique dont l’intrigue mêle lyrisme et burlesque, philosophie et rebondissements romanesques : Le Chariot de terre cuite qui est un triomphe. De février à juin 1895, Barrucand et Fénéon cosignent Passim, une revue de presse d’un genre spécial, chronique sarcastique des événements politiques et sociaux de la quinzaine. Les notes les plus fréquentes portent sur la politique coloniale française : s’appuyant sur les faits d’actualité, ils condamnent la violation des droits de l’homme et de la souveraineté des peuples, et s’en prennent au racisme à peine voilé des discours. Dilettante studieux et autodidacte, Victor Barrucand se fait aussi connaître par ses « bouquins » sur la période révolutionnaire. Il rassemble les mémoires inédits du général Rossignol, puis ceux de Pierre Choudieu, héros révolutionnaires de second ordre, dans deux volumes publiés chez Plon en 1896 et 1897. En février 1897, il donne à l’Odéon Pour le Roi, drame historique en un acte où l’héroïne tente de sauver le roi en usant de ses charmes. Le 1er décembre 1902, Barrucand présente dans la Revue Blanche un dernier document : Les Volontaires de Gentilly, comédie inédite en un acte écrite par Anaxoras Chaumette, procureur de la Commune de Paris de 1793. Il ne serait pas étonnant que ce soit dans la fréquentation des vieux papiers révolutionnaires que Victor Barrucand ait redécouvert cette idée du pain gratuit, doléance populaire s’il en est. En cette fin de siècle qui verra l’unification du bloc socialiste, sa thèse est qu’il faut accorder à tous la gratuité du pain, selon un mode de distribution nettement inspiré d’un système communiste. Cette proposition révolutionnaire va loin puisqu’elle fait l’objet d’une proposition de loi signée par 22 députés. Malgré une campagne de conférences dans toutes les grandes villes de France, malgré la publication d’un manifeste et l’appui financier du riche et généreux Thadée Natanson, la gratuité du pain sera finalement rejetée puis oubliée. Dans son élan, Victor Barrucand applique le modèle au théâtre, qu’il veut libre et gratuit – une sorte de théâtre populaire avant l’heure. Il se présente à la députation d’Aix-en-Provence, sous l’étiquette de socialiste fédéraliste, mais est battu par un guesdiste « du pays », Gabriel Baron. Lors du Congrès socialiste de décembre 1899, il représente deux fédérations : l’Espoir social de la Valentine et le groupe marseillais de Saint-Marcel. En 1899 et 1900, sous la responsabilité de Léon Blum, Victor Barrucand donne plus de vingt collaborations à la chronique littéraire de la Revue blanche. Mais c’est surtout son engagement pour la cause dreyfusarde qui l’absorbe pendant toute l’année 1899. Il est envoyé par la Ligue des Droits de l’homme à Rennes pour la révision du procès Dreyfus, comme éditorialiste du seul journal local dreyfusard, L’Avenir de Rennes, où paraîtra, le 12 septembre, une pétition de soutien signée par la majorité des défenseurs de Dreyfus présents au procès. L’année 1900 est le tournant de sa vie. Son unique roman sort des presses : Avec le Feu, un livre à clés, pour une bonne part autobiographique, et témoignage qui donne comme un point final à l’expérience et au doute des années anarchistes. En février, il épouse Yvonne Jacquin, une cousine de Fénéon, et légitime sa petite fille née en 1898. Yvonne, malade, mourra le 30 mai 1902. Barrucand ne se remariera qu’en 1920, avec une libraire algéroise, Lucienne Crespin, de qui il aura un fils. C’est en effet en Algérie que l’envoie maintenant la Ligue des Droits de l’homme, qui avait d’abord pensé à Octave Mirbeau. Barrucand devient rédacteur en chef du quotidien Les Nouvelles, fondé par le sénateur Gérente pour contrecarrer la poussée antisémite dans les villes algériennes. Trente ans plus tôt, le décret Crémieux avait accordé d’office la nationalité française à 35 000 indigènes israélites et avait subitement renversé l’équilibre électoral, nourrissant la haine des foules contre les Juifs. En 1898, Drumont est élu député, et Régis maire d’Alger ; des émeutes particulièrement violentes secouent les villes côtières. En 1900, le mouvement est déjà sur le déclin. Pour ruiner son influence, Victor Barrucand publie article sur article dans Les Nouvelles. Il en réunit l’essentiel, à la veille des élections législatives de 1902, dans une brochure de propagande : M. Drumont et l’Algérie. Mais pour Victor Barrucand, le combat n’est pas fini. La première affaire où il va prendre la défense, non plus des Juifs, mais des indigènes musulmans est celle de la révolte de Margueritte. Cet accrochage entre colons et ouvriers indigènes a dégénéré en une véritable insurrection et il y a eu mort d’hommes. La France entière s’effraye de l’insécurité qui règne en Algérie. En mars 1902, le gouvernement prend des mesures et instaure les tribunaux répressifs, une juridiction particulièrement sévère pour les indigènes. Gérente est en pleine campagne électorale et appuie leur création. Barrucand décide alors de quitter Les Nouvelles. Il collabore à La Dépêche algérienne, et rachète, grâce à l’appui de notables généreux, L’Akhbar, hebdomadaire, essentiellement politique et littéraire. L’année 1919 voit l’aboutissement de ses batailles. La loi du 4 février élargit le corps électoral, accorde le droit de vote aux conseillers municipaux indigènes et octroie la nationalité française aux militaires indigènes. Barrucand est élu conseiller municipal d’Alger en 1921. Mais L’Akhbar, vendu plus cher, ne paraît plus que tous les mois, voire tous les deux mois. C’est à cette période que Barrucand devient rédacteur attitré de La Dépêche algérienne, où il tient notamment la rubrique économique et financière. Il reste impliqué dans les combats politiques de ses amis musulmans et soutient en particulier l’émir Khaled, mais la corruption et les complots rendent la lutte difficile, en même temps que le mouvement se divise. Le vieux code de l’indigénat est finalement abrogé en 1927, par le gouverneur Pierre Bordes. Dans l’élan, Victor Barrucand soutient une délégation qui se rend à Paris en 1928 pour réclamer l’accès à la députation des indigènes, sans résultat. Lui même, disposant d’un permis de circulation sur la ligne PLM, se rend fréquemment à Paris où il dispose d’une chambre dans l’île Saint Louis. Il collabore à un périodique financier parisien et consacre une part importante de ses revenus à la spéculation boursière, ce qui le conduira à la faillite quelques années avant sa mort. A cette époque, la situation de L’Akhbar se détériore encore : il ne sort plus que tous les deux mois. Barrucand s’isole, sort peu, même s’il continue à écrire quotidiennement dans La Dépêche algérienne. Il ne vit presque plus avec sa femme et son fils, installés à El Biar, et préfère son appartement du vieux quartier de la Marine. L’été, il retourne en famille dans le Poitou ou à Annecy, mais ses problèmes cardiaques s’aggravent. Le dernier numéro de L’Akhbar est publié le 13 février 1934. Barrucand s’éteint à El Biar le 13 mars. DUSSERT (Eric). Victor Barrucand (1866-1934). Plein Chant, Le livre des égarés, n° 69-70, printemps-été 2000. p.164-176. BARTET (Jeanne-Julia Régnault, dite), 1854-19 : Actrice. Né à Paris en 1854, Bartet débute brillamment en 1872 au Vaudeville. Engagée à la Comédie-Française en 1879, elle crée le rôle de Mademoiselle Henderson dans Daniel Rochat (1880) et est, en 1881, nommé sociétaire. Depuis, elle tient avec éclat l’emploi des jeunes premières dans la tragédie et la comédie, apportant dans ses rôles une grâce exquise, une diction incomparable, de mélancolie tendre, de passion chaste, qui donne un charme extrême à tout ce qu’elle disait. On la surnommait la divine. Parmi ses plus belles interprétations, nous citerons : Iphigénie, Bérénice, Antigone, Ruy Blas, Hernani, La Nuit d’octobre, L’Etrangère, Denise, Francillon, La Souris, La Loi de l’homme, L’Autre Danger, Le Torent, Le Duel, Le Réveil, etc. L’Hérodienne est la dernière création de Bartet, qui quitte la scène en pleine gloire (1919). BARTH (Marcel-Etienne-Auguste), 1834-1916 : Indianiste. Né à Schiltigheim en 1834, Auguste Barth est membre de l’Académie des Inscriptions en 1893. Il n’ écrit aucun livre proprement dit. Presque tout ce qu’il a publié a d’abord pris la forme d’articles. Le plus important : Les Religions de l’Inde (1879), paru dans l’Encyclopédie des sciences religieuses de Lichtenberger. Il obtient un succès considérable, est traduit en anglais par le révérand J. Wood (1882) et en russe par le prince Troubetskoï. Le Bulletin des religions de l’Inde, que Barth donnait périodiquement à la Revue del’histoire des religions, à partir de 1880, forme une collection imposante, où toutes les productions de l’indianisme contemporain sont jugées avec une extrême sagacité. Depuis sa mort, à Paris en 1916, ses Œuvres complètes ont été réunies. BARTHÉLEMY (Anatole de), 1821-1904 : Archéologue et numismate. Né à Reims en 1821, membre de l’Institut en 1887, Anatole de Barthélemy est l’auteur du Nouveau Manuel complet du numismatisque ancienne (1890) ; du Nouveau Manuel complet de numismatique du moyen âge et moderne ; du Cartulaire de la Commanderie de Saint-Amand (1883), et des Etudes héraldiques. Il décède en 1904. BARTHÉLEMY (Joseph), 1874-19 : Jurisconsulte et homme politique. Né Toulouse en 1874, Joseph Barthélemy, agrégé des facultés de droit et professeur à la faculté de Paris, est l’auteur de nombreux ouvrages de droit constitutionnel : Le Pouvoir exécutif dans la République (1906) ; Le Suffrage universel et l’expérience belge (1912) ; Les Institutions politiques de l’Allemagne (1915) ; Le Gouvernement de la France (1919). Député du Gers de 1919 à 1928, il devient président du groupe de l’action républicaine et sociale, il est, en 1922, délégué de la France à la Société des Nations. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1927, il décède à BARTHÉLEMY-SAINT-HILAIRE (Jules), 1805-1895 : Professeur, philosophe et homme politique. Né à Paris le 19 août 1805, Jules Barthélemy-Saint-Hilaire commence sa carrière comme fonctionnaire au ministère des Finances sous la Restauration. Enseignant la littérature grcque au Collège de France, il entame une carrière politique à partir de 1840. Secrétaire général de son vieil ami Thiers lorsque celui-ci devient chef du pouvoir exécutif, il est élu sénateur en 1875 et entre dans le premier gouvernement Ferry comme mnistre des Affaires étrangères du 23 septembre 1880 au 13 novembre 1881. Dans une circulaire rendue publique par la presse étrangère, il recommande la modération à tous les agents politiques et propose l’arbitrage de la France dans le conflt gréco-turc. La droite l’accuse alors de faiblesse et de sénilité ; pourtant, il se laisse convaincre par son directeur politique de l’utilité d’une intervention militaire en Tunisie, qui deviendra bientôt un protectorat français. Outre sa remarquable traduction d’Aristote, il a laissé plusieurs ouvrages, sur le Coran, et les religions orientales. Il décède à Paris le 24 novembre 1895. BARTHOLDI (Frédéric, Auguste), 1834-1904 : Sculpteur. Né le 4 février 1834 à Colmar, au cours de sa longue carrière, Bartholdi s’est essayé dans des gernres divers, non sans succès. Sa ville natale possède de bons spécimens, avec le Bruat, le Monument de Martin Schön, le Jeune vigneron alsacien, etc. L’allégorie lui semble avoir réussi ; sauf, pourtant, l’allégorie patriotique. Celle-ci va bien à son talent vigoureux, populaire et un peu sans nuances. En ce genre le Lion de Belfort (1880) est de beaucoup sa meilleure œuvre, dans l’ordre décoratif et colossal ; l’énorme et célèbre Liberté éclairant le monde, de New-York (1886), lui est inférieure. La dernière œuvre de Bartholdi, qui lui a valu la médaille d’honneur en 1895, est un groupe en marbre de son meilleur ciseau : La Suisse accueillant l’Alsace en 1870. On lui doit encore les statues de Rouget de Lisle, de Vercingétorix, de La Fayette, de Vauban, le Monument aux aéronautes, terminé par Louis Noël, etc. Un musée Bartholdi dans sa maison natale à Colmar. Il décède à Paris le 19 avril 1904. BARTHOLOMÉ (Paul-Albert), 1848-1928 : Peintre et sculpteur. Né à Thiverval (Seine-et-Oise) en 1848, élève de Gérome, Bartholomé expose au salon, de 1879 à 1886, des tableaux de genre. Il reparait au salon du Champ-de-Mars en 1891, comme sculpteur. Il expose alors avec des bustes des œuvres très remarquées : Groupe de deux figures (1892) ; Le Secret ; Jeune Fille pleurant (1892), Jeune Fille priant (1894), et enfin, en 1895, son projet d’un Monument aux morts, œuvre émouvante, achetée par la Ville de Paris, érigée au Père Lachaise en 1899. Citons encore sa Victoire. Il décède à Paris en 1928. BARTHOU (Louis), 1862-1834 : Avocat et homme politique. Ministre à seize reprises des Travaux publics, de l’Intérieur, de la Justice, de la Guerre puis des Affaires étrangères entre 1894 jusqu’à sa mort, Louis Barthou n’a été président du Conseil qu’un peu plus de huit mois, à la veille de la Première Guerre mondiale, alors qu’il a marqué de son empreinte le demi-siècle de la vie politique française qui correspond à l’âge d’or de la la République parlementaire. Né à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées), le 25 août 1862, ssu d’un milieu modeste — son père était quincaillier —, Louis Barthou fait des études de droit à la faculté de Bordeaux et obtient à Paris son doctorat de droit en 1886. Secrétaire de la conférence des avocats, avocat au barreau de Pau, il est très tôt attiré par la politique et devient rédacteur en chef de L’Indépendant des Basses-Pyrénées. Conseiller municipal de Pau à Vingt-six ans, il se fit élire un an plus tard, en 1889, député des Basses-Pyrénées, comme Républicain modéré. Il représente son département pendant quarante-cinq ans, réélu sans interruption jusqu’en 1922, date à laquelle il quitte la Chambre pour le Sénat jusqu’en 1934. Homme de centre droit, il est libre penseur et tolérant, n’hésitant pas d’ailleurs, à exprimer des idées nationalistes et, lorsqu’il le faut, à conclure des accords avec les socialistes. Au début de sa carrière, il se fait remarquer à la tête de la nouvelle vague qui veut mettre fin à l carrière des habitués des scandales politico-financiers révélés par les « années Panama ». Lui-même et ceux de sa génération : Poincaré, Cavaignac, Deschanel… ont l’esprit vif et de grandes ambitions. Maurice Barrès les nomme « les fils de la louve ». Dès ses débuts à la Chambre, puis au gouvernement, Barthou doit soutenir ou repousser les nombreuses interpellations justifiées par les circonstances ou les ordres du jour. Face aux appels de l’actualité, il improvise, augmente, riposte, toujours avec aisance. Selon les témoignages, l’orateur est « net, direct et rapide ». Lors de l’affaire Dreyfus, il adopte une position prudente et, dans la période où le problème se règle (1899-1902), il se tient à l’écart de la politique. De même qu’il ne participe pas au ministère Combes qui déclenche la bataille contre le cléricalisme. Sa carrière ministérielle ne fut pas moins précoce : il n’avait que 32 ans quand il obtint en 1894 son premier portefeuille comme ministre des Travaux Publics. Ministre de l’Intérieur en 1896, puis de nouveau aux Travaux Publics de 1906 à 1909, garde des Sceaux de 1909 à 1913, Louis Barthou allait rapidement s’affirmer comme l’un des grands notables de la IIIe République. Raymond Poincaré, jeune ministre des Fianances en 1894, avait côtoyé son cadet Louis Barthou (trente-deux ans) lorsqu’il détenait son premier poste ministériel aux Travaux publics. L’amitié entre les deux hommes ne se démentit jamais. Elu président de la République le 17 janvier 1913, il s’empresse de nommer deux mois, le 22 mars plus tard son ami Président du Conseil et lui confie en outre le portefeuille de l’Instruction publique. Le gouvernement s’ouvre au centre droit. Pour la première fois depuis 1899, un progressiste Jules Thierry, est ministre, aux Travaux publics. La déclaration ministérielle de Barthou devant la Chambre, le 25 mars 1913, est certes approuvée, mais le grand nombre d’abstention laisse présager une chute rapide. Présentant les difficultés, doté d’une clarté de vue et d’une rapidité de décision qui dans tous les postes qu’il a occupés ont fait l’étonnement de ses collaborateurs, Barthou sait la guerre inévitable. Son premier soin est de concrétiser le projet déposé par son prédécesseur Aristide Briand : faire passer le service militaire de deux ans à trois ans pour accroître les effectifs de l’armée. « Ce pays comprendra que précisément parce qu’il est fort, parce qu’il est armé, il est garanti contre toutes les agressions, contre toutes les surprises ; il comprendra que c’est une loi de paix que nous lui apportons », dit-il à la tribune. Votée par les députés le 19 juillet, par 358 voix contre 204, la loi est adoptée le 7 août par les sénateurs. Cette disposition allait permettre de soutenir le premier choc avec l’armée du reich. A la rentrée, le projet d’emprunt de 1.500 millions dont veut disposer le gouvernement Barthou pour l’application de la loi passe de justesse à l’assemblée. Mais Caillaux, hostile au projet, réclame la suppression de l’exonération fiscale dont bénéficiaient les souscripteurs à l’emprunt. Barthou pose la question de confiance et, battu, il porte la démission de son cabinet à l’Elysée, le 2 décembre 1913. Lorsque la guerre éclate, le 3 août 1914, le bien-fondé de la politique de défense préconisée par Barthou apparaît aux yeux de tous, de même que la mort de son fils, l’une des premières victimes du conflit, accroît sa popularité. Il interrompt pendant trois ans son activité politique puis revient comme éphémère ministre des Affaires étrangères, en 1917, par amitié pour Poincaré. Tout au long des années 1920, il continua d’occuper des ministères d’importance (Guerre, Justice, Affaires étrangères de nouveau), dans des gouvernements de concentration républicaine. Mais, le 9 octobre 1934, à Marseille, il était tué en même temps que le Roi Alexandre de Yougoslavie, dans l’attentat perpétré par un terroriste croate. L’assassinat de Louis Barthou fut pour le pays une perte irréparable tant avait été efficace la mise en œuvre de ce qui fut la grande idée de ses dernières années : la reconstitution d’alliances contre le danger allemand. Nul ne sut la reprendre après lui. Après la victoire de 1918, il rédige le rapport sur le traité de Versailles et prend acte du retour à la France de l’Alsace et de la Lorraine, ainsi que de l’élimination de l’Allemagne du Maroc. En marge de son activité politique, Louis Barthou avait également publié quelques livres de littérature et d’histoire, et il était un collectionneur célèbre de manuscrits et d’autographes ; mais c’est incontestablement son action gouvernementale que salua l’Académie française l’élisant au fauteuil d’Henry Roujon, par 20 voix sur 27, le 2 mai 1918. Ministre intermittant, il siège aussi dans les organismes internationaux où il œuvre pour la paix. En 1922, il préside la commission des réparations de guerre. L’extrême droite relève alors avec un peu d’excès et une partielle clairvoyance une faiblesse vis-vis de l’Allemagne : « L’Histoire dira comment ayant permis la conjonction franco-russe, Barthou est ainsi l’artisan de la nouvelle conflagration qui jette les Allemands et les Russes sur la Pologne, puis sur la France », écrit par exemple Léon Daudet, dans Les Nouveaux Châtiments en 1931. En décembre 1930, Barthou se voit confier par le président de la République Gaston Doumergue la mission de former un nouveau gouvernement. Mais il se heurte une nouvelle fois à l’hostilité des radicaux. Pierre Laval sollicité après lui abandonne à son tour. Théodore Steeg, finalement nommé, lui confie le portefeuille de la Guerre ? C’est son avant dernier mandat, qu’il ne conserve qu’un mois et demi. Le 9 février 1934, il reçoit de Gaston Doumergue le portefeuille des Affaires étrangères. Augure une première fois en 1913, Barthou qui a lu Mzein Kampf, est désormais persuadé que Hitler prépare la guerre. Dans un esprit de rassemblement, il se rapproche de la gauche en même temps qu’il s’attache à mettre au point un système international de sécurité collective. Il propose un pacte de l’Europe de l’Est comprenant l’URSS et la Pologne, qui s’ajouterait à la « Petite Entente » » conclue avec l’Eurpe centrale et dont il est aussi l’artisan. Ces accords devaient resserrer les liens de la France avec les pays impliqués et lui fournir une allaince de revers, face à une agression possible de l’Allemagne. Mais le projet tourne court tandis que Hitler de son côté renforce le réarmement de son pays. Dans ses nouvelles fonctions, Barthou se rend à Marseille le 9 octobre 1934 pour accueillir le roi Alexandre de Yougoslavie. Il y est victime, en même temps que le souverain, d’un attentat perpétré par des nationalistes croates où il y laisse la vie. Homme de grande culture, élu à l’Académie française en 1918, Barthou, avait dans son discours de réception, conservé le ton franc et malicieux de ses discours officiels : « Ma reconnaissance se mesure au vif désir que j’avais d’être des vôtres » (6 février 1919). En tant qu’homme de lettres, mélomane et musicologue, amateur d’art et bibliophile, il a joué parallèlement à son incessante action politique un rôle important dans la vie culturelle du pays. Dès 1895, il avait contribué à définir et à fonder le Conseil d’administration de l’Etat collectionneur, qui visait par différents moeyns à enrichir les musées nationaux. Il a publié des volumes remarqué sur Mirabeau, Lamartine orateur, les Amours d’un poète (Victor Hugo) AUBRY (O.) : Louis Barthou, préface de Gaston Doumergue, Paris, Quillet, 1935. BERTAU (J.) : Louis Barthou, biographie critique, Paris, 1919. BOUSQUET-MELOU (J.) : Louis Barthou et la circonscription d’Oloron (1889-1914), Paris, Pedone, 1972. DAUDET (L.) : Le Garde des Sceaux Louis Barthou, Paris, Editions du Capitole, 1930. PAPY (M.) : Barthou. Un homme, une époque. Actes du colloque de Pau, 9 et 19 novembre 1984, Pau, 1987. YOUNG (R.) : Power and pleasure, Louis Barthou and the Third French Republic, Montréal, Kingston (Canada), Londres, 1991. BARTISSOL (Edmond), 1841-1916 : Ingénieur et homme politique. Né à Porte (Aude), le 20 décembre 1841, Edmond Bartissol fait ses études à Perpignan puis exerce la profession d’ingénieur des Travaux Publics dans les Pyrénées Orientales. Il collabore avec Ferdinand de Lesseps au creusement du canal de Suez de 1866 à 1870, construit des lignes de chemin de fer en Espagne, participe à l’aménagement du port de Leixoes au Portugal et à la construction du métro de Lisbonne. Élu député de Céret (Pyrénées Orientales) en 1889 comme républicain modéré, il est battu en 1893 par Jules Pams. Élu député républicain progressiste en 1898 et invalidé pour fraudes électorales, il se représente de nouveau en 1902 et est élu député de Perpignan jusqu’en 1910. Commandeur de l’Ordre du Christ du Portugal et membre du Suprême Conseil du Rite Écossais. Il meurt à Paris le 16 août 1916. BASCH (Victor), 1863-1944 : Philosophe et universitaire. Né en 1863 dans une commune hongroise à Bratislava, il fait ses études Arrivé en France dès l'enfance, il fait ses des études supérieures à la Sorbonne à Paris où son père s’est fixé comme correspondant d’un journal viennois. Agrégé d’allemand, chargé de cours à la Faculté de Nancy et à celle de Rennes, avant d’enseigner à la Sorbonne, il prépare des thèses d’allemand et de philosophie. Cet intellectuel, absorbé par ses travaux universitaires, entre en politique avec l’affaire Dreyfus. En 1898, Victor Basch est le co-fondateur, avec Ludovic Trarieux et Lucien Herr, de la Ligue des Droits de l'Homme. Il ouvre sa maison de Rennes aux témoins lors de la défense lors du second procès Dreyfus et devient militant socialiste. Membre du Comité central de la Ligue des Droits de l’Homme dès 1907, il accède à la présidence de celle-ci en 1926, succédant à Ferdinand Buisson. Il est de tous les combats de la Ligue, participant la défense de Caillaux durant la guerre, prônant après celle-ci la réconciliation avec l’Allemagne de Weimar, et surtout déployant pendant les années 1930 une inlassable activité antifasciste. Il cherche l’aide pour l’Espagne républicaine, des asiles pour les réfugiés politiques italiens, allemands ou autrichiens, préconise l’union des forces de gauche. Il organise le rassemblement du 14 juillet 1935, préside le Comité national du Rassemblement populaire et présente dans L’œuvre, en janvier 1936, la plate-forme du Front populaire. Hostile aux accords de Munich, il réprouve en 1939 la pacte germano-soviétique. Juif d’oriigine étrangère, socialiste, antifasciste promoteur du Front populaire, il cristallise contre lui la haine des nazis et de leurs émules : le 10 janvier 1944, il est arrêté à son domicile à Neyron (Aisne) et assasiné avec sa femme par la milice française sur ordres des nazis. BASCHET (Armand), 1829-1886 : Littérateur et publisciste. Né à Blois en 1829, Armand Baschet se fixe à Venise et y entreprend le dépouillement des archives de l’ancienne République. Il en rapporte les éléments de plusieurs ouvrages originaux sur l’histoire de France : Les Archives de Venise ; Histoire de la chancellerie secrète (1870) ; Journal du Concile de Trente, rédigé par un secrétaire vénitien (1870) ; Les Comédiens italiens à la cour de France (1882) ; etc. De retour en France, il écrit une Histoire du dépôt des archives des Affaires étrangères. Il décède à Blois en 1886. BASCHET (André-Marcel), 1862-19 : Peintre. Né à Gagny (Seine-et-Oise) en 1862, élève de Boulanger et de Jules Lefebvre, grand prix de Rome en 1883, il s’adonne principalement à la peinture des portraits, genre où son talent lui acquiert une prompte notoriété. Citons ceux de : Francisque Sarcey (1893), Ambroise Thomas, Lavedan (1896), Henri Rochejort (1908), Gaston Doumergue (1926), Le Maréchal Fayolle (1927). Il a été élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1913. BASLY (Emile-Joseph), 1854-1928 : Homme politique. Né à Valenciennes en 1854, Basly travaille comme ouvrier mineur jusqu’en 1880, puis s’occupe de l’organisation d’un syndicat ouvrier, et est élu conseiller municipal de Denain (1883). En 1885, il est élu député à Paris, mais est battu aux élections suivantes. Il revient cependant à la Chambre en 1890 comme député socialiste du Pas-de-Calais et est constamment réélu depuis. Président du syndicat des mineurs du Pas de Calais, il intervient activement dans tous les conflits des mineurs et du patronat depuis 1884. A la Chambre, il prend une part active aux débats sur la législation du travail, en particulier du travail des mines. Maire de Lens depuis 1902, il demeure dignement à son poste jusqu’en 1917, pour reprendre ses onctions dès l’armistice. Il décède à Lens en 1928. BASQUIN (Alfred), 1893-1957: Hôtelier et homme politique. Né à Poix-du-Nord (Nord), le 27 janvier 1893, Alfred Basquin est de 1924 à 1930, président du Syndicat régional des cafetiers, hôteliers et restaurateurs. Franc-maçon, il est conseiller municipal de Péronne de 1925 à 1935 puis candidat aux élections législatives de la Somme en 1928 où il est battu, il prend sa revanche en 1932 comme socialiste SFIO. Réélu en 1936, il vote le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il abandonne la politique après la guerre et devient représentant de commerce. Il meurt à Mons-en-Chaussée (Somme), le 3 janvier 1957. BASSET (René, Marie, Joseph), 1855-1924 : Orientaliste. Né à Lunéville en 1855, d’abord chargé de cours à l’Ecole supérieure des lettres d’Alger (1880), il devient directeur de cet établissement, puis doyen de la faculté des lettres et correspondant de l’Institut. Il s’est distingué dans les études africaines (linguistique, histoire, archéologie, géographie) et folklore). Il a publié de nombreux travaux relatifs au domaine de la langue arabe et aux études berbères. Il décède à Alger en 1924. BASSOT (Marie-Jeanne), 1878-1935 : Militante. Née à Paris le 22 février 1878, issue d’une famille bourgeoise de la région de Dijon, Marie-Jeanne Bossot reçoit une éducation à domicile. Elle fait beaucoup de piano et se passionne pour la littérature. Jeune fille, elle montre une vocation religieuse, ses parents s’y opposent fermement, de même, qu’ils vont violemment contrecarrer ses désirs d’aller dans les « maisons sociales ». Celles-ci sont dirigées depuis 1898 par M. Le Fer de la Motte, leur mission est de vivre jour et nuit en milieu ouvrier dans une maison ouverte à tous les gens du quartier, suivant ainsi le modèle des « settlements ». Devant la détermination de leur fille à s’engager, les parents de Marie-Jeanne Bossot décident d’enlever leur fille et de l’interner.Elle réussit à se sauver et intente un procès à ses parents en mars-avril 1909 pour séquestration arbitraire. Elle le gagne mais l’œuvre des maisons sociales à désormais mauvaise réputation et ferme ses portes. A la rentrée d’ocobre 1909, il faut réorganiser les différentes maisons sociales de Paris qui sont au nombre de cinq. Marie-Jeanne Bassot prend l’initiative de mettre en place une nouvelle maison sociale en banlieue, à Levallois-Perret. Avec son amie Mathilde Girault, elle loue un modeste logement ouvrier et commence à organiser quelques activités. Après la Première Guerre mondiale, grâce à l’aide de l’association américaine « American women hospital », elles peuvent acquérir des bâtiments et un jardin à Levallois-Perret. Marie-Jeanne Bassot organise des recherche sde fonds auprès des entreprises de Levallois-Perret possédant un réel talent pour le développement du mécénat industriel (notamment grâce à M. Noblemaire, président-directeur du PLM). Elle invente ce que l’on appelera plus tard, un « équipement socio-culturel » et crée également la salle polyvalente. Le salon se transforme en lieu de réception le jour, accueille les cercles d’études d’adultes le soir et peut se convertir en garderies d’enfant en fin d’après-midi. Ainsi, un cercle d’études de parents animé par Marie-Jeanne a lieu autour d’un thème en général donné par la revue Education, organise de la Confédération générale des familleset de l’Ecole des parents, créée par Victorine Vérine. Mare-Jeanne Bassot fonde avec Mathilde Girault un dispensaire, puis un aérium et enfin un gymnase à multiples fins : salle de réunions, conférences, spectacles et bien-sûr, sport. Une bibliothèque, des terrains de jeux et une piste sont installés. Un local est aménagé pour l’école ménagère, sans compter la grande bâtisse destinée à l’école d’action sociale qui ouvre ses portes en 1929 pour former d’autres futures résidentes et dont s’occupent Apolline de Gourlet et Marie Diémer. Infatigable avocate des centres sociaux, Marie-Jeanne Bassot en fonde la fédération en France en 1921 avec Apolline de Gourlet et participe au premier congrès international des settlements. Féministe, elle appartient au « soroptimist club », équivalent féminin du « Rotary club ». Elle défend dans les congrès de service sociaux, une vision préventive et éducative du travail social, rêvant de créer une profession de cadres aux multiples responsabilités, ouverte à tous les problèmes. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1932, elle décède la 13 décembre 1935 à Levallois-Perret. FAYET-SCRIBE (S.) : Associations féminines et catholicisme : de la charité à l’action sociale, XIXe-XXe siècle, Paris, Ed. Ouvrières, 1990. FAYET-SCRIBE (S.) : La residence sociale de Levallois-Perret, Toulouse, Erès, 1990. GUERRAND (R.-H.), RUPP (M.-A.) : Brève histoire du service social en France (1896-1976), Paris, Privat, 1978. BASTID (Paul, Raymond, Marie), 1892-1974 : Homme politique. Né à Paris le 17 mai 1892, Paul Bastid est le petit-fils de du minstre Paul Devès. Il a été élève à l’Ecole normale supérieure avant d’être agrégé de philosophie et de drot public. Elu en 1924 sur la liste du Cartel des gauches, il est ministre du Commerce dans le gouvernement Blum du 4 juin 1936 au 21 juin 1937. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, Paul Bastid décèdera à Paris le 29 octobre 1974. BASTIDE (Joseph, Etienne), 1876-1956: Avocat et homme politique. Né à Béziers (Hérault), le 29 août 1876, Bastide est bâtonnier du barreau de Rodez et il se porte, à 60 ans, candidat de l’Union républicaine démocratique aux élections législatives de 1936 contre le Front populaire. Élu, il s’inscrit à la Fédération républicaine. Porté comme « n’ayant pas participé au vote » pour les plains pouvoirs accordés au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, il fait rectifier au procès verbal en « volontairement abstenu ». Continuant sa carrière politique après la guerre, il se retire de la vie politique en 1946. Il meurt à Rodez, le 6 janvier 1957. BASTIÉ (Maryse), 1898-1952 : Aviatrice. BASTIEN-LEPAGE (Jules), 1848-1884 : Peintre. Né à Damvillers (Meuse) en 1848,Jules Basten-Lepage fait la guerre de 1870 comme franc-tireur et débute par La Chanson du printemps (1874) et La Communauté (1875), où il se montre un observateur aigu et délicat, un peintre serré et vigoureux. Influencé par Courbet et Manet, il donne des tableaux d’une rusticité précise et poétique : La Prairie de Damvillers (1878), Le Retour des champs. Il a aussi laissé des portraits d’un dessin serré, ceux du Père et de la Mère de l’artiste, d’André Theuriet, de Sarah Bernhardt. En 1878, Les Foins marquent la perfection de la manière de l’artiste dans la peinture de la vie des champs. Il est ensuite revenu à ses paysans meusiens, aves les Blés mûrs, La Saison d’octobre et L’Amour au village. Vers 1883, il s’adonne même presque exclusivement au paysage avec figures, et peut-être songeait-il à élargir ses sujets, quand il décède à Paris en 1884. BASTILLE ANTIMACONNIQUE : Publication de propagande contre les sociétés secrètes, qui succède en 1902 au journal Abas les tyrans!, lui-même fondé en 1900 par Copin-Albancelli, qu’encourageait l’académicien Jules Lemaître, s’appelle alors la Ligue Française anti-maçonnique et se transforme ensuite en Ligue de Défense Nationale contre la Franc-Maçonnerie. La Première Guerre mondiale met pratiquement fin aux activités de l’organisation. BATAILLE (Georges), 1897-1962 : Écrivain. Né le 16 septembre 1897 à Billom (Puy-de-Dôme), Georges Bataille, après des études à Reims, entre au séminaire à Saint-Flour (Cantal). Il abandonne quelque temps après le séminaire pour devenir archiviste-paléographe. En 1922, il séjourne chez les bénédictins de l’île de Wight, et pense de nouveau se faire prêtre mais au terme de son séjour, il perd définitivement la foi. En 1924, il est nommé au cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale. En 1929, il dirige la revue Documents, collabore à la Critique sociale. De 1931 à 1932, il suit les cours d’Alexandre Kojève sur Hegel. En 1935, il fonde avec Breton, Eluard, Klossowski, Péret et Tanguy le groupe « Contre-attaque ». Un an plus tard, il crée le « Collège de Sociologie Sacrée » avec Caillois et Michel Leiris destiné à étudier l’existence sociale et les manifestations du sacré dans la société. Il fonde également la revue Acéphale. Il n’a encore publié aucun ouvrage sous son vrai nom. En 1937, après la publication de Madame Edwarda – sous le pseudonyme de Pierre Angélique – il quitte Paris pour des raisons de santé, et s’installe au Vézelay. Il sera ensuite successivement bibliothécaire à Carpentras puis à Orléans. La vie de Georges Bataille se confond avec son énorme influence intellectuelle et son œuvre. De 1925 jusqu’à sa mort, il a connu tous les mouvements intellectuels, littéraires et philosophoques de son temps, y prenant à la fois une part occulte et active. Bataille a publié un certain nombre de récit ou de textes sous diverses pseudonymes et plus tard sous son vrai nom : Histoire de l’œil (1928 ; L’Anus solaire (1931) et Le Petit (1934). La pensée de Bataille – qui a touché les domaines les plus divers, de la mystique à l’économie – a pour centre ce qu’il appelle CHATAIN (Jacques) : Georges Bataille, Paris, 1973. HAWLEY (Daniel) : Bibliographie annotée de la critique de Georges Bataille, 1929-1976, Geneève et Paris, 1976. BATAILLE (Henry, Félix), 1872-1922 : Poète et auteur dramatique. Né à Nîmes (Gard) le 4 avril 1872, Henry Bataille effectue ses études à Paris aux lycées Henri IV et Jeanson de Sailly. S’étant cru la vocation de peintre, il fréquente alors l’académie Jullian, où il se distingue bientôt. Mais, féru de théâtre, il fait jouer un peu plus tard une féerie qu’il avait écrite avec R. d’Humières : La Belle au bois dormant (1894). L'échec de sa première pièce le destine vers les beaux-arts et la peinture, avec laquelle il envisage de gagner sérieusement sa vie. La parution d'un recueil de poèmes, La chambre blanche, en 1895, obtient un grand succès et le rapproche à nouveau du théâtre. Il revient cependant au théâtre pour donner un drae en vers libres : La Lépreuse en 1896. Mais ses vrais débuts de dramaturge datent de Ton sang en 1897. De 1900 à la veille de la Première Guerre mondiale, ses drames passionnels, au sein d'une société mesquine et décadente (Maman Colibri, 1904), séduisent le public et sont également joués à Broadway. Devenu le champion d’un théâtre où le pathétique se fonde sur l’état morbide des personnages, Bataille fera de l’amour l’unique ressort de ses pièces, en exploitant les faits divers les plus scabreux fournis par l’actualité. Outre La Marche nuptiale (1905) , son chef d’œuvre, on peut citer : Poliche (1905) ; La Femme nue (1908) ; Le Scandale (1909) ; La Vierge folle (1910) ; L’Enfant de l’amour (1911) ; Le Phalène (1913) ; Les Flambeaux (1913) ; L’Amazone (1917) ; Les Sœurs d’amour (1919) ; L’Animateur (1920) ; La Tendresse (1921) ; La Possession (1922) ; La Chair humaine (1922). Ayant le goût de la sentimantalité, comme d’ailleurs celui de l’esthétisme, et les faisant valoir aux dépens de tout le reste, Bataille connaît plus que tout autre les moyens de tirer des larmes du public. Du point de vue de l’expression, il fait trop volontiers usage d’un style flasque et précieux en même temps déclamatoire. Il serait injuste, cependant de lui dénier toute force dramatique. Son œuvre demeure un document sur l’état d’esprit de la Belle époque. En tant que poète néo-symboliste, il a laissé trois autres recueils de vers : Le Beau Voyage (1904) ; La Divine tragédie (1917) et La quadrature de l'amour (1920). Il décède à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise) le 2 mars 1922. AMIEL (Denys) : Henry Bataille, 1909. CATALOGNE (Gérard de) : Henry Bataille ou le romantiqme de l’Instinct, 1925. L’HÉRITIER (J.) : La vie et l’œuvre d’Henry Bataille, 1930. SEILLIÈRE (E.) : L’Évolution morale dans le théâtre d’Henry Bataille, 1936. BATBIE (Anselme, Polycarpe), 1828-1887 : Professeur, avocat et homme politique. Né le 31 mai 1828 à Seissan (Gers), Anselme Batbie, auditeur au Conseil d’Etat en 1849, quitte sa fonction après le coup d’état du 2 décembre 1851 et se tourne vers l’enseignement. Professeur aux facultés de Rennes, Dijon, Toulouse et Paris, il enseigne tour à tour le droit administratif et l’économie politique. Puis, il obtient la chaire de droit administratif, dont il est le remier titulaire. Il montre son aptitude à traiter les questions économiques dans son Traité de droit public et administratif. Les évènements de 1870 détournent Batbie de sa carrière de professeur et de jurisconsulte pour l’orienter vers la vie politique. Aux élections du 8 février 1871, il est élu député du Gers puis siège avec la droite monarchiste. Il est un des principaux orateurs du parti monarchique dans la lutte engagée contre Thiers et contre les institutions républicaines. Il figure, le 20 juin 1872 parmi les délégués de la droite. Il est chargé de conférer avec Thiers pour lui imposer une politique conforme aux vues de la majorité monarchique. Batbie se trouve désigné, arès le message présidentiel du 13 novembre suivant, pour faire partie de la commission Kerdel chargée d’opposer à ce manifeste républicain la programme de coalition monarchique. Il en est le raporteur , et c’est dans cette circonstance qu’il propose d’organiser contre « la progrès de la barbarie révolutuionnaire » un système de résistance qu’il appelle « le Gouvernement de combat ». Ce mot fait fortune, et, passant dans la langue courante de la politique, devient une arme contre lui et son parti. Ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-arts de mai à novembre 1873, après la chute de Thiers, dans le premier cabinet de Broglie, il s’applique à rapporter un certain nombre de mesures prises par un de ses précédesseurs, Jules Simon. Il repousse le principe de l’obligation de l’enseignement primaire et se voit reprocher de se mettre en contradiction sur ce point avec ses livres de jurispridence, dans lesquels il faisait découler ce principe de la conception lgale des devoirs des parents. On signale surtout son rôle dans la discussion du projet de loi tendant à déclarer d’utilité publique les travaux de construction de l’église du Sacré Cœur de Montmartre, et à leur appliquer le bénéfice des lois spéciales d’expropriation. Après la proropgation des pouvoirs de Mac Mahon, Batbie est remplacé au ministère par de Fourtou le 26 mai 1873. Il devient alors président de la commission des Trente, chargé de l’examen des lois destinées à compléter la constitution de 1875. Lors du premier renouvellement triennal du Sénat, il se présente et est élu sénateur du Gers de 1876 jusqu’à sa mort. Batbie restera au Sénat comme l’un des principaux membres de la majorité hostile à l’établissement de la République. Il emploie surtout son influence contre elle après l’acte du 16 mai 1877. Après les élections du 14 octobre, la presse s’accorde à présenter Batbie comme l’un des principaux conseiller du Maréchal. Il est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques le 14 février 1885. Lors de la démission du cabinet Rochebouët, son nom a été avancé pour former le nouveau gouvernement, qui est finalement constitué par Dufaure. Batbie meurt à Paris le 12 juin 1887. COUGNY (G.) et ROBERT (A.) : Dictionnaire des parlementaires français, (1789-1889), tome I, Bourloton, Paris, 1889-1891. DUCASSE (A.) : M. Batbie, sénateur du Gers, membre de l’Institut, ancien ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-arts, notice biographique, imprimerie Thibault, Auch, 1887. VIDAL (R.) : Batbie, un homme politique, économiste, juriste, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1950. BATIFIFOL (Pierre, Henri), 1861-1929 : Ecclésiastique. Né à Toulouse (Haute-Garonne) en 1861, docteur ès lettres avec une thèse L’Abbaye de Rossano (1892) ; Batiffol a publié des études d’histoire écclésiastique, L’Histoire du bréviaire romain (1893), Histoire de la littérature grecque chrétienne (1897). Nommé recteur de l’Institut catholique de Toulouse en 1898, il y organise l’enseignement des sciences religieuses. Il a pris une part active aux entretiens de Malines, consacrés à l’étude des difficultés anglicanes. Il décède à Paris en 1929. Son frère, Louis, Jules Batiffol (1865-), historien, né à Toulouse en 1865, prend pour sujet de sa thèse sortie de l’Ecole des Chartes Jean Jouvenel, prévôts des marchands de la ville de Paris (1889) ; puis il se consacre presque exclusivement à l’étude de la première moitié du XVIIème siècle : Au temps de Louis XIII (1906), Le Roi Louis XIII à vingt ans (1910), La Duchesse de Chevreuse (1913), La Journée des dupes (1925). Il a donné un volume sur Les Anciennes Républiques alsaciennes (1908). Longtemps attaché à la Bibliothèque nationale, il est nommé en 1924 administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal. BATY (Gaston), 1885-1952 : Directeur de théâtre et metteur en scène. Né à Pélussin (Loire), le 26 mars 1885, Gaston Baty est marqué par l’influence des dominicains d’Oullins, dans la banlieue de Lyon, où il fait ses études secondaires. Licencié en droit en 1906, il va en Allemagne où il rencontre G. Fuchs auprès de qui il fait son véritable apprentissage de la scène. En 1908, il rentre à Lyon où il doit aider son père dans son commerce de bois. Il consacre alors tous ses loisirs au théâtre. En 1919, il fonde Firmin Gémier à Lyon qui le fait venir à Paris, pour le seconder au Cirque d’Hiver, puis à l’Odéon. De 1924 à 1928, Hébertot lui confie la direction artistique du Studio des Champs-Elysées. A En 1925, il fonde, avec Jacques Copeau, H. Ghéon et G. Le Roy, la Fédération des artistes catholiques du théâtre de France, première forme de l’Union catholique du théâtre et de la musique dont il devient président. En 1927, il fait partie du Cartel créé par Jouvet, Dullin et Pitoëff. Il en est le doctrinaire. Il fera partie d’ailleurs du groupe des metteurs en scène qui essaieront de le faire revivre dans les années 1940. Comme Dullin, Baty qui rêve depuis logtemps d’une grande salle, c’est à dire la possibilité de toucher un grand public, s’installe au théâtre Montparnasse dont il réorganise entièrement la scène. Au cour de la première année, il essaie un système de prix réduits pour des soirées populaires et organise des matinées poétiques et musicales, « les samedi de Montparnass ». A sa réflexion sur l’esthétique s’ajoute le souci de participer à des activités novatrices (Groupe Octobre, premières maisons de la culture). Mais dès les années 1940, il crée de moins en moins de pièces pour se consacrer aux marionnettes. Epuisé après la guerre, Baty doit regagner Pélussiin où il y décède le 13 octobre 1952. BAUD (Joseph, Marie, Louis), 1864-1904: Officier et explorateur. Né à Annecy-le-Vieux en 1864, Baud sort de Saint-Cyr dan l’infanterie de marine en 1877. Il remplit deux missions dans l’hinterland du Dahomey. Au cours de la première, dirigée par le commandant Decoeur, il arrive à Say, sur le Niger, en 1895 ; chargé avec le lieutenant Vermeersch de se rendre vers Kong, il descend sur Grand-Bassam, ayant opéré par le Nord la jonction entre le Dahomey et la Côte-d’Ivoire, en arrière des possessions allemandes et britanniques. En 1896, alors capitaine, Baud se rend dans le Gourma par Sansanné-Mango, et en 1897 rejoint, à la frontière est du Mossi, le capitaine Voulet, venu du Soudan. Il décède à Diego-Suarez en 1904. BAUD (André, Claude, Marie), 1879-1950: Officier de marine et homme politique. Né à Arbois (Jura), le 2 juillet 1879, Baud fait ses études au collège d’Arbois puis entre à l’Ecole polytechnique puis à sa sortie choisit la marine nationale. Il démissionne en 1911 pour entrer chez Schneider, au Creusot. Pendant la Première Guerre mondiale, il commande une canonnière qui débarque en Méditerranée. En 1918, il représente la France à la Commission du Danube. Démobilisé comme capitaine de Corvette, il revient au Creusot jusqu’à sa retraite en 1935. En 1936, il est élu député sur une liste d’Union d’Union nationale et républicaine. Le 10 juillet 1940, lors des votes des plains pouvoirs au Maréchal Pétain, Baud est porté comme « n’ayant pas pris par au vote », il fait rectifier au procès verbal en « volontairement abstenu ». Continuant sa carrière après la guerre, il se retire de la vie politique en 1945. Il est l’auteur d’études sur l’Est européen et de La nouvelle crise du franc (1938). Il meurt à Arbois le 15 juin 1950. BAUDET (Charles, Joseph), 1852-1933 : Médecin et homme politique. Né à Caulnes (Côtes-du-Nord) le 16 janvier 1852, Baudet est le fils de modestes commerçants. Il fait ses études au collège de Dinan, puis obtient sa licence de droit et son doctorat en médecine à Paris. Il s’installe comme médecin à Caulnes puis est élu en 1898 conseiller municipal de la commune puis maire de 1896 à sa mort. Conseiller d’arrondissement puis conseiller général, député radical de Dinan de 1903 à 1921, puis sénateur. Il se retire de la vie publique en 1930 en raison de son âge. Il meurt à Caulnes le 20 mars 1933. BAUDET (Louis, Alexandre), 1857-1918 : Industriel et homme politique. Né à Paris, le 9 janvier 1857, Baudet est issu d’une famille d’industriels en bijouterie. Il prend la succession de son père de son père à la fabrique du Moulin du Tan, près de Châteaudun, avec une succursale à Paris. Propriétaire du journal Le Patriote de Châteaudun, il est élu conseiller municipal puis maire de Châteaudun en 1892. Élu député d’Eure-et-Loir en 1902 sur programme anti-réactionnaire et laïque, Baudet est successivement réélu. Il meurt en cours de mandat à Paris le 23 janvier 1918. BAUDIN (Pierre), 1863-1917 : Avocat et homme politique. Né à Nantua (Ain) le 21 août 1863, Baudin s’inscrit au barreau de Paris. Franc-maçon, il devient conseiller municipal du quartier des Quinze-Vingt en 1890, rapporteur général du budget de Paris, vice-président du conseil municipal en 1895, puis président en 1896. Il combat vigoureusement en faveur de l’autonomie de la ville. A l’inauguration de la rue de Réaumur par le président de la République, il prend ostensiblement le pas sur le préfet de police et le préfet de la Seine, créant ainsi un précédent de préséance des élus du suffrage universel sur les représentants de l’administration. Il reçois le Tsar et impératrice de Russie à l’Hôtel de Ville le 7 octobre 1896. Elu député de la Seine en 1898, il est ministre des Travaux publics dans le gouvernement Waldeck-Rousseau du 22 juin 1899 au 6 juin 1902. Il complète alors le plan Freycinet de grands travaux d’équipement en s’attachant à la création de canaux et à la modernisation des ports de commerce. Entre temps, il abandonne son mandat de député de Paris pour se faire élire député de Belley (1900-1906). Devenu sénateur de l’Ain en 1909, réélu en 1912, il devient ministre de la Marine dans le troisième et le quatrième cabinets Briand, cabinet Barthou de janvier à décembre 1913. Il adapte les structures de la marine à la loi des trois ans du service militaire qui vient d’être votée et s’emploie à accélérer les constructions navales en mettant l’accent sur les sous-marins. Auteur de nombreux ouvrages dont L’Armée moderne et les états-majors (1905), L’alerte (1906), L’Allemagne dans la Méditerranée (1907) et Notre armée à l’œuvre (1909). Baudin décède en cours de mandat à Paris le 30 juillet 1917. BAUDON (Auguste, Théodore), 1848-1913 : Médecin et homme politique. Né à Mouy (Oise), le 4 août 1848, Baudon est élu maire de sa ville natale et conseiller général de l’Oise. Élu député de Beauvais en 1897, il s’inscrit au groupe radical et devient membre du Conseil de l’ordre du Grand Orient de France (1897-1900). Il est un chaud partisan de l’impôt sur le revenu et de la dénonciation du Concordat avec séparation des Églises et de l’État. Battu en 1910, il abandonne la politique et décède à Paris (Seine) le 22 octobre 1913. BAUDOT (Anatole de), 1834-1915 : Architecte. Né à Sarrebourg (Meurthe) en 1834, élève et continuateur de Viollet-le-Duc dans de nombreuses restaurations (château de Blois, cathédrale de Clermont, cathédrale du Puy), on lui doit l’application de ferrements enduits de ciment ou « ciment armé ». Il a construit l’église Saint-Jean-l’Evangéliste, à Montmartre. Il a publié de nombreux ouvrages comme La Sculpture française au moyen âge et à la Renaissance (1884) ; L’Architecture et le ciment armé ; L’Architecture : le passé, le présent (1916) ; etc. Il décède à Paris en 1915. BAUDOT (Jean, Maurice, Emile), 1845-1903 : Télégraphiste. Né à Magneux (Haute-Marne) en 1845, Baudot reste l’inventeur d’un télégraphe imprimeur qui porte son nom. Il décède en 1903. BAUDOUIN (Paul, Albert), 1844-1931 : Peintre et décorateur. Né à Rouen (Seine-Inférieure) en 1844, élève de Gayre et de Daulaunay, Baudouin s’est formé surtout à l’école de Puvis de Chavannes. Coloriste délicat, bon observateur des convenances architecturales, Baudouin a montré ses qualités surtout dans les pages suivantes : Histoire du Blé ; les huit panneaux de l’Histoire de la musique ; les peintures de la Salle des mariages (1885-1886) ; Les Maraîchers (1887) ; les Blanchisseuses, et l’Abreuvoir (1889). Il décède à Paris (Seine) en 1931 BAUDOUIN (Paul), 1894-1964 : Homme politique. Né à Paris le 19 décembre 1894 de père inconnu (sans doute est-il le fils de Maurice Rouvier ?), Paul Baudouin appartient à la génération profondément marquée par la Première Guerre mondiale qui lui a valu d’être décoré sur le front. Polytechnicien, inspecteur des Finances, il entre en 1925 dans le cabinet de Clémentel, alors ministre des Finances. En 1926, il devient directeur-adjoint de la Banque d’Indochine et accède à sa direction en 1930. Il fait partie du Comité d’experts financiers aux côtés de Jacques Rueff et Charles Rist mis en place par Blum en 1936 et refuse le poste de gouverneur de la Banque de France que lui offre le président du Conseil. Se voulant apolitique, profondément préoccupé par la crise économique des années 1930, Paul Baudouin est aussi un pacifiste convaincu, marequé par les horreurs de la guerre et décidé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour en interdire le retour. Aussi se montre-t-il inquiet de l’affaiblissement démographique et économique de la France face au dynamisme allemand et italien. Il prône alors le redressement de la France en reprenant les thèmes clasisques de la droite qui mettent en cause larecherche des loisirs qui contribueraient à la décadence morale du pays et la lutte des classes qui perviterait les masses. Pour lui, le renouveau ne peut venir que d’une élite dirigée par un chef. Nommé sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et aux Affaires étrangères, chargé de la présidence du Conseil du 30 mars au 18 mai 1940 auprès de Paul Reynaud, il joue aussi le rôle de secrétaire du Conseil. Extrêment fin et compétent, habile négociateur, cet amateur d’art et de lettres se veut réaliste sur la situation de la France. En effet, la débâcle de la France le trouve parmi les partisan de l’armistice, à la fois par conviction pacifiste et parce quil juge que continuer la lutte serait inutile et dangereux. En juin 1940, Pétain fait de lui son ministre des Affaires étrangères. Continuant sa carrière politique sous le régime de Vichy, il quitte le gouvernement en 1941 et reprend ses activités à la Banque d’Indochine. Condamné aux travaux forcés après la guerre, il sera libéré en 1948. PAXTON (R.O.) : La France de Vichy, Paris, seuil, 1972. BAUDRILLART (Henri, Marie, Alfred), 1859-19 : Prélat et historien. Né à Paris en 1859, fils de l’économiste Henri Baudrillart, Alfred, élève de l’Ecole normale supérieure en 1878, devient professeur aux lycées de Laval et de Caen, au Collège Stanislas et à l’Institut catholique. Chargé de missions scientifiques en Espagne, agrégé d’histoire, docteur ès-lettres et en théologie, il entre dans les ordres et à l’Oratoire en 1890. Prêtre en 1893, évêque titulaire d’Himéria en 1921, il est nommé recteur de l’Institut catholique en janvier 1907. Il a rédigé le Bulletin critique, la Revue pratique d’apologétique, le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques. Citons ses principaux ouvrages : Philipe V et la cour de France (Etablissement de la maison de Bourbon en Espagne et en Italie), [1889-1899], qui lui vaut la grand prix Gobert ; l’Eglise catholique, la Renaissance et le Protestantisme (1905) ; Quatre cents ans de concordat (1905) ; l’Enseignement catholique dans la France contemporaine ; Vie de Monseigneur d’Hulst (1901). Pendant la Première Guerre mondiale et depuis, Monseigneur Baudrillart a été chargé d’importantes missions à l’étranger : Espagne, Etats-Unis, Amérique du Sud, Syrie et Palestine, Tchécoslovaquie, Pologne, etc. Elu à l’Académie française en 1918, il décède à le. Son frère, Marie-Samuel, André Baudrillart (1862-19), né à Paris en 1862, agrégé de grammaire en 1887, membre de l’Ecole française de Rome, rapporte d’Italie un mémoire sur les Divinités de la Victoire en Grèce et en Italie d’après les textes et les monuments figurés (1894). Il a publié en outre : les Catacombes de Rome (1902) ; la Charité aux premiers siècles du christianisme (1903) ; Saint-Paulin, évêque de Nole (1905) ; les Conditions de l’enfance dans l’antiquité ; l’Education en Grèce ; l’Education à Rome (1908-1910) ; Saint-Séverin de Norique (1908). Il a collaboré au Dictionnaire des antiquités de Darembourg, Saglio et Pottier, au Nouveau Larousse illustré. BAUDRY D'ASSON (Léon, Armand, Charles de), 1836-1915 : Homme politique. Né le 15 juin 1836 à Rochesernière (Vendée), Charles de Baudry d’Asson est député de la Vendée de 1876 à 1914. Siègeant à l’extrême-droite , il s’est signalé par de nombreuses et bruyantes interruptions. Il participe à certains débats concernant les problèmes agricoles, en particulier l'élevage du cheval, s'oppose au projet de loi ayant pour objet de célébrer aux frais de l'Etat les funérailles de Jules Ferry et demande à interpeller le gouvernement (1893) sur les mesures prises pour rétablir l'ordre dans Paris. Il interpelle le gouvernement au sujet de l'expulsion des congrégations religieuses (1902) sur « l'État de guerre civile dans lequel M. le Président du Conseil à plongé la France » (1903). Il est l'objet d'une mesure de censure en 1905 à la suite d'un incident provoqué par lui. Il meurt le 12 mai 1915 à La Garnache (Vendée). BAUËR (Henry, François), 1851-1915 : Journaliste et critique. Né à Paris en 1851, Henry Bauër dans la presse d’opposition au Second Empire, et à la violence de ses articles lui valent plusieurs condmnations. Pendant le siège de Paris, il s’engage dans l’artillerie de la garde nationale et, partisan de la défense à outrance, prend part à plusieurs mouvements révolutionnaires. Il sert la Commune, et, condamné à la déportation, demeure à la Nouvelle-Calédonie jusqu’à l’amnistie de 1880. De retour, en France, il s’oriente vers la critique dramatique et musicale et se fait dans la presse le défenseur des tendances artistiques nouvelles : Symbolisme, Théâtre libre, Ibsen, Wgner. Il a écrit : Une Comédienne (1889), Mémoires d’un jeune homme (1895), autobiographie d’un coloris vigoureux ; des recueils de chroniques publiées dans l’Echo de Paris ; des comédies : Sa Maîtresse (1902), Chez le bourgeois (1903). Il décède à Paris en 1915. Son fils Gérard Bauër (1888-), né au Vésinet (Seine-et-Oise) en 1888 a débuté dans la presse en 1905 et a collaboré à diverses publications comme chroniqueur littéraire et cririque dramatique. Parmi ses ouvrages, citons : Sous les mers, roman (1917) ; Figures romanesques et passionnées (1926). BAUMANN (Émile), 1868-1941 : Romancier. Né à Lyon le 24 septembre 1868, Emile Baumann, catholique, milite toute sa vie en faveur de son église. Il débute par l’Immolé. Viennent ensuite La Fosse aux lions (1911), Trois villes saintes (1912) ; La Paix du septième jour (1918), Le Fer sur l’enclume (1920), Job le prédestiné (1923) et L’Excommunié (1939). Il faut bien dire que chacun de ses romans baigne dans une atmosphère de cauchemar ; l’intention apologétique y a le pas sur la fiction et lui enlève beaucoup de crédibilité. Le public a pu voir en l’auteur un des plus grands romanciers catholiques de son temps. Agrégé de l’université, Baumann collabore à divers revues et laissé un recueil de critiques, Intremèdes (1927), ainsi que des ouvrages d’histoire religieuse dont : L’Anneau d’or des grands mystiques, de Saint Augustin à Catherine Emmerich (1927) et Histoire des Pélrinages. Il décède à Vernègues (Bouches-du-Rhône) le 24 novembre 1941. BERTRAND (L.) : Idées et portraits, 1927. BAUMAN (É.) : Mémoires, Lyon, 1943. BAYARD (Emile, Antoine), 1837-1881 : Peintre et dessinateur. Né à Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) en 1837, élève de Léon Coigniet, Bayard a composé de jolis dessins pour des éditions de : L’Abbé Constantine, Numa Roumestan, La Comtesse Sarah, La Grande Marnière, etc. Il a produit, en outre, des tableaux sur la guerre de 1870 (Sedan, 1870), des peintures de batailles (Waterloo, 1815), et des peintures décoratives dans la manière du XVIIeme siècle, comme celles qui décorent le foyer du théâtre du Palais-Royal. Il décède au Caire en 1891. BAYARD DE LA VINGTRIE (Paul, Armand), 1846-1900 : Sculpteur. Né à Paris en 1846, Bayard de la Vingtrie est l’auteur des statues Le Charmeur (1876), Coysevox, etc. Il décède à Paris en 1900. BAYE (Amour, Auguste, Louis, Joseph Berthelot, marquis de), 1853-1931 : Archéologue. Né à Paris, comte de Saint-Laurent, Baye se fait connaître par ses découvertes de grottes dans la vallée du Petit-Morin, et explore plus tard diverses nécropoles franques de la Marne et de la Côte d’Or. En 1880, il résume les principaux résultats de ses découvertes et de ses études dans son volume L’Archéologie préhistorique. De nombreux voyages qu’il fait au Danemark, en Suède, en Angleterre, en Italie, en Autriche-Hongrie, en Russie, ont pour but des recherches ethnogrphiques et archéologiques. Spécialiste en préhistoire et dans toutes les questions relatives aux invasions barbares, il a publié deux livres : L’industrie longobarde (1888) et L’Industrie anglo-saxonne (1889). Il décède en 1931. BAYET (Charles), 1849-1918 : Historien. Né à Liège en 1849, professeur à l’université de Lyon, puis directeur de l’enseignement supérieur, Charles Bayet quitte ce poste en 1914, pour s’engager à 65 ans et, servir pendant la Première Guerre mondiale. Auteur de travaux d’histoire, d’archéologie : L’Art byzantin (1883) ; Précis d’histoire de l’art (1886), etc. Il décède à Toulon en 1918. Son fils Jean, critique d’art, né à Lyon en 1882, est tué au bois de Le Prêtrre le 7 aril 1915. BAZAINE (Achille), 1811-1888 : Maréchal. Né à Versailles (Seine-et-Oise), le 13 février 1811, le futur maréchal Bazaine s’engage à vingt ans comme simple soldat et conquiert tous les grades en Afrique. Sous-lieutenant à vingt-quatre ans et décoré quelques années plus tard, il prend part aux expéditions de Kabylie, de Mitianah et du Maroc comme capitaine et dirige les affaires arabes dans la subdivision de Tlemcen. La révolution de 1848 le trouve lieutenant-colonel. L’Empire en fait un général de brigade, et c’est avec ce grade qu’il participe à la guerre de Crimée dont il revient général de division. Envoyé en 1862 au Mexique en remplacement du général Forey, il prend le commandement du corps expéditionnaire envoyé au Mexique avec le malheureux Maximilien, et prend Puebla. En 1864, il est élevé à la dignité de maréchal. Par suite de son mariage avec une jeune mexicaine, il intrigue pour évincer l'empereur Maximilien. Disgracié à son retour en France, il doit à sa grande popularité d'être nommé successivement commandant du troisième corps et commandant en chef de la garde impériale. Le 15 juillet 1870, il est appelé à la tête du troisième corps de l’armée du Rhin, puis est nommé commandant en chef de l'armée du Rhin le 12 août 1870. Le 16 août lors de la bataille de Rezonville - Mars-la-tour Bazaine se porte aux avant-postes, et enveloppé par l'ennemi il est dégagé in extrémis par son escorte. Durant toute la journée il ne porte jamais la moindre attention au secteur de Mars-la-Tour et manque là une belle occasion de remporter cette bataille. Après maints déboires, et par ses hésitations il se laisse enfermer dans Metz. A l'annonce de la chute de l'empire, il veut jouer un rôle politique et négocie avec Bismarck, mais doit capituler en octobre 1870. Cette reddition paraît bien vite honteuse et le 6 octobre 1873, il est traîné devant les tribunaux. Reconnu coupable, il est condamné à la peine de mort avec dégradation militaire. Mac-Mahon commue la peine en vingt ans de détention avec dispense de l’humiliation de la dégradation. Transféré à Sainte-Marguerite après avoir perdu tout espoir de voir sa peine commuée, il s’enfuit le 8 août 1874. Après avoir paru en Suisse, en Belgique, en Angleterre, il se réfugie en Espagne, où il meurt le 20 septembre 1888. BAZILLE (Jean-François, Gaston), 1819-1894 : Agronome et homme politique. Né à Montpellier (Hérault) en 1819, avocat dans sa ville natale, propriétaire d’une importante exploitation agricole, Bazille s’adonne surtout à la viticulture et est un des promoteurs de la reconstitution des vignobles français par les cépages américains. En 1879, il est élu sénateur de l’Hérault. Il décède à Montpellier en 1894. BAZILLE (Gaston), 1883-1952 : Ingénieur et homme politique. Né le 16 février 1883 à Vauvert (Gard), Gaston Bazille est issu d’une famille de viticulteurs. Orphelin de bonne heure, il est boursier au lycée de Nîmes et devient ingénieur de l’École centrale des Arts et Manufactures (section chimie). Membre actif du parti radical-socialiste, initié à la Franc-maçonnerie, il est élu député en tête de liste du Cartel des gauches en 1924. Nommé sous-secrétaire d’État à l’Enseignement technique dans l’éphémère cabinet Herriot de juillet 1926, renversé le jour même de sa présentation à la suite d’une manifestation du publica parisien devant le Palais-Bourbon. Il est réélu député en 1928 et se démet de son mandat étant élu sénateur en 1931. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il a collaboré au Petit Méridional, au Petit Bleu et aux Echos. Il meurt à Nîmes (Gard) le 30 octobre 1952. BAZIN (Henry, Emile), 1829-1917 : Ingénieur. Né à Nancy en 1829, attaché comme ingénieur au service du canal de Bourgogne, Emile Bazin entreprend différents travaux d’aggrandissement et d’améioration largement profitables, devient le collaborateur de Darcy et, par d’importants travaux hydrauliques, acquiert une réputation universelle. Membre de l’Académie des sciences en 1913, il décède à Dijon en 1917. BAZIN (René), 1853-1932 : Professeur puis écrivain. Né à Angers (Maine-et-Loire) le 20 décembre 1853, René Bazin, après de brillantes études, devient professeur de droit à l’université catholique de sa ville natale en 1875. Il quitte l’enseignement pour se consacrer à la littérauture, et débute en 1884 en publiant un roman intitulé Stéphanette. De ceux qui suivent on retiendra : Ma Tante Giron (1886) ; Une Tache d’encre (1888) ; La Légande de Sainte Béga, La Sarcelle bleue (1889) ; Les Noellet (1890) ; A l’aventure (1891) ; Sicile, Madame Corentine (1893) ; Les Italiens d’aujourd’hui, Humble Amour (1894) ; Terre d’Espagne (1895) ; En province (1896) ; De toute son âme, Contes de bonne Perrette (1897) ; Histoire de vingt quatre sonnettes (1898) ; Les Personnages de roman, Croquis de France et d’Orient (1899) ; Le Guide de l’Empereur (1901) ; L’Enseigne de vaisseau Paul Henry (1902) ; Donatienne (1903) ; Récits de la plaine et de la montagne (1904) ; L’Isolée (1905) ; Questions littéraires et sociales (1906) ; Vie du duc de Nemours (1907) ; Mémoires d’une vieille fille (1908) ; Le Mariage de Mademoiselle Grimel (1909) ; La Barrière (1910) ; Douce France (1911) ; Davidée Birot (1912) ; Nord-Sud, note de voyage (1913) ; Gingolph l’abandonné (1914) ; Pages religieuses (1915) ; Aujourd’hui et demain (1916) ; La Campagne et la Guerre, Notes d’un amateur de couleur, La Closerie de Champdollent (1917) ; Les Nouveaux Oberlé (1919) ; Charles de Foucault (1921) ; Il était quatre petits enfants (1922) ; Le Conte du Triolet (1924) ; Baltus le Lorrain (1926). Collborant d’abord au Journal des débats, il est introduit par Brunetière à la Revue des Deux Mondes en 1891, mais sa réputation est fait qu’ à la parution de La Terre qui meurt en 1899, renom qui devait accroître la publication de deux autres romans : Les Oberlé (1901) et Le Blé qui lève (1907). Ces trois romans forment le meilleur de son œuvre considérable. Possédant un style aisé, un sentiment très vif de la nature, il excelle à peindre des paysans, ou mieux, à exprimer le lien qui attache l’homme à son terroir. En moraliste, il cherche moins à distraire le lecteur qu’à lui donner l’occasion de réfléchir. Depuis 1904, René Bazin était membre de l’Académie française. Il meurt à Paris le 20 juillet 1932. BERSAUCOURT (A. de) : René Bazin, biographie critique, Paris, 1910. VINCENT (P.) : R. Bazin, l’homme et l’écrivain, 1940. BAUSSAN (C.) : René Bazin, 1941. SOURIAU (M.) : René Bazin, Paris, 1945. BAZIN (Maurice), 1893-1944 : Vétérinaire et homme politique. Né à Demangeville (Haute-Saône), le 28 septembre 1893, Maurice Bazin est issue d’une famille de cultivateurs. Il fait ses études à Vesoul et à Nancy et est reçu à l’École vétérinaire d’Alfort. Élu député républicain de gauche à Dôle en 1936, il vote, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il meurt à Saint-Ylie (Jura), le 28 octobre 1944. BAZIRE (Henri), 1873-1919 : Militant. Né le 9 novembre 1873 à Fontenay-le-Comte (Vendée), Henri Bazire est issu d’une famille de médecin. Il réalise ses études au collège Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte, puis Saint-Joseph de Poitiers. A la faculté de Droit de Poitiers, il soutient une thèse sur les conditions de travail dans les adjudications publiques. Il est nommé secrétaire de la conférence des avocats. Premier vice-président de l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF) en 1897. Cette même année au congrès de Tours de l’ACJF, son rapport porte sur la jeunesse catholique et son rôle dans la vie publique. Enfin, il inaugure une chronique du mouvement social dans la Revue de l’ACJF. Depuis 1897, il est au Comité d’initiative de la Crypte et reste proche du Sillon de Marc Sangnier. En 1899, il devient le troisième président de l’ACJF et le restera jusqu’en 1904. En 1900, il plaide pour les victimes de la délation dans l’armée et dans l’administration. Henri Bazire veut élargir le champ d’action de l’association. « Sociaux parce que catholiques », proclame-t-il en 1900, ce slogan aura une bonne fortune au sein de l’association où ets prôné l’engagement social et politique, notamment à l’occasion de « congrès sociaux » annuels dont il fait voter l’institution en 1902. En 1903, le premier congrès a pour thème la question syndicale, celui de 1904, la question mutualiste. Henri Bazire fait un discours à l’Assemblée générale de l’œuvre sociale de Marie-Jeanne Bassot en 1903. « A l’instigation de Bazire et de son équipe dit Ch. Molette, l’essor de l’ACJF assure à son organisation nationale l’implantation régionale qui lui permet de préparer insensiblement une espèce de mutation locale dont les fruits commenceront à être visibles une génération plus tard lorsqu’à travers le pays « un nouveau réseau de notables ruraux » se trouvera prêt à assumer les responsabilités du jour. » Il se présente à la députation en 1906, 1910 et 1914, son élection est alors annulée au profit d’un concurrent radical grâce à un trucage des élections. Gazé en 1917, il meurt le 23 juillet 1919. BEAU (Jean-Baptiste, Paul), 1857-1926 : Diplomate et adminastrateur. Né à ? en 1857, ministre de France à Pékin en 1901 au lendemain de l’expédition des Boxers, il a à formuler des réclmations au nom des missionnaires des diverses nationalités (l’Allemagne exceptée), la France étant la protectrice des missions en Orient. Nommé gouverneur général de l’Indochine, il pratique la politique d’association avec les indigènes. Il se distingue pendant la Première Guerre mondiale comme ambassadeur à Berne, et représente ensuite la France à la Société des Nations. Il décède à Paris en 1926. BEAUBOURG (Maurice), 1866- : Romancier et auteur dramatique. Né en 1866, successivement rédacteur à l’Evènement, au Gil Blas, à La Cocarde, au Figaro, Maurice Beaubourg donne à la Revue indépendante des études et des nouvelles subtiles et nerveuses, qu’il réunit en volume ; ce sont, en 1890, les Contes pour les assassins, que préface Maurice Barrès ; en 1893, les Nouvelles Passionnées. Il publie en feuilleton, au Gil Blas, le meilleur de ses romans (celui qui recevait en 1924 le prix des Méconnus) : Une saison au bois de Boulogne (1895), que suivent les Joueurs de boules de Saint-Mandé (1899), la Rue amoureuse (1903), La Crise de Madame Dudragon (1904), Dieu ou pas Dieu (1906), Les Colloques des squares (1910) ; Monsieur Gretzili, professeur de philosophie (1920) ; Madame Chicot (1924). Entre temps, il donne à l’Oeuvre L’Image et La Vie muette (1894), que suivent à l’Odéon Les Menottes (1897), au théâtre du Parc de Bruxelles, La Maison des chéries (1898). BEAUCLAIR (Henri), 1860-1919 : Ecrivain. Né à Lisieux en 1860, Henri Beauclair est, avec Gabriel Vicaire, l’auteur de ctte mystification littérire, qui est un che d’œuvre du genre, intitulée : Les Déliquescences d’Adoré Floupette (1885), satire des poètes symbolistes et décadents. Poète, il a publié : L’Eternelle chanson ; Les Horizontales ; Pentecôtes (1884-1886) . Comme prosateur : Le Pantalon de Madame Desnou (1886) ; Ohé ! l’artiste ! (1887) ; La Ferme à Goron (1888) ; Une heure chez M. Barrès (1890). Secrétaire général du Petit Journal, il décède à Paris en 1919. BEAUCOURT (Gaston du Fresne, marquis de), 1833-1902 : Historien. Né à Paris en 1833, Gaston du Fresne de Beaucourt est descendant d’une famille alliée au célèbre érudit Du Cange. Il demade, comme auditeur libre, à l’Ecole des chartes sa formation critique. Il consacre de longues années à établir sur des bases solides sa grande Histoire de Charles VII (1881-1892). Il a publié également Captivité et derniers moments de Louis XVI (1892) ; Lettres de Marie-Antoinette (1895-1896). Ces deux derniers recueils de textes ont été faits sous les auspices de la « Société d’histoire contemporaine », autre création de Beaucourt. Il décède au château de Morainvile en 1902. BEAUDOUIN (Edouard), 1851-1899 : Jurisconsculte. Né à Alençon en 1851, professeur à la faculté de droit de Grenoble, Edouard Baudouin écrit plusieurs études importantes sur l’histoire du droit français et du droit romain. Citons ses œuves : La Participation des hommes libres au jugement dans le droit franc (1887-1888) ; La Recommandation et la justice seigneuriale (1889) ; La Limitation des fonds de terre dans ses rapports avec le droit de propriété et les grands domaines dans l’empire romain (1893-1898). Il décède à Saint-Jean-de-Bournay en 1899. BEAUGUITTE (André), 1901-1986 : Journaliste et homme politique. Né à Paris le 6 juillet 1901, André Beauguitte est membre de plusieurs cabinets ministériels. Il est élu député républicain de gauche en 1932. Nommé par Sarraut dans son second minsitère comme sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et à l’Intérieur du 24 janvier au 4 juin 1936, il est chargé de s’occuper notamment des calamités publiques. A la chute du cabinet, il retrouve sa place à la Chambre. Il meurt à Paris le 20 juin 1986. BEAUJAN (Emile, Ambroise, Amédée), 1821-1888 : Lexicographe. Né à Saint-Fargeau (Yonne) en 1821, élève de l’Ecole normale supérieure, Beaujan devient inspecteur d’académie en 1879. Après avoir collaboré au Dictionnaire de la langue française de Littrés, il publie un Abrégé de cet ouvrage en 1874, un Petit dictionnaire universel en 1876 et un Supplément d’histoire et de géographie en 1878. Il décède à Paris en 1888. BEAUQUIER (Charles), 1833-1916 : Homme politique. Né à Besançon (Doubs) le 19 décembre 1833, Charles Beauquier est élu député du Doubs de 1880 à 1914. Membre de la commission chargée d'étudier la révision des services administratifs, il dépose des propositions concernant, entre autre, la réduction du nombre de départements. Favorable aux idées socialistes, il intervient au cours de la discussion d'un texte relatif au travail des femmes et des enfants pour demander le contrôle des comités de travail élu par les ouvriers (1891). Il manifeste son anticléricalisme en demandant la réduction des subventions accordées aux maîtrises des églises (1893). Il s'intéressera à la protection des sites, demande un enseignement agricole dans les écoles primaires et se préoccupe de la situation des professeurs de dessin. Il établit, en 1902, un important rapport sur sa proposition de loi tendant à remplacer les départements par des régions et sur une proposition relative à la suppression de la tutelle administrative. Dès 1898, il avait demandé la création d'une grande Commission de décentralisation à la Chambre. En 1905, il dépose une proposition de loi tendant à supprimer l'incapacité légale de la femme mariée . Il souhaitait que le temps de parole des députés fut limité. En 1908, il dépose des propositions contre l'abus de l'affiche-réclame, pour la création de réserves nationales boisées et pour la réglementation des occupations temporaires sur les terrains classés parmi les sites à protéger. Il déposera des amendements tendant à l'achat de sites pittoresques. En 1909, il propose d'obliger les villes à dresser des plans d'extension et d'embellissement. A voté en faveur de la loi sur le droit d'association. Il meurt à Besançon le 12 août 1916. BEAUREGARD (Georges de), 1854-1919 : Propriétaire agriculteur et homme politique. Né à Alès (Gard), le 19 janvier 1854, Georges de Beauregard est docteur en droit puis devient député du Blanc (Indre) en 1897 et siège à droite. Battu en 1898, il est réélu député de l’Indre en 1902 mais est battu en 1906, en 1910 et en 1914 par Paul Bénazet. Il meurt à Paris le 22 janvier 1919. BEAUREGARD (Paul), 1853-1919 : Professeur de droit et homme politique. Né le 13 octobre 1853 au Havre (Seine-Inférieure), Paul Beauregard fait des études classiques au lycée du Havre puis se spécialise en droit à Paris où il est reçu docteur en 1876. Agrégé en 1877 puis est nommé professeur de droit commercial à Douai, il est affecté en 1881 à la chaire d'économie politique à la faculté de droit de Paris puis devient professeur à l’École des Hautes études commerciales, au Conservatoires des Arts et Métiers et à l’École des Sciences politiques. Fondateur du journal Le Monde économique en 1891 et de La France économique et financière en 1902, il devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1905 qui le reçoit le 2 décembre 1905. Candidat aux élections générales de 1893, à Sceaux, il est battu par le socialiste révolutionnaire Coutant. Élu député de la Seine en 1898, il s'inscrit au groupe progressiste et fut membre de la Commission des colonies, de la Commission de l'enseignement et de la commission du budget pour l'exercice 1900... Il présenta de nombreux rapports sur : la réforme du conseil de prud'homme, le louage des services, le budget du commerce et de l'industrie, le traitement du personnel des écoles professionnelles. Il prit part à de nombreuses discussions parmi lesquelles on peut citer : les accidents du travail, le contrat et le droit d'association, les demandes d'autorisations formées par les congrégations enseignantes, le régime des aliénés, la légitimation des enfants adultérins, la journée de travail dans les mines, la durée du travail dans les établissements industriels, les opérations des liquidateurs des congrégations, les actes de corruption électorale. Travailleur infatigable dans ce qui était du domaine de ses compétences, il se tut quand il appris la mort de son fils au champ d'honneur. A voté contre la loi sur le droit d'association. Il meurt le 24 mars 1919 à Paris. BECQUART (), 1891-1953 : Industriel et homme politique. Né à Houplines (Nord) le 1er octobre 1891, Bécquart est licencié en droit puis dirige une usine de tissage près d’Armentières. Conseiller général du Nord en 1934, il est élu député de Lille en 1936, inscrit à La Fédération républicaine, il interpelle le gouvernement sur l’affaire Salengro le 13 novembre 1936. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1910 puis prend part à la Résistance. Il se retire de la vie politique après la guerre et meurt à Mazagan (Maroc), le 19 mars 1953. BECQUE (Henry, François), 1837-1899 : Auteur dramatique. Né à paris le 28 avril 1837, Henry Becque, issu d’une famille modeste, fait des études médiocres et doit se mettre à travailler très jeune. Après son service militaire, il éprouve un besoin de liberté et vit de peu en donnant des léçons particulières. A trente ans, il débute au théâtre avec un livret d’opéra, Sardanapale, mis en musique par Victorien de Joncières, son compagnon de bohème. L’année suivante, Becque fait représenter L’Enfant Prodigue, vaudeville assez ordinaire, et deux ans plus tard Michel Pauper (1870), drame en cinq actes plutôt diffus et plein de préoccupations sociales. Après avoir servi pendant la guerre de 1870, il revient au théâtre en donnat un drame en trois actes intitulé L’Enlèvement. Il essuie un tel échec que doutant de sa vocation, il se garde de présenter toute pièce nouvelle, et juge celles des autres : de 1872 à 1878, il devient chroniqueur dramatique au journal Le Peuple. Revenu enfin au théâtre en qualité d’auteur, il fait jouer, en 1878, une comédie en un acte, La Navette, où sa maîtrise s’affirme avec éclat, et deux ans plus tard un autre acte tout aussi réussi : Les Honnêtes Femmes (1880). Désormais sûr de lui, Becque fait jouer au Théâtre-Français la pièce qui est tenue pour son chef-d’œuvre, Les Corbeaux (1882), et enfin, La Parisienne (1885). Il veut ensuite écrire quelque grande comédie sur le monde de la finance : Les Polichinelles. Faute d’avoir la plume facile, et victime de ses scrupules, il y travaille pendant quatorze ans sans pouvoir jamais l’achever. De son manuscrit, Henry de Noussanne a tiré une pièce en quatre actes, s’efforçant de conserver le style de l’original. Il serait injuste de ne voir en Henry Becque que le père de ce théâtre noir (« la comédie rosse ») d’où devait sortir bientôt le Théâtre Libre. Il demeure au vrai, le restaurateur de la grande comédie réaliste de la fin du XIXème siècle. Son mérite le plus éclatant est, en effet, d’avoir porté un coup fatal à toute la convention incarnée par Scribe, Sardou et Dumas fils. « Nos prédécesseurs, dit Becque, n’étaient que des moralistes : nous, nous sommes des observateurs. » D’un pessimisme continu, il n’avait toutefois rien d’un révolté. Soutenu par un grand talent d’écrivain, il détestait les ornements et l’imbroglio. Grâce à sa cruelle concision, il donne un relief admirable à ses figures. Outre son théâtre, Becque a laissé trois volumes d’études : Querelles littéraires (1890) ; Souvenirs d’un auteur dramatique (1926). Il convient d’y ajouter des Sonnets mélancoliques (1887) et, enfin, sa Correspondance (posthume, 1926), qui forme le tome VII de ses Œuvres complètes. Henry Becque décède à Paris le 12 avril 1899. PELLISSIER (Georges). Henry Becque et l’Académie, 1908. ARNAOUTOVITCH (Alexandre) : Henry Bacques, 2 volumes, 1927 (thèse). BECQUEREL (Henri), 1852-1908 : Physicien. La famille Becquerel a produit quatre générations de physiciens, tous polytechniciens, professeurs et membres de l'Académie des sciences, se succédant dans les laboratoires du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. C'est là que Henri Becquerel, le plus connu de cette famille pour qui la science est une véritable tradition, fera l'extraordinaire découverte de la radioactivité. Mais lui-même dira que cette découverte était avant tout liée au lieu où elle avait été faite et que si son "père avait vécu en 1896, c'est lui qui en aurait été l'auteur". Elevé dans les dédales du Muséum, Henri Becquerel s'imprègne jour après jour des leçons de son père et de son grand-père. Suivant fidèlement leurs traces, il entre à l'Ecole Polytechnique en 1872 puis à celle des Ponts et Chaussée, et en ressort ingénieur en 1877. Il travaille alors quelque temps comme assistant au Muséum d'Histoire Naturelle avant d'y occuper en 1892 la chaire de physique où s'étaient succédés son père et son grand-père avant lui. En 1895, il est également nommé professeur à l'Ecole Polytechnique. Mais c'est la recherche qui passionne réellement Henri Becquerel. Ses travaux le conduisent d'abord à étudier la polarisation rotatoire (1876), la phosphorescence (1882), la spectroscopie infrarouge (1883) ainsi que l'absorption de la lumière par les cristaux (1886). Minutieux dans sa méthode, grand expérimentateur, Becquerel doit néanmoins au hasard de découvrir la radioactivité. En 1895, suite à la mise en évidence des rayons X par l'Allemand Roentgen, il décide de s'attaquer au problème des radiations. Becquerel choisit de déposer des lames de sels d'uranium sur une plaque photographique et expose le tout au soleil, pensant que la lumière permet la radiation par excitation de la matière. Les premiers développements de plaques lui montrent la présence de légères impressions. Il croit alors avoir trouvé le phénomène recherché. Mais le 26 février 1896, le beau temps n'est pas au rendez-vous et le dispositif reste enfermé dans un placard. Le 1er mars, avant de reprendre ses expériences, Becquerel vérifie l'état de son matériel et se rend compte que les plaques sont très fortement impressionnées. En l'absence de lumière, la seule explication possible est celui d'un rayonnement interne à l'uranium : la radioactivité est née. Becquerel continue à travailler sur le phénomène et met notamment en évidence les rayons alpha et bêta. En 1903, il partage le prix Nobel de Physique avec Pierre et Marie Curie. Il meurt au Croisic en 1908. BEDEL (Maurice), 1883-1954 : Romancier et journaliste. Né à Paris le 30 décembre 1883, reporter international, Maurice Bedel obtient le prix Goncourt en 1927 avec Jérôme 60° Latitude Nord, donne une satire amusante des milieux royalistes dans Molinoff, Indre-et-Loire (1928) et une critique aiguë de l’Italie mussolinienne dans Fascisme An VII (1930), mais trouve sa meilleure réussite dans spirituelle description du Poitou et de la Touraine, Géographie de mille hectares (1937). Devenu prédident de la Société des gens de lettres en 1948, il décède à Thuré (Vienne) le 15 octobre 1954. BÉDIER (Joseph Charles Marie), 1864-1938 : Écrivain, professeur et romaniste français. Né à Paris le 28 janvier 1864, ayant passé son enfance à l’île de la Réunion où sa famille était fixée depuis longtemps, Joseph Bédier entre à l’Ecole normale en 1883, et y est l’élève de Gaston Pariset de Brunetière. Agrégé de lettres en 1886, il doit occuper, trois ans plus tard, la chaire de philosophie romane à l’Université de Fribourg (Suisse). Un peu après, il publie son premier livre : l’édition critique du Lai de l’Ombre (1890). De retour en France, il devient maître de conférence à la Facultés de lettres de Caen ; ensuite à l’Ecole nomale. En 1895, il fait paraître un remarquable essai sur les Fabliaux. En 1903, il remplace au Collège de France, son maître Gaston Paris dans la chaire de littérature française du Moyen-âge : poste qu’il devait occuper jusqu’en 1936. Bédier touche le grand public dès 1900 avec son Roman de Tristan et Iseut, adaptation très ingénieuse des textes originaux. C’est alors qu’il se met à écrire ce qu’il tient pour son œuvre capitale : Les Légendes épiques (Recherches sur la formation des chansons de gestes) (1908-1915), ruinant ainsi toutes les théories relatives à ce problème difficile, y compris celle de son maître, Gaston Paris. Par cet ouvrage considérable, où l’intelligence s’amllie à la plus stricte érudition, Joseph Bédier devait acquérir une renommée universelle. Outre sa belle édition critique de La Chason de Roland, parue en 1921, il a dirigé avec Paul Hazard la publication d’une grande Histoire illustrée de la littérature française. Reçu à l’Académie française le 3 novembre 1921, Bédier est nommé Administrateur du Collège de France en novembre 1929. Il prend sa retraite en 1936 et décède à Grand-Serre (Drôme) le 29 août 1938. LOT (Ferdinand) : Joseph Bédier, 1939. VINAVER (E.): Hommage à Bédier, 1942. BEDIN (Camille, Fernand), 1893- : Négociant et homme politique. Né le 8 janvier 1893 à Saint-Satur (Cher), Bedin devient négociant en tissus. Militant socialiste et franc-maçon, il est élu conseiller municipal d’Excideuil, puis député de la Dordogne aux élections législatives de 1936, au cri de « A bas la guerre ». Ayant désavoué l’armistice, il vota contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 19 juillet 1940. Après la guerre, il est désigné par son parti comme délégué à l’Assemblée consultative provisoire et se retire, écoeuré, dit-on, de la vie publique. BEDOUCE (Albert), 1869-1947 : Commerçant et homme politique. Né à Toulouse (Haute-Garonne), le 8 janvier 1869, Albert Bedouce a toujours été militant socialiste. Maire de Toulouse en 1906, il est président de la commission des travaux publics à la Chambre en 1928. Lors de la vctoire du front populaire, Léon Blum le choisit alors pour ce portefeuille du 4 juin 1936 au 21 juin 1937. Il fait voter le programme de grands travaux destinés à réduire le chômage et à relancer l’économie nationale. Il meurt à Paris le 4 août 1947. BEDU (Charles, Albert), 1876-1950 : Maître-imprimeur et homme politique. Né à Bourges (Cher), le 7 janvier 1876, Bedu est d’abord ouvrier typographe puis devient maître-imprimeur. Il prend ensuite la directeur du journal L’Avenir du Cher dont, en 1911, il devient propriétaire ainsi que de l’imprimerie. Radical-socialiste et franc-maçon, il est maire de Saint-Armand-Montrond (Cher) de 1925 à 1935 puis député du Cher de 1932 à 1936. Il meurt à Saint-Armand-Montrond le 26 janvier 1950. BEGOUËN (Henri-Napoléon, comte), 1863-1956 : Archéologue et professeur. Né à Châteauroux (Indre) le 20 novembre 1863, Henri Napoléon Begouën est licencié en droit et diplômé de l’Ecole libre des sciences politiques quand il entre dans le journalisme. D’abord au Journal des Débats en 1887, il dirige ensuite le journal catholique et républicain Le Télégramme de Toulouse entre 1905 et 1910 après avoir occupé un poste d’attaché à la Résidence de France à Tunis. Il est ensuite chargé des cours de préhistoire à l’Universtité de Toulouse et participe à de nombreuses fouilles préhistoriques. Il fonde l’Association nationale des Résistants de 1940 et publie de nombreux ouvrages historiques. Il meurt à Montesquieu-Avantès (Ariège) le 4 novembre 1956. BÉHAINE (René), 1880-1966 : Romancier. Né à Vervins (Aisne) le 17 juin 1880, René Béhaine est l’auteur d’une vaste chronique en dix-sept volumes, L’Histoire d’une société (1904-1964) où il décrit sans complaisance la vie bourgeoise d’avant 1914. Au cours du récit, évoluent les milieux les plus divers, allant des paysans aux cercles littéraires de la vie parisienne. Mais ce roman gigantesque affirme aussi la conquête de soi et analyse le drame de l’unité perdue : l’individu, privé de son support naturel qu’est la famille, forme sociale du couple, est plus éloigné que jamais de l’unité désespérément recherchée et s’insurge contre la société et contre lui-même. Pourtant, la psychologie n’est pas un but pour lui, elle n’est qu’un moyen d’accès aux régions où s’élabore la pensée qui est à ses yeux la totalité de l’homme. René Béhaine a été très injustement méconnu du grand public. Il décède à Villefranche-sur-Mer le 3 janvier 1966. BELCASTEL (Joseph, Marie de Lacoste de), 1860-1942 : Officier de cavalerie et homme politique. Né le 1er octobre 1860 à Toulouse (Haute-Garonne), Joseph de Belcastel est le neveu du baron Jean de Belcastel (1820-1890), ancien représentant de la Haute-Garonne à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876 et sénateur de 1876 à 1879. Joseph de Belcastel est élu maire de Belcastel (Tarn) pendant 45 ans (de 1896 à 1941), député national de Lavour (Tarn) de 1906 à 1910, puis de 1919 à 1924. Battu par la liste du Bloc des gauches, il se retire de la vie politique et décèdera à Belcastel le 17 novembre 1942. BELHOMME (Gaston, Jean-Marie), 1848-1951 : Industriel et homme politique. Né à Saint-Vite-de-Dor (Lot-et-Garonne) le 8 octobre 1848, Gaston Belhomme fait ses études au collège d’Istrie, à Prayssac dans le Lot, puis au collège Sainte-Barbe, à Paris. Il fréquente « la popotte » de Benedetta Gambetta, sœur de Léon. Ses opinions républicaines lui font connaître la prison sous le Second Empire tandis que son père était déporté à Cayenne. En 1871, il crée une fabrique de chaux et ciments à Libos (Lot-et-Garonne). Conseiller municipal de 1881 à 1896, puis conseiller général de Fumel de 1889 à 1925. Sénateur du Lot-et-Garonne de 1906 à 1920, il meurt à Libos le 14 avril 1931. BELIN (René, Joseph, Jean-Baptiste), 1898-1977 : Agent PTT et homme politique. Né le 14 avril 1898 à Bourg-en-Bresse (Ain), orphelin de père à cinq ans, il quitte l’école à onze ans. D’abord facteur télégraphiste, puis agent général des postes, il est révoqué par faits de grèves. En 1930, il est élu secrétaire général du ssyndicat national des agents des PTT. Réintégré en 1932, il est nommé dans les cadres administratifs à la direction des services téléphoniques de Paris. Il poursuit en même temps une carrière syndicale qui fait de lui en novembre 1933 le secrétaire adjoint de la CGT, c’est à dire le dauphin de Léon Jouhaux. A partir de 1935, au bureau de la CGT réunifiée, il fait figure de chef de file de ceux qui entendent s’opposer à la mainmise des communistes sur la confédération. C’est la ligne qu’il défend dans le journal Syndicats et dans la tendance rassemblée autour de ce périodique dont l’anticommunisme est l’un des ciments et qui préconise une normalisation des rapports entre patrons et ouvriers aboutissant à leur collaboration et mettant fin à la lutte des classes. Attachée au pacifisme, cette tendance qui réunit les 1/5ème des effectifs de la confédération prêche en outre la modération face aux exigences de l’Allemagne de Hitler. C’est la raison pour laquelle, Belin et sa tendance se montrent partisans de l’accord de Munich, jugeant que la démocratie française est financièrement, socialement et moralement dans un état lamentable. Ces positions expliquent que le 1er juillet 1940, René Belin soit nommé ministre de la Production industrielle, devenant ainsi la caution de gauche du gouvernement de Vichy. C’est en outre la première fois qu’un syndicaliste accède au gouvernement. Continuant sa carrière politique pendant la guerre, il abanonne toute activité nationale à partir de 1949 et décèdera à Lorrez-le-Bocage-Préaux (Seine-et-Marne) le 2 janvier 1977. BELLANGER (Robert), 1884-1968 : Eleveur et homme politique. Né à Saint-Denis (Seine), le 3 jun 1884, Robert Bellanger, d’abor déleveur en Bretagne puis se présente aux législatives où est élu à la Chambre en 1928, s’nscrivant au groupe des députés indépendants. Sous secrétaire d’Etat à la Marine du 23 février au 1er mars 1930 auprès de Sarraut dans le cabinet Chautemps, il ne reste que quelques jours à ce poste avant que le gouvernement ne soit renversé. Continuant sa carrière, l se lance alors dans le journalisme et meurt à Paris le 9 juin 1968. BELLE ÉPOQUE : Le nom de Belle Epoque a été donné, après la Première Guerre mondiale, à la période du début du XXème siècle, antérieure au conflit. Cette dénomination témoigne moins de la réalité historique de celle-ci que la réprésentation, magnifiée par le souvenir, que s’en font les Français, par contraste avec la sombre période qu’ils viennent de vivre et avec les difficultés de tout ordre qu’ils doivent affronter dans les années qui suivent l’armistice de 1918. Il n’est de « Belle époque » que par opposition aux années d’après guerre. Elle suggère une joie de vivre, un sentiment d’espoir et d’essor en opposition avec le pessimisme sur l’avenir collectif et celui des individus dû à la perte des illusions et à la crise de l’humanisme qui suit la guerre. Toutefois, le recours à l’expression « Belle époque » dans cette acception de contraste avec l’après-guerre n’est pas seulement la traduction d’un climat et d’une vision rétrospective. Il traduit aussi un certain nombre de réalités concrètes confusément percues par les Français et qui peuvent être tenues pour des conséquences du conflit faisant, du même coup, apparaître le passé sous les couleurs les plus riantes. On peut ainsi énumérer les domaines où la guerre paraît avoir fait isparaître les espoirs de jadis. C’est le cas dans l’ordre politique. A la confiance dans le régime parlementaire républicain considéré comme le modèle à imiter à succédé un doute sur ses capacités à gérer la pays dans des conditions de crise qui redonnent une nouvelle jeunesse aux aspirations autoritaires et au thème de la réforme de l’Etat. A la croyance en la stabilité de la monnaie, clé de voûte d’une attitude sociale qui fait de l’épargne et du travail la condition du succès s’est substituée, en fait de l’inflation, l’idée que seule une spéculation plus ou moins malhonnête est facteur d’enrichissement, et la dévaluation de fait de 1926 du franc par Poincaré ne peut que renforcer ce sentiment. Du même coup, l’espoir d’une promotion sociale par le travail et l’épargne, principale aspiration des classes moyennes s’est évanoui, et avec lui, l’assise sociale du régime. Le culte du petit propriétaire-travailleur, archétype social de la République, cède le pas dans les milieux limités, mais dynamiques, à l’imitation des pratiques de l’entreprise américaine concentrée, soucieuse de productivité. La comparaison avec le passé engeandrant un sentimet de détérioration vaut sur le plan international. La France s’est aperçue, mors de l’épisode de la Ruhr en 1923-1924, qu’elle n’était plus une puissance capable par ses seules forces de dicter sa loi au monde, mais qu’elle était contrainte de tenir compte de la position de ses anciens alliés de la guerre. Dans tous les domaines, par conséquent, la guerre engendre un sentiement d’insatisfaction qui rend compte de la naissance du mythe de « Belle époque ». DUROSELLE (J.-B.) : La France de la « Belle époque », Paris, Presses de la FNSP, 1992. BELLESSORT (André), 1866-1942 : Né à Laval (Mayenne), le 19 OU 12 mars 1866. Fils d'un membre de l'université qui lui transmet très tôt le goût des lettres, André Bellessort fait des études classiques et obtient, en 1889, son agrégation de lettres. Il est ensuite nommé professeur au lycée de Nice, puis à Paris, au lycée Jeanson-de-Sailly et au lycée Louis-le-Grand. Militant d’Action française, il publié son premier recueil de vers en 1894, Mythes et Poèmes, dans la veine parnassienne, puis s'embarque pour l'Amérique du Sud, où il devait séjourner dix-huit mois. Correspondant du Temps, il voyage notamment dans le nord du Pérou et en Bolivie, dont il rapporte un livre, La Jeune Amérique. C'était le premier d'une longue série d'ouvrages consacrés aux contrées étrangères que sillonna cet infatigable voyageur : Chili et Bolivie (1899) ; De Ceylan aux Philippines (1899) ; La Société japonaise (1901) ; La Roumanie contemporaine(1905) ; Les Journées et les nuits japonaises, La Suède, Le Nouveau Japon, Un Français en Extrême-Orient au début de la guerre, Reflets de la vieille Amérique. André Bellessort fut également critique littéraire ; collaborateur au Journal des Débats et secrétaire de La Revue des deux mondes, il s'affirma comme un ardent défenseur de l'humanisme classique dans de remarquables ouvrages consacrés à nos lettres : Sur les grands chemins de la poésie classique, Virgile, son oeuvre et son temps, Sainte-Beuve, Victor Hugo, essai sur son oeuvre, Dix-huitième siècle et romantisme ; Saint-François-Xavier (1917) ; Etudes et figures, variétés littéraires (1921) ; Le Rôle des intellectuels dans l’avènement de la IIIème République (1930) ; La Société française sous Napoléon III (1933). Il a traduit et adapté avec succès La Saga de Gösta Berling et deux autres romans de Selma Lagerlof. Il reprend ses cours en 1914 aux lucées Janson de Sailly et Louis-le-Grand où il a comme élèves, Robert Brasillach et Daniel Rops. Il dirige, un temps, la librairie académique Perrin. André Bellessort est élu à l'Académie française, le 28 mars 1935. Élu le 11 janvier 1940 secrétaire perpétuel, il n'occupe pas le poste assez longtemps pour que ses tendances ouvertement collaborationnistes aient été dommageables à l'Académie. Il meurt à Paris le 22 janvier 1942. BELLIER (Joseph), 1854-1936 : Négociant et homme politique. Né à Châteauroux (Indre) le 10 septembre 1854, Joseph Bellier est député de l’Indre de 1902 à 1910 sans interruption. Il vote la loi portant suppression de l’enseignement congréganiste et séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il meurt à Châteauroux le 25 mars 1936. BELLONTE (Maurice), 1896-1984 : Aviateur. BELOT (Adolphe), 1829-1890 : Romancier et auteur dramatique. Né à La-Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en 1829, Adolphe Belot a écrit de nombreux romans, parmi lesquels nous citerons : Mademoiselle Giraud ma femme (1870) ; l’Article 47 (1870) ; la Femme de feu (1872) ; etc. Au théâtre, outre les pièces tirées des romans, on lui doit Sapho, comédie (1885). Il décède à Paris en 1890. BELS (Adrien), 1882-1964 : Agriculteur et homme politique. Né au Bugue (Dordogne), le 25 octobre 1882, Adrien Bels est issu d’une famille qui a occupé dans le Périgord une situation politique privilégiée. Licencié ès-sciences mathématiques et en droit, il est un ancien élève de l’Ecole des sciences politiques. Conseiller général en 1911, il est élu sénateur de la Dordogne en 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs à Pétain et devient résistant pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se retire de la vie publique en 1955 et décèdera à Saint-Alvère (Dordogne) le 15 août 1964. BELUEL (Ernest, Louis), 1885-1942 : Professeur et homme politique. Né à Sète (Hérault) le 21 février 1885, Belluel est le fils d’un employé à la compagnie des chemins de fer du Midi. Boursier au collège de Sète au lycée de Montpellieret au lycée Henri IV de Paris, il est admis à l’Ecole normale supérieure et agrégé de lettres. Professeur à Foix et à Toulouse, il adhère, en 1920, au parti radical et radical socialiste. Elu député de la Haute-Garonne en 1928, il ne se représente pas en 1932. Sénateur en 1938, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il meurt deux ans plus tard à Toulouse le 2 juilllet 1942. BÉMONT (Charles), 1848-19 : Historien. Né à Paris en 1848, membre de l’Académie des inscriptions en 1919, Charles Bémont est l’auteur d’importants travaux sur l’histoire d’Angleterre, Simon de Montfort (1885), éditeur des Chartes des libertés anglaises (1892) et des Roles gascons (1896-1906). Directeur de la Revue historique, il a, comme professeur à l’Ecole des hautes études, exercé une grande influence sur les études historiques. BÉNASSY (Camille, Louis), 1887-1958 : Econome et homme politique. Né à Monteil-au-Vicomte (Creuse) le 25 février 1887, Bennassy est le fils d’instituteurs. Il adhère à dix-huit ans au parti socialiste et colabore au Travailleur du Centre et au Petit Limousin. Liencié en droit, il devient économe du lycée de Guéret. En 1919, il est élu maire de Royère et conseiller général de la Creuse, puis en 1924, député socialiste. Battu en 1928, réélu en 1931, il est de nouveau battu en 1936. Il devient alors chef de cabinet du gouvernement d’Albert Rivière, ministre des Pensions du gouvernement Blum. Réélu conseiller général de la Creuse et maire après la Libération, il le restera maire jusqu’à sa mort à Royère (Creuse) le 26 mai 1958. BENAZET (Paul), 1876-1948 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 24 février 1876, Paul Bénazet est un ancien élève de Saint-Cyr et docteur en droit. Il quitte l’armée pour le barreau, puis se lance dans la politique en reprenant le siège de député de l’Indre que son père avait occupé jusqu’en 1891. Membre de la gauche républicaine démocratique, il s’affirme vite comme un spécialiste des questions de défense et est rapporteur du budget de la Guerre de 1916 à 1918. Il est nommé commissaire général à la Guerre, chargé de l’Education physique du 23 juin 1924 au 11 octobre 1925 dans le premier ministère Herriot, puis dans le second minstère Painlevé. Il est nommé ensuite par Painlevé dans son second ministère, sous-secrétaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts, il est chargé de l’Enseignement technique et professionnel, des Enseignements postscolaires, de l’Education physique et de la Préparation militaire du 11 au 28 octobre 1925. Haut commissaire à la Guerre dans le troisième cabinet Painlevé (octobre-novembre 1925) et le neuvième cabinet Briand (mars-juin 1926), il est nommé en même temps sous-secrétaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts, chargé de l’Enseignement technique du 29 octobre 1925 au 8 mars 1926 et du 10 mars au 22 juin 1926. Pendant deux ans, son rôle va être de donner aux jeunes l’entraînement physique nécessaire afin de profiter pleinement de l’instruction au combat dispensée lors du service militaire. Il décède à Paris le 23 septembre 1948. BENDA (Julien), 1867-1956 : Philosophe et écrivain. Né à Paris en 1867, élève à l’Ecole centrale, que Bneda quitte bientôt pour la Sorbonne, il collabore à la Revue blanche au moment de l’affaire Dreyfus. Il publie, dans les Cahiers de la Quinzaine, l’Ordination, roman philosophique (1919-1912) ; une fantaisie philosophique : Mon premier testament (1910), et les Dialogues d’Eleuthère (1913). Il est encore l’auteur d’une étude sur le Bergsonisme ou une Philosophie sur la mobilité (1912), d’une Réponse aux défenseurs du bergsonisme (1913). Pendant la Première Guerre mondiale, il donne au Figaro des articles patriotiques qu’il réunit en volume (Les Sentiments de Critias ; 1917). Depuis la Première Guerre mondiale, , il a publié Le Bouquet de Glycère (1918) ; Belphégor, essai sur l’esthétique de la société française contemporaine (1919) ; Les Amorandes, roman (1922) ; La Croix des Roses, roman (1923) ; Lettres à Mélisande (1925) ; La Trahison des clercs (1926). Esprit pénétrant, il défend avec vigueur les droits de l’intelligence contre les systèmes modetnes qui veulent la diminuer au nom de l’intuition, de la sensibilité, de la vie, etc. Il décèdera à le. BENDER (Emile, Joseph, Louis), 1871-1953 : Avocat et homme politique. Né à Charentay (Rhône) le 6 septembre 1871, Bender est le fils d’un viticulteur et juge de paix. Docteur en droit de la faculté de Lyon, il s’inscrit au barreau de Lyon, il devient premier secrétaire de la Conférence des avocats. Maire d’Odenas (Rhône) en 1901, il devient conseiller général en 1913. Militant radical socialiste, il est élu député de Villefranche en 1907. Réélu en 1910 et en 1914, battu en 1919, mais réélu en 1924, et encore battu en 1928. Elu sénateur du Rhône en 1931 comme membre de la gauche démocratique et réélu en 1935, il est l’un des 80 parlementaires qui vetent contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940. Il se retire de la vie politique et ne fait plus acte de candidature. Il meurt à Nice le 26 mars 1953. BENEZECH (Jean-Baptiste), 1852-1909 : Typographe et homme politique. Né à Montpellier (Hérault) le 6 août 1852, Jean-Baptiste Bénézech est issu d’une famille d’ouvrier et lui-même ouvrier-typographe. Il milite au parti socialiste et entre au conseil municipal de Montpellier en 1892. Six ans plus tard, il est élu député de l’Hérault et reste à la Chambre jusqu’à sa mort survenue à Paris le 20 février 1909. BENJAMIN (Henri-Marie), 1850-1919 : Vétérinaire. Né à Nogent-sur-Seine (Aube) en 1850, Benjamin a réuni toute une série d’observations cliniques très importantes, qu’il a publié dans le Recueil de médecine vétérinaire, les Archives générales de la Médecine, etc. On lui doit, entre autres travaux : Sur le cancer du foie du cheval (1878) ; Sur la polyurie du cheval (1885), avec Robin ; Essai cliniue sur la pneumonie infectieuse du cheval (1888) ; Notes sur des sujets intéressants la pathologie et la chirurgie vétérinaires (1888) ; De la tuberculose du chien, transmission très probable de l’homme au chien (1891). Elu à l’Académie de médecine en 1904, il décède à Paris en 1919. BENJAMIN (René), 1885-19 : Romancier. Né à Paris en 1885, René Benjamin débute, au sortir de la Sorbonne, dans le journalisme BENJAMIN-CONSTANT (Benjamin Constant, dit), 1845-1902 : Peintre. Né à Paris en 1845, élève de l’Ecole des Beaux-arts en 1867, où il a pour maître Cabanel, Benjamin-Constant rapporte d’un voyage au Maroc ses premières Scènes d’Orient. Les Prisonniers marocains lui valent sa première récompense (1875). Il donne ensuite : Entrée de Mahomet II à Constantinople (1878) ; Les Dernières Rebelles (1880), scène sinistres du sujet, éclatantes de couleur, les Chérifas. Pour la nouvelle Sorbonne, l’artiste donne deux Prométhée, les figures des Belles-Lettres, des Sciences, et le groupe des Doyens. Il a en outre peint des portraits remarquables : Mon fils André (1896) ; le Duc d’Aumale (1897) ; Mes deux fils (1900) ; Léon XIII (1901) ; J.-J. Jusserand ; un grand portrait de la Reine Victoria, un de Leconte de Lisle, etc. Il a peint le plafond de l’Opéra-Comique . Il entre à l’Institut en 1893. Il décède à Paris en 1902. BENNER (Jean), 1836-1906 : Peintre. Né à Mulhouse (Haut-Rhin) en 1836, élève de d’Eck et de Pils, Jean Benner d’abord à la peinture de fleurs, puis à la peinture de genre. Il travaille longtemps à Cpri. On lui doit : La Femme au Tambourin, Escalier d’Anacapri, Rue à Capri. Il décède à Paris en 1906. BENNER (Emmanuel), 1836-1896 : Peintre. Né à Mulhouse en 1836, frère jumeau du précédent, Emmanuel Benner suit son frère dans son évolution vers la peinture de genre. On conserve de lui : Sous les oliviers, Rêverie. Il décède à Nantes en 1896 BENNER (Emmanuel, Michel, dit Many), 1873-19 : Peintre. Né à Capri en 1873, fils de Jean, Benner est l’élève d’Henner et de benjamin Constant. Second prix de Rome en 1898, il obtient une bourse de voyage en 1903. Coloriste distingué, il a donné notamment : la Vierge et Jésus à la fontaine (1901) ; le Souvenir (1902) ; Pifferari (1905) ; Rosalinde (1908) ; Dimanche en Alsace (1920) ; portraits d’Henri Welschinger, du général Paul, de l’abbé Wetterlé, etc. Il est devenu conservateur au musée Henner, à Paris, à la fondation. Il décède à. BENOIST (Eugène), 1831-1887 : Professeur et écrivain. Né à Nangis (Seine-et-Marne) en 1831, docteur ès lettres en 1862, Eugène Benoist professe ) la faculté des lettres d’Aix et succède, en 1876, à Patin comme professeur de poésie latine à la faculté de lettres de Paris. En 1884, il est élu membre de l’Académie des inscriptions et des belles lettres. On lui doit une édition savante des Œuvres de Virgile (1867-1872) et des Poésies de Catulle (1882). Il décède à Paris en 1887. BENOIST (Charles-Augustin), 1861-1936 : Journaliste, professeur et homme politique. Né à Courseulles-sur-Mer (Calvados) le 31 janvier 1861, Charles Benoist est journaliste, il est appelé à professer à l'Ecole des sciences politiques où il occupe la chaire d'histoire constitutionnelle de l'Europe occidentale. Député de la Seine de 1902 à 1919, il est, à la Chambre, l'auteur d'une proposition de résolution invitant le gouvernement à soumettre à la Chambre un projet de Code du Travail (1905) dont il est chargé de rapporter les projets de loi. Ses interventions sont très nombreuses. Républicain libéral, il est l’un des rapporteurs du traité de Versailles (1919) et devient ensuite de 1920 à 1924, ministre de France à La Haye. Parmi ses ouvrages, qui lui ouvrent, en 1908, les portes de l’Académie des sciences morales et politiques, citons : Essais historiques sur le XIVème siècle (1886) ; Croquis parlementaires (1891), sous le pseudonyme de Sybil ; Sophismes politiques de ce temps, souverains et Hommes d’Etat (1893) ; la Politique (1894) ; Les ouvrières de l’aiguille de Paris (1895) ; La Crise de l’Etat moderne ; De l’organisation du suffrage universel (1899) ; le Prince de Bismark (1900) ; la Réforme parlementaire (1902) ; l’Organisation du travail (1905) ; les Nouvelles Frontières d’Allemagne et la Nouvelle Carte d’Europe (1920). Son livre les Lois de la politique française (1927) marque son adhésion aux doctrines de l’Action françaiseIl meurt à Courseulles-sur-Mer le 11 août 1936. BENOIST (Jacques), 1881-1967 : Ingénieur agricole et homme politique. Né le 30 novembre 1881 à Boutigny (Eure-et-Loir), Charles Benoîst est le fils d’agriculteurs. Sorti de l’Ecole nationale d’Agriculture de Grigon en 1903, il est un des pionniers de l’agriculture moderne. Elu sénateur d’Eure-et-Loire en 1933, il s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Battu en 1938, il reprend ses activités agricoles. Il décèdera le 25 septembre 1967. BENOIST (Marie-Victor-Albert, baron de), 1843-1923 : Fonctionnaire et homme politique. Né à Waly (Meuse) le 17 mai 1843, Victor Benoist est le fils de Louis, ancien député au corps législatif (1858-1870). Après ses études de droits à Paris, il devient auditeur au conseil d’Etat en 1865 puis sous préfet de Pamiers, il est révoqué le 4 septembre 1870. Elu député conservateur de la Meuse en 1901 pour l’arrondissement de Montmédy, réélu en 1902, il s’oppose vigoureusement à la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat. Battu en 1906, il se retire de la vie publique. Commandeur de Saint-Georges-le-Grand, il meurt à Thonne-les-Prés le 27 mai 1923. BENOÎT (Nicolas), 1875-1914 : Militant. Né à Roanne (Loire), le 15 octobre 1875, Nicolas Benoît entre à l’Ecole navale en 1893 et entame en 1895 une carrière d’officier de marine qui le conduit notamment au Tonkin et à Madagascar. C’est en 1910, au cours d’un séjour en Angletere où il prépare le brevet militaire d’interprète, qu’il découvre le scoutisme. Dès son retour en France, il obtient de Delcassé, ministre de la Marine, un détachement pour s’occuper du scoutisme. Il contacte alors ceux qui l’implanter en France comme Georges Bertier, le pasteur Georges gallienne, Samuel Willianson, André Chéradame, qui le mettent en relation avec Pierre de coubertin, directeur du Journal des Voyages. Leurs efforts conduisent à la création le 4 mai 1911 de la Ligue d’éducation nationale, première association française du scoutisme. Des divergences apparaissent rapidement entre Pierre de Courbertin, partisan d’un scoutisme largement francisé intégrant le diplôme des débrouillards de la Société des sports populaires qu’il avait créé en 1906 mais ne reprenant pas l’idée de la promesse scoute, et Nicolas Benoît, partisan d’un scoutisme très proche de celui pratiqué en Grande-Bretagne. En septembre 1911, il expose son projet de manière détaillée dans une brochure : Les Eclaireurs de France, Plan d’organisation des troupes. Le 2 décembre 1911, le statuts des Eclaireurs de France sont déposés et la rupture avec Pierre de Coubertin est consommée. Au même moment, sous le pseudonyme de Victor Morgan, il fait paraître La voie du Chevalier, ouvrage ésotérique marqué par la théosophie, qui expose ses idées en matière d’éducation. Officier au 2ème rédiment de fusilliers-marins, il est tué le 17 décembre 1914 lors de la bataille de Dixmude. KERGOMARD (P.), et FRANCOIS (P.) : Les Eclaireurs de France de 1911 à 1951, Paris, Eclaireuses et Eclaireurs de France, 1983. VIAUX (H.) : Aux sources du scoutisme français, Paris, Editions du Scorpion, 1961. BENOIT (Ferdinand, Marie, Pierre), 1886-1962 : Romancier. Né le 16 juillet 1886 à Albi (Tarn), Pierre Benoit est le fils d’un officier supérieur. Il fait ses études à l’Université d’Alger, puis à celles de Montpellier et de Paris où il arrive en 1908. Licencié ès lettres, il devient le secrétaire de Léon Bérard, lui-même sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts dans les cabinets, Poincaré, Briand et Barthoux. De 1914 à 1921, Pierre Benoit est rédacteur et bibliothécaire au ministère de l’Instruction publique. Il a débuté dans les lettres par deux petits poèmes insérés en 1913 dans la Nouvelle Revue, puis par un recueil de poèmes, Diadumène (1914), dédié à Maurice Barrès. Mais son premier Koenigsmark (1918) obtient un immense succès et, pendant quarante ans, Pierre Benoit écrira quarante romans. On peut citer L’Atlantide (1919), Mademoiselle de La Ferté (1923), La Châtelaine du Liban (1924) ; Le Puits de Jacob (1925) ; Soleil de Minuit (1930) ; Les Environs d’Aden (1940). Les romans de Pierre Benoit se passent dans des régions ou des pays parfois excentriques ou l’auteur avait généralement voyagé. La richesse de l’imagination de Pierre Benoit, son goût pour un fantastique modéré, pour le suspense et le mystère, son sens de la fatalité qui s’insère dans les amours et les destins humains, les décors exotiques soigneusement peints qui révèlent une documentation précise font de tous ces livres des modèles de romans d’aventures, même si l’on a pu reprocher à Pierre Benoit ses plans systématiques : même nombre de pages par exemple, artifices divers, dont le plus connu fait que tous les noms des héroïnes de ses romans commencent par la lettre A. Pierre Benoit connaît parfaitement son métier et ne cache pas qu’il le pratique en professionnel. Elu à l’Académie française en 1931, il décèdera à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) le 3 mars 1962. BEPMALE (Jean, Eugène, Omer), 1852-1921 : Avocat et homme politique. Né le 6 septembre 1852 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), Jean Bepmale est avocat inscrit en 1873 au barreau de Toulouse et fonde en 1880 le journal La Montagne. Radical-socialiste, membre des diverses commissions, il est vice-président de celle qui s'occupe de la séparation des Églises et de l'État. Jean Bepmale est élu député de la Haute-Garonne de 1893 à 1898 et de 1902 à 1907 puis sénateur de la Haute-Garonne de 1907 à 1920. En 1894, il refuse de voter les crédits destinés à l'expédition de Madagascar. En 1902, il dépose un ordre du jour réclamant l'institution de l'impôt progressif sur le revenu. Il reproche à la loi de séparation des Églises et de l'État de donner à celle-ci une liberté illimitée, mais il vote le texte auquel il participe activement à la discussion. Au Sénat, il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale socialiste pour y continuer un grande activité. Battu aux élections de 1920, il meurt le 9 novembre 1921 à Saint-Gaudens. BÉRALDI (Henri), 1849-1931 : Collectionneur et iconographe. Né à Paris en 1849, Henri Béraldi a publié notamment l’Oeuvre de Moreau le Jeune (1874), sous le pseudonyme de H. Draibel ; Mes Estampes (1885) ; Bibliothèque d’un bibliophile (1886) ; les Graveurs du XVIIIe siècle (1885-1886) ; les Graveurs du XIXe siècle (1885-1893). Il meurt à Paris en 1931. BÉRANGER (Pierre, Vincent, Emile), 1888-1967 : Assureur-conseil et homme politique. Né le 26 juin 1888 à Paris, Béranger est issu d’une famille d’origine terrienne. Aviateur pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé quatre fois. Quelque temps collaborateur au ministère de l’Agriculteur, conseiller du commerce extérieur, assureur-conseil à Paris, il est élu député de l’Eure en 1936 et s’inscrit au groupe de l’alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et, de ce fait, devien inéligible. Il meurt à Paris le 20 mars 1967. BÉRARD (Alexandre, Octave), 1859-1923 : Avocat et homme politique. Né à Lyon (Rhône) le 3 février 1859, Alexandre Bérard doceteur en droit, devient substitut à Saint-Etienne (1883) puis à Lyon jusqu'en 1893. Il est ensuite nommé substitut du procureur général auprès de la Cour d'appel de Grenoble. Déjà conseiller général du canton d'Ambérieu (Ain), il est député de l’Ain (arrondissement de Trévoux) de 1893 à 1908 puis sénateur de l’Ain de 1908 à 1923. Il s’engage en 1893 à défendre République démocratique, réformatrice et progressiste, à maintenir les lois scolaire et militaire, la laïcité de l’école publique, à voter des lois sur les associations, sur le crédit agricole. Il est nommé sous-secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Industrie et aux Postes et Télégraphes du 10 juin 1902 au 23 janvier 1905 dans le ministère Combes puis du 25 janvier 1905 au 13 mars 1906 dans les second et troisième cabinets Rouvier. Continuant sa carrière mnistérielle, il est nommé par Sarrien dans son ministère comme sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics et aux Postes et Télégraphes du 14 mars au 24 octobre 1906. A la Chambre, Alexandre Bérard s’inscrit aux groupes de la gauche démocratique et de l’union progressiste, puis aux groupes de la gauche radicale et de l’union démocratique à partir de 1902, enfin à partir de 1906, au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale socialiste. Au gouvernement pendant plus de quatre ans, il a œuvré pour l'extension du réseau télégraphique à travers la France et vers les colonies. A la Chambre, votant entre autres, contre l'impôt sur le revenu, il est l'initiateur de la loi sur les caisses de retraites des sapeurs-pompiers et l'auteur d'une proposition de loi interdisant le cumul des indemnités parlementaires et des traitements publics. Collaborateur de plusieurs journaux républicains de Lyon (Le Courrier de Lyon, Le Progrès de Lyon, Lyon républicain), directeur du Courrier de l'Ain, Alexandre Bérard est également membre de la Société des gens de Lettres et de l'Association des journalistes républicains. Il a écrit plusieurs ouvrages d’histoire et d’économie sociale : les Deux Chambres, leur histoire, leur théorie ; De l’organisation du Sénat, du pouvoir exécutif et du régime parlementaire (1885) ; les Invasions de 1814 et 1815 dans le département de l’Ain (1887) ; les Vaudois, leur histoire du XVe au XVIIIe siècle (1888) ; les Compagnies de colonisation (1891) ; la Responsabilité pénale et chronique de l’île de Chypre au moyen âge (1902), et Marcella, roman gallo-romain (1902). Il meurt à Paris le 20 avril 1923. BÉRARD (Léon), 1876-1960 : Avocat et homme politique. Né à Sauveterre-de-Béarn (Basses-Pyrénées), le 6 janvier 1876. Léon Bérard, après des études à Pau, s’installe à Paris pour y préparer son doctorat en droit. Avocat, il est, en 1901, premier secrétaire de la Conférence et la même année Raymond Poincaré le choisit comme son secrétaire particulier, poste qu’il occupe jusqu’en 1910. Dans le sillage du futur président du Conseil, il entame une carrière politique, comme conseiller général, puis comme député d’Orthez, et enfin sénateur jusqu’en 1940. Parallèlement il a en charge plusieurs ministères : le sous-secrétariat d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts dans le premier cabinet Poincaré du 14 janvier au 21 mars 1913, le sous-secrétariat d’Etat à la présidence du Conseil, à l’instruction publique et aux Beaux-Arts du 22 mars au 8 décembre 1913 dans le cabinet Barthou. Soutenant la politque de Clemenceau durant la Première Guerre mondiale, il est nommé ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en remplacement de Bérard du 27 novembre 1919 au 19 janvier 1920, dans le second cabinet du Tigre. Nommé au même poste du 16 janvier 1921 au 28 mars 1924 dans le septième cabinet Briand et dans le second gouvernement Poincaré, il réforme l’enseignement secondaire de façon à y rendre obligatoires le latin et les humanités gréco-romaines (décrets Bérard). Il relève aussi le traitement des enseignants. Elu sénateur d’union républicaine dans le département des Basses-Pyrénées en 1927, il est ministre de la Justice des quatre cabinets Laval du 27 janvier 1931 au 19 février 1932 et du 7 juin 1935 au 23 janvier 1936. Il défend alors sa loi sur les expulsions pour cause d’utilité publique et met en place un projet contre les ligues politiques. Membre du conseil de l’ordre des avocats depuis 1932, il est nommé, en 1940, ambassadeur de France au Vatican. Auteur de plusieurs ouvrages (La Réforme classique de l’enseignement secondaire ;Au service de la pensée française ; Science et Humanisme ; Enseignement et culture ; Séparation, gallicanisme et concordat), Léon Bérard a fait beaucoup pour la sauvegarde de la culture classique. Orateur hors pair, il a laissé de grands morceaux d’éloquence. Après un échec au fauteuil d’Anatole France, Léon Bérard est élu à l’Académie française le 15 novembre 1934. Il meurt à Paris le 25 février 1960. BÉRARD (Victor), 1864-1931 : Erudit et publisciste. Né à Morez (Jura) en 1864, Victor Bérard est élève à l’Ecole normale supérieure et membre de l’Ecole française d’Athènes. Docteur ès lettres en 1894, avec une thèse sur l’Origine des cuites arcadiens, il se passionnent pour les questions homériques. Dans les Phéniciens et l’Odyssée (1902-1903), il montre combien fidèle y sont les descriptions de la Méditérrannée. On lui doit une exégèse approfondie, avec traduction, de l’Odyssée (1925). Il a en outre publié de brillantes études de politique étrangère : la Macédoine (1897) ; les Affaires de Crète (1898) ; la Politique du Sultan (1898) : l’Angleterre et l’Impérialisme (1900) ; Questions extérieures (1901-1902) ; Pro Macedonia ; l’Action austro-russe (1904) ; la Révolte de l’Asie (1904) ; l’Affaire marocaine (1906) ; la France et Guillaume II (1907) ; la Révolution turque (1909) ; Révolutions de la Perse (1910) ; la Mort de Stanboul (1913) ; la Serbie (1915) ; l’Eternelle Allemagne (1916) ; Un mensonge de la science allemande (1917). Il est élu sénateur du Jura en 1920 et décèdera à Paris en 1931. BÉRAUD (Henri), 1885-1958 : Journaliste et romancier. Né à Lyon le 21 septembre 1885 d'un père boulanger, élevé par les Frères, Henry Béraud est successivement poète débutant, fondateur de revues éphémères, représentant en vins et spiritueux, collecteur de beurre, négociant en charbon, dessinateur, clerc d’avoué, antiquaire et débute dans la presse en 1903, à la Dépêche de Lyon. Il collabore à l’Oeuvre, à L’Eclair, au Petit Parsien, au Journal, à Paris-Soir, au Mercure de France et Gringoire. Il est pendant la Première Guerre mondiale lieutenant d'artillerie et il rejoint le Canard Enchaîné en février 1917. Il est recommandé par Paul Vaillant-Couturier, avec qui il se lie d'amitié, ainsi qu'avec Roland Dorgelès. Son amitié ancienne avec Albert Londres, dont le début de la guerre avait révélé le talent, a pu lui servir aussi de carte de visite. Il est aussi recruté à la fin de la guerre pour le Crapouillot de Jean Galtier-Boissière. Au Canard Enchaîné, il publie des contes, un court feuilleton (l'angoisse du mercanti ou le compte du tonneau en 1918), une étude sur l'humour lyonnais, et surtout des articles polémiques contre le Parlement, l'Académie française, le gouvernement, les officiers antirépublicains et l'Action française. Il a publié d’autre part : le Second Amour du chevalier Des Grieux, 1903 ; l’Héritage des Symbolistes, 1906 ; les Morts lyriques, 1912 ; L'École moderne de peinture lyonnaise, 1912 ; Vitriol de Lune ; Le Martyre de l’obèse, 1921, qui lui valent le prix Goncourt en 1922 ; Lazare, 1924 ; Au capucin gourmand, 1925 ; Moscou ; Le Bois du templier pendu, 1926 ; Ce que j'ai vu à Berlin, 1926 ; La Gerbe d'or., 1928 ; Les Lurons de Sabolas, 1932 ; Ciel de suie, 1933 ; Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage, 1935. Il décède à sur l’Ile-de-Ré, à Saint-Clément-des-Baleines. BÉRENGER (Victor, Henry), 1867-1952 : Journaliste et homme politique. Né à Rugles (Eure), le 22 avril 1867, Henry Bérenger cultive successivement la poésie : l’Ame moderne en 1892 ; le roman : l’Effort en 1893 ; la sociologie : l’Aristocratie intellectuelle en 1895, la Conscience nationale en 1898. Il prend en 1904 la direction du journal l’Action, et commence dès lors à entrer dans la lutte politique. Il devient sénateur radical socialiste de la Guadeloupe en 1912. Membre de la commission d’organisation économique pendant la Première Guerre mondiale, il se penche plus particulièrement sur la question du ravitaillement en hydrocarbures. Clemenceau le fait entrer alors dans son gouvernement comme commissaire général chargé de cette question du 21 août 1918 au 18 février 1919, puis dans les premier et second ministères Millerand du 20 janvier au 19 février 1920. Il favorise ainsi considérablement la production pétrolière irakienne qui est à la disposition des Alliés. En décembre 1925, Henry Béranger, qui avait fait partie de la mission envoyée à Washington pour discuter des modalités de paiement de la dette de la France, est nommé ambassadeur aux Etats-Unis. Il abandonne ses fonctions en 1926 et meurt à Saint-Raphaël (Var), le 18 mai 1952. BÉRENGER (René), 1830-1915 : Magistrat et homme politique. Né à Bourg-lès-Valence (Drôme) le 22 avril 1830, Henry Bérenger devient docteur en droit puis avocat général à Lyon. Député de la Drôme de 1871 à 1876, il vote les préliminaires de paix et la déchéance de l’Empire. En 1872, il prend une part importante à la discussion sur la réforme de la magistrature, et est un des fondateurs de la République. S’opposant fermement à toute politique anticléricale, il est, en 1875, élu sénateur à vie par l’Assemblée. La même année, il fait voter la loi sur la séparation individuelle, qui organise le régime cellulaire. Dufaure le nomme alors ministre des Travaux publics dans son éphémère deuxième cabinet du 18 au 24 mai 1873. En 1885, il est l’auteur et le rapporteur d’une loi « sur les moyens de prévenir la récidive par la libération conditionnelle, le patronage et la réhabilitation ». Il est l’un des fondateurs de la Société générale des prisons, et a donné une extension considérable à la Société générale pour le patronage des libértés. Il vote contre l’expulsion des prétendants en 1886 et, en 1890, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. Enfin, il est l’auteur de la loi du 26 mars 1891, connue sous le nom de « loi Béranger », qui autorise les juges à prononcer le surcis à l’exécution de l’emprisonnement et de l’amende. Il a mené une campagne active pour la répression des faits entraînant outrage des mœurs, ce qui lui vaut le surnom de « Père-la-pudeur ». En jnvier 1899, il est nommé membre de la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice qui juge Déroulède et autres pour atteintes à la sûreté de l’Etat. Il meurt à Alincourt (Ardennes), le 29 août 1915. BÉRENGER-FERAUD (Laurent, Jean, Baptiste), 1832-1900 : Médecin et écrivain. Né à Saint-Paul-du-Var (Alpes-Maritimes) le 1832, Bérenger-Feraud est médecin en chef en 1872, durecteur du service de santé de la marine en 1884, et correspondant de l’Institut. On lui doit de nombreux ouvrages comme Traité clinique des maladies des Européens du Sénégal (1875-1878) ; les Peuplades de la Sénégambie (1879) ; la Martinique (1881) : la Race provençale (1883) ; Réminiscences populaires de la Provence (1885) ; Traité théorique et clinique de la fièvre jaune (1899), etc. Il meurt à Toulon (Var) le 21 décembre 1900. BERGAIGNE (Abel, Henri, Joseph), 1838-1888 : Sancritiste. Né à Vimy (Pas-de-Calais) en 1838, Bergaigne est répétiteur de sanscrit à l’Ecole des hautes études, membre de l’Académie des inscrptions en 1885, professeur de sanscrit et de grammaire comparée à la Sorbonne. On lui doit le Bâhminî-vilâsa, texte sanscrit et traduction (1872) ; les Dieux souverains de la région védique ; la Religion védique d’après les hymnes du Rig-Véda (1878-1883) ; Nâgânanda, drame sanscrit (1879) ; les Inscriptions sanscrites du Cambodge (1882) ; Chronologie de l’ancien royaume Khmêr (1884) ; Sacountala, drame de Kâlidâsa, traduction française, avec P. Lehugueur (1884) ; Manuel pour étudier la langue sanscrite (1884), etc. Il meurt d’une chute près de la Grave, dans les Alpes, en 1888. BERGÉ (Henri, Marie, Joseph), 1870-1937 : Décorateur, illustrateur. Né à Diarville (Meurthe) le 15 octobre 1870, Henri Bergé fait ses études à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, puis entre comme décorateur chez Daum en 1895, poste qu'il partage quelques années avec Jacques Gruber. Il oriente de manière décisive la production de Daum vers un style essentiellement floral et paysager. Principal collaborateur de l'entreprise, il donne également au verrier Amalric Walter (1870-1959) des modèles d'objets en pâte de verre et fait éditer ses céramiques par les frères Mougin. Ses dessins, études ou objets à caractère botanique ou animalier - toujours d'une précision scientifique - révèlent l'intérêt que Bergé porte à la nature, herborisant lui-même au jardin botanique proche de la manufacture Daum. Illustrateur, Henri Bergé réalise de nombreux menus, affiches, et publicités. Il est également l'auteur de plusieurs vitraux, publicitaires (Cure d'Air de Malzéville) ou d'inspiration symboliste (La Lecture, Musée de l'Ecole de Nancy). Parallèlement à ses activités artistiques, Henri Bergé enseigne à l'Ecole professionnelle de l'Est et dirige l'atelier de dessin et de modelage au sein de l'entreprise Daum. Il est membre du Comité directeur de l'Ecole de Nancy dès 1901. Il décède à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 26 novembre 1937. THOMAS (s. dir.), L'Ecole de Nancy, Fleurs et ornements. Ma racine est au fond des bois. Cat. Exposition musée de l'Ecole de Nancy. Paris : R.M.N., 1999 BERGER (Famille) : Famille d’érudits, de savants et d’hommes politiques, originaire de Beaucourt (Haut-Rhin). -Samuel BERGER (1843-1900) : théologien et écrivain. Né en 1843, Samuel Berger est pasteur luthérien de la paroisse du Gros-Caillou (Paris), professeur et bibilothécaire à la Faculté de théologie protestante de Paris, ses principales œuvres sont : La Bible au XVIème siècle (1879) ; la Bible française au moyen-âge (1884) ; Histoire de la Vulgate (1893) Il décède à Sèvres en 1900. -Paul BERGER (1845-1908) : Chirurgien Né en 1845, membre de l’acadéie de médecine, professeur de clinique chirurgicale à la faculté de médecine de Paris, il a considérablement amélioré la technique opératoire des hernies. Il décède à Paris en 1908. -Philippe BERGER (1846-1912) : érudit et homme politique. Né le 15 septembre 1846, Philppe Berger s'engage en 1870 dans le service de santé de l'armée de la Loire et soutient le siège de Paris. Sa conduite lui vaut la médaille militaire. Il a été mêlé ensuite aux péripéties de la Commune. Il devient professeur d’hébreu au collège de France, successeur de Renan à l’Académie des inscriptions, il s’inscrit au groupe de la gauche démocratique est élu sénateur du Territoire de Belfort 1904 à 1912 et devient membre de plusieurs commissions. Il s'intéresse à diverses questions parmi lesquelles on peut citer : le recrutement de l'armée, le budget de l'Instruction publique, la séparation de l’Eglise et de l'Etat (1905) ; le repos hebdomadaire des employés et ouvriers (1906) ; la prostitution des mineurs (1907); la dévolution des biens écclésiasiques (l908); la construction des voies ferrées entre la France et la Suisse (1910); les exploitations forestières, les tribunaux pour enfants et la liberté surveillée. Il a publié de nombreux ouvrages comme : l’Ecriture et les Inscriptions sémitiques (1880) ; l’Arabie avant Mahomet, d’après kes inscriptions (1885) ; Histoire de l’écriture dans l’antiquité (1892) ; Etudes sur les renseignements fournis sur le gnosticisme par les « Philophoumena » (1893 ; etc. Il meurt le 14 mars 1912 à Paris. -Théodore BERGER (1848-1900) : Administrateur. Né en 1848, frère des précédents, financier très habile, a été administrateur de la Banque impériale ottomane, qui connaît sous lui, une grande prospérité. Il prend une part très active à la réorganisation financière et administrative de l’empire ottoman. Vive-président du Comptoir national d’escompte à Paris, il l’a reconstitué sur ses bases actuelles, avec Denormandie. Il décède à Paris en 1900. -Elie BERGER (1850-1925) : Professeur. Né en 1850, professeur de paléographie à l’Ecole des chartes, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, auteur d’une Histoire de Blanche de Castille, il décède à Paris en 1925. BERGER (Pierre, Charles), 1873-1932 : Magistrat et homme politique. Né à Vendôme (Loir-et-Cher) le 27 octobre 1873, Berger est avocat à la Cour d’appel de Paris, il est nommé procureur de la République à Blois en 1902 et, en 1904, il procède à l’expulsion des Capucines de Blois. Elu de la gauche radicale aux législatives de 1906, il est battu en 1910. Réintégré dans la magistrature, il est nommé procureur de la République à Beauvais. Elu député en 1914 et en 1919, il démissionne pour entrer au Sénat en 1920. Il décède à Vendôme le 15 septembre 1932. BERGER (Paul, Louis, Georges), 1834-1910 : Ingénieur et homme politique. Né à Paris le 5 octobre 1834, Georges Berger est inégnieur des mines et se distingue dans l’organisation de différentes expositions tenues à Paris, depuis celle de 1867. Il a été directeur général de l’Exposition de 1889, et membre de la commission supérieure de celle de 1900. Il représente, comme député républicain, la deuxième circonscription du IXè arrondissement de Paris, de 1889 à 1910. Il vote la révision du procès Dreyfus en 1898 et la déchéance de Paul Déroulède et de Marcel Habert en 1901. Membre de la C ommission sur la séparation des Eglises et de l’Etat, il collabore par la suite au Génie Civil et au Journal des Débats. Membre libre de l’Académie des beaux-Arts en 1903, il contribue à la fondation du musée des Arts décoratifs et à son installation au pavillon de Marsan. Il a laissé plusieurs études d’art et d’histoire industrielle. Il meurt à Paris le 8 juillet 1910. BERGERAT (Auguste-Emile), 1845-1923 : Littérateur et auteur dramatique. Né à Paris en 1845, Emile Bergerat a écrit dans presque tous les grands journaux, entre autres au Voltaire sous le pseudonyme de l’Homme masqué, et au Figaro où ses articles signés Caliban font époque. Ses œuvres sont nombreuses. Parmi ses poésies, on remarquera : Poèmes de la Guerre (1871) ; Enguerrande (1884) ; la Lyre comique (1889) ; Théâtre en vers (1891). Parmi ses romans, on distinguera : Faublas malgré lui (1883) ; Bébé et Compagnie (1884) ; le Viol (1885) ; le Petit Moreau (1887) ; le Chèque (1893) ; la Vierge (1894). Au théâtre : le Nom (1883) ; le baron de Carabasse (1885) ; Flore et frileuse (1885) ; Ours et Fours (1886) ; la Nuit bergamasque, en vers (1887) ; le Premier Baiser (1889) ; Manon Roland, en vers (1896) ; le Capitaine Fracasse, en vers (1896) ; Plus que reine (1899), qui est un grand succès ; la Pompadour (1901) ; la Fontaine de Jouvence (1906). Critique et journalisme : Paul Baudry (1875) ; Théophile Gautier (1879) ; Mes Moulins (1884) ; Vie et Zventures de Caliban (1886) ; le Livre de Caliban (1887) ; l’Amour en république (1889) ; le Rire de Caliban (1890) ; etc. E. Bergerat a été surtout un excellent chroniqueur, plein de verve, d’esprit et de bonne humeur ; cultivé d’ailleurs, et animé d’idées généreuses. Ses Souvenirs (1911-1912) resteront sans doute son œuvre la plus intéressante. E. Bergerat est appelé en 1919 à l’Académie Goncourt. Il décède à Neuilly-sur-Seine en 1923. BERGERET (Jules, Victor), 1839-1905 : Homme politique. Né à Paris (Seine) en 1839, Bergeret est sucessivement manœuvre, correcteur d’imprimerie, sous-officier, et commande un e compagnie de garde natioanale pendant la siège de Paris. Elu membre du Comité central, et, après le 18 mars, membre de la Commune, il dirige, le 5 avril 1871, une sortie malheureuse contre l’armée de Versailles. Il est destitué peu après et se réfugie à Jersey, puis à New-York, où il meurt en 1905. C’était un personnage incapable et prétentieux. BERGERET (Denis, Pierre), 1845-1910 : Peintre. Né à Villeparis (Seine-et-Marne) en 1845, Bergeret a pour maîtres Lequien, Bonnat et Lefebvre. Citons de lui : Les Crevettes, toile exposée en 1877 ; Crustacées ; Le Cuisinier embarrassé. BERGERET (Albert), 1859-1932 : Imprimeur, industriel d'art. Originaire de Gray (Haute-Saône), Formé à Paris aux différentes techniques de l'imprimerie, Albert Bergeret entre en 1886 à l'imprimerie nancéienne Royer dans laquelle il dirige l'atelier de phototypie. Il quitte cet établissement en 1898 pour s'installer à son propre compte et développe une activité florissante dans le secteur de la carte postale (vue, illustration et fantaisie) passant d'une production de 25 millions de cartes en 1900 à 75 millions trois ans plus tard. En 1905, associé aux imprimeurs Humblot et Helmlinger, Bergeret fonde les Imprimeries Réunies. Il abandonne toute activité en 1926. Proche des artistes de l'Ecole de Nancy, il fait appel à Lucien Weissenburger pour la construction de sa demeure rue Lionnois -déjà sollicité pour la construction de ses nouvelles imprimeries en 1901- et y associe Eugène Vallin, Louis Majorelle, Victor Prouvé, Jacques Gruber et Joseph Janin. Prouvé et Henri Bergé entre autres, lui fournissent également menus, affiches et illustrations. Albert Bergeret est membre du Comité directeur de l'Ecole de Nancy dès 1901. LEQUY. Albert Bergeret. L'aventure de la carte postale. Nancy : AAMEN, 1999. DESCOUTURELLE. La maison Bergeret. Histoire et visite d'une maison exemplaire de l'Ecole de Nancy, Nancy, PUN, AAMEN. BERGEROT (Charles, Alphonse, Auguste), 1861-1941 : Agriculteur et homme politique. Né à Lille (Nord) le 30 mars 1861, Bergerot est élu député de l’union républicaine démocratique en 1928. Il ne se représente pas en 1932 et reprend son exploitation agricole. Il meurt à Esquelbecq (Nord) le 9 mars 1941. BERGERY (Gaston), 1892-1974 : Avocat et homme politique. Né en 1892, Gaston Bergery devient avocat. En 1918, il est nommé secrétaire général de la Commission des Réparations. Chef de cabinet d’Edouard Herriot alors que celui-ci est pérsident du Conseil et ministre des Affaires étrangères, en 1924, il commence une carrière politique dans les milieux radicaux en se faisant élire en 1928 député de Mantes. Dès cette date, il figure dans l’aile d’extrême-gauche du parti radical, préconisant l’alliance avec les socialistes et attaquant violemment Herriot, redevenu président du Conseil en 1932, qu’il accuse de trop ménager la droite et ses idées. Impuissant à obtenir du congrès radical de Toulouse en 1932 un désaveu de Herriot, il quitte le parti radical pour fonder en mars 1933, avec le professeur Langevin, proche du parti communiste, le député socialiste Georges Monnet et Bernard Lecache, président de la Ligue internationale contre l’antisémitisme, Front commun, rassemblement antifasciste qui préfigure le Front populaire. En août 1934, l'hebdomadaire La Flèche, organe du mouvement frontiste. Le 20 février 1934, il démissionne de son mandat de député pour protester contre l’arrivée au pouvoir du ministère Doumergue après le 6 février et est battu lors de l’élection partielle qui suit sa démission. Mais il est réélu en 1936. Toutefois, tenu à l’écart par le Front populaire, il s’éloigne de la gauche instotutionnelle. Il fonde alors avec Georges Izard le Parti frontiste auquel il donne une doctrine marquée par un souci social de défense des classes moyennes, une volonté d’organisation économique et sociale dirigiste (dans laquelle ses adversaires croient discerner l’influence du fascisme) mais aussi un pacifiste ardent. Ce sont les idées qu’il exprime dans La Flèche, et qui le conduisent à prendre ses distances vis à vis de la gauche du Front populaire. A mesure que la guerre approche, Bergery se montre de plus plus attaché à la paix et hostile à toute confrontation avec Hitler. C’est aussi la crainte de voir les Juifs entraîner la France dans la guerre qui le conduit à souhaiter « pour éviter l’antisémitisme » un numerus clausus limitant le nombre des israélites aux postes supérieurs de l’Etat. Parrallèlement, le frontisme cherche à placer à la têt du pouvoir un « guide sûr et résolu ». Rien d’étonnant, dans ces conditions, à voir Bergery appartenir au groupe des députés pacifistes du Comité de liaison contre la guerre, intriguer à Bordeaux pour empêcher le passage en Afrique du Nord, pour préconiser une transformation des institutions dans un sens autoritaire aux côtés de Laval. A ce titre, il publie en juillet 1940 une déclaration dans laquelle, dressant un constat de faillite du régime républicain, il préconise toutefois une collaboration avec l’Allemagne et un nouveau régime national, social, alliant autorité et liberté. Signé par une centaine de députés, ce texte annonce et prépare le vote du 10 juillet 1940 et fait apparemment de Bergery l’un des prophètes de la « Révolution nationale » naissante. Le 10 juillet, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique pendant la guerre, il est, en février 1949, traduit devant la cour de justice mais sera acquitté. GALLERAY (F.) : Gaston Bergery, député de Seine-et-Oise (1928-1940), maîtrise d'histoire, Université de Paris X Nanterre, 1987 (Dir. Vigier et Jean El Gammal), 216 p. BERGÈS (Ernest, Georges), 1870- : Peintre. Né à Bayonne en 1870, élève de Bonnat, A. Maignan et Achille Zo, Bergès obtient, à l’exposition universelle de 1900, une médaille d’argent pour Flamencas, Trois médaillons décoratifs, etc). On lui doit encore : Visite à l’usine (1901) ; « el Tango » (1902) ; Espagne (1903) ; Sous les bombes, Saragosse en 1809 et Portrait (1904). Talent fortement coloré, Bergès a subi profondément l’influence de l’Espagne. BERGET (Alphonse), 1860- : Physicien. Né à Sélestat en 1860, Docteur ès sciences, ancien directeur adjoint du laboratoire de géographie physique à la Sorbonne, Alphonse Berget y a créé en 1899 l’enseignement de la physique du globe. En 1902, il a constitué au Panthéon, en une séance solennelle, l’expérience du pendule de Foucault. Il devient ensuite professeur à l’Institut océanographique, fondé en 1905. Il a imaginé divers instruments de physique et d’océanographie ; on lui doit également de nombreux traités et ouvrages scientifiques sur la physique générale, la physique du globe, la météorologie, etc. BERGSON (Henri-Louis), 1859-1941 : Professeur et philosophe. Né à Paris, le 18 octobre 1859, Henri, Bergson accomplit de brillantes études au Lycée Condorcet, puis à l’École normale supérieure où il entre en 1878, et est reçu deuxième à l’agrégation de philosophie en 1881. Sa carrière d’enseignant, commencée en province à Angers, à Clermont-Ferrand, le conduit vers des postes de plus en plus prestigieux, aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV à Paris, puis dans l’enseignement supérieur à partir de 1897 où il devient maître de conférences à l’École normale supérieure. Enfin, aboutissement d’une carrière exemplaire, la chaire de philosophie grecque et latine au Collège de France lui est attribuée en 1900. Il avait à cette date déjà publié deux de ses œuvres majeures : en 1889, son Essai sur les données immédiates de la conscience, titre de sa thèse de doctorat, et en 1896, Matière et Mémoire, Essai sur les rapports du corps à l’esprit. L’ensemble de son œuvre - qui comporte notamment le Rire (1900) ; L’Évolution créatrice (1906), L’Energie spirituelle (1920), Durée et Simultanéité, à propos de la théorie d’Einstein (1922), Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932) et La pensée et le mouvant (1934). Bergson est le plus pénétrant, le plus original et le plus illustre des philosophes de son temps. Partisans at adversaires sont unanimes à reconnaître en lui le fondateur d’une philosophie nouvelle. Cette philosophie répudie l’esprit de système et a pour méthode essentielle l’intuition directe des données immédiates de la conscience, qu’il convient de saisir dans leur vraie nature et non à travers des notions empruntées à la connaissance de l’espace. Il faut s’appliquer, notamment, à distinguer le temps véritable et psychologique, de sa traduction en espace qui est le temps mathématique. La durée vraie, étoffe de notre moi, est une création continue. Le déterminisme n’a de prise que sur les choses « faites », ordonnées dans l’espace, non sur le devenir continu de la conscience. La vie comme la conscience, est durée, mobilité, création continue, liberté. La mémoire n’est nullement une fonction du cerveau, ni celui-ci un réceptacle de souvenirs, et Bergson a fait du parallélisme psycho-physiologique la critique la plus ingénieuse et la plus serrée. Élu dès 1901 à l’Académie des sciences morales et politiques, entré à l’Académie française en 1914, il reçoit en 1928 le prix Nobel de littérature, et est élevé en 1930 à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur. Les « Immortels », en le recevant parmi eux, saluent non seulement un immense philosophe mais également un homme de son temps qui fait preuve, pendant le premier conflit mondial d’un patriotisme actif dans les missions à l’extérieur. Il ne fut pas étranger notamment, par ses entretiens avec le président Wilson, à l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés des alliés. Il assume par la suite la présidence de l’Office international de coopération intellectuelle au sein de la Société des Nations. Il décèdera à le 3 janvier 1941. CONRY (Y.), DAGOGNET (F.) : L’évolution créatrice d’Henri Bergson, Paris, L’Harmattan, 2001. STANCATI (C.) : Henri Bergson :esprit et langage, Paris, Margada Pierre, 2001. JANKELEVITCH (V.) : Henri Bergson, Paris, PUF, 1989. BÉRILLON (Justin-Edgar-Eugène), 1859- : Médecin. Né à Saint-Fargeau (Yonne) en 1859, élève de Dumont-Pallier et de Paul Bert, Edgar Bérillon apporte dans l’étude des phénomènes de l’hypnotisme une méthode scientifique des plus intéressantes. Il est secrétaire général du premier congrès international de l’hypnotisme (1889), puis du second (1900). Professeur à l’Ecole de psychologie, directeur de cette école, directeur de la Revue de psychologique appliquée, il décède à . BÉRINGER (Emile), 1840-1881 : Ingénieur. Né à Strasbourg en 1840, Emile Béringer est remarqué à l’occasion de l’exécution des ouvrages métalliques du canal de la Haute-Marne. Après avoir été ingénieur principal à Pernambuco (1874-1877) et attaché à la compagnie des chemins de fer de l’Etat, il accompagne Flatters dans ses deux missions en Afrique et périt avec lui dans le Sahara en 1881. BERLET ( BERLIER (Jean-Baptiste), 1843-1911 : Ingénieur. Né à Rive-de-Gier (Loire) en 1843, élève de l’Ecole des mines de Saint-Etienne et de l’Ecole centrale de Lyon, Jean-Baptiste Berlier a imaginé un système de vidange pneumatique expérimenté à Paris en 1882 et dont l’emploi s’est généralisé,depuis : mais il est surtout connu pour l’installation du système de transmission pneumatique des cartes-télégrammes à Paris, son projet de tramway souterrain (réalisé depuis par le « Métropolitain » et le « Nord-Sud ») dans la réalisation duquel il a mis en pratique, pour passer sous le lit de la Seine, un procédé de fonçage par boublier (tube Berlier). Il décède à Deauville en 1911. BERLIET (Marius), 1866-1949 : Né à Lyon le 21 janvier 1866, Marius Berliet s'engoue très vite pour la mécanique: sa première création est un « tandem à moteur ». En 1899, il crée un petit atelier aux Brotteaux, pour fabriquer des voitures de tourisme. « Un moteur, c'est plus beau qu'un château! » disait-il. Sa passion porte rapidement ses fruits: en 1910, la société Berliet possède 7 succursales, Marius Berliet est à la tête d'une fortune imposante et l'une des toutes premières voitures utilisées par la Présidence de la République Française sort des usines Berliet. C'est à la faveur de la réorientation de ses productions pendant la guerre de 14-18 que Berliet se spécialisera dans le poids-lourd. Accusé de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale, il est condamné à 2 ans de prison. Assigné à résidence à Cannes, il y décèdera en 1949. BERMONT D’AURIAC (Jean, Emile, Laurent, Michel de), 1855-1928 : Officier et homme politique. Né à Gaillac (Tarn) le 29 septembre 1855, Bermont d’Auriac rentre à Saint-Cyr en 1875 et suit sa carrière militaire jusqu’à sa retraite en 1911. En 1919, il est élu député sur la liste d’union nationale et s’inscrit au groupe des indépendant. Il ne se représente pas en 1924 et meurt à Neuilly-sur-Seine le 31 mars 1928. BERNANOS (Georges), 1888-1948 : Ecrivain. Georges Bernanos est né à Paris le 20 février 1888. Fils d’un tapissier décorateur, il est élevé à Fressin, dans le Pas-de-Calais, où il rédigera, jusqu’en 1924 certaines de oeuvres. À Fressin, Bernanos lit Balzac. Ses années de collège le conduisent, de 1898 à 1901, chez les Jésuites de la rue de Vaugirard, à Paris, où il est externe. De 1901 à 1903, il est interne au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs. En 1906, il obtient son baccalauréat, puis commence à Paris une licence ès lettres et une licence en droit. A vingt ans, Bernanos s'engage parmi les Camelots du roi et participe à des manifestations organisées par l'Action française. Il collabore bientôt à l'Action française ainsi qu'à divers journaux monarchistes. En 1913, il prend même la direction de L'Avant-Garde de Normandie, hebdomadaire monarchiste dont le siège est à Rouen. Mobilisé en 1914, il y fera toute la guerre et sera plusieurs fois blessé. À la fin du conflit, rompant avec l’Action française et contraint de gagner sa vie, Bernanos entre dans les assurances, vivant dès lors dans les trains, les hôtels ou les gares. Pourtant il écrit, c'est sa vocation. C'est seulement après le succès de son premier roman, Sous le soleil de Satan (1926), que Bernanos abandonnera sa profession pour se consacrer à la littérature. Commence alors pour lui une vie de combat, jalonnée de perpetuels déplacements, de permanentes difficultés financières, mais aussi de cris de colère. C’est que sa vie comme son œuvre sont inséparables d’une fois religieuse profonde, exigeante, refusant les concessions et les compromis. La vie de Bernanos, c’est la vie des simples, en proie à ce ui est pour lui le grand combat de l’humanité, celui des âmes déchirées entre l’exisgence du salut et l’attraction du mal et la crainte de la mort. Ses héros sont des adolescents, des adultes en proie à l’orgueil ou au désir, des prêtres brûlants d’un feu intérieur comme il le montre, en 1927, dans L'Imposture ou dans le Journal d'un curé de campagne (1936), et y trouve sans doute son expression la plus inspirée. Le plus souvent, ses héros connaissent un destin tragique, marqué par la folie, le meurtre, le viol, le suicide. C’est c’est univers désespéré, à l’exception de la seule issue possible, l’attente de Dieu assurant le Salut dans l’au-delà qui marque ses grands romans La Joie (1929), Un mauvais rêve (1935), Un crime (1935), Nouvelle Histoire de Mouchette (1937). Dès 1931, il inaugure avec La Grande Peur des bien-pensants la série de ses pamphlets. Si Bernanos décide, en octobre 1934, de partir avec sa famille pour Palma de Majorque. Lorsque éclate, en juillet 1936, la guerre d'Espagne, Bernanos a d'abord beaucoup d'admiration pour le soulèvement franquiste dans lequel il voit une croisade contre l’athéisme et le communisme. Mais peu à peu, devant la violence sanguinaire des franquistes et l'attitude d'une partie du clergé espagnol, Bernanos change de conviction. Il fulmine dans Les Grands Cimetières sous la lune (1938), œuvre dans laquelle il pourfend avec vigueur l’argent, le goût du pouvoir, la sottise et la violence. Rentré d'Espagne en 1937, Bernanos quitte de nouveau la France en 1938, afin de s'établir au Paraguay puis au Brésil. D’outre-Atlantique, il publie des nouvelles œuvres pour lesquelles il invite les Français à résister au courant de déspiritualisation et à l’admiration des techniques qui les robotisent. Citons : Nous autres Français (1939). Bernanos quitte le Brésil en juin 1945 et, malade, il décèdera à Neuilly en 1948. BEGUIN (A.) : Bernanos par lui-même, Paris, Seuil, 1954. GERMAIN (A.) : Les Croisé modernes de Bloy à Bernanos, Paris, Nouvelles Editions latines, 1959. MILNER (M.) : Georges Bernanos, Paris, Desclée de Brouwer, 1967. Balthasar (Hans Urs von) : Le chrétien Bernanos. Traduit de l’allemand par Maurice de Gandillac. Paris, Seuil, 1956. BERNARD (César, Léon, Constant), 1875-1950 : Instituteur et homme politique. Né à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) le 12 décembre 1875, César Bernard crée à Lens un bulletin syndicaliste et socialiste Syndiquons-nous. Militant actif de la SFIO, franc-maçon, il se présente aux élections législatives de 1919 et est élu député du Pas-de-Calais. La vague cartelliste lui permet de triompher encore en 1924, mais est battu par la suite à plusieurs reprises et ne peut reconquérir son siège. Conseiller de Frévent (Pas-de-Calais) à partir de 1925 et maire ensuite, puis conseiller général, il décède à Frévent le 8 mai 1950. BERNARD (Charles-Jean), 1856-1927 : Pharmacien et homme politique. Né à Bordeaux (Gironde) le 15 juin 1856, Bernard est très très vite attiré par la politique. Il devient rédacteur à la feuille blanquiste La Victoire de la Démocratie, prend la direction de La Revanche et, en 1899, devient rédacteur en chef de La France de Paris. Directeur de la Caisse d’Epargne de Bordeaux, il se présente à la députation « pour défendre les vrais intérêts du peuple, pour combattre les faux républicains et démasquer les hypocrisies de la secte opportuno-juive ». Il est élu en 1898 et ne s’inscrit à aucun groupe. La violence de ses interventions lui vaut de nombreus rappels à l’ordre et même la censure avec exclusion temporaire, au sujet du procès RR. PP Assomptionnistes. Il soutient avec fougue un projet de résolution tendant à requérir la suspension de la détention de Marcel Habert, le député nationaliste poursuivie en Haute Cour en 1899, vote contre la déchéance du même et de Déroulède en 1901 et fait campagne pour l’amnistie, qui est accordée en 1902. Ayant acquis une pharmacie à Paris, il se présente aux élections législatives, mais n’est élu qu’en 1914 comme républicain socialiste patriote « pour toutes les libertés syndicales, confessionnlles, d’écrire et de dire » . Réélu en 1919, il est battu en 1924. Il meurt à Paris le 8 décembre 1927. BERNARD (Jean-Gustave), 1868-1941 : Peintre et théoricien. BERNARD (Emile), 1836-1907 : Homme politique. Né à Beaume-les-Dames (Doubs) le 11 novembre 1936, Bernard est député de son département natal de 1878 à 1889 puis sénateur jusqu’à sa mort. Anticlérical, il soutient Waldeck-Rousseau, vote contre les menées du clergé et les directives pontificales. Il soutient la révision du procès Dreyfus. Il meurt en cours de mandat à Beaume-les-Dames le 8 décembre 1907. Son fils, Maurice Bernard (1877-1916), professeur à la faculté de droit de Grenoble, puis à celle de Paris devient député du Doubs en 1914 et s’inscrit au groupe de la gauche radicale. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale dans les chasseurs à pied, croix de guerre, il se tue à l’entraînement de pilote aviateur à Pau. BERNARD (Joseph), 1885-1905 : Intendant et homme politique. Né à Nice (Alpes-Maritimes) le 14 septembre 1885, Joseph Bernard est d'abord commissaire de la marine puis devient intendant militaire. Nommé directeur de l'Intendance au ministère de la Guerre en septembre 1939, le maréchal Pétain le fait ensuite entrer dans son gouvernement pour quelques jours, du 18 juin au 12 juillet 1940. Par la suite il abandonnera la politique pour reprendre ses fonctions d'intendant général en zone libre. BERNARD (Jean-Marc), 1881-1915 : Ecrivain. Né à Valence en 1881, après avoir voyagé en Belgique, Suisse, Allemagne et Angleterre, Jean-Marc Bernard, revient, à vingt ans, se fixer à Valence. En janvier 1909, il fonde une revue : Les Guèpes, où il groupe tous les écrvivains néo-classiques. Citons ses œuvres poétiques : L’Homme et le sphinx (1904) ; La Mort de Narcisse, églogue (1905) ; Quelques essais (1904-1909) ; Sub tegmine fagi (1913), son principal recueil. Jean-Marc Bernard, qui se rattache au groupe des poètes du Divan, de Toulet, des fantaisistes, à la grâce voluptueuse et pure des élégiaques latins. Sa pièce De profundis exprime avec pathétique les agonies de la tranchée. Il est tué au front entre Souchez et le Cabaret rouge (Artois) en 1915. BERNARD (Joseph), 1866-1931 : Sculpteur. Né à Marseille (Bouche-du-Rhône) en 1866, fils d’un tailleur de pierres, Joseph Bernard passe par les Ecoles des beaux-arts de Lyon et de Paris. Mais sa conception de la scultpture ne le rallie pas aux méthodes enseignées. Il continue d’une manière originale la grande tradition de son art, travaillant dans la pierre sans modèle en glaise. Cet exemple a une grande influence sur la sculture contemporaine. Citons parmi ses œuvres principales : monument Michel Servet ; L’Harmonie ; Jeune fille à la cruche ; Jeune femme à l’Enfant ; Jeune danseuse, bronzes. Jeunesse, marbre ; Penseur, bronze ; Tendresse, marbre ; les Voix, granit ; Faune dansant, bronze ; la Chanteuse, marbre. Il décède à Boulogne-Billancourt (Seine) en 1931. BERNARD (Léon), 1877-19 : Acteur. Né à Paris en 1877, Léon Bernard débute au Grand-Guignol en 1901, joue, au théâtre desbArts, au théâtre Anoine, et à l’Odéon d’où il passe, en 1910, à la Comédie-Française. Sociétaire depuis 1914, cet artiste s’est fait particulièrement remarqué dans Georges Dandin, L’Ami Fritz, L’ Abbé Constantin, etc. BERNARD (Paul, dit Tristan), 1866-1947 : Romancier, humoriste et auteur dramatique. Né à Besançon (Doubs) le 7 septembre 1866, Paul Bernard est le fils d’un architecte. Il suit les cours du lycée Fontanes, puis obtient une licence en droit et s’inscrit au barreau de Paris. Après son service militaire, il dirige dans l’Oise, une fabrique d’objets en aluminium. Mais il est peu fait pour ce genre de vie et devient, même, un jour directeur du vélodrome Buffalo. Il débute dans les lettres en 1891 en publiant un article dans la Revue blanche. Dès ce moment, il abandonne son prénom de Paul et signe Tristan. Après avoir, en collaboration avec P. Véber, fait paraître un recueil de contes : Vous m’en direz tant (1895), il donne seul au théâtre, l’année suivante, Les Pieds nickelés (1895) qui obtiennent un vif succès. Dès lors, sa verve ira croissant, toujours avec le même bonheur, dans le domaine de la comédie : Le Fardeau de la liberté (1897) ; L’Anglais tel qu’on le parle (1899) ; L’Affaire Mathieu (1900), Daisy (1901) ; Triplepatte (1905) ; Les Jumeaux de Brighton (1908) ; M. Codomat (1909) ; Le Danseur inconnu (910) ; Le Costaud des Épinettes (1910) ; Le Petit Café (1911) ; L’Accord parfait (1911) ; On naît esclave (1912) ; Jeanne Doré (1913) ; L’École du piston (1916) ; La Volonté de l’homme (1917), Le Sexe fort (1917), Les Petites Curieuses (1920) ; Jules, Juliette et Julien (1929), etc. Tout comme Berstein, Tristan Bernard offre l’exemple d’une carrière pure de tout échec. Ce fait est d’autant plus remarquable que chez lui l’homme de théâtre est double d’un romancier plein d’humour et d’invention. Citons : Les Mémoires d’un jeune homme rangé (1899) ; Amants et voleurs (1905) ; Secrets d’État (1908) ; Les Veillées d’un chauffeur (1909) ; Mathilde et ses mitaines (1920) ; L’Enfant prodique du Vésinet (1921) ; Féérie bourgeoise (1924) ; Autour du ring (1926), etc. Tristan Bernard s’est plu surtout à nous montrer que le caratère est loin l’apanage de l’homme. Il décèdera à Paris le 7 décembre 1947. BLUM (R.) : Tristan Bernard, Monaco, 1925. BLANCHART (P.) : Tristan Bernard, son oeuvre, Château-Thierry, 1932. BERNARD (Valère), 1860-1936 : Poète. Né à Marseille le 10 février 1860, appartient à l’école marseillaise de 1880 (l’Escolo de la Mar) qui s’est proposé de créer une posie de la Provence maritime. Attiré par la peinture, Valère Bernard vient à Paris en 1881 et étudie à l’École des Beaux-Arts, dans l’atelier de Cabanel. Il travaille aussi Puvis de Chavannes et Félicien Rops. Retourné à Marseille en 1888, il y mène une vie simple et modeste, toute entière consacrée à l’art et à la littérature provençale. Élu majoral du Félibrige en 1893, il en devient le Capoulier en 1909, et occupe cette haute fonction jusqu’en 1919. Sa vocation de poète provençal s’était manifestée de bonne heure. Lors de son séjour à Paris, il publie en 1883 une plaquette de vers, Li Ballado d’aram (Les Ballades d’airain), et une autre en 1884, Li Cadaraú (Les Charniers) ; El donne ensuite à Marseille (1893), La Guerro, recueil de poèmes qu’il illustre lui-même de quinze eaux-fortes, et dans lequel il stigmatise les horreurs de la guerre. Puis, il se tourne vers la misère du peuple, de la populace des vieux quartiers de Marseille : il évoque ces déclassés dans le roman noir : Bagatouni (1894), mot intraduisible qui désigne ces vieux quartiers eux-mêmes, et dans les poèmes lancinants de La Pauriho (La Pauvraille, 1899). Il publie ensuite un Long la mar latino (Le Long de la mer latine, 1908), recueil de poèmes puis le roman Lei Boumian (Les Bohémiens, 1910), où il met en scène un peintre et un anarchiste qui mènent la vie errante des Gitans pour rompre avec la société. En 1913, il fait paraître, en édition bilingue, L’Aubre en flour (L’Arbre en fleur), où il reprend les poèmes de ses deux premiers recueils. En 1935, paraît Lugar (L’Étoile du Matin), conte en vers écrit en occitan comme La Legenda d’Esclarmonda (1936) et Lindaflor (1938). Ce dernier recueil est posthume comme La Feruno (La Sauvagine, 1938), nouvelles en prose où on retrouve l’inspiration de La Pauriho. On a comparé Valère Bernard aux grands hommes de la Renaissance, et il est vrai qu’aucun domaine de l’art ne lui était inconnu. Plein d’amour et de pitié pour les déshérités, il ressent profondément les souffrances des autres, n’a rien de réalisme, pour noir qu’il soit, n’a rien de conventionnel ni de fatal. Bernard en effet reste toujours sensible à la forme, à la couleur et à l’harmonie, et en évoquant les bas-fond de Marseille, il a apporté à la littérature provençale une note originale qui lui manquait. Il est aussi l’auteur de deux romans, Bagatouni (1894) et lei Boumiam (1910). Il décède à Marseille le 8 octobre 1936. TALADOIRE (Joséphine) : Valéri Bernard, Aix-en-Provence, 1935. BERNARD DU DOUBS (1836-1907) : BERNARDINI (Armand, Eric, Stanislas Sjoestedt, dit), 1895- : Ecrivain. Né à Neuilly-sur-Seine le 7 mai 1895, Bernardini est le fils d’un diplomate suédois issu d’une ancienne lignée militaire. Militant dans les milieux nationaliste avant 1914, il s’engage et participe, pendant la Premère Guerre mondiale, comme artilleurs, aux combats les plus sanglants. En 1923, il dirige Le Nouveau Mercure, qu’il avait lancé un peu avant la mobilisation. Cette publication devient La Revue du Siècle quelques années plus tard. Inquiet des progrès du communisme, Bernardini créé le Bureau Politique Internation, sorte de contre-komintern, puis les Comités nationalistes de la Seine, qui participent, avec des amis de La Libre Parole, aux manifestations du Studios 28 contre le film antichrétien L’Age d’or (hiver 1930-1931). Il est aussi le fondateur et animateur de Chrétienté-Occident et de la Ligue universelle pour la Réforme de la SDN, qui publie un journal La Voix des Nations. Bien que non-mobilisable, il reprend du service en 1939. Fidèle au maréchal Pétain, il se retire après la guerre en Touraine et écrit des ouvrages d’érudition. BERNÈDE (Arthur), 1871-1937 : Auteur dramatique et romancier. Né à Redon (Ille-et-Vilaine) le 5 janvier 1871, d’abord attaché à la préfecture de la Seine, Arthur Bernède devient bachelier en 1889 après de brillantes études au collège de Eudistes, Saint-Sauveur à Redon, durant lesquelles il écrivit des pièces en vers et des poèmes. En 1890, attiré par une carrière lyrique, il se dirige à Paris pour y faire ses classes au conservatoire, et il a pour professeurs Gabriel Fauré et Benjamin Godard. Le soir, au café du Soleil d'Or, place Saint-Michel, il accompagnait au piano des chansonniers débutants. Au sortir du Conservatoire, il débute avec succès une carrière prometteuse de chanteur lyrique, mais il est victime d'un accident vocal qui lui interdit désormais la carrière lyrique dont il rêvait. Il se consacre à partir de 1901 uniquement aux lettres, surtout au drame populaire et au roman-feuilleton qu’il publie dans les journaux populaires dont Le Petit Parisien, Le Matin et Paris-Soir. De son œuvre abondante et touffue, mais généralement adroite, on peut retenir : Le Chevalier de la mort, La Duchesse du Barry (1900), La Soutane (1905), Sous l’épaulette (1906), Cœur de Française (1912), On lui doit aussi, en collaboration, plusieurs livrets de pièces musicales : Sapho, de Massenet (1898) ; Les Petites Vestales (1900) ; Madame Roland (1913), Les Contes de Perrault (1914). Dès 1906, Arthur Bernède est convaincu de l'importance que allait prendre le cinéma et il écrit le scénario de deux films tournés par Louis Aubert : Fleur de Paris avec Mistinguett et Fille-Mère. Jusqu'en 1930, il portera à l'écran plus de vingt autres de ses livres. En 1919, il fonde avec Gaston Leroux et René Navarre la Société de Cinéromans pour concurrencer les films à épisodes dont la mode venait des États-Unis. Il en est le directeur littéraire, participe à la mise en scène, effectue les repérages des lieux et participe aux tournages. Il est aussi un polémiste redouté, en novembre 1921, il entraîne avec lui les trois quarts des spectateurs de l'Opéra, en quittant la salle après avoir fait ses commentaires à voix haute sur le spectacle en cours. Il lutta aussi pour une plus juste reconnaissance du droit des auteurs et pour la rénovation de la Société des Gens de Lettres. Il a écrit officiellement 243 œuvres, mais il a aussi fait quelques publications sous des noms d'auteur, comme Roland d'Albret et Jean de la Perigne. Arthur Bernède mourut le 20 mars 1937 d'une crise cardiaque après avoir prononcé un discours devant la Société des Gens de Lettres. BERNEX (Jean-Baptiste, Marie), 1893-1946 : Docteur en pharmacie et homme politique. Né à Saint-Paul-en-Chablais (Haute-Savoie) le 26 octobre 1893, Jean-Baptiste Bernex est le fils d’agriculteurs. Elu conseiller municipal d’Evian, il est élu contre le Front populaire aux législatives de 1936. Il s’inscrit à la fédération républicaine et, le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décèdera à Evian-les-Bains le 3 janvier 1947. BERNHARDT (Rosine Bernard, dite Sarah), 1844-1923 : Tragédienne. Née à Paris le 22 octobre 1844, Henriette Rosinne Bernard, dit Sarah Bernhardt est levée dans un couvent puis entre au Conservatoire de Paris à l'âge de seize ans. A dix huit ans, elle rentre à la Comédie Française où elle y joue notamment le rôle d’Iphigénie. Connue pour son caractère impétueux, elle en sort très rapidement après avoir giflé une sociétaire bien plus âgée qu'elle. Puis, c’est à l'Odéon en 1869 que la comédienne devient célèbre grâce à un rôle dans 'Le passant de François Coppée où il la consacra comme une des meilleures artistes de la seconde moitié du XIXe siècle. C'est dès lors la gloire mondiale pour la comédienne à la "voix d'or". Elle entra, en 1872, au Théâtre-Français où elle connut la gloire, en particulier dans des rôles tragiques comme Phèdre, ou romantiques dans 'Lorenzaccio'. Son tempérament dramatique et sa diction emphatique séduisent un public toujours plus grand. Mais, bien que sociétaire depuis 1875, elle démissionna avec éclat en avril 1880: le bruit fait autour de ses excentricités avait dressé contre elle la direction de la maison. Elle fit alors une longue série de tournées à l'étranger. Elle obtint de grands succès dans La Dame aux camélias (1882), Fédora (1882), La Tosca (1887), etc. Elle devint, en 1883, propriétaire de la Renaissance et monte ensuite sa propre troupe au théâtre des Nations. En 1889, fonda le théâtre Sarah-Bernhardt, où elle triompha, en 1900, dans L'Aiglon. Amputée de la jambe droite après un accident en 1914, elle continua de paraître en scène toujours assise jusqu'au 25 octobre 1922. Elle écrivit des livres de souvenirs (Ma Double Vie, L'Art du théâtre) et des romans, s'adonna à la sculpture et à la peinture. Son caractère passionné et fantasque en fit une cible pour les journalistes. Zola lui consacra deux articles dans Le Voltaire (8 juillet 1879, 27 avril 1880).Elle décède à Paris le 22 mars 1923. BERNHEIM (Adrien), 1861- : Homme de théâtre et militant. Né en 1861, Adrien Bernheim, après avoir fréquenté le conservatoire d’art dramatique, devient critique de théâtre. En 1888, il est censeur à la direction des Beaux-Arts, instecteur des théâtres, il examine les chansons et surveille les concerts. En tant que membre du comité de rédaction de la Revue d’art dramatique, c’est lui qui est choisi par le ministère de l’Instruction publique pour étudier le théâtre populaire en Alsace-Lorraine, en Allemagne et en Autriche en 1899 et 1900. En 1902, il publie un volumineux rapport sur le théâtre populaire et en 1905, Dujardin-Baumetz constitue une commission de théâtres populaires à laquelle il est convié ainsi que Louis Lumet. Mais c’est surtout grâce à la création de l’œuvre des trente ans de théâtre en 1902 qu’il développe sa conception du théâtre populaire. Des représentations sont données afin que des fonds récoltés puissent bénéficier aux artistes en difficulté. Sans théâtre attitré ni troupe, il utilise des spectacles montés, de l’Opéra ou de la Comédie française, qu’il propose dans des salles aisément accessibles au public populaire : music-halls, salle des fêtes, théâtres de quartier.Interrompue durant la guerre, son activité reprend de 1918 à 1922. Toutefois la durée des spectacles, leur horaire, les villes de province visitées, thermales pour la plupart, interdisent l’accès aux ouvriers de ces galas dits populaires dont les places à un franc sont la plupart du temps boudées. Aussi les socialistes fervents partisans d’un théâtre populaire ne reconnaissent-ils pas l’action de Bernheim dans ce domaine, Romain Rolland comparant même l’œuvre à la Compagnie du cardinal de Richelieu. Adrien Bernheim décède BERNHEIM (Hippolyte), 1837-1919 : Médecin. Né à Mulhouse (Haut-Rhin) en 1837, professeur agrégé à la faculté de Strasbourg, il va s’établir à Nancy et s’y consacre surtout à l’étude de l’hypnotisme et de la suggestion. On lui doit : Leçons de clinique médicale (1877) ; Contributions à l’étude des localisations cérébrales (1878) ; De la suggestion dans l’état hypnotique à l’état de veille (1884) ; De la suggestion et de ses applications de la thérapeutique (1886) ; Recueil de faits cliniques (1890) ; Hypnotisme, suggestion et psychothérapie (1890) ; L’Hypnotisme et la suggestion dans leurs rapport avec la médecine légale (1897). Il décède à Paris en 1919. BERNIER (Camille), 1823-1902 : Peintre. Né à Colmar (Haut-Rhin) en 1823, élève de Louis Fleury, Camille Bernier se fait peintre de la Bretagne et obtient un grand prix à l’Exposition universelle de 1889 où il avait envoyé : L’Etang, Le Vallon, Bords de l’Isole. On trouve quelques uns de ses tableaux dans des musées comme Paysage près de Bonnalec, Halte de charbonniers, Un coin de pré à Bonnalec. Il décède à Paris en 1902. BERNIER (Stanislas, Louis), 1846-1919 : Né à Paris en 1846, élève de Daumet, grand prix d Rome en 1872, Bernier envoie à la villa Médicis la Restauration de la Basilique de Palestrina. Il a reconstruit l’Opéra-Comique. Membre de l’Académie des beaux-arts en 1898, il décède à Paris en 1919. BERNIER (Paul, Marie), 1868-1957 : Avocat et homme politique. Né à Ligueil (Indre-et-Loire), le 10 juillet 1868, Paul Bernier devient d'abord avocat à Paris, se fait élire en 1898 conseiller municipal du Vie arrondissement de Paris puis devient par la suite maire de Mouzay (Indre-et-Loire) et conseiller général d’Indre-et-Loire. Président des Comices agricoles d’Indre-et-Loire, et directeur politique du journal Le Lochois, il est élu député radical socialiste en 1919 sur la liste Camille Chautemps et réélu successivement. Nommé sous-secrétaire d'Etat à l'Air du 3 juin 1932 au 30 juin 1933 dans le troisième gouvernement Herriot et le gouvernement Paul-Boncour, il est chargé d'assister Painlevé. Il participe ainsi à l'accord subordonnant l'aéronavale au ministre et à l'Etat-major de la Marine. Ministres des Postes, Télégraphes et Téléphones du 30 janvier 1934 au 8 février 1934 dans le second ministère Daladier, il retrouve ensuite son siège à la Chambre, et sera rapporteur du budget de l'aéronautique en 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs à Pétain et devient inéligible. Franc-maçon, il appartient aux loges Les Démophiles, L’Ecole mutuelle et L’Atelier socialiste. Il décèdera à Mouzay, le 20 août 1957. BERNSTEIN (Henry, Léon, Gustave, Charles), 1876-1953 : Auteur dramatique. Né à Paris le 20 juin 1876, Henry a très jeune des dispositioons pour le théâtre. Soldat en 1897, il se révèle farouchement antimilitariste : après quelques mois de service, il abandonne son unité et se réfugie à Bruxelles. Amnistié, il rentre en France et se met à écrire des pièces. Découvert par le fameux Antoine, fondateur du Théâtre-Libre, il fait jouer d’abord Le Marché (1900), puis Le Detour ; Joujou (1902) et Le Bercail (1904), qui obtiennent un certain succès. Son tempérament véritable se révèle dans La Rafale (1905) qui suivent La Griffe, Le Voleur (1906), Samson (1907), Israël (1908), Après moi (1911) et L’Assaut (1912). Ces œuvres ressortent au genre frénétique. En sûr technicien de la scène, l’auteur y porte au maximum l’action de choc par le moyen d’une mécanique impitoyable. Choisissant ses héros dans l’élite la plus douteuse, il met à nu toute la misère que comporte l’apétit des sens que viennent corser les jeux de la Bourse et les dessous de la politique. Ce théâtre brutal agit plus sur les nerfs que sur l’esprit du spectateur. Mais Le Secret (1913) marque un tournant dans la carrière de Bernstein. Sans tempérer, certes, sa manière, l’auteur ne laisse de l’élargir jusqu’à l’étude de caractère. En 1914, il est mobilisé dans l’armée d’Orient, où il gagne l’estime de ses chefs. Il en rapporte le sujet de Judith, beau drame biblique représenté en 1922. L’évolution amorcée dans cette pièce allait dès lors se poursuivre sans interruption : c’est d’abord La Galerie des glaces (1924), Félix (1926) puis Le Venin (1927), Mélo (1929), Espoir (1935) et Elvire (1939). Dédaignant de plus en plus l’intrique au profit de la psychologie, Berstein devait finir par confondre son art avec celui du romancier. Orgueilleux, difficile, conscient de sa valeur et susceptible à l’excès, il prend mal toute critique de ses œuvres. On sait du reste qu’il a eu une douzaine de duels retentissants : le dernier en date est celui qui l’ppose à Edouard Bourdet, alors administrateur de la Comédie française. Remarquable épéiste, Bernstein a souvent le dessus.Il s’exile aux Etats-Unis durant toute la Seconde Guerre mondiale et ne revient à Paris qu’après celle-ci où il décèdera le 27 novembre 1953. BATHILLE (Pierre) : Henry Bernstein, Paris, 1931. BERNY (Emile), 1870- ? : Comédien, metteur en scène. Né vers 1870, Emile Berny fonde en 1903 le Théâtre populaire de Belleville, s’inscrivant ainsi auprès de H. Dargel, H. Beaulieu ou A. Bernheim, dans un mouvement de rénovation du théâtre populaire particulièrement florissant en France de 1895 à 1905. Cette dynamique vers le peuple est orchestrée par l’idéalisme lyrique de Romain Rolland dans le Théâtre du Peuple en 1903 et fortement connectée à l’ascension politique des diverses mouvances socialistes. Le Théâtre populaire ed Belleville sera une réussite : placé au cœur d’un quartier ouvrier et disposant d’une grande salle, Berny réussit à proposer « des spectacles de qualité, joués par des acteurs professionnels et à des prix modiques grâce à l’institution d’un système d’abonnement. Ainsi, le peuple peut bénéficier de belles œuvres interprétées par de bons artistes, dans un théâtre simple mais commode où il pourra venir en bleu de travail, s’instruire sans s’en apercevoir ». Le répertoire mêle Courteline, Octave Mirbeau, Léon Daudet, Maurice Pottecher ou Romain Rolland. Devant ce succès populaire (134.500 spectateurs la première saison, 148.700 la seconde), Berny a l’ambitieux projet de créer quatre autres théâtres sur un modèle identique. Faute de moyens, il n’y parviendra pas, le théâtre de Belleville lui-même disparaît en 1909. GONTARD (G.) : La décentralisation théâtrale en France, (1895-1952), Paris, SEDES, 1973. ROLLAND (R.) : Le théâtre du peuple, Paris, Albin Michel, 1926. JOMMARON (J. de) : Le théâtre en France depuis la Révolution, tome 2, Paris, Armand Colin, 1989. BÉROUD (Louis), 1852- : Peintre. Né à Lyon en 1852, après avoir travaillé avec les décorateurs Lavastre et Gourdel, puis avec Bonnat, Louis Béroud s’est fait connaître par des intérieurs de monuments : Au Louvre (1883) ; La Galerie des bustes au Sénat (1892) ; Le Foyer des artistes à la Comédie-Française (1894) ; Le Salon carré (1900). BERR (Georges), 1867- : Acteur et auteur dramatique. Né à Paris en 1867, élève de Got, Georges Berr obtient le premier prix de comédie en 1886. Engagé à la Comédie-Française, il débute dans Les Plaideurs. Sociétaire en 1893, il a tenu avec éclat les emplois de grands valets du répertoire et a fait d’intéressantes créations, notamment dans Cabotins, La Martyre, Le Torrent, La Conscience de l’enfant, Les Affaires sont les affaires (1903), Le Paon, Notre jeunesse (1904), Don Quichotte (1905), Le Bon roi Dagobert (1908), La Fleur merveilleuse (1910). Directeur des études classiques à la Comédie-Française, Georges Berr prend sa retraite en 1925. Il avait été nommé professeur au Conservatoire en 1900. Auteur dramatique, Georges Berr a écrit soit seul, soit avec Guillemaud, Paul Gavault, Louis Verneuil, de joyeux vaudevilles ou d’amusantes comédies. Citons : Moins cinq (1900) ; Madame Flirt (1901) ; La Carotte (1902) ; L’Irrésolu (1903) ; L’Escapade (1904) ; Le Satyre (1907) ; Le Million (1910) ; Monsieur Beverly (1917) ; Monsieur Dassoucy (1919) ; Azaïs (1925) ; Maître Bolbec et son mari (1926). BERR (Fernand, Henri), 1863- : Professeur et historien. Né à Lunéville en 1863, élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé de lettres, il est l’auteur d’une thèse de doctorat sur L’Avenir de la philosophie, esquisse d’une synthèse des connaissances fondée sur l’histoire (1899) qui est le point de départ d’une suite de travaux originaux. Il fonde en 1900 la Revue de synthèse historique, publie La Synthèse en histoire (1911), L’Histoire traditionnelle et la synthèse historique (1921) et, faisant application de ses idées, il se met à la tête d’une vaste entreprise historique : L’Evolution de l’humanité. BERR DE TURIQUE (Julien), 1863-1923 : Romancier et auteur dramatique. Né à Paris en 1863, Julien Berr de Turique devient inspecteur général des monuments historiques. Romancier, il a laissé : Un homme aimé (1886) ; Les Demoiselles (1887) ; Jacques et Jacqueline (1890) ; Mathilde Laroche (1893) ; Madame et Monsieur (1895). Auteur dramatique, on retient dans son œuvre abondante et facile : Première Ivresse (1885) ; Pieux Mensonges (1887) ; Le Rez-de-chaussée (1891) ; Madame Agnès (1891) ; L’Obstacle (1892) ; Les Revenants (1894) ; Une Entrevue (1895) ; Crise conjugale (1895) ; Il faut qu’une robe soit ouverte ou fermée (1896) ; La Femme fidèle (1897) ; Madame et Monsieur (1899) ; Doctoresse et Couturier (1900) ; Le Supplice du silence (1902) ; Le Maroquin (1905) ; Sans compter plusieurs pièces écrites avec Alexandre Bisson : Château historique (1901) ; Les Trois anabaptistes (1904) ; Les Plûmes du paon (1909) ; etc. ; et trois recueils de saynètes : De cinq à sept (1894) ; Comme ils sont tous (1897) ; Devant la cheminée (1889). Il décède à Paris en 1923. BERRY (Georges), 1855-1915 : Homme politique. Né le 8 mars 1855 à Bellac (Haute-Vienne), Georges Berry est député de la Seine de 1893 à 1915, après avoir été docteur en droit, inscrit au Barreau de Paris. Il est chargé en 1881, par le gouvernement de mener une enquête sur l'organisation des oeuvres d'assistance en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Poursuivant en France son étude sur le paupérisme, il ne craint pas de se mêler pendant une certaine période au monde de mendiants et de vivre en leur compagnie. Président de plusieurs sociétés de bienfaisance, il manifeste ses préoccupations sociales dans un certain nombre d'ouvrage. D'opinions monarchistes, il se présente comme "républicain rallié". Membre de la commission du travail et de diverses commissions spéciales, il préside celle qui étudie les moyens de supprimer la mendicité et dépose plusieurs propositions de lois. Il intervient sur le travail des femmes et des enfants, des oeuvres d'assistance par le travail et des bureaux de placement. Avocat, il demande la suppression des tribunaux inutiles et une réforme judiciaire. D'opinions libérales, il s'oppose tant aux nationalistes qu'à la politique de Combes. ; il s'opposa à la séparation des Églises et de l'État ; avant de finir progressiste. Il meurrt le 13 avril 1915 à Paris. BERSEZ (Paul, Louis, Ferdinand), 1857-1940 : Journaliste et homme politique. Né à Viesly (Nord) le 22 janvier 1857, Bersez est le fils de négociant. Licencié en droit, journaliste à Cambrai dont il est maire de 1897 à 1912 , il devient franc-maçon, membre de l’Association fraternelle des journalistes. Elu député en 1898, réélu en 1902, il entre au Sénat en 1906 et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique. Le 10 juillet 1940, à Vichy, il ne prend pas part au vote des pouvoirs constituants part au vote des pouvoirs constituants au maréchal Pétain pour cause de maladie. Il meurt à Paris le 27 août 1940. BERSIER (Eugène), 1831-1889 : Ecrivain et prédicateur protestant. Né à Morges (Suisse) en 1831, pasteur à Paris depuis 1855, créateur de l’église de l’Etoile, il acquiert une réputation d’orateur et de moraliste. On lui doit notamment une étude sur Coligny avant les guerres de religion (1884). Il décède à Paris en 1889. BERSOT (Lucien), : Fusillé pour l’exemple. BERSOT (Pierre, Ernest), 1816 -1880 : Philosophe et écrivain. Né à Surgères (Charente-Inférieure) en 1816, Bersot est admis à l’Ecole normale supérieure en 1836. Nommé professeur au lycée de Versailles, il refuse de prêter serment à l’Empire, et s’adonne exclusivement au journalisme et à la littérature. En 1871, il est nommé directeur de l’Ecole normale supérieure, et il reste, jusqu’à sa mort à ce poste, où il exerce une influence considérable. Parmi ses ouvrages, citons : Du spiritualisme et de la nature ; Essai sur la Providence ; Mesmer et le magnétisme animal ; Etudes sur le XVIIIème siècle (1885) ; Essai de philosophie et de morale ; Libre philosophie. Il décède à Paris en 1880. BERT (Paul), 1833-1886 : Physiologiste et homme poltique. Né à Auxerre (Yonne) le 19 octobre 1833. Docteur en médecine et ès sciences, agrégé d’histoire naturelle, il devient professeur à la faculté de Bordeaux, puis professe à Paris la physiologie à la Faculté des sciences et à l’Ecole des hautes études. Après la révolution de 1870, il devient secrétaire de l’Yonne, préfet du Nord, est élu en 1872 député de l’Yonne, où il fut constamment réélu, vote avec les républicains radicaux, prit une part importante aux discussions, contribue à toutes les réformes sur l’enseignement, notamment à l’adoption de la gratuité et de l’obligation de l’instruction primaire. Ministre de l’instruction publique dans le cabinet Gambetta du 14 novembre 1881 au 29 janvier 1882, il est adversaire acharné de l’Eglise et de la droite. Il tente de lutter contre l’ensegnement catholique, et fait campagne pour la gratuité et l’obligation de l’instruction primaire ainsi que pour l’&galité des sexes en matière d’accès à l’éducation. Cependant, le cabinet est trop rapidement renversé pour qu’il puisse avoir une action quelconque et il est nommé, en janvier 1886, gouverneur général de l’Annam et du Tonkin. Il avait commencé une série d’importantes réformes au point de vue administratif et commercial quand il est emporté par la dysenterie à Hanoï le 11 novembre 1886. Paul Bert est un savant remarquable. Il était devenu en 1882, membre de l’Académie des sciences. On citera ses recherches sur la sensitive, l’influence des changements de pression barométrique sur les phénomènes de la vie, l’influence de l’air comprimé sur la fermentation, l’analyse des gaz contenus dans le sang, qui mena à d’importantes découvertes, puis ses travaux sur la partie du spectre solaire indispensable à la vie végétale, sur les mouvements autonomes des végétaux, etc. Outre des articles scientifiques et des mémoires, on lui doit un grand nombre d’ouvrages. On peut citer par exemple, De la greffe animale, en 1863, Recherches sur les mouvements de la sensitive en 1867-1870, la Pression barométrique en 1877, Leçons de zoologie en 1881, l’Enseignement laïque en 1881, Leçons d’anatomie et de physiologie animale en 1885, etc. BERTAL (Georges Albert, dit), 1856-1897 : Journaliste et auteur dramatique. Né à Aigre (Charente) en 1856, Bertal s’est fait surtout connaître comme auteur dramatique : Le Justicier de la maison (1887) ; Le Prince Soleil (1889) ; Un Drôle (1889) ; Robert Burat, Norah la dompteuse (1891) ; Bacchanale (1893) ; La Fin d’un rêve, Une Dette de jeunesse, Une Séparation (1895) ; Le Modèle avec Henri Fouquier (1896) ; etc. Il décède à Paris en 1897. BERTALL (Charles, Albert d’Arnoux, dit), 1820-1882 : Dessinateur et caricaturiste. Né à Paris en 1820, on lui doit La Comédie de notre temps (1873-1874) ; La Vie hors de chez soi (1875) ; La Vigne (1878) ; Les Plages de France (1880-1883) ; et un nombre considérable d’illustrations et de vignettes répandues dans le Magasin pittoresque, le Musée des familles, Les Romans populaires illustrés, les œuvres de Balzac, les albums pour la jeunesse, la Bibliothèque rose, etc. Il décède à Soyons (Ardèche) en 1882. BERTAS (Ferdinand-Antoine dit Pierre), 1864- : Poète. Né à Marseille (Bouches-du-Rhône) en 1864, Pierre Bertas, instituteur, puis journaliste d’opinion socialiste, travaille activement au progrès des idées fédéralistes. Il a publié en dialecte rhodanien li Sét Saume d’amour (1887), où il exalte la passion de l’amour, et en dialecte marseillais Pierrot badaio (1892), poème dialogué où est traduit selon le goût provençal, un mélange savoureux de fantaisie et de réalisme, le mythe de Pierrot. BERTAUX (épouse Léon), 1825-1909 : Sculptrice. Née à Paris en 1825, Bertaux est l’auteur de La Jeune fille au bain (1873), Psyché. Elle décède au château de Lassay (Sarthe) en 1909. BERTEAUX (Hippolyte-Dominique), 1843-1926 : Peintre. Né à Saint-Quentin en 1843, élève de H. Flandrin, Lequien et Léon Cogniet, Hippolyte Berteaux s’est fait un nom comme portraitiste et peintre. Citons de lui : Le Plafond du théâtre Graslin, à Nantes ; Attentat à la vie de Hoche ; Assassinat de l’évêque d’Audrein. On lui doit d’importantes décorations au palais du Sénat, à Paris et au musée de Nantes. Il décède à Paris en 1926. BERTAUX (Emile), 1869-1917 : Historien d’art. Né à Fontenay-sous-Bois en 1869, ancien élève de l’Ecole normale supérieure (1888), membre de l’Ecole de Rome, puis professeur à la faculté des lettres de Lyon, enfin conservateur du musée Jacquemart-André et directeur de la Gazette des Beaux-Arts. Emile Bertaux a publié L’Art dans l’Italie méridionale, de la fin de l’Empire romain à la conquête de Charles d’Anjou (1903) ; Rome (3 volumes ; 1904-1905) ; Donatello (1910) ; Etudes d’histoire et d’art (1911) et de remarquables chapitres dans L’Histoire de l’Art d’André Michel. Il décède à Paris en 1917. BERTEAUX (Henri-Maurice), 1852-1911 : Agent de change et homme politique. Né à Saint-Maur-des-Fossés (Seine) le 3 juin 1852, d'une famille bourgeoise aisée, Maurice Berteaux, jeune homme brillant se passionne pour les problèmes boursiers. Après de brillantes études, il fait son service militaire dans l'artillerie. Il finira capitaine de réserve. En 1879, à peine âgé de 27 ans, il est titulaire d'une charge d'agent de change à la Bourse de Paris et bientôt devient membre de la chambre syndicale de cette corporation. Franc-maçon, il s’installe à Chatou (Seine-et-Oise) où il demeure, en devient conseiller municipal en 1888 et maire de la commune en 1891. Déjà sa courtoisie, la bienveillance qu'il témoigne à tous, son attitude franche et loyale, le soin qu'il met à éviter les heurts inutiles lui valent, dans son arrondissement, cette large popularité dont il a le goût. Il est facilement élu député de Versailles (Seine-et-Oise) en 1893 où il sera constamment réélu jusqu’à sa mort. Il s'était présenté comme candidat radical socialiste et avait explicitement fait siens les articles du programme radical : l'impôt global et progressif sur le revenu, la séparation des églises et de l'État, la réduction de la durée du service militaire, l'extension aux vieillards de l'assistance publique. A la stupéfaction de son entourage - la famille Berteaux et lui-même appartenaient à la bourgeoisie aisée - toutes ses sympathies vont vers l'aile gauche des radicaux socialistes dont il deviendra en quelques années le chef incontesté. Sans avoir une éloquence classique, il parle avec aisance et, grâce à son habileté à manier les groupes et à travailler les couloirs, il a une action indubitable sur la Chambre. Rapporteur du budget en 1902, il interviendra dans ses domaines d'excellence que sont les finances et les affaires militaires. S'il déclare qu'en aucun cas il accepterait la charge de ministre des Finances ( il avait conservé sa charge à la Bourse de Paris), il est deux fois ministre de la Guerre. Il met en difficulté le général André, ministre de la Guerre et le remplace dans le ministère Combes du 15 novembre 1904 au 12 décembre 1905. Il fait alors voter par le Sénat la loi de deux ans. Toujours au même poste dans le cabinet Rouvier, il démissionne lorsqu'il s'aperçoit que c'est la droite qui soutient son action. Elu vice-président de la Chambre des Députés et Président de la Commission du Budget, il est à l'origine de la chute du cabinet Clemenceau en 1909 mais refuse une place dans le premier ministère Briand qui lui fait suite. Pressenti par le président Fallières pour former un gouvernement en mars 1911, il retrouve à partir du 2 mars 1911 le portefeuille de la Guerre dans le cabinet que Monis dirige finalement. Passionné par l'aéronautique, il encourage le développenement. Très féru d'aviation, il prévoit que celle-ci pourra apporter un puissant concours à la défense nationale et veut l'élever au rang d'une arme autonome et redoutable. Dans cet esprit, il encourage le sport aéronautique. Le 21 mai 1911, Berteaux, accompagné du Président du Conseil Monis, assiste, sur le terrain d’aviation d’Issy-les-Moulineaux, au départ de la course Paris-Madrid, organisé par le Petit Parisien. Tous deux s'avancent au milieu de la piste quand un monoplan en difficulté, soudain, s'abat. Monis est grièvement blessé, quant à Berteaux il est tué sur le coup, décapité par l'hélice de l'appareil. BERTHAUD (Jean-Auguste), 1817-1881 : Général et homme politque. Né à Genlis (Côte-d’Or), le 29 mars 1817, Jean-Auguste Berthaud sort major de sa promotion à Saint-Cyr et commande la garde nationale à Paris en 1870. Le 15 août 1876 au 22 novembre 1877, il est nommé ministre de la Guerre en remplacement du général de Cissey dans le quatrième cabinet Dufaure, le ministère Simon et le troisième ministère de Broglie. Plutôt républicain, il maintient les commandants de corps d’armée au delà des limites légales et refuse les honneurs militaires aux membres de la Légion d’honneur enterrés civilement. Il interdit aux officers généraux, très largement à droite, de prendre des positions politiques dans des cérémonies publiques. Commandant du 18ème corps d’armée en 1878, puis président du conseil de perfectionnement de l’Ecole supérieure de guerre, il est l’auteur de plusieurs ouvrages techniques : Instructions sur les cartes topographiques, Marches et Combats (1877-1879) et Principes de stratégie (1881). Il meurt à Paris le 24 décembre 1881. BERTHAULD (Charles, Alfred), 1812-1882 : Jurisconsulte et homme politique. Né à Verson (Calvados) en 1812, avocat remarquable, professeur à la faculté de droit de Caen, il est élu dans le Calvados député à l’assemblée nationale le 8 février 1871. Il appuya constamment la politique de Thiers. Lors de l’élection des sénateurs inamovibles par l’Assemblée nationale, il est nommé membre du Sénat (décembre 1875). De 1876 à sa mort, il occupe le poste de procureur général à la Cour de cassation. Il a laissé de nombreux volumes consacrés aux questions juridiques. Il décède à Paris en 1882. BERTHÉLEMY (Louis-Jean-Baptiste-Henry), 1857-1943 : Jurisconsulte. Né à Oucques (Loir-et-Cher) en 1857, d’abord professeur de droit à Lyon, en 1884, Henry Berthélemy multiplie dans cette ville les œuvres de relèvement moral. Il devient en 1892 adjoint au maire de Lyon, et organise la collaboration de la bienfaisance privée et de l’assistance publique. Nommé en 1896 professeur de droit administratif à l’université de Paris, il ne tarde pas à devenir, par son enseignement et par ses livres, un des maîtres les plus estimés du droit public français. Il a continué à exercer à Paris son activité philanthropique. Président de plusieurs sociétés savantes, membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1919, il a été élu doyen de la faculté de droit de Paris le 16 novembre 1922. BERTHELOT (Pierre, Eugène, Marcellin), 1827-1907 : Professeur, chimiste et homme politique. Né à Paris le 25 octobre 1827, Marcellin Berthelot est le fils d'un médecin. Reçu docteur ès sciences en 1854, avec une thèse sur les Combinaisons de la glycérine avec les acides, et reproduction artificielle des corps gras neutres, d'où il tire sa célèbre théorie des alcools polyatomiques, il devient professeur de chimie organique à l'Ecole supérieure de pharmacie en 1859, et au Collège de France en 1865. Il participe, en 1867, à la création de l'École pratique des hautes études, où il devient par la suite président de la section des sciences physiques. Président du comité scientifique de défense pendant le siège de Paris, il s’agit de faire profiter la Défense nationale des talents des ingénieurs et des chercheurs et s'occupe notamment de la fabrication de nitroglycérine et de dynamite. Membre de l'Académie de médecine dès 1863, il entre, dix ans plus tard, à l'Académie des sciences, où il devait remplacer Pasteur comme secrétaire perpétuel. Inspecteur général de l'enseignement supérieur en 1876, et président, en 1878, de la commission des substances explosives, il est élu, en 1881, sénateur inamovible. Il est ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 11 décembre 1886 au 29 mai 1887 dans le cabinet Goblet, il met en place un allégement des programmes à tous les niveaux et dans toutes les disciplines. Ministre des Affaires étrangères du 1er novembre 185 au 28 avril 1896 dans le cabinet Bourgeois, il néglige de prendre l’avis des Russes à propos des prétentions anglaises sur la vallée du Nil, et provoque ainsi la chute du cabinet. En 1900, il est élu membre de l'Académie française. Ses travaux scientifiques - il publie plus de 600 mémoires - portent surtout sur la synthèse chimique et sur la thermochimie, et l'industrie tire un grand parti de ses découvertes. Libre penseur et défenseur des institutions républicaines, il croyait fermement à l'efficacité morale et sociale de la science : citons ses ouvrages La Synthèse chimique (1876) ; Science et philosophie (1886) ; Traité élémentaire de chimie organique (1898-1904) et Science et libre pensée (1905). Il décède à Paris le 18 mars 1907. Il était le père de Philippe Berthelot (1866-1934) qui devient secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, et de André, Marcel Berthelot (1862-1938), agrégé d’histoire et de géographie, membre de l’Ecole française de Rome et, en 1886, maître de conférences et directeur-adjoint à l’Ecole des hautes études. Socialiste et franc-maçon, attiré par la politique, il devient successivement conseiller municipal de Paris, conseiller général de la Seine et député de Paris en 1898. Battu aux législatives en 1902, battu aux sénatoriales en 1907 et en 1909, il est élu en 1920 sur le liste du bloc républicain ntional et s’inscrit au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste. Journaliste à La Nation, à La Grande Encyclopédie et au Matin, il publie, en outre, de nombreux ouvrages d’histoire et de géographie. BOUTARIC (A.) : Marcelin Berthelot, 1927. HERRIOT (E.): Bertthelot ou la beauté de l’intelligence, 1928.PERRIN (Emile) : Marcellin Berthelot, 1928. BERTHELOT ( Henri, Mathias), 1861-1931 : Général. Né à Fleurs (Loire) en 1861, aide-major général en 1914, Berthelot a pris une grande part à l’établissement du plan XVII et à la conduite des premières opérations de la Grande Guerre. Chef de mission près l’armée roumaine en 1917, il a réorganisé cette armée. Rentré en France, il commande une armée en 1918 sur le front de la Vesle. Nommé, après la guerre, gouverneur de Strasbourg, il devient membre du Conseil supérieur de la guerre. Il décède à Paris en 1931. BERTHELOT (René), 1872-19 : Philosophe. Né à Sèvres (Seine-et-Oise) en 1872, professeur à l’université de Bruxelles, René Berthelot est devenu membre de l’Académie de Belgique. Son « idéalisme rationnel » veut unir un platonisme et un évolutionnisme, lequel ne serait lié ni à la philosophie de Spencer ni au romantisme vitaliste. Il a publié : Evolutionnisme et platonisme (1908) et cet important ouvrage : Un romantisme utilitaire. Etude sur le mouvement pragmatiste, en deux volumes (1911 et 1913). BERTHEROY (Berthe, Jeanne, Clorine de Clotte-Le-Barillier, dite Jean), 1868-1927. Femme de lettres. Née à Bordeaux en 1868, Jean Bertheroy débute en 1887, à Paris, par des vers Vibrations, Marie-Madeleine (1888) et Femmes antiques (1890). Puis elle aborde le roman avec Cléopâtre (1891), et publie une série de beaux romans pleins d’éclat et de vigueur, antiques ou modernes : le Mime Bathylle (1892), le Roman d’un âme (1893), Ximénès (1894), le Double Joug (1896), Sur la pente (1897), la Danseuse de Pompéi (1899), les Trois filles de Pieter Waldorp (1899),le Journal de Marguerite Plantin (1900), le Mirage, le Rachat (1901), la Beauté d’Alcias, les Virges de Syracuse (1902), le Jardin des Tolosati (1903), les Dieux familiers (1904), Lucie Guérin (1905), l’Ascension du bonheur (1906), le Double Amour (1907), le Tourment d’aimer (1908), le Colosse de Rhodes (1909), les Deux puissances (1910), le Frisson sacré (1911), les Tablettes d’Agrigente (1912), les Délices de Mantoue (1913), les Voix du Forum (1915), Entre la conscience et le cœur (1916), Vers la gloire (1918), les Pierres qu’on brise (1919), Albunca la Sibylle (1920), les Pavots mystiques (1921), Amour où est ta victoire (1922), l’Ange au sourire (1923), la Ville des expiations (1924), les Brebis de Madame Deshoulières (1925). Elle a remporté en 1900 le prix d’éloquence de l’Académie française, avec un Eloge d’André Chénier. Elle décède au Cannet en 1927. BERTHOD (Aimé), 1878-1944 : Né à Champagnole (Jura), le 9 août 1878, Aimé Berthod, d’abord normalien puis docteur en droit, est reçu à l’agrégation de philosophie. Il est nommé directeur de cabinet de Pichon au Quai d’Orsay en 1906. Député d’union républicaine, il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et aux Finances du 29 octobre au 26 novembre 1925 dans le troisième cabinet Painlevé. Il s’occupe alors de la décentralisation de l’enseignement. Il est nommé deux fois sous-secrétaire d’Etat : du 21 février au 1er mars 1930 à la présidence du Conseil et à l’Intérieur dans le premier ministère Chautemps puis du 13 décembre 1930 au 26 janvier 1931 à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts dans le cabinet Steeg. Après ces deux courts passages, il est nommé mnistredes Pensions du 3 juin au 17 décembre 1932 dans le troisième ministère Herriot puis mnistre de l’Education nationale du 30 janvier au 8 novembre 1934 dans les seconds cabinets Daladier et Doumergue où il défend farouchement le principe de la laïcité de l’enseignement. C’est à lui que l’on doit le 1er juillet comme date de départ des vacances scolaires. Résistant pand la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté par la Gestapo en 1944. Libéré pour des raisons de santé, il échappe de peu aà une tentative d’assassinat avant de mourir quelques mois plus tard au Mans (Sarthe), le 16 juin 1944. BERTHOULAT (Georges), 1859-1930 : Journaliste et homme politique. Né le 16 août 1859 au Châtelet (Cher), Georges Berthoulat est licencié en droit puis devient secrétaire général du Cantal lorsqu'il démissionne pour une brillante carrière dans le journalisme. Il entre en politique pour lutter contre le « radicalisme dreyfusard et le collectivisme internationaliste ». Il prend une part active à la discussion sur le projet de séparation des Églises et de l'État. Adversaire du ministère Combes, il demande, en 1903, l'organisation d'un référendum sur la question du budget des cultes. Il meurt le 5 juillet 1930 à Paris. BERTIER (Georges), 1877-1962 : Militant. Né le 24 janvier 1877, Georges Bertier part en 1896 pour Paris pour poursuivre des études de philosophie. Il suit les cercles d’études et les conférences de la Réunion udiantsdes Etudiants, association d’étudiants catholiques dont il devient le président. Il s’engage au Sillon et se rapproche de l’équipe de Le Play et de l’abbé de Tourville. Ed. Demolins ? auteur en 1897 et 1898 de deux ouvrages du modèle éducatif français livresque et abstrait : A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons et L’Education nouvelle, fonde en 1899, l’Ecole en 1899 l’Ecole des Roches, sur le modèle de l’école active. Cette école s’inscrit dans le mouvement international de L’Ecole nouvelle. En 1902, il fait appel à Georges Bertier, comme professeur et chef de maison. Celui-ci en prend la direction l’année suivante, poste qu’il occupera pendant plus que 40 ans. Il fonde en 1909 et édite la revue Education, qu’il dirige jusqu’en 1940. Cette revue diffusera largement les idées de l’Education nouvelle et les idées pédagogiques du scoutisme en France. BERTILLON (Louis, Adolphe), 1821-1883 : Médecin et statisticien. Né à Paris en 1821, apès la révolution du 4 septembre 1870, Louis-Adolphe Bertillon est nommé maire du Vème arrondissement de Paris, puis devient inspecteur général des établissements de bienfaisance. Bertillon est l’un des fondateurs de l’Ecole d’anthropologie de Paris et de la Société d’anthropologie. On lui doit la Démographie figurée de la France (1874). il décède à Neuilly en 1883. Son fils Jacques (1851-1922), statisticien né à Paris en 1851, devient chef des travaux statistiques de la Ville de Paris. Il a publié la Statistique humaine en France (naissances, mariages, morts [1880]). Il décède à Valmondois en 1922. BERTILLON (Alphonse), 1853-1914 : Savant. Né à Paris (Seine) en 1853, second fils du docteur Louis-Adolphe Bertillon, Alphonse Bertillon est le créateur du système d’identification des criminels connu sous le nom d’anthropométrie ou bertillonnage, qu’il a lui même, comme chef de service de l’identité judiciaire à la préfecture de police, appliqué depuis 1882 au Palais de Justice à Paris et n’a cessé jusqu’à sa mort de perfectionner. Il a, par ses découvertes et ses initiatives variées, largement contribué au progrès de la technique policière. On lui doit, entre autres publications : l’Etholographie moderne (1883) ; l’Anthropométrie judiciaire à Paris en 1889 (1890) ; la Photographie judiciaire (1890) ; De la reconstitution du signalement anthropométrique au moyen des vêtements (1892) ; Identification anthropométrique. Instruction signalétique (1893) ; Notice sur les empreintes digitales et la méthode de classification adoptée pour les répertoires anthropométriques (1903). Il décède à Paris en 1914. BERTIN (Louis, Emile), 1840-1924 : Ingénieur. Né à Nancy en 1840, Emile Bertin ingénieur du génie maritime, devient membre de l’Académie des sciences en 1903 puis de l’Académie de marine en 1921. Il crée la marine militaire du Japon où il avait été détaché en mission, et à son retour en France devient directeur des Constructions navales. Il décède à La Glacerie (Manche) en 1924. BERTON (Armand), 1854-1917 : Peintre. Né à Paris en 1854, élève de l’Ecole des arts décoratifs et de Cabanel, Armand Berton débute au Salon en 1875. Il expose ensuite des portraits et, à partir de 1882, des scènes intimes et des études de nu, en clair-obscur. Les plus connues de ses toiles sont Eve (1882) ; Jeune Fille relevant sa chevelure (1898) ; l’Intermède (1898) ; la Toilete après le bain (1906). Il décède à Paris en 1917 BERTRAND (Paul), 1847-1936 : Homme politique. Né le 11 décembre 1847 à Châlons-sur-Marne (Marne), Paul Bertrand est député de la Marne de 1889 à 1910. Fils de médecin, il s'installe comme avoué à Sainte-Menehould, dont il devient le maire. Lors des élections générales du 22 septembre 1889, il est élu député au premier tour. Membre de la commission d'enquête sur l'affaire de Panama, il en démissionne pour protester contre l'insuffisance de députés de droite. Membre de diverses commissions, il eu une très grande activité. Il meurt le 17 novembre 1936 à Sainte-Menehould (Marne). BERTRAND (Marcel-Alexandre), 1847-1907 : Géologue. Né à Paris en 1847, ingénieur des mines, membre de l’Académie des sciences en 1896, professeur à l’Ecole des mines, Marcel Bertrand a publié de très importants travaux de géologie. Ses études sur la Provence et sur le bassin houiller du Nord ont démontré l’existence de failles horizontales, de nappes de charriage, et prouvé l’importance ds actions de refoulement des pnsées tangentielles, dans la déformation du globe. Citons parmi ses nombreux ouvrages : La Chaîne des Alpes et la Formation du continent européen (1887) ; Les Montagnes de l’Ecosse (1892) ; Sur le raccordement des bassins houillers du Nord de la France et du sud de l’Angleterre (1893) ; Lignes directrices de la géologie de la France (1894) ; Le Bassin de Fuveau et le Bassin houiller du Nord (1898) ; La Grande nappe de recouvrement de la basse Provence (1899) ; Etude sur le bassin houiller du Gard (1900) ; etc. Il décédé à Paris en 1907 BERTRAND (Georges-Jules), 1849-: Peintre. Né à Paris (Seine) en 1849, élève d’Yvon, de Barrias et Bonnat, Georges Betrand débute au Salon en 1876 par l’Avare. Le musée de Versailles (Seine-et-Oise) conserve de lui la Patrie (1881), et celui de Reims Mon critique. BERTRAND (Charles, Eugène), 1851-1917 : Botaniste. Né à Paris (Seine) en 1851, professeur de botanique à la faculté des sciences de Lille depuis 1878, Charles Bertrand mort à Lille en 1917 BERTRAND (Louis, Marie, Emile), 1866-10 : Ecrivain. Né à Spincourt en 1866, Louis Bertrand, BERTRAND (Gabriel, Emile), 1867-19 : Chimiste. Né à Paris (Seine) en 1867, préparateur de Maquenne au laboratoire de physiologie végétale appliquée à l’agriculture, puis de Desclaux au laboratoire de chimie physiologique de l’Ecole des hautes études, Gabriel Bertrand devient en 1900 chef du service de chimie biologique à l’Institut Pasteur. Membre de l’Académie des sciences en 1923, il a fait faire à la chimie biologique de notables progrès. Ses travaux ont trait à la composition élémentaires et immédiate des êtres vivants, aux mécanismes des transformations chimiques qui s’accomplissent dans leur organisme. Il a mis en lumière le rôle des oxydases. BERTRAND (Paul, dit Charles), 1884-1954 : Journaliste et homme politique. Né à Avesnes (Nord) le 26 mai 1884, Charles Bertrand est grièvement blessé durant la Première Guerre mondiale. Secrétaire général de l’Union nationale des combattants, président du Comité d’entente des cessions des Mutilés et d’Anciens Combattants puis président de la Fédération interalliée des Anciens Combattants, il est élu député Bloc national en 1919. Réélu sur la liste du Cartel avec Maurice Bokanowski en 1924, il ne se représente pas en 1928. Il décèdera à Paris le 13 janvier 1954. BERTRAND (William, Gaston), 1881-1961: Avocat et homme politique. Né à Marennes (Charente-Inférieure) le 9 novembre 1881, William Bertrand est bâtonnier à Saumur. Radical socialiste et franc-maçon, haut dignitaire du Grand Orient de France, il est élu député de la Charente-Maritime de 1914 à 1918 et de 1924 à 1939 et se spécialise entre autres dans les questions maritimes. Il s’occupe d’ailleurs de ce secteur à plusieurs reprises dans pluseurs gouvernements comme sous-secrétaire d’Etat : à la présidence du Conseil et à l’Intérieur du 26 novembre 1933 au 9 janvier 1934 dans le second gouvernement Chautemps, puis à nouveau à la présidence du Conseil du 22 juin 1937 au 17 janvier 1938 dans le troisième ministère Chautemps. Il est nommé également plusieurs fois ministre : à la Marine marchande du 9 au 29 janver 1934 dans le second ministère chautemps, du 9 février 1934 au 31 mai 1935 dans le second cabinet Doumergue, dans le ministère Flandin et du 17 juin 1935 au 23 janvier 1936 dans le quatrième cabinet Laval. Il est appelé par Chautemps dans son quatrième ministère comme ministre de la Marine marchande du 18 janvier au 12 mars 1938. Sénateur de la Charente-Maritime de 1939 à la guerre, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 et se retire de la vie politique. Il décèdera à Coudray-Macouard (Maine-et-Loire), le 7 décembre 1961. BERTRIN (Georges), 1851-1924 : Ecclésiastique et littérateur. Né à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne) en 1851, agrégé et docteur ès lettres, Georges Bertin est longtemps professeur à l’Institut catholique de Paris, et a laissé plusieurs ouvrages d’histoire et de littérature : la Question homérique (1898) ; la Sincérité religieuse de Chateaubriand (1900) ; Histoire critique des évènements de Lourdes (1905). Il a collaboré au Nouveau Larousse illustré. Il décède à Marmande en 1924. BÉRYS (Joseph Bloch, dit José de) 1883-1957 : Ecrivain. José de Bérys voit le jour à Aix-en-Provence mais il grandit à Lyon où il commence à publier des poèmes sous les noms de José Colb ou José Bloch. À vingt ans, il choisit de monter à Paris pour y faire carrière. Il collabore à Comœdia, Fantasio, L’Humour, Le Journal, Les Lectures, Le Lyon mondain, Madame est servie, La Nouvelle revue, Paris-Soir, Le Radical, Séduction, La Vie parisienne et d'autres revues. Il fonde, avec Pierre Chaine et Robert de Beauplan, La Revue du temps présent. Il est en 1914, avec Louis Payen, le directeur scientifique du Journal d’un parlementaire d'Édouard Millaud et, en 1918, l’adaptateur du Poème à la France de Rudyard Kipling. Avant et après la Seconde Guerre mondiale, il occupe divers postes de secrétaire général dans plusieurs théâtre où il monte des revues : Théâtre du Grand-Guignol, Bataclan, théâtre des deux ânes, Gaieté Rochechouart à Paris ; Casino des Fleurs à Vichy. Il écrit des romans, des pièces de théâtre et des pièces radiophoniques. De son mariage avec Méda Palm, il a une fille, Francine Bloch, qui est la quatrième épouse d'Émile Danoën. Il est enterré à Meudon, au cimetière des Longs Réages. Bibliographie sélective [modifier] Œuvres représentées au Théâtre du Grand-Guignol : • 1914 : Master Tom ou l'Étalon, vaudeville, en collaboration avec Pierre Chaine • 1916 : Quart-ville de Paris, comédie, en collaboration avec Johannès Gravier • 1923 : J'veux voir Virginie, comédie • 1935 : Un cri dans la nuit, drame • 1935 : Les Ondes tragiques, drame • 1937 : L'Étrangleur invisible, drame • 1937 : On a volé une voiture, comédie, en collaboration avec François de Rèze • 1938 : Lizette en ménage, comédie, en collaboration avec Daniel Jourda • 1939 : L'Égorgement de Mme Praslin, drame • 1952 : Un saint homme, comédie • 1952 : J'ai une touche, comédie Autres œuvres : • 1899 : Heures d'automne, poèmes • 1900 : Guirlande à Cypris, poèmes • 1903 : En des Villages d'été (carnets d'un paresseux) • 1905 : Les Névroses passionnées • 1906 : L’Âme attendrie, poèmes • 1908 : Napoléon Bonaparte : le Souper de Beaucaire, essai • 1908 : Le Professeur de bluff • 1908 : Quoi qu'y gn'a, revue représentée à l'Eldorado de Lyon • 1909 : Un jeune homme sensible • 1911 : Une gosse à la page, opérette représentée au Théâtre de l'Horloge à Lyon • 1914 : La Belle polonaise, paroles pour l’opérette de Jean Gilbert représentée à La Cigale • 1917 : Au grand Hostel-Dieu, scènes et croquis d'hôpital • 1919 : Gloire, soleil des morts • 1928 : Coco du Colorado, représentée au Théâtre du Petit monde à Vichy • 1930 : Edgard et sa bonne, paroles pour l’opérette d’après Eugène Labiche, représentée au Casino de Deauville • 1931 : Les Deux amours de Sylvia, roman • 1933 : Assiette anglaise, comédie représentée au Théâtre de la Gaîté-Rochechouart • 1933 : La Terreur de la pampa, scénario et dialogues du film de Maurice Cammage • 1945 : L'Assassin de Loulou Clapier Autres œuvres en collaboration : • 1909 : Family-House, avec Paul Dex, comédie représentée au Concert parisien • 1910 : Le Cas Debussy, avec Charles-Francis Caillard, enquête pour La Revue du temps présent • 1911 : L'Empailleur, avec Henry Jeanne Magog, vaudeville • 1911 : Colette a bon cœur, avec Claude Rolland, comédie • 1911 : Un soir chez Ninon, avec Marcel Schulz, 1911, comédie représentée au Théâtre des Célestins à Lyon • 1918 : Lônes et brouillard du Rhône, illustrations Eugène Brouillard • 1919 : Notre Dame de pitié. La guerre de 1914-1918 à l'Hôtel-Dieu de [[Lyon]], avec Victor Michel, recueil de poèmes et prose • 192? : Un chien hurle à la mort, avec Stervel • 1920 : La Gueule photogénique, avec Roger Ferréol vaudeville • 1920 : Les p’tites vertus, avec Henry Jeanne Magog, opérette • 1920 : L'Homme-Sandwich, avec Willy, représentation au Théâtre Moderne • 1924 : L'Homme aux chèques, avec André de Lorde • 1926 : Toto détective ou Le Petit Sherlock, avec Henry Jeanne Magog, saynète • 1926 : Gaillardises, avec Willy • 1927 : Tu sais, avec Jean Lenoir, paroles de chanson • 1927 : Charlot fait du ciné, avec Charles Pléau, saynète • 1928 : Pourtant, avec Jean Lenoir, paroles de chanson • 1929 : Ma veuve s’amuse, avec Benjamin Rabier, représentation au Théâtre de Cluny • 193? : Mots historiques : treize évocations historiques, avec Jacques Cossin, diffusion sur Radio Cité • 1930 : Fibre molle fait des fredaines, avec Max Blot, sketch • 1931 : Mais coupez donc !, avec François de Rèze, fantaisie téléphonique • 1932 : La Maison Philibert, avec Noré Brunel et Georges Normandy, d'après le roman de Jean Lorrain, comédie mêlée de chants, représentée au Moulin de la Chanson • 1932 : Nous l’avons échappé belle !, avec Noré Brunel, comédie • 1932 : Le Collier de perles, avec Y. Maisonneuve, roman • 1933 : Le Retour dans la nuit, avec Jean Bach-Sisley, 1933, comédie • 1933 : Bérénice, femme nue, avec Noré Brunel, roman • 1934 : Minuit, Plaza Mayor, avec Noré Brunel • 1934 : Tête à claques, avec Noré Brunel • 1936 : Ce cher docteur, avec Noré Brunel, comédie diffusée sur Radio Paris • 1936 : L’École des chauffeurs, avec Léon Granier, comédie diffusée sur Radio Tour Eiffel • 1936 : Deux bons vieux, avec Stervel, comédie diffusée sur Radio Paris • 1937 : L’Affaire Bouju, avec Stervel, comédie diffusée sur Radio Toulouse • 1937 : La Peur, avec Jacques Cossin, diffusion sur Radio Paris • 1937 : L'Inconsolable, avec André Dahl, comédie BESNARD (Paul, Albert), 1849-1934 : Peintre. Albert Besnard est né à Paris le 2 juin 1849. Issu d'une famille d'artistes, Albert Besnard fait son entrée à l'école des Beaux-Arts en 1866. Il y suit à la fois les cours d'Alexandre Cabanel et de Sébastien Cornu. Il débute ensuite au Salon de 1868, où il expose un premier portrait. En 1874, il se voit décerner le grand prix de Rome pour son tableau intitulé La mort de Timophane. Après son mariage, il part s'installer avec sa femme en Angleterre où il peint les portraits de lord Wolseley, de l'amiral Commerwell ou du général Green notamment. Au début des années 1880, un voyage en Espagne, au Maroc et en Algérie en compagnie du peintre Chéret lui fait franchir une nouvelle étape dans son cheminement artistique. Il en revient soucieux de traduire le mouvement (ses aquarelles de chevaux arabes en témoignent) et désireux d'explorer de nouvelles voies dans le traitement des couleurs. En 1882, le ministère des Beaux-arts le charge de décorer le vestibule de l’Ecole de Pharmacie, et, en 1884, on voit au Salon une première partie du travail, un diptyque, Maladie et Convalescence. Depuis, il a réalisé trois autres panneaux : la Cueillette des simples, le Laboratoire, la Siccation des plantes, ont pris place dans le vestibule de l’Ecole. En 1886, le portrait de Madame Roger Jourdain marque une nette évolution du peintre dans sa recherche sur la lumière et en 1887, la "Femme qui se chauffe" qu'il expose au Salon confirme son engagement dans cette voie. Jusqu'à ses oeuvres les plus tardives, ce travail sur la lumière sera la caractéristique essentielle de son art. En dépit de ces recherches personnelles originales et de ses succès, Albert Besnard est contesté. Cherchant des voies distinctes de celles de l'impressionnisme pour traduire la lumière, il reste en marge de ce mouvement novateur. D'autant que son souci d'allier à la couleur une pratique du dessin irréprochable l'en éloigne encore plus. En outre, ses grandes fresques murales sacrifient souvent la qualité artistique à la représentation stricte de sujets parfois ardus (la description des misères humaines par exemple, dans une fresque exécutée pour l'hôpital Cazin de Berck-sur-Mer). Pourtant, certaines de ses peintures murales et de plafonds peuvent être considérées comme de vraies réussites d'un artiste en pleine maîtrise de son art. C'est le cas notamment de sa représentation des trois âges de l'homme peinte sur les murs de la salle des mariages de la mairie du 1er arrondissement de Paris (1887-1889), de son "Christ en gloire" sans la chapelle de Berck-sur-Mer (1897-1901), de son plafond de la Comédie Française (1905-1913), de celui du Palais de la Paix à La Haye (1914), ou de celui de l'ambassade de France à Vienne (1909). En 1910 et 1911, un voyage aux Indes fournit à Besnard une source d'inspiration nouvelle. Celle-ci se traduit notamment par la publication d'un livre de notes et souvenirs de voyage. En outre, les nombreuses esquisses prises sur place fournissent, à son retour en France, la matière de nouvelles toiles, dont les plus significatives sont "L'homme en rose", "La danseuse au masque jaune", "Le pont" ou "L'éléphant dans une rue". Aux recherches précédentes s'ajoute l'emploi renouvelé de la couleur rouge, que le peintre décline sous toutes ses formes. Comme pour beaucoup d'autres artistes, la première guerre mondiale donne à Besnard l'occasion de produire des toiles de circonstance. Ainsi lui doit-on un portrait du roi Albert 1er et de la reine Élisabeth ou, après l'armistice, une "Rentrée de l'université française à Strasbourg". A celui des recherches succède alors le temps des honneurs et de la reconnaissance. En 1912, Albert Besnard entre à l'Académie des Beaux-Arts. En 1913, il est nommé directeur de l'Académie de France à Rome. En 1922, il prend la tête de l'école des Beaux-Arts. Grand-croix de la Légion d'Honneur, il entre le 27 novembre 1924 à l'Académie Française, où il occupe le siège de Pierre Loti. Cette élection récompense autant le peintre (il est le premier peintre à siéger sous la Coupole depuis plus de 150 ans !) que l'homme de lettres, pour ses notes de voyage en Inde et son recueil de souvenirs intitulé Sous le Ciel de Rome. La fin de sa vie est marquée par une ultime évolution de son art. Dans ses derniers tableaux ("L'eau profonde" en 1928 ou "La source" en 1931 par exemple), Besnard conclut en quelque sorte son travail sur la lumière en abandonnant celui sur la couleur. Les tons se font plus fades et plus pauvres. Albert Besnard meurt à Paris le 4 décembre 1934. BESNARD (Armand, Louis, Charles, Gustave), 1833-1903 : Vice-amiral et homme politique. Né à Rambouillet (Seine) le 11 octobre 1833, Besnard est un ancien élève de l’Ecole navale. Chef d’état major de l’armée de Bretagne durant la guerre de 1870, il est nommé chef d’état major général du ministre de la Marine Gougeard dans le gouvernement Gambetta. Directeur du personnel au mnistère de la Marine en 1888, puis préfet maritime de Brest, il est chargé du 28 janvier au 31 octobre 1895 du portefeuille de la Marine dans le troisième cabinet Ribotpuis dans le cabinet Méline du 29 avril 1896 au 27 juin 1898. On lui doit notamment la transformation de l’Ecole supérieure de la marine en une Ecole des hautes études qu’il installe à Paris. Très attentif aux questions de sécurité en mer, il se préoccupe des aides à la navigation et des engins de sauvetage, tant pour la marine militaire que marchande. Il meurt à Rohan (Morbihan), le 15 juillet 1903. BESNARD (René), 1879-1952 : Avocat et homme politique. Né à Artannes-sur-Indre (Indre-et-Loire), docteur en droit, radical socialiste et anticlérical, René Besnard est élu député à 27 ans. Nommé sous-secrétaire d’Etat aux Finances cinq ans plus tard du 27 juin 1911 au 12 janvier 1913 dans le ministère Caillaux et le premier ministère Poincaré, il fait ensuite un court passage en tant que ministre des Colonies du 12 au 20 janvier 1913 dans le premier ministère Poincaré et du 12 septembre au 15 novembre 1917 dans le premier gouvernement Painlevé. Entre temps, il est nommé ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 21 janvier au 21 mars 1913 dans les troisième et quatrième ministères Briand. Mais c’est surtout comme adjoint des mnistres de la Guerre durant la Première Guerre mondiale qu’il accomplit l’essentiel de son œuvre gouvernementale. Il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre du 14 septembre 1915 au 8 février 1916 dans le second minitère Viviani et le cinqième ministère Briand. Pourtant, chargé de l’Aéronautique militaire, il doit démissionner à la suite du premier raid, meurtrier et destructeur, d’un dirigeable Zeppelin sur la capitale. De nouveau nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, il est chargé de l’administration générale du 28 décembre 1916 au 1 mars 1917 dans le sixième cabinet Briand et du 20 mars au 11 septembre 1917 dans le cinquième ministère Ribot. Ambassadeur de France à Rome en 1924, il ets nommé ministre de la Guerre du 21 février au 1er mars 1930 dans le très court cabinet Chautemps. Il décèdera à Paris le 12 mars 1952. BESSE (Dom Jean-Martial-Léon), 1861-1920 : Prêtre et écrivain. Né à Saint-Angel (Corrèze) en 1861, Besse est bénédictin de Ligugé, où il est maître des novices de 1890 à 1893 et de 1897 à 1901. L’expulsion des congrégations l’oblige à quitter la France et à s’établir en Belgique, dans la province de Naumur. En raison de ses fréquents voyages qu’exigeaient sa propagande et ses travaux, il est surnommé le « moine ambulant ». Il anime une collection des éditions Bloud et Gay et occupe, en 1909, la chaire du Syllabus à l’Institut d’Action française. Il collabore, sous un pseudonyme, à la presse de droite, en particulier à La Gazette de France, à La Vérité française, au Nord Patriote, à L’Action française et reprend le titre de L’Univers qui avait cessé de paraître en août 1914 et le pubie du 8 juillet 1917 eu 31 août 1919. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages contre le libéralisme dans l’Eglise, notamment Eglise et Monarchie ; Le Catholicisme libéral ou L’Eglise et les libertés, sur l’histoire du monachisme : le Moine bénédictin (1898) ; les Moines d’Orient (1899) ; le Monachisme africain (1904) ; les Moines de l’ancienne France (1906). Il décède à Namur en 1920. BESSE (René-Amédée-Marcel-Joseph), 1891-1947 : Avocat et homme politique. Né à Toulon (Var), le 20 février 1891, René Besse est amputé du bras droit pendant la Première Guerre mondiale. Maire de Cabrerets, il se fait élire député du Lot en 1932 et devient alors l’avocat des anciens combattants à la Chambre. Membre de la Commission d’enquête sur l’affaire Stavisky, il entre au gouvernement comme ministre des Pensions du 24 janvier au 4 juin 1936 dans le second ministère Sarraut. Trois ans plus tard, il est nommé ministre des Anciens combattants et des Pensionnés dans le troisième cabinet Daladier, du 13 septembre 1939 au 20 mars 1940. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvaoirs au maréchal Pétain. Il décède à Paris le 13 février 1947. BETTEMBOURG (Adolphe), 1882-1926 : Officier. Né à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne) en 1882, Adolphe Bettembourg est sorti de Saint-Cyr en 1903 dans l’infanterie colonial.e Après s’être brillammment comporté pendant la Première Guerre mondiale, il organise l’aviation dans l’Afrique du Nord, et dirige d’audacieux raids, en voitures automobiles et avions conjugués, dans le Sud algérien. Le commandant Bettembourg réalise, le premier, en auto-chenilles Citroën, la liaison entre la Méditérannée et l’océan Indien. Il s’était fait, au secrétariat permanent de la défense nationale, l’un des plus ardents promoteurs du chemin de fer transharien. Il décède à Royan en 1926. BEUDANT (Léon-Charles-Anatole), 1829-1895 : Juriconsulte. Né à Fontenay-le-Fleury (Seine-et-Oise) en 1829, professeur de droit civil à la faculté de Paris, doyen de la même faculté, auteur d’une remarquable Introduction à l’étude du droit, publiée sous le titre : le Droit individuel et l’Etat (1891), et d’un Cours de droit civil français, d’une grande solidité de composition et de raisonnement. Il décède à Paris (Seine) en 1895). BEUDANT (Robert), 1864-19 : Juriconsulte. Né à Paris (Seine) en 1864 , agrégé de droit en 1891, professeur, puis doyen à la faculté de Grenoble, Robert Beudant est le premier doyen de la faculté de droit à l’université de Strasbourg redevenue française (1919). Correspondant de l’Institut, il a publié diverses études juridiques. Il décède à BEULÉ (Charles), 1826-1874 : Archéologue et homme politique. Né à Saumur (Maine-et-Loire) le 29 juin 1826, Charles Beulé est normalien, agrégé de lettres, archéologue puis membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Elu député en 1871, le duc de Broglie le nomme deux ans plus tard ministre de l’Intérieur dans son premier cabinet du 25 mai au 25 novembre 1873, où il montre « des qualités administratives de second ordre ». Ce légitimiste catholique tente maladroitement de créer une presse régionale dévouée au gouvernement, et cite l’érat de siège du département des Vosges alors que personne n’en a encore entendu parler ! Il quitte le gouvernement lors du remaniement de novembre 1873 et se suicide quatre mois plus tard le 4 avril 1874 à Paris, sûrement atteint d’une maladie incurable. BEZINE (Paul-Edmond), 1854-1909 : Minotier et homme politique. Né à Molinons (Yonne) le 11 juin 1854, Paul Bezine est issu d’une vieille famille républicaine et se fait élire sous l’étiquette radicale, conseiller général de Villeneuve-l’Archevêque. Aux élections législatives de 1889, il se présente à Sens « contre le Césarisme et la monarchie, pour la suppression du budget des cultes et la séparation des Eglises et de l’Etat ». Eli, il s’inscrit à l’extrême-gauche. Réélu en 1893, il devient sénateur en 1896 et 1900, et, assagi, fait partie de la gauche radicale. Il meurt à Molinons le 5 septembre 1909. BIART (Lucien), 1829-1897 : Littérateur. Né à Versailles (Seine-et-Oise) en 1829, Lucien Biart se rend a dix-huit ans au Mexique, qu’il explore et où il devient professeur de botanique, de chimie et de physique. Rentré en France en 1866, il publie un grand nombre d’ouvrages remarquables par l’imagination et les qualités du style : les Clientes du docteur Bernagius (1873) ; l’Eau dormante (1875) ; A travers l’Amérique (1876) ; la Capitana (1877) ; Don Quichotte (1878) ; le Pensativo (1884) ; etc. Mentionnons aussi les Aztèques (1885), et des récits pour les enfants : Quand j’étais petit (1886). Il décède à Paris en 1897. BIBESCO (Marthe-Lucie Lehovary, princesse de), 1886-1973 : Fille de Jean Lhovary, ministre des Affaires étrangères de Roumanie; épouse de Georges Valentin, 3ème prince de Bibesco, membre féminin de l'Académie Royale de Langue et de Littérature Française de Belgique, était une historienne et femme de lettres française d'origine roumaine. A Paris, pendant l'entre-deux guerres, elle attire à l'hôtel Pozzo di Borgo puis dans son boudoir parisien de l'île Saint-Louis, plusieurs personnalités de cette époque. Dans son salon brillaient entre autres Marcel Proust qui l'identifiait à un auteur parfait, Paul Claudel, Louis Gillet, Robert, comte de Montesquiou ; l'éditeur Bernard France, George V, Ramsay MacDonald, Robert Brisson; son amant, Henri de Jouvenel (époux de Colette); le cinéaste Hervé Mille, le prince Charles Murat, Philippe Barrès, Jean Mouton, Michel Robida, l'abbé Francis Mugnier et Paul Valéry. En 1903, l'Académie française lui décerna; un prix littéraire pour son oeuvre : Huit Paradis. BIBIÉ (Maxence), 1891-1950 : Professeur et homme politique. Né à Allemans (Dordogne), le 11 janvier 1891, Maxence Bibié est professeur agrégé de droit public quand il est élu député radical socialiste. Nommé sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et à la Marine dans le premier cabinet Sarraut du 26 octobre au 25 novembre 1933, il est alors chargé de l’Economie nationale. Mais la démission du gouvernement un mois plus tard lui interdit d’avoir une action personnelle. Son passage comme sous-secrétaire d’Etat à la France d’outre-mer dans le second ministère Daladier en 1934 n’est pas plus long, et il doit attendre le second ministère Sarraut pour jouer un rôle gouvernemental. Nommé sous-secrétaire d’Etat au Travail du 24 janvier au 4 juin 1936, il s’occupe spécialement des rentes des accidentés du travail. Il est nommé pour la dernière fois sous-secrétaire d’Etat avec le portefeuille du Commerce du 18 janvier au 12 mars 1938 dans le quatrième ministère Chautemps. Il décède à Périgueux (Dordogne), le 25 mai 1950. BICHAT (Ernest-Adolphe), 1845-1905 : Physicien. Né à Lunéville en 1845, Ernest Bichat est surtout connu par ses travaux sur la Différence de potentiel entre les liquides et les Phénomènes actino-électriques. Créateur de l’Institut chimique électrotechnique de Nancy, il était le correspondant de l’Académie des sciences (1893). Il décède à Nancy en 1905. BIDOU (Henri), 1873-1943 : Journaliste et écrivain. Né à Givet (Ardennes) en 1873, liencié ès lettres en 1893, diplômé d’études supérieures en 1896, professeur adjoint de géographie à l’Institut catholique, Henri Bidou s’oriente ensuite vers le journalisme. Il est successivement critique dramatique au Journal des Débats, critique littéraire à La Revue de Paris, au Journal et au Temps. Pendant la Première Guerre mondiale, il est un chroniqueur militaire très remarqué notamment aux Annales et dans nombre d’autres quotidiens ou revues. On lui doit un roman, Marie de Sainte-Heureuse (1912), un livre sur Chopin (1925), l’histoire militaire de la Grande Guerre au tome IX de l’Histoire contemporaine de France de Lavisse, un guide des champs de bataille (la Terre héroïque, 1919), ainsi que deux volumes sur l’Année dramatique (1911-1912 et 1912-1913). Dans des genres aussi divers, Henri Bidou a réussi à apporter le système de pénétration compétente et attentive, servie par un style ingénieux et spirituel.. BIENAIMÉ (Amédée-Pierre-Léonard), 1843-1930 : Amiral et homme politique. Né à Paris en 1843, Bienaimé participe à la conquête de adagascar et plante la drapeau français à Tamatave, à Majunga, à Marovoay. Promu contre-amiral le 8 juin 1895 et vice-amiral le 8 avril 1900, il remplit en 1901 les fonctions de chef d’état-major général de la marine, et est nommé préfet maritime de Toulon en 1902. Mis en disponibilité à la suite de dissentiments très prononcés et très vifs avec le ministre de la Marine, Camille Pelletan, il demande, aA mise à la retraite en 1904. Il est élu député de la Seine en 1905 et en 1906 comme représentant du parti nationaliste. Il décède à Paris en 1930. BIENAYMÉ (Arthur, François, Alphonse), 1834-1906 : Ingénieur. Né à Paris en 1834, sorti de l’Ecole polytechnique en 1853, Bienaymé entre dans le génie maritime, à Brest. En 1900, il est nommé membre correspondant de l’Académie des sciences. On cite, parmi ses travaux : les Machines marines. Cours professé à l’Ecole d’application du génie maritime (1887, avec Atlas) ; etc. Il décède à Toulon en 1906. BIENVENU (Léon, Charles), 1835-1911 : Journaliste. Né à Paris en 1835, Bienvenu dit Touchatout collabore au Tintamarre, dont il devient le propriétaire en 1873. Il a rédigé pendant plusieurs années le Trombinoscope, recueil de biographie satiriques. Ses principaux ouvrages sont : Histoire tintamarresque (1875) ; la Grande Mythologie tintamarresque (1878) ; la Dégringolade impériale (1878) ; Mémoires d’un préfet de Police. Il décède à Paris en 1911. BIENVENÜE (Fulgence-Marie-Auguste), 1852-1936 : Ingénieur. Né le 27 janvier 1852 à Uzel (Côtes-d'Armor), le père de Figence ienvenüe est notaire et très cultivé, il a sans doute eu une influence importante sur les brillantes études de son dernier fils. Bienvenüe passe son bac à 15 ans et trois ans plus tard, en 1870, il est reçu à l'École polytechnique. Il entre deux ans plus tard à l'École nationale des ponts et chaussées. À la sortie de cette école, il est nommé chef d'arrondissement en Normandie. Il est chargé de diriger la construction de deux lignes de chemin de fer : les lignes Fougères-Vire et Domfront-Alençon. De 1891 à 1893, il est ingénieur en chef pour la construction de l'aqueduc de l'Avre. Muté à Paris en 1884, il prend part à la construction du Funiculaire de Belleville, qui est inauguré en septembre 1890. Bienvenüe participe aussi à l'aménagement des Buttes-Chaumont et à la percée de l'avenue de la République. Ces projets lui valent d'être promu et reconnu. En 1895, il prépare un avant-projet de métropolitain en s'inspirant des études de Jean-Baptiste Berlier. Il présente un projet définitif que le conseil municipal adopte le 9 juillet 1897. Le projet est déclaré d'utilité publique par une loi votée le 30 mars 1898; les travaux sont lancés le 4 octobre suivant afin d'être prêts avant l'Exposition universelle de 1900. Cette première ligne (Porte de Vincennes - Porte Maillot) est inaugurée le 19 juillet 1900 par Bienvenüe. La même année, il est nommé officier de la Légion d'honneur. En 1911, il est désigné chef du service de la voie publique, de l'éclairage et du nettoiement à la ville de Paris, mais s'occupe toujours de la construction du métro parisien. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il demande à être mobilisé (il a alors 62 ans) ce qui lui est refusé au vu de ses compétences. Fulgence Bienvenüe est bien trop important pour la capitale. Puis il devient directeur du Port de Paris en 1917. Il rénove les canaux de l'Ourcq et de Saint-Denis. Il fait aussi construire un nouveau port à Gennevilliers. En 1929, il est promu Grand-Croix de Légion d'honneur par le maréchal Foch en récompense de ses services pour la ville de Paris. Fulgence Bienvenüe décide finalement de prendre sa retraite le 6 décembre 1932 à l'âge de 80 ans. L'année suivante, le Conseil de Paris décide de renommer la station et la place du Maine en hommage au père du métro. Fulgence Bienvenüe meurt dans la capitale le 3 août 1936. BIENVENU-MARTIN (Jean-Baptiste), 1847-1943 : Avocat, ingénieur et homme politique. Né à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne), le 21 juillet 1847, brillant élève du collège d'Auxerre, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin poursuit ses études au lycée parisien Louis-le-Grand puis à la faculté de droit où, tout en étant clerc d'avoué, il conquiert un doctorat. Avocat de 1871 à 1877, il entame alors une carrière administrative : secrétaire de préfecture à Auxerre, sous-préfet de Sens en 1885, il est nommé en 1886 auditeur au Conseil d'État. Directeur au ministère des Colonies de 1894 à 1897 alors que sa carrière de fonctionnaire est à son apogée, il se lance sur la voie politique. La pression du gouvernement l'oblige officiellement à renoncer mais ses nombreux amis continuent sa campagne et il est élu contre le futur président de la République. Déuté de l’Yonne en 1897, il ne quitte le Palais Bourbon, en 1905, que pour le Sénat où il siégera jusqu'à sa mort. Républicain intransigeant, Bienvenu-Martin est une figure marquante du Bloc des Gauches formé pour assurer l'union républicaine après l'affaire Dreyfus, puis du groupe de la Gauche radicale socialiste qu'il constitue et préside à partir de 1904. Du radicalisme, il a toutes les habitudes d'agir et de penser : soutenu par un réseau associatif puissant (loges maçonniques, sociétés de libre pensée), sachant naviguer entre les différentes tendances locales du radicalisme incarnées par les trois journaux, L'Yonne, la Constitution et Le Bourguignon, il est le chef reconnu des représentants nationaux du département qui tous, au début de ce siècle, sont radicaux. Pendant trente ans, de 1910 à 1940, il préside le conseil Général, record de longévité non dépassé. A la Chambre, il obtient, en 1903, le vote de lois sur l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables, qui constituaient le volet social du programme radical : mais c'est autour de la question religieuse que Bienvenu-Martin s'affirme comme le chantre de la cohésion radicale qui ne trouve son ciment que dans l'anticléricalisme. Il est un soutien imperturbable de Waldeck Rousseau puis d'Emile Combes. Lorsque Combes doit laisser sa place à Rouvier, le nouveau chef du gouvernement choisit le député d'Auxerre comme ministre de l'Instruction, des Beaux-Arts et des Cultes du 24 janvier 1905 au 13 mars 1906. C’est à ce titre, qu’il prépare et fait voter le 9 décembre 1905 la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Elu sénateur, il redevient ministre de la Justice du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914 dans le premier gouvernement Doumergue et du 13 au 26 août 1914 dans le premier cabinet Vviani. Alors que Poincaré et Viviani sont en voyage en Russie, Bienvenu assure l’intérim de la présidence du Conseil et des Affaires étrangères, et préside ainsi les conseils de cabinets aux cours desquels sont échangées les premières notes avec l’Allemagne concernant la guerre. Au début du conflit, du 26 août 1914 au 29 octobre 1915, il est nommé ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le second gouvernement Viviani. Il décèdera à Saint-Bris-le-Vineux, le 10 décembre 1943. BIGNON (Paul-Emile), 1858-1932 : Armateur et homme politique. Né à Eu (Seine-Inféreure), le 14 avril 1858, Paul Bignon travaille dans la maison d’armement maritime de son père avant de se lancer dans la politique. Elu député de la Seine-Inférieure en 1902, il fonde le groupe de l’Union républicaine, dont il est le premier président. Il vote contre la loi de séparation des Eglises et de l’Etat et successivement réélu, il est chargé de mission par le gouvernement en Angleterre et en Italie pendant la Première Guerre mondiale. Nommé sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics du 20 janvier au 18 février 1920 et du 19 février 1920 au 15 janvier 1921 dans les premier et second ministères Millerand, Paul Bignon est chargé des Ports, de la Marine marchande et de la Pêche. Il s’emploie à faire disparaître la flotte d’Etat rendue nécessaire lors de la Première Guerre mondiale et signe les accords « Maclay-Bignon » sur la répartition des bâtiments pris à l’ennemi. Il développe par ailleurs les conventions avec les compagnies maritimes pour la desserte de la Corse et de nos colonies. Elu sénateur en 1927, il est président du conseil d’administration de la compagnie d’assurances L’Eveil français et administrateur de diverses sociétés dont Feredo. Il décède à Eu le 24 janvier 1932. BIGOT (Charles, Jules), 1840-1893 : Né à Bruxelles (Belgique) en 1840, élève de l’Ecole normale et de l’Ecole d’Athènes, Charles Bigot devient professeur de littérature à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. On lui doit : les Classes dirigeantes (1876) ; la Fin de l’anarchie (1878) ; le Petit Français (1882), couronné par l’Académie ; Raphaël et la Farnésine (1884) ; Grèce, Turquie, Danube (1886) ; Questions d’enseignement secondaire (1886) ; Peintres français contemporains (1887). Il décède à Paris en 1893. Sa femme (1843-19), Mary Healy, née à Paris en 1843, a publié sous le pseudonyme de Jeanne Mairet, des romans : Marca (1883) ; Jean Maironde (1885) ; André Maynard, peintre (1886) ; Artiste (1891) ; Inséparables (1892) ; Némésis (1894) ; Deux mondes (1897). BIGOT (Alexandre), 1862-19 : Céramiste. Né à Mer (Loir-et-Cher) en 1862, docteur ès sciences, Alexandre Bigot s’est distingué dans la fabrication des émaux et grés flammés et dans leur application à l’architecture, en particulier, dans les façades de maisons et dans les églises Saint-Jean de Montmartre, Saint-Médard, Saint-Antoine et le Four crématoire, les Bains d’Evian. Il a exposé dans les Salons depuis 1894. Grand prix en 1900, grande médaille de la Société centrale des architectes en 1905, Bigot a e, outre publié de nombreux travaux scientifiques relatifs à la technologie céramique Il décède à le. BIGOURDAN (Guillaume), 1851-1932 : Astronome. Né à Sistels (Tarn-et-Garonne) en 1851, Guillaume Bigourdan entre à l’observatoire de Toulouse, puis à celui de Paris de 1880 à 1925. Membre du Bureau des longitudes en 1903 et de l’Académie des sciences (1904). Ses travaux portent essentiellement sur les procédés d’observation et la mesure des positions des astres. Il a entrepris, durant de longues années, un catalogue de nébuleuses et des amas stellaires visibles à Paris, et découvre chemin faisant quelques nébuleuses faibles, restées inaperçues jusqu’alors. Ce catalogue (Observation de nébuleuses et d’amas d’étoiles), dont la publication est commencée en 1917, comprend cinq volumes. Il donne les observations de 7.000 amas ou nébuleuses et vaut à Bigourdin la médaille d’or de la Société astronomique anglaise. Bigourdin développe l’usage de la vis pour la mesure des coordonnées, celui des pointes pour les mesures d’étoiles doubles, fait des observations de comètes, se préocuppe des erreurs d’observation et des perfectionnements à apporter aux instruments, accumule des données relatives à la météorologie, à l’intensité de l’apesanteur et rassemble de documents pour contribuer aux recherches d’histoire et de bibliographie astronomiques. Il a puissamment contribué à l’organisation de la transmission des signaux horaires par TSF, réglementés par une conférence qu’il préside en 1912. On lui doit de nombreux mémoires. Il a publié à part : le Système métrique des poids et mesures (1901) ; les Eclipses de soleil (1905) ; le Climat de la France (1916) ; Revue générale des travaux astronomiques (1926), etc. Il décède à Paris en 1932. BIHOURD (Paul, Louis, Georges), 1846-1914 : Diplomate. D’origine bordelaine, né en 1846, après la guerre où il est fait prisonnier Bihourd devient serétaire général de la Charente, de l’Yonne et de Seine-et-Marne, préfet de l’Aube en 1877, de l’Hérault en 1879, du Pas-de-Calais en 1880, de Meurthe-et-Moselle en 1883. Directeur au ministère de l’intérieur en 1885 il est nommé en 1886, ministre plénipotentiaire, chargé des fonctions de résident général en Annam et au Tonkin (non installé). Ministre plénipotentiaire à la conférence de la Paix en 1899, il devient ambassadeur à Berne en 1900, et à Berlin en 1902. Il décède à Paris en 1914. BILBAUT-VAUCHELET (Juliette-Marie-Angélique) : 1855-19 : Cantatrice. Née à Douai en 1855, Bilbaut-Vauchelet obtient en 1875, au Conservatoire, le premier prix de chant et un second prix d’opéra-comique. Engagée à l’Opéra-Comique, elle y débute dans Le Pré aux clercs, en 1877, avec un grand succès. On la voit dans Les Noces de Figaro, La Flûte enchantée, Carmen, Joseph (Benjamin), L’Etoile du Nord, Les Mousquetaires de la reine, Les Diamants de la couronne, où, surtout, son triomphe est complet ; puis, elle crée plusieurs rôles dans : Galante Aventure, La Taverne des trabans, Suzanne, Jean de Nivelle. Bilbaut-Vauchelet, qui avait épousé le ténor Nicot (décédé en 1899), quitte le théâtre en 1885, pour se consacrer, ainsi que son mari à l’enseignement. BILHAUD (Paul), 1854-19 : Auteur dramatique. Né à Alichamps (Cher) en 1854, auteur de monologues célèbres, tels Le Hanneton, il écrit avec A. Braré, puis avec Hennequin, de nombreux vaudevilles aux péripéties follement comiques et au dialogue très vif, entre autres : J’attends Ernest (1895) ; Le Paradis (1895) ; M’amour (1901) ; Les Dragées d’Hercule (1904) ; etc. Il a écrit aussi avec M. Carré un drame : La Courtisane de Corinthe (1908). Il a égalemnt donné quelques livrets aux compositeurs Lecocq, Serpette. BILLET (Pierre-Célestin), 1837- : Peintre. Né à Cantin (Nord) en 1837, élève de Jules Breton, il expose des scène champêtres et des marines : Contrebandiers ; En hiver et Souvenirs d’Ambleteuse (1875) ; Une source à Yport et Jeune Maraîchère (1876) ; un Bûcheron, et Pêcheuse d’équilles (1878) ; Avant la pêche (1879) ; Les Glaneuses (1881) ; Pêcheues de crevettes (1883) ; Au marais d’Arleux (1884) ; Retour à la plage (1885) ; etc. BILLIORAY (Alfred, Edouard), 1841-1876 : Peintre et homme politique. Né à Naples (Italie) de parents français, en 1841, Billioray étudie la peinture dans l’atelier du peintre Chazal. Pendant le siège de Paris, il est membre du fameux Comité central de la Commune dans le XIVème arrondissement Il remplace, au comité de Salut public, Delescluze, signe les derniers décrets de la Commune ainsi que l’ordre d’exécution des otages. Arrêté après le 21 mai, il est conduit à Versailles et condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il décède dans la presqu’ile Ducos (Nouvelle-Calédonie) en 1876. BILLOT (Jean-Baptiste), 1828-1907 : Général et homme politique. Né le 15 août 1828 à Chaumeil (Corrèze), Jean-Baptiste Billot, ancien élève de Sant-Cyr s’est illustré durant la guerre de 1870. Représentant de la Corrèze à l'Assemblé nationale de 1871 à 1876, il est l’un des réorganisateur de l’armée française après 1870 : service d’état-major, corps de contrôle, loi sur l’administration de l’armée sont ses œuvres. Sénateur inamovible de 1875 à 1907, il poursuit sa carrière militaire. Il entre au gouvernement comme ministre de la Guerre du 30 janvier 1882 au 28 janvier 1883 dans le cabinet Freycinet. Face à l’insuffisance des crédits votés, il fait mettre en congé un cinquième des effectifs et démissionne lorsque est votée l’expulsion des chefs de familles ayant régné en France. Président de la commission sénatoriale de l’armée en 1891, il retrouve le portefeuille de la Guerre dans le cabinet Méline du 29 avril 1896 au 27 juin 1898. A ce titre, c' est en octobre 1896 qu'il présente l'armée française reconstituée au tsar Nicolas II à la revue du camp de Chalons et fait voter les crédits nécessaires à la construction du canon de 75, sans dire à la Chambre de quoi il s’agit pour ne pas renseigner l’Allemagne. Mais c'est aussi pendant qu'il détient le portefeuille de ministre de la Guerre que commençe l'agitation qui doit amener à la révision du procès Dreyfus. Persuadé de la culpabilité de Dreyfus, il n’envisage aucune révision de son procès au moment où la polémique commence à prendre de l’ampleur. Il fallut attendre la chute du cabinet pour que la révision ait lieu et lui donne tort. Il meurt le 31 mai 1907 à Paris. BINDER (Charles, Henri, Maurice), 1857-1944 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 21 mars 1957, Binder est le fils d’un conseiller municipal de Paris et prend sa suite à l’Hôtel de Ville dans la petite minorité de droite. Elu député du VIIIe arrondissement de Paris sous l’étiquette conservateur, il est successivement réélu jusqu’en 1924. Battu, il ne se représente pas. Ses interventions à la Chambre sur l’affaire Humbert sont demeurées légendaires. Son opposition ne désarme pas. Pendant la Première Guerre mondiale, il reprend du service et est mobilisé comme lieutenant-colonel. Il décèdera à Paris le 24 octobre 1944. BINET (Victor-Jean-Baptiste-Barthélemy), 1849-1924 : Peintre-paysagiste. Né à Rouen en 1849, Binet débute comme décorateur, commence à exposer au Salon de 1878, et est mis au concours en 1886 avec une Plaine lumineuse. Citons parmi ses œuvres : Soir d’hiver à Vauharlin, Matinée à Saint-Aubin, Soleil couché, Jardin à Caudebec (1904). Il meurt à Routot (Eure) en 1924. BINET (Adolphe-Gustave), 1854-1897 : Peintre. Né à La Rivière-Saint-Sauveur (Calvados) en 1854, frère du précédent, élève de Gérome, Binet a surtout traité des scènes de la vie parisienne et populaire : L’Omnibus, Equipage de fardier, etc. Il décède à Saint-Aubin-sur-Quilleboeuf en 1897. BINET (Alfred), 1857-1911 : Psychologue et physiologiste. Né à Nice en 1857, Alfred Binet fait une licence de droit, des études de médecine, une licence en sciences naturelles qui devait compléter une thèse : Le Système nerveux sous-intestinal des insectes. Il prépare en même temps des œuvres littéraires, en particuliers des pièces de théâtre, dont certaines sont par la suite achevées et représentées. Dès vingt et un ans, il publie un mémoire intitulé La Vie psychique. Il devient alors grand lecteur de Taine, de Start Mill, et de l’empreinte de l’assiociationnisme doit rester sur lui profonde. C’est sous la double influece de Ribot et de Charcot que s’affirme sa vocation de psychologue. En 1892, Binet est nommé par Beaunis directeur adjoint du laboratoire de psychologie psycho-logique de la Sorbonne, installé trois ans auparavant et qu’il prend complètement en charge en 1895. C’est là qu’il crée, pratiquement à lui seul, la psychologie expérimentale française et qu’il fonde, le même année, avec Beaunis, L’Année psychologique qu’il ne cessera de publier jusqu’à sa mort. Une part importante de l’œuvre psychologique de Binet se rattache à l’étude de l’hystérie et de l’hypnose. Elle a été dans sa plus grande part, conçue et réalisée dans le service de Charcot à la Salpétrière et est condensée dans une série d’ouvrages, dont les plus connus sont La Psychologie du raisonnement, recherche sur l’hypnotisme, son premier livre (1886), Le Magnétisme animal (1887) ; enfin Les Altérations de la personnalité et Questionnaire de psychologie adressé aux peintres (1892) ; Introduction à la psychologie expérimentale (1894) ; Psychologie des grands calculateurs et joueurs d’échecs (1894) ; L’Ame et le corps (1905) ; Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique (1907). Parallèlement, Binet s’intéresse à la psychologie de l’enfant. Son dernier livre, Les Idées modernes sur les enfants en 1911, est un bilan et une mise au point des acquisitions expérimentales de son temps et de ses propres réflexions en matière d’éducation. Dans les dernières années de sa vie, Binet projetait un traité de psychologie normale et pathologique où il se roposait de réunir la totalité de son expérience. Son projet n’aboutit jamais et meurt à Paris en 1911. Alfred Binet a donné au théâtre, en collaboration avec André de Lorde, les deux drames : l’Obsession, et L’Horrible expérience. AVANZINI (G.) : La Contribution d’Alfred Binet à l’élaboration d’une psychologie scientifique, Paris, 1969. ZUZA (F.) : Alfred Binet et la Pédagogie expérimentale, Paris, 1948. BINET (René), 1866-1911 : Architecte et aquarelliste. Né à Chaumont (Yonne) en 1866, ses Vues d’Algérie, d’un dessin pur, d’une intensité de tons remarquable, lui valent, un peu d’années, une réputation incontestée. Comme architecte, il a construit la Porte monumentale de l’exposition universelle de 1900, que décore la céramiste Bigot. Il décède à Ouchy (Suisse) en 1911. BINET (François), 1880-1930 : Avocat et homme politique. Né à Bonnat (Creuse), le 4 mai 1880, François Binet, radical, est élu député de Guéret à 27 ans sous l’étiquette radical-socialiste et réélu en 1910. Il est membre de la commission d’enquête sur le scandale Rochette. Battu en 1914, il est secrétaire général de la préfecture de la Côte-d’Or, puis, en 1915, il est chargé de mission aux Etats-Unis. Ardent homme de gauche, il appartient à la Ligue des Droits de l’Homme (section de Guéret). Réélu député en 1919 et en 1924, il est nommé mnistre de l’Agriculture en remplacement de Jean Durand dans les neuvième et dixième cabinets Briand. François Binet se penche alors sur les questions posées par la gestion des halles de Paris et l’électrification des campagnes. Battu en 1928, il devient sénateur en 1930, quelques mois avant sa mort. Il meurt à Paris le 2 décembre 1930. BINET-VALMER (Jean Binet de Valmer, dit), 1875-1942 : Ecrivain. Né à Genève (Suisse) en 1875 d’une famille de réfugiés huguenots, Jean Binet-Valmer est considéré comme l’un des romanciers de langue française les plus vigoureux de son temps. Il fait sa médecine, puis se consacre aux lettres. Il publie son premier livre Le Sphinx de plâtre en 1900. Suivent : Le Gamin tendre (1901) ; Notre pauvre amour (1902) ; Le Cœur en désordre (1904) ; L’Homme dépouillé (1906) ; Le Mendiant magnifique, contes (1919) ; Parce que tu souffres…, nouvelles (1922) ; Le Désir et le Péché, nouvelles (1923) ; Le Taureau, trois petits romans (1925) ; une vie de Coligny (1927) ; plus de dix volumes qui forment l’ensemble intitulé L’Homme et les Hommes, et qui sont, dans l’ordre : Les Métèques (1907) ; Lucien (1910) ; Le Plaisir (1912) ; La Créature (1913) ; La Passion (1914) ; L’Enfant qui meurt (1921) ; Les Jours sans gloire, Le Désordre, Le Sang, Les Exaltées, etc. Il se plait aux nuances délicates de psychologie, en même temps qu’il fait passer dans ses livres le mouvement frémissant de la vie. Naturalisé français en 1914, il s’engage la même année dans l’armée française : ses exploits font l’objet d’un des meilleurs livres, les Mémoires d’un engagé volontaire (1918). Il rejoint l’Action française dont il est longtemps le propagandiste zélé, prenant la parole dans ses réunions et écrivant dans ses journaux. Il avait fondé la Ligue des chefs de section, association d’anciens combattants qu’il préside pendant de longues années. Il est également l’un des collaborateur du Journal, de Comoedia, de La Liberté, de Candide, etc. BINGER (Louis-Gustave), 1856-1936 : Explorateur et administrateur. Né à Strasbourg 14 octobre 1856, il remplit d’abord plusieurs missions scientifiques au Sénégal et au Soudan., puis explore de 1887 à 1889 la boucle du Niger jusqu’au golfe de Guinée et enfin l’intérieurde la Côted’Ivoire, dont il est nommé gouverneur en 1893, avant de devenir directeur des affaires d’Afrique au ministère des Colonies en 1897. Il a publié en 1890 une carte de son grand voyage Du Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi (1891), Le Serment de l’explorateur (1904), etc. Le 21 octobre 1932, il est fait grand officier de la Légion d'honneur. Il restera dans sa ville d’adoption, à L’Isle-Adam (Seine-et-Oise) jusqu'à sa mort le 10 novembre 1936. BIRÉ (Jean-Baptiste-Edmond), 1829-1907 : Littérateur et historien. Né à Luçon (Vendée) en 1829, docteur en droit, Edmond Biré, docteur en droit est devient avocat sous le Second Empire. On lui doit : La Légende des Girondins (1881) ; Légendes révolutionnaires (1885) ; Journal d’un bourgeois de Paris pendant la Terreur (1887-1892) ; Les Défenseurs de Louis XVI (1893) ; Les Historiens de la Révolution et de l’Empire (1893) ; Le Clergé de FranceLe Clergé de France pendant la Révolution (1895) ; Victor Hugo avant 1830 (1887) ; Victor Hugo après 1852 (1890) ; H. de Balzac (1897) ; A. de Pontmartin (1904) ; Les Dernières années de Chateaubriand (1903). Il a donné une édition annotée des Mémoires d’outre-tombe (1903-1905), et de nombreuses études littéraires, réunies en recueils. Son érudition n’excluait pas le parti pris. Il décède à Mantes en 1907. BISSIÈRE (Roger), 1886-1964 : Peintre. Roger Bissière naît le 22 septembre 1886 à Villeréal (Lot-et-Garonne), où son père est notaire. Ayant commencé à peindre en 1903, il préfère ne pas poursuivre des études de droit, et s'embarque en 1904 pour Alger où il travaille près d'un an auprès du peintre orientaliste Rochegrosse. Rentré en 1905, il fréquente l'École des Beaux-Arts de Bordeaux puis, de 1909 à 1911, celle de Paris, voyageant à Rome et à Londres. À partir de 1912 et jusqu'en 1919, il écrit des articles sur la peinture dans plusieurs journaux, notamment l'hebdomadaire parisien L'Opinion. Exempté dès 1907 puis en 1914, Roger Bissière s'engage mais est rapidement réformé. À partir de 1914 il participe à des manifestations collectives (Salon des artistes indépendants, Salon d'automne) et se lie dans les années suivantes avec André Lhote, Georges Braque, Juan Gris. Il publie en 1920 un livre sur Braque, des préfaces (Zadkine) et des articles sur Seurat, Ingres et Corot dans la revue “L'Esprit nouveau” créée par Le Corbusier et Ozenfant. Bissière présente en 1921 sa première exposition personnelle à la galerie Paul Rosenberg. En 1923 France Ranson lui demande d'être professeur de peinture et de croquis à l'Académie Ranson où il ouvrira en 1934 un atelier de fresque que fréquenteront notamment Alexandre Garbell, Jean Le Moal et Alfred Manessier. Ayant fondé une association avec ses amis Louis Latapie, Braque et Ozenfant, il fait construire au square de Montsouris, avec l'aide d'Auguste Perret, une maison dont il conçoit les plans. En 1926 naît son fils Marc-Antoine qu'il surnomme Loutre et qui peindra sous le nom de Louttre B.. Lors de l'Exposition internationale des arts et techniques de Paris Bissière participe en 1937 à la décoration de différents pavillons dont celui des Chemins de fer, assisté par Bertholle, Le Moal et Manesier, après avoir exposé avec eux pour la première manifestation à Lyon, l'année précédente, du groupe “Témoignage”. Il quitte Paris en 1939 pour s'installer dans l'ancien presbytère qu'il a hérité de sa mère en 1902, à Boissiérettes dans le Lot. Il y cesse durant la guerre de peindre, pratiquant durant la décennie suivante d'aventureuses activités, "la culture avortée de la lavande" [12 000 pieds] ; "l'élevage romantique du mouton confié à la garde d'une ancienne élève, Charlotte Henschel, rescapée du nazisme et de l'académie Ranson; l'entreprise forestière avec un compagnon nommé Manessier; l'élevage de la vache (17 têtes et pas une goutte de lait); la transformation d'une Alfa Romeo de course en gazogène; les fours à charbon de bois; le déboisage à la jeep..." Bissière meurt le 2 décembre 1964 à Boissiérettes. Max-Pol Fouchet, Bissière, Le Musée de Poche, Paris, Georges Fall éditeur, 1955 Daniel Abadie, Bissière, Neuchâtel, Editions Ides et Calendes, 1986. BISSON (Alexandre-Charles-Auguste), 1848-1912 : Auteur dramatique. Né à Briouze (Orne) le 9 avril 1848, François Bisson vient à Paris en 1869 comme employé au ministère de l’Instruction publique mais il quitte son service pour se consacrer au théâtre. Très cultivé, particulièrement dans le domaine musical (il collabore même pendant quelques années au groupement d’éditions musicales dirigé par Laporte), c’est néanmoins le théâtre comique qui lui apporte la renommée ; tout en imprimant à ses travaux un caractère franchement comique, il sait éviter la vulgarirté des « pochardes » ; les comédies d’intrigue, les vaudevilles qu’il donne au théâtre, démontrent clairement qu’il possédait des qualités dramatiques innées. Doué d’une imagination facile et d’une veine comique spontanée, il leur donnait un aimable ton caricatutal, et assez souvent un rythme assez satirique savoureux Il ne posait nul problème : son but étant de divertir et il y réussissait parfaitement. Parmi celles de ses œuvres qui sont les plus célèbres, citons : Un lycée de jeunes filles (1881) ; Le Député de Bombignac (1884) ; Ma gouvernante (1887) ; Le Roi Koko (1887) ; Les Surprises du divorce (1888), son chef d’œuvre ; Pont-Biquet (1892) ; L’Héroïque Lecardunois (1894) ; M. le Directeur (1895). Observateur délicat, il est attiré par la comédie de caractère : Monsieur le Directeur (1895) ; Les Erreurs du mariage (1896) ; Jalouse (1897) ; Le Contrôleur des wagons-lits (1898) ; Château historique, avec J. Berr de Turique (1900) ; Le Bon Juge (1901) ; Les Apaches (1903) ; Trois anabaptistes (1904) ; Le Péril jaune (1906) ; etc. Alexandre Bisson est en outre le librettiste du Capitaine Thérèse, de Robert Planquette (1901), et avec Georges Docquois de La Petite Maison, avec la musique de William Chaumet (1903). Au cours de ses dernières années, il est galement tenté par le drame : La Femme X (1910). Il meurt à Paris le 26 janvier 1912. BIZET (Alexandre-César-Léopold, dit Georges), 1838-1875 : Compositeur. Né Paris en 1838, George Bizet fait au Conservatoire une carrière scolaire exceptionnellement brillante, et remporte, avant même d’avoir accompli sa dix-neuvième année, le premier grand prix de Rome en 1857. Continuant sa carrière sous le second Empire, en 1872, il aborde la scène de l’Opéra-Comique avec un petit acte intitulé Djamileh. Mais sa personnalité ne se dégage que dans L’Arlésienne (1872), une partition symphonique et chorale, écrite pour le drame d’Alphonse Daudet, et qui est un chef d’œuvre d’émotion, de grâce et de poésie. Dans le même temps, il fait exécuter aux Concerts populaires l’ouverture de Patrie. A partir de ce moment, Bizet est maître de lui, et il écrit Carmen, qui paraît à l’Opéra-Comique en 1875 et qui peut être considérée comme l’une de ses œuvres les plus caractéristiques de la musique dramatique contemporaine. Cette musique vivante, directe, nerveuse, pittoresque, dont le succès devait être considérable, et qui demeure un des monuments du répertoire, n’est pas immédiatement comprise. La même année et trois mois après l’apparition de Carmen, Bizet meurt subitement à Bougival (Seine-et-Oise) d’une affection du cœur. BIZOLON (Clotilde Thévenet, épouse), 1871-1940 : Clotilde Thévenet naît en 1871 à Coligny, dans l’Ain. Jeune fille, elle épouse le cordonnier Bizolon. Leur fils Georges. Le couple quitte ensuite Coligny et s’installe à Lyon, dans le quartier de Perrache, où le cordonnier a établi sa boutique. En août 1914, mobilisé dès le début de la guerre au sein de la 3e compagnie du 21e B.C.P. (bataillon de chasseurs à pied) de Montbéliard, le fils des Bizolon est envoyé au front. Désormais seule, son mari étant décédé depuis peu, Clotilde Bizolon décide de participer à sa modeste manière au soutien du moral des troupes. Avec l’aide de voisins et d’amis, elle installe un comptoir improvisé, formé de quelques planches et de six tonneaux de bois, dans le hall de la gare de Lyon Perrache, et propose gratuitement aux soldats en transit du café, du vin et des mots de soutien. En remerciement, les soldats lui chantent souvent la Madelon. En mars 1915, le malheur s’abat à nouveau sur la jeune veuve : le sergent Georges Bizolon, son fils unique, est tué le 18 aux combats de Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais. Sa mère apprend la nouvelle le 26 par un employé de la mairie du 2e arrondissement de Lyon. Mais elle avait promis à son fils qu’elle continuerait son œuvre même s’il était tué. Et elle tient parole. Prématurément vieillie, celle que les soldats appellent désormais de plus en plus souvent "la Mère Bizolon" remue ciel et terre pour trouver le financement nécessaire à la poursuite de sa tâche qui a pris de plus en plus d’ampleur. Le bouche à oreille a en effet fait son œuvre. Les soldats sont chaque jour de plus en plus nombreux à s’assembler autour de sa buvette, "Le Déjeuner du Soldat", occasion pour eux de raconter quelques bribes de leur guerre à une oreille compatissante et de recevoir quelques mots de réconfort. Ceux qui le désirent peuvent également mettre quelques pièces dans une petite timbale en fer blanc. L’argent donné par les passants, par les amis et les voisins de la veuve, ainsi que par un riche Américain, M. Hoff, permettent à la buvette de subsister en attendant la reconnaissance officielle qui tarde à arriver. Enfin, les multiples intercessions auprès du maire de Lyon, Édouard Herriot, portent leurs fruits. Devant la gare de Perrache, la mairie fait construire un abri en planches et en zinc, avec un comptoir extérieur, un guichet et une cheminée pour accueillir l’énorme cafetière. La "Maman des Poilus" devient désormais l’une des figures les plus populaires de la capitale des Gaules. A l’automne 1918, pour fêter l’armistice, la Mère Bizolon quitte son immuable robe noire pour revêtir une robe au large col blanc, souvenir des jours heureux d’avant-guerre. La fin du conflit ne met cependant pas un terme à ses activités. L’ancienne boutique du cordonnier prend la relève de la buvette, pour accueillir les soldats démobilisés. La veuve s’occupe également de différentes œuvres charitables, rend service aux personnes âgées et garde les enfants du quartier. Seuls moments de repos, les quelques jours qu’elle passe chaque année à Peyrieu chez ses amis Hoff. En mai 1925, elle est décorée de la Légion d’Honneur par Édouard Herriot pour services rendus à la nation. En septembre 1939, à la déclaration de guerre, malgré sa fatigue et une santé chancelante qui lui rend pénible les déplacements et les stations debout, la Mère Bizolon, qui va fêter ses 69 ans, rouvre quotidiennement sa buvette à la gare de Perrache, offrant aux soldats de passage café, vin chaud ou bol de bouillon. Le 29 février 1940, elle est agressée chez elle par un inconnu. Transportée à l’Hôtel-Dieu, elle y décède le 3 mars. Ses funérailles, prises en charge par la ville de Lyon, sont célébrées le 7 mars 1940 à l’église Saint-Martin-d’Ainay en présence du cardinal Gerlier, du président du Cartel des Combattants, des conseillers municipaux et de centaines de personnes dont un grand nombre d’anciens poilus. Son assassin ne sera jamais retrouvé. BIZOT (Eugène-Jean-Jacques), 1856-1908 : Magistrat et homme politique. Né à Collonges (Ain) le 5 janvier 1856, Bizot est avocat au barreau de Lyon, chef de cabinet du préfet de la Haute-Vienne, il est substitut du procureur de la République à Nantua en 1883 puis à Bourg. Elu député de Gex en 1889 comme républicain progressiste, adversaire de la réaction et du boulangisme, il s’inscrit à la gauche radicale, vote la loi de séparation de l’Egise et de l’Etat, l’aborgation de la loi Falloux, il décède en cours de manadt à Aix-les-Bains (Savoie) le 25 août 1908. BLACAS D’AULPS (Guy-Pierre-Marie, duc de), 1853-1937 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 27 mai 1853, Pierre de Blacas d’Aulps est issu d’une vielle famille française. En 1906, le comte de Civrac, longtemps député de Cholet depuis plus de vingt ans, lui demande de lui succéder. Il se présente, fidèle aux traditions de sa famille « profondément attachée aux principes qui, pendant tant de siècles, ont fait la France grande et forte » et est élu sans concurrent. Dans sa campagne de 1910, il dénonce « les scandales de la marine, ceux de la liquidation des congrégations, la mainmise sut l’autorité des pères de famille, la dilapidation des finances, l’oppression despotique de la franc-maçonnerie sur le gouvernement », et est encore élu sans concurrent. Sa profession de foi de 1914 présente le gouvernement comme une « association de sectaires, de sophistes et d’arrivistes, gonflés d’orgueil et de fatuité », sous lequel « il n’esxiste plus ni droit, ni liberté, ni justice, les contribuables ont beau être préssurés, le déficit ne cesse de croître ; l’Eglise est persécutée sous prétexte de défense laïque : seule la monarchie peut porter remède à un tel gachis ». Il est toujours élu sans concurrent. Mais battu en 1919, il ne se représentera pas et se contentera des fonctions de conseiller général et de maire de Beaupréau (Maine-et-Loire) qu’il conservera jusqu’à sa mort le 13 décembre 1937. BLADÉ (Jean-François), 1827-1900 : Erudit et folkloriste. Né à Lectoure (Gers) le 15 novembre 1827, connu pour ses recherches sur la littérature, l’histoire et la géographie du Sud-ouest, pendant l’antiquité et le moyen âge. Membre correspondant de l’Académie des inscriptions en 1882, on lui doit : Contes populaires recueillis en Agenais (1871) ; Géographie juive, albigeoise et calviniste de la Gascogne (1877) ; Poésie populaire en langue française recueillies dans l’Armagnac et l’Agenais (1879) ; Poésies populaires de la Gascogne (1886) ; Le Sud-Ouest de la Gaule sous le haut et le bas-empire (1887) ; Géographie historique de la Vasconie espagnole (1891) ; Les Ibères (1892) ; Essai sur l’histoire de la transhumance (1893). Il décède à Paris le 30 juin 1900. BLAIGNAN (Raymond), 1871-1940 : Percepteur et homme politique. Né à Toulouse (Haute-Garonne), le 20 décembre 1871, Raymond Blaignan collabore à différents périodiques, et notamment au Nouveau Larousse Illustré. Secrétaire du président de la commission du budget à la Chambre des députés en 1913, chef de cabinet du ministre du Commerce, de l’Industrie et des PTT, Clémentel, de 1915 à 1919, Blaignan devient sénateur de la Haute-Garonne de 1920 à 1933 (Union démocratique et radicale). Battu, il se retire de la vie publique. Il décède à Boulogne-sur-Gesse (Haute-aronne), le 23 avril 1940. BLAISOT (Camille), 1881-1945 : Avocat et homme politique. Né à Valogne (Manche), le 19 janvier 1881, Camille Blaisot, avocat antiradical, est élu député en 1914 et siège après la Première Guerre mondiale au sein de l’Entente républicaine démocratique. Ministre de la Santé publique dans les trois ministères Laval et le troisième ministère Tardieu du 27 janvier 1931 au 2 juin 1932 avant d’être élu vice-président de la Chambre en 1935. Nomme sous-secrétaire d’Etat du 7 juin 1935 au 23 janvier 1936 dans le quatrième cabinet Laval, il est chargé de la orésidence du Conseil. Arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands pour résistance, il meurt en déportation au printemps 1945. BLANC (Jean-Joseph-Charles-Louis), 1811-1882 : Publisciste, historien et homme politique. Quand débute la Troisième République, Louis Blanc est déjà considéré par les autres socialistes comme un vieillard de 1848. Né le 19 àctobre 1811 à Madrid, il appartient en effet à cette génération de ceux qui sont nés sous le premier Empire et qui ont vu disparaître sept régimes politiques. En exil en Angleterre après 1848, il écrit une Histoire de la révolution de 1848 et dirige également une revue publiée à Paris, Le Nouveau Monde (1849-1851). Revenu à Paris, il prône, pendant la guerre de 1870, l'union et la guerre à outrance contre les Prussiens, en soutenant le gouvernement de Défense nationale. Le 8 février 1871, il est élu premier représentant de la Seine aux élections législatives et dirige le groupe parlemetaire de l’extrème-gauche, fer de lance de ce qu’on appelle alors la parti radical. Pendant les semaines qui suivent, le député républicain se tient à l’écart des entreprises révolutionnaires. Le « héros de 1848 » condamne la Commune de Paris. Au mois d’avril suivant, il déclare ainsi à l'Assemblée qui siège à Versailles que celle-ci « a violé la légalité ». Mais tenu pour le représentant d’une génération dépassée, il doit bientôt céder la direction de ce courant d’opinion à Clemenceau, représentant des jeunes républicains radicaux. Louis Blanc n’a désormais que peu d’influence sur les débats parlementaires. Ses interventions paraissent néanmoins à partir de 1873 sous le titre de Questions d’aujourd’hui et de demain. Mais, en 1879, Louis Blanc soutient à la Chambre les projets d'amnistie des communards, celle-ci intervenant avec la loi du 11 juillet 1880. Les dernières années de sa vie se passent à combattre la constitution de 1875 (qu’il juge ttrop peu démocratique) et le cléricalisme. Il décède à Cannes le 6 décembre 1882. Quelques jours plus tard, la Troisième République lui offre des obsèques nationales qui ont lieu à Paris. DEMIER (F.) : Louis Blanc. Un socialiste en république, Paris, Creaphiq, 2005. KAYSER (J.) : Les grandes batailles du radicalisme, Paris, Marcel Rivière, 1962. WILLIARD (C.) : Socialisme et communisme français, Paris, Armand Colin, 1967. BLANC (Auguste-Alexandre-Philippe-Charles), 1813-1882 : Critique d’art. Né à Castres en 1813, Charles Blanc est le frère du précédent. Il commence la publication d’une Histoire des peintres français au XIXème siècle (1845). Il est connu pour son Histoire des peintres de toutes les écoles, qu’il termine en 1876, vaste répertoire biographique en 14 volumes, exécutée avec un grand nombre de collaborateurs, mais où il écrit presque à lui seul les monographies des peintres des écoles hollandaise, française, ombrienne, romaine et vénitienne. On lui doit encore : Ingres, sa vie et ses ouvrages (1870) ; Le Cabinet de M. Thiers (1871) ; L’Art dans la parure et dans le vêtement (1875) ; Les Artistes de mon temps (1876) ; Voyage de la haute Egypte (1876) ; et enfin La Grammaire des arts décoratifs (1881). Il est élu à l’Académie française en 1876, puis nommé professeur d’esthétique au Collège de France. Il décède à Paris en 1882. BLANC (Jean-Joseph-Charles-Louis), 1838-1914 : Entrepreneur et homme politique. Né à Bourdeaux (Drôme) le 14 avril 1838 -Homonyme du théoricien socialiste de l'organisation du travail (1811-1882), Louis Blanc est député de la Drôme de 1892 à 1902 puis sénateur de la Drôme de 1902 à 1914. Entrepreneur de voitures publiques, il était partisan d'une politique vraiment démocratique et progressiste. Son programme comportait : le maintien des lois scolaires, c'est à dire la laïcité, la gratuité et l'obligation de l'enseignement; l'égalité de tous devant l'impôt du sang et la réduction à deux ans du service militaire; la séparation des Églises et de l'Etat et la suppression du budget des cultes; la réforme administrative et l'épuration du personnel; la réforme judiciaire et la réduction des frais de justice; l'étude des lois comportant l'amélioration du sort des travailleurs; la création d'une caisse de retraites pour les ouvriers infirmes ou âgés; l'encouragement aux sociétés de secours mutuels; l'encouragement de l'agriculture et l'organisation d'un crédit agricole; la réforme des impôts; la limitation de la politique coloniale à la conservation des possessions actuelles sans conquêtes nouvelles; le renouvellement partiel de la Chambre des députés. Élu, il s'inscrivit au groupe radical-socialiste et fut membre de diverses commissions. Il meurt à Bourdeaux le 24 octobre 1914. BLANC (Paul-Joseph), 1846-1904 : Peintre. Né à Paris en 1846, élève de Bin, puis de Cabanel, Joseph Blanc obtient le prix de Rome en 1867. Son tableau L’Enlèvement au palladium (1872) est au musée d’Angers. Citons aussi L’Invasion (1873), toile immense résumant les études faites à Rome par l’artiste. Chargé de décorer au Panthéon toute une paroi, il y a peint en deux compartiments Le Vœu de Clovis à la bataille de Tolbiac, Le Baptême de Clovis et sur la frise Le Triomphe de Clovis (1881). Il y a représenté des hommes politiques contemporains, tels que Gambetta, Paul Bert, Ed. Lockroy, Clemenceau. Il est nommé professeur à l’Ecole des beaux-arts, en 1889. Il décède à Paris en 1904 BLANC (Edmond), 1856-1920 : Eleveur et homme politique. Né à Paris le 22 février 1856, Edmond Blanc fonde des haras à Villebon, à La-Saint-Cloud et à Pouzac, dans les Hautes-Pyrénées, dont les produits sélectionnés lui valent de triompher souvent au Grand Prix de Paris. Elu député conservateur des Hautes-Pyrénées en 1893, mais il est invalidé, sur intervention de Jaurès, pour corruption. Réélu en 1894 et en 1898, il ne se présente pas en 1902 et échoue au Sénat en 1909. Il a écrit Lettres et documents concernant M. Camille Dreyfus, directeur de la Nation, directeur de la Nation (1898). Il meurt à Neuilly-sur-Seine le 12 décembre 1920 (ou Paris en 1921). BLANC (Edouard), 1858-1923 : Voyageur et géogaphe. Né à Paris en 1858, cet ancien ingénieur des forêts, doué de réelles qualités littéraires (il était le fils de Mme Blanc Bentzon), Edouard Blanc a étudié les parties septentrionales du Sahara et surtout la Russie et l’Asie centrale (Turkestan et Sibérie). Il fait dans ces pays plusieurs voyages, dans le premier desquels (1890-1891), il a eu Sven Hedin comme compagnon. Il a publié dans la Revue des Deux Mondes, La Géographie et les Annales de Géographie, etc., de nombreuses études sur la Russie et sur l’Asie russe. Il décède à Paris en 1923. BLANC (Joseph), 1863-1941 : Instituteur et homme politique. Né à Saint-Jorioz (Haute-Savoie) le 19 juin 1863, Joseph Blanc est conseiller municipal d’Annecy en 1904, puis maire en 1909 jusqu’à sa mort. Conseiller général en 1913, sénateur gauche démocratique en 1936, il vote le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il meurt à Lyon le 8 janvier 1941. BLANCARD (Louis), 1831-1902 : Historien et numismate. Né à Marseille en 1831, auteur de : Documents inédits sur le commerce de Marseille au moyen-âge (1884-1888) ; Essai sur les monnaies de Charles Ier comte de Provence (1868-1879) ; La Réforme monétaire de Saint-Louis (1894). Il décède en 1902. BLANCHARD (Auguste-Thomas-Marie), 1819-1898 : Graveur. Né à Paris en 1819, élu membre à l’Institut en 1888, ses planches les plus connues sont : Le Christ rémunérateur et Faust et Marguerite, d’après Ary Scheffer ; Les Fumeurs, d’après Meissonier ; La Fête des vendanges à Rome, d’après Alma Tadema (1874), etc. Il décède à Paris en 1898. BLANCHARD (Charles-Emile), 1819-1900 : Naturaliste. Né à Paris en 1819, professeur de zoologie au Muséum d’histoire naturelle de 1862 à 1895, il préside l’Académie des sciences en 1883. Il professe également la zoologie à l’Institut national agronomique de 1876 à 1888 ; Parmi ses publications, citons : Les Mœurs des fourmis (1875) ; Les Araignées (1887) ; La Vie des êtres animés (1888) ; etc. Il décède à Paris en 1900. BLANCHARD (Jules), 1832-1916 : Sculpteur. Né à Puiseaux (Loiret) en 1832, élève de Jouffroy, on lui doit : Diane surprise (1881) ; La Science (1886), et Le Bocador, statue qui décore l’Hôtel de Ville de Paris. Il décède en 1916. BLANCHARD (Raphaël), 1857-1919 : Médecin et naturaliste. Né à Saint-Christophe (Indre-et-Loire) en 1857, Raphaêl Blanchard est appelé en 1897 à succéder à Bovillon dans la chaire d’histoire naturelle (transformée en 1907 en chaire de parasitologie) à la faculté de médecine de Paris. Membre de l’Académie de médecine en 1894, il en est le secrétaire annuel de 1912 à 1919. Il fonde à Paris l’Institut de médecine coloniale, crée les congrès français de zoologie, et est l’initiateur d’une ligue destinée à combattre les insectes propagateurs de maladies. Il est pendant plus de vingt ans secrétaire général de la Société zoologique de France. Il a laissé un Traité de zoologie médicale et un ouvrage classique sur Les Moustiques. Il décède à Paris en 1919. BLA NCHE (Jacques-Emile), 1861-19 : Peintre. Né à Paris en 1861, fils du docteur Antoine, Emile Blanche, Jacques Blanche est élève de Gervex et Humbert. Son art rappelle un peu celui de certains maîtres anglais du XVIIIème siècle, peintres de portraits en plein air, dans les parcs aritocratiques. Citons parmi ses principales œuvres : le Peintre Thaulow et ses enfants ; Madame Barrès, Madame Bizet, etc. (exposition universelle de 1900), puis Groupe d’amis, Réveil, Fleurs (1901) ; et les portraits de Madame Jeanne Raunay (1901), de Paul Adam, de Charles Cottet (1902), de la Famille Viellé-Griffin (où l’artiste a cherché une fois de plus, l’accord du groupe et du portrait, si difficile à réaliser), de Lucien Simon, de Claude Debussy (1903), de Maurice Barrès, de Paul Valéry, le Chérubin de Mozart (1904). Jacques Blanche a en outre publié divers livres comme Etudes et Portraits (1912), où se trouve une ramarquable étude sur Manet ; Cahiers d’un artiste (1915 et suivant), Propos de peintre : de David à Degas (1919). BLANCHECOTTE (Augustine, Malvina Souville, épouse), 1830-1897 : Femme de lettres et poète. Née à Paris en 1830, ouvrière, vivant de son aiguille, blanchecotte s’est fait connaître par des poésies où l’on trouve du charme et de la sensibilté : les Militantes (1875), et des volumes en prose comme Tablettes d’une femme pendant la Commune (1872). Elle décède à Paris en 1897. BLANCHET (Adrien), 1866-19 : Historien et numismate. Né à Paris en 1866, bibliothécaire au département des médailles de la Bibiothèque nationale, Adrien Blanchet devient en 1919 membre de libre de l’Académie des inscriptions. On lui doit entre autres : Monnaies grecques (1894) ; Monnaies romaines (1896) ; les Trésors de monnaies romaines et les Invasions germaniques en Gaule (1900) ; Manuel de numismatique française (1912) ; Traité des monnaies gauloises (1905) ; etc. BLANCHO (François), 1893-1972 : Métallurgiste et homme politique. Né à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) le 20 juin 1893, François Blancho est apprenti chaudronnier à 12 ans, et adhère rapidement aux jeunesses socialistes. Il devient secrétaire du syndicat des métallurgistes en 1914 puis député socialiste en 1928. Spécialistes des questions navales, il entre dans le premier ministère Blum et troisième ministère Chautemps du 4 juin 1936 au 17 janvier 1938 comme sous-secrétaire d’Etat à la Marine, chargé de la Marine de guerre. Il conserve ce poste dans le second cabinet Blum du 13 mars au 9 avril 1938. Reynaud le nomme ensuite à l’Armement auprès de Raoul Dautry du 21 mars au 10 mai 1940.Il décède à Saint-Nazaire le 2 février 1972. BLANDIN (), 1830-1898 : Producteur et homme politique. Né à Villeneuve-les-Convers (Côte-d’Or) le 28 juillet 1830, Blandin est producteur de champagne à Epernay avant de faire un court passage au gouvernement. En effet, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre dans le « grand ministère » de Gambetta du 14 novembre 1881 au 29 janvier 1882. Il retrouve ensuite sa place au sein de la gauche républicaine à la Chambre. Il meurt à Neuilly-sur-Seine (Seine), le 14 février 1898. BLANQUI (Louis-Auguste), 1805-1881 : Théoricien socialiste et homme politique. Né à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), le 1er février 1805, Auguste Blanqui fait ses études secondaires à Paris et se passionne vite pour la politique. Adhérant à la Charbonnerie en 1824, participant aux bagarres du Quartier latin où il étudie la médecine et le droit. Devenue sténographe au journal Le Globe en 1829, il étudie le doctrine de Saint-Simon. En juillet 1830, il participe à la révolution puis combat la Monarchie de Juillet au sein de la Société des Amis du Peuple. Dès lors, sa vie ne sera plus qu’une succession de conspirations et d’emprisonnements. Lors de l’un de ses séjours en prison, il constitue avec d’autres républicains une organisation politique clandestine, regroupant bourgeois et ouvriers. C’est la naissance du « parti blanquiste » communiste et révolutionaire., qui à la fin du Second Empire, parvient à regrouper 2.500 hommes armés, les « sections blanquistes ». Blanqui s’intéresse essentiellement aux secteurs politique et social Pour lui, la société est divisée en classes. Les classes dominantes oppriment les prolétaires au moyen de l’Etat etv et de la religion. Il ne peut donc y avoir d’entente entre capitalistes te prolétaires. Mais, pour Blanqui, ce n’est pas la lutte des classes qui est le moteur de l’évolution sociale, mais l’éducation, l’instruction généralisée qui doit apporter le progrès. Il conçoit la révolution comme un coup de mai minutieusement préparé et réalisé par des conspirateurs, bien organisés et disciplinés. Une fois la révolution réussie, Blanqui veut instaurer une dictature révolutionnaire afin de construire une société communiste. Ses idées politiques et sociales lui assurent la haine des différents gouvernements et de la bourgeoisie. Peu après la déclaration de guerre à la Prusse, Auguste Blanqui tente en vain de proclamer la République depuis son lieu d’exil. Après la capitulation de Sedan, il approuve la Proclamation de la République et l’action de Léon Gambetta. De retour à Paris au mois de septembre 1870, Blanqui lance alors un journal, La Patrie en danger, qui soutient l’effort de guerre du gouvernement de la Défense nationale. Le révolutionnaire est d’ailleurs nommé chef du 169ème bataillon de la Garde nationale à Montmartre. Il participe bientôt aux émeutes du 31 octobre 1870, en réponse à la capitulation de Metz, et tentera de s'emparer de l'Hôtel de Ville. Le 22 janvier 1871, c’est une caserne de pompiers qu’il tente avec l’aide de ses fidèles de prendre d’assaut afin d’y saisir des armes… Arrêté le 17 mars 1871 par les autorités versaillaises, il est condamné à la déportation. Interné cependant à Clairvaux puis au château d’If en raison de son âge, Auguste Blanqui, tenu éloigné de la capitale, ne peut donc participer à la Commune. Alors que Victor Hugo, devenu sénateur de la Troisième République, milite pour l’amnistie des Communards, l’Enfermé devient un symbole de la lutte pour la liberté. Il sera gracié et libéré en juin 1879, après que son élection de député de Bordeaux aux élections d'avril 1879 soit invalidée. Libéré enfin au mois de juin suivant après avoir été gracié, Auguste Blanqui organise alors une campagne électorale, présidant de nombreux banquets. Celle-ci se révèle infructueuse car il est battu le 14 septembre suivant lors d’un nouveau scrutin. L’année suivante, il fonde un journal, Ni Dieu ni maître, sans que pour autant ses convictions aient évolué vers l’anarchisme. Le 3 novembre 1880, Blanqui est à Rome, invité par des patriotes italiens à l’occasion de l’inauguration d’un monument commémoratif de la défaite de Mentana, où les chassepots français ont " fait merveille ". En compagnie d'Henri de Rochefort, l’ancien opposant au Second Empire, il rencontre alors pour la première fois Giuseppe Garibaldi, très affaibli. Quelques mois plus tard, Auguste Blanqui décède à Paris le 1er janvier 1881 des suites d’une apoplexie. Le révolutionnaire disparaît ainsi à l’âge de 76 ans, après avoir passé trente trois années de sa vie en détention, dans plus d’une trentaine de prisons différentes. En 1885, est publiée sa principale œuvre, Critique sociale. DOMMANGET (M.) : Auguste Blanqui. Au début de la IIIème République, Paris, Ed. Mouton, 1971. BLASS (Albert Donat, dit), 1847-1892 : Dessinateur et caricaturiste. Né à Bordeaux (Gironde) en 1847, Blass se fait surtout connaître comme dessinateur humoriste du Triboulet, journal satirique conservateur. Il a aussi collaboré à la Caricature et au Journal amusant. Il décède à Paris en 1897. BLAU (Edouard), 1836-1906 : Auteur dramatique. Né à Blois en 1836, Edouard Blau a écrit surtout des livrets d’opéras et d’opéras-comiques : Bathyle (1877) ; le Chevalier Jean (1885) ; le Cid (1885) ; Dante (1890) ; Werther (1893) ; la Jacqerie (1895) ; etc. Il décède à Paris en 1906. BLAVET (Emile-Raymond), 1838-1924 : Publisciste. Né à Cournonterral (Hérault) en 1838, d’abord professeur, Emile Blavet entre dans le journalisme en province, puis à Paris. Pendant la guerre de 1870, il s’engage dans les francs-tireurs. Durant la Commune, il publie à Versailles le Rural, sorte de Lanterne violemment conservatrice. Rédacteur en chef du Gaulois (1876), il collabore à la Presse, au Voltaire, etc. Il signe Pairisis au Figaro, en 1884, « la Vie parisienne », chroniques qui obtiennent un vif succès. Citons parmi ses romans : la Princesse rouge (1882) ; Dent pour dent (1883) ; Dalila (1902) ; l’Homme sans nom (1904) ; parmi ses pièces de théâtre, les librets du Bravo (1877) ; de Richard III (1883) ; Mimi Pinson (1886), vaudeville ; Mon oncle Barbassou (1891) ; Monte-Cristo (1894) ; les Chouans (1894). On doit encore à cet écrivain spirituel et plein de verve des impressions de voyage : Au pays des Malgaches (1897) , et des Souvenirs. Il décède à Paris en 1924. BLAZE DE BURY (Ange-Henri Blaze, dit), 1813-1888 : Littérateur. Né à Avignon (Gard) en 1813, fils de Castil-Blaze, Blaze de Bury collabore à la Revue des Deux Mondes comme critique musical. Ecrivain cultivé, élégant, il publie la Légende de Versailles (1870) ; les Maîtresses de Gœthe (1872) ; les Femmes et la société au temps d’Auguste (1875) ; Mucisiens du passé, du présent et de l’avenir (1880) ; Dames de la Renaissance (1887) ; Mes souvenirs de la « Revue des Deux Mondes » (1888) ; Gœthe et Beethoven (1892), ouvrage posthume. Signalons aussi une traduction des poésies et du Faust de Gœthe ; etc. Il décède à Paris en 1888. BLED (Victor du), 1849-1927 : Historien. Né à Saint-Rémy (Marne) en 1849, nombreux ouvrages de Victor du Bled ont été couronnés par l’Académie française : Histoire de la monarchie de Juillet (1877-1879) ; les Causeurs de la Révolution (1889) ; le Prince de Ligne et ses contemporains (1890) ; Orateurs et Tribuns, la Société française avant et après 1789 et la Comédie au XVIIIème siècle, en cinq volumes (1900-1905). Il décède à ? en 1827. BLÉMONT (Emile Petitidier, dit Emile), 1839-1927 : Ecrivain. Né à Paris en 1839, avocat et poète, journaliste et critique d’art, Emile Blémont fonde la Renaissance littéraire et critique en 1872, et la Société des Poètes français. Citons parmi ses œuvres poétiques, d’une inspiration délicate : Poèmes d’Italie (1870) ; Portraits sans modèles (1879) ; le Jardin enchaîné (1882) ; Poèmes de Chine (1887) ; les Pommiers en fleurs (1891) ; Marthe aux pieds nus (1893) ; la Belle Aventureuse (1895) ; les Gueux d’Afrique (1900) ; l’Ame étoilée (1905) ; les Beaux rêves (1909) ; Beautés étrangères, Alphabet symbolique (1910) ; Gloires de France (1924) ; et, parmi ses œuvres en prose : Contes et Féeries (1890) ; A la mémoire d’un enfant (1899) ; Artistes et Penseurs (1907) ; les Jours d’audace (1910). Ses principales pièces de théâtre sont : Molière à Auteuil (1876) ; le Barbier de Pézenas (1877) ; Pierre Corneille (1884) ; la Soubrette de Molière (1885) ; Roger de Naples (1888) ; la Raison du moins fort (1889) ; le Chant du siècle (1889) ; le Jeu de Robin et Marion (1896) ; la Couronne de roses (1897) ; On demande des guêteuses (1898) ; Gavarni (1903) ; Chez Phidias (1905) ; etc. Il décède à Paris BLÉRIOT (Louis), 1872- 1936 : Ingénieur et aviateur. Fils d’un fabricant de tissus, né à Cambrai le 1er juillet 1872, Louis Blériot suit des études d’ingénieur et obtient son diplôme de l’École Centrale en 1895. Il débute alors sa carrière dans l'industrie automobile, en inventant des phares à acétylène et autres accessoires pour motocyclettes et automobiles. Dès 1897, il fonde sa propre entreprise. Passionné par les techniques nouvelles, et plus particulièrement par l’aviation balbutiante, Blériot étudie toutes les théories élaborées sur les plus lourds que l’air : il en tire ses propres hypothèses, qui vont servir de base à ses futures expérimentations. En 1899, il expérimente l’ornithoptère, un avion à la voilure battante, et effectue quelques vols en planeur au-dessus de la Seine. C’est en 1901, à l’âge de 29 ans, que le jeune ingénieur devient véritablement obsédé par l’aviation : il investit dans sa passion les bénéfices de sa société, ainsi qu’une grande partie de la dot de sa femme. En 1905, il s’associe avec Gabriel Voisin pour construire un planeur biplan, qu’il teste sans grand succès sur le lac d’Enghien. Comme la plupart des pionniers de l’aviation, Blériot risque sa vie à maintes reprises en testant ses prototypes. Dilapidant sa fortune, il multiplie les modèles et les échecs. Mais à chaque fois, il en tire des leçons. C’est ainsi que, toujours en collaboration avec Voisin, il construit le Blériot III. Ce biplan sur flotteurs, muni d’un moteur Antoinette de 24 chevaux, est testé en vain entre mai et septembre 1906. Modifié une première fois, le prototype refuse toujours de prendre son envol. Les flotteurs sont alors remplacés par trois roues et les essais reprennent sur le terrain de Bagatelle en novembre. En vain, l’appareil se brise sur un caniveau sans avoir quitté le sol. En dehors de sa collaboration avec Voisin, Blériot travaille aussi avec d’autres passionnés, Levavasseur et Ferber. Ils montent des monoplans qu’ils testent sur le champ de manœuvre d’Issy-les-Moulineaux. Mais c’est seul qu’il entreprend, en janvier 1907, la construction d’un nouveau monoplan, le Blériot V. En avril, à la suite de plusieurs modifications (ajouts de grandes dérives en différents endroits de l’appareil, puis suppression de la gouverne de direction et du revêtement du fuselage avant), Louis Blériot réussit à voler sur 4 à 5 mètres ! En juillet de la même année, sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux, le constructeur obstiné vole sur 25-30 mètres, puis sur 80, 120 et 150 mètres avec le Blériot VI. Le 6 août, l’appareil plafonne à douze mètres de haut et parcourt 143 mètres avant de se briser sur le sol. Et après un an d’efforts acharnés, le 16 novembre 1907, l’aviateur réalise, à bord de son Blériot VII, un vol de 500 mètres à 90 km/h. Les progrès sont lents mais certains. Blériot ne se contente pas de construire et de tester ses appareils. Il participe également à la conquête du ciel. Il concoure ainsi pour le Grand Prix d’Aviation Archdeacon - Deutsch de La Meurthe. Créé en 1904, ce prix de 50.000 francs-or (plusieurs millions de francs actuels) doit récompenser le premier aviateur qui bouclera un circuit fermé de un kilomètre. Mais c’est un autre concurrent, Henri Farman, qui l’emporte le 13 janvier 1908. Le 31 octobre 1908, à la suite de Farman, Blériot réalise son premier grand exploit en effectuant, sur son modèle Blériot VIII Bis, un circuit fermé de trente kilomètres entre Toury et Artenay, à une altitude de 20 mètres. En mars 1909, alors qu’il est à bout de ressources, Louis Blériot créé à Courbevoie la société Blériot Aéronautique, première entreprise aéronautique française. Il prépare en secret un nouvel avion, le Blériot XI, son futur chef-d’œuvre. L’objectif de l’ingénieur est de remporter la prime de 1.000 £ offerte par le grand quotidien londonien Daily Mail pour une première traversée de la Manche en avion. Au cours d’un vol d’essai, son appareil s’écrase au sol et Blériot est blessé à la jambe. Cela n’entame en rien sa détermination. A peine guéri, il recommence ses préparatifs. Un prêt providentiel de 25.000 francs, qui lui aurait été accordé par Sylla Laraque, un riche mécène haïtien, lui permet de poursuivre son aventure. Le Blériot XI, son dernier prototype, est conçu avec l’aide de l’ingénieur Raymond Salnier. Ce monoplan de 8 mètres de long et de 2,59 mètres de large pèse 220 kg. Sa structure est composée de tubes d’acier, de frêne et de bambou. Les ailes, recouvertes de tissu caoutchouté, sont gauchies aux extrémités : cette technique empruntée aux frères Wright permet d’assurer la stabilité latérale de l’avion. Le "manche à balai" commande à la fois le gauchissement des ailes, le gouvernail de direction et la gouverne de profondeur. Cependant, le dernier modèle de Blériot semble alors peu compétitif face à l’appareil de son concurrent Hubert Latham. Ses chances résident essentiellement dans le moteur de 25 chevaux conçu par l’italien Alessandro Anzani. Moteur très robuste, mais très sommaire aussi, puisque le pilote doit supporter des projections d’huile chaude qui lui noircissent le visage ! En juillet 1909, Latham et Blériot s’installent au cap Gris Nez, près de Calais, à 33 kilomètres des falaises de Douvres, et attendent des conditions météorologiques favorables pour tenter la traversée. Blériot, qui commande parfaitement son appareil, s’inquiète de trouver un endroit où atterrir sur la côte anglaise, car la plage de Douvres est trop étroite et la falaise trop haute d'au moins 30 mètres pour son avion. Un journaliste français, Charles Fontaine, qui a été chargé de rapporter son arrivée, lui offre de rechercher un terrain d’atterrissage, et finit par repérer, non loin du château de Douvres, une trouée dans le falaise située à moins de 30 mètres au-dessus de l'eau. Fontaine pointe alors l’emplacement exact sur plusieurs cartes postales, qu’il envoie à Blériot, en lui disant qu’il l'attendra à cet endroit en agitant un drapeau français. Le 19 juillet, Latham tente la traversée. Mais après quelques kilomètres, il doit faire amerrir son monoplan Antoinette IV. Repêché par un contre-torpilleur, Latham est décidé à retenter l’expérience. Dans la nuit du 24 au 25 juillet, le temps devient à nouveau favorable pour une autre tentative. Réveillé très tôt, Blériot conduit sa femme à bord du contre-torpilleur l’Escopette (chargé de le récupérer en cas d’amerrissage), puis effectue un vol d’essai. Le Blériot XI fonctionne bien. A 4 heures 41 du matin, au lever du soleil, Blériot décolle, après avoir demandé qu’on lui indique la direction de Douvres. Son appareil n’a en effet aucun instrument de navigation. Au-dessus de la Manche, le vent déporte l’avion vers le nord ; la brume empêche un moment Blériot de repérer Douvres. Il retrouve le port en suivant le sillage de trois bateaux et longe ensuite les falaises vers le sud. Le moteur commence à chauffer. Enfin, il aperçoit le site d’arrivée, North Fal Meadow, où Charles Fontaine agite son drapeau. L’atterrissage est brusque, l’hélice se brise et le châssis est endommagé. Mais Louis Blériot a vaincu la Manche ! Il est alors 5 heures 13. Le vainqueur est reçu par une foule de curieux, ainsi que par des douaniers, qui lui délivrent une pièce l’autorisant à pénétrer en Angleterre. Il est accueilli triomphalement à Londres puis à Paris. Son exploit a un énorme retentissement : "L’Angleterre n’est plus une île" proclame H.G.Wells. Dans les mois qui suivent sa traversée, Blériot reçoit des centaines de commandes de son appareil. Il confie alors la direction de son entreprise de lampes et d’accessoires pour automobiles à un associé pour se consacrer entièrement à l’aéronautique. Le Blériot XI connaît un succès tel qu’il est fabriqué non seulement en France, mais aussi en Grande-Bretagne, en Amérique, en Italie, etc. Sa grande popularité fait qu’il est acheté par un grand nombre d’aviateurs amateurs. Il est également copié en grand nombre par les passionnés. Fin 1909, Blériot est le premier aviateur à se voir délivrer un brevet de pilote par l'Aéro-club de France. Non pas en raison de ses exploits, mais tout simplement parce qu’il est le premier par ordre alphabétique, devant Delagrange, Farman et Ferber. En août 1914, Louis Blériot étend son activité en rachetant la société des Appareils Déperdussin "S.P.A.D.". Durant le conflit, il construit différents types d'appareils, qui équipent certaines unités des armées française et britannique. L’as des as Guyenemer est ainsi l’un des premiers pilotes à utiliser le Spad S. VII. En 1917, est mis en service le Spad S. XIII. Cet appareil, qui peut atteindre 222 km/h, est capable de voler à une altitude de 6.650 mètres. Que de progrès réalisés depuis les premiers prototypes, et cela en quelques années ! Après la première guerre mondiale, l’entreprise Blériot-Spad diversifie son activité en créant également des motos, des voitures et des bateaux. Le constructeur Blériot est également le concepteur du Blériot 110. Avec cet appareil deux records sont battus : le record du monde de distance sans escale, soit 10.601 km, en 1932, et le record de distance en ligne droite (9.104 km), décroché par Rossi et Codos en 1933. Avec l’arrivée de la crise économique, l’industrie aéronautique française connaît d’importantes difficultés. L’entreprise Blériot n’est pas épargnée. Blériot espère en un contrat de l’État pour son nouvel appareil, le Blériot 5190. Mais l’accord est révisé à son désavantage et la perte d’argent contraint le constructeur à fermer son usine. Lancé en août 1933, l'hydravion Blériot 5190 Santos-Dumont, équipé de quatre moteurs Hispano-Suiza d'une puissance totale de 650 CV, est ainsi le dernier appareil à sortir des ateliers. Il est utilisé avec succès sur la ligne postale de l'Atlantique Sud. En juillet 1936, la santé de Louis Blériot se détériore. Il meurt d’une crise cardiaque, à Paris, le 1er août. Son exceptionnelle habileté, son ingéniosité et son courage auront contribué d’une manière significative à l’essor de l’aviation. BLOC CONTRE-REVOLUTIONNAIRE (Le) : Revue fondée à Toulouse en 1902 sous le titre Le Bloc catholique. Dirigée par Félix Lacointa, journaliste monarchiste, la revue prend ensuite le nom de Bloc contre-révolutionnaire et est, pendant l’entre-deux-guerres, le moniteur de la droite traditionnaliste, antisémite, antimaçonnique et antilibérale. BLOC DES GAUCHES : BLOC NATIONAL : L’expression s’applique à trois réalités différentes : - Au sens strict, le Bloc national résulte de la proposition d’Alexandre Millerand de rassembler en 1919 tous les partis qui ont participé à l’Union sacrée jusqu’en 1918, c’est à dire l’ensemble des formations sauf le parti socialiste SFIO, travaillé par le bolchevisme , en vue de constituer des listes d’union pour les élections de 1919. Le refus des radicaux de rejoindre cette coalition anti-socialiste réduit ne fait le Bloc national à une coalition du centre et de la droite, autour de l’Alliance démocratique et de la Fédération républicaine, avec la participation d’éléments monarchistes, nationalistes et catholiques, de quelques radicaux et socialistes indépendants. Ce Bloc national républicain qui défend l’application intégrale du traité de Versailles et entend lutter contre le bolchevisme remporte les 2/3 des sièges à la chambre « bleu-horizon » élue en 1919. - Le terme de Bloc national s’étend à la majorité de cette Chambre ; son noyau dur est constitué du groupe parlementaire de l’Entente républicaine démocratique qui rassemble la plus grande partie des députés de droite. Pour échapper à son emprise, les présidents du Conseil successifs s’efforcent d’intégrer la parti radical dans la majorité et ils y parviennent jusqu’en juin 1923. Enfin, on appelle gouvernements du Bloc national les ministères constitués de 1919 à 1924 et qui ont dirigés successivement par Alexandre Millarand, Georges Leygues, Aristide Briand et Raymond Poincaré. Ces gouvernements pratiquent une politique intérieure faite de concessions aux catholiques (retour des congrégations, rétablissement de l’ambassade au Vatican supprimée en 1905, maintien d’un statut religieux et scolaire particulier en Alsace-Lorraine) et de rigueurs envers le mouvement ouvrier (répression très dure des grèves de 1919 et de 1920, poursuites contre la CGT). Leur politique financière, d’abord laxiste et qui permet une reconstruction rapide du pays grâce à une large indemnisation financée par des emprunts, devient plus orthodoxe avec Poincaré. Il met fin aux artifices bidgétaires utilisés depuis 1919, emprunte aux banques anglaises et américaines pour redresser le cours du franc et rétablit l’équilibre budgétaire par une sévère diminution des dépenses de l’Etat (suppression des tribunaux et de sous-préfectures) et une augmentation de 20% (le double décime) des impôts. Cet ensemble de mesures baptisé le « Verdun financier de 1924 » permet le redressement du franc, mais est générateur d’impopularité. Enfin, la politique extérieure du Bloc national est marquée par la volonté de stricte exécution du traité de Versailles, en particulier en ce qui concerne le paiement des Réparations dues par l’Allemagne ; pour les obtenir, le gouvernement n’hésite pas à recourir à la force, procédant en 1923 à l’occupation de la Ruhr afin de se saisir d’un « gage productif », et contraignant le gouvernement allemand à renoncer à la « résistance passive » qu’il finance dans cette région, au prix de l’effondrement du mark. L’impopularité du double-décime et la crainte d’une nouvelle guerre, du fait de l’occupation de la Ruhr, expliquent la défaite du Bloc national, battu aux élections de 1924 par la Cartel des gauches. BLOCH (Rosine), 1844-1891 : Cantatrice. Née à Paris en 1844, lauréate du Conservatoire, Rosine Bloch fait à l’opéra un très heureux début dans le Trouvère. Elle a chanté avec un succès considérable tous les rôles de contralto du répertoire, notamment dans la Favorite et dans le Prophète. Elle fait une seule création, dans la Coupe du roi de Thulé, puis en 1880, elle quitte le théâtre. Elle décède à Nice en 1891. BLOCH (Gustave), 1848-1923 : Erudit. Né à Fergersheim (Alsace) en 1848, élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé de lettres, membre des Ecoles françaises de Rome et d’Athènes, Gustave Bloch professe d’abord l’histoire dans les lycées, puis à la faculté de lettres de Lyon, à l’Ecole normale, à la Sorbonne. Une thèse remarquable sur : les Origines du Sénat romain (1883), lui vaut le titre de docteur. Il a publié en outre la Réforme démocratique à Rome au IIIème siècle avant J.C. (1886) ; la Gaule romaine ; Mélanges d’histoire ancienne : Æmilius Scaurus, étude sur les partisans au VIIème siècle de Rome (1909) ; la République romaine (1913) ; l’Empire romain (1922). Il décède à Paris en 1923. BLOCH (André), 1873-1960 : Compositeur. Né à Wissembourg (Alsace) le 14 janvier 1873, André Bloch a rejoint très tôt le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il a fait ses études auprès d’Ernest Guiraud et de Jules Massenet. 2ème médaille de solfège en 1883, à l’âge de 10 ans, il obtenait l’année suivante la 1ère, puis un 1er prix de piano en 1889, un 1er prix d’harmonie en 1890. En 1892 il se présentait au Concours de Rome et était récompensé par un deuxième Second Prix avec la cantate Amadis, derrière Henri Busser. Cependant, cette année-là l’Académie des Beaux-Arts n’avait pas crû devoir attribuer de Grand Prix. L’année suivante, il décrochait l’ultime récompense avec la cantate Antigone (Heugel), sur un texte de Fernand Beissier. Dès son retour de Rome au tout début de l’année 1898, André Bloch se livra à l’enseignement de l’harmonie au C.N.S.M. où il resta durant de nombreuses années. Là, il eut notamment pour élève Jehan Alain. Il professa également à l’Ecole des hautes études musicales, plus connue sous le nom de Conservatoire américain de Fontainebleau. Celle-ci, rappelons-le, était installée depuis 1921 dans l’aile Louis XV du château. Dirigée durant plusieurs décennies par des personnalités musicales reconnues : Francis Casadesus, Charles Widor, Maurice Ravel, Marcel Dupré, Robert Casadesus et Nadia Boulanger (1949), cette école est rapidement devenue un haut lieu de rencontres artistiques entre la France et les Etats-Unis. De nombreux autres élèves, parmi lesquels Fernand Oubradous, purent bénéficier de cours privés que donnaient également André Bloch. Son nom était aussi connu des jeunes écoliers, qui avant-guerre recevaient leurs premières notions de musique à l’aide de ses Cent leçons à l’usage des écoles primaires (Gras, 1934). En dehors des œuvres déjà citées, on doit à André Bloch des opéras : Maïda (1909, Enoch), Une nuit de Noël (1922), un " conte bleu " Brocéliande (Opéra, 1925, Heugel), Guignol, opéra-bouffe de cape et de trique en trois actes, quatre tableaux et un prologue, paroles de Justin Godard et Henri Fabert (Heugel, 1939), donné à l’Opéra-Comique en 1949, un ballet Feminaland (1904), un Concerto-ballet pour piano et orchestre (Fougères, 1947), Les Maisons de l’éternité, croquis d’orient pour violoncelle et orchestre (Gras, 1950), une Petite suite dominicale pour petit orchestre (Fougères), des pièces pour piano : Air à danser (Enoch), Thème varié, Andantino (Fougères), pour piano et flûte : Dans la palmeraie (Fougères), piano et clarinette : Denneriana (Gras, 1940), piano et basson : Fantaisie variée (Leduc, 1946), Goguenardises, et des mélodies et duos : Révélation pour deux voix a cappella (Ricordi), Mon père m’a donné un mari pour chant et piano (Fougères), Dans les bois pour chant et piano (id.)... Son Concerto-ballet pour piano et orchestre, en même temps que le Concerto de Massenet ont été enregistrés autrefois sur disque 33 tours (MGM E3178) par Sondra Bianca et le Philharmonisches Staatsorchester de Hamburg, sous la direction de Hans-Jurgen Walther. André Bloch est mort le 7 août 1960 à Paris. Il ne doit pas être confondu avec son contemporain, le compositeur suisse naturalisé américain Ernest Bloch (1880-1959), auteur notamment d’une Symphonie n°2 " Israël " pour 5 voix solistes et orchestre (1912-1916), écrite bien avant la Suite palestinienne d’André Bloch (1948)… BLOCH (Jean-Richard), 1884-1947 : Ecrivain. Né à Paris le 15 mai 1884, Jean-Richard Bloch commence d’abord une carrière universitaire mais s’en dégage bientôt pour se consacréer à la littérature et à la politique. Son premier livre, Lévy (1912), est un receuil de nouvelles, intéressants portraits de types juifs. Mais c’est dans la fresque balzacienne d’Et Cie (1917) –histoire de l’ascension d’une famille d’industriels alsaciens – que Bloch affirme l’originalité de son talent passionné, fiévreux même, exalté de son talent par la puissance de la vie moderne, et en même temps inquiet et rêveur, prophétique, tel qu’il se manifeste en 1925 dans l’exotisme violent et tragique de La Nuit Kurde. A cette époque, Bloch est déjà engagé dans la politique et collabore à l’hebdomadaire communiste Clarté : dès avant guerre, influencé par Romain Rolland, Elie Faure, Georges Sorel, il avait fondé à Poitiers, où il enseignait, L’ Effort libre, revue qui combattait la gratuité de l’art. A ses yeux, il ne peut en y avoir d’art véritable que supporté par une grande foi humaine. La littérature ne se renouvellera qu’en annexant les passions sociales modernes – c’est à dire pour Bloch, prolétariennes et communistes. De là, l’inspiration politique qu’on trouvera non seulement dans des essais de combat comme Espagne, Espagne ! (1936) ; Naissance d’une Culture (1938) ; dans son théâtre révolutionnaire : Le Dernier Empereur (1926) ; mais encore dans Sybilla (1932), livre à clef, où cette constante se mêle curieusement à l’évocation d’Isadora Duncan. Il décède à Paris le 5 mars 1947. BLOCH (Marc), 1886-1944 : Professeur et historien. Né le 6 juillet 1886 à Lyon (Rhône), Marc Bloch est issu d'une famille juive alsacienne. Il est le fils de Gustave Bloch, professeur d'histoire d’histoire romaine à l'université de Lyon. Il fait ses études secondaires à Paris, au lycée Louis-le-Grand puis entre à l'École normale supérieure en 1904. Il est reçu à l'agrégation d'histoire en 1908 et achève sa formation en Allemagne, où il suit les cours de Bücher et de Harnack pendant les années 1909-1912. De retour en France, il devient professeur d’histoire au lycée de Montpellier puis à Agen. Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme sergent d'infanterie, passe chef de section et finit capitaine, dans les services de renseignement. Marc Bloch est cité quatre fois à l'ordre de l'armée et reçoit la croix de guerre. En 1919, il épouse Simone Vidal, fille d'un polytechnicien dont la famille, depuis le XVIIIe siècle, était enracinée dans le Comtat venaissin et en Alsace, qui lui donne six enfants. À partir de cette même année, il enseigne l'histoire médiévale à la faculté de Strasbourg jusqu’en 1936, puis il occupe la chaire d’histoire économique à la Sorbonne en succédant à Henri Hauser. Après sa thèse portant sur les serfs royaux sous les Capétiens directs, présentée à la Sorbonne en 1920, il se consacre à la fois à l’étude de la condition paysanne (Les Caractères originaux de l’histoire rurale française, 1931) et à l’histoire des institutions politiques du Moyen-Age avec Les Rois thaumaturges (1924) et La Société féodale (1939-1940). Il cherche aussi à comprendre le phénomène des rumeurs pendant la Première Guerre mondiale. Bien qu’il ne fait pas de politique active, il s’emploie dans ses écrits et dans ses cours à répandre ses conceptions d’homme de gauche, hostile aux traditions chrétiennes et à la vieille France. Dans son livre La Société féodale, il ne cache pas son antipathie pour les cadres que constitue la noblesse, expliquant que celle-ci avait été à l’origine, formée de guerriers sans scrupules qui avaient su tirer profit de leurs succès militaires. Dans Les Annales d’histoire économique et sociale, revue qu’il fonde avec le professeur Lucien Febvre, il nie que le problème agraire soit le problème de la paysannerie toute entière. Il insiste sur le fait qu’il n’y a pas, selon lui, d’intérêts ommuns entre les fermiers disposant de plusieurs hectares dans la Beauce et les petits cultivateurs des contrées déshéritées du Centre. Sans militer à proprement parler, il suit avec passion le développement du Front populaire et approuve l’action de ses dirigeants. Il donne même son adhésion au Comité de vigileance des intellectuels antifascistes. Très préoccupé alors des problèmes de la réforme de l’enseignement, intéressé à la politique depuis les accords de Munich, il est mobilisé en 1939, il se réfugie, après l’armistice, à Guéret avec sa famille. Sans difficulté, il obtient un poste et il enseigne à Clermont-Ferrand, puis à Montpellier. Il milite dans le Résistance, puis arrêté par les Allemands, questionné et torturé pour réveler les tenants et les aboutissants de l’organisation secrète à laquelle il appartenait, il est fusillé le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain). BLOIS (Georges, Aymar, comte de), 1849-1906 : Propriétaire et homme politique. Né à Huillé (Maine-et-Loire) le 1er juillet 1849, Aymard de Blois est élu sénateur de Maine-et-Loire en 1895 et s’inscrit au groupe de la droite monarchiste. Réélu en 1897 et 1906, il est le neveu et héritier politique du comte de Falloux. Il défend l’Eglise, l’enseignement libre et les congragations. Auteur de Lettres de Madame Swetchine ; Louis de Blois ou un bénédictin au XVIè siècle (1875) et Mémoires d’un royaliste (1888). Cofondateur de l’Association de la presse monarchique et catholique, il meurt en cours de mandat à Paris le 12 mars 1906. BLONDEAU (Henri, Maurice, Gabriel), 1841-1925 : Auteur dramatique. Né à Paris en 1841, Blondeau, en collaboration avec son ami et allié Monréal, donne pendant quarante-cinq ans aux petits théâtres des vaudevilles : Paris dans l’eau (1872) ; Colin-Tampon (1874) ; la Serviette de Jeannot, les Terreurs de Jarnicoton (1878) ; Madame Méphisto (1900) ; des fééries : les Pommes d’or (avec Chivot et Duru, 1873) ; Pif ! paf ! (avec Clairville ; 1875) : des opérettes : Gabrielle de Vergy (1873) ; la Veuve Malborough (1873) ; le Paradis de Mahomet (musique de Robert Planquette ; 1906) ; un très grand nombre de revues, etc. Il décède à Asnières en 1925. BLONDEL (Spire), 1836-1900 : Ecrivain. Né à Laigle (1836), Spire Blondel s’est intéressé parrallèlement à l’art et à l’histoire des mœurs. Il a publié : Recherches sur les couronnes de fleurs ; Histoire des éventails chez tous les peuples (1875) ; le Jade (1875) ; Recherches sur les bijoux des peuples primitifs (1876) ; Histoire anecdotique du piano (1880) ; l’art intime et le Goût en France (1884) ; l’Art pendant la Révolution (1887) ; les Outils de l’écrivain (1890) ; le Tabac : le livre des fumeurs (1890). Il décède à Cézy (Yonne) en 1900. BLONDEL (Paul), 1847-1897 : Architecte. Né à Paris en 1847, Paul Blondel remporte le prix de Rome en 1876 sur Un palais des arts. Il construit l’hôtel de la Caisse d’épargne à Mayenne, une bibliothèque à Mulhouse, l’Ecole professionnelle des aveugles à Paris, etc. Il décède à Paris en 1897. BLONDEL (Hippolyte, Marie, Georges), 1856-19 : Historien et économiste. Né à Dijon (Côte-d’Or) en 1856, frère du philosophe Maurice Blondel, Georges Blondel est professeur à l’Ecole des sciences politiques. Il a rempli diverses missions à l’étranger, au cours desquelles, il a publié l’histoire de la situation économique des pays d’Europe. Il a publié, notamment : l’Essor commercial et industriel du peuple allemand (1900) ; la France et le Marché du monde (1901) ; la Politique protectionniste en Angleterre (1904) ; l’Education économique du peuple allemand (1908) ; la Guerre européenne et la doctrine pangermaniste (1915) ; la Rhénanie, son passé son avenir (1921). Il décède en BLONDEL (Maurice), 1861-1949 : Philosophe et professeur. Né à Dijon Côte-d-Or) le 2 novembre 1861, Blondel est issu d’une famille bourgeoise et chrétienne qui retient parmi ses traditions le souci d’une solide culture. La famille est comosée de juristes et non de philosophes. Ce trait sera à l’origine du choc que ressent l’étudiant, quand, voulant se consacrer à la philosophie, il entre en 1881 à l’Ecole normale supérieure. Elève de Boutroux qui l’initie à Leibniz, Spinoza, Kant et quelques autres grands penseursoux, Maurice Blondel se heurte à une critique plutôt dissolvante, tantôt favorable aux divers rationnalismes qui n’agréaient la religion que dans les limites de la raison. C’est alors que naît dans l’esprit du jeune homme l’idée d’une critique plus radicale et d’une raison intégrale qui dégareraient des négations mêmes la légitimité du problème religieux sous la forme la plus exigeante. Agrégé, il enseigne au lycée de Lille et, en 1895, il devient Maître de Conférences. L'année suivante, il passe à Aix-en-Provence et il est titularisé Professeur en 1897 où il achèvera sa carrière. En même temps, il soutient sa thèse de doctorat sur L’action. Essai d’une critique de la vie et d’une scence de la pratique. Il en développe les implications méthodologiques dans deux études importantes, la Lettre sur les exigences de la pensée contempraine en matière d’apologétique et sur la méthode de la philosophie dans l’étude du problème religieux (parue en 1896) et Histoire et dogme. Les lacunes philosophiques de l’exégèse moderne (publiée en 1903). Sa Lettre lui attire l'hostilité des théologiens qui l'accusent de ne retenir du christianisme que ce qui paraît acceptable à la pensée contemporaine et l'auteur est pris dans les remous de la crise moderniste. Il n'est cependant atteint par aucune condamnation romaine. S'il refuse de rééditer sa thèse, c'est uniquement parce qu'il entend élargir sa position initiale. Dans l'entre-temps, Blondel a épousé Rose Royer et il aura trois enfants. Vite célèbre, la thèse de L’action entend précisément réhabiliter, d'un point de vue philosophique, la légitimité du problème religieux. Cette prise de position, entraîne un certain retard dans sa nomination à l'Université. Elle fut attaquée à la fois par ceux qui y voyaient une intrusion de la théologie dans la philosophie, et par ceux qui, à l’inverse, redoutaient que l’orthodoxie catholique ne fut compromise. La philosophie de l’action, de l’action effective, est déjà ce que l’on appellera une philosophie de l’existence. « Or, il y a toujours entre ce que je sais et ce que je veux, et ce que je fais, une disproportion inexplicable et déconcertante. » Toujours insatisfait, l’homme ne peut se donner à lui-même l’infini. De la totalité de l’expérience humaine ne peuvent être écartés ni le problème religieux ni le concept de surnaturel. Penseur engagé, Blondel combat le modernisme et adhère au catholicisme social. Pendant près de 40 ans, tout en prenant part aux discussions de l'époque, il mûrit son projet. En 1919, il perd sa femme et, en 1927, une grave affection de la vue le contraint à demander sa retraite. De 1934 à 1937, L’action de 1893 est reprise en 1937 dans une version remaniée et intégrée dans une trilogie avec La Pensée (1934) et l’Etre et les êtres (1935) à laquelle vient s’ajouter La philosophie et l’esprit chrétien (deux volumes, 1944-1946). On ne peut suggérer les ouvrages mineurs sauf le très suggestif Itinéraire philosophique (1928), ni les nombreux articles. En outre, Blondel ne cessera d’expliquer et de défendre sa osition dans une immense correspondance dont seuls quelques fragments ont été publiés. Blondel a très vite le sentiment que la philosophie et la foi ont en définitive tout à gagner dans l’approfondissement du conflit qui les oppose. De sa rigueur même doit surgir la solution. Si raison et foi semblent incompatibles, c’est qu’on se tient à des oppositions artificielles sans ramener l’une et l’autre à leur pureté originelle. Si on suit la génèse de la raison, on voit qu’elle est issue de l’action intégralement prise et qu’elle s’en nourrit pour l’éclairer. Et si on cherche à saisir le religion authentique, dont la théologie n’est qu’une traduction, d’ailleurs nécessaire, c’est encore dans l’action qu’on la trouvera. Le christianisme est une vie avant d’être une théorie. L’action est donc « le lieu géométrique » où raison et religion se rencontrent et se vivifient mutuellement sans rien abdiquer de leurs requêtes respectives. Aussi Blondel se propose-t-il l’action comme sujet de médidation. L’action, c’est à dire l’homme tout entier comme synthèse en marche. Et l’étude de cette marche lui révèle une sorte de cycle. Car elle tend inéluctablement à intégrer volontairement ce qu’elle emploie sontanément et nécessairement. Elle change en fin consciente ce qui est en elle principe vécu, sous peine de se contredire et de se diviser d’avec elle-même. Dès lors, si par delà les forces naturelles, psychiques et sociales, il est un infini au principe de l’action, celui-ci doit être restitué au terme ; c’est ce que semble manifester l’action superstitieuse qui consiste à infinitiser le fini. Mais cette présence de l’infini pose à l’action un problème qu’elle ne peut résoudre, sans jamais réussi à s’y soustraire. Car intégrer l’infini est impossible, on ne peut que s’intégrer à l’infini. Or, cela est impraticable sans une communication libérale de Dieu qui, amorcée en tout esprit comme illumination et motion, peut aller jusqu’à la divination qu’annonce le message chrétien. Ainsi surgit nécessairement dans la dialectique de l’action le problème dit « du surnaturel », selon une formule d’interpétation délicate. Problème, non réalité. Car si la question est nécessaire, la réponse positive relève d’une autre lumière. Incapable d’écarter cette hypothèse et même de lui donner un contenu, la raison peut seulement en tracer les conditions et our ainsi dire la forme. Elle sait pourtant que cette question commande toutes les autres, puisque l’ultime perfection est universellement créatrice. Dans l’ensemble, l’enseignement de Blondel fut mal compris et sujet à des attaques inadaptées. Du côté philosophique, on ne voulut seulement y voir qu’une limitation de la raison par la foi. Du coté théologique, on se scandalisa de cette extension de la raison jusqu’à des problèmes qui semblaient réservées à la doctrine sacrée. Toutefois, dès 1893, Léon Brunschvicg reconnaissait la légitimité formelle de la position blondélienne, et le Père Beaudoin, dominicain, l’ecourageait à persévérer dans son orientation. Mais, de façon générale, rationalistes et théologiens se trouvèrent d’accord pour proscrire à une étude philosophiques des questions que pose la religion révélée : les uns parce que ce sens ne devait se livrer quà la foi. Blondel dut donc se battre sur deux fronts pour faire admettre que la raison ne se nourrit pas de sa propre clarté, car elle deviendrait une stérile pensée de la pensée, mais qu’elle tire des significations de ce qui est d’abord vécu, agi et contraint, et donc apparaît obscur. Il y a une philosophie de l’art qui ne rétend ni créer ni déduire le beau, mais qui réfléchit sur les démarches des artistes. Pourquoi n’y aurait-il pas u e philosophie de la religion qui étudierait d’un point de vue formel les religions pratiquées dans le monde, en particulier le christianisme, sans vouloir les réduire à des systèmes préalablement définis ? Loin d’être anti-intellectualiste parce qu’il organisait la philosophie autour de l’action, Blondel s’efforçait d’enrichir et d’agrandir la raison en lui rendant et son enracinement vital et sa plus haute fonction, trop méconnue en France. Un examen philosophique de la croyance, de la pratique sacramentelle, des otions de grâce et de révélation, par exemle, ne fait pas double emploi avec l’étude théologique, uisque les savoirs ne se dstinguent pas par leurs objets matériels mais par leurs perspectives formelles. Il meurt à Aix-en-Provence, le 4 juin 1949. BOUILLARD (H.) : Blondel et le christianisme, Paris, 1961. DUMÉRY (H.) : La Philosophie de l’action, Paris, 1948 ; DUMÉRY (H.) : Raison et religion dans la philosophie de l’action, Paris, 1964. ÉCOLE (J.) : La Métaphysique de l’être dans la philosophie de M. Blondel, Louvain, 1959. GAUTHIER (P.) : Newman et Blondel, Paris, 1988. RENAULT (M.) : Déterminisme et liberté dans l’Action de Maurice Blondel, Lyon 1965. VIRGOULAY (R.) : Blondel et le modernisme, Paris, 1980. VIRGOULAY (R.) : TROISFONTAINES (C.) : Maurice Blondel, bibliographie analytique, 2 vol. Louvain, 1975-1976. BLONDEL (André, Eugène), 1863-19 : Physicien. Né à Chaumont en 1863, André Blondel est l’inventeur de l’oscillographie en 1893, appareil permettant l’étude graphique des des courants alternatifs. Il a, le premier, expliqué mathématiquement l’effet de l’inertie dans la mise en marche des alternateurs. Il est l’auteur de travaux importants sur les alternateurs à haute fréquence et sur les ondes radio-électrques. Membre de l’Académie des sciences 1913, il décède en. BLONDEL (Edmond), 1877-1956 : Industriel et homme politique. Né à Elbeuf (Seine-Inférieure) en 1877, Edmond Blondel est d’abord conseiller général, puis maire de Saint-Guillaume. Il est élu député modéré de la Seine-Inférieure de 1928 à 1932. Franc-maçon, il meurt à Nice en 1956. BLONDLOT (René, Prosper), 1849-1930 : Physicien. Né à Nancy (Meurthe) en 1849, professeur à la faculté des sciences de Nancy, il s’est intéressé au problème des ondes électromagnétiques et a déterminé la vitesse de leur propagation. Correspondant à l’Académie des sciences (1894), il décede à Nancy en 1930. BLOUET (Paul), 1848-1903 : Né en Bretagne en 1848, officier réformé pour blessure, Paul Blouet va s’établir en Angleterre en 1872. Sous le pseudonyme de Max 0’Rell, il publie : John Bull et son île, qui a un vif succès (1883) ; l’Eloquence de la chaire et de la tribune françaises (1884) ; les filles de John Bull (1884) ; les Chers Voisins (1885) ; Drat the Boys (Souvenirs d’un ancien professeur ; 1886) ; John Bull à l’école, en collaboration anvec Georges Sparling (Georges Petilleau) ; l’Ami Mac Donald (1887) ; Jonathan et son continent (1889) ; Un Français en Amérique (1891. Il décède à Paris en 1903. BOURGEOIS (Joseph-Emile-Robert), 1857-19 : Général et savant. Né à Sainte-Marie-aux-Mines le 21 février 1857, ancien chef du service géographique de l’armée, on lui doit d’importants travaux géodésiques. Robert Bourgeois organise, pendant la Première Guerre mondiale, les groupes des canevas de tir, le sections d’observation terrestres aux armées et de repérage par le son. Sénateur du Haut-Rhin en 1919, il est depuis 1917 membre de l’Académie des sciences. BOURGEOIS (Emile), 1857-1945 : Professeur, historien. Né à Paris en 1857, Emile Bourgeois devient maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, puis professeur à l’université de Paris et à l’Ecole libre des sciences politiques, il est quelques années directeur de la Manufacture nationale de Sèvres. Après s’être occupé d’histoire ancienne et médiévale (le Capitulaire de Kiersy-sur-Oise, 1885), il se spécialise dans l’histoire moderne et contemporaine. Il a publié une édition de la correspondance d’Albéroni avec la cour de Parme, une réédition de la Relation de Spanheim sur la cour de France en 1690, trois volumes sur la politique secrète de la France au début XVIIIème siècle, et surtout un Manuel de politique étrangère, qui va de 1610 à 1919. On peut citer également en collaboration avec Pagès, une étude sur les Origines et les Responsabilités de la Grande Guerre paru en 1921 ; en collaboration avec André, quatre volumes sur les Sources de l’Histoire en France au XVIIème siècle. Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1920. Général de division en 1915 il devient adjoint au sous-secrétariat d’Etat à la Guerre et directeur de l’Artillerie au ministère. Sénateur du Haut-Rhin de 1920 à 1936, vice-président du Sénat en 1934, il appartient au groupe de l’union républicaine. Il décèdera à Paris le 13 novembre 1945. BOURGES (Élémir), 1852-1925 : Romancier. Né à Manosque (Haute-Provence) le 26 mars 1852, Elémir Bourges est un enfant précoce dont les parents avaient vécu, en qualité de précepteurs, dans l’aritocratie hongroise. Il fait de bonnes études au lycée de Marseille, où il est, d’ailleurs, condisciple de Brunetière. Arrivé à Paris en 1874, il doit d’abord gagner sa vie dans divers journaux. S’étant lié avec Bourget, Barbey d’Aurevilly et Mallarmé, il fonde avec Signoret, La Revue des chefs-d’œuvre (1881-1886). Devenu chroniqueur dramatique (1881-1883), il entre au Gaulois en 1885, et pendant un an y tient le rôle de secrétaire de rédaction. En 1886, ayant fait un petit héritage, il va se fixer à Samois (Seine-et-Marne) où il y reste jusqu’en 1902. Ensuite, il vit à Versailles, et enfin à Auteuil. Il était depuis 1890, membre de l’Académie Goncourt. S’étant mis très jeune à l’école Sophocle de Dante, de Shakespeare et des Elisabetains, sans oublier Saint-Simon, Stendhal et même Richard Wagner, Bourges est possédé toute sa vie par le démon de la création. Faute de trouver la grandeur dans la vie moderne, il fait de l’art un sacerdoce, et de la solitude son bien le plus précieux. S’il s’est consacré tout entier au roman d’imagination, c’est parce que ce genre est le domaine où se peut le mieux assouvir le goût des constructions grandioses. Son œuvre entière, jaillie au déclin du naturalisme, comporte que trois romans : Le Crépuscule des Dieux (1884) ; Sous la hache (1885) ; Les Oiseaux s’envolent et les fleurs tombent (1893). Ajoutons La Nef (1904-1922), épopée métaphysique à laquelle il travaille quelque trente années. Créateur d’un monde à la fois sombre et féerique, Bourges est un très grand prosateur. Si, par le trop de contention, il manque parfois de naturel et de simplicité, il y substitue le sens du tragique et la leçon des grands modèles. Fervente autant que laborieuse, et loin du marché littéraire, sa vie est une des plus nobles qu’un écrivain puisse mener. Il décède à Auteuil le 13 nobembre 1925. BOURGET (Paul-Charles-Joseph), 1852-1935 : Ecrivain. Né à Amiens (Somme), le 2 septembre 1852, Paul Bourget est le fils aîné du mathématicien Justin Bourget (1822-1887). Il fait de solides études classiques et, venu à Paris au sortir du lycée, il suit les cours de l’Ecole des Hautes Etudes et obient sa licence de lettres en 1874. Ses premiers volumes sont des recueils de vers : La Vie inquiète (1874) ; Les Aveux (1882) ; un poème : Edel (1878), où il exprime délicatement le trouble d’une âme raffinée et complexe. Disciple de Taine et de Sainte-Beuve, il s’est fait d’abord connaître dans la critique littéraire. D'abord favorable aux romanciers de la nouvelle école, admirateur d'Emile Zola, qu'il connaît en 1876, et un des fidèles du «Boeuf nature», il se détache du naturalisme grâce à ses « essais ». Essais de psychologie contemporaine, publiés dans la Nouvelle Revue du 15 novembre 1881 au 15 décembre 1882, suivis des Nouveaux Essais en 1884. Dans ses romans, Bourget, délibérément moraliste et parfois moralisateur, illustre ses thèses : Cruelle énigme (1885) ; Crime d’amour (1886) ; André Cornélis (1887) ; Mensonges (1887) ; Le Disciple (1889), Un cœur de femme (1890) ; Terre promise (1892) ; Cosmopolis (1893) ; Une idylle tragique (1896) ; La Duchesse bleue (1898) ; Le Fantôme (1901) ; L’Etape (1902) ; Un divorce (1904) ; L’Emigré (1907) ; Le Démon de midi (1914) ; Le Sens de la mort (1915) ; Lazarine (1917) ; Némésis (1918) ; Un drame dans le monde (1921) ; Cœur pensif ne sait où il va (1924) ; Le Danseur mondain (1925) ; Nos actes nous suivent (1927). Il écrivit aussi, outre les Essais, deux volumes d'Etudes et portraits (1888) ; Psychologie de l’amour moderne (1890) ; un récit de voyage, Sensations d'Italie (1891) ; Outre-mer : Notes sur l’Amérique (1895) ; Pages et Nouvelles Pages de critique et de doctrine (1912 et 1922). Bourget a porté à la scène quelques-uns de ses romans : Un divorce (avec Cury, 1908) ; La Barricade (1910) ; Le Tribun (1911). Il convient de citer à part ses recueils de nouvelles, genre où il a excellé : L’Irréparable (1884) ; Pastels (1889) ; Nouveaux Pastels (1891) ; Un scrupule (1893) ; Un saint, Steeple-chase (1894) ; Recommencements, Voyageuses (1897) ; Complications sentimentales (1898) qui contient l’Ecran, Drames de famille où est l’Echéance, Un homme d’affaires (1900) ; Monique, l’Eau profonde (1902) ; les Deux sœurs (1905) ; les Détours du cœur (1908) ; l’Envers du décor (1911) ; le Justicier (1919) ; Anomalies (1920). Paul Bourget a été élu à l'Académie en 1894. Il a donné le signal d’une réaction contre le naturalisme. Psychologue d’une rare pénétration, il se plait d’abord exclusivement à analyser avec acuité les causes et les remèdes, il est amené à appliquer son rare talent de romancier psychologue et moraliste aux problèmes sociaux, politiques et religieux ; à défendre avec beaucoup de force et de souplesse la solution où son enquête personnelle l’a conduit, qui est le retour à la monarchie traditionnelle et aux croyances c atholiques (il exprime sa profession de foi dans le premier tome de ses Oeuvres complètes, en 1899). Il professait des opinions monarchistes, qu'il affirme dans sa réponse à l'Enquête sur la monarchie de Charles Maurras (1900-1909). Il meurt à Paris le 25 décembre 1935. BOURGOIN (Edme-Alfred), 1836-1897 : Chimiste. Né à Saint-Cyr-les-Colons (Yonne) en 1836, professeur à l’Ecole de pharmacie de Paris en 1879, Bourgoin devient membre de l’Académie de médecine la même année et directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux en 1885. Outre des articles dans l’Encyclopédie chimique de Frémy, on lui doit : Principes de classification des substances organiques (1876) ; Traité de pharmacie galénique (1880), etc. Il décède à Paris en 1897. BOURGOING (François, comte de), 1821-1885 : Diplomate. Né à Paris en 1821, secrétaire d’ambassade sous le ministère Guizot, François Bourgoing est nommé en 1872 par Thiers ambassadeur auprès du Saint-Siège. Nommé ensuite ambassadeur à Constantinople, il a laissé une Histoire diplomatique de l’Europe pendant la Révolution française (1865-1871). Il décède en 1885. BOURGOIS (Siméon), 1815-1887 : Marin. Né à Thionville en 1815, Siméon Bourgois entre dans la marine en 1830 et devient contre-amiral en 1868. Il a joué un rôle actif dans la campagne de Chine. Entré au Conseil d’Etat en 1872, il est promu vice-aliral en 1875, et nommé préfet maritime à Cherbourg. C’est sous son initiative qu’est constituée l’escadre du Nord. Savant distingué, l’amiral Bourgois s’est particulièrement occupé de météorologie, et surtout d’architecture navale. Ses recherches sur les propulseurs des navires mondernes ont contribué à faire adopter l’hélice. Il fait paraître : Etudes sur les manœuvres des combats sur mer (1876) ; De la navigation sous-marine (1887) ; Le Droit de guerre et la torpille (1887). Il décède à Paris en 1887. BOURNEVILLE (Désiré-Magloire), 1840-1909 : Médecin. Né à Garancières (Eure) en 1840, Bourneville s’est surtout occupé des maladies nerveuses et mentales. Conseiller municipal de Paris de 1876 à 1883, il a beaucoup contribué à la laïcisation du personnel des hôpitaux, à la réorganisation des services d’enfants idiots ou arriérés à Bicêtre et à la Sapétrière. En 1879, il est nommé médecin du service des aliénés à Bîcêtre. Député de Paris de 1883 à 1889, il décède à Paris en 1909. BOURNON (Fernand), 1857-1909 : Erudit. Né à Paris en 1857, élève de l’Ecole des Chartes, ernand Bournon s’est consacré à l’histoire de Paris et de sa banlieue. On doit à ce chercheur consciencieux les importantes Rectifications et additions à l’histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris de l’abbé Leboeuf (1890 et suivant) ; la publication des Monographies des communes du département de la Seine (77 volumes) ; Paris (1887) ; La Bastille, dans L’Histoire générale de Paris, qui obtient le prix Thérouanne (1893) ; Paris-Atlas (1900) ; la publication des tomes VII et VIII de la Topographie du Vieux-Paris ; et, en outre, des ouvrages sur Blois et le Blésois. Il décède à Paris en 1909. BOURQUELOT (Elie-Emile), 1851-1921 : Chimiste. Né à Jaudun (Ardennes) en 1851, successivement interne des hôpitaux (1876) et pharmacien en chef de l’hôpital des Enfants malades, de Laënnec, etc., Emile Bourquelot est reçu docteur ès sciences en 1884 avec une belle thèse sur les Phénomènes de la digestion chez les mollusques céphalopodes. Professeur de pharmacie galénique à l’Ecole supérieure de pharmacie (1897), il est nommé membre de l’Académie de médecine la même année. Occupé de chimie biologique, il a publié un grand nombre de notes et de mémoires à l’Académie des sciences, à la Société de biologie, etc. Ses principaux ouvrages sont : les Fermentations (1893) et les Ferments solubles (1896). Il décède à Paris en 1921. BOURRAT (Jean-Michel-Justin), 1859-1909 : Ingénieur et homme politique. Né à Saint-André-de-Sorède (Pyrénées-Orientales) le 12 décembre 1859, Jean Bourrat, conducteur des Ponts et Chaussées, construit la ligne de chemin de fer de Narbonne à Cerbère. Conseiller municipal de Perpignan en 1888, il est ensuite, conseiller général de 1895 à sa mort. Elu sans interruption député des Pyrénées-Orientales de 1896 jusqu’à sa mort à Perpignan le 4 août 1909, Jean Bourrat est un grand partisan du rachat des compagnies de chemins de fer par l’Etat qu’il propose à plusieurs reprises. Franc-maçon, il était président du parti radical et radical socialiste. BOURRELY (Dominique-Marius), 1820-1896 : Poète. Né à Aix en 1820, après avoir fait partie de l’école paloise des « troubaires » marseillais, Bourrelly adhère au fébrige. Parmi ses nombreuses production, on peut citer : la Vido d’uno gourrino ; lei Cigalo ; lei Coungrès ; un recueil de chansons, Cigau et Cigalo (1894) ; des comédies : Tres gallino pèr un gau ; une traduction des Fables de La Fontaine (1872-1874). Il décède à Marseille en 1896. BOUSGARBIES (Jean), 1889-1947 : Avocat et homme politique. Né à Pamiers (Ariège) le 19 février 1889, Jean Bousgarbies est d’abord conseiller général (1925-1939) de Saint-Hilaire, puis maire (1928), et enfin député radical-socialiste de Limoux (Aude) à partir de 1932. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain puis se retire de la vie publique. Il décèdera à Valras (Hérault) le 19 décembre 1947. BOUSQUET (Edouard-Marius), 1879-1954 : Docteur en médecine et homme politique. Né à Montélimar (Drôme) le 8 juillet 1879, Bousquet est interne des hôpitaux de Montpellier, licencié ès lettres et en droit, conseiller général de la Lozère (1919-1940), et élu député de la Lozère à partir de 1932. Membre de la fédération républicaine il est inscrit au groupe URD. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et se retire de la vie politique. Il décèdera à Bellesagne (Lozère) le 7 février 1954. BOUSQUET (Joe), 1897-1950 : Ecrivain. Né à Narbonne le 19 mars 1897, Joe Bousquet, après une jeunesse provinciale agitée, est très grièvement blessé le 27 mai 1918 à Vailly, alors sur le front. Il se trouve désormais condamné à une existence grabataire jusqu’à sa mort. Dans sa retraite de Carcassonne, il commence à écrire et noue de nombreuses amitiés : avec le philosophe Louis Claude Estève, les Surréalistes (et particulièrement Paul Eluard), Jean Cassou, Alquié, Jean Paulhan. Des personnalités littéraires comme Gide et Valéry viennent également lui rendre visite, ainsi que des peintres. Dans sa olitude provinciale, Joe Bousquet entretient également des « amitiés » féminines. L’œuvre de Bousquet, assez vaste, est faite de romans, de poèmes, d’essais et de lettres. Citons La Fiancée du vent (1930), Il ne fait pas assez noir (1932), Rendez-vous d’un soir d’hiver (1933), Une passante bleue et blonde (1934), L’Une, l’autre, l’une et l’autre (1935), Tisane de sarments (1936), Traduit du silence (1939). Pour comprendre l’œuvre de Bousquet et sa pansée, il faut remonter à cette blessure qui, en 1918, l’a littéralement couché pour toujours, alors qu’il avait jusque là mené ce que l’on appelle une vie de « bon vivant ». Bousquet a vu dans cette blessure un véritable destin, son destin. Non une malheureuse blessure de guerre, mais le symbole d’une blessure quasi ontologique, marquant l’humanité toute entière : « Je dois à ma blessure d’avoir appris que tous les hommes étaient blessés comme moi. » Plus encore, cette blessure l’aurait introduit à un univers existentiel qu’il désirait au fond de lui depuis longtemps. En ceci, Joe Bousquet est très proche de Novalis, qui a vu dans la mort de sa fiancée, et dans le pressentiment de sa mort précoce, l’accomplissement de son destin. Cette comparaison, Joe Bousquet lui-même – qui s’est longuement penché sur l’idéalisme magique de Novalis – a dû la faire. Ainsi a-t-il transformé ce qui n’était qu’un tragique accident (aux yeux des autres) en une condition poétique et en pouvoir de rayonnement. Sa pensée et sa poésie (car toute son œuvre, même romanesque, est poésie), sont celles d’un homme couché. Si l’on a parlé à propos de Novalis d’idéalisme magique, il faut parler à propos de Bousquet de réalisme magique. Son œuvre tisse subtilement – jusqu’à l’hermétisme – le langage, le rêve, la subjectivité et le monde. « Je suis le rêve de mes rêves. » « Je cherche une clarté qui change tous les mots. » « La poésie est la langue naturelle de ce que nous sommes sans le savoir. » ces formules énigmatiques indiquent la dimension fondamentale dans laquelle se situe Bousquet au sein de sa Nuit d’inconnaissance. Regard et objet, amour et être aimé, âmes et rêves se mêlent, se renversent, l’homme est et n’est pas son double, toute la pensée de Bousquet d’enfonce dans la nuit de ces propositions obscures, qu’on ne comprend certes pas, mais qu’on suit avec une espèce d’enchantement fascin é. Ce n’est pas un hasard si une foule d’hommes et de femmes se pressaient autour de la couche de ce lumineux malade, autour de sa présence, de son ragard, de sa paole, puisqu’ici, présence, regard et parole ne font plus qu’un. Il décède à Carcassonne le 28 septembre 1950. SUZANNE (André) : Joe Bousquet, Paris, 1972. BOUSSAC (Jean), 1885-1916 : Géologue. Né à Paris en 1885, professeur à l’Institut catholique, Jean Boussac a fait d’importants travaux sur les cérithes, les nummulites, etc. Sa synthèse du nummulitique alpin restera classique ; il a essayé de « dérouler les nappes alpines » par la pensée, et de replacer les gisements « charriés » à l’endroit où ils se sont déposés primitivement. Il est tué à l’ennemi en 1916 BOUSSENARD (Louis-Henri), 1847-1910. Ecrivain. Né à Ecrennes (Loiret) le 4 septembre 1847, Louis Boussenard a publié maints volumes pour la jeunesse où l’aventure se déroule aux quatre coins du globe. Ses romans sont peuplés de personnages, prompts à la plaisanterie et qui se révèlent d’une bravoure indomptable : c’est ainsi que, dans le Tour du monde d’un gamin de Paris (1881), les hommes d’équipage d’une chaloupe à vapeur qui remonte le cours de l’Ogooué, ayant affaire à des anthropophages, estiment que « reculer est un terme inconnu en marine »… Collaborateur attitré du Journal des voyages, Boussenard a publié de très nombreux récits d’aventures imaginaires, dont : A travers l’Australie, Les dix millions de l’Opossum rouge (1879), Les Robinsons de la Guyane (1882), Aventures périlleuses de trois Français au Pays des Diamants (1884), De Paris au Brésil par terre (1885), 2.000 lieues à travers l’Amérique du Sud (1885) ; Aventures d’un gamin de Paris au pays des bisons, au pays des lion, au pays des tigres (1886) ; Aventures, périls et découvertes des voyageurs à traver le monde (1890) ; Sans-le-Sou (1895) ; l’Ile en feu (1896) ; etc. Il décède le 11 septembre 1910 à Orléans (Loiret). DURAND (Georges) : "Le romancier escrennois, Louis Boussenard (1847-1911)" in Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, n°58, 1981. BOUSSINESQ (Valentin-Joseph), 1842-1929 : Mathématicien. Né à Saint-André-de-Sangonis (Hérault) le 13 mars 1842, Joseph Boussinesq reçoit en 1871 le prix Poncelet, décerné par l'Académie des sciences pour l'ensemble de ses travaux. Professeur de calcul différentiel à la faculté de Lille en 1872, il est élu en 1886 membre de la section de mécanique par l’Académie des sciences. La même année, il obtient la chaire de mécanique de la Faculté des sciences de Paris, puis la chaire de physique mathématiques en 1896, succédant à Henri Poincaré. Il prend sa retraite en 1918. En 1901, il est fait officier de la Légion d'honneur. Ses travaux principaux sont relatifs à la mécanique générale et physique, aux théories de la chaleur et de l’optique, à la capillarité, à l’élasticité et à la résistance des matériaux. Citons : Essai sur l’équilibre des massifs pulvérulents (1876) ; Essai sur la théorie des eaux courantes (1877), avec l’étude des marées fluviales, tourbillons, houle, clapotis… ; Application des potentiels à l’étude des solides élastiques (1885) ; Cours d’analyse en vue des applications mécaniques et physiques (1887-1890) ; Leçons synthétiques de mécanique de mécanique générale (1889) ; Théorie de l’écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section (1897) ; Théorie analytique de la chaleur, mise en harmonie avec la thermodynamique et avec la théorie mécanique de la lumière (1901 et 1903) ; Recherches sur l’écoulement des nappes d’eau infiltrées dans le sol et sur le débit des sources et le Calcul du pouvoir refroidissant des courants fluides (1904 et 1905), etc., sans compter des mémoires très appréciés sur la philosophie : Conciliation du véritable déterminisme mécanique avec l’existence de la vie et de la liberté morale (1878) ; Etude sur divers points de la philosophie des sciences (1879). Ses travaux ont été publiés dans les Comptes rendus à l’Académie des sciences et les périodiques scientifiques français. Il a également publié, en 3 volumes, son Cours de physique mathématique de la Faculté des sciences. Il a donné son nom à l'approximation de Boussinesq, ainsi définie : « Il faut savoir que dans la plupart des mouvements provoqués par la chaleur sur nos fluides pesants, les volumes ou les densités se conservent à très peu près, quoique la variation correspondante du poids de l'unité de volume soit justement la cause des phénomènes qu'il s'agit d'analyser . De là résulte la possibilité de négliger les variations de la densité, là où elles ne sont pas multipliées par la gravité g, tout en conservant, dans les calculs, leur produit par celle-ci. » Il décède le 19 février 1929 à Paris. BOUTEILLE (Désiré-Alfred-Fulgance), 1880-1940 : Journaliste et homme politique. Né à Auchy-la-Montagne (Oise) le 8 novembre 1880, Bouteille prend en 1905 la direction du Journal de Clermont, puis de La Démocratie de l’Oise en 1919 et collabore à la Correspondance universelle. Candidat battu aux législatives de 1914, il est démobilisé et est élu député de l’Oise aux législatives de 1919 sur la liste d’union nationale, et s’inscrit à l’entente républicaine démocratique. Réélu en 1924 et 1928, il est battu en 1932, se retirant de la vie politique et reprenant sa profession de journaliste. Il meurt à Vichy (Allier) le 22 juillet 1940. BOUTET DE MONVEL (Louis-Maurice), 1851-1913 : Peintre et illustrateur. Né à Orléans (Loiret) le 18 octobre 1851, fils d'un chimiste, Boutet de Monvel fait ses études artistiques à l'atelier de Rudder et chez Cabanel. Il débute au Salon de 1874 par la peinture d’histoire et des portraits : le Bon Samaritain (1878) ; l’Apothéose (1881 qui soulève des incidents politiques ; portraits de Mounet-Sully (1888), Paul Mounet, Rachel Boyer, Mademoiselle Dudlay. Illustrateur fécond, il donne de nombreux dessins à la revue pour enfants Saint Nicolas. Ses albums destinés à la jeunesse sont à compter parmi les plus beaux publiés en France. Boutet de Monvel crée un véritable paradigme enfantin grâce à une conception radicalement nouvelle de la mise en page. On lui doit : Chansons de France, Chansons et rondes, Nos enfants. Sa série de Jeanne d’Arc est son œuvre la plus caractéristique. L’artiste a été moins heureux lorsqu’il a voulu faire passer certaines de ces scènes au petit format de l’album aux grandes dimensions de la peinture décorative. Dans les Fables de Jean de La Fontaine, Boutet de Monvel renouvelle de façon intéressante la découpage tabulaire de la page. Il supprime les plans, afin de faire cohabiter et se succéder des scènes situées dans des lieux et dans des temps différents. Il exploite la succession séquentielle résultant d'un découpage tabulaire. Il décède à Paris en 1913. BOUTHILLIER (Yves), 1901-1977 : Homme politique. Né à Saint-Martin-de-Ré (Charente-Inférieure) le 26 février 1901, Yves Bouthillier sort de l’Ecole centrale en 1922. Licencié de droit en 1925, il est, en 1929, le premier inspecteur des Finances issu de l’Ecole centrale et entre dans différents cabinets ministériels en raison de ses capacités techniques. Chef de cabinet du ministre des Finances en 1931, nommé directeur du Budget le 20 mars 1935, il est relégué à un poste de second plan par le Front populaire. Paul Reynaud le rappelle comme secrétaire général du ministère des Finances le 1er novembre 1938, avant de lui confier le ministère du 5 au 16 juin 1940. Partisan de la signature d’un armistice dès le 13 juin 1940. Il participe à toutes les réunions des 22-23 juin dans lesquelles sont discutées les conditions allemandes. Face à l’occupant, il prône une politique de présence administrative et de « révolution nationale » et ce trouve, à ce titre, un des théoriciens les plus écoutés du maréchal Pétain. Continuant sa carrière politique pendant la guerre, il devient après celle-ci adminstrateur de la Banque commerciale de Paris et maire de Saint-Martin-de-Ré. Il décèdera à Paris le 4 janvier 1977. BOUTMY (Emile), 1835-1906 : Publisciste. Né à Paris en 1835 dans une famille de la bourgeoisie protestante, Emile Boutmy entame sous le Second Empire une carrière de journaliste libéral, fréquentant alors les milieux d’opposition, en particulier Hippolyte Taine qui l’influence profondément et l’ancien président du Conseil François Guizot. Après avoir collaboré à la Presse et à la Liberté, Boutmy devient en 1865 professeur d’histoire des civilisations et d’histoire comparée de l’architecture à l’Ecole spéciale d’architecture. La défaite de Sedan et la Commune bouleversent profondément Boutmy et partage alors l’analyse de Taine et de Renan sur la nécessité d’une réforme intellectuelle et morale qui permettrait à la France d’opérer son redressement grâce à une diffusion de l’esprit scientifique analogue à celle qu’a connue l’Allemagne. En 1872, il reprend l’idée qui avait présidé à la création de l’Ecole libre des sciences politiques pour former une élite politique et administrative. Pour y parvenir, Boutmy entend sélectionner une élite de la compétence (qui coïncide évidemment avec l’élite bourgeoise de la France) et lui donner un enseignement empreint des valeurs positives en faisant appel à une méthodologie comparative et à l’analyse historique comme il le décrit dans plusieurs de ses ouvrages dont les plus renommés sont : Etudes de droit constitutionnel ; Essai d’une psychologie politique du peuple anglais au XIXème siècle ; Essai d’une psychologie politique du peuple américain ; le Développement de la Constitution et de la société en Angleterre. Il fait alors appel pour constituer son corps enseignant à de brillants intellectuels, à des praticiens de l’administration et à des hommes politiques qui se recrutent spécifiquement parmi les républicains libéraux conservateurs tels Léon Say, Paul Deschanel, Alexandre Ribot ou Raymond Poincaré. Son habile et féconde direction (jusqu’à sa mort en 1906) de l’Ecole des sciences politiques ainsi que la valeur de ses travaux lui ouvrent les portes en 1888 de l’Académie des sciences morales. BOUTROUX (Etienne-Emile-Marie), 1845-1929 : Philosophe et professeur. Né à Montrouge (Seine) le 28 juillet 1845, Emile Boutroux est reçu en 1896 à l’Ecole normale supérieure. Il est alors fort intéressé par les leçons de Jules Lachelier dont le spiritualisme, né des enseignements de Ravaisson, exerce une notable influence sur son orientation philosophique. Il poursuit sa formation à l’université d’Heidelberg, où il s’initie à la philosophie en suivant les enseignements d’Edouard Zeller et de Hermann von Helmholtz avant d’obtenir un poste de professeur de philosophie au lycée de Caen où il côtoie Jules Tannery et Louis Liard. Dans une courte thèse : De la contingence des lois de la nature publiée en 1874, il s’inspire de la classification des sciences d’Auguste Comte et montre l’irréductibilité des domaines des lois scientifiques : mécanique, physique, vital, psychologique. Après avoir soutenu sa thèse, il enseigne à la faculté de Montpellier, à Nancy, puis à l’Ecole normale supérieure, où il devient maître de conférence en 1877. En 1888, lui est attribuée la chaire d’histoire de la philosophie moderne de la Sorbonne. A travers son enseignement et ses œuvres, parmi lesquelles on peut citer La Grèce vaincue par les stoïciens (1875), Socrate, fondateur de la science morale (1883), De l’idée de la loi naturelle des sciences et la philosophie (1895), Question de morale et d’éducation (1897), Pascal (1900), La Philosophie de Fichte (1902), Psychologie du mysticisme (1902), Science et religion dans la philosophie contemporaine (1908), il s’affirme adversaire résolu du scientisme. En tant qu’historien, c’est une contingence analogue que Boutroux découvre, à l’encontre de l’hégélianisme, entre les grands systèmes philosophiques. Philosophe spiritualiste, Boutroux a défendu ainsi l’idée que la religion et la science étaient compatibles. Son œuvre annonce à bien des égards celle de Bergson, son cadet de quelques années. Son mauvais état de santé le contraint, en 1902, à se retirer de l’enseignement, mais ne l’arrête pas dans sa tâche et ne diminue en aucune façon ses activités. Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques en 1898, directeur de la fondation Thiers en 1902, Emile Boutroux, après une candidature malheureuse au fauteuil de Sardou en 1909, est élu à l’Académie française le 31 octobre 1912. L’université d’Oxford lui confère le titre de docteur honoris causa. Il meurt à Paris le 22 novembre 1921. THAMIN (R.) : Notice sur la vie et les travaux de M. Emile Boutroux, 1925. BOUTRY (Edgar-Henri), 1857-1939 : Sculpteur. Née à Lille en 1857, élève de Cavelier, prix de Rome en 1887 sur Ismène et Antigone rendues à leur père Œdipe par Thésée, Boutry envoie au Salon de 1891 l’Amour et la Folie, bas relief plâtre. Anx Salons suivants, Boutry expose un vigoureux groupe en bronze, représentant des Chasseurs (acquis par l’Etat) ; le buste d’Eugène Guillaume ; Maternité, groupe ; Suzanne au bain, statue marbre. BOUTY (Edmond-Marie-Léopold), 1846-1922 : Physicien. Né à Nant (Aveyron) le 12 janvier 1846, Bouty entre à l'École normale supérieure puis devient agrégé de physique en 1871. Il enseigne successivement aux lycées de Montauban et de Reims, puis au lycée Saint-Louis de Paris en 1873. La même année, il rejoint en tant qu'attaché le Laboratoire de recherches physiques de la Faculté des sciences de Paris. Il soutient sa thèse de doctorat ès-sciences en 1875. Directeur d'études adjoint de physique à l'École pratique des hautes études, il est nommé maître de conférences à la Faculté des sciences de Paris en 1883, en remplacement de Gabriel Lippmann, directeur-adjoint du Laboratoire des recherches physiques, puis maître de conférences à l'École normale supérieure en 1884. En 1885, il succède à Paul Desains à la chaire de physique générale et à la direction du Laboratoire d'enseignement de la physique. Elu membre de l'Académie des sciences en 1908 dans la section de physique générale, ses travaux scientifiques portent principalement sur le magnétisme et l'électricité. Edmond Bouty a publié de nombreux mémoires sur les diélectriques, l’életrolyse, etc. Il a publié en outre,avec Jamin, le Cours de physique de l’Ecole polytechnique. Il décède à Paris le 5 novembre 1922. BOUVAL (Jules-Henri), 1867-1914 : Compositeur. Originaire de Toulouse, où il est né le 9 juin 1867, Jules Bouval est entré au Conservatoire national supérieur de musique de Paris à l’époque où Ambroise Thomas en assurait la direction. Théodore Dubois y enseignait alors l’harmonie, Léo Delibes et Jules Massenet, la composition, Marmontel, le piano et César Franck, l’orgue. Elève de ce dernier à partir de 1889, il partagea avec Louis Vierne un deuxième accessit en 1891, alors que Charles Tournemire remportait le premier Prix. Deux années plus tard une mention au concours du Prix de Rome lui était décernée pour sa cantate Antigone. Il effectua une carrière d’organiste à Paris et fut notamment titulaire, au début du XXe siècle, de l’instrument de Saint-Pierre de Chaillot, situé dans le seizième arrondissement où Léo Delibes l’avait précédé de quelques décennies. Omer Letorey, Grand Prix de Rome en 1895, en était le maître de chapelle.Vierne, qu’il avait connu sur les bancs de la classe d’orgue de Franck, lui dédicacera sa Marche funèbre dans ses 24 pièces en style libre, pour orgue ou harmonium (livre II, n° 17) écrites en 1913 et publiées l’année suivante chez Durand. Si les compositions de Jules Bouval n’ont pas traversé les ans, ses deux chansons Fleur messagère et Les nuages, écrites respectivement sur des paroles d’Henri Passerieu et d’Alexandre Dumas, sont toujours connues des spécialistes de nos jours.Compositeur, organiste, Jules Bouval professait également l’harmonie. Georges Migot (1891-1976), Prix Lily Boulanger, Prix Lépaulle, Prix Halphen et Prix de la fondation Blumenthal, qui échoua à deux reprises (1919 et 1920) au Prix de Rome, avait été l’un de ses élèves avant de rejoindre le Conservatoire. Jules Bouval est décédé en 1914. BOUVARD (Joseph-Antoine), 1840-1920 : Arhitecte. Né le 19 février 1840 à Saint-Jean-de-Bournay (Isère), inspecteur des travaux de Paris, puis architecte du service permanent de la Ville depuis 1879, Bouvard a travaillé à l’église Saint-Laurent, au Théâtre-Lyrique, etc. Il a construit le pavillon d’exposition de la Ville de Paris en 1878, le dôme central de l’exposition universelle de 1889, la caserne du boulevard Morland à Paris, l’Ecole d’enseignement professionnel à Voiron, etc. Il décède à Marly-le-Roi en 1920. BOUVET (Maximilien-Nicolas), 1854-19 : Chanteur. Né à La Rochelle en 1854, Bouvet fait ses études musicales au Conservatoire de Paris, et débute au Théâtre-Royal de Liège. Il crée ensuite aux Folies-Dramatiques, à Paris, François les Bas-Bleus (1883). Il fait ses débuts à l’Opéra-Comique, en 1884, dans le Figaro du Barbier de Séville. Parmi ses principales création, il faut citer : le Roi malgré lui, le Roi d’Ys, Esclarmonde, le Rêve, Cavalleria rusticana, l’Attaque du moulin, Werther, la Navarraise, Guernica, le Vaisseau fantôme, la Vie de bohème, Fidelio, la Marseillaise. Il a repris, en outre, avec éclat, un grand nombre de rôles du répertoire. Bouvet a cultivé la peinture de paysages et de marines. BOUYSSOU (Pierre, Joseph, Léo), 1872-1935 : Professeur et homme politique. Né à Montpezat-d’Agenais (Lot-et-Garonne) 2 décembre 1872, Léo Bouyssou a commencé sa carrière dans l’enseignement comme professeur d’école normale et inspecteur de l’enseignement primaire. Maire de Mano, il démissionne de son poste dans l’enseignement et garde la mairie. Elu comme candidat radical-socialiste aux élections législatives de 1906, il est réélu sans interruption dans la même circonscription jusqu’à sa mort et incarne pendant trente ans le radicalisme landais. Avant 1919, il se spécialise à la Chambre sur les questions intéressant la forêt, les incendies, la résine, les dunes littorales les permis de chasse et les assurances mutuelles agricoles. Il s’occupe aussi des problèmes d’enseignement et des beaux-arts. Après 1919, il siège à la commission des pensions et préside le groupe de défense des petits retraités. Conseiller général de Sabres depuis 1907, il est, toujours en 1924, élu à la présidence du conseil général des Landes (jusqu’à sa mort). En février 1930, Léo Bouyssou fait partie du cabinet mort-né de Camille Chautemps en tant que sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-arts. Membre de la franc-maçonnerie, il avait été choisi fin décembre 1926 comme membre de la commission parlementaire au sein de la Ligue des droits de l’homme avec 122 autres députés et 44 sénateurs. Il décède à Paris, 16 novembre 1935. BOVERIE (Eugène-Jean), 1869-19 : Sculpteur. Né à Paris en 1869, élève de Chapu et Antonin Mercié, Boverie débute au Salon des artistes français en 1893 avec un groupe, Caïn. Il a donné depuis l’Abandonnée (1895), la statue de l’amiral de Verninac (à Souillac), celles de Baudin et de Camille Desmoulins (Palais-Royal). BOVET (Mme de Bois-Hébert, dite Marie-Anne de), 1860-19 : Femme de lettres. Née à Metz en 1860, c’est sous le pseudonyme de Mab puis sous celui de Marie-Anne de Bovet, qu’elle collabore à plusieurs revues et journaux français et anglais. On lui doit, outre le Général Gordon (1890) ; des impressions de voyages : Lettres d’Irlande (1889) ; Trois mois en Irlande (1890) ; la Jeune Grèce (1897) ; l’Ecosse (1897) ; et un grand nombre de romans d’une construction solide, d’un style vif et clair : Fausse Voie (1891) ; Terre d’Emeraude (1893) ; Confessions d’une fille de trente ans (1895) ; Par orgueil (1895) ; Sexe faible (1896) ; la Cadette (1901) ; A l’Assaut de la vie (1904) ; Contre l’impossible (1905) ; la Repentie (1907) ; l’Homme rouge (1908), la Folle Passion (1909) ; l’Héritier (1910) ; le Fils de l’autre (1914) ; la Dernière de sa race (1924) ; etc. Elle a encore écrit des traductions d’ouvrages anglais. BOUVIER (Alexis), 1836-1892 : Romancier populaire et auteur dramatique. Né à Paris en 1836, ciseleur en bronze jusqu’en 1863, Alexis Bouvier fait des chansons, dont quelques-unes : la Canaille, les Trois lettres d’un marin, ont eu un vif succès. Il compose également des livrets d’opérettes, des vaudevilles, et acquiert une grande réputation par ses romans feuilletons, qui dénotent une imagination féconde : les Pauvres (1870) ; les Soldats du désespoir (1871) ; la Grande Iza (1878) ; le Mouchard (1879) ; les Créanciers de l’échafaud (1880) ; Malheur aux pauvres ! (1880) ; le Club des coquins (1881) ; la Rousse (1882) ; la Sang-Brûlé (1883) ; la Grande Commune (1884) ; Mademoiselle Beaubaiser (1888) ; la Belle Olga (1889) ; les Assassins de femmes (1891) ; etc. Il avait tiré de ses romans quelques drames : Auguste Manette (1875) ; le Mariage d’un forçat (1873) ; la Sang-Brûlé (1883) ; etc. BOUVIER (Louis-Eugène), 1856-19 : Naturalliste. Né à Saint-Laurent-Grandvaux (Jura) en 1856, on doit à Louis Bouvier d’importants travaux sur les mollusques et les articulés. Ses travaux sur les onychophores comptent parmi les plus importants publiés sous la Troisième République. Il a publié aussi Vie psychique des insectes (1919) ; le Communisme chez les insectes (1926). Bouvier est titulaire au Muséum d’histoire naturelle, de la chaire d’entomologie depuis 1895, et membre de l’Académie des sciences depuis 1902. BOVIER-LAPIERRE (Edouard), 1883-1958: Professeur et homme politique. Né à Grenoble (Isère) le 28 avril 1883, Edouard Bovier-Lapierre est docteur ès-sciences politiques et économiques et licencié ès-sciences. Ce fils de député est professeur l’Ecole des travaux publics lorsqu’il entre à la Chambre comme républicain socialiste. Très actif, il est choisi par Herriot pour s’occuper des Pensions du 14 juin 1924 au 16 avril 1925 dans son premier cabinet. On lui doit notamment la médaille commémorative des Dardelles et de l’Orient. Il décède à Paris le 3 mars 1958. BOYER (Antoine-Jean-Baptiste, dit Antide), 1850-1918 : Homme politique. Né le 26 octobre 1850 à Aubagne (Bouches-du-Rhône), conseiller municipal de Marseille en 1884, Antide Boyer devient maire d’Aubagne de 1888 à 1892. Franc-maçon, député des Bouches-du-Rhône de 1885 à 1909 puis sénateur des Bouches-du-Rhône de 1909 à 1912, il appartient à diverses commissions spéciales, et notamment à celle chargée de l'examen du projet et des propositions de loi concernant la liberté d'association. Il se fait entendre sur le travail des femmes et des enfants dans les établissements industriels, sur la création de nouvelles classes d'enseignement primaire, des manifestations du 1er mai, des conseils de prud'homme, des syndicats professionnels de patrons et d'ouvriers. Innocenté, après avoir été compromis par Arton dans l'affaire de Panama, il s'engage, en 1897, dans les troupes grecques combattant contre les Turcs. Blessé, il rentre en France pour se faire réélire en 1898, puis en 1902 et 1906. Ses préoccupations ne changent pas. Elu sénateur des Bouches-du-Rhône en 1909, il est battu en 1912 et cesse toute activité politique. Il meurt le 24 juillet 1918 à Marseille. BOYER (Jean-Edmond), 1882-1951 : Architecte-paysagiste et homme politique. Né le 22 novembre 1882 à Saint-Junien-les-Combes (Haute-Vienne), Boyer est conseiller général d’Angers en 1920. Républicain modéré, il se fat élire député sur la liste d’union républicaine en 1924. Réélu en 1924, il s’inscrit au groupe de la gauche sociale et radicale. Battu en 1932, il abandonne la politique et meurt à Angers le 19 février 1951. BOYER (Émilienne-Henriette, dite Lucienne), 1903-1983 : Chanteuse. Née à Paris, le 18 août 1903, lorsque son père est tué au tout début de la Première Guerre mondiale, Lucienne Boyer adopte le métier de sa mère mais son allure, sa beauté a tôt fait d'attirer sur elle les peintres, dont Foujita, pour qui elle devient modèle. Vers 1916-1917, après un court essai au théâtre, elle fait ses débuts dans la chanson à Concordia, passe Chez Fisher, à l'Eldorado puis au Concert Mayol avec Ça ne s'apprend pas en 1926 et en 1927 : Youp et youp, Pas comme avec toi, On trompe son mari, L'amour est un jeu, Je l’aimais tant, Qui m’aurait dit, Dans la fumée, Le coup dur. Elle est remarquée par Lee Schubert, producteur à Broadway, qui l'engage pour une tournée de neuf mois. De retour à Paris en 1928, elle ouvre un cabaret, Les Borgias, et enregistre ses premiers disques dont Tu me demandes si je t'aime et, c'est en 1930 qu'elle crée l'inoubliable Parlez-moi d'amour écrit pour elle par Jean Lenoir. Le premier Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros vient couronner ce succès la même année. D'autres titres suivront : Ah ! Pourquoi mens-tu ? (1931), Un amour comme le nôtre (1935) Pour toi (1937), Si petite (1931), Les prénoms effacés (1936), Mon p'tit kaki (1939). De 1930 à 1939, Lucienne Boyer chante dans toutes les salles. En 1934, elle est de retour à New York, au célèbre Rainbow Room et au Little Theater de la 44e rue. Elle donne son tour de chant à Washington, en Amérique du Sud, revient à Paris, repart vers l'Amérique au début de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les titres célèbres qui se succèdent alors, on se souvient aussi de Mon Cœur est un violon. Lucienne Boyer s'éteint le 6 décembre 1983 à Paris. BOYER D’AGEN (Jean-Augustin Boyer, dit Augustin), 1859-19 : Né à Agen en 1859, Augustin Boyer d’Agen renonce à l’état ecclésiastique pour se consacrer aux lettres. Il publie des nouvelles, des poésies : la Gouine (1889), publiée de nouveau en 1890 sous le titre : la Vénus de Paris ; etc. Puis des études historiques, artistiques et religieuses : Pinturicchio (1899-1901) ; Léon XIII ; Introduction aux mélodies grégoriennes (1894) ; Dominique et dominicains (1903) ; Mgr Lanusse (1906) ; Ernest Hébert (1909) ; Ingres (1909) ; les Chartreux (1911) ; l’œuvre littéraire de Michel-Ange (1911) ; Cadurciana (1923) ; etc. Il a en outre publié les Œuvres complètes de Jasmin, la correspondance de Mme Lafarge et l’Oeuvre épistolaire de Mme Desbordes-Valmore. Il donne, en 1899, dans le Figaro, une interview retentissante du pape Léon XIII sur l’affaire Dreyfus. BOYLESVE (René Tardiveau, dit René), 1867-1926 : Romancier, poète. Né à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire), le 14 avril 1867, René Tardiveau suit d’abord les cours de l’Ecole des Sciences politiques, puis ceux de l’Ecole du Louvre et débute dans les lettres en publiant le Médecin des dames de Néans (1896). Par ce roman, il se révèle subtil observateur de la bourgeoisie provinciale, et le demeure dans les livres qui suivent : Mademoiselle Cloque (1899) ; La Becquée (1901) ; L’Enfant à la balustrade (1903), La Jeune fille bien élevée; Madeleine jeune femme (1912), etc. Parallèlement, Boylesve écrit des romans de passion douloureuse : Sainte-Marie-des-Fleurs (1897) ; le Parfum des îles Barromées (1898) ; Mon amour (1908) ; le Meilleur Ami (1909). Enfin, Boylesve a déployé ses dons de fantaisie et d’humour dans : la Leçon d’amour dans un parc (1902) ; le Bel Avenir (1905) ; le Carosse aux sept lézards verts (1921) ; Nouvelles Leçons d’amour dans un parc (1925). Il a publié dans Tu n’es plus rien (1917) les modifications apportées par la Première Guerre mondiale dans les façons de sentir et de juger. La diversité de son œuvre reflète la curieuse dualité du tempérament de Boylesve, fait de sensibilité et d’ironie. Il y faut joindre une certaine nonchalence, qui rend l’auteur indifférent à la recherche de l’intrigue et à la rigueur de la composition. En 1918, il devient membre de l’Académie française. Il décède à Paris le 14 janvier 1926. LEFEVRE (Frédéric) : Une heure avec René Boylesve, 1924. TRUC (Gonzague) : Introduction à la lecture de René Boylesve, 1931. BOURGEOIS (André) : René Boylesve, l’homme, le peintre de Touraine, 1945. BOYSSET (Charles-Guillaume), 1817-1901 : Avocat et homme politique. Né le 29 avril 1817 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), avocat, Charles Boysset se fait connaître de bonne heure pour se opinions républicaines. Nommé procureur de la République à Chalon par le gouvernement provisoire de 1848, il fut révoqué par la réaction. Il collabora au journal le Peuple de Proudhon. Elu représentant à l'Assemblée législative de 1849, il est arrêté lors du coup d'Etat, il est incarcéré à Lyon et envoyé en exil. Après le 4 septembre, il est nommé maire de Chalon, puis commissaire du gouvernement chargé d'organiser la défense dans les départements de la côte d'Or et de Saône-et-Loire. Représentant de la Saône-et-Loire à l'Assemblée nationale de 1871 à 1876, Charles Boysset est élu député de Saône-et-Loire de 1876 à 1901. Il siège dans la majorité républicaine, à la gauche radicale dont il devient président et dont il rédige le programme politique. A plusieurs reprises il demande la suppression du budget des cultes et des Facultés de théologie. Il meurt le 22 mai 1901 à Paris. BOZÉRIAN (Jean-François-Jeannotte), 1825-1893 : Directeur de revues et homme politique. Né à Paris le 28 octobre 1825, Jean Bozérian est représentant du Loir-et-Cher à l’Assemblée nationale de 1876 à 1893. On lui doit à son initiative la loi qui a pour objet de déférer au jury tous les procès de presse. Décédé en cours de mandat à Paris le 9 mars 1893, il avait été directeur des Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire et du Dictionnaire universel de la Bourse. Il avait publié une Etude sur la révision de la Constitution de 1875 (1884). Son fils, Gaston, Eugène, Elie Bozérian, inventeur, fonctionnaire, né à Seine-Port (Seine-et-Marne) le 16 juillet 1853, licencié en droit, entre au ministère de la Justice où il devient chef de bureau. Conseiller général du Loir-et-Cher, il est élu député en 1893. Réélu en 1898, il décède à Paris le 17 février 1899. BRACHET (Auguste), 1844-1898 : Ecrivain. Né à Tours en 1844, élève de l’Ecole des chartes, Auguste Brachet est nommé, en 1870, professeur de philosophie à l’Ecole des hautes études, et, en 1872, professeur de langue allemande à l’Ecole polytechnique. On lui doit : Dictionnaire étymologique de la langue française (1870) ; Nouvelle grammaire française fondée sur l’histoire de la langue (1874). Il a publié en outre, sur l’Italie, où il a longtemps séjourné, des ouvrages qui ont fait grand bruit : Essai sur l’histoire du caractère italien (1877) ; Tableau comparatif du caractère français et du caractère italien (1879) ; l’Italie qu’on voit et l’Italie qu’on ne voit pas (1881). Il décède à Cannes en 1898. BRACKE (Alexandre-Marie Desrousseaux, dit), 1861-1955 : Savant et homme politique. Né à Lille le 29 septembre 1861, Alexandre Desrousseaux est le fils d’un chansonnier célèbre (l’auteur du P’tit Quinquin) dans le Flandres et prend en entrant dans la vie publique le nom de sa mère : Bracke. Il entre à l’Ecole normale supérieure, nommé maître de conférences à l’université de Lille de 1887 à 1891 puis membre de l’Ecole française de Rome, il finit directeur de l’Ecole des hautes études. Remarquable helléniste, il donne des éditions d’auteurs grecs (Sophocle, Hérodote, Lucien) et une traduction de Bacchylide. Devenu marxiste en 1886, après avoir lu le Capital, Bracke est désormais, un militant assidu des congrès socialistes puis membre des organismes centraux de l’Internationale socialiste jusqu’en 1939. Elu député de Paris en 1912 et ce, jusqu’en 1924, comme candidat socialiste, il propose à son parti en avril 1919 la « motion Bracke » qui permet de maintenir l’unité de la SFIO menacée d’éclatement. Mais fidèle à l’idée selon laquelle les socialistes doivent refuser de participer au gouvernement un régime qu’ils condamnent, Backe refuse de se présenter aux élections de 1924 tout comme à celles de 1936, rejetant toute évolution de la SFIO vers le réformisme. Conseiller municipal de Lille en 1935, il remplace Léon Blum à la direction du Populaire durant les mois où celui-ci dirige le gouvernement. Il décèdera à Paris le 25 décembre 1955. CHIPONI (P.) : Contribution à l'étude du Parti socialiste. Un militant exemplaire : Bracke-Desrousseaux, Maîtrise sous la direction de L. Hamon, Paris I, 1976, 150 p. BRACQUEMOND (Félix, Joseph, Augsute), 1833-1914 : Peintre et graveur. Né à Paris en 1833, Félix Bracquemond a donné de remarquables eaux-fortes d’interprétation : l’Erasme d’Holbein ; le Tournoi, d’après Rubens ; le Soir, d’après Th. Rousseau (1882) ; David, d’après Gustave Moreau (1884) ; la Rixe, d’après Meissonier – et des eaux fortes originales : le Battant de porte, Ebats de canards, le Coq ; puis des portraits (Edmond de Goncourt, Alidor Belzant, etc.). Il a publié, en outre, un traité didactique : Du dessin et de la couleur (1885). Il décède à Paris en 1914. BRADA (Henrietta Samson, comtesse de Puliga, dite), 1850-19 : Romancière. Née à Paris en 1850, mariée au comte de Puliga, conseiller de la légation d’Italie à Paris, la comtesse de Puliga collabore à la Vie parisienne sous différents pseudonymes : Brada (pour Bradamante), etc. Ces articles ont formé depuis plusieurs volumes : Leurs Excellences (1878), caricature des petites cours allemandes ; Mylord et Milady (1884), Jeunes Madames (1895), les Epouseurs (1896), Petits et Grands (1898), Madame d’Epone (1889), l’Irrémédiable (1892), A la dérive (1892), les Lettres d’une amoureuses (1897), l’Ombre (1898) ; Comme les autres (1902) ; Retour du flot (1903), Isolée (1904), Disparu (1906), Malgré l’amour (1907), les Amantes (1907), l’Ame libre (1908), la Brèche (1909), la Voix qui accuse (1910). Ajoutons quelques notes de voyage : Notes sur Londres (1896), Terres de soleil et de brouillards (1903), et ses Souvenirs d’une petite second Empire (1924). BRAGER DE LA VILLE MOYSAN (Eugène-Joseph-Antoine), 1862-1936 : Avocat et homme politique. Né à Nantes (Loire-Inférieure) le 16 juin 1862, Eugène Brager de la Ville Moysan est le fils d’un conseiller à la Cour d’appel de Rennes. Il est avocat au barreau de Rennes avant de s’interesser à la politique. Sénateur d'Ille-et-Vilaine de 1904 à 1932, il s’inscrit au groupe de la gauche républicaine et siège dans diverses commissions et notamment à celle d'initiative parlementaire, à celle de l'hygiène, de l'assistance de l'assurance et de la prévoyance sociales, à la Commission de la mutualité et à celle des travaux publics et de l'agriculture. Il appartient en autre au comité consultatif des assurances contre les accidents du travail. Son activité est intense. Il faut citer ses intentions sur la suppression de l'enseignement congréganiste (1904), la séparation des Eglises et de l'Etat (1905), la corruption dans les opérations électorales, la liberté et le secret du vote. Battu en 1932, il se retire alors de la vie politique et meurt le 6 mars 1936, à Rennes (Ille-et- Vilaine). BRAHM (Marcel Bernhardt, dit Alcanter de), 1868-19 : Littérateur. Né à Mulhouse en 1868, conservateur adjoint au musée Carnavalet à Paris, il publie d’abord un recueil de vers montmartrois, Chansons poilantes (1892) ; puis deux volumes de vers, Eros chante (1895), les Voies anciennes (1904). Il est connu comme l’inventeur du point d’ironie : c’est en effet l’ironie qui est le signe distinctif de son talent, du reste, moins dans ses romans, l’Arrisviste (1894), Telle que toujours (1897), que dans trois volumes de réflexions sur le temps, le monde et les choses, intitulés l’Ostensoir des ironies (1900). Il faut ajouter à son œuvre des Critiques d’Ibsen (1898) ; Recoins de Paris et Maisons de poètes (1905) ; Lauzun et Carnavalet ; le IVème arrondissement (1911) ; Epigraphie de Carnavalet (1925) ; deux livres sur la Peinture (1909) et les Curiosotés de Carnavalet (1921) ; deux autres livres de vers, A travers champs (1910) ; les Carnavalettes (1912), et une légende dramatique : Sainte Odile (1916). BRAIBANT (Maurice-Fauste), 1863-1922 : Magistrat et homme politique. Né à Paris le 16 septembre 1863, Maurice Brabant est d’abord avoué en 1890 à Largentières, puis avocat en 1893, avoué-plaidant à Bar-le-Duc en 1895, juge suppléant à Reims (1899-1900), avocat à la Cour d’appel de Paris (1900), enfin juge au tribunal civil de Laon jusqu’en 1910. Conseiller général des Ardennes de 1904, il est élu député de Réthel en 1910 et en 1919 mais ne se représente pas en 1919 et décède à Paris le 3 mars 1922. BRAISE (Félix), 1893-1942 : Notaire et homme politique. Né à Taninges (Haute-Savoie) le 9 avril 1893, Félix Braise est conseiller général de la Haute-Savoie puis est élu député en 1928, s’inscrivant au groupe de l’union républicaine démocratique. Réélu en 1932, il se présente au Sénat en 1935 et est élu. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décèdera deux ans plus tard à Taninges le 12 mars 1942. BRANDÈS (Marthe-Joséphine Brunschwig, dite), 1862-1930 : Actrice. Née à Paris en 1862, premier prix de comédie, Brandès est engagée au Vaudeville où elle débute dans Diane de Lys en 1884. En 1887, elle entre à la Comédie-Française, qu’elle quitte en 1890 pour retourner au Vaudeville où elle se fait surtout applaudir dans Révoltée (1891) et dans Hedda Gabler. De retour à la Comédie-Française en 1893, elle est élue sociétaire en 1896, mais elle quitte ce théâtre en 1903 et joue à la Renaissance. D’un jeu sobre et nerveux, elle a excellé dans l’interprétation des personnages subtils et complexes de théâtre contemporain. Ses meilleurs rôles sont : la Reine Juana, les Tenailles, Patrie, l’Enigme, le Passé, l’Adversaire, l’Escalade, Amoureuse, etc. Elle décède à Paris en 1930. BRANDON (Raoul-Jacques-Ernest), 1878-1941 : Architecte et homme politique. D'origine modeste - son père est cloutier -, Raoul Brandon entame sa vie professionnelle chez Émile Vaillant, architecte du département d'Eure-et-Loir, puis, grâce à une bourse offerte par la Ville de Chartres et le département d'Eure-et-Loir, monte à Paris en 1896 étudier à l'École nationale des Arts décoratifs, puis, à l'École Beaux-arts en 1898. En 1902, il est professeur au lycée Saint-Louis, chargé des classes préparatoires à Polytechnique. Brandon mène une carrière aussi dynamique que prolifique, qui le conduit à lancer des projets et à participer à de nombreux concours, tant en France qu'à l'étranger, allant jusqu'à établir un bureau au Caire entre 1907 et 1913. Il aura tout imaginé, du palais royal au logement social, aura manié tous les styles, du néogothique au Louis XVI en passant par le style arabe. Et, non content de construire, il aura aussi enseigné et assuré de nombreuses fonctions officielles. L'œuvre bâtie de Raoul Brandon est à la fois parfaitement répertoriée et mal connue. En homme d'affaires avisé soucieux d'entretenir son image, l'architecte a fait méthodiquement sa promotion, prenant part à de nombreux concours d'architecture dans le but d'obtenir de nouvelles commandes, exposant projets et réalisations au Salon, apportant une attention toute particulière à ses dessins de présentation, et publiant ses travaux en planches lithographiées réunies dans de grands portfolios édités à compte d'auteur. Ceux-ci sont l'unique témoignage de l'activité du cabinet Brandon, les dessins d'exécution et les archives de l'agence ayant disparu. Mais dans ces recueils, réalisations effectives ou projets inaboutis sont présentés au même niveau, de sorte qu'il n'est pas possible de savoir quels travaux n'ont jamais dépassé le stade du graphique. En 1925, conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine, il est élu député du 5ème arrondissement de Paris en 1928, succédant à Paul Painlevé. Inscrit au groupe républicain-socialiste, il est réélu en 1932, puis en 1936, inscrit à l’union socialiste républicaine qu’il abandonne deux ans plus tard. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Franc-maçon, il décède en court de mandat à Assay (Indre-et-Loire) le 4 décembre 1941.

BRASILLACH (Robert), 1909-1945 : Ecrivain. Né à Perpignan le 31 mars 1909 Robert Brasillach est le fils d’un officier tué pendant les combats du Maroc en 1914. Il arrive à Paris vers 1926, suit les cours d’André Bellessort à Louis-le-Grand et fait un brillant passage à l’Ecole normale supérieure. A sa sortie, il se lance dans le journalisme, se fait remarquer par une enquête sur « la fin de l’après-guère » et se voit confier, à vingt-trois ans, par Charles Maurras, le feuilleton littéraire de L’Action française qu’il tiendra de 1932 à 1939. Il écrit plusieurs romans, L’Enfant de la nuit (1934), Le Marchand d’oiseaux (1936), Comme le temps passe (1937), où dominent les influences de Giroudoux et d’Alain-Fournier, mêlant la féérie à la réalité, pénétrés d’un sentiment nostaligique de l’adolescence, de rêves de vacances, de la simple poésie éveillée par de longues promenades dans les quartier populaires de Paris. Critique théâtral, ami fervent de Pitoëff, Brasillach se passionne aussi pour le cinéma et publie, en collaboration avec son beau-frère Maurice Bardèche, une Histoire du cinéma (1935). Engagé dans la politique active à partir du 6 février 1934, il participe à l’évolution de nombreux intellectuels de droite vers le fascisme. Il s’exalte de la guerre d’Espagne (Le Siège de la guerre d’Espagne, 1939, et Les Cadets de l’Alcazar, 936) ; l’émotion qu’il éprouve en 1937 en assistant à un congrès de Nuremberg (Les Sept Couleurs, 1939) – est un événement décisif de sa vie qui va le conduire, quelques années plus tard, à être un des journalistes les plus en vue de la « collaboration ». Arrêté en 1944, condamné à mort par la Cour de justice, il est fusillé le 6 février 1944. PADO (Dominique) : Maurras, Béraud, Brasillach, trois condamnés, trois hommes, trois générations, Paris, 1945. BRAQUE (Georges), 1882-1963 : Peintre. Né le 13 mai 1882 à Argenteuil où son père et son grand-père dirigent une entreprise de peinture en bâtiment, s’adonnant aussi à la peinture, en amateurs, Georges Braque n’a que huit ans lorsque sa famille s'installe au Havre. Pendant ses études au lycée, il fréquente les cours du soirs de l’Ecole des beaux-arts où il côtoie Othon Friesz et Raoul Dufy, ses aînés. En 1899, il fait ses débuts dans l’entreprise familiale et apprend le métier de peintre décorateur qu’il ira perfectionner à Paris chez Laberthe. L’importance de cette expérience d’une pratique artisanale est évidente, mais essentielle à la connaissance de la peinture de Braque, que ce soit dans son apport précis au cubisme, auquel il fait subir une mutation radicale, ou, plus tard, dans cette notion qu’a reteue la critique d’un travail robuste, appliqué et lent, propre à l’artisan ouvrier. Braque arrive à Paris en 1900 pour perfectionner sa formation artisanale : il suit les cours du soir de l’école des atignolles. En 1902, après son service militaire, il entre à l’académie Humbert à Montmartre et fait, e 1903, un court séjour à l’Ecole des beaux-arts de Bonnat. Soutenu par sa famille, il s’installe, en 1904, dans son premier atelier rue d’Orsel et commence véritablemet à peindre, regardant vers Corot, mais également influencé par Dufy et Friesz, qui l’avaient convaincu de venir à Paris. De ses cdébuts (1900-1904), il reste peu de tableaux (Portrait de ma grand-mère, Marine). La visite du Salon d’automne de 1905 révèle à Braque la peinture « pure », directe des fauves, notamment celle des toiles que Matisse et Derain avaient rapportées de Collioure. Cette peinture qu’il qualifie de « physique », lui conviet parc e que, dit-il, elle est « dénuée de romantisme ». Durant l’été 1906, Braque peint ses premières toiles importantes lors d’unséjour qu’il fait à Anvers en compagnie de Friesz. C’est là, réellement, que l’on situe ses débuts nettement influencés par Matisse (Le Mât dans le port d’Anvers, 1906). Après un cours passage à Paris, Braque gagne l’Estaque où il retrouve l’atmosphère des paysages de Cézanne. En février 1907, il expose six toiles au Salon des indépendants, qui sont toutes vendues. Il retourne aussitôt à La Ciotat où il demeure tout l’ été (Petite Baie de la Ciotat). Sa peinture, faite de larges traits juxtaposés, révèle ses dons exceptionnels de coloriste par l’emploi de tons rompus, subtils et lumineux, qui montrent son souci d’harmonie. Ces toiles sont aussi marquées par l’atmosphère cézanienne. Dans La Ciotat, en 1907, maisons, roches et arbres s’inscrivent das un champ rapproché, quasi aperspectif , comme taités en gros plans dans un espace unique à la structure simplifiée et rigoureuse. L’horizon réhaussé accentue encore la parti d’une peinture qui se développera un moment, sur un seul plan. L’emploi du ton local ocre, jaune, vert et gris de la Provence souligne davantage encore l’ifluence de Cézanne et annonce la caractère « grisaille » des compositions cubistes. A l’automne 1907, la rétrospective Cézanne au Salon et l’exposition Cézanne chez Bernheim jeune, la rencontre avec Picasso chez qui Apollinaire le conduit et chez qui il peut voir Les Demoiselles d’Avignon, qui le heurtent, confirment Braque dans sa conviction de suivre la voie ouverte par le Maître d’Aix. Mais de la rencontre avec Picasso et du choc des Demoiselles, il retiendra l’énergue libératrice. Le Nu debout (1907-1908) est révélateur des influences cinjuguées de Cézanne, Matisse (Nu bleu, Souvenir de Biskra) et de Picasso. De même, Les Instruments de musique (1908), traités en large plan aux lignes d’un dessin rigoureux, sont caractéristiques de la mutation qui s’opère dans son art. Cette toile marque aussi un changement de thème et l’abandon presque total du paysage jusqu’à la fin des années 1920. Braque réduit ainsi ce qu’il appelle « l’espace visuel », c’est à dire le point de vue panoramique au profit d’un espace qu’il définit lui-même comme un « espace tactile », dans lequel les objets, traités en gros plans, occupent la toile en son centre et donnent le sentiment d’être proches ou dans la même relation spatiale que le spectateur. Cette recherche de la réalité tangible des choses l’amène à donner plus d’importance à la structure et à la construction des objets au détriment de la couleur. Ainsi, progressivement, l’influence de Matisse, le chromatisme fauve s’estompent au profit de l’analyse et de la connaissance intellectuelle des formes et de leurs structures. C’est pourtant à travers Cézanne, encore, que Braque réagit à la violence « sauvage » de Picasso. A son retour de l’Estaque, où il séjourne durant le printemps et l’été 1908, Braque présente un ensemble de toiles au Salon d’automne auquel il est admis. D. H. Kahnweiler l’invite alors à exposer dans sa jeune galerie du 9 au 28 novembre 1908. L’exposition est préfacée par Apolliaire. Braque progresse désormais dans ce que l’on nomme le précubisme ou cubisme cézannien durant toute l’année 1909. Dans la toile Port en Normandie comme dans les différentes versions du Château de la RocheGuyon, Braque prend conscience de ce que l’espace entre les objets, les intervalles ont autant de valeur picturale, de force plastique, que les formes elles-mêmes. Aussi densifie-t-il les vides, pour unifier les formes et fonds, en liant, comme il le dit, l’ « espace à son contenu ». Avec Picasso, qu’il fréquente de plus en plus, il constate qu’à travers les deux recherches parallèles se définit un même projet : ils décident alors de mettre en commun leur expériences. En 1910, Braque s’installe rue Caulaincourt et passe l’été à l’Estaque. Ses liens avec Picasso se resserrent. En 1911, ils séjournent tous les deux à Céret (Le Portugais, L’Hommme au violon). En 1912, ils passent l’été à Sorgues. Braque y prolonge, par l’invention du papier collé (Composition et verre) et tout aussi radicalement, le collage découvert en avril par Picasso ( (Nature morte à la chaise cannée). Il apporte ainsi au cubisme la dimension qui lui manquait, celle de la couleur. Si le papier collé etérine l’abandon du ton local et marque la première dissociation de la forme et de la couleur, il a surtout pour effet de renouer avec la couleur. Ainsi, tandis que Picasso s’intéresse à l’espace et à la forme, Braque réaffiorme ses préuccupations de coloriste. D e cette communauté, il faut retenir ce que la contribution de Braque a d’essentiel. Le premier, il introduit la lettee d’imprimerie dans la peinture, d’abord en trompe l’œil (Le Pyrogène, 1910), puis, par l’intervention concrète du pochoir (Le Portugais). Le premier, encore, il a recours au peigne à peindre le faux bois et à la techique du faux marbre dans la peinture, comme il ajoutera du sable, de la sciure de limaille de fer à la matière picturale (Compotier, Bouteille de verre, 1912). Ces inventions sont considérables en ce qu’elles désacralisent le « faire » de l’artiste et renversent fondametalement la rapport à la réalité comme modèle, en mettant un terme au primat du rendu illosionniste. Braque, comme Picasso, s’isole alors d’une école cubiste naissante. Il participe en Allemage aux expositions de la Sonderbund et du Blaue Reiter en 1912, à l’Armory Show de New-York en 1913. Le papier collé marque aussi la première réaction aus dangers d’une analyse excessive conduisant à un hermétisme proche de l’abstractrion. En 1913 et en 1914, Braque rétablit synthétiquement le volume par une retructuration des éléments de l’analyse en une composition cette fois concenntrée quasi volumétrique (Homme à la guitare, 1914). C’est à Sorgues, où il travaille non loin de Picasso, que la guerre le surprend et le contraint à interrompre cette « reconstruction » de l’objet. Deux expositions cette même année lui avaient cependant permis de se faire connaître en Allemagne, à Dresdes et à Berlin. Blessé en 1915 sur le front de l’Artois, Braque est trépané. Il reste à l’hôpital jusqu’en 1916. Le dialogue avec Picasso, alors en Italie, est interrompu. Braque, après une longue convalescence à Sorgues, reprend difficilement la peinture. Il est alors influencé par Gris et Laurens avec qui débute une profonde amitié. La Grade Musicienne marque la fin du cubisme synthétique. Braque commence en 1918 la rédaction de ses « propos » que publie Reverdy dans les Cahiers du Sud. Mais 1918 marque surtout le retour au thème des natures mortes au guéridon. Désormais, Braque aère ses compositions et les situe davantage dans un espace ouvert et en profondeur. Le cubisme perd de sa structure au profit d’une écriture plus picturale. Dans Café-Bar en 1919, l’’space acquiert ainsi une complexité nouvelle, les tons se superposent et jouet etre eux, formes et couleurs se correspondent de nouveau. La série des Guéridons de 1918-1919 marque une amplification du thème et son développement dans un espace en profondeur où s’inscrit une composition à dominante verticale. Ici, le dessein n’intervient plus comme support de l’analyse intellectuelle mais comme une structure d’un ensemble. Un nouveau processus pictural s’élabore peu à peu dans lequel la peinture, qui ne sert plus à souligner la puissance expressive des objets, acquiert une autonomie plastique propre. Elle tend à ce que Braque appelle le « fait pictural ». Outre les compostions au guéridon apparaîssent deux nouveaux thèmes caractéristiques de cette période : les cheminées et les canéphores. La « tactilité » de ces toiles ne tient plus à l’impression d’une proximité quasi manuelle des objets mais à la matérialité d’une peinture faite de pâte épaisse aux tons sévères, gris, verts, bruns, soutenus par une préparation mate, noire ou grise. Les cinq Cheminées, peintes entree 1920 et 1927, sont de vastes projets monumentaux dans lesquels les formes ont gardé la puissance dynamique du cubisme. Construites verticalement, parfois en perspective désaxée, elles révèlent un espace tridimentionnel comparant deux zones : partie haute et partie basse, plus ou moins dense (La Cheminée). Le faux marbre est rendu ici par de grandes touches directes, vigoureuses, qui concernent aussi bien les objets eux-mêmes que l’espace qui les baigne. L’autre série de toiles ce dette époque – les figures allégoriques dites Canéphores (1922-1926), influencées par les Baigeuses de Renoir - sont ignaficatives de la brève approche naturaliste de Braque. Le dessin y a perdu sa sécheresse linéaire du cubisme au profit d’un arabesque ample, inscrite sur la couleur plutôt qu’à son contour. Cette ligne plus spontanée donne davantage de de contrastes aux formes du corps dont elles soulignent la volupté. Elle marque surtout l’élimination définitive de la régidité mentale du cubisme et le parti pris d’un espace d’une complexité accrue, et de sa représentation strictement picturale. En 1928, Braque entreprend une nouvelle série de Guéridons dans laquelle il renoue avec l’espace environnant, faisant jouer les structures du meuble avec celles des lambris d’angle de la pièce (Grand Guéridon, 1929). Cette idetification de l’espace est assortie d’un allégement de la matière picturale. Les couleurs sont diluées. Elles jouent avec la texture du sable ou de la sciure avec lesquels elles se mélangent, rappelant ainsi la fresque. Ces quatre Grands Guéridons concluent cette période où triomphe la couleur claire, mais qui consacrent la maturité de Braque. C’est le moment où, pendant l’été, il abandonne le Midi pour Varengeville en 1929. Mais c’est surtout le début d’une longue série d’expositions : Berlin en 1930, New-York en 1931, Bâle en 1933, Londres en 1934, Bruxelles en 1936. En 1937, il reçoit les prix Carnegie après Matisse et Picasso. La peinture de Braque va connaître désormais et jusqu’à la fin de sa vie une évolution stylistique homogène. Seuls les thèmes changent pour atteindre une dimension d’ue rare ambition. Dès 1938, s’amorce la série des Ateliers, interrompue par la guerre. Braque demeure à Paris jusqu’à la Libération. Cette période est marquée par des évènements et ce sont de telles œuvres qui ont sans doute contribué à donner du eintre l’image superficielle d’un homme tourné vers le passé. Après la guerre, Braque regagne Varengeville et entreprend immédiatement de grandes toiles. Durant les dix dernières années de sa vie, la sante de Braque déclinant, le peintre s’attache alors a la production de petites toiles. Il meurt à Paris le 31 août 1963. Braque exécuta aussi des vitraux (chapelle Saint-Dominique, Varengeville). Il réalisa également plusieurs décors de ballet pour Diaghilev, Les Fâcheux, 1923 ; Salade, 1924 ; Zéphir et Flore, 1925. Enfin, son eouvre de peintre illustrateur est importante : Les Ardoises du toit de P. Reverdy, 1918 ; Le piège de Méduse de Satie, 1921 ; La Théoganie d’Hésiode, 1932. BRAQUE (G.) : Cahiers. Le jour et la nuit 1917-1952, Paris, 1952. BISSIERE (R.) : Georges Braque, Paris, 1920 BISSIERE (R.) : Braque, œuvres de George Braque (1882-1963), coll. du Musée national d’art moderne, catalogue établi par N. Pouillon et I. Monod-Fontaine, Paris, 1982. BRASSEUR (Jules Dumont, dit), 1829-1890 : Acteur. Né à Paris en 1829, d’abord commis de magasin, Brasseur débute au théâtre de Belleville, puis joue au Délassements-Comique, aux Folles-Dramatiques, et entre, sous le Sous le Second Empire, au Palais-Royal, où il reste jusqu’en 1877. Comique excellent, il excelle dans les types grotesques. Ses plus grands succès sont : Le Misanthrope et l’Auvergnat, La Cagnotte, Tricoche et Cacolet, Le Plus heureux des trois, etc. Il dirige de 1878 jusqu’à sa mort, le théâtre des Nouveautés. Il décède à Paris en 1890. BRASSEUR (Albert, Jules), 1862-1932 : Acteur. Né à Paris en 1862, fils du précédent, Albert Brasseur débute au théâtre des Nouveautés en 1879, dans Fleur d’oranger. Il se signale par une originalité plein de finesse t de grâce, un sentiment comique plein de tact. En 1890, il passe aux Variétés où il devient le favori du public. On peut citer parmi ses meilleures œuvres : L’Héroïque Lecardunois, Le Pompier de service, Le Nouveau jeu, Le Vieux marcheur, Education de prince, La Veine, Le Sire de Vergy, M. de La Palisse, Le Bonheur, mesdames !, Le Bois sacré, L’Habit vert, Le Roi, etc. Il décède à Maisons-Laffitte en 1932. BRATEAU (Jules, Paul), 1844- : Artiste. Né à Bourges (Cher) en 1844, c’est à lui qu’est due en grande partie la réhabilitation de l’étain comme matière d’art. BRAU DE SAINT-POL LIAS (Marie, François, Xavier, Joseph, Jean, Honoré), 1840-1914 : Voyageur et économiste. Né à Seix (Ariège) en 1840, Brau de Saint-Pol Lias a fait plusieurs voyages dans les pays malais (péninsule malaise, Indes néerlandaises) de 1876 à 1885 et a travaillé à la fondation d’une société de colons explorateurs. IL a écrit la relation e ses voyages. Il décède à Paris en 1914. BRAUD (Ernest, Jean, François, Xavier), 1846-1915 : Clerc de notaire et homme politique. Né à Rochefort (Charente-Inférieure) le 11 aout 1846, Ernest Braud, maire de Rochefort en 1888, conseiller général, est élu député gauche radicale en 1889 et réélu jusqu’en 1898 où il est battu. Il prend sa revanche en 1902 et en 1906 mais il échoue en 1910 et se retire de la politique. Il décède à Rochefort le 3 décembre 1915. BRAULT (Léon), 1839-1885 : Météorologiste. Né à ? en 1839, officier de marine, Léon Brault exécute des cartes des vents, de 1875 à 1883. Il devient directeur du bureau météorologique au dépôt des cartes de la marine, et a publié : Etude sur la circulation atmosphérique dans l’Atlantique Nord (1881), et Traité d’astronomie et de météorologie appliquée à la navigation (1877-1878), en collaboration avec G. Chabirand. BRAZZA (Pierre-Paul-François-Camille Savorgnan de), 1852-1905 : Explorateur. Né le 25 janvier 1852 à Castel Gandolfo (Italie), Pierre Savorgnan de Brazza est le septième fils d’une riche et noble famille italienne. Dès son plus jeune âge, le jeune Savorgnan est bercé par les récits de voyage paternels. Encouragé par son précepteur, il va donc préparer à Paris, au collège Sainte Geneviève, le concours d’entrée à l’Ecole Navale. Admis à titre d’étranger en décembre 1868, il n’a pas encore dix-sept ans quand il fait son entrée à l’École navale à Brest pour embrasser une carrière militaire dans la Marine française. Lorsqu’éclate la guerre de 1870, Pierre n’est encore qu’un élève aspirant en passe d’être affecté à l’escadre de l’Atlantique Sud. Mais pour prendre part au conflit, il demande conjointement une affectation à une unité combattante de la flotte et sa naturalisation française. Sa première demande satisfaite, Pierre se retrouve sur La Revanche, un cuirassé d’une des escadres de la mer du Nord. A la fin des hostilités et une fois la IIIe République instaurée, il est mis à disposition des forces navales de l’Atlantique Sud et rallie la frégate Vénus, un navire en charge de la surveillance côtière du Gabon pour y réprimer la traite des Noirs devenue illégale. En 1874, son navire croise ainsi au large de l’embouchure du fleuve Ogooué. C’est à ce moment là que va naître en lui, avec évidence, un projet d’expédition à l’intérieur du continent africain : remonter l’Ogooué pour prouver que son cours et celui du fleuve Congo ne font qu’un. Un projet qu’il va jusqu’à soumettre en juin de la même année au ministère de la Marine et des Colonies et qu’il finira par aller défendre en personne rue Royale à Paris. A cette occasion, il est informé que sa demande de naturalisation française, faite trois ans plus tôt, est acceptée. Seulement les conséquences de cette naturalisation risquent de contrarier sérieusement ses projets : le privant en principe de ses grades acquis à titre d’étranger, il lui faut en effet, pour demeurer dans la marine française, obtenir le brevet de capitaine au long cours. Ce diplôme doit lui permettre de réintégrer la Navale avec le grade d’enseigne de vaisseau auxiliaire. Pour préparer son brevet, il est alors contraint de séjourner plusieurs mois à Paris. Ses examens passés avec succès, il retourne dans la Marine française à la faveur de précieuses relations au ministère. Surtout, le 15 février 1875, il obtient un ordre de mission pour explorer l’Ogooué. De retour sur le continent africain, muni de l’ordre du ministère de la Marine, Pierre Savorgnan de Brazza arme un petit bateau à vapeur à Libreville et part le 3 novembre 1875 à la découverte des rives du fleuve Ogouué, flanqué de deux compagnons et de quelques porteurs africains. Le 10 février 1876 l’expédition rejoint Lopé. Puis dix-huit mois plus tard, en juillet 1877, après de multiples palabres avec les rois et chefs de tribus locaux, elle atteint le confluent de l’Ogooué avec la rivière Passa. Au-delà, sa progression est stoppée par des chutes d’eau et des rapides. Le jeune explorateur doit alors se rendre à l’évidence : l’Ogooué ne peut être confondu avec le Congo. Surtout le fleuve n’est pas la grande voie navigable de pénétration à l’intérieur du continent qu’espéraient les autorités françaises. Malgré ce premier constat d’échec, l’expédition poursuit sa route en remontant le cours du N’Gambo, un affluent de l’Alima, un autre fleuve baptisé ainsi par la population locale. Mais le 11 août, exténués et affaiblis par la maladie, Brazza et ses compagnons, doivent rebrousser chemin. Rapatrié à Paris, l’insatiable et imperturbable explorateur ne tarde pas à remettre sur pied une nouvelle expédition aux allures de défi. A l’époque, un journaliste du New York Herald, connu sous le nom de Stanley, parti pour le compte de son journal à la recherche du missionnaire britannique Livingstone porté disparu dans la région des grands lacs africains, est non seulement parvenu à retrouver le citoyen de sa Majesté mais a aussi emprunté sur son retour le cours du fleuve Congo. Aussi, le roi Leopold II, qui nourrit l’ambition de donner des colonies à la Belgique, a-t-il mandaté début 1879 le journaliste héroïque pour conduire une mission africaine destinée à la construction. Face à cette pressante menace de visées coloniales belges sur le continent africain, Pierre Savorgnan de Brazza obtient cette fois du ministre de l’Instruction publique, Jules Ferry, fervent partisan de l’expansion coloniale, un soutien financier de 100 000 francs à son nouveau projet. Moyennant quoi, il embarque pour l’Afrique le 27 décembre 1879 afin de préparer une expédition de plus grande ampleur. Au cours de sa seconde remontée du cours de l’Ogooué, il reçoit une invitation du roi des Batékés, Makoko, qui lui réserve un accueil princier. L’extraordinaire humanisme du jeune français lui gagne l’amitié et la confiance des indigènes. Pierre Savorgnan de Brazza obtient cordialement du roi Makoko la concession de son territoire à la France. Un traité de protectorat de la France est signé le 10 septembre 1880. L’expédition installe alors à proximité un poste sur le fleuve baptisé N’Tamo, qui plus tard donnera naissance à la ville de Brazzaville. Après avoir traversé les plateaux Batéké et rejoint le Congo, Pierre découvre par hasard les sources de l’Ogooué tant recherchées, en tentant de rallier l’océan depuis le poste de Franceville. De retour en France, via Portsmouth en Grande-Bretagne, il se bat pour faire reconnaître ses découvertes et ameute l’opinion publique à grands renforts de réunions publiques et d’interviews aux grands journaux français et étrangers. Résultat, le 30 novembre 1882, une loi par laquelle les Chambres ratifient le traité d’amitié signé entre le roi Makoko et lui, est promulguée. Les régions découvertes au cours de son expédition sont donc officiellement placées sous protectorat français. Un mois plus tard, de nouveaux crédits lui sont votés afin d’organiser une troisième expédition. Placée sous son autorité, elle a pour objectif la création de nouveaux postes destinés à sécuriser les voies de communication. Pierre Savorgnan de Brazza est nommé lieutenant de vaisseau pour l’occasion et se voit conférer le titre de commissaire général de la République dans l’Ouest africain. En 1885 enfin, l’Acte général de la conférence de Berlin reconnaît tous les droits de la France sur le Congo. Et au mois de novembre de la même année, l’explorateur est nommé commissaire général du gouvernement dans le Congo français. Une fonction qu’il occupera jusqu’en 1897. Il s’emploie au cours de ces années à organiser la colonie qu’il a contribué à créer. Cependant, critiqué dans ce rôle d'administrateur, il est mis en disponibilité en 1898 avant de démissionner au mois de mai 1901. Quelques années plus tard, l’explorateur est mis à nouveau à contribution. A la suite de scandales financiers, la France le sollicite pour se rendre au Congo et y effectuer un voyage d'inspection. Les conditions coloniales se sont détériorées, l’esclavagisme sévit encore. Certains féticheurs lui confirment d’ailleurs sur place, au travers de leurs danses, les exactions commises le long des rives du fleuve Congo. Alors qu’il rentre en France pour rendre compte de la situation, Pierre Savorgnan de Brazza meurt subitement pendant son voyage, à Dakar (Afrique Occidentale française), le 14 septembre 1905. Il est inhumé en Algérie. Brazza a laissé de ses voyages une relation vivante et pittoresque, Explorations dans l’Ouest africain, essentielle pour la connaissance de son œuvre de colonisateur pacifique. CHAMBRUN (Général de) : Brazza, Paris, 1930. MARAN (René) : Savorgnan de Brazza, Paris, 1951. BRÉAL (Michel, Jules, Alfred), 1832-1915 : Linguiste. Né à Landau (Bavière rhénane) en 1832, de parents français, Michel Bréal entre en 1852 à l’Ecole normale supérieure et, trois ans plus tard, va compléter ses études à Berlin. De retour à Paris, il devient professeur de grammaire comparée au Collège de France et devient membre de l’Académie des inscriptions (1875), directeur de l’Ecole des hautes études, inspecteur générale de l’instruction publique pour l’enseignement supérieur. On lui doit la traduction française du grand ouvrage de Bopp, Grammaire comparée des langues européennes (1867-1872) ; Sur le déchiffrement des inscriptions cypriotes (1877) ; Mélanges de mythologie et de linguistique (1878) ; Les Excursions pédagogiques (1882) ; Dictionnaire étymologique latin (1885) ; La Réforme de l’orthographe française (1890) ; L’Essai de sémantique (1897) ; où il étudie les changements de signification des mots ; Deux études sur Goethe (1898) ; Pour mieux connaître Homère (1906). Ce qui, dans l’étude du langage intéresse le plus Bréal, c’est moins le matériel linguistique que le fait de la pensée et de civilisation que les mots recouvrent. Il décède à Paris en 1915. BRÉANT (Ernest, Alexandre), 1880-1944 : Commerçant et homme politique. Né à Châteaubriant (Loire-Inférieur) e le 25 décembre 1880, Ernest Bréant est le fils d’un mercier-épicier en gros et premier adjoint au maire. Sous le patronage d’Aristide Briand, il est élu député de la Loire-Inférieure en 1928, inscrit au groupe des républicains de gauche. Secrétaire de la Chambre en 1930, il entre pour quelques jours (23 décembre 1930-26 janvier 1931) dans le ministère Steeg comme sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Il est réélu député en 1932 mais battu en 1936. Maire de Châteaubriant en juin 1940, il y meurt le 10 février 1944. BRÉAUTÉ (Albert), 1853- : Peintre. Né à Paris en 1853, élève de Lehmann, Merson et Cormon, Albert Bréauté s’est fait remarqué comme peintre de genre. On lui doit, entre autres ouvrages : L’Apprentie, La Reprise, Le Déjeuner, Les Masques, Le Repos, Doux aveux (1904). BRÉCARD (Charles, Théodore), 1867- : Général. Né à Sidi-bel-Abbès (Oran) en 1867, sous-lieutenant sorti de Saint-Cyr en 1887, breveté d’état-major en 1903, Charles Brécard était lieutenant-colonel au 2ème régiment de chasseurs à cheval en 1914 quand la guerre éclate. Après avoir été chef de mission auprès de l’armée belge lors des premières opérations, il devient, en novembre 1914, chef d’état-major de la VIème armée. Brigadier en 1916, il est mis successivement à la tête d’une brigade et d’une division d’infanterie, puis d’une division de cavalerie en mars 1917. Promu général de division en 1920, inspecteur général des remontes en 1922, commandant du 33ème corps d’armée en 1924, il était appelé en 1927 à l’inspection générale de la cavalerie. BRÉGUET (Antoine), 1851-1882 : Physicien. Né à Paris en 1851, fils du physicien et horloger Louis Bréguet (1804-1883), Antoine Bréguet est placé par son père à la tête de ses ateliers. Il étudie alors toutes les questions scientifiques et industrielles relatives à l’électricité. Inventeur d’un anémomètre enregistreur mû par l’électricité (1875), d’un téléphone à mercure (1878) ; outre des recherches sur les lignes de force, on lui doit des mémoires sur les Téléphones à ficelle et sur la Machine Gramme. Il décède à Paris en 1882. BRÉGUET (Louis, Charles), 1880- : Ingénieur et aviateur. Né à Paris en 1880, issu de la famille du précédent, Louis Bréguet est l’un des premiers constructeurs d’avions et d’hélicoptères. Il a construit entre autres l’appareil qui permet à Pelletier-Doisy d’effectuer le voyage de Paris à Tokio (1924). Président de la Chambre syndicale des constructions aéronautiques, il décèdera ? BRÉHIER (Émile), 1876-1952 : Philosophe et historien. Né à Bar-le-Duc (Meuse) le 12 avril 1876, Emile Bréhierest à la fois professeur à la Sorbonne à partir de 1919, directeur, pendant de nombreuses années, de la Revue philosophique et membre de l’Académie des sciences morales et politiques, ainsi que de la British Academy, de l’Académie des Lincei, de l’Académie de Belgique. Il est peu d’hommes qui, par la clarté de leur esprit et la riche objectivité de leur enseignement, aient exercé une aussi profonde influence qu’Emile Bréhier. Bien qu’il n’ait exposé sa pensée personnelle qu’à travers celle des philosophes auxquels le rattachait son sentiment commun du logos unifiant de la pensée partout opérante et partout régulatrice, elle se dégage d’articles très dense comme L’Unique pensée d’A. Schopenhauer (Revue philosophique, octobre 1938), Doutes sur la philosophie des valeurs (Revue de métaphysique et de morale, juillet 1939). Ses maîtres sont Philon, Chrysippe, Plotin et Schelling. Plus proche du rationalisme abstrait, il ne croit pas pouvoir adhérer à une conception théiste. Jusquà la fin de sa vie, défiant à l’égard des formes morbides de l’existentialisme, il tient à opposer les disciplines de la pensée à l’exaltation du sentiment au culte de l’irrationnel. Il ne veut pas désepérer de l’époque dans laquelle il vit : estimant qu’un effort de méditation et de volonté reste possible, il en appelle à la sagesse contre la pratique. L’œuvre de l’historien est immense : une Histoire de la philosophie en sept volumes (1926-1932), une édition critique, avec traduction, des Ennéades de Plotin, un Chrysippe et l’ancien stoïcisme (1910), sa thèse de doctorat, les Idées philosophiques et religieuses de Philon d’Alexandrie (1901), Schelling (1912), la Philosophie de Plotin (1928), une Histoire de la philosophie allemande (1921). Il meurt à Pars le 3 février 1952. BRÉMOND (abbé Henri), 1865-1933 : Critique littéraire et historien. Les spécialistes voient surtout en Brémond l’auteur d’une moumentale Histoire littéraire du sentiment religieux en France qui reste inachevée et dont certains aspects ont été vivement contestés, mais qui demeure un instrument de travail indispensable. Né le 31 juillet 1865 à Aix-en-Provence, Henri Brémond, fils d’un notaire, après des études au collège écclésiastique de sa ville natale, entre à dix-sept ans dans la Compagnie de Jésus. Après avoir fait son noviciat en Angleterre, il fut ordonné prêtre en 1892. De retour en France la même année, il enseigne jusqu’en 1899 et, à partir de 1894, il collabore régulièrement à la célèbre revue jésuite, Études. En 1900, la rencontre fortuite à Athènes avec Maurice Barrès inaugure une amitié qui ne sera pas sans influence sur sa carrière littéraire. Ces relations et son tempérament non conformiste le pousse cependant à quitter l'ordre en 1904, afin de se consacrer pleinement à ses travaux critiques et littéraires. Collaborateur régulier des Annales de philosophie chrétienne, du Correspondant, de la Revue des deux mondes et de la Revue de Paris, il s'impose rapidement comme l'un des esprits les plus fins et les plus érudits de sa génération. Il est alors officiellement rattaché à son diocèse d’origine à Aix, mais on l’y laisse libre de se consacrer à ses travaux littéraires. Les premiers ouvrages qu'il publie : L'Inquiétude religieuse (1901), Âmes religieuses (1902), Thomas More (1904), La Provence mystique au XVIe siècle (1908), Nicole (1909) traitaient essentiellement de questions touchant à la religion et à la spiritualité. Avec son Apologie pour Fénelon (1910), l'abbé Brémond entamait une série de travaux sur le sentiment religieux, à laquelle il allait consacrer une large partie de son existence, et dont le couronnement allait être sa monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de religion qu’il ambitionne au départ de mener depuis la fin des guerres de religions jusqu’à nos jours ; mais elle pris en chemin des proportions si monumentales qu’à sa mort onze tomes ne lui auront pas suffi pour venir à bout du XVIIe siècle. À partir des années 1920, ses recherches le portèrent vers l'étude de la poésie contemporaine. S'intéressant au romantisme (Pour le romantisme, 1923) et surtout au symbolisme, il écrivit alors de magnifiques essais (La poésie pure, 1926 - Prière et poésie, 1927), dans lesquels il s'efforçe de démontrer la dimension mystique de la poésie et son analogie avec une certaine forme de prière. Par la qualité de son oeuvre, l'abbé Brémond devait contribuer, au même titre que Ferdinand Brunetière, Émile Faguet, Charles du Bos ou encore Albert Thibaudet, à donner à la critique française du début du siècle ses lettres de noblesse, ce que l'Académie française reconnut, en l'élisant, le 19 avril 1923, au fauteuil de Mgr Duchesne qui semblait décidément voué aux ecclésiastiques. La réputation de Brémond atteint alors un plus vaste public. Il rompt des lances en faveur du romantisme contre un groupe de jeunes disciples de Maurras – Henri Massis, Jacques Maritain, Henri Ghéon – qui se proclament néo-classiques en littérature, néo-thomistes en philosophie. Ces apparents « divertissements » représentent en fait des fragments échappés au naufrage d’un livre que Brémond rêve alors d’écrire et qu’il aurait intitulé Emmaüs, « volume de théorie sur les trois expériences, mystiques, religieuse, poétique » , cette dernière promettant comme les autres, mais sous une forme plus fugitive. Dans la même perspective, mais en restreignant cette foi prudemment le champ. Il meurt à Arthez (Basses-Pyrénées) le 17 août 1933.

BORDEAUX (Henri) : Un sourcier, Henri Bremond, 1924. MERTIN DU GARD (M.) : Henri Bremond, 1927 LOISY (Alfred) : George Tyrell et Henri Bremond, 1936. BRÉMOND (Jean-Louis), 1858- : Peintre et graveur. Né en 1858 à Paris, Jean-Louis Brémond est le fils du peintre Jean-François Brémond (1807-1868). Elève de Cabanel et de Ruet, Jean-Louis Brémond a surtout peint des paysages décoratifs souvent animés de figures. Citons : Les Saisons (1900) ; Les Cygnes (musée de Nevers) ; Décorations du château d’Arnouville ; Vieux Passy (mairie du XVIème arrondissement de Paris) ; L’Intendant général Baratier ; Cartons de tapisserie et de nombreux paysages de Normandie. Les gravures de Brémond sont des eaux-fortes originales monochromes vigoureuses et inspirées directement par la nature : effet de ciels, marine, arbres drossés par le vent, vues de Normandie, sujets décoratifs et têtes expressives. BRENET (Marie Bobiller, dite Michel), 1858-1918 : Musicologue. Née à Lunéville en 1858, Micle brenet a composé sur l’histoire de la musique des ouvrages remarquables : Histoire de la symphonie à orchestre jusqu’à Beethoven (1882) ; Grétry, sa vie et ses œuvres (1884) ; Jean de Okeghem (1893) ; Sébastien de Frossard (1896) ; Claude Goudimel (1898) ; Notes sur l’histoire du luth en France (1899) ; Les Concerts en France sous l’ancien régime (1900) ; La Jeunesse de Rameau (1903) ; Palestrina (1905) ; Notes sur l’introduction des instruments dans les églises de France (1909) ; Musiques et musiciens de la vieille France (1911) ; Dictionnaire pratique et historique de la musique (1926). Elle décède à Paris en 1918.

BRET (Georges, Robert, René, Léon), 1885-1970 : Docteur en droit et homme politique. Né le 21 septembre 1885 à Melun (Seine et Marne), Léon Bret, d’abord conseiller général d’Ille-et-Vilaine est élu ensuite député en 1924 sur la liste d’union républicaine et de concorde nationale, et s’inscrit au groupe de l’union républicaine démocratique. Réélu à Redon en 1928, 1936 et 1936, il vote, le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain puis se retire de la vie politique. Il décédera à Paris le 11 décembre 1970. BRETON (André), 1896-1966 : Poète. Né à Tinchebray (Orne), le 19 février 1896, André Breton, d'origine modeste, passe son enfance à Saint-Brieuc, auprès de son grand-père maternel. En octobre 1913, il entreprend sans enthousiasme des études de médecine que prétend lui faire suivre sa famille mais s’intéresse davantage à la poésie qu’à la chimie. Il rencontre Jean Royère et publie dans sa revue La Phalange, en mars 1914, trois de ses grands poèmes. Mobilisé en avril 1915, André Breton traverse la Première Guerre mondiale dans les services de santé de l'armée. Il y rencontre Jacques Vaché, jeune homme qui a façonné sa vie comme une œuvre d'art et se suicide à 24 ans. Jacques Vaché a sur Breton une influence considérable, même s'il n'a laissé que des lettres de guerre. Ce que lui apporte Jacques Vaché, c’est, par le moyen de l’humour, un moyen de « résistance absolue », à la guerre bien-sûr, mais aussi, par delà, aux hiérarchies et aux valeurs consacrées par une civilisation capable d’enfanter cette guerre. Toutes les années de la guerre, qu’il passe successivement à Nantes, Saint-Dizier où il fait fonction d’interne dans un centre neuropsychiatrique militaire et s’initie avec passion aux théories de Freud qui lui ouvrent des horizons sur la possibilité pour l’art d’explorer systématiquement l’inconscient. Son premier recueil de poèmes, Mont de piété (1919), montre comment, sous influence de Rimbaud, Apollinaire, Reverdy, il s’éloigne des leçons de Mallarmé et de Valéry. Plus important encore est le glissement général d’orientation qui s’y révèle : à l’interrogation sur les formes de poésie ont succédé les recherches sur sa nature. Car si Breton ne veut plus vivre pour elle, il ne peut vivre que par elle. Des prédilections communes, la foi dans les pouvoirs de la poésie ont rapproché de lui, dans les années 1917-1918, Louis Aragon et Philipe Soupault. En mars 1919, ils fondent une revue Littérature, qui publie les Poésies de Ducasse, les Lettres de guerre de Jacques Vaché, décédé en janvier 1919, et les premiers textes obtenus par Breton et Soupault au moyen de l’écriture automatique dont la pratique lui a été suggérée par l’observation des états de demi-sommeil et la méthode freudienne des des associations spontanées. Les Champs magnétiques (en collaboration avec Soupault) qui paraît au printemps 1920, constituent ainsi la première affirmation du surréalisme. L’adhésion spontanée du groupe de Littérature (Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard, René Crevel, Michel Leiris, Robert Desnos, Benjamin Péret) aux négations de Tzara qui retrouve parfois le ton même de Vaché, la célébrité des batailles dadaïstes en 1920 et 1921 ont masqué souvent ce fait important : la conception neuve de l’inspiration et de la poésie qui est au cœur du surréalisme s’est dégagée indépedamment de Dada. Très vite, Breton ne peut plus se satisfaire du nabilisme de ce dernier et des manifestations qu’il juge stéréotypées et pauvres. En 1924, Breton publie le Premier manifeste du Surréalisme, qui fait de lui le théoricien du surréalisme, pour lequel il militera avec passion jusqu’à la fin de sa vie. Dans la poésie de Breton, l’imaginaire est sommer de se réaliser. L’art doit permettre à l’homme d’accéder au merveilleux. La logique disparaît devant le rêve et le monde réel fait figure d’accusé.Le surréalisme apparaît ainsi comme une des manifestations du malaise ressenti par les intellectuels devant la crise des valeurs sur lesquelles reposait la civilisation européenne à la fin du XIXème siècle, que ces valeurs soient morales ou scientifiques. L’éthique surréaliste implique le révolte politique. Après la lecture du Lénine de Trotsky, Breton devient membre du parti communiste en 1927 mais se trouve contraint à de perpétuelles mises au point et réprouve les méthodes autoritaires de Staline. En 1933, il est exclu de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires et il sera en 1936, l’un des premiers à dénoncer le procès de Moscou. Cette époque est celle où il atteint sa maturité avec la publication de Nadja (1928), Les Vases communicants (1932), L’Amour fou (1937). Sous son impulsion, le surréalisme devient un mouvement européen qui touche tous les domaines de l'art et remet profondément en cause l'entendement humain et le regard porté sur les choses ou les événements. Novateur et puissant, le surréalisme prend alors une ampleur internationale, et, malgré l'exil de Breton aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et les divergences nées au sein du groupe, le mouvement marque de sa trace les années 50. Et le charisme et l'oeuvre de Breton entrent dans la légende. Il décéda à Paris le 28 septembre 1966. CORTANZE (G. de) : Le surréalisme, M.A. Editions, Paris, 1985. BRETON (Jules-Adolphe), 1827-1906 : Paysagiste et poète. Né à Courrières (Pas-de-Calais) en 1827, Jules Breton est l’élève de F. de Vigne et de Drolling. Il participe à l’exposition universelle de 1855 avec Les Glaneuses, Jeunes paysannes consultant des épis et l’exposition de 1859 le classe définitivement comme peintre de scènes rustiques. Comme poète, cet artiste a publié Les Champs et la Mer (1875), Jeanne (1880), et divers volumes en prose : La Vie d’un artiste (1890) ; Un peintre paysan (1896) ; Delphine Bernard, la femme et l’artiste (1902). Nommé membre de l’Académie des beaux-arts en 1886, il décède à Paris en 1906. BRETON (Emile-Adélard), 1831-1902 : Peintre. Né à Courrières (Pas-de-Calais) en 1831, comme son frère Jules, Breton est paysagiste. Ses œuvres rappellent celles de Paul Huet. Ses tableaux les plus connus sont : La Chute des feuilles ; L’Ouragan ; Soir de Toussaint ; La Neige. Six toiles de lui figurent à l’exposition universelle de 1900, notamment Dur hiver et Dimanche soir. Il décède à Courrières en 1902. BRETON (André-Emile-Robert dit André-Louis-Jules), 1897-1954 : Docteur en droit et homme politique. Fils du ministre Louis, Jules Breton, né à Paris le 3 avril 1897, Breton entre comme chef de cabinet de son père au ministère de l’Hygiène. Sous-préfet de Lesparre (Gironde), commissaire général du Salon des arts ménagers. Député du Cher de 1928 à 1936, il s’inscrit au groupe républicain socialiste et socialiste français. Battu en 1936, il devient directeur du cabinet du ministre d’Etat Maurice Viollette et directeur de cabinet de Paul-Boncour aux Affaires étrangères et de Ramadier au Travail. Sénateur du Cher en 1938, il vote, le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il abandonne la politique et entre dans la magistrature. Il décèdera à Paris le 1er novembre 1954. BRETON (Jules-Louis), 1872-1940 : Ingénieur, journaliste et homme politique. Né à Courrières (Pas-de-Calais) le 1er avril 1872, neveu du peintre-poète Jules Breton, Louis Breton d’abord ingénieur chimiste se lance dans le journalisme politique et fait deux ans de prison en 1894 pour un article publié dans le Parti socialiste. Elu député en 1898, il siège à l’extrême gauche et intervient sur les questions scientifiiques. Nommé au gouvernement pendant la Première Guerre mondiale comme sous-secrétaire d’Etat à l’Armement et aux Fabrications de guerre (du 14 décembre 1916 au 11 septembre 1917) dans le sixième ministère Briand et le cinquième minsitère Ribot, il est chargé des Inventions intéressant la Défense nationale. Il est reconduit à ce portefeuille dans le premier ministère Painlevé du 12 septembre au 15 novembre 1917. Ainsi, il introduit en France la traction sur chenilles qui est immédiatement exploitée pour les chars. Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociale du 20 janvier 1920 au 15 janvier 1921 dans les deux premiers cabinet Millerand et dans le ministère Leygues, il lance un vaste programme de construction d’HLM et d’habitations provisioires dans la région parisienne. « Ministre de la natalité », il fait campagne, pour la natalité et créé à cette occasion la médaille de la famille française. On lui doit aussi la création du Salon des arts ménagers, dont les bénéfices sont versés à la recherche. Il est ensuite le premier directeur de l’Office national des recherches scientifiiques et industrielles et le plus jeune membre de l’Institut. Il est élu à l’Académie des sciences en 1920. Il meurt à Meudon, le 2 août 1940. BREUIL (Henri-Edouard-Prosper), 1877-1962 : Abbé et archéologue. Né le 28 février 1877 à Mortain (Manche), Henri Breuil est passionné dès son enfance d’entomologie et de botaniqe. Il rencontre au séminaire Saint-Sulpice un professeur qui lui fait découvrir la préhistoire dans les ouvrages de Cartailhac et de Mortillet. A la même époque, il est présenté par Capitan, effectue un séjour dans la région des Eyzies où, après de nombreuses autres excursions, il décrouvre en 1901, avec Capitan et Peyrony, la fameuse grotte de Combarelles. C’est aux Eyzies encore qu’il fait, en 1902, la connaissance de Cortailhac. Les deux savants explorent ensemble les grottes dans les Pyrénées, puis font un voyage à la caverne d’Altamira, découverte en Espagne en 1879. C’est l’occasion pour Henri Breuil de faire paraître, en collaboration avec Cartailhac son premier grand livre, La Caverne d’Altamira à Santillane (1906). Il va ensuite étudier et copier les dessins d’une quinzaine de grottes découvertes en 1906 dans la région de Santander, explorant également la Sierra Morena, les grottes d’Agesiras, les abris peints de l’Aragon, où il recueille les élements de son livre sur Les Cavernes de la région cantabrique (1912). Il est appelé comme professeur d’ethnologie préhistorique à l’Institut de paléontologie humaine, dès sa fondation, par le prince de Monaco en 1910. Son titre principal est sa contribution à la connaissance de l’art ; il a notamment établi l’existence d’écoles artistiques dès les temps paléolithiques. Parmi ses principales publications, on citera : Rapport sur les fouilles dans la grotte du Mas d’Azil (1904) ; Figures peintes à l’époque paléolithique sur les parois de la grotte de Font de Gaume (1902) ; L’Art à ses débuts (Montligeon, 1906) ; L’Evolution de l’art quaternaire (1909); La Porsiega a Puente Viesgo (1913) ; La Pileta à Benaojon. En 1929, Henri Breuil effectue son premier voyage en Afrique du Sud, région qui allait passer au premier plan de la recherche préhistorique, et où il découvre les traces d’un passage des Sumériens. Plus qu’aucun autre chercheur français, l’abbé Breuil, alors qu’au début du siècle beaucoup ne voyaient qu’une mystification dans les peintures préhistoriques, montrant dans l’humanité paléolithique supérieure une véritable « civilisation morale », très évoluée. L’abbé Breuil décèdera à l’Isle-Adam le 14 août 1961. BREUIL (H.) : Exposé de titres et bibliographie, Lagny, 1929. BRIAND (Aristide), 1862-1932 : Avocat et homme politique. Aristide Briand, plus de vingt fois ministre et onze fois président du Conseil, reste l’homme politique qui a présidé le plus grand nombre de ministères de la IIIème République. Né à Nantes le 28 mars 1862 dans une famille modeste, Briand entre, après son baccalauréat, comme clerc chez un avoué puis commence en 1883 des études de droit à Paris. En 1886, il s’inscrit comme avocat stagiaire au barreau de Saint-Nazaire. Dans cette ville portuaire, il rencontre Fernand Pelloutier, leader de l’anarcho-syndicalisme et secrétaire de la fédération des bourses du travail, et décide alors de s’engager en politique. Il collabore au journal La Démocratie de l’Ouest dans lequel il écrit des articles violemment anticléricaux, et évolue du radicalisme modéré vers un engagement plus marqué à gauche, ce dont témoigne le programme qu’il propose aux élections de la seconde circonscription de Loire-Inférieure, lorsqu’il se présente aux élections législatives de 1889. Au début des années 1890 jusqu’en 1906, Briand, désormais installé à Paris, milite avec ardeur dans les rangs socialistes et syndicalistes et défend le principe de la grève générale. Cet orateur d’exception est désormais une des personnalités en vue du mouvement socialiste. En 1901, il adhère au parti socialiste français formé par Jaurès et en devient le secrétaire général. Inscrit au barreau de Pontoise, il plaide dans des procès politiques. En 1902, il est enfin élu député de la 1ère circonscription du département de la Loire, comme « candidat de l’union des socialistes et des républicains ». Il entame alors une carrière parlementaire ininterrompue de trente ans, représentant la Loire jusqu’en 1919, puis son département natal, la Loire-Inférieure. Peu de temps après son élection, Aristide Briand s’éloigne du mouvement socialiste. Les premiers signes de fissures entre Briand et Jaurès apparaissent à la fin 2004 et au début de 1905, quand Briand estime excessives les concessions faites aux guesdistes pour obtenir l’unité socialiste et quand Jean Jaurès refuse qu’il entre dans le ministère formé par Maurice Rouvier. C’est donc avec réticence qu’il adhère à la SFIO. Rapporteur de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, il démontre ses qualités de diplomate et ses dons d’orateur en préconisant une solution conciliante et humaine, sans se couper ni de la gauche, ni de la minorité catholique qui s’y montre favorable parce que offrant à l’Eglise l’occasion de retrouver son indépendance. Alors que la France est secouée par la querelle des inventaires, le nouveau président du Conseil Sarrien, lui demande en mars 1906 d’entrer au gouvernement comme ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes. Briand accepte, ce qui lui vaut d’être exclu de la SFIO par le conseil national du parti. Désormais, son action politique se situe en dehors du mouvement socialiste. Il conserve ses fonctions dans le ministère Clemenceau, formé en octobre 1906, et soutient la politique de répression antisyndicale. En janvier 1908, il devient, après le décès du titulaire, garde des Sceaux. Lorsque Clemenceau est mis en minorité à la Chambre en juillet 1909, le président de la République Armand Fallières, fait appel à Aristide Briand, soutenu par le Tigre. Le cabinet est rapidement constitué et son nouveau chef conserve une bonne partie de l’équipe sortante. Stephen Pichon demeure au ministère des Affaires étrangères, Gaston Doumergue à l’Instruction publique, René Viviani au Travail, Briand se réserve le ministère de l’Intérieur, auquel il rattache la direction des Cultes, ne voulant laisser à personne d’autre le soin de suivre les problèmes nés de la loi de Séparation. Louis Barthou lui succède au ministère de la Justice. Joseph Caillaux est remplacé au ministère des Finances par Georges Cochery. Sur les 16 membres, 14 sont parlementaires (7 radicaux-socialistes, 4 républicains de gauche et 3 socialistes indépendants). La confiance est accordée par 306 voix contre 46 et, dans le pays, le nouveau président du Conseil semble bénéficier d’un préjugé favorable. Dans un discours-programme à Périgueux prononcé le 20 octobre 1909, il affirme la nécessité d’une politique d’apaisement : plus de trente après sa fondation, la IIIème République est à ses yeux consolidée. Par ce manifeste mesuré, Briand, qui n’appartient plus à aucun parti politique, fait oublier ses origines politiques, et se crée au Parlement et dans l’opinion publique une place à part, bénéficiant du soutien de grands organes de presse comme Le Matin, et Le Petit Parisien. L’homme exerce un ascendant personnel considérable qu’il doit davantage à ses qualités oratoires qu’à un physique dont le débraillé apparent et la nonchalance plaident peu à peu en sa faveur. Aristide Briand souhaite que son passage au pouvoir se traduise par une amélioration des classes laborieuses. Les débuts de son ministère sont marqués par le vote de plusieurs lois sociales : loi garantissant le maintien de leur emploi aux femmes en couches (15 mars 1910), ce qui constitue une des premières brèches faites dans la vieille conception libérale selon laquelle le travail est une marchandise comme les autres qui n’est pas payées que si elle est fournie, loi sur les retraites ouvrières (5 avril 1910). Mais quand, en octobre éclatent les grandes grèves de cheminots, Briand signe le décret les mobilisant sur leur lieu de travail : désormais, les grévistes ne risquent plus seulement le licenciement, mais aussi le conseil de guerre. Si L’Humanité se déchaîne contre le président du Conseil, sa politique est un succès : le 18 octobre, le travail reprend sur l’ensemble des réseaux, la grève générale n’aura duré qu’une semaine. Lors de la rentrée des Chambres, le 25 octobre 1910, Briand est violemment interpellé par les socialistes. A l’issue de plusieurs jours de débat, le ministère obtient à nouveau la confiance, la majorité des élus radicaux-socialistes votant pour le cabinet. Aristide Briand qui avait été conforté dans des élections législatives de 1910, se voit pourtant obligé de remanier son gouvernement, en raison de la démission annoncée de Viviani et celle probable de Millerand. Préférant une solution plus drastique, il présente le 2 novembre 1910 sa démission à Armand Fallières. Celui-ci l’accepte, mais lui demande de se succéder à lui-même. Les grands noms du ministère précédent sont remplacés par des hommes politiques peu connus. La nuance radicale-socialiste est renforcée dans ce gouvernement qui, pour Joseph Caillaux, est le « ministère des gens de maison ». L’existence de ce deuxième cabinet Briand est de courte durée. Dès qu’il se présente à la Chambre, les 8 et 9 novembre, il essuie les attaques conjuguées de la droite et de la gauche. Des députés de droite lui reprochent la nomination du franc-maçon Lafferre qui, dans la séance de la Chambre du 1er décembre 1904, avait fait l’apologie des fiches établies sur les militaires. A gauche, Paul Painlevé ironise sur les démissions qui ont affecté le précédent ministère et évoque la menace de « grève générale des ministres ». La confiance est vote avec une marge étroite. Le 24 février 1911, après une interpellation du député radical Jean-Louis Malvy énumérant les griefs des « combistes » qui reprochent à Briand l’application trop libérale à leur gré de la loi de Séparation, la majorité se rétrécit encore (258 voix contre 242). Cet habile tacticien, conscient d’avoir été un mauvais stratège en manquant son remaniement, n’attend pas d’être renversé. Le 27 février 1911, il adresse sa démission au président de la République. Aristide Briand quitte donc le pouvoir après avoir été sans interruption membre ou chef du gouvernement pendant cinq ans. Avec celle de Clemenceau, sa personnalité a dominé la vie politique des années 1906-1911. Il n’en est pas de même dans les trois années qui suivent, sauf pour un éphémère retour à la présidence du conseil, de janvier à mars 1913. Briand soutient l’élection de Raymond Poincaré à la présidence de la République contre le candidat de Clemenceau, Jules Pams, et lui succède à la tête du gouvernement des l’élection acquise. Il dirige alors un cabinet conservant l’orientation centriste de son prédécesseur auquel les radicaux, de plus en plus dominés par Joseph Caillaux, refusent leur participation. Ses deux brefs ministères (lorsque Poincaré entre en fonction le 18 février, Briand démissionne pour former un nouveau gouvernement) sont marqués par le dépôt du projet de loi établissant le service de trois ans, qui répond au vœu de l’état-major, mais qui vaut à Briand de subir de nouveau l’hostilité des députés socialistes. Le Sénat, mécontent de l’adoption de la proportionnelle par la Chambre, renverse le cabinet le 18 mars. Aristide Briand, partisan de la représentation des minorités, avait dénoncé dans le discours de Périgueux le scrutin d’arrondissement en lui appliquant l’image appelée à devenir célèbre de « mares stagnantes ».Fidèle à la tactique qu’il a déjà appliquée deux ans plus tôt, Aristide Briand se montre très actif dans ses nouvelles fonctions ministérielles. Au début du mois de novembre 1914, le général Joffre tardant à accepter que le gouvernement rentre à Paris. Il est décide que Viviani et Briand se relaieront dans la capitale : cette décision montre le rôle prédominant que joue alors l’ancien rapporteur de la Séparation. Même après le retour du gouvernement à Paris, il continue de se mêler de la conduite la guerre et de la diplomatie. Briand redevient président du Conseil le 29 octobre 1915. Le nouveau cabinet connaît pu de changements, Aristide Briand estimant, dans sa déclaration ministérielle, qu’il « serait inadmissible qu’il y ait eu une rupture entre les efforts d’hier et ceux d’aujourd’hui, et de demain ». Toutefois, il met fin à la formule d’une présidence du Conseil sans portefeuille, puisqu’il se réserve les Affaires étrangères. En outre, il institue cinq ministres d’Etat qui ont leur entrée au Conseil des ministres sans posséder de département ministériel, afin d’aider à définir une conception générale du gouvernement. Ces ministres d’Etat viennent d’horizons politiques différents, afin de personnifier l’ « Union sacrée ». Dès le moi de mai 1915, Briand avait été partisan d’un élargissement du ministère, de l’extrême gauche à l’extrême droite, imitant en cela le cabinet britanniques où les libéraux au pouvoir venaient d’appeler les conservateurs à gouverner à leur côté. Sont ainsi nommés quelques hommes éminents : trois anciens présidents du Conseil, Charles de Freycinet, Emile Combes, Léon Bourgeois, ainsi que le socialiste Jules Guesde et Denis Cochin. Avec la nomination de ce dernier, un représentant de la droite catholique et de l’orléanisme parlementaire entre au gouvernement pour la première fois depuis l’avènement de la « République des républicains ». Le cabinet Briand comprend donc des grands noms de la IIIème République, puisque y siègent également Jules Méline, ministre de l’Agriculture, et Alexandre Ribot, ministre des Finances. Pour remplacé Alexandre Millerand, très critiqué, est nommé ministre de la Guerre le général Gallieni, qui avait joué un rôle décisif dans la bataille de la Marne. Briand espère qu’il apaisera l’hostilité de la commission sénatoriale de l’armée, présidée par Clemenceau, qui se montrait très critique à l’égard de la politique militaire, s’opposant en particulier au commandement en chef des armées du Nord et du Nord-Est exercé par le général Joffre. En contrepartie les pouvoirs de ce dernier sont finalement renforcés par le décret du 2 décembre 1915, créant un « commandement en chef des armées françaises » ayant pouvoir sur l’armée d’Orient. L’unité de direction se trouve ainsi réalisée au profit du « généralissime ». Le cabinet Briand, qui a obtenu la confiance de la Chambre à la quasi-unanimité, doit répondre au vœu des parlementaires de contrôler davantage le gouvernement et la conduite de la guerre. D’octobre 1915 à mars 1917, le président du Conseil et le ministre de la Guerre se présentent dix-huit fois devant la commission de l’armée du Sénat. Ils doivent accepter le contrôle parlementaire aux Armées, que les élus réclamaient depuis le début 1915 : de novembre 1915 à mars 1917, vingt-deux missions parlementaires, du Sénat et de la Chambre, sont envoyées dans la zone des armées. Briand doit aussi admettre la procédure des comités secrets, prévue par l’article 5 de la loi du 16 juillet 1875. Le premier, réuni le 16 juin 1916, voit la Chambre débattre de la bataille de Verdun. Face aux critiques des parlementaires cintre le commandement, Briand affirme que le gouvernement a repris ses droits sur la conduite générale des opérations : « La première chose qui fut faite, messieurs, fut de faire connaître au maréchal Joffre que, désormais, les résolutions concernant la guerre, seraient toutes prises au sein du gouvernement. » Le deuxième comité secret, réuni du 28 novembre au 7 décembre 1916, est essentiellement consacré aux affaires d’Orient et à la question du haut commandement. Briand doit alors admettre que Joffre, toujours populaire dans l’opinion, est décidément usé aux yeux de beaucoup de parlementaires, et décide au début de décembre, de remodeler parallèlement la structure du commandement et celle du gouvernement. Le 13 décembre, Joffre est nommé « conseiller technique en ce qui concerne la direction de la guerre ». Le commandement des armées du Nord-Est est donné au général Nivelle. Sous une apparence de promotion, c’est ne fait une disgrâce pour Joffre qui démissionne le 26 décembre et se voit alors élevé au grade de maréchal de France. La nouvelle composition du gouvernement paraît au Journal officiel du 13 décembre 1916. dans ce sixième cabinet, l’expérience des ministres d’Etat est abandonnée – Denys Cochin reste toutefois au gouvernement, comme sous-secrétaire d’Etat au Blocus. Selon le ministre des Finances, Alexandre Ribot, l’accroissement du nombre des ministres avait rendu plus difficile les délibérations du cabinet, en prolongeant « les séances au-delà des limites raisonnables sans qu’il sortît des discussions des décisions mieux arrêtées ». Briand diminue le nombre des ministères pour concentrer l’autorité. Il réunit les services des travaux publics, des transports et du ravitaillement en un département, confié à Edouard Herriot ; ceux du commerce, de l’industrie, de l’agriculture, des postes et des télégraphes (qui reviennent à Etienne Clémentel) ; ceux de la justice, de l’instruction publique et des beaux-arts (au profit de René Viviani). En revanche, les services de l’armement et des fabrications de guerre sont érigés en un département spécial dirigé par Albert Thomas, seul socialiste à rester au gouvernement après les départs de Jules Guesde et de Marcel Sembat. Le nombre des sous-secrétaires d’Etat ont augmenté. La distribution plus hiérarchisée des attributions se veut donc plus conformes aux besoins de la guerre. Parallèlement, il crée un « comité de guerre », lointainement inspiré du modèle anglais. En dehors des séances du Conseil des ministres et du Conseil de cabinet, quelques-uns des ministres (Guerre, marine, Affaires étrangères, Armement, Finances), se réunissent désormais pour préparer les décisions essentielles. Ce système aboutit à la formation dans le ministère de deux groupes, celui des ministres membres du comité de guerre, qui ajoutent à leurs fonctions normales de lourdes responsabilités, et celui des ministres de « deuxième zone », pour reprendre l’expression du député Lemire. Le comité de guerre prépare des décisions qui doivent être adoptées ensuite par le Conseil des ministres. Ce sixième cabinet Briand n’a qu’une brève existence. L’occasion de sa chute est un incident entre le nouveau ministre de la Guerre, le général Lyautey, et la Chambre des députés. En séance publique, lors d’un débat sur l’aviation militaire, le ministre refuse d’aborder le terrain technique, ajoutant même, qu’en comité secret, il n’accepterait pas d’ « exposer la défense nationale à des risques ». Devant les protestations des députés socialistes et radicaux qui estiment que le régime parlementaire a été mis en cause, Lyautey démissionne le 14 mars 1917, suivi quelques jours plus tard par Briand, confronté au refus des personnalités pressenties pour reprendre le ministère de la Guerre. Briand est resté au pouvoir pendant dix-sept mois de guerre. Mais il accueille avec un préjugé favorable les offres discrètes de paix séparée par le nouvel empereur Charles Ier et, après son départ de la présidence du Conseil, accepte le principe d’une rencontre en septembre 1917 avec l’émissaire allemand von der Lancken-Wakenitz, que fait échouer le refus du ministre des Affaires étrangères Ribot. Clemenceau, dans L’Homme enchaîné, puis comme président du Conseil, utilise l’ « affaire Lancken » contre son prédécesseur. Une fois Clemenceau solidement installé à la tête du gouvernement, Briand se trouve tenu à l’écart des décisions politiques. Il ne joue aucun rôle pendant la conférence de la paix de 1919 et dans la préparation des traités, et se tait durant les débats parlementaires de ratification. Il se prononce toutefois pour le traité de Versailles. Lors des élections présidentielles de 1920, Briand, convaincu qu’il ne reviendra jamais président du Conseil si Clemenceau est élu, et avide de se venger pour l’ostracisme qu’il lui fait subir, multiple les démarches auprès des parlementaires afin d’empêcher son élection. Ses manœuvres sont couronnées de succès puisque c’est Paul Deschanel qui accède à la magistrature suprême. Après sa démission, Aristide Briand contribue à l’élection d’Alexandre Millerand le 23 septembre 1920. Quelques mois plus tard, le 16 janvier 1921, Briand constitue son septième cabinet. Est alors tentée une expérience de centre gauche qui ne correspond guère à la tonalité de la Chambre « bleu horizon ». Comme tous les présidents du Conseil de la législature, Briand se réserve les Affaires étrangères. Le gouvernement recueille une majorité de 475 voix contre 68, les voix opposées au gouvernement venant de droite. Les deux dernières années de la guerre et surtout l’affaire Lancken ont consacré la rupture entre Briand et les nationalistes qui le considèrent désormais comme leur adversaire principal. Si ce passage d’Aristide Briand à la présidence du Conseil est marqué par le rétablissement de l’ambassade de France au Vatican, de nature à satisfaire le Bloc national, l’essentiel de son action est consacré à la question du règlement de la paix. Briand se montre d’abord ferme vis-à-vis de l’Allemagne. En mars 1921, il fait occuper trois villes de la Ruhr en raison du refus allemand d’accepter le montant des réparations exigé par les Alliés et envisage d’étendre à la Ruhr tout entière l’occupation commencée. Mais, quand la République de Weimar s’engage dans la « politique d’exécution », il opte pour une attitude plus conciliante. Les négociations menées lors de la conférence de Cannes, réunie en janvier 1922, laissent peu de doute sur le fait que Briand a alors modifié la politique étrangère de la France. Il est passé de la politique d’exécution intégrale des traités à une politique de négociation sur les réparations qui permettra de meilleures relations avec l’Allemagne, mais aussi avec l’Angleterre. Le président de la république Alexandre Millerand, favorable à un renforcement des pouvoirs du chef de l’Etat en matière de politique extérieure, se montre hostile à cette évolution. Il envoie à Briand des télégrammes comminatoires l’invitant à ne rien céder sur la question des réparations et, rejetant les décisions internationales qu’accepte le président du Conseil, il réunit en l’absence de celui-ci le Conseils des ministres pour lui faire prendre une position contraire à celle que le chef du gouvernement adopte à Cannes. Briand a également contre lui certains ministres, ainsi que Raymond Poincaré, désormais président de la commission des Affaires extérieures du Sénat. Et à la Chambre, de nombreux élus « bleu horizon » réclament son départ. Le 11 janvier, Aristide Briand reçoit un télégramme de l’Elysée qui se termine par ces mots : « ¬¬[Le Conseil des ministres] vous a répondu hier qu’il ne pouvait être question de moratorium sans suffisantes garanties et sans gages. Il le répète aujourd’hui et si cette attitude de droit, ce qu’il espère encore pouvoir être évité, aboutir à un échec des négociations, il en accepte la responsabilité de ses droits. » Aristide Briand quitte alors Cannes pour Paris et se démet de ses fonctions le lendemain, s’octroyant ainsi « la plus grande joie qu’il connaisse : frustrer ses adversaires ou ses amis du plaisir de e renverser ». C’est Poincaré qui le succède, le condamnant à trois nouvelles années de traversée du désert. Nommé délégué de la France à la cinquième assemblée de la Société des Nations après la victoire du Cartel des gauches en 1924, il retrouve le quai d’Orsay en avril 1925, à l’occasion de la formation du gouvernement Painlevé. Il y reste jusqu’en janvier 1932, date à laquelle il démissionne de lui-même, meurtri par son échec à l’élection présidentielle de 1931 et visiblement épuisé. La période 1925-1929 marque « l’apogée de la sécurité collective ». Briand, qui a pris conscience de la faiblesse matérielle, financière, militaire et humaine de la France, est convaincu que la priorité absolue consiste à assurer la sécurité du pays. Or, cette sécurité ne peut résider que dans la sécurité collective dont la SDN est le moyen, dans l’appui des alliés naturels de la France que sont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, et dans l’apaisement des tensions qui opposent la France et l’Allemagne. Quelques grands évènements témoignent de cette politique, aussi audacieuse que novatrice : le pacte de Locarno de 1925, l’admission de l’Allemagne à la SDN en septembre 1926, la signature le 27 août 1928 du pacte Briand-Kellogg, la proposition faite le 5 septembre 1929 devant l’assemblée générale de la SDN de créer « une sorte de lien fédéral » entre les peuples européens, suivie de celle de mai 1930, proposant « l’établissement d’un marché commun ayant pour but l’élévation du bien-être humain sur l’ensemble des territoires de la Communauté européenne », l’évacuation anticipée de la Rhénanie en 1930, décidée en 1929 à la conférence de La Haye. Le tout forme une ligne cohérente qui vaut à Briand d’être considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Union européenne. Moqué et attaqué pour son pacifisme et sa naïveté, il n’en est pas moins resté un magicien du verbe, auteur de discours d’anthologie, l’un des plus célèbres étant celui de l’inlassable « pèlerin de la paix » à prononcé en 1926 devant la SDN au sujet de l’admission de l’Allemagne. Ministre des Affaires étrangères, Briand retrouve à deux brèves reprises la présidence du Conseil, de novembre 1925 à juillet 1926 puis de juillet à novembre 1929. En novembre 1925, la constitution du cabinet est bouclée en deux jours mais Briand ne parvient pas à réaliser la concentration avec les modérés, qui ne veulent pas être l’appoint de gouvernements qui laissent aux radicaux la rôle déterminant. Dans ce huitième cabinet, Louis Loucheur est ministre des Finances, Camille Chautemps ministre de l’Intérieur, Edouard Daladier ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Dans la période de crise monétaire que connaît la France, Louis Loucheur démissionne en décembre et est remplacé par Paul Doumer. Le ministère est renversé le 6 mars au cours d’une séance de nuit lors de la discussion d’un article d’une loi fiscale : socialistes et radicaux cartellistes d’une part, droite d’autre part mêlent leurs bulletins dans une même hostilité à un article du projet de loi de finance établissant la taxe sur les paiements. Sollicité par le président de la République, Briand forme alors son neuvième ministère. Les leaders radicaux comme Camille Chautemps et Edouard Daladier sont remplacés par des personnalités plus conciliantes, Raoul Péret, ministre des Finances, représentant la tendance centriste. Mais l’Intérieur est confié à Jean-Louis Malvy, député radical-socialiste, naguère poursuivi par Clemenceau et condamné en Haute Cour de justice. Cette nomination suscite une vive opposition des parlementaires de droite. Ainsi, le nouveau cabinet recueille une majorité de Cartel, la présence de Malvy conduisant le groupe socialiste dans la majorité et rejetant le centre et la droite dans l’abstention ou l’opposition. Or, trois semaines plus tard, Malvy remet sa démission. Le 15 juin, alors que le franc a encore baissé, Aristide Briand démissionne spontanément et, devant le péril financier, préconise la constitution d’in gouvernement d’union nationale. Faute d’y parvenir, faute de convaincre quelques personnalités venues de la droite d’entrer dans son cabinet et de réaliser une large concentration allant de Poincaré à Herriot, Aristide Briand forme son dixième gouvernement en s’appuyant sur le groupe radical-socialiste et confie le ministère des Finances à Joseph Caillaux. Celui-ci demande que soit soumis à la Chambre un projet de loi accordant les plains pouvoirs jusqu’au 30 novembre : pendant cette période, le gouvernement serait autorisé à légiférer par décret pour réaliser « le redressement financier et la stabilisation de la monnaie ». Mis en minorité, Briand, contre lequel s’est dressée une coalition de la droite et de la gauche, remet sa démission. Son dixième cabinet aura duré moins d’un mois. Après un bref ministère Herriot, Raymond Poincaré lui succède, se posant en « faveur du franc ». Mais, quand celui-ci, épuisé par l’interminable débat sur les dettes, se retire de la vie politique, le président de la République fait appel à Briand pour former un gouvernement qui sera son dernier. Briand accepte, probablement pour ne pas dépendre d’un nouveau président du Conseil alors qu’il se dispose à proposer la création d’une union européenne. Ne parvenant pas à rallier les radicaux, il reprend les ministres de Poincaré, ce qui lui permet d’être investi par une confortable majorité. Provoquée par la conjonction d’un vote hostile de la gauche et d’une partie de l’Union républicaine démocratique qui regrette l’évolution de la politique extérieure, la chute du cabinet, le 22 octobre 1929, à la veille du Jeudi noir de New York, marque de fait la fin d’un monde politique : les premiers rôles sont désormais tenus par les nouveaux leaders de la droite qui se succèdent au pouvoir. De la carrière politique d’Aristide Briand, on a retenu essentiellement son action en faveur de la paix lors de son long passage au ministère des Affaires étrangères, qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1926. Ses onze directions gouvernementales ont moins marqué les esprits peut-être parce qu’elles ne sont pas identifiées à de grands bouleversements politiques, sa carrière ministérielle étant en outre menée en dehors de formations partisanes. Il faut y ajouter la brièveté et la caractère souvent chaotique de ses différents gouvernements qui l’ont empêché d’œuvrer sur le long terme. Pourtant, la création des ministères d’Etat en octobre 1915, ses démissions anticipant le vote hostile des parlementaires, son opposition avec Alexandre Millerand lors de la conférence de Cannes, son ultime retour au pouvoir montrent le prix qu’Aristide Briand attachait au rôle du président du conseil et sa volonté d’en redéfinir les contours. Souvenirs parlés de Briand, recueillis par Raymond Escholier, son ancien chef de cabinet, Paris Hachette, 1932. MARGUERITTE (V.) : Aristide Briand, Paris, Flammarion, 1932. MAUDUIT (A.M. et J.) : La France contre la France, la séparation de l’Eglise te de l’Etat 1900-1906, Paris, Plon, 1984. OUDIN (B.) : Aristide Briand, Paris, Robert Laffont, 1987. OUDIN (B.) : Aristide Briand, Paris, Perrin, 2004. RENOUVIN (P.) : Les Formes du gouvernement de guerre, Paris, PUF, 1925. SUAREZ (G.) : Briand, sa vie, son œuvre avec son journal et de nombreux documents inédits, Paris, Plon, 1938-1952, 2 vol. UNGER (Gérard) : Aristide Briand, Paris, éditions Fayard, 2005. BRICE (Jules), 1830-1905 : Homme politique. Né à Abancourt en 1830, Jules Brice est l’auteur de nombreux articles économiques relatifs aux traités de commerce et aux tarifs douaniers. Elu député libéral de Meurthe-et-Moselle en 1893 et 1902, il décède à Pont-à-Mousson en 1905. BRICE (René-Joseph), 1839-1921 : Avocat et homme politique. Né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 23 juin 1839, René Brice est le représentant de l’Ille-et-Vilaine à l’Assembléen nationale de 1871 à 1876, puis député de 1876 à 1889 et de 1893 à sa mort. Il était le beau-père du président de la République Paul Deschanel. Il décède à Paris le 26 août 1921. BRIENS (Ernest-François), 1835-1907 : Agriculteur et homme politique. Né à Cérences (Manche) 13 août 1835, Ernest Briens est élu député de la Manche de 1889 à 1894, date à laquelle il est élu sénateur s’inscrivant au groupe de l’alliance républicaine progressiste jusqu’en 1899. A cette date, il se rallie à la politique de Waldeck-Rousseau et vote avec le Bloc républicain. Ses électeurs n’approuvent pas cette évolution et il est battu au renouvellement de 1906. Inconsolable, il meurt un an et demi plus tard, le 10 août 1907 à Cérences. Sous le pseudonyme d’Ernest Duchêne, il avait publié un roman La Baronne d’Ostie (1886) et un acte en vers Les Charmes de Suzette (1891). BRIERE (Henri-Emile), 1873-1957 : Viticulteur et homme politique. Né à Flers (Orne) le 13 septembre 1873, combattant de la Première Guerre mondiale, il est élu député d’Oran en 1928 et sinscrit au groupe de l’action démocratique et sociale. Réélu en 1932, il s’inscrit au centre républicain. Ne se représentant pas en 1936, il meurt à Oran (Algérie) le 27 mars 1957. BRIÈRE DE L’ISLE (Louis-Alexandre-Esprit-Gaston), 1827-1896 : Général. Né à la Martinique en 1827, sorti de l’infanterie de marine, Brière de l’Isle prend part aux expéditions de Chine et de Cochinchine. Il se couvre de gloire en 1870 à Bazeilles, où il est blessé et ait prisonnier. Remarquable gouverneur du Sénégal en 1877, il commande en 1883 une brigade au Tonkin et collabore à la prise de Bac-Ninh, Thaï-Nguyen et Hong-Ha. Commandant en chef de l’expédition en 1884, il prend une vigoureuse offensive ; en 1885, il débloque Tuyen-Quan ; mais bientôt la brigade Négrier doit abandonner Langson et battre en retraite vers le Delta (28 mars 1885). Rappelé en France, Brière de l’Isle devient, en 1887, inspecteur général des troupes de la marine. Il décède à Saint-Leu-Taverny (Seine-et-Oise) en 1896. BRIEUX (Eugène), 1858-1932 : Auteur dramatique. Né à Paris, le 19 janvier 1858, Eugène Brieux est le fils d’un artisan ébéniste. Il passe son enfance dans le quartier parisien du Faubourg du Temple. Employé de commerce pour gagner sa vie, il se passionne très vite pour les lettres et le théâtre, et entame une carrière de journaliste, d’abord dans la presse régionale normande, puis à La Patrie, au Gaulois et au Figaro. Il s’intéresse de près au théâtre en faisant jouer au théâtre Cluny, le 21 décembre 1879, un drame en un acte en vers, Bernard Palissy, écrit en collaboration avec G. Salandri et, après une première pièce, Ménage d’artistes (1890), passée relativement inaperçue, il connaît le succès avec Blanchette (1892), pièce qui fonde sa réputation. Ayant reçu le soutien d’Antoine, il peut voir plusieurs de ses pièces interprétées par la troupe de ce dernier. Dans son répertoire voué essentiellement à la comédie, on peut citer notamment : L’Engrenage (1894) ; L'Évasion (1896) ; Les Trois filles de M. Dupont (1897) ; Le Berceau (1898) ; La Robe rouge (1900) ; Les Avariés (1901) ; Maternité (1903) ; Les Hannetons (1906) ; Simone (1908) ; La Foi (1912) ; La Femme seule (1912) ; Le Bourgeois aux champs (1914) ; La Femme Lavolette (1926), etc. Issu d’un milieu modeste, et arrivé au théâtre sans avoir suivi la filière classique des humanités, Eugène Brieux s’est imposé comme un dramaturge sans grande originalité mais dont la sincérité, servie par un véritable savoir-faire, a su toucher un large public populaire. Son œuvre témoigne de ses idées sociales et de son souci généreux de défendre et de donner voix aux faibles et aux opprimés. Il a été élu à l’Académie française le 18 mars 1909. Il décède à Nice le 6 décembre 1932. BENOIST (Antoine) : Le Théâtre de Brieux, Toulouse, 1907. BERTRAND (Adrien) : E. Brieux, 910. BRILLOUIN (Louis-Marcel), 1854- : Physicien. Né à Saint-Martin-lès-Melle (Deux-Sèvres), professeur de physique mathématiques au Collège de France, il est élu en 1921 membre de l’Académie des sciences. On lui doit de nombreux travaux sur la constitution des corps solides, la radiotélégraphie, etc. Il a publié : Recherches sur la structure des cristaux et l’anisotropie des molécules ; Travaux sur la viscosité des liquides et des gaz (2 vol.) ; Etude des conditions de similitude dans le champ électrique (application à l’étude de la radiotélégraphie) ; Etudes théoriques sur l’élasticité des solides isotropes ; Travaux sur la relativité : les points singuliers de l’univers d’Einstein. BRINDEAU (Louis-Eugène-Henri), 1856-1936 : Avocat et homme politique. Né au Havre le 21 décembre 1856, Conseiller municipal de sa ville natale, Brindeau en devient le maire de 1890 à 1896. Elu député en 1895, au siège laissé vacant par l’élection de Félix Faure à la présidence de la République, il s’inscrit au groupe républicain progressiste dont il devient président. Réélu constamment, il quitte la Chambre pour le Sénat en 1912 et y siège jusqu’en 1936 où il ne se représente pas. Directeur du Journal du Havre en 1900, il devient vice-président du syndicat de la presse maritime. Il meurt au château de Cretot (Seine-Inférieure) le 25 août 1936. BRIQUET (Camille-Victor-Joseph), 1880-1960 : Chirurgien et homme politique. Né à Reims (Marne), le 10 mars 1880, Briquet est conseiller général puis est président du conseil général de l’Eure, il se présente aux élections législatives d’Evreux en 1928 comme candidat radical-socialiste. Laïque, antifasciste et anti-communiste. Elu, il s’inscrit au groupe de la libre pensée et fait partie du groupe parlementaire radical de la Chambre. Réélu en 1932, et 1936, il vote, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et se retire de la vie politique. Il décèdera à Pavillon-sous-Bois (Seine) le 28 npvembre 1960. BRISPOT (Henri), 1846-1928 : Né à Beauvais (Oise) en 1846, élève de Bonnat, Henri Brispot cultive avec esprit la peinture de genre. On voit de lui au musée d’Abbeville, L’Enterrement d’un fermier en Picardie, à Epinal Le Donneur d’eau bénite, à Rouen Les Comices. Il décède à Paris en 1928. BRISSAUD (Jean-Baptiste), 1854-1904 : Professeur et jurisconsulte. Né à Puysserampion (Lot-et-Garonne) en 1854, Jean-Baptiste Brissaud enseigne le droit civil à l’université de Berne, et l’histoire du droit à Toulouse. Citons, parmi ses nombreux travaux d’érudition la traduction de plusieurs volumes du Manuel des antiquités romaines de Mommsen et Marquardt, celle de l’Histoire des sources et de la littérature du droit romain de Krüger, et son remarquable Cours d’histoire générale du droit français public et privé. Il décède à Toulouse en 1904. BRISSET (Louis), 1872-1939 : Ami d’Alfred Cortot et de Paul Ladmirault, directeur un certain temps des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, de la succursale de la Schola Cantorum à Pau, c’est surtout lorsqu’il prit la direction du Conservatoire de Nantes que Louis Brisset acquit une certaine notoriété. Son action des plus remarquables, en donnant notamment une sérieuse impulsion à cet établissement lui valut la reconnaissance de ses compatriotes qui donnèrent bientôt son nom à une rue de Nantes. Né le 25 août 1872 à Constantine (Algérie), où sa famille d’origine Corse s’était fixée quelque temps, il s’installa très jeune à Nantes lorsque son père, officier, y fut nommé. Elève au Conservatoire de cette ville, il intégra ensuite celui de Paris. Là, il fréquenta notamment la classe d’orgue de Widor, de contrepoint et fugue de Lenepveu, ainsi que de composition tenue par le même maître. En 1898 il obtenait un 1er accessit de contrepoint et fugue, et l’année suivante se présentait au Concours de Rome avec la cantate Callirhoé, une scène lyrique à 3 voix qui lui valut de la part l’Académie des Beaux-Arts une mention honorable. Il concourut à nouveau l’année suivante, mais le sujet imposé, Sémiramis, ne lui porta guère chance cette fois-ci et aucune récompense ne lui fut accordée ! Il ne quittera jamais tout à fait son cher CNSM, où il reviendra régulièrement en tant que membre du jury du Comité des examens. Louis Brisset fréquenta la Schola Cantorum de Charles Bordes, Vincent d’Indy et Alexandre Guilmant dès sa fondation en 1894. C’est à cette même époque qu’il se lia d’amitié avec Alfred Cortot et Paul Ladmirault, le premier futur fondateur de l’Ecole Normale de Musique, et le second, chantre de la Bretagne et futur directeur du Conservatoire de Nantes. Directeur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois durant une année, qui rappelons-le ont été fondés en 1907, il succédait en décembre 1916 à Paul Maufret à la tête de la Schola Cantorum de Pau, où il se trouvait encore à la fin de la guerre. Lorsqu’il apprit plus tard la vacance du poste de directeur du Conservatoire de Nantes à la suite du décès d’Henri Weingartner, il posa sa candidature et fut nommé en 1922. Il fit venir dans cet établissement son ami Ladmirault et lui offrit une classe de contrepoint et de fugue. Ils fondèrent ensemble une chorale et développèrent la classe d’orchestre, ce qui leur permirent de présenter au public l’audition de grandes œuvres classiques. Louis Brisset se retira en 1937, mais deux ans plus tard, le 26 avril 1939, il mourrait à Nantes, laissant une veuve, Marguerite Le Bihan-Pennanroz, professeur au Conservatoire de Nantes et co-fondatrice du Cercle Celtique de Nantes, qu’il avait épousée en deuxièmes noces l’année précédente. On connaît de ce compositeur délicat une page de musique religieuse : Salutation angélique, pour chant et piano (Salabert) donnée par les Concerts Lamoureux en 1906, Deux poèmes, poésies de Villiers de l’Isle-Adam, interprétés par les Concerts Colonne en 1908, et de nombreuses autres mélodies écrites sur des paroles de Théophile Gautier (Noël, Les Matelots), Théodore de Banville (L’Air), Maurice Maeterlinck (Désirs d’Hiver), Paul Bourget (Sérénade Italienne) ou encore E. Berteaux (Dix Poèmes d’Armor)... éditées chez Hachette, Demets ou Joanin, ainsi qu’un Allegretto scherzando pour piano et violon (Demets), un opéra inédit : Altaïr, écrit sur un livret d’E. Berteaux, et 2 livres de pièces pour piano. On lui doit également des harmonisations de chants béarnais et bretons. Le 28 octobre 1951, la ville de Nantes lui rendait un ultime hommage en organisant un concert consacré à ses œuvres. BRISSON (Henri), 1835-1912 : Avocat et homme politique. Né à Bourges (Cher), le 31 juillet 1835, Henri Brisson est l’une des figures marquantes de la Troisième République, tant parce qu‘il est l’un des fondateurs que parce qu’il en incarne le recentrage sur l’échiquier politique. Fils d'un avoué militant républicain, inscrit au barreau de Paris en 1859, il collabore aux journaux républicains et dirige contre l'Empire une opposition très vive. Son influence était très grande dans les loges maçonniques. Ce républicain de tendance radicale est d’abord adjoint au maire de Paris après le 4 septembre 1870 puis député d’extrême gauche avant de siéger comme député radical de la Seine, de 1876 à 1885. Proche de Gambetta, président de la Chambre des députés pressenti à plusieurs reprises pour la présidence du Conseil après 1881, il refuse, arguant sa méconnaissance des rouages de la politique étrangère. A la chute de Ferry, le président de la République Jules Grévy s’adresse à lui comme étant le seul capable de souder les fractions éparses d’une majorité disloquée par les rivalités des personnes. Ce franc-maçon de quarante-neuf ans est réputé pour être ferme sur les principes et accommodant dans la pratique. L’austérité quasi lugubre de son maintien – tempérée dans la vie privée par un certain humour - et l’impartialité avec laquelle il dirige les débats lui valent la considération des parlementaires, même si beaucoup le redoutent. Qualifié de cabinet « de concentration et d’union » républicaine, le gouvernement composé le 6 avril 1885 associe une majorité d’opportunistes ayant voté contre Ferry et trois radicaux. Brisson s’y réserve la Justice. Selon lui, il est nécessaire de rassembler tous les républicains contre les conservateurs à la veille des élections législatives prévues en octobre 1885. Discrédités par leurs divisions et les premiers scandales, opportunistes et radicaux doivent se souder dans la crise, oublier le passé et surtout ne pas se tromper d’adversaire. Comme le résume Brisson dans une formule célèbre : «Il n’y a pas d’ennemis à gauche ». L’une des premières mesures du nouveau président du Conseil est d’ordre symbolique. A l’occasion de la mort de Victor Hugo, survenue le 22 mai 1885, le gouvernement rend le Panthéon au culte laïc des grands hommes et orchestre des obsèques nationales de grande ampleur. Le 1er juin, une foule immense accompagne le cortège du défunt de l’Arc de triomphe à sa dernière demeure. La manifestation répond pleinement à l’attente de Brisson puisqu’elle rassemble la grande famille républicaine et fait figure de démonstration de force. En prévision des élections, le chef du gouvernement recommande par circulaire aux fonctionnaires de garder une stricte neutralité. Parallèlement, le ministère orchestre un important mouvement des préfets. Les adversaires politiques de Brisson lui reprocheront d’avoir mis en œuvre des moyens douteux pour le succès de la liste opportuniste du Cher sur laquelle il se présente. Le premier tour des élections (4 octobre) est marqué par un recul important des républicains. La solide organisation électorale des conservateurs, les nombreuses divisions de la majorité, la situation économique dégradée, le malaise social, le souvenir du Krach de l’Union générale et les accusations de corruption lancées par certains parlementaires au sujet de la Compagnie du canal de Panama expliquent ce résultat. Brisson organise le front républicain en vue du second tour : une liste commune composée des candidats ayant obtenu au premier tour la majorité relative est présentée partout où il y a ballottage. Cette stratégie s’avère payante puisque, le 18 octobre, les républicains inversent la tendance, même si leur majorité est réduite et qu’ils perdent plus d’un million de voix. Les grands gagnants sont les radicaux qui, forts d’une centaine de députés sont désormais indispensables aux opportunistes, toujours divisés en deux familles rivales. Entrent également à la Chambre une dizaine de socialistes, parmi lesquels Jean Jaurès. Brisson, élu dans le Cher, a rempli sa mission, même si la nouvelle législature est ingouvernable. Brisson doit statuer sur les dossiers complexes de la politique coloniale. La première décision concerne la présence française en Indochine, hypothéquée par la défaite de Long Son. En juin 1885, le président du Conseil remporte une première victoire en obtenant des Chinois qu’ils signent le traité de T’ien Tsin par lequel ils renoncent à l’Annam et confèrent à la France des avantages économiques dans le Yunnan. Brisson espère dans la foulée obtenir de la Chambre un crédit pour renforcer la présence militaire au Tonkin. Les opposants sont nombreux, parmi lesquels Clemenceau qui souhaite l’évacuation immédiate. En décembre, après un débat de quatre jours au cours duquel le président du Conseil intervient personnellement, le ministère obtient un crédit de 150 millions de francs à quatre voix de majorité. Le gouvernement renforce également la présence française à Madagascar en obtenant le droit exclusif de contrôler les relations extérieures du gouvernement de la Grande Ile et en recevant en souveraineté la baie de Diego-Suarez. Brisson pose aussi les bases du rapprochement diplomatique avec la Russie, tout en évitant de se brouiller avec la Grande-Bretagne sur la question égyptienne. Ainsi, il refuse d’intervenir dans le conflit qui oppose la Grande-Bretagne et la Russie sur les frontières afghanes, mais prend en revanche le parti de l’Empire des tsars dans la guerre balkanique consécutive à l’occupation de la province turque de la Roumélie orientale par la Bulgarie. Ainsi l’année 1885 est-elle globalement favorable à Brisson. Il songe même à se présenter à la succession du président de la République Jules Grévy dont le mandat vient à échéance. Or, ce dernier se représente et est triomphalement réélu. Amer, Brisson démissionne le lendemain, le 7 janvier 1886. Ce parlementaire assidu continue à jouer un rôle prépondérant comme président de la commission d’enquête sur le scandale de Panama en 1893, avant de présider la Chambre de 1893 à 1898. Le 31 mai de cette dernière année, le président Faure l’appelle à former un nouveau gouvernement. Brisson prend donc cette fois l’Intérieur. Ce ministère empoisonné par l’affaire Dreyfus ne dure que quatre mois. A deux reprises, Brisson est interpellé sur la transmission à la Cour de cassation de la demande de révision du procès. Le 5 septembre, le ministre de la Guerre Cavaignac, affaibli par la découverte du faux du colonel Henry, remet sa démission, suivi le 17 de son successeur le général Zurlinden avant que le général Chanoine fasse de même le 25 octobre. Cette hécatombe ébranle considérablement le cabinet, qui est renversé le lendemain par un ordre du jour de la Chambre, « invitant le gouvernement à réprimer les attaques contre l’armée ». En 1901, Brisson figure au nombre des fondateurs du Parti républicain radical et radical-socialiste. En 1902, il publie La Congrégation ouvrage dans lequel il expose des thèses que le combisme fera triompher et termine sa carrière comme président de la Chambre des députés. Il décède à Paris, le 13 avril 1912. BRISSON (Henri) : La Congrégation, opinions et discours. 1871-1901, Paris, E. Cornély, 1902. BRISSON (Adolphe), 1860-1925 : Littérateur. Né à Paris en 1860, Adolphe Brisson est le fils de Jules, fondateur des Annales politiques et littéraires, il remplace son père en 1895 comme rédacteur en chef. Il collabore à divers journaux et revues, et s’est fait connaître par ses interviews de célébrités, qu’il publie dans le Temps sous le titre de Promenades et visites. Il a donné plusieurs volumes de Portraits intimes (1894-1901), la Comédie littéraire (1895), Pointes sèches, Au coin du Parnasse (1898) ; Les Prophètes (1908) ; Paris intimes, l’Envers de la gloire (1904) ; un roman : Florise bonheur (1902). De 1903 à 1922, il est chargé du feuilleton dramatique au Temps. Il décède à Paris en 1925. Sa femme, Yvonne Sarcey, née en 1869, est l’auteur d’intéressantes chroniques dans les Annales. Elle a fait deux recueils de ses articles qu’elle a publiés sous les titres de : La Route du bonheur et Pour vivre heureux. BRIZON (Pierre) : ROY (P.) : Pierre Brizon, Pacifiste, Député socialiste de l’Allier, Pèlerin de Kienthal, Editions Créer, février 2004. BROCA (Paul), 1824-1880 : Chirurgien et anthropologiste. Né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1824, Paul Broca est professeur de pathologie chirurgicale à la faculté de médecine de Paris et professeur au laboratoire d’anthropologie des hautes études, puis à l’Institut anthropologique fondé en 1876. Il a été l’un des chefs de l’école anthropologique moderne. Le sujet de prédilection de Broca, dans les dernières années de sa vie, était le cerveau. Il a localisé l’aphasie dans la troisième circonvolution cérébrale gauche. On lui doit, comme principaux ouvrages : Mémoires d’anthropologie (1871-1875), Instructions anthropologiques et craniométriques (1875). Broca a, en outre, collaboré au grand Atlas d’anatomie descriptive du corps humain de Beau et Bonamy. Il a fonde, en 1872, l’Ecole d’anthropologie et la Revue d’anthropologie. Elu sénateur inamovible en 1880, Paul Broca décède à Paris en 1880. Son fils, Auguste, chirurgien, né et mort à Paris (1859-1924), est professeur de clinique chirurgicale infantile à la faculté de Paris (Enfant-Malades). Rédacteur en chef de la Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, on lui doit de nombreux ouvrages de thérapeutique et de chirurgie infantile. Elie-André, frère du précédent, physicien et médecin, né à Paris en 1863, décédé en chemin de fer entre Versailles et Paris en 1925, professeur de physique à la faculté de Paris, est l’auteur, d’une centaine de mémoires de physique pure ou appliquée. Membre de l’Académie de médecine en 1921. BROCARD (Félix-Antonin-Gabriel), 1885-1950 : Général et homme politique. Né à Biol (Isère) le 14 novembre 1885, Brocard est le fils d’instituteur. Entré à Saint-Cyr puis pionnier de l’aviation, il obtient son brevet de pilote en 1912. Briallante conduite pendant la Première Guerre mondiale à l’escadrille des Cigognes, il devient ensuite chef de cabinet du sous-secrétaire d’Etat à l’aviation J.-L. Dumesnil, de 1917 à 1919. Député de la Seine en 1924, il sinscrit au groupe des républicains de gauche. Réélu en 1924 à Ivry-sur-Seine contre Maurice Thorez, il est élu en 1932 député de Grenoble. Battu en 1936, il se retire de la vie politique et décèdera à Paris le 28 mai 1950. BROCART (François-Maximin), 1860-1937 : Agriculteur et homme politique. Orignaire de Ménétru-le-Vignoble (Jura), Brocart est le fils de viticulteurs-vignerons. Maire de sa commune natale, conseiller général du Jura en 1898, franc-maçon, il est élu sénateur du même département de 1920 à 1933. BROCHARD (Victor-Charles-Louis), 1848-1907 : Philosophe. Né à Quesnoy-sur-Deûle (Nord) en 1848, Victor Brochard est maître de conférences à l’Ecole normale supérieure (1880) et professeur d’histoire de philosophie ancienne à la Sorbonne. Il a publié ses thèses de docteur ès lettres : De assensione stoici quid senserit ; De l’Erreur (1879), et une remarquable étude sur les Sceptiques grecs (1887). Elu membre de l’Institut en 1900, il décède à Pais en 1907. BROCCHI (Paul), 1839-1898 : Médecin et zoologiste. Né en 1839, Paul Brocchi professe la géologie puis l’agriculture à l’Institut national agronomique et est maître de conférences à l’Ecole des ponts et chaussées. On lui doit, notamment : Traité d’ostréiculture (1883) ; Traité de zoologie agricole (1886) ; Les Insectes nusibles aux pommiers (1892) ; La Pisciculture dans les eaux douces (1896) ; La Race bovine (1897) ; Instructions sur la pisciculture (1897). Il décède à Paris en 1898. BROCQ (Anne-Jean-Louis), 1856-1928 : Médecin. Né à Laroque-Timbaut (Lot-et-Garonne) en 1856, Brocq se spécialise dans l’étude des maladies cutanées, et devient un des chefs de l’école dermatologique française. Ses principaux ouvrages sont : Traite des maladies de la peau ; Traitement des dermatoses par la petite chIl décède à Paris en 1928.irurgie et les agenrs phydiues (1898), en collaboration avec le Dr Jacquet ; Précis élémentaire de dermatologie. BROGLIE (Charles, Jacques, Victor, Albert, prince puis duc de), 1821-1901 : Historien et homme politique. Issu d’une illustre famille, Albert de Broglie est né à Paris le 13 juin 1821 et son nom reste un talisman pour l’orléanisme politique dont il incarne les divisions et les déchirements devant la question républicaine. Diplomate sous la monarchie de Juillet, il a passé le Second Empire dans l’opposition. La révolution de 1870 le trouve fidèle à la royauté car il continue à associer républicanisme et anarchie depuis qu’il a assisté aux journées révolutionnaires de 1839 orchestrées par Barbès. En dépit de son opposition irréductible au Second Empire, le libéralisme politique demeure, comme sous la monarchie de Juillet, mortellement divisé entre résistance et mouvement, respectivement symbolisés par Guizot et par Thiers. Broglie demeurera jusqu’à sa mort un disciple du premier et un opposant du second. Toutefois, comme pour les libéraux, les institutions priment selon lui la forme du régime, ce qui le sépare des légitimistes. Pendant les premières années de la Troisième République, il joue un rôle politique important, qui le rend très impopulaire. Elu député orléaniste de l’Eure en février 1871, il accepte d’abord d’être ambassadeur à Londres sur les instances de Thiers, pressé de l’éloigner. Mais l’évolution personnelle du chef de l’Etat l’inquiète de plus en plus. Méprisant en celui-ci le parvenu avide de pouvoir qu’ont toujours dénoncé les doctrinaires, il quitte Londres au printemps 1872 et commence à orchestrer l’union des droites – légitimistes, orléanistes et bonapartiste – autour d’un programme commun visant à limiter la démocratie parlementaire par une Chambre haute et une présidence forte. Le temps étant compté, comme en témoigne les élections partielles triomphales pour les républicains, il fomente la chute de Thiers, l’accusant d’avoir pactisé avec les radicaux afin de rester au pouvoir. L’élection du radical Barodet à Paris le décide à précipiter le mouvement. Le 24 mai, Broglie dépose le célèbre ordre du jour interpellant le gouvernement sur la nécessité de faire prévaloir une politique résolument conservatrice. La qualité du duel oratoire s’élève à la hauteur de l’enjeu. Adopté à une courte majorité, l’ordre du jour entraîne sa démission et l’élévation au pouvoir de Broglie. Comme il était convenu entre les conjurés, Broglie fait aussitôt élire Mac-Mahon à la présidence ; choix habile, le maréchal étant célébré par les trois droites comme l’homme providentiel depuis qu’il a orchestré la répression militaire de la Commune. Reste à savoir si le maréchal-président est l’intremédiaire de l’orléanisme ou le garant d’une république conservatrice calquée sur la monarchie de Juillet. Reste surtout à savoir si de Broglie pourra se maintenir longtemps en raison du caractère hétéroclite de sa majorité, uniquement soudée dans sa volonté de pousser Thiers dehors et d’éradiquer le radicalisme. Manquant d’expérience ministérielle, le nouveau chef du gouvernement passe pour hautain que son père tandis ques ses qualités oratoires laissent à désirer. Son ministère associe orléanistes, républicains conservateurs, légitimistes et bonapartistes mais souffre d’un manque de personnalités d’envergure. S’il conserve le titre modeste de vice-président du Conseil, Broglie en devient le chef réel. Convaincu d’avoir peu de temps devant lui, il décide avant tout de lever l’hypothèque d’une restauration monarchique. Si cette dernière devait échouer, il est résolu à préserver la République des républicains par la prolongation du pouvoir de Mac-Mahon et l’édification d’une Chambre haute. Ainsi, les députés seraient bridés par deux institutions pérennes conservatrices. Le président du Conseil entend également fédérer au 24 mai 1873, il eut cette même année le portefeuille des Affaires étrangères, puis celui de l'Intérieur, il proposa et organisa le Septennat et démissionna en 1874. Il ne fut pas élu sénateur inamovible, mais le département de l'Eure l'envoya au Sénat ; président du Conseil et ministre de la Justice après l'acte du 16 mai 1877, qu'il avait conseillé, il fit dissoudre la Chambre après le vote protestataire des 363, dont il ne put empêcher la victoire électorale. Il démissionne le 15 novembre 1877, n’est pas réélu sénateur en 1885 et se retire de la vie publique pour se consacrer à ses études historiques. En 1878 paraissent Le Secret du Roi – Correspondance secrète de Louis XV avec ses agents diplomatiques ; et en 1883, Frédéric II et Marie-Thérèse. Il publie également Frédéric II et Louis XV en 1885 et en 1888, Marie-Thérèse, impératrice. Ses discours sont publiés en 1909 par le duc Maurice de Broglie et ses Mémoires en 1926. Candidat du parti monarchiste et religieux à l'Académie, combattu par Sainte-Beuve et les impérialistes, il est élu le 20 février 1862. Il meurt à Paris le 19 janvier 1901. BROGLIE (Louis-Victor, prince de), 1846-1906 : Diplomate et homme politique. Né à Rome le 31 ocitobre 1846, Broglie est le fils du précédent. Secrétaire d’ambassade à Londres, il en est rappelé en 1872 pour être nommé attaché à la direction politique des Affaires étrangères, puis en 1873-1874 sous-chef du cabinet de son père. Mis en disponibilité après le 16 mai 1877, il démissionne en 1884 et, en 1893, est élu député de Château-Gontier. Réélu sans interruption, il meurt en cours de mandat au château de Broglie (Eure) le 26 août 1906. BROGLIE (Louis-Victor, prince de), 1892-1987 : Physicien. Issu d'une illustre famille, Louis de Broglie est né à Dieppe le 15 août 1892. Il se destine d'abord aux disciplines littéraires. Bachelier de mathématiques et de philosophie en 1909, Louis de Broglie devient licencié d'histoire en 1910. Puis il passe une année en droit et prépare un diplôme sur la politique française au début du XVIIIe siècle. Mais à 20 ans, il commence à s'intéresser aux sciences et il sera licencié ès sciences en deux ans. Pendant la Première Guerre mondiale, Louis de Broglie est affecté au poste radiotélégraphique de la tour Eiffel et peut se consacrer à ses recherches sur les ondes radioélectriques. Au sortir de la guerre, il rejoint son frère Maurice et l'aide dans ses travaux sur les rayons X. Ayant acquis de nombreuses connaissances pratiques, il se lance alors dans la théorisation. En 1911, lors du premier congrès Solvay de Bruxelles, les physiciens admettent qu'ils se trouvent dans une impasse. En 1865, la théorie de Maxwell fait de la lumière une onde nécessairement continue. Or, l'effet photoélectrique découvert par Hertz en 1887 met en œuvre des échanges d'énergie discontinus et donc remet en cause le caractère continu de la lumière. En 1905, Einstein introduit la théorie corpusculaire et avance que la lumière peut être à la fois continue et discontinue. En revanche, il ne s'explique pas dans quelles circonstances elle devient l'un ou l'autre. De Broglie entame donc ses recherches en partant du principe que les théories ondulatoire et corpusculaire ne sont pas incompatibles. Dès 1922 paraissent ses premières communications sur la mécanique ondulatoire qui seront améliorées deux ans plus tard avec sa thèse de doctorat Recherches sur la théorie des quanta. Il suppose qu'à chaque particule est associée une onde dont la longueur dépend de la masse et de la vitesse de cette particule. Cette longueur d'onde permet alors de prévoir le mouvement de la particule. Et par voie de conséquence, un flux de particules peut être diffracté comme un faisceau de lumière. Cette théorie révolutionnaire suscite à la fois l'intérêt et l'incrédulité. Mais lorsque les travaux de physiciens américains et britanniques confirment sa découverte trois ans plus tard, il obtient le prix Nobel en 1929. En 1933, il devient membre de l'Académie des Sciences et est élu à l'Académie française en 1944. La théorie de Louis de Broglie a sorti les sciences physiques d'un dilemme qui les faisait stagner. Elle a aussi contribué à l'élaboration de nouvelles technologies comme l'optique électronique mais a avant tout a amorcé un nouveau courant de pensée scientifique. BROGLY (Jules, Médard), 1878-1959 : Instituteur et homme politique. Né à Rixheim (Haut-Rhin), le 29 avril 1878, Brogly est le premier instituteur alsacien admis à l’université de Strasbourg. Il est élu en 1911 au Landtag d’Alsace-Lorraine comme député protestataire. Invalidé, il est réélu aussitôt. Arrêté à deux reprises. Puis condamné à dix ans de réclusion en 1915 pour espionnage en faveur de la France, il est libéré en 1918. Il s’inscrit au parti populaire alsacien dont il est élu président de 1919 à 1940, date de sa dissolution. Brogly est élu député du Haut-Rhin de 1919 à 1924 et de 1928 à 1936, puis sénateur non inscrit à partir de 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décèdera à Riedisheim (Haut-Rhin) le 5 décembre 1959. BROM (Joseph), 1881-1945 : Journaliste et homme politique. Né à Blotzheim (Haut-Rhin) le 10 octobre 1881, Joseph Brom est de souche paysanne. Elève au lycée de Strasbourg, puis docteur ès sciences politiques de l’université de Heidelberg, il devient rédacteur en chef du Mülhauser Volksblatt qui devient après 1918 L’Echo de Mulhouse. Fondateur du syndicalisme chrétien en Alsace, il entre au Landtag d’Alsace-Lorraine en 1911 et y siège jusqu’en 1918. Présidents des syndicats indépendants et membre du Conseil consultatif d’Alsace-Lorraine, il est élu député en 1924 et siège parmi les démocrates populaires. Réélu sans interription par la suite, il entre au Sénat en 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Abandonnant la politique par la suite, il décèdera à Mulhouse le 30 janvier 1945. BROUARDEL (Paul-Camille-Hyppolyte), 1837-1906 : Médecin. Né à Saint-Quentin (Aisne) en 1837, Paul Brouardel est reçu agrégé en 1869. Il devient médecin des hôpitaux en 1873, et est nommé professeur de médecine légale en 1879. Brouardel est devenu successivement : membre de l’Académie de médecine, membre libre de l’Académie des sciences (1892), président de la Société de médecine légale, puis doyen de la faculté de médecine de Paris. Il est l’auteur de très nombreux mémoires ou volumes consacrés à la médecine légale et à l’hygiène. Citons notamment : Etude médico-légale sur la combustion du corps humain (1878) ; Des causes d’erreurs dans les expertises relatives aux attentats à la pudeur (1883) ; De la réforme des expertises médico-légales (1884) ; Rapports sur les essais de vaccination cholérique entrepris en Espagne par le docteur Ferran (1885) : Le Secret médical (1886) ; Hygiène des ouvriers employés dans les fabriques d’allumettes chimiques (1889) ; etc., et la direction d’un Traité de médecine en collaboration avec Gilbert. Il décède à Paris en 1906. BROUILLET (Pierre, Aristide, André), 1857-1914 : Peintre. Né à Charroux (Vienne) en 1857, Brouillet est le fils du statutaire Pierre-Amédée Brouillet. Elève de Gérôme et J.-P. Laurens, il peint d’abord des sujets historiques, puis des scènes de la vie contemporaine. Ses principales compositions sont la Leçon clinique du Docteur Charcot (1887) ; l’Ambulance du foyer de la Comédie-française en 1870 (1891) ; Intimité. Il décède à Couhé-Vérac en 1914. BROUSSE (Paul, Louis, Marie), 1843-1912 : Médecin et homme politique. Né à Montpellier en 1843, Paul Brousse fait des études de médecine et devient ami de Guesde. Il adhère à l’Internationale ouvrière et participe à la Commune de 1871. Poursuivi pour ses idées, il s’éxile à Barcelone en 1872-1873 et y forme un comité de propagande révolutionnaire qui diffuse une feuille anarchiste, introduite clandestinement en France. Expulsé d’Espagne, Paul Brousse rejoint Berne où, grâce aux relations de son père, il trouve une place d’assistant au laboratoire de chimie de l’Université. Il va devenir l'un des principaux dirigeants de la Fédération Jurassienne (anarchiste). Le 18 mars 1877, il prend part à Berne à une manifestation à la gloire de la Commune, qui se termine en affrontement avec la police. Il est condamné à un mois de prison. En 1879, suite à un article dans L'avant garde, il est à nouveau condamné à deux mois de prison, puis expulsé de Suisse, il gagne la Belgique puis l’Angleterre. Mais sa pensée évolue. Il juge désormais nécessaire de se rapprocher des autres courants ouvriers, notamment des socialistes, pour parvenir à la constitution d’un grand parti qui aurait pour programme la collectivisation des moyens de production et la conquête des communes. Pour défendre ses idées, il crée un bulletin mensuel, Le Travail. Rentré en France en 1881 après la loi d’amnistie, il soutient à Montpellier sa thèse de docteur de docteur en médecine et se fixe à Paris pour exercer dans le quartier des Epinettes, un des plus pauvres de la capitale. Il s'éloigne alors des conceptions anarchistes pour militer au sein du parti ouvrier de Guesde puis, après la scission de 1882, crée, avec Jules Joffrin, la fédération des travailleurs socialistes de France, qui prendra le nom de parti possibiliste et par la suite parti broussiste qui vise à la transformation de la société sans révolution violente. Elu conseiller municipal de Paris en 1887, il est constamment réélu et devient président du conseil municipal en 1910 et député de Paris en 1906. Il a publié de nombreuses études socialistes. Il décède le 1er avril 1912 à Neuilly-sur-Marne. BROUSSE (Emile), 1850-1914 : Journaliste, magistrat et homme politique. Né à Perpignan le 25 septembre 1850, Emile Brousse est élu député de Perpignan de 1881 à 1895. Il siège à l’extrême gauche radicale et s’occupe principalement des questions viticoles. Le 26 novembre 1895, il donne sa démission de député pour se consacrer à la défense de la viticulture dans plusieurs journaux comme L’Iundépendant des Pyrénées-Orientales, dont il devient l’imprimeur-gérant, et Le Réveil des Pyrénées-Orientales qu’il a fondé. En 1899, il achète une étude d’avoué à Céret, puis devient président du tribunal de cette ville. En 1901, il est nommé conseiller à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, magistrat à Marseille et président de Chambre à la Cour d’appel de Grenoble. Il meurt à Grenoble le 27 février 1914. Il a publié plusieurs ouvrages juridiques. BROUSSE (Emmanuel-Louis-Alexis), 1866-1926 : Homme politique. Né à Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 23 août 1866, Emmanuel Brousse, parent du précédent, promoteur du développement et de l’équipement du Roussillon, conseiller municipal de Perpignan, conseiller d’arrondissement et conseiller général, est élu député de la gauche démocratique en 1906. Très actif à la Chambre, il protreste contre la répression par Clemenceau des troubles viticoles du Midi. Réélu en 1910 et 1914, il mène une virilente campagne de presse contre Malvy et le départ du gouvernement pour Bordeaux. Elu de nouveau en 1919, il entre au gouvernement en 1920 comme comme sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 2 janvier au 18 février 1920 et du 19 février au 23 septembre 1920 dans les premier et second ministères Millerand. Reconduit au même portefeuille dans le ministère Leygues du 24 septembre 1920 au 15 janvier 1921. Chargé plus particulièrement de la Liquidation des stocks, il s’ossupe aussi des questions fiscales. Battu en 1924, il abandonne le vie politique. Il meurt à Paris le 17 novembre 1926 et juste après son décès, ses électeurs élèvent un monument à leur bienfaiteur, « ministre mort pauvre ». Il était l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Roussillon comme La Cerdagne française, Pyrénées inconnues (1896), L’Enclave espagnole de Llivia (1898), etc. BROUT (Marcel, Louis, Charles), 1887-1957 : Ouvrier et homme politique. Né à Trouville (Calvados) le 23 mars 1887, Brout est d’abord syndicaliste et militant socialiste dont il suit la majorité après la scission de Tours et s’inscrot au PC. A la CGTU, il préside la Fédération du bâtiment. Candidat communiste en 1936 dans le 20ème arrondissement de Paris, il est élu député avec l’appui du Front populaire. Le 20 octobre 1939, il démission du parti communiste et répudie l’URSS qui venait de signer le pacte avec l’Allemagne nazie et participe à la création du groupe parlementaire l’union populaire française. Il ne prend pas part au vote le 10 juillet 1940 attribuant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain : il se trouvait à ce moment là à Alger d’où, avec Paul Bastid et d’autres députés, avait signé un télégramme de protestant contre leur impossibilité de rentrer en France. Il décèdera à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) le 27 mai 1957. Il était l’auteur de Pour une France prospère (1936). BRUANT (Aristide), 1851-1925 : Chansonnier. Né à Courtenay (Loiret), en 1851, A ristide Bruant débute comme chanteur au café-concert de l’Epoque, et remplace, en 1884, Salis à l’ancien cabaret du Chat-Noir qui, sous sa direction, devient le « Mirliton ». Il ne tarde pas à y attirer la foule en chantant dans une langue argotique, âpre, et cynique, la vie des boges et du pavé. Parmi ses productions, dont il a composé les paroles e le plus souvent la musique, citons : A Saint-Lazare, A la Villette, A Ménilmontant, A Montrouge, Le Casseur de gueules, Le Grelotteux, etc. La plupart de ses chansons et monologues ont paru sous le titre Dans la rue (1880-1895), Sur la route (1899) est le pendant campagnard. Il a aussi des romans-feuilletons : Les Basfonds de Paris (1897-1899), La Loupiote (1909), Les Amours de la Pouliche (1911) ; un drame en collaboration avec A. Bernède : Cœur de Française (1912), et un Dictionnaire d’argot (1901). Il décède à Paris en 1925. BRULAT (Paul), 1866-1940 : Romancier. Né à Saint-Jean-de-Muzols (Ardèche), le 26 mai 1866, Paul Brulat est élevé à Tunis, où son père, avocat, s'etablit. Il fait ses études au lycée de Marseille, où il se lie d'amitié avec son condisciple Edmond Rostand. Après avoir obtenu sa licence de droit à Paris, il résolut d'y vivre de sa plume et entre, à la fin de 1889, au quotidien La Presse, qui était alors, sous la direction de Georges Laguerre, le principal organe du boulangisme. Il consacre une de ses premières chroniques à Zola et, en 1892, il publie L'Ame errante, premier roman d'une trilogie dont la suite est formée par La Rédemption (1895) et L'Ennemie (1896). La même année, Fernand Xau l'accueille parmi les premiers collaborateurs du Journal. Le 5 janvier 1895, il couvre pour le quotidien la dégradation d'Alfred Dreyfus, et il a l'intuition que ce dernier est innocent. Entré, à l'automne de 1894, à La Cocarde de Maurice Barrès, il collabore parallèlement à La Justice de Clemenceau. À la fin de 1897, il publie Le Reporter, roman à clefs sur le monde de la presse, dont un des personnages a pour modèle Zola. Il écrivit dans L'Aurore et dans Les Droits de l'homme des articles en faveur de Dreyfus, et continue de composer des romans, dont La Faiseuse de gloire (1900), suite du Reporter, La Gangue (1903), qui a pour personnage principal un homme prisonnier de sa laideur, Eldorado (1904) ; l’Aventure de Cabassou (1905) ; Rina (1906) ; la Vie de Rirette (1907) ; Meryem (1908) ; le Nouveau Candide (1909) ; l’Etoile de Joseph (1923) ; Ne forçons pas notre destin (1926) ; plus des volumes de contes et de nouvelles : Sous le fenêtre (1897) ; la Femme et l’ombre (1912), etc. Il laisse également une série de biographies populaires, parmi lesquelles une Histoire populaire d'Emile Zola (1907), ainsi qu'un volume de souvenirs, Lumières et grandes ombres (1930). Il prend part, en 1903, à l'organisation du premier pèlerinage de Médan, et est cofondateur, en 1921, de la Société littéraire des Amis de Zola. Il décède le 1erjuillet 1940 à Versailles (Seine-et-Oise). QUELLA-VILLEGER, A., Deux amis dreyfusards de Zola : Paul Brulat et Louis de Robert, 1998 (72), 185-196. BRUN (Charles), 1821-1897 : Ingénieur et homme politique. Né à Toulon (Var), le 22 novembre 1821, Charles Brun, ingénieur de la marine, est sénateur lorsque Jules Ferry lui propose le portefeuille de la Marine dans son deuxième cabinet. Nommé du 21 février au 9 août 1883, il doit alors faire face à la situation au Tonkin où le commandant Rivière vient d’être tué par les pavillons-noirs. Il fait envoyer 4.000 hommes supplémentaires et prépare l’instauration d’un protectorat français. Par ailleurs, il jette les bases d’une véritable armée coloniale, mais son état de santé l’oblige à céder son portefeuille à l’amiral Peyron au bout de cinq mois. Il décède à Paris le 13 janvier 1897. BRUN (Jean, Fernand, Alexis), 1867-1936 : Avocat et homme politique. Né à Riom-ès-Montagnes (Cantal) le 2 octobre 1867, où son père était huissier, Brun est attaché au ministère de l’Instruction publique puis à la préfecture de la Seine de 1888 à 1901, il s’inscrit au barreau de Paris. Maire de Riom-ès-Montagnes, conseiller général, il est élu député de Mauriac en 1898 et siège au groupe radical-socialiste. Franc-maçon, il est réélu a son siège jusqu’en 1919 om il est battu et redevient député en 1928. Ne se représentant pas en 1932, il décède à Riom-ès-Montagnes le 12 octobre 1936. BRUN (Jean-Jules), 1849-1911 : Général et homme politique. Né à Marmande (Lot-et-Garonne) le 24 avril 1849, Jean Brun devient polytechnicien et officier du génie. Sous-lieutenant d’artillerie en 1870, ce fils de boulangère est décrit par les rapports comme « petit et gros ». On y ajoute qu’il « manque de distinction » ! Il est pourtant officier d’ordonnance du ministre de la Guerre Ferron, en 1888, et, quelques années plus tard, professeur adjoint du cours de tactique appliquée à l’Ecole supérieure de guerre. Général de division en 1904, chef de l’état major en 1906 et conseiller d’Etat en 1909, il est nommé ministre de la Guerre du 24 juillet 1909 au 23 février 1911 par Briand dans son premier cabinet. Il doit alors s’expliquer sur l’accident du dirigeable République et sur les dommages causés aux récoltes par les manœuvres militaires. A la suite d’un crime qui émeut l’opinion, il décide le rétablissement de l’envoi aux bataillons d’Afrique des condamnés de droit commun, qui, depuis 1905, étaient incorporés en métropole. Il est l’auteur de nombreuses réformes intérieures : création d’un pénitentier militaire dans la baie de Saint-Malo, sur l’ile de Cezembre ; orientation des officiers d’état-major vers la préparation réelles de leur rôle en campagne ; augmentation de l’artillerie ; rajeunissement du haut commandement ; création d’un cours de hautes études militaires. Enfin, il doit faire voter par le Parlement les crédits nécessaires l’intervention française au Maroc. Il meurt chez lui, à Paris, le 23 février 1911, à la suite d’une grippe. BRUN (Lucien-Henri-Louis), 1822-1898 : Avocat et homme politique. Né à Gex (Ain) le 2 juin 1822, Lucien Brun est avocatà Lyon. Elu député de l’Ain à l’Assemblée nationale il devient un des chefs du parti légitimiste, et contribue à la chute de Thiers. Il est l’un des négociateurs qui amènent la fusion des orléanistes et des légitimistes en 1873. Elu sénateur inamovible en 1877, il décède à Paris le 28 novembre 1898. BRUNE (Emmanuel-Jules), 1836-1886 : Architecte. Né à Paris en 1836, élève de Questel, il est l’auteur de nombreuses restaurations. Professeur à l’Ecole des beaux-arts, il a laissé un Cours de construction estimé. Il décède à Paris en 1886. BRUNEAU (Jean, Paul), 1848-1922 : Officier et écrivain. Né à Sedan en 1848, Paul Bruneau sort de Saint-Cyr en 1868. Il fait la campagne de 1870-1871, puis sert en Algérie et devient général de division en 1908. Il a publié des Récits de guerre, des Récits tragiques de la vie africaine ; Paroles d’un soldat, et quelques vers d’inspiration patriotique et religieuse. Il décède à Antibes en 1922. BRUNEAU (Alfred, Louis, Charles, Bonaventure), 1857-1934 : Compositeur et critique musical. Alfred Bruneau est né le 3 mars 1857 à Paris. Son père, originaire de Niort, violoniste, fonde l'Union Internationale des Compositeurs en 1884. Il est un temps éditeur de musique (1888). Sa mère, peintre est une élève de Corot. De 1876 à 1879, il est élève de Franchomme pour le violoncelle au conservatoire de Paris, de Savart pour la théorie et de Massenet pour la composition. En 1881, il obtient le second prix de Rome pour sa cantate Geneviève. Il est violoncelliste dans l'orchestre Pasdeloup où il fait exécuter une Ouverture héroïque et un poème symphonique intitulé Léda. En lême emps, il publie un certain nombre e mélodies. Il entretient de nombreux rapports avec César Frank et les membres de la Société des compositeurs à laquelle il adhère en 1881. Il crée son premier opéra, Kérim en 1887 au Théâtre-Lyrique de Paris. Il fait la connaissance d'Émile Zola en 1888, ce qui marque le début d'une profonde amitié entre les deux hommes. Correcteur chez l'éditeur de musique Hartmann, il assure aussi des chroniques musicales pour la Revue indépendante (1889-1890) et continuera plus tard dans le Gil Blas (1892-1895) ; le Figaro (1895-1901) ; la Grande Revue (1902) ; le Matin (1904-1907 et 1909-1933). A vingt et un ans, il s’essayait à l’opéra, avec une Jeanne d’Arc, en 1891, il présente Le Rêve à l'Opéra-Comique d'après des romans d'Émile Zola et des livrets de Gallet et donne, en 1896, le Requiem. Il convertit alors le public parisien à un nouveau genre théâtral qui, repris ensuite par Gustave Charpentier, donne à la France des œuvres naturalistes, fort éloignées de la tendance qu’avait fait triompher Carmen. Mais, par la suite, si, au contact prolongé de l’œuvre de Zola, l’aspect polémique, « naturaliste » des compositions de Bruneau se trouve accentué, le musicien n’aboutit pas, sur le plan artistique, aux même réussites. Abandonnant même parfois la versification au profit de la prose, il met en musique, entre 1893 et 1916, six autres livrets tirés de Zola : L’Attaque du moulin (1893), Messidor (1896), L’Ouragan (1901), L’Enfant-Roi (1905), Naïs-Micoulin (1907); Les Quatre Journées (1916) sans compter la musique de scène pour La Faute de l’abbé Mouret (1907) et un Lazare inédit. La mort de son inspirateur, auquel il porte un véritable culte, ne le détermine pas pour autant à abandonner le théâtre. Toutefois, les sujets qu’il choisit, qu’il soient proprement mélodramatiques, comme celui d’Angelo, tyran de Padoue (1928), dont le thème est le même que celui de la Joconde de Ponchielli, ou comiques, comme ceux du Roi Candaule (1920) et de Virginie (1931), montrent que sa veine poétique était épuisée. Bruneau a publié plusieurs volumes d’études ou de critique : Musique d’hier et de demain (1900), La Musique française (1901), Musiques de Russie et Musiciens de France (1903), La Vie et les œuvres de Gabriel Fauré. De 1903 à 1904, il est directeur musical de l'Opéra-Comique, en 1905, membre du Conseil supérieur du Conservatoire de Paris et, en 1909, inspecteur général de l'enseignement musical. Il voyagera en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Russie où il est envoyé en 1901 par le gouvernement français. Elu à l'Académie des Beaux-Arts en 1925, il meurt à Paris le 16 juin 1934. BOSCHOT (A.) : La vie et les oeuvres d'Alfred Bruneau, Paris 1937. WALLON (S.) : Chronologie des oeuvres d'Alfred Bruneau. in «Revue de musicologoie» (29), 1947. BRUNET (Antoine), 1868-1932 : Homme politique. Né à Montluçon (Allier) le 21 octobre 1868, Antoine Brunet, fils d’ouvrier, membre du conseil de l’ordre du Grand Orient de France, est l’un des fondateurs du parti socialiste français. Député depuis 1914 et président du conseil général de la Seine depuis 1923, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts du 13 décembre 1930 au 26 janvier 1931. Il est alors chargé de l’Ensegnement technique auprès de chautemps dans l’éphémère cabinet Steeg. Il meurt à Paris le 23 avril 1932. BRUNET (Auguste-Charles-Désiré-Emmanuel), 1878-1957 : Avocat et homme politique. Né à Saint-Benoît (Réunion) le 4 janvier 1878, Auguste Brunet, fils et petis-fils d’élus de La Réunion, passe son doctorat de droit à Paris avant d’entrer dans les cabinets de Léon Bourgeois et de Maurice Berteaux au début du siècle. Il fait ensuite carrière dans l’administration coloniale et est nommé gouverneur en Nouvelle-Calédonie à 34 ans. Mobilisé sur sa demande, affecté à l’Etat-major général, il occupe successivement de hauts postes aux colonies et est promu gouverneur général de l’AOF. Franc-maçon, élu député de son île natale de 1924 à 1940, il siège au sein des radicaux socialistes et entre dans le cabinet Steeg du 13 décembre 1930 au 26 janvier 1931 comme sous secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et aux Colonies, chargé des Colonies. Sa seconde expérience gouvernementale dans le ministère Sarraut est de courte durée (26 octobre-25 novembre 1933). Il poursuit son travail à la Chambre en faveur de l’outre-mer. Votant les plains pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940, il se retire ensuite de la vie politique. Il décèdera à Toulon (Var), le 7 octobre 1957. Il a laissé de nombreux ouvrages et à collaboré a de nombreux journaux de la métropole. BRUNET (Joseph-Mathieu), 1829-1891 : Magistrat et homme politique. Né à Arnac-Pompadour (Corrèze) le 4 mars 1829, Joseph Brunet est un magistrat favorable à l’Empire. Conseiller à la cour de Paris en 1873, il est élu trois ans plus tard sénateur de la Corrèze. Il siège à droite et est nommé, ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts du 17 mai au 22 novembre 1877 dans le ministère du duc de Broglie. Il prend principalement la décison de placer les enseignants du primaire sous l’autorité directe des préfets auxquels il demande de lui signaler « les membres de l’enseignement qui prendraient une attitude politique de nature à créer des difficultés ». Redevenu magistrat, il est nommé en 1889 liquidateur judiciaire de la Société du canal de Panama. Il meurt à La Bourgade ou Pierre-Buffière (Haute-Vienne), le 6 janvier 1891. BRUNET (René), 1882-1951 : Conseiller juridique, professeur et homme politique. Né à Latresne (Gironde) le 13 novembre 1882, René Brunet est agrégé et docteur en droit et en sciences politiques. Il est nommé conseiller juridique à l’ambassade de France à Berlin et professeur de droit financier lorsqu’il est élu député SFIO en 1928. Il devient rapporteur général adjoint de la commission des Finances en 1936 et deux ans plus tard, il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 22 juin 1937 au 17 janvier 1938 dans le troisième cabinet Chautemps. Il est alors surtout chargé de défendre un certain nombre de budgets devant le Parlement. Il décède à Alexandrie (Egypte), le 10 mars 1951. BRUNETIÈRE (Vincent-de-Paul, Marie, Ferdinand), 1849-1906 : Professeur, écrivain et critique Littéraire. Né à Toulon, le 19 juillet 1849, Ferdinand Brunetière, après avoir fini ses études au lycée Louis-le-Grand, passe l’examen d’entrée de l’Ecole normale supérieure. Quand la Guerre franco-allemande éclate, il est enrôlé dans l’armée puis, après celle-ci, il retourne à Paris en tant que professeur dans les écoles privées. A l’inverse de ses contemporains qui ont pratiqué des incursions vers l’histoire de la philosophie, il n’a jamais voulu être que critique, mais totalement et jusqu’à prétendre orienter la production littéraire. Il a constamment défendu la prééminence d’un XVIIe siècle classique essentiellement identifié à Boileau et Bossuet, auquel il a consacré une importante monographie. Du classicisme, il tente de faire revivre les rythmes oratoires dans une véritable prédication notamment à l’Ecole normale comme maître de conférences à partir de 1886 ou à la Revue des Deux Mondes alors éditée par Charles Buloz dont il est devenu le secrétaire de la rédaction puis le directeur en 1893. Il s’occupe de critique littéraire et a publié des Etudes critiques (8 volumes, 1880-1907) ; Questions de critique, Nouvelles questions de critique (1890) ; des œuvres suivies : Le Roman naturaliste (1883) ; L’Evolution de la poésie lyrique (1894) ; Les Epoques du théâtre français ; un Manuel de l’histoire de la littérature française (1897), puis une Histoire plus développée (1904-1918), inachevée, continuée par ses élèves. Deux fois lauréat de l’Académie, il est élu à l’Académie en 1893. Calquée sur le darwinisme, sa théorie de l’évolution des genres qui donne matière à trois volumes, tempère sa critique dogmatique d’un sens historique : en fonction d’une dynamique interne autant que de pressions extérieures, formes et moyens d’expression se transforment. Converti au catholicisme, après une visite au Vatican mémorable, il allait utiliser le positivisme pour une entreprise d’apologétique en montrant la même aversion pour l’individualisme que dans ses polémiques contre l’impressionnisme ou le naturalisme. En 1897, Brunetière se dirige vers les Etats-Unis sous les auspices de l’alliance française. A l’université Johns Hopkins, il y fait neuf conférences sur la poésie française. Voyageant dans le pays, il a rencontré un succès qu’aucun conférencier français n’avait obtenu jusqu’à présent et c’est à New York que plus de trois mille personnes se sont réunies pour l’entendre. L’une des conférences les plus célèbres qu’il donne est sur Emile Zola, dont les prétendues images réalistes des bourgeois français, d’un ouvrier, d’un soldat et d’un paysan sont décrites en tant que caricatures sombres, pessimistes et calomnieuses. Il meurt à Paris le 9 décembre 1906. CLATKE (J.) : Ferdinand Brunetière, Paris, Nizet, 1954. JÉQUIER (W.) : Ferdinand Brunetière et la critique littéraire, Université de Lausanne, 1922 (thèse). BRUNHES (Jean), 1869-1930 : Géographe. Né à Toulouse (Haute-Garonne), Jean Brunhes, issu d’une famille universitaires (ses parents sont professeurs de physiques), c’est l’un des fondateurs de la géographie humaine en France et dans le monde. Il se fait connaître par un monumental essai, Géographie humaine, Essai de classification positive, principes et exemples (1910). Cet ouvrage est suivi de Géographie politique et géographie du travail (1926), écrit en collaboration avec Georges Deffontaines. En 1930, peu de temps avant sa mort, il publie encore Les Races, écrit en collabration avec sa fille, Raymonde Delamarre. Jean Brunhes est un ennemi convaincu de ce que l’on a appelé le déterminisme géographique. Pour lui, les faits géographiques n’expliquent pas l’action de l’homme et la structure des différentes cultures : l’homme modifie son milieu et son environnement pour créer un autre milieu à sa mesure, un milieu, justement, humain et culturel. C’est dans cet esprit que Brunhes a conçu ses principaux ouvrages. Il décède à Boulogne-sur-Mer () le 25 avril 1930. BRUNOT (Ferdinand), 1860-1938 : Philosophe et linguiste. Né le 6 novembre 1860 à Saint-Dié, Ferdinand Brunot, agrégé de grammaire en 1882 et docteur ès lettres en 1891 avec sa thèse sur Malherbe (Etude sur la doctrine de Malherbe d’après son commentaire sur Desportes), est appelé la même année à la Sorbonne. Il succède en 1900 à Petit de Julleville dans la chaire d’histoire de la langue française. Son principal ouvrage est une remarquable Histoire de la langue française des origines à 1900 (1905-1938) en 11 tomes. Les tomes X et XI ont été publiés à titre posthume) partir de 1939. Citons encore sa Grammaire historique de la langue française (1886), Enseignement de la langue française (1909), et son grand ouvrage la Pensée et la langue (1922) où, renonçant à la classification traditionnelle des formes grammaticales, il expose les faits de langage suivant les catégories de la pensée. Membre de l’Académie des inscriptions et Belles lettres (1925), doyen de la faculté des lettres de 1919 à 1928, il décède le 7 janvier 1938 à Paris. RONSIN (Albert) : Les Vosgiens célèbres. Dictionnaire biographique illustré, Vagney, Editions Gérard Louis, 1990, BRUNOT (André, Gilbert), 1879-1973 : Acteur. Né à Prémery (Nièvre) en 1879, André Brunot obtient le premier prix de comédie en 1903. Il entre aussitôt à la Comédie française où il devient secrétaire en 1910. Sa voix au timbre sonore, son jeu plein de verve font de lui un excellent interprète des grands rôles comiques du répertoire. Il a joué dans Les Précieuses ridicules (1934) ; Entrée des artistes ; Hôtel du Nord (1938) ; Pièges (1939).

BRUNSCHVICG (Cécile Kahn, épouse), 1877-1946 : Militant féministe et femme politique. Née à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise) le 19 juillet 1877, Cécile Kahn est élevée dans un milieu bourgeois juif et républicain où son père, industriel alsacien, opte pour la France en 1870. Après avoir passé clandestinement son bac pour ne pas déplaire à sa famille, elle épouse, en 1899, Léon Brunschvicg, normalien, agrégé et docteur en philosophe, qui aura une grande influnce sur elle. Jeune femme, elle prend part au mouvement des Universités populaires et elle entre en 1909 à l’Union française pour le suffrage des femmes, association qu’elle dirige rapidement. Créant les « Réchauds du midi » destinés à assurer aux ouvrières un déjeuner chaud, elle s’engage de plus en plus en faveur des femmes et obtient notamment l’interdiction du travail de nuit, l’accès aux concours des ministères et à toutes les agrégations, etc. Sensible aux problèmes de la formation et des conditions de travail, elle participe en 1917 à la mise en place de l'Ecole des surintendantes d'usine et obtient l’introduction dans les usines d’inspectrices du Travail. Les années de l’entre-deux-guerres font d’elle une figure de premier plan du mouvement pour le suffrage des femmes. Elle appartient en 1920 au « Soroptimist club » (« Rotary club » féminin), où elle aide M-J. Bassot à trouver des fonds pour l'établissement des centres sociaux. Elle préside l’Union française pour le suffrage féminin et dirige La Française, hébdomadaire publié par le Conseil national des femmes françaises. Elle se lance également dans la politique en devenant membre du parti radical en 1924 et s’efforçant de faire admettre à ce grand parti de gouvernement l’intérêt du suffrage féminin. Elle est nommée sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale par Blum du 4 juin 1936 au 21 juin 1937 dans son premier cabinet. En un an, elle obtient la création de 1.700 cantines scolaires et encourage l’enseignement ménager. Après la chute du cabinet et jusqu’en 1940, elle continuera à militer pour le droit des femmes, obtenant à défaut du suffrage féminin un certains nombres de réformes mineures du Code civil et l’admission des femmes dans certaines profession et dans la fonction publique. Elle se préoccupe aussi de l’instruction des enfants handicapés et des jeunes délinquants. Pour éviter de fuir les persécutions antisémites, elle est obligée de fuir de Paris avec son mari en 1940 pour se réfugier dans le Midi. Elle continuera jusqà sa mort, le 5 octobre 1946 à Neuilly-sur-Seine (Seine), son combat en faveur des femmes. Avant sa mort, Cécile Brunschvicg aura la satifaction de pouvoir voter, le général de Gaulle ayant décidé par une ordonnance de 1944 de donner le droit de vote aux femmes. POUJOL (G.) et ROMER (M.) : Dictionnaire des militants, de l'éducation populaire à l'action culturelle, Paris, L'Harmattan, 1996. BRUNSCHVICG (Léon), 1869-1944 : Philosophe et historien. Né à Paris le 10 novembre 1869, Léon Brunschvicg étudie d’abord au lycée Condorcet, à Paris, où il est l’élève du professeur Alphonse Darlu, dont l’enseignement influe de façon décisive sur sa carrière. Il entre ensuite à l’Ecole normale supérieure, et, reçu premier à l’agrégation de philosophie dans différents lycées de province, à Lorient (1891-1893), à Tours (1893-1895), à Rouen (1895-1900). Il passe son doctorat ès lettres en 1897, en soutenant une thèse sur la Modalité du jugement. Revenu à Paris, il enseigne à Condorcet de 1900 à 1903, puis à Henri IV, où il est chargé de la préparation à Normale Supérieure. A partir de 1909, il professe à la Sorbonne. Elu membre de l’Académie des Sciences morales et politiques de Paris en 1919, à partir de 1924, il fait partie de la Société royale de Danemark. Dès 1923, il est docteur honoris causa de l’université de Durham. Enfin, il est membre de la Société française de philosophie et rédacteur de la Revue de Métaphysique et de Morale, dans laquelle paraît un grand nombre de ses articles, comptes rendus et études critiques. En tant que penseur, Léon Brunschvicg montre un esprit ouvert aux problèmes culturels et humains les plus ardus, les plus divers. Aucune idées ne le laisse indifférent ; aucun mouvement d’idées dont il ne veut saisir le sens et la valeur, en le confrontant avec ses propres conceptions. Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire de la pensée scientifique et philosophique dans lesquels, d’ailleurs, les lignes générales de sa position spéculative originale apparaissent nettement. On pourrait définir celle-ci comme un idéalisme critique qui laisse une grande place aux instances de la physique et des mathématiques – Spinoza et ses contemporains (1894) ; Introduction à la vie de l’esprit (1900) ; l’Idéalisme contemporain (1905) ; Les Etapes de la philosophie mathématique (1912) ; L’expérience humaine et la causalité physique (1922) ; Œuvres complètes de Blaise Pascal (1897 et suivant) ; Nature et liberté, le Génie de Blaise Pascal (1925) -, mais les dirige vers une conception humaniste de l’existence, dans laquelle les exigences morales et religieuses finissent par prendre le dessus, réaffirmant la valeur proprement spirituelle de la liberté et de l’amour en tant que fondements de la société humaine. Tous les ouvrages de Brunschvicg viendront étayer cette théorie, notamment : Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale (1927). En tant qu’homme, formé sur le modèle des grands esprits avec lesquels il avait vécu en étroit contact, il était animé d’une profonde sagesse : les cruelles épreuves de ses dernières années – écrit Berger à son sujet – ne réussirent ni à troubler sa méditation, ni à altérer son objectivité, ni à détruire son infaillible confiance en la raison et en la justice. Il décèdera à Paris le 18 janvier 1944. BOIREL (R.) : Brunschvicg. Sa vie, son œuvre avec un exposé de sa philosophie, Paris, PUF, 1964. DESCHOUX (M.) : La philosophie de Léon Brunschvicg, Paris, PUF, 1949. MESSAUT (J.) : La philosophie de Léon Brunschvicg, Paris, Vrin, 2002. BUAT (Edmond, Alphonse, Léon), 1868-1923 : Général. Né à Châlons-sur-Marne en 1868, Edmond Buat est professeur d’art et d’histoire militaires à l’Ecole supérieure de guerre. Il avait publié avant 1914 un grand nombre d’études sur l’histoire militaire et la tactique de l’artillerie : De Ratisbonne à Znaïm (1909), Méthodes de tir dans les batteries d’infanterie (1911), Le Commandement du groupe d’artillerie sur le champ de bataille (1912), etc. Lieutenant-colonel au début de la Première Guerre mondiale, il remplit successivement les fonctions de chef d’état-major de l’armée d’Alsace (août 1914), chef du cabinet Millerand, ministre de la Guerre, commandant de la 145ème brigade d’infanterie (début 1915), aide-major général (1916), commandant de la 7ème brigade puis de la 121ème division avec laquelle il prend part à la bataille de la Somme. Il est ensuite (2 janvier 1917) mis à la tête de la réserve générale d’artillerie lourde dont il l’un des plus actifs organisateurs pendant un an et demi. Le 12 juin 1918, il prend le commandement de la Vème armée, qu’il quitte le 30 du même mois pour devenir major général des armées du Nord et du Nord-Est. Intelligent collaborateur à ce poste du général Pétain, il passe après la guerre chef d’état-major général de l’armée, et s’efforce de mettre sur pied une organisation rationnelle nouvelle de nos forces militaires en temps de paix. Dans cette dernière situation, il reprend des études d’histoire militaire et publie successivement deux ouvrages sur Ludendorff et Hindenburg. Il décède à Paris en 1923. BUCARD (Marcel), 1895-1946 : Homme politique. Né le 7 décembre 1895 à Saint-Clair-sur-Epte Marcel Bucard est destiné à entrer dans les ordres. Engagé pendant la Première Guerre mondiale comme simple soldat, il se distingue par son courage et la termine comme capitaine, accumulant décoration et citations. Bucard fait partie de ces anciens combattants pour qui l’esprit des tranchées constitue désormais la valeur majeure qu’ils entendent imposer dans la vie publique, de préférence par la violence. Après l’armistice, Bucard adhère à la Fédération nationale catholique du général de Castelnau en 1924, milite après à l'Action française puis au Faisceau de Georges Valois en 1926, dirigeant les formations paramilitaires de cette organisation.. En 1927, il devient secrétaire du parfumeur François Coty, infatigable protecteur de toutes les ligues d’extrême-droite qu’il finance avec générosité et, à ce titre il participe à la fondation des Croix-de-feu. En septembre 1933, Marcel Bucard fonde le son propre Mouvement franciste, ouvertement fasciste et antisémite, sans doute le plus extrémiste de l'époque, financé par le gouvernement italien mais restant un mouvement de second ordre n’attirant que quelques milliers d’adhérents. Le Mouvement est dissous en juin 1936 par le gouvernement Blum. La tentative de reformation en 1938 est de courte durée, car le parti est rapidement dissous de nouveau. En 1939, Bucard s’engage volontairement et la défaite lui paraît la bonne opportunité de faire renaître le francisme. Ainsi, en 1941, Bucard se range du côté de la collaboration et reforme une nouvelle fois son mouvement, sous le nom de Parti franciste. C'est un des cofondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF). Il ne tient cependant qu'un rôle limité sous l'occupation, souffrant de ses anciennes blessures de guerre. Après la guerre, Bucard est jugé, condamné à mort en février 1946 et exécuté le 13 mars 1946 au fort de Châtillon (Hauts-de-Seine). MILZA (P.) : Fascisme français, passé et présent, Paris, Flammarion, 1987. BUCQUOY (Jules), 1829-1920 : Médecin. Né à Péronne (Somme) en 1829, Jules Bucquoy est nommé médecin des hôpitaux de Paris en 1862 et professeur agrégé en 1863. Il a individualisé l’ulcère du duodénum, et a surtout publié des ouvrages sur les maladies du cœur, dans lesquelles il s’était à peu près spécialisé. Il est memebre (1882) et président (1908) de l’Académie de médecine et l’un des fondateurs de la Société de thérapeuthie. Il meurt accidentellement à Paris en 1920. BUFFENOIR (Hippolyte), 1847-1928 : Littérateur. Né à Vougeot (Côte-d’Or) en 1847, passionné de Robespierre, Hippolyte Buffenoir entretient d’étroites relations avec les radicaux socialistes et soutient la cause des « Dreyfusards ». Outre ses poésies d’allure parnassienne et un roman, le Député Rouquerolles (1889), on lui doit des études sur le XVIIIème siècle consacrées à Jean-Jacques Rousseau et Madame d’Houdetot. Infatigable collectionneur d’objets de toutes sortes, membre très actif du comité d’organisation des fêtes du bicentenaire de la naissance de Rousseau (1912), il apparaît très vite comme un incontournable spécialiste du Citoyen de Genève. Il décède à Paris en 1928.

BUFFET (Louis, Joseph), 1818-1898 : Avocat et homme politique. Né à Mirecourt (Vosges) le 26 octobre 1818, Louis Buffet fait des études de droit puis devient avocat, représentant les Vosges à la constituante de 1848, vote avec la gauche dynastique puis se rallie à Louis Napoléon Bonaparte qui le fait ministre de l'Agriculture et du Commerce en décembre 1848. Il se retire en 1849. Il est réélu à l'assemblée il est reconduit dans cette fonction en avril 1851 et rentre dans la vie privée en décembre. En 1864, il est réélu dans les Vosges mais dans une liste d'opposition. Il devient ministre des Finances dans le ministère Ollivier en janvier 1870 qu'il quittera le 14 avril. Réélu député des Vosges en février 1871, il siège au centre-droit puis devenu président de l'Assemblée nationale le 4 avril 1873, en remplacement de Jules Grévy qui a démissionné, Buffet est l’un des artisans qui contribuera au renversement de Thiers le mois suivant. Mais, à l’instar de nombreux orléanistes, il est dégoûté par l’échec de la restauration monarchique et finit par être convaincu que le maintien des notables au pouvoir passe par l’acceptation « du régime qui divise le moins ». Il se rallie ainsi à l’amendement Wallon en janvier 1875 puis vote les lois constitutionnelles le mois suivant. « Républicain par dépit », il semble le seul à même de rassembler les centres sans s’alliéner les droites, ce qui pousse son ami Broglie à faire son siège pour le forcer à accepter de diriger le gouvernement, le ministère Cissey étant démissionnaire depuis plusieurs semaines et se contentant d’expédier les affaires courantes. Le 10 mars 1875, nommé par Mac-Mahon, Buffet crée un ministère plus ouvert que ses devanciers puisqu’il adjoint des notables du centre gauche à la droite royaliste. Buffet prenant le portefeuille de l’Intérieur. Le 19 septembre, il expose ainsi son programme : « La grande tâche du gouvernement actuel consiste à réformer le faisceau de toutes les formes conservatrices de la France, si malheureusement rompu par nos révolutions. » La mise en pratique est classique : épuration de la « gangrène radicale » dans l’administration, vote en décembre d’une loi répressive sur la presse et qui maintient l’état de siège à Paris, Lyon, Marseille et Alger. Sous son influence, l’Assemblée achève son constituante en adoptant en juillet la troisième et dernière loi constitutionnelle sur les rapports publics. Quelques jours avant a été adoptée la loi « Dupanloup » sur la liberté de l’enseignement supérieur qui entraîne l’ouverture de plusieurs universités catholiques. Buffet se dépense particulièrement pour faire aboutir la loi électorale de novembre qui établit le scrutin d’arrondissement de liste. Au couchant de la mandature, le ministère et la majorité font corps pour tenter de freiner le raz de marée gambettiste prévisible. Toutefois, cette unanimité de façade masque mal des tensions croissantes entre les centres. Irascible, cassant et hautain, Buffet multiplie les altercations entre le centre gauche, en particulier avec Léon Say et Dufaure. Or l’union s’avère indispensable en raison de la proximité des échéances électorales. Une première alerte intervient en décembre 1875 lors de la désignation des soixante-quinze sénateurs inamovibles, dernier acte réservé à la Constituante qui se séparera quelques jours plus tard. Une partie de centre gauche s’unit à la coalition contre nature nouée entre Gambetta et les légitimistes pour écarter les légitimistes. Au final, une soixantaine de républicains sont élus contre seulement une dizaine de conservateurs. Si les sénatoriales du 30 janvier 1876 permettent de corriger le tir, les législatives signent le crépuscule de l’ordre moral. Le peuple souverain envoie à la Chambre deux républicains sur trois, le conservateur restant étant le plus souvent bonapartiste ou légitimiste. Buffet lui-même n’échappe pas au naufrage puisqu’il est battu quatre fois dans le Cher, la Meuse, le Tarn-et-Garonne et les Vosges. Ses proches lui ayant proposé une circonscription facile pour le deuxième tour à laquelle il s’y refuse. Le chef désavoué démissionne logiquement dès le 23 février 1876, et terminera sa carrière comme sénateur inamovible. Sa chute ouvre la crise politique entre Mac-Mahon et la nouvelle majorité républicaine. Buffet décède à Paris le 7 juillet 1898. AMBROGI (P.-R.) : Louis Joseph Buffet, l’avènement de la IIIè République, Paris, Atlantica Eds, 1998. BUFFET (J.) : Essai d’une synthèse de la vie de Louis Joseph Buffet, homme d’Etat, Nancy, 1975. BUFFET (Anne, Joseph, Paul, André), 1857- 1909 : Homme politique. Né le 10 mars 1857 à Paris, André Buffet est le fils du sénateur et ancien ministre. Il est, en 1898, directeur du bureau du duc d’Orléans à Paris, ainsi que la ligue de la Jeunesse royaliste. Arrêté le 22 août 1899, il est condamné à dix ans de bannissement par la Haute cour sous le chef de complot contre l'État suite à sa participation au coup d'État manqué organisé par Déroulède et plusieurs membres de la Ligue de la patrie française. Il est conduit le soir même à la frontière belge. Il faillit avoir un duel avec Paul Déroulède, exilé lui-même à Saint-Sébastien, à propos d’une polémique relative au rôle joué par les émissaires royalistes vis-à-vis de Déroulède, dans la nuit du 23 février 1899. Buffet, grâcié le 14 juillet 1905 a été compris dans la loi d’amnistie du 2 novembre de la même année. Il décède à Mirecourt le 18 septembre 1909 -"Chez M. André Buffet", dans Charles Maurras, Enquête sur la monarchie, Paris, Nouvelle librairie nationale, [1900]. Nombreuses éditions; éd. définitive 1924. -Charles Boullay, Haute Cour de justice. Audience du 28 décembre 1898 (sic 1899). Plaidoirie de Me Ch. Boullay pour M. André Buffet, Paris, A. Chevalier-Marescq, 1901. -Charles Boullay, André Buffet. Notice lue à l'assemblée générale du 20 décembre 1909, Nancy, Imprimerie de Berger-Levrault, 1910. -Charles Chenu, Affaire de la "Patrie française", 18-19 avril 1899. 9e chambre du Tribunal correctionnel. Plaidoirie de Me Chenu, Paris, Plon-Nourrit, 1899. -Haute Cour de justice, Affaire Buffet, Déroulède, Guérin et autres, inculpés de complot, 8 fascicules, Paris, Imprimerie nationale, 1899. -Le Procès de la Patrie française, Perrin et Cie, 1899.

BUFFET (Paul) 1864-1941 : Peintre. Né à Paris en 1864, élève de Boulanger et Jules Lefebvre, Paul Buffet peint d’abord des tableaux d’histoire, Tentation du Christ (1898) ; Défilé de la Hache (1894) ; Bataille d’Adoua (1898) ; puis des paysages dorés d’automne. Il a décoré la coupole de l’église de Ville d’Avray, et, avec son frère Amédée, celle de l’église des Chartreux à Peñaflor (Espagne). Son frère Amédée, né à Paris en 1869, est l’élève de Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury. Il est l’auteur de La messe à l'abbaye de Saint-Arnould et de Halte de prisonniers, rapportée de Tunisie. Il décède en 1934. BUGAIN (Henri, Marcel), 1898-1949 : Directeur d’école et homme politique. Né à Guise (Aisne) le 22 février 1898, Franc-maçon, Bugain est élu député de Saint Quentin 1939 et inscrit au groupe socialiste. En juin 1940, il se trouve sur le transport « de Grasse », détourné de Casablanca sur Bordeaux. Il ne reçoit pas à temps de laisser-passer pour la séance à l’Assemblée du 10 juillet 1940 et est porté comme n’ayant pas prit part au vote sur les pouvoirs constituants du maréchal Pétain. Continuant sa carrière pendant la guerre, il meurt à Saint-Quentin (Aisne) le 22 novembre 1949. BUHAN (Eugène), 1854-1936 : Explorateur et homme politique. Né à Bordeaux le 29 décembre 1854, Il est élu sénateur de la Gironde 1920 à 1933, inscrit au groupe de l’union républicaine. Ne se représentant pas en 1933, il décède à Bordeaux le 7 août 1936. BUHOT (Félix), 1847-1898 : Peintre et graveur. Né à Valognes (Manche) en 1847, Félix Buhot, élève de Lecocq de Boisbaudran, de Pils, de Jules Noël, peint de délicates vues de Paris, et se spécialise dans l’eau-forte. Son dessin est ferme et spirituel, sa morsure souple et bien mesurée. Citons parmi ses planches la Place Pigalle, la Matinée d’hiver quai de l’Hôtel-Dieu, Westminster-Bridge. Buhot a également l’Ensorcelée de Barbey d’Aurevilly, et les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet. Il décède à Paris en 1898. BUISSET (Séraphin, Léopold), 1870-1949 : Négociant et homme politique. Né le 10 juin 1870 à Rives-sur-Fure (Isère), Candidat socialiste, Buisset est élu député en 1914 à Saint-Marcellin et siège au groupe SFIO. Réélu sans interruption, il est au nombre des 80 parlementaires qui, le 10 juillet 1940, refusent les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Maire de Rives-sur-Fure de 1919 à 1941, il décèdera à Rives-sur-Fure le 9 janvier 1949. BULLETIN COMMUNISTE (Le) : Revue fondée, avant la création du parti communiste, par le Comité de la IIIème Internationale. Son premier numéro paraît le novembre 1920. Boris Souvarine en est le fondateur et l’animateur. Lorsque le parti communiste exclu ce dernier, une nouvelle publication officielle est crée : Les Cahiers du Bolchevisme (1924). BUISSON (Ferdinand, Edouard), 1841-1932 : Professeur et homme politique. Né le 20 décembre 1841 à Paris, Ferdinand Buisson est issu d'une famille protestante de mœurs austères, étant le fils d'un juge au tribunal de Saint Etienne. Orphelin de bonne heure, il doit gagner sa vie en donnant des leçons tout en faisant ses études. Licencié ès lettres et agrégé en philosophie, il préfère s'exiler en Suisse, à Neufchâtel, plutôt que de prêter serment à l'Empire. Il se voit alors attribuer une chaire de philosophie et c’est à ce moment qu’il écrit ses premiers livres, dans lesquels manifestant ses convictions rationalistes et laïques où il attaque vivement l’éducation religieuse dogmatique des établissements scolaires français. Après 1870, il revient en France et est nommé inspecteur primaire à Paris. Buisson sera relevé de ses fonctions parce que Monseigneur Dupanloup l'accusera d'avoir manqué de respect à la Bible et en fera un scandale à l’Assemblé nationale, le gouvernement d’Ordre moral ne pouvant accepter ses idées laïques. En 1878, il est nommé inspecteur général et collabore avec Jules Ferry à la préparation des textes qui constitueront le statut de l'école laïque. Il s'efforce d'orienter cet enseignement vers les principes démocratiques et la neutralité religieuse. Il dirige un important Dictionnaire de pédagogie (1887-1889 et 1911), et prend pour sujet de sa thèse la vie de Sébastien Castellion, un protestant libéral du XVIème siècle (1891). A partir de 1896, il est nommé professeur à la Sorbonne occupant la chaire de « sciences de l’éducation ». Partisan de la défense du capitaine Dreyfus, il se lance alors en politique. En 1898, il sera l'un des fondateurs de la Ligue des Droits de l'homme dont il sera le président après la mort de Francis de Pressensé de 1913 à 1926. Ferdinand Buisson est élu député de la Seine de 1902 à 1914 et de 1919 à 1924, faisant parie du groupe radical socialiste. Même s’il soutient la politique du ministère Combes, il n’accepte pas de passer de l’anticléricalisme à l’irréligion. Au congrès du parti radical en 1904, il s’oppose très vivement au projet d’instauration d’un monopole de l’enseignement, redoutant autant le dogmatisme anticléricale que le dogmatisme religieux et pensant que le devoir de l’Etat est de donner aux enfants une formation intellectuelle suffisante pourqu’ils puissent exercer librement leur esprit critique, ce qui, selon lui aboutira à l’extinction des superstitions. Il sera également président de la Ligue de l'Enseignement de 1902 à 1906 et écrivant dans l’hebdomadaire de gauche La Lumière, défendant les idées et les principe républicains. Enfin, en 1907, il publie un de ses ouvrages essentiels La politique radicale, justification des sources du radicalisme et de sa propre politique. Après la Première Guerre mondiale, Ferdinand Buisson est partisan de la première heure de la Sociétés des Nations (SDN) et se consacre ensuite au rapprochement franco-allemand surtout après l’occupation de la Ruhr en 1923, en invitant les pacifistes allemands à Paris à se rendre à Berlin. Son action en faveur de celle-ci lui va lui permettre d’obtenir la prix Nobel de la paix en 1926. Il meurt le 16 février 1932 à Thieuloy-Saint-Antoine (Oise). HAYAT (P.) : Passion laîque de Ferdinand Buisson, Paris, Kime, 1999. BUNAU-VARILLA (Philippe, Jean), 1859-1940 : Ingénieur. Né à Paris le 26 juillet 1859, Philippe Bunau-Varilla devient directeur général de la Compagnie interocéanique de Panama préconisant ardemment en France puis aux Etats-Unis, l’achèvement du canal. Le gouvernement provisoire de la république de Panama le nomme ministre plénipotentiaire près le gouvernement des Etats-Unis (1903). Le 18 novembre, il signe avec le secrétaire d’Etat américain John Hay, un traité assurant la construction du canal mais consacrant sur cette voie la mainmise des Etats-Unis. Philippe Bunau-Varilla a publié plusieurs ouvrages sur le canal de Panama. Directeur du service des eaux à l’armée de Verdun pendant la Première Guerre mondiale, il a inventé un procédé d’assainissement des eaux qu’il a dénommé « verdunisation » et dont il a exposé les résultat et le mécanisme dans les ouvrages suivants : l’Autojavellisation imperceptible (1926) et la Radiologie chimique (1927). Il décède à Paris le 18 mai 1940. BURDEAU (Auguste, Laurent), 1851-1894 : Professeur, écrivain et homme politique. Né à Lyon (Rhône), le 10 septembre 1851, Auguste Burdeau, normalien, agrégé de philosophie est blessé et fait prisonnier en 1870. Il enseigne ensuite au lycée Louis-le-Grand puis, chef de cabinet de Paul Bert à l’Instruction publique en 1881, il devient député républicain du Rhône en 1885. Il le restera jusqu’à sa mort. Il combat alors contre l’expulsion des princes et entre, du 12 juillet 1892 au 10 janvier 1893, comme ministre de la Marine dans le gouvernement Loubet en remplacement de Cavaignac puis dans le premier ministère Ribot. Il fait décorer les militaires qui ont participé aux expéditions du Dahomey et du Soudan. Président de la commission du budget et vice-président de la Chambre, il est nommé du 3 décembre 1893 au 29 mai 1894, ministre des Finances dans le cabinet Casimir-Perier, et réussit la conversion de la rente 4.5 pour cent. Président de la Chambre des députés (1894), il a laissé de nombreux écrits, notamment des traductions de Schopenhauer. Il décède à Paris le 12 décembre 1894. BUREAU (Georges, Allyre, Marie, Médéric), 1870-1940 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 31 janvier 1870, Georges Bureau, fils d’un ingénieur, docteur en droit, avocat spécialisé dans les affaires de théâtre et escrimeur de talent, entre à la Chambre en 1910 où il siège au sein de la gauche démocratique jusqu’à sa mort. Mobilisé comme capitaine d’artillerie en 1914, il est rappelé à Paris par Viviani qui le nomme dans son ministère sous-secrétaire d’Etat à Marine, chargé de la Marine marchande du 13 mars au 29 octobre 1915. Il reste sept mois à ce poste avant de repartir au front où il sert désormais dans l’aviation. Dans le vote du 10 juillet 1940, sur le vote des pouvoirs constituants au maréchal Pétain, il s’abstient volontairement et quelques mois plus tard à Paris le 17 décembre 1940. BUREAU (Louis, Edouard), 1830-1918 : Botaniste. Né le 25 mai 1830 à Nantes (Loire-Inférieure), Edouard Bureau est issu d'une vieille famille nantaise. Il commence des études médicales et, est reçu docteur en médecine en 1856 avec une thèse sur les logagniacées, et docteur ès sciences huit ans plus tard. En 1874, il est nommé professeur de botanique au Muséum d'histoire naturelle de Paris, où il occupe la chaire du célèbre Jussieu. Son oeuvre regroupe des études sur la taxonomie, l'anatomie et la physionomie végétale, la botanique en particulier fossile (dont il a découvert plusieurs plantes fossiles en Bretagne), la géologie et la zoologie. Il a consacré une notice au Muséum d'histoire naturelle de Nantes, une seconde aux sciences naturelles à Nantes et fait partie de ceux qui ont oeuvré pour que la ville de Nantes possèdent une université. Il est président de la Société botanique de France et de la Société philomathique de Paris. Son rôle dans la dynamique de la collection de paléobotanique du Muséum de Nantes est indéniable. Outre le travail de détermination des échantillons, il a facilité des dons du Muséum de Paris et de collectionneurs. C'est également à lui que l'on doit les figurés de cette collection. Il a publié une Etude des gîtes minéraux de France, Bassin de la Basse-Loire, 1910-1914. Il meurt le 14 décembre 1918 à Paris. BURNOUF (Emile, Louis), 1821-1907 : Littérateur et orientaliste. Né à Valognes en 1821, Burnouf devient élève à l’Ecole d’Athènes, puis directeur de cette école. Parmi ses nombreux ouvrages, citons : Etude de mythologie comparée (1872) ; La Science des religions (1872) ; La Mythologie des Japonais, d’après le Kku-si-Ryaku (1875) ; La Ville et l’acropole d’Athènes aux diverses époques (1877) ; Le Catholicisme contemporain (1879) ; Mémoires sur l’antiquité (1879) ; Les Chants de l’Eglise latine restitution de la mesure et du rythme (1887), etc. il décède à Paris en 1907. BURRUS (Maurice), 1882-1959 : Manufacturier et homme politique. Né à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin) le 8 mars 1882, Mauruce Burrus est expulsé par les Allemands en 1914 et se faire élire député du indépendant du Haut-Rhin en 1932 et réélu en 1936. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au mérachal Pétain et se retire de la vie politique. Il était considéré comme l’un des plus grands philatélisstes au monde. Il décèdera à Lausanne (Suisse) le 5 décembre 1959. BURTIN (René, Valentin), 1892-1975 : Instituteur et homme politique. Né à La-Chapelle-Thècle (Saône-et-Loire) le 28 mars 1892, Burtin est blessé deux fois au cours de la Première Guerre mondiale puis, à sa démobilisation, il s’inscrit au parti socialiste et, en 1928, il est élu député de Louhans. Battu en 1932, il est nommé secrétaire administratif du groupe parlementaire socialiste. Elu conseiller général de Saône-et-Loire en 1934, puis, de nouveau député en 1936, secrétaire de la Chambre en janvier 1940, il vote le 10 juillet les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il reprend sa carrière d’instituteur par la suite et décèdera le 10 janvier 1975 à Lons-le-Saulnier (Jura). BURTY (Philippe), 1830-1890 : Critique d’art. Né à Paris en 1830, Philippe Burty étudie le dessin et la peinture, puis fait de la critique d’art dans divers journaux et enfin, est nommé, en 1881, inspecteur des beaux-arts. Collectionneur raffiné, ami des Goncourt, il contribue, avec ceux-ci et Louis Gonse, à la divulgation en France de l’art japonais. Parmi ses ouvrages, citons : Eaux-fortes de Jules de Goncourt (1875) ; Maîtres et petis-maîtres (1877) ; L’Eau-forte (1878) ; Lettres d’Eugène Delacroix, 1815 à 1863 (1878) ; Bernard Palissy (1886) ; etc. Il décède à Parays en 1890. BUSNACH (William, Bertrand), 1832-1907 : Auteur dramatique. Né à Paris en 1832, William Busnach est le neveu du compositeur F. Halévy. Se consacrant au théâtre, il devient, en 1867-1868, directeur de l’Athénée qu’il a fondé. Parmi les pièces qu’il a écrit seul ou en collaboration, citons : Héloïse et Abailard (1872) ; Kosiki (1877) ; L’Opoponax (1877) ; Les Boniments de l’année (1878) ; Zoé Chien-Chien (1882) ; Le Petit Jacques (1885) ; Franc-Chignon (1887) ; La Fille de Fanchon la Vielleuse (1891) ; Cliquette (1893) ; Le Remplaçant (1895) ; etc. Citons à part, ses drames tirés des romans de Zola : L’Assommoir, Nana, Pot-Bouille (1883) ; Le Ventre de Paris (1887) ; Germinal (1888). On lui doit aussi des romans : La Fille de M. Lecoq (1886) ; Le Petit gosse (1889) ; Cyprienne Guérard (1895) ; etc. Il décède à Paris en 1907. BUSSAT (Edouard, François), 1863-1938 : Industriel et homme politique. Né à Paris le 30 août 1863, Bussat est d’abord en 1900 administrateur d’une bibliothèque populaire parisienne et est élu conseiller municipal de Paris (18ème arrondisement). Battu et, 1902 aux élections législatives de Haute-Savoie, il est élu à Paris en 1906 comme radical modéré er réélu en 1910, mais battu en 1914 par Marcel Cachin. Volontaire comme capitaine d’infanterie, il est blessé en 1918 dans l’explosion du Bourget. Réélu député de la Seine en 1919, il s’inscrit au groupe de l’action républicaine et sociale et conserve son siège jusqu’en 1932 où, battu, il abandonne sa carrière politique. Il décède à Thonons-les-Bains (Haute-Savoie) le 26 août 1938. BUSSER (Henri, Paul), 1872-1974 :Compositeur et chef d’orchestre. Né à Toulouse (Haute-Garonne) le 16 janvier 1872, Henri Busser est le fils d’un pianiste et organiste d’origine suisse. Il est admis a sept ans à la maîtrise de sa ville natale, compose à douze ans une messe, poursuit ses études musicales à l’école de Niedermeyer (1885) et au Conservatoire de Paris où il est l’élève de César Franck et de Charles-Marie Widor, pour l’orgue, de Guiraud, pour la composition. Organiste à Saint-Cloud dès 1892, prix de Rome de 1893 pour sa cantate Amadis de Gaule, il devient chef de chœurs à l’Opéra-Comique. Professeur au Conservatoire à partir de 1902, il y dirige une classe d’ensemble vocal, puis y est chargé en 1931 d’une classe de composition et par la suite, chef d’orchestre à l’Opéra. Henri Busser est membre de l’Institut (section des beaux-arts) depuis 1938. Parmi ses œuvres, quelques-unes sont inscrites au répertoire de l’Opéra, figurent notamment trois opéras : Daphnis et Chloé (1897) ; Colomba (1920) et les Noces corinthiennes (1922) d’après un poème d’Anatole France. Parmi les opéras comiques, nous pouvons citer La Pie Borgne (1929). Un ballet, La Ronde des saisons (1905) ; une suite d’orchestre : A la villa Médicis ; des poèmes symphoniques : A la lumières ; Minerva (ouverture) ; Hercule au jardin des Hespérides (1901) et un grand nombre de pages pour instruments à vent solistes et pour piano.

BUSSIÈRE (Ernest), 1863-1913 : Statuaire, céramiste, décorateur. Né à Ars-sur-Moselle en 1863, Ernest Bussière suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy puis entre en 1882 à l'Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris. En 1889, il revient s'installer à Nancy et commence une double carrière. Statuaire, il réalise de nombreux monuments dédiés aux grands hommes nancéiens (Grandville, 1893 ; l'Abbé Gridel, 1893 ; Pierre Gringore, 1894 ; Gustave Bleicher, 1903 ; Henri Loritz, 1904 ; Ernest Bichat, 1909). Il est également l'auteur de plusieurs sculptures funéraires au cimetière de Préville. Décorateur, il est l'un des principaux collaborateurs nancéiens de la faïencerie Keller et Guérin (Lunéville) à laquelle il fournit de nombreux modèles de céramiques d'inspiration végétale. Egalement portraitiste, il réalise médaillons et bustes de personnalités locales. Parallèlement à son activité de statuaire, Ernest Bussière est professeur de sculpture et de modelage à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy.Ernest Bussière est membre du Comité directeur de l'Ecole de Nancy dès 1901. Il meurt à Nnacy en 1913. PARMANTIER (T.) : Céramiques végétales : Ernest Bussière et l'Art nouveau. Nancy : Musée de l'Ecole de Nancy, SNVB, 2000.

BUSSON-BILLAULT (Henri, Julien, Marie), 1853-1923 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 1er juillet 1853, Busson-Billault est le fils d’un député de l’Ariège et ministre éphémère sous le Second Empire. Bâtonnier de l’Ordre en 1909, il est élu sénateur de la Loire-Inférieure de 1920 à 1923 où il siège à droite. Il décède en cours de mandat à Paris le 11 mai 1923.

BUSSY (Marie, Anne, Louis de), 1822-1903 : Ingénieur et savant. Né à Nantes en 1822, élève de l’Ecole polytechnique en 1841, Louis de Bussy en sort commeélève-ingénieur du génie maritime et réalise la plus grande partie de sa carrière comme attaché au service des constructions navales à Lorient. Il a eu une part considérable dans l’établissement des modèles de la flottes de guerre française. On lui doit notamment l’introduction de l’acier dans les constructions navales, de nombreux perfectionnements à la forme des cuirasses, et des travaux importants sur l’utilisation des aciers au nickel dans la protection des navires. Les cuirassés du type Redoutable, les avisos des typesd Forbin et Condor, sont construits sur ses plans, et il donne toute la mesure de son talent dans la création du croiseur-cuirassé Dupuy-de-Lôme, qui est, à son apparition, considéré comme la plus remarquable unité des flottes de guerre du monde. En 1888, il succède au général Perrier à l’Académie des sciences, dans la section navigation. Il décède à Paris en 1903.

BUTIN (François, Octave), 1860-1926 : Industriel et homme politique. Né à Margny-lès-Compiègne (Oise) le 14 décembre 1860, Butin est élu député de l’Oise en 1906, battu en 1910 et réélu en 1914, s’inscrivant au groupe de la gauche radicale. Il est memebre de la commission de 1918 chargée d’enquêter sur les pièces concernant la condamnation de l’ancien ministre Malvy. Battu en 1919, il se retire de la vie politique et décède au Mont-Dore (Puy-de-Dôme) le 23 août 1926.

 
     
 
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