Exposition universelle de 1889 : Construction de la Tour Eiffel  

 

1870-1940

 

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   HISTOIRE DE FRANCE
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70 ans d'histoire (1870-1940)

 

JACQUES (Rémy), 1817- ? : Avocat et homme politique. Né à Breteuil (Oise) le 1er janvier 1817, Rémy Jacques est nommé représentant d’Oran à l’Assemblée nationale de 1871 à 1876. Député d’Oran de 1876 à 1882, il devient sénateur d’Oran de 1882 à 1900, date à laquelle il est battu et abandonne la vie politique. Il a été un ardent défenseur de l’Algérie et obtient du Sénat le maintien de crédits pour de nouvelles écoles dans les départements d’outre-Méditerranée.

JACQUES (Edouard-Louis-Auguste), 1828-1900 : Instituteur, journaliste et homme politique. Né à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 26 septembre 1828, Edouard Jacques devient instituteur libre tout en collaborant à la presse locale. Conseiller municipal de Paris en 1871, président du conseil général de la Seine en 1887, il se présente en 1889, avec l’appui du gouvernement, contre le général Boulanger à une élection partielle de Paris où il est battu. Elu en octobre de la même année dans la Seine, ce franc-maçon s’inscrit au groupe radical-socialiste, est réélu en 1893 et ne se représente pas en 1898. Il décède à Paris le 15 juin 1900.

JACQUEY (Armand-Victor), 1834-1921 : Général et homme politique. Né à Mont-Louis (Pyrénées-Orientales) le 15 novembre 1834, mis à la retraite en 1894, alors qu’il commandait la 71ème brigade de Mont-de-Marsan, Armand Jacquey s’attache aux Landes et se répresente à la députation. Elu député des Landes en 1898, il est réélu en 1902 et 1906 et s’inscrit au groupe parlementaire antisémite présidé par Edouard Drumont. Battu en 1910, il se retire de la vie politique et décède à Mont-de-Marsan (Landes) le 1er décembre 1921.

JACQUIER (Paul-Maurice), 1879-1921 : Avocat et homme politique. Né à Bordeaux (Gironde) le 26 mars 1879, Paul Jacquier est docteur en droit et devient avocat. Elu conseiller général de Thonon en 1905, ce franc-maçon est élu député radical-socialiste de la Haute-Savoie de 1909, réélu en 1910 et 1914 et fait partie de toutes les commissions. Battu en 1919, il est réélu en 1924, 1928 et 1932. Remarqué par son travail impréssionnant à la Chambre, la carrière gouvernementale de Paul Jacquier est aussi surprenante : sous-secrétaire d’état à l’Instruction publique et aux Beaux–Arts du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914 dans le pemier cabinet Doumergue, sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur du 13 juin au 26 août 1914 et du 27 août 1914 au 29 octobre 1915 dans le deux ministères Viviani, sous-secrétaire d’Etat aux Finances du 19 au 22 juillet 1926 dans le second cabinet Herriot, ministre du Travail du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935 dans le ministère Flandin et ministre de l’Agriculture du 1er au 6 juin 1935 dans le ministère Bouisson. Il est élu sénateur de la Haute-Savoie la même année. Lors de son passage place Beauvau, Paul Jacquier prend l’initiative de la loi concernant les allocations militaires mis en vigueur durant toute la Première Guerre mondiale et des mesures concernant les écoles de rééducation pour mitilés. Le 10 juillet 190, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décèdera à Paris le 3 mars 1961.

JACQUINOT (Louis-Lucien-Raymond), 1898-1993 : Avocat et homme politique. Né à Grondecourt-le-Château (Meuse) le 16 septembre 1898, Louis Jacquinot, avocat de profession, est d’abord chef de cabinet d’André Maginot au ministère de la Guerre en 1930. Elu député de la Meuse en 1932 et réélu en 1936, il s’inscrit alors au groupe du centre républicain. Il débute sa carrière ministérielle dans le cabinet de Paul Reynaud comme sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur du 21 mars au 10 mai 1940. Au bout de quelques semaines, il abandonne son poste pour rejoindre le front comme lieutenant d’artillerie. Grièvement blessé le 11 juin 1940, il s’oppose très fortement à la politique de Vichy et rejoint la Résistance. Continuant sa carrière politique après la Libération, il décèdera à Paris le 14 juin 1993.

JALUZOT (Jules), 1834-1916 : Négociant et homme politique. Né à Corvol-l’Orgueilleux (Nièvre) le 5 mai 1834, Jules Jaluzot, fils de notaire, entre comme commis Aux villes de France puis Au Bon Marché et créé Le Printemps qui prend un rapide essor, malgré un incendie qui détruit le magasin en 1881. Elu député de la Nièvre en 1889 comme républicain progressiste, il est réélu successivement jusqu’en 1906 où il ne se représente pas. En 1908, il abandonne la gérance des Grands Magasins du Printemps et décède à Paris le 21 février 1916.

JAMAIN (Jean-Eugène), 1883-1938 : Cadre politique. Né à Parthenay (Deux-Sèvres) le 11 avril 1883, Jamin, militant royaliste, appartient à l’Action française dès sa création. Après la Première Guerre mondiale, il exerce les fonctions de secrétaire régional de la VIème zone (région du Poitou et des Charentes) et, à ce titre, s’occupe de la propagande du mouvement maurrassien dans l’ouest de la France. Il décède à Parthenay le 14 avril 1938. JAMAIS (Emile-François), 1856-1893 : Administrateur et homme politique. Né à Aigues-Vives (Gard) le 10 décembre 1856, Emile jamais, docteur en droit, est élu député du Gard de 1885 à sa mort où il devient administrateur des colonies. Ayant refusé ce poste que lui proposait Floquet dans son cabinet en 1888, ce franc-maçon accepte finalement celui de sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies du 8 mars 1892 au 10 janvier 1893 dans le ministère Loubet et dans le premier cabinet Ribot. Son action a été la mise sous protectorat français du Dahomey. Auteur de plusieurs ouvrages de droit et d’économie, Emile Jamais décède à Aigues-Vives le 10 novembre 1893. JAMETEL (Gustave-Louis), 1821-1893 : Avocat et homme politique. Né à Paris le 28 mai 1821, Gustave Jametel, avocat devient maire de Marestmontiers (Somme) puis est élu conseiller général de la Somme. Député de la Somme de 1876 à 1889, il se pose en défenseur de l’agriculture. Sénateur de la somme en 1890, il décède en cours de mandat à Pau le 14 mars 1893. JAMMY-SCHMIDT (Benjamin-Louis-Emile Schmidt, dit), 1872-1949 : Journaliste et homme politique. Né à Crèvecoeur-le-Grand (Oise) le 16 novembre 1872, Jammy-Schmidt est successivement instituteur, puis inspecteur du travail, et, enfin, journaliste. Maire de sa ville natale, conseiller général, il est membre du comité exécutif du parti radical depuis 1902. Elu député de l’Oise à partir de 1921, il devient vice-président de la commission des Finances, et est à ce titre rapporteur du budget des Régions libérées en 1924. Ce franc-maçon est nommé par Painlevé sous-secrétaire d’Etat aux Finances chargé des Régions libérées du 17 avril au 28 octobre 1925 dans son second cabinet puis sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et aux Finances, chargé des Régions libérées du 29 octobre au 27 novembre 1925 dans son troisième ministère. Se trouvant à bord du Massilia le 10 juillet 1940, il ne peut voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décèdera à 22 janvier 1949 à Prayssac (Lot).

JANET (Paul), 1823-1899 : Philosophe. Né à Paris le 30 avril 1823, ancien élève de l’Ecole normale, Paul Janet est nommé professeur à Strasbourg,puis au lycée Louis-le-Grand, puis à la Sorbonne. En 1888, il succède à Caro comme titulaire de la chaire de philosophie dogmatique. Il représentait dans ce qu’il y a de plus généreux et de plus ferme, le libéralisme français. Il opposait à la raison d’Etat la théorie des droits naturels. Métaphysicien spiritualiste, il sait apprécier et signaler ce que les autres doctrines pouvaient contenir de juste et de fécond. Signalons parmi ses ouvrages : la Famille, la philosophie du bonheur ; Histoire de la science politiquedans ses rapports avec la morale ; Les Problèmes du XIXe slècle : la politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion (1872) ; les Causes finales (1874) ; la Philosophie de la révolution française (1875) ; Saint-Simon et le Saint-Simonisme (1878) ; La Philosophie française contemporaine (1879) ; Traité élémentaire de philosophie, à l'usage des classes (1884) ; Les Maîtres de la pensée moderne ; Les Origines du socialisme contemporain (1883) ; Victor Cousin et son œuvre (1885) ; Éléments de philosophie scientifique et de philosophie morale (1890) ; Principes de métaphysique et de psychologie (1896). Il décède à Paris le 4 octobre 1899.

JANET (Paul), 1863-19 : Physicien. Né à Paris le 10 janvier 1863, fils du précédent, Paul Janet, entre à l'École normale supérieure en 1883, et est reçu au concours d'agrégation de physique en 1886. Il prépare ensuite une thèse de doctorat intitulé "Étude théorique et expérimentale sur l'aimentation transversale des conducteurs magnétiques", qu'il soutient en 1890. Il rejoint ensuite la faculté des sciences de Grenoble où il devient maître de conférences et y enseigne de 1892 à 1894 les premiers cours du soir d'électricité. Il devient en 1894 le premier directeur de l'Ecole supérieure d’électricité et en 1895 directeur du Laboratoire central d'électricité de Paris, jusqu'à sa mort. Il est nommé professeur adjoint pour l'enseignement du PCN à la faculté des sciences de Paris en 1900, professeur titulaire le 1er novembre 1901, puis professeur titulaire de la chaire d'électrotechnique en 1922. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1919 dans la division des académiciens libres. Il prend sa retraite en 1934. On doit à Paul Janet de nombreux et remarquables travaux sur l’électricité. Il a publié : Problèmes et exercice d’électricité générale (1921) ; Leçons d’électrotechnique générale (1925-1928) ; Premiers principes d’électricité industrielle (1929). Il décède à le 21 février 1937. JANET (Pierre-Marie-Félix) : 1859-1947 : Professeur, médecin et psychologue. Pierre Janet, neveu du précédent est né à Paris le 30 mai 1859. Elève de l’Ecole normale supérieure, il est agrégé de philosophie en 1882, docteur en philosophie en 1889 et docteur en médecine en 1893. En 1889, il obtient la direction du laboratoire de psychologie de la Salpêtrière, qu’il gardera jusqu’à sa dissolution en 1910. Après quelques années d’enseignement de la philosophie en lycée et à la Sorbonne, il remplace Ribot puis lui succède au Collège de France, où il occupe la chaire de psychologie expérimentale et comparée de 1902 à 1934. En 1913, il est élu membre de l’Académie des sciences morales. Pierre Janet est reçu à l’Institut de France en 1923 (Académie des Sciences Morales et Politiques). En 1929 il préside la Société Médico-Psychologique où il avait été admis dès 1894. Pierre Janet a donné une vigoureuse impulsion aux études de psychologie expérimentale. En plus de ses nombreux articles, entre autre dans le Journal de Psychologie Normale et Pathologique qu’il fonde en 1904 et la Société de Psychologie en 1901, signalons parmi ses souvrages majeurs : L'automatisme psychologique, 1889 ; Les accidents mentaux des hystériques, 1893 ; Névroses et idées fixes, 1898, 2 Vol ; Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, 2 Vol ; Les Névroses, 1909 ; Les Médications psychologiques, 1919 ; La Médecine psychologique, 1923 ; Les Stades de l'évolution psychologique, 1926 ; De l'Angoisse à l'extase. Études sur les croyances et les sentiments, 1928 ; La Pensée intérieure et ses troubles, 1927 ; L'Évolution de la mémoire et de la notion du temps, 1928 ; L'Évolution psychologique de la personnalité, 1929 ; La force et la faiblesse psychologiques, 1932 ; L'Amour et la haine, 1932 ; Les Débuts de l'intelligence, 1935 ; L'Intelligence avant la langage, 1936. On lui doit encore des ouvrages sur Bacon et les Alchimistes, Malebranche et la Théorie des esprits animaux, et deux manuels de pilosophie. Il décède à le 27 février 1947. Jean Delay (1960). Pierre Janet et la tension psychologique. Psychologie Française 5:93-100. Claude-M Prévost (1973). La psycho-philosophie de Pierre Janet. Économies mentales et progrès humain, Payot Claude-M Prévost (1973). Janet, Freud et la psychologie clinique, Payot.

JAPY (Congrès de) : Depuis 1894, les socialistes français se divisaient sur l’affaire Dreyfus. Nombre d’entre eux, au premier chef les guesdistes, la considéraient comme « une guerre civile bourgeoise », renvoyant dos à dos dreyfusards et antidreyfusards. Mais, en 1898, les menaces sur la République se faisant de plus en plus pressantes, un regroupement s’esquisse autour de la « défense républicaine ». Ainsi voit le jour, le 16 octobre 1898, un Comité de vigilance qui se transforme, en janvier 1899, en un Comité d’Entente entre les 5 principales tendances du socialisme français. Mais ce fragile rapprochement se déchire dès l’année suivante lorsque le socialiste indépendant Alexandre Millerand accepte d’entrer dans le gouvernement de « défense républicaine » de Waldeck-Rousseau. C’est dans ce contexte qu’à l’initiative du Comité d’Entente, le premier congrès général des organisations socialistes se réunit au gymnase Japy, du 3 au 8 décembre 1899, en présence de 800 délégués représentant les divers courants socialistes, les syndicats et les coopératives ouvrières. Tous les leaders socialistes sont là : Guesde, Jaurès, Allemane, Viviani, Briand, Millerand, etc. Bien que l’ordre du jour soit consacré à l’organisation d’un nouveau parti, le congrès est dominé par la question du « ministérialisme ». Contre Jules Guesde, qui prône une ligne de lutte de classes, excluant la participation à un gouvernement bourgeois, Jaurès défend la participation en cas de péril réactionnaire. Mais sa position est mise en minorité par 818 voix contre 634. Le congrès de Japy débouche pourtant sur la création d’un Comité général, censé préfigurer un nouveau parti unifié, et sur la décision de tenir régulièrement des congrès. Mais cette unité vole en éclats dès l’année suivante, au congrès de la salle Wagram. En 1902 Jules Guesde crée le Parti socialiste de France, tandis que le Parti socialiste français s’organise autour de Jaurès. On retiendra cependant du congrès de Japy qu’à la fin, tous les leaders socialistes entonnèrent l’Internationale qui fut désormais adoptée comme hymne du mouvement ouvrier et socialiste. Il faudra attendre 1905 pour que, cédant à la pression des autres socialistes européens, les socialistes française réalisent leur unité au Congrès de la Salle du Globe (10e arrondissement) et donnent naissance au Parti Socialiste, Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), le 23 avril 1905. JAPY (Frédéric-Pierre), 1826-1904 : Officier et homme politique : Né à Badevel (Doubs) le 26 février 1826, issu d’une famille de grands industriels vosgiens, Japy sort de Saint-Cyr et fait les campagnes de Crimée, d’Italie, du Mexique et de 1870. Il prend sa retraite en 1891 comme général de corps d’armée et grand-officier de la Légion d’honneur. Elu sénateur libéral de Belfort en 1891, il est réélu en 1900 et décède en cours de mandat à Paris le 16 mars 1904.

JAPY (Gaston), 1854-1936 : Industriel et homme politique. Né à Dompierre-les-Bois (Doubs) le 4 décembre 1854, descendant des grands indutriels protestants établis à Belfort et à Montbéliard depuis deux siècles, Gaston Japy sort de Polytechique et entre dans l’entreprise familiale qu’il développe sensiblement. Vaincu aux élections législatives, il est élu sénateur du Doubs en 1921 et le reste jusqu’à sa mort à Beaucourt (Territoire de Belfort) le 3 septembre 1936. JARDEL (Pierre-Marie-Robert), 1880-1940 : Employé de commerce et homme politique. Né à Remiremont (Vosges) le 6 septembre 1890, candidat socialiste dans la Seine aux élections législatives de 1930, il est élu contre Maurice Thorez et réélu en 1932 avec un programme : « Lutte contre la guerre, l’isécurité du travail, contre l’anarchie de la production, contre la spéculation capitaliste, l’ignorance, l’iniquité politique ». Non réélu en 1936, il décède à Neuilly-sur-Seine (Seine) le 2 mai 1940.

JARDILLIER (Robert-Louis-Antoine), 1890-1945 : Professeur et homme politique. Né à Caen (Calvados) le 31 mars 1890, Robert Jardillier enseigne au lycée, puis à la faculté de Dijon. Maire de Dijon, il devient secrétaire général de la Fédération socialiste de la Côte-d’Or. Elu député du même départemet en 1932, il s’inscrit au groupe SFIO. Réélu en 1936, Léon Blum l’appelle dans son premier cabinet pour occuper le poste de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 4 juin 1936 au 22 juin 1937. Il ne laisse que très peu de trace de son travail. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et décèdera à Marseille (Bouches-du-Rône) le 19 mai 1945. JARDON (Eugène), 1895-1977 : Viticulteur et homme politique. Né à Domérat (Allier) le 27 juin 1895, conseiller général, maire de sa ville natale en 1929, il devient militant communiste et, est élu député de l’Allier en 1939. Mais il quitte le groupe communiste auquel il appartient, après le pacte germano-soviétique et rejoint le groupe de l’uion populaire française, fondé par ses camarades également dissidents. Il vote la déchéance des députés restés fidèles au parti communiste, la confiance de Paul Reynaud, mais il refuse de confier les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il décède à Domérat le 21 juillet 1977. JARRY (Alfred), 1873-1907 : Poète, romancier et dramaturge. Né à Laval (Mayenne) le 8 septembre 1873 dans une famille de négociants, Alfred Jarry se fait connaître dès la sortie du collège par Ubu Roi, satire énorme et caricaturale de la bourgeoisie, jouée daord par un théâtre de marionnettes puis en 1896, au théâtre de l’Oeuvre. Elle fait sensation dans le mondes des lettres et soulève des discussions passionnées. Jarry a encore pulié : Visions actuelles et futures (1894) ; Les Minutes de sable mémorial (1894) ; César Antéchrist (1895) L’autre Alceste (1896) ; Le Vieux de la montagne (1896) ; Les Jours et les Nuits (1897) ; Ubu cocu ou l'Archéoptéryx (1897) ; L’Amour en visites (1897, publié en 1898) ; Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, (achevé en 1898, publié en 1911) ; Petit Almanach (1898) ; L’Amour absolu (1899) ; Ubu enchaîné (1899, publié en 1900) ; Messaline (1900) ; Almanach illustré du Père Ubu (1901) « Spéculations », dans La Revue blanche (1901) ; Le Surmâle (1901, publié en 1902) ; « Gestes », dans La Revue blanche (1901). Publié en 1969 avec les « Spéculations » sous le titre La Chandelle verte ; L’objet aimé (1903) ; « Le 14 Juillet », dans Le Figaro (1904) ; Pantagruel (1905, opéra-bouffe créé en 1911, musique de Claude Terrasse) ; Ubu sur la Butte (1906) ; Par la taille (1906), opérette ; Le Moutardier du pape (1906, publié en 1907), opéra-bouffe ; Albert Samain (souvenirs) (1907) ; La Dragonne (1907, publié en 1943). Bohême, impénitent, Jarry mène une vie étrange où il est difficile de discerner la part de la naïveté et celle du cynisme et de la mystification. Épuisé et malade, il meurt, à Paris, le 1er novembre 1907. Noël Arnaud : Alfred Jarry, d’Ubu roi au Docteur Faustroll, La Table Ronde, 1974. Michel Arrivé : Les langages de Jarry. Essai de sémiotique littéraire, éd. Klincksieck, 1972. Henri Bordillon : Gestes et opinions d’Alfred Jarry, écrivain. Patrick Besnier: Alfred Jarry, Fayard, Paris, 2005.

JAUBERT (Jean-Alexis), 1879-1961 : Ingénieur et homme politique. Né à Larche (Corrèze) le 1er décembre 1879, Alexis Jaubert, ingénieur agronome de profession devient ensuite chef de cabinet du ministre de l’Agriculture en 1924 et 1925. En 1928, il est élu député radical socialiste de la Corrèze et se spécialise dans les questions agricoles. Remarqué par Paul Boncour, celui-ci le nomme dans son cabinet sous-secrétaire d’Etat à l’Agriculture du 18 décembre 1932 au 30 janvier 1933. Du 4 au 8 février 1934, il est nommé sous-secrétaire d’Etat aux Finances dans le second cabinet Daladier puis sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics du 18 janvier au 12 mars 1938 dans le quatrième cabinet Chautemps. Réélu député en 1932 et 1936, il décèdera à Larche le 9 octobre 1961.

JAURÉGUIBERRY (Jean-Bernardin), 1815-1887 : Vice-amiral et homme politique. Né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 26 août 1815, Jean-Bernardin Jauréguiberry entre à l’Ecole navale en 1831 et se distingue pendant les guerre de Crimée, de Cochinchine et de Chine. Devenu capitaine de vaisseau en 1860, gouverneur général et contre-amiral en 1869, il participe avec bravoure à la guerre de 1870 où il est promu vice-amiral. Député à l’Assemblée nationale dans les Basses-Pyrénées, il démissionne en 1871 pour devenir préfet maritime à Toulon. Nommé ministre de la Marine et des Colonies du 4 février 1879 au 22 septembre 1880 dans le ministère Waddington et le premier cabinet Freyciney, il garde le même poste du 30 janvier 1882 au 28 janvier 1883 dans le deuxième cabinet Freycinet et le cabinet Duclerc, il s’ppose alors à l’exclusion des princes d’Orléans de l’armée. Devenu sénateur inamovible en 1879, il décède à Paris le 21 octobre 1887.

JAURÈS (Constant-Louis-Jean-Benjamin) 1823-1989 : Vice-amiral et homme politique. Né à Albi (Tarn) le 3 février 1823, Jaurès est l’oncle de Jean Jaurès et du vice amiral Louis Jaurès, député de Paris en 1924. Elu sénateur inamovible en 1875, il est nommé ambassadeur à Madrid et à Saint-Pétersourg. Nommé ministre de la Marine et des Colonies du 22 février au 13 mars 1889 dans le second cabinet Tirard, il meurt un mois plus tard à Paris le 13 mars.

JAURÈS (Jean-Léon) 1859-1914 : Professeur et homme politique. Jean Jaurès naît le 3 septembre 1859 à Castres. Il est issu d’une famille de la modeste bourgeoisie provinciale, des négociants en laine devenus exploitants agricoles. Son père, Jules Jaurès, est un petit paysan. Jean Jaurès effectue une brillante scolarité. Une bourse lui est accordée, qui lui permet de poursuivre ses études à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, après avoir été reçu au premier rang du concours d’entrée en 1878. Ayant obtenu l’agrégation de philosophie en 1881, il est bientôt nommé professeur au Lycée d’Albi, puis maître de conférence à la faculté de Toulouse en 1883, un poste qu’il occupe jusqu’en 1885. Il se décide alors à entrée en politique et est élu député du Tarn au mois d’octobre 1885. Convaincu du bien-fondé des idéaux républicains, Jaurès figure parmi le groupe des Indépendants, en siégeant au centre gauche de l’Assemblée. Il soutient le plus souvent Jules Ferry, admirant cependant davantage Léon Gambetta. Au cours de ces années de vie parlementaire, quelques-unes de ses propositions de réforme sociale sont remarquées. Après avoir rompu avec les opportunistes, Jaurès est battu à Castres aux élections qui se déroulent à l’automne 1889. Il reprend alors son enseignement à la faculté de Toulouse, se consacrant dans les années qui suivent à la rédaction de ses thèses de philosophie. Il est reçu docteur en philosophie en 1892, après avoir soutenu sa thèse principale, intitulée De la réalité du monde sensible, et sa thèse secondaire en latin, Des origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel. Ce travail universitaire l’amène donc à approfondir sa réflexion personnelle à propos du socialisme et de ses fondements. Ceci le conduit à préciser son engagement politique. A partir de 1887, Jean Jaurès collabore à la rédaction de La Dépêche de Toulouse, un journal radical dans lequel ses articles font la critique des appels à la violence des militants socialistes. Élu conseiller municipal de Toulouse, il devient maire adjoint à l’instruction publique en 1890, une fonction qu’il occupe jusqu’en 1893. Jaurès milite également à Carmaux, une cité ouvrière de verriers et de mineurs. Ceux-ci sont à l’époque en grève pour soutenir un des leurs, injustement licencié. La compagnie des mines, dirigée par le baron Reille et son gendre le marquis Ludovic de Solages, député de la circonscription, vient en effet de renvoyer Jean Baptiste Calvignac, leader syndical et nouveau maire de Carmaux depuis le 15 mai 1892. Le journaliste soutient alors le mouvement, par ses articles circonstanciés dans La Dépêche ; celui-ci s’achevant par la réintégration de Calvignac et la démission du marquis de Solages. Jean Jaurès se convainc dès lors de la réalité de la "lutte des classes". Bientôt candidat à l’élection législative partielle, il est élu député de Carmaux le 8 janvier 1893, en adoptant cette fois-ci l’étiquette de socialiste indépendant. Il se rapproche du marxiste Jules Guesde et de son Parti ouvrier français (P.O.F.), en militant avec ardeur contre les "lois scélérates" qui restreignent les libertés. Celles-ci ont été votées entre les 17 et 27 juillet 1894 à l’initiative du président du Conseil, Charles Dupuy, afin de lutter contre les actes terroristes perpétrés par les anarchistes. Jean Jaurès est alors convaincu de l’imminence de la révolution prolétarienne. Ses discours, empreints de messianisme, montrent sa foi dans le changement social qui réconcilierait les hommes et dont l’initiative appartient au monde ouvrier. Jaurès s’engage ensuite avec passion dans l’affaire Dreyfus. Le député, grâce à ses amis normaliens, à Lucien Herr notamment, est rapidement convaincu de l’innocence de l’officier français. Ce sentiment se renforce à la lecture du "J’accuse" de l’écrivain Émile Zola. Avec la publication de Preuves en 1898, Jean Jaurès milite ainsi pour le respect de la justice individuelle, en dénonçant l’arbitraire des grandes institutions, de l’armée notamment. Ces prises de position dreyfusardes sont à l’origine de sa défaite électorale à Carmaux, aux élections du mois de mai 1898. Quelques temps plus tard, il devient le directeur de La Petite République. Dans les colonnes de ce journal, sont publiées Les preuves relatives à l’affaire Dreyfus écrites de sa plume. Jaurès dirige également une Histoire socialiste de la France contemporaine, publiée entre 1901 et 1908, pour laquelle il rédige entre 1901 et 1903 les volumes consacrés à la Révolution française. Au cours de ces années, celui qui fait profession de socialisme prend alors conscience des dangers de la montée du nationalisme et de l’antisémitisme. La défense de la république devient son objectif primordial : il soutient le gouvernement de Jules Waldeck Rousseau qui associe à son action, pour la première fois dans l’histoire de la Troisième République, le socialiste Alexandre Millerand, nommé au Commerce et à l’Industrie en 1899. Il s’oppose ainsi avec virulence à Jules Guesde, autre leader de la gauche, lors du Congrès International Socialiste qui se tient à Paris au mois de septembre 1900, autour de la participation à la vie parlementaire et gouvernementale. Jaurès et son Parti Socialiste Français, créé en 1901, s’engagent nettement en faveur du bloc des gauches et du gouvernement d’Émile Combes entre 1902 et 1905. Celui-ci prépare le vote de la séparation des Églises et de l’État qui intervient le 9 décembre 1905. Cependant, les réformes sociales attendues marquent le pas et Jaurès, nommé vice-président de la chambre en 1902, n’est pas reconduit dans cette fonction en 1904. Jean Jaurès est enfin réélu député du Tarn en 1902. Après avoir longtemps écrit dans Le Mouvement socialiste, il fonde en 1904 le quotidien L’Humanité, dont le premier numéro paraît le 18 avril. Le journal reçoit le soutien d’Anatole France, académicien de son état. Jaurès, qui milite depuis de nombreuses années pour l’unité des socialistes, obtient satisfaction en 1905. Au mois d’avril en effet, est fondée la Section Française de l’Internationale Ouvrière (S.F.I.O.) au congrès du Globe. Dans les années qui suivent, Jaurès engage le dialogue avec les syndicalistes révolutionnaires de la C.G.T. qui, dans leur Charte d’Amiens en 1906, affirment leur indépendance par rapport aux partis politiques. Il lutte aussi contre l’expédition coloniale au Maroc, une aventure inutile selon lui, qui est aussi une menace pour la paix sur le continent européen. Il est maintenant obsédé par le risque de conflit entre les grandes nations. Ces craintes se renforcent au vu des guerres Balkaniques en 1912 et 1913. Alors que son influence grandit à l’étranger, il rédige L’Armée nouvelle en 1910, un essai qui défend une organisation de la défense nationale fondée sur la préparation militaire de l’ensemble de la nation. Le député du Tarn mène une vigoureuse campagne contre la loi des trois ans de service militaire, votée le 7 juillet 1913. Ainsi, le 25 mai précédant, rassemble-t-il 150.000 personnes au Pré Saint-Gervais ! L’année 1914 lui apporte d’ailleurs un certain réconfort. Au printemps, les guerres balkaniques s’achèvent avec la signature du traité de Londres, le 31 mai. Quelques semaines auparavant, la gauche avait également remporté un franc succès aux élections législatives. Cependant, alors que l’affaire Caillaux passionne les Français en ce bel été 14, les événements se précipitent en Europe centrale. Le 23 juillet, l’Autriche de François-Joseph répond à l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, à Sarajevo le 28 juin 1914, par un ultimatum à la Serbie voisine. Jaurès tente alors d’infléchir la politique gouvernementale dans un sens favorable à la paix. Il multiplie les interventions et les articles, appelant le 14 juillet à la grève générale internationale contre la guerre. Croyant toujours à la solidité de l’internationalisme ouvrier malgré les signes de fracture, il participe à la réunion de Bruxelles des 29 et 30 juillet à l’issue de laquelle le Bureau Socialiste International demande à tous les partis socialistes européens d'organiser des manifestations pacifistes. A son retour en France, Jean Jaurès est assassiné à Paris par Raoul Villain, un nationaliste exalté, au café du Croissant, le 31 juillet 1914. REBÉRIOUX (M.) : Jaurès. La parole et l’acte, Pars, Gallimard, 1994. RIOUX (J.-P.) : Jean Jaurès, Paris, Perrin, 2005.

JAURÈS (Louis), 1860-1937 : Amiral et homme politique. Né à Castres (Tarn) le 18 août 1860, frère cadet de Jean Jaurès, Louis Jaurès sort du Borda en 1876, commande le sous-marin Gymnote à ses essais, puis le cuirassé Liberté lorsqu’il saute à Toulon. Deveu vice-amiral en 1917, passé à la réserve en 1922, il se présente aux élections législatives de 1924 dans le département de la Seine et est élu. Il ne se représente pas en 1928 et décède à Paris le 30 octobre 1937.

JAVAL (Louis-Emile), 1839-1907 : Médecin et homme politique. Né à Paris le 5 mai 1839, de famille israélite installée das l’Yonne, le père de Javal avait été député sous le Second Empire et faisant partie de l’opposition. Elu député de l’Yonne en 1885, il ne se représete pas en 1889 et abandonne la politique pour la médecine. Il décède à Paris le 20 janvier 1907. Son fils, Jean-Félix Javal (1871-1915), ingénieur électricien, nait à Paris le 11 octobre 1871. Sorti de Polytechnique, il est bientôt tenté par la politique. Conseiller général de l’Yonne à vingt-cinq ans, député de l’Yonne en 1909, réélu en 1910, il s’inscrit au groupe radical et radical-socialiste. Battu en 1914, mobilié à l’état-major de la 9ème région, à Tours, il y décède le 28 août 1915. JEAN (Jean, dit Renaud), 1887-1961 : Agriculteur et homme politique. Né à Samazan (Lot-et-Garonne) le 16 août 1887, Renaud Jean adhère au parti socialiste en 1907. Blessé et réformé en 1915, désormais inapte à l’agriculture, il devient professeur à l’Ecole pratique du Commerce et d’Industrie d’Agen. Après un échec comme candidat socialiste aux élections législatives de 1919, il est élu en 1920 et et réélu en 1924. Battu en 1928, il prend sa revanche en 1932 et en 1936 dans le Lot-et-Garonne. Président de la confédération générale des paysans-travailleurs, membre du comité central du parti communiste, il est directeur du journal La Voix de Marmande, et il assiste en 1935 au Congrès mondial de l’Internationale communiste à Moscou. Ayant refuser de renier l’Internationale communiste après le pacte germano-soviétique, il est déchu de son mandat parlementaire en janvier 1940. Il abandonne par la suite toute activité politique et décèdera à Agen (Lot-etGaronne) le 31 mai 1961.

JEAN-MOREL (Jean-Baptiste-Louis-Joseph Morel, dit), 1854-1927 : Pharmacien et homme politique. Né à Nandax (Loire) le 10 octobre 1854, Jean-Morel est pharmacien de profession avant de s’intéresser à la politique. Elu député de la Loire en 1898, il est réélu en 1902, 1906 et 1910. Remarqué par la qualité de son travail parlementaire par Aristide Briand, celui ci le nomme dans son second cabinet ministre des Colonies puis garde le même portefeuille dans dans le troisième et quatrième cabinets Briand et le ministère Barthou du 21 janvier au 8 décembre 1913. En 1912, il démissionne de son mandant de député venant d’être élu sénateur de la Loire. Il décède en cour de mandat à Paris le 7 février 1927.

JEANNENEY (Jules-Emile), 1864-1957 : Avocat et homme politique. Né à Besançon (Doubs) le 6 juillet 1864, Jules Jeanneney est fils de commisseur-priseur. Après une courte carrière d’avocat, il se lance dans la politique sur les conseils de Waldeck-Rousseau. Elu sénateur de la Haute-Saône en 1909, il s’impose très vite comme l’un des maître à penser de la politique du pays. Il commence par refuser tout poste gouvernemental et finit par accepter le poste de sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, chargé de la Guerre que lui propose Clemenceau sans son second cabinet du 16 novembre 1917 au 19 janvier 1920. Président du Sénat à partir de 1932, il préside la fameuse séance qui accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Continuant sa carrière politique à la Libération, il décèdera à Paris le 27 avril 1957.

JEANTET (Maurice), 1873-1953 : Négociant et homme politique. Né à Saint-Claude (Jura) le 10 juin 1873, fils d’un négociant, Maurice Jeantet reprend la direction des affaires familiales après la mort de son père. Elu député d’union républicaine nationale dans le Jura en 1919, il est battu en 1924 et en 1928. Il abandonne toute vie politique et décèdera à Viroflay (Seine-et-Oise) le 17 février 1953.

JENOUVRIER (Léon-Charles-Louis-Jules), 1846-1932 : Avocat et homme politique. Né Antrain-sur-Cousnon (Ille-et-Vilaine) le 12 octobre 1846, fils d’un notaire, Léon Jenouvrier devient batonnier de l’ordre des avocats de Rennes (1888-1891). En 1906, il proteste contre la loi de Séparation des églises et de l’Etat dans son ouvrage Exposé de la situation légale de l’Eglise catholique en France, qui fait autorité. Elu sénateur d’Ille-et-Vilaine en 1907, il s’inscrit au groupe de la gauche républicaine et le demeure jusqu’à sa mort. Il s’oppose au gouvernement au moment de la liquidation des biens du congrégations, pour la rachat du réseau de l’Ouest, etc. Il décède à Rennes le 1er novembre 1932.

JE SUIS PARTOUT : JEUNE FRANCE RÉPUBLICAINE : Ligue d’études et d’action politique, la Jeune France républicaine a été créée en 1923 par un petit groupe de jeunes, prches de Raymnd Pincaré et de la majorité sortante du Bloc national. Ebranlée par la défaite électorale de mai 1924 et la défection d’un des principaux animateurs, l’avocat Pierre Cot, la ligue semble avoir interrompu ses activités dès la fin du printemps 1924. Dirigée par une commission exécutive de onze membres, Pierre Auscher porte le titre de délégué de la commission.

JEUNE GAUCHE (La) : Journal créé en 1934 et disparu peu avant la Seconde Guerre mondiale. Il prônait le rapprochement des jeunes pour la défense de la démocratie. Son directeur était Louis Eudiltz. JEUNE REPUBLIQUE :

JEUNESSE (POLITIQUE DE LA) : JEUNESSE JUIVE (La) : Journal bi-mensuel de la tendance gauche des jeunes israélites français, fondé en 1926 et remplacé en 1930 par L’Opinion juive. Dirigé par Simon Goldenberg et Maurice Berlow, assistés de Lazare Rachline. Ludovic-Oscar Frossard y donne quelques articles.

JEUNESSE RÉPUBLICAINE FRANÇAISE : La Jeunesse républicaine française a été créée en février 1934 dans le cadre de l’Alliance démocratique de Pierre-Etienne Flandin. A la suite de la crise de l’hiver 1936-1937, du départ de Jean-Charles Legrand et des changements survenus au sommet, la Jeunesse républicaine française est transformée en Jeunesse républicaine démcratique française. Elle est dirigée par Gaston Morancé puis André Magnan, député de la Loire.

JEUNESSES AGRAIRES ET PAYSANNES : Les jeunesses agraires et paysannes (JAP) ont été fondées en 1932 dans le cadre du parti agraire et paysan français (PAPF) de Fleurant-Agricola. Il existait antérieurement quelques petits groupes locaux assez actifs en particulier dans le département du Puy-de-Dôme. En février 1936, les JAP ont rompues avec le PAFT et rejoint une formatin dissidente, la parti républicain agraire et social de Louis Guillon, député des Vosges. L’échec de ce parti conduit un certains nombres de dirigeants des JAP à soutenir l’action de l’Union républicaine paysanne, proche des radicaux, et à aider à la constitution des Jeunesses républicaines paysannes. La rupture de 1936 a pesé lourd sur le destin de l’agrarisme politique français. Le parti d’unité paysanne de Paul Antier ne parviendra jamais à faire vivre une association de jeunesse en prise sur les nouvelles valeurs du monde rural. Les JAP ne doivent être confondues ni avec les Jeunesses agricoles créées en 1926 dans la mouvance de l’Entente paysanne animée par Edmnd Jacquet, ni avec les Jeunesses paysannes liées au mouvement dorgériste.

JEUNESSES DE LA FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE (Les) : Les Jeunesses de la Fédéraion républicaine (JRF) ont été créées en avril 1935 dans le cadre du vieux parti présidé par Louis Marin. La fondation du mouvement est intervenue de façon tardive dans l’histoire de la fédération républicaine de l’entre-deux-guerres. Il avait été question, en effet, de reconstituer un groupement de ce type dès 1925, c’est à dire dès l’arrivée de Louis Marin à la direction de la Fédération.. Un centre d’études a fonctionné dans le cadre des JFR. Les présidents étant Philippe Henriot, député de la Gironde puis François Valentin, député de la Meurthe-et-Moselle ; les secrétaires généraux Réné Russier puis Christian Leray. JEUNESSES DÉMOCRATIQUES : On repère en 1900, la trace fugitive de « Jeunesses démocratiques ». Présidé par l’avocat Maurice Colrat, ce mouvement aurait été proche du Grand cercle républicain, fondé en 1897 par Waldeck-Rousseau. Ces jeunesses ne font peut-être qu’une seule et même entité avec l’équipe des orateurs du Comité des conférences démocratiques., émanation du Grand Cercle, ou tout au moins avec le réseau appartenant à la génération montante. Mais on ne doit paas exclure l’hypothèse d’une tentative d’organisation autonome de cette génération, tentative liée au désarroi provoqué par la crise de 1899-1900 et par la rupture entre partisans et adversaires de Waldeck-Rousseau à l’intérieur du Grand Cercle. Le président étant Maurice Colrat futur député de Seine-et-Oise de 1919 à 1928. JEUNESSES PATRIOTES : JEUNESSES RÉPUBLICAINES NATIO- NALES : Les Jeunesses républicaines nationales ont été fondées à l’automne 1924, dans le cadre de la Ligue républicaine nationale que venait de fonder Alexandre Millerand, ancien président de la République. Dans la réalité, l’activité des Jeunesses républicaines nationales s’est plus ou moins confondue avec celle de sa « section universitaire », ou groupement d’étudiants marqué par la forte personnalité de Charles Chavanet, disparu prématurément au cours de l’année 1927. Les talents pleins de promesse de la section universitaire ont rejoint – tel Edgar Faure, un proche de Charles Chauvenet – le réseau informel des « junes de l’Alliance » et/ou les jeunes équipes du Centre de propagande des Répubicains nationaux animés par Henri de Kerillis. Son président étan Edouard Frédéric-Dupont et son secrétaire adjoint, Louis Jacquinot.

JOFFRE (Joseph), 1852-1931 : Maréchal. Né le 12 janvier 1852 à Rivesaltes, Pyrénées-Orientales, fils de viticulteur, Joseph Joffre entre à l'École polytechnique. Il poursuit sa carrière militaire comme lieutenant puis capitaine dans le génie en métropole avant de partir servir en Extrême-Orient. Il rentre en France, puis repart au Soudan (c'est-à-dire le Sahara oriental, et non le Soudan actuel). Il rejoint Gallieni à Madagascar début 1900. Général de brigade en 1902, à 50 ans, il entre au Conseil supérieur de la guerre en 1910. Chef d'état-major général de l'armée française en 1911, il réorganise et modernise l'armée. Entre 1911 et 1914, il élabora et mit au point le Plan XVII de la France. Ce plan, conforme aux directives fixées le 21 février 1912 par le gouvernement sous la direction du président du Conseil Raymond Poincaré qui avaient interdit à Joffre d'étudier une offensive en Belgique et même d'aménager les lignes de chemin de fer du nord pour faciliter une concentration au delà de Mézières, avait une autre faiblesse car il ne tenait pas compte de l'emploi des unités de réserve allemandes en première ligne dès le début des hostilités.Dès le début de la Grande Guerre, les mauvaises surprises s'accumulent, la surprise des surprises est celle du feu : on avait tout prévu sauf l'emploi massif en première ligne des pièces allemandes d'artillerie lourde et l'emploi des mitrailleuses en tir croisé, les ordres basés sur l'attaque à outrance, sous-estimant la puissance et l'organisation des armées allemandes, conduisent inévitablement à l'échec de l'offensive en Alsace et à la défaite de la France dans la bataille des frontières. A la suite de quoi, il parvint à se rattraper en organisant magistralement la retraite et, aidé par le général Joseph Galliéni que l'on rappela de la retraite, en remportant du 6 au 13 septembre 1914, la victoire dans la Marne qui repoussait les armées allemandes sur la vallée de l'Aisne et sauvait Paris. Ce succès lui valut une popularité inouīe et on lui voua une véritable "culte" inimaginable aujourd'hui (les prénoms de Joffre et Joffrette sont donnés par centaines à des enfants). La population lui sait gré d'avoir, à l'inverse de 1870, empêché l'invasion du territoire et évité à Paris un siège atroce avec les événements qui avaient suivi. D'origine modeste, non sectaire (son Q.G. rassemble des officiers de toute origine sociale, des plus modestes à la meilleure aristocratie ; des républicains, bonapartistes ou royalistes, comme des catholiques, des agnostiques ou athées), il incarne l'idéal de promotion sociale dans la République avec la victoire du mérite sur la naissance et l'union nationale après les affaire Dreyfus et l'affaire des fiches. Après la "course à la mer", il subit de lourdes pertes à Verdun puis échoue à percer le front allemand sur la Somme. Ces revers sont exploités par ses ennemis, nombreux dans les milieux politiques en raison de sa propension à prendre ses décisions de manière autonome. Il est remplacé à la tête de l'armée française par le général Robert Nivelle en décembre 1916 et le 25 du même mois, le gouvernement recrée en sa faveur la dignité de maréchal de France ce qui en fait le "Premier Maréchal de France de la République". En 1917, il effectue avec René Viviani une mission aux États-Unis pour préparer l'entrée en guerre de ce pays. Il y reçoit un accueil triomphal. Après la guerre, il entre à l'Académie française, remplit des missions de prestige et rédige ses Mémoires terminées en 1928. Il meurt le 3 janvier 1931 et la France lui fait des obsèques nationales le 7 janvier. Le 11 janvier 1931, les Chambres réunies votent à l'unanimité que : « Le maréchal Joffre a bien mérité de la patrie. » CONTE (A.) : Joffre, Paris, Perrin, 1998.

JOFFRIN (François-Alexandre-Jules), 1846-1890 : Ouvrier et homme politique. Né à Vandoeuvre-sur-Barse (Aube) le 16 mars 1846, Jules Joffrin, milite, dès son arrivée à Paris, contre le Second Empire dans les milieux socialistes. Il est l’un des fondateurs de la Chambre syndicale des mécaniciens, membre du comité électoral de Henri Rochefort et son délégué au Comité central antiplébiscitaire. Après avoir combattu pendant la guerre franco-prussienne de 1870, il soutient la Commune de Paris. Après la semaine sanglante, il est contraint à l’exil et fui en Angleterre, comme réfugié politique pendant onze années. Il adhère à un groupe du parti socialiste, opposé à la branche officielle menée par Jules Guesde. Après l’amnistie, il revient en France et se présente en vain aux eléctions législtaives à deux reprises (août et décembre 1881). C’est son proramme de vouloir rendre « possible » les revendications socialistes qui provoque la scission du parti socialiste. Brousse et Joffrin fonde alors la Fédération des travailleurs socialistes à programme « possibiliste ». Membre du conseil municipal de Paris en 1882, il en devient vice-président en 1888 et 1889. Lorsque le président grévy est obligé de démisionner suite au scandale des décorations, Joffrin déchaîne une campagne d’une violence inouïe contre la candidature de Jules Ferry. Il en fait de même contre le général Boulanger mais ne peut empêcher son élection. Le 25 mai 1888, avec Clemenceau et Ranc, il fonde la Société des Droits de l’Homme et du Citoyen. En 1889, il se présente aux élections législatives face au général Boulanger, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ce dernier obtient deux mille voix de plus, mais, son élection est invalidée. Jules Joffrin, est enfin admis à la Chambre après maintes palabres et une discussion enflammée, il continue a être la cible privilégiée des nationalistes. En janvier 1890, son unique intervention en faveur des grévistes du Nord et du Rhône, déclenche un tel tumulte que ses adversaires, Déroulède, Laguerre et Millerand, sont censurés et expulsés de la Chambre. Jules Joffrin s’est éteint à Paris le 17 septembre 1890. JOHANNET (René), 1884-1972 : Journaliste et un essayiste français. Né à Chateauroux (Indre) le 17 mars 1884, il fait ses études au lycée de sa ville natale, puis au collège Stanislas, aux facultés de droit et des lettres de Paris, à l’Ecole des ahutes études et à l’Institut catholique. Attiré par la littérature et l’histoire, il commence à écrire, à partir de 1910, des articles, des études et des livres. Il collabore notamment à la Revue universelle de Jacques Bainville et Henri Massis, puis aux Écrits de Paris. Il publiait notamment à la Nouvelle librairie nationale dirigée par Georges Valois dont il était proche. Proche de Charles Péguy et de Georges Sorel, il était aussi critique littéraire et biographe. Il a introduit la notion de « nationalitarisme ». Parmi ses ouvrages les plus marquants, il faut citer : L'Évolution du roman social au XIXe siècle, 1910 ; Conversion d’un catholique germanophile, 1915 ; Le Principe des nationalités, 1918 ; Rhin et France, 1919 ; Éloge du bourgeois français, 1924 ; Anatole France est-il un grand écrivain ?, 1925 ; Joseph de Maistre, 1932. Il décède à

JOIN-LAMBERT (André-Emile-Germain), 1875-1967 : Administrateur et homme politique. Né à Paris le 13 janvier 1875, fils d’un auditeur au conseil d’Etat, blessé en 1916, André Join-Lambert reprend l’exploitation agricole familiale. Conseiller municipal de Livet-sur-Authon à partir de 1919, il devient conseiller général avant de devenir député de l’Eure inscrit au groupe de l’entente républicaine démocratique. Réélu en 1924, 1928 et 1932, il ne se représente pas en 1936, mais entre au Sénat en 1937. Tenant de la plus stricte orthodoxie budgétaire, il critique la politique du gouvernement du Front Populaire à l’égard de la libre entreprise. Réélu au Sénat en 1939, le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il décèdera à Paris le 2 janvier 1967.

JOLIBOIS (Eugène), 1819-1896 : Avocat et homme politique. Né à Amiens (Somme) le 4 juin 1819, député bonapartiste de la Charente-Inférieure en 1876, il le restera jusqu’en 1889 où, prenant l’étiquette conservatrice, il sera réélu, mais ne se représente pas en 1893 et décède au Vésinet (Seine-et-Oise) le 20 décembre 1896.

JOLIOT-CURIE (Irène Curie, épouse Jean-Frédéric Joliot, dite Irène), 1897-1956 : Physicienne et femme politique. Née à Paris le 12 septembre 1897, Irène est la fille de Pierre et Marie Curie. Elle suit très jeune les traces de ses illustres parents. Formée aux sciences par sa mère mais aussi Jean Perrin et Paul Langevin, elle obtient son baccalauréat en 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, elle épaule Marie Curie comme infirmière radiographe. En 1918, elle devient son assistante à l'Institut de radium de l'Université de Paris et rencontre Frédéric Joliot, également chercheur. Les jeunes gens se marient en 1926 et travailleront désormais de concert. Poursuivant l'étude du rayonnement émis par le polonium, ils irradient des feuilles de métal (aluminium, bore ou magnésium) et réussissent à obtenir des isotopes radioactifs d'éléments normalement non radioactifs. Cette découverte de la radioactivité artificielle leur vaudra un prix Nobel de chimie en 1935. Elle révèle au monde scientifique la possibilité d'utiliser des isotopes radioactifs produits artificiellement pour la recherche médicale. Femme engagée, Irène Curie prend part au gouvernement du Front populaire en tant que sous-secrétaire d'Etat à l’Education nationale, chargée de la Recherche scientifique du 4 juin au 28 septembre 1936 dans le premier cabinet Blum. Elle pose alors, avec Jean Perrin, les bases de ce qui deviendra plus tard le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle démissionne au bout de quelques mois en raison d’un accident survenu au début de sa carrière qui entraîne des lésions de plus en plus graves diminuant sa capacité de travail. En 1937, elle prend la suite de Marie Curie à la chaire de physique à la Sorbonne. Continuant sa carrière après la guerre, la santé d'Irène Joliot-Curie décline. Une leucémie contractée comme sa mère à force d'exposition aux radiations l'emporte en à Paris en 1956. JOLY (Charles-Henri), 1839-1925 : Philosophe et sociologue. Né à Auxerre (Yonne) le 10 décembre 1839, Henri Joli entre à l'École normale supérieure en 1860, est agrégé de philosophie en 1863 et docteur ès lettres en 1869. Il est professeur de philosophie au lycée de Douai, puis à la faculté des lettres de Dijon à partir de 1871. De 1881 à 1883, il supplée Elme-Marie Caro à la chaire de philosophie de la Sorbonne, où il enseigne la psychologie comparée. À partir de 1887, il est chargé d'un cours de science criminelle et pénitentiaire à la faculté de droit de Paris. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1903. Henri Joly a publié des ouvrages dans de nombreux domaines : psychologie et psychologie comparée, philosophie (y compris des cours de philosophie et des manuels scolaires), criminologie, philosophie religieuse, socialisme chrétien, vie des saints. Citons de lui : L'Instinct, ses rapports avec la vie et avec l'intelligence, essai de psychologie comparée (1869) ; L'Imagination, étude psychologique (1877) ; Psychologie comparée, l'homme et l'animal (1877) ; Éléments de morale, loi morale, devoirs de l'homme envers lui-même, envers ses semblables, envers Dieu (1880) ; Psychologie des grands hommes (1883) ; Notions de pédagogie, suivies d'un résumé historique et d'une bibliographie (1884) ; Le Crime, étude sociale (1888) ; La France criminelle (1889) ; Le Combat contre le crime (1892) ; Le Socialisme chrétien, les origines, la tradition, les hérésies, théologiens, prédicateurs, missionnaires, la crise de 1848, les dernières écoles (1892) ; La Rome d'aujourd'hui (1895) ; Psychologie des saints (1897) ; À travers l'Europe, enquêtes et notes de voyage. En Finlande. À la recherche de l'éducation correctionnelle. Une mission à Londres. Le tour de l'Autriche. Au-delà des Pyrénées (1898) ; Pour entrer dans la vie (1899) ; St Ignace de Loyola (1899) ; Malebranche (1901) ; Sainte Thérèse (1515-1582) (1902) ; De la Corruption de nos institutions (1903) ; Le Vénérable Père Eudes (1601-1680) (1907) ; La Belgique criminelle (1907) ; La Hollande sociale (1908) ; Problèmes de science criminelle (1910) ; L'Hypnotisme et la suggestion (1913) ; Ozanam et ses continuateurs (1913) ; Histoire de la civilisation (1914) ; La Compagnie de Saint-Sulpice (1914) ; Le Droit féminin (1922) ; Souvenirs universitaires, précédés des Souvenirs bourguignons (1922) ; Les Crises sociales de l'Italie (1924) ; Génies sains et génies malades (1928) Membre de la Société d'économie sociale et contributeur à la revue La réforme sociale, il a également été président de la Ligue nationale contre l'athéisme en 1895, de la Croix-Blanche en 1900 et de la Société générale des prisons en 1905. Il décède à Seignelay le 12 juin 1925. Philippe Veilt, « La Géographie sociale du crime selon Henri Joly » in Laurent Mucchielli (dir.), Histoire de la criminologie française, L'Harmattan, Paris, 1994.

JOLY (Henri), 1866-1945 : Inventeur. Né à Vioménil le 2 avril 1866, Henri Joly est considéré comme l’inventeur et précurseur du cinéma. Il est engagé par Charles Pathé pour mettre au point un appareil chronophotographique de prises de vue, d'après le kinetoscope de Thomas Edison, le brevet est déposé le 26 août 1895. En 1896, il brevete le photozootrope. Le 11 janvier 1900, il fait breveter un système de cinéma parlant, qu'il a mis au point avec l'ingénieur-électricien Normandin. C'est lui qui installe les appareils qui sont à l'origine de l'incendie du Bazar de la Charité. Il décèdera le 27 décembre 1945 à Paris.

JONAS (Edouard-Léon), 1883-1961 : Antiquaire et homme politique. Né à Paris en 1883, issu d’une famille d’antiquaires israélites, Jonas est conservateur du musée Cognacq-Jay, expert-conseil des Douanes et conseiller du Commerce extérieur. Il se présente aux élections législatives à Grasse en 1936 où il est élu et siège à l’union socialiste et républicaine. Président de la commission des Travaux publics, il ne prend pas part, le 10 juillet 1940, au vote sur la délagation des pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il décède à Paris en 1961.

JONNART (Célestin-Charles-Auguste), 1857-1927 : Homme politique. Né à Fléchin (Pas-de-Calais) le 27 décembre 1857, Charles Jonnart est un ancien élève de l’Ecole libre des sciences politique. Protégé de Gambetta, il est nommé au cabinet du gouverneur général de l’Algérie en 1881puis directeur des affaires algériennes au Quai d’Orsay en 1884 enfin commissaire du gouvernement près le Conseil de préfecture de la Seine. Battu aux élections législaives de 1885, il est élu député de Saint-Omer en 1889 sur la liste républicaine. Réélu en 1893, il est nommé ministre des Travaux publics du 3 décembre 1893 au 29 mai 1894 dans le cabinet Casimir-Perier. Il est lui-même à l’origine de la chute du cabinet en refusant d’accorder le droit de grève et le droit syndical dans la fonction publique. Gouverneur de l’Algérie en 1900, il démissionne en 1911 pour protester contre le politique africaine de Caillaux et devient ministre des Affaires étrangères du 22 janvier au 21 mars 1913 dans les troisième et quatrième cabinets Briand. A ce poste, il fait ratifier le traité franco-espagnol sur le Maroc. A la chute du cabinet, il et élu sénateur du Pas-de-Calais en 1914. Clemenceau le nomme de nouveau gouverneur général de l’Algérie début 1918 et, en 1921, il devient ambassadeur auprès du Saint-Siège. Elu à l’Académie française en 1923, il décède en cours de mandat, à Paris, le 30 septembre 1927.

JOSSE (Prosper-Joseph), 1874-1953 : Administrateur et homme politique. Né à Pinderville (Eure) le 15 octobre 1874, Joseph Josse est le fils d’un modeste jardinier. Après avoir servi à la légion étrangère et aux tirailleurs, il est élu député de l’Eure en 1912 et réélu en 1914. Il part alors au front comme volontaire, reçoit deux blessures, cinq citations, et le grade de lieutenant-colonel de réserve. Réélu avec toute sa liste de la fédération républicaine aux élections législatives de 1919, il opte pour le Sénat en 1924. Il proteste contre l’évacuation de la Ruhr en 1925, la loi de huit heures et la réintégration du général Sarrail. Battu en 1929, il rentre au Sénat en 1938. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Auteur de livres de souvenirs et de La décadence économique et sociale (1928), il décèdera en cours de mandat à Paris le 23 juillet 1953.

JOUANCOUX (René-Charles-Anatole), 1856-1916 : Négociant et homme politique. Né à Cachy (Somme) le 21 mars 1856,ce négociant de vin est élu député de la Somme en 1908 et sera réélu jusqu’à sa mort. Pendant sa campagne électorale de 1914, il s’élève avec violence contre la loi de trois ans. Fanc-maçon, Jouancoux décède à Paris le 19 juin 1916.

JOUFFRAULT (André), 1887-1975 : Médecin et homme politique. Né à Montpont-sur-l’Isle (Dordogne) le 1er septembre 1887, André Jouffrault est le fils de Camille Jouffrault, député des Deux-Sèvres (de 1879 à 1881 et de 1885 à 1889) puis sénateur du même département (de 1891 à sa mort). André Jouffrault devient conseiller municipal d’Argenton-Château en 1919, puis conseiller général. Elu député des Deux-Sèvres en 1924 sur la liste du bloc des gauches, André Jouffrault s’inscrit au groupe radical et radical-socialiste, et s’intéresse particulièrement aux questions militaires. Réélu en 1928 et 1932, il est battu en 1936 et se retire de la vie politique. Il décèdera à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) le 14 décembre 1975.

JOUFFRAY (Joseph, dit Camille), 1841-1924 : Ingénieur et homme politique. Né à Vienne le 22 juin 1841, sous lieutenant des mobiles au 4 septembre 1870, puis capitaine d’état-major, Camille Jouffray va s’établir après la guerre comme pharmacien-chimiste à Montréal (Canada). Il revient à Vienne en 1882, dont il devient maire en 1886. Député de l’Isère de 1889 à 1898, il est élu sénateur de l’Isère en 1901 et le demeure jusqu’en 1920, date à laquelle il ne se représente pas. Il n’appartenait à aucun groupe mais faisait partie de la franc-maçonnerie. Il décède à Saint-Prim (Isère) le 3 mai 1924.

JOURDAIN (Paul-Léon), 1878-1948 : Industriel et homme politique. Né à Altkirch (Haut-Rhin) le 28 octobre 1878, Paul Jourdain devient major de l’école supérieure de commerce de Lyon puis dirige l’entreprise familiale de filature. Attaché militaire adjoint à Berne, il est administrateur d’Altkirch en 1918. Elu député d’union nationale du Haut-Rhin dans la chambre « bleu horizon » en 1919, il est nommé par Clemenceau dans son second cabinet ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 2 décembre 1919 au 19 janvier 1920. Il s’emploie alors à promouvoir les avancées sociales et à unifier les législations française et alsacienne. Au moment des grèves de 1920, ce franc-maçon parvient par la médiation à résoudre le conflit que Millerand contenait par la force. Ministre du Travail dans les deux premiers cabinets Millerand et le ministère Leygues, il favorise le développement des syndicats et des pensions pour les accidentés du travail. Du 9 au 13 juin 1924, il est nommé ministre du Travail et de l’Hygiène dans le cabinet François-Marsal et crée alors les pensions d’invalidité. Il revient une dernière fois au gouvernement comme ministre des Pensions du 28 novembre 1925 au 18 juillet 1926 dans les huitième, neuvième et dixième ministères Briand. Elu sénateur du Haut-Rhin en 1927 et en 1935, il vote, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il décèdera à Paris le 26 mars 1948.

JOURDE (Antoine), 1848-1923 : Employé de commerce et homme politique. Né à Saint-Merd (Corrèze) le 23 septembre 1848, blessé en septembre 1870, Antoine Jourde est fait prisonnier , s’échappe quatre mois plus tard et rejoint son régiment. Candidat révisionniste, républicain collectiviste et boulangiste aux élections législatives de 1889, il est élu député de la Gironde. Il le demeure jusqu’en 1902 et est réélu en 1906 et 1910. Battu en 1914, ce franc-maçon abandonne la vie politique. Il décède à Caudéran (Gironde) le 30 janvier 1923.

JOUVENEL DES URSINS (Henry-Bertrand, Léon-Robert de), 1876-1935 : Journaliste et homme politique. Né à Paris le 25 avril 1876, Henry Jouvenel Des Ursins est rédacteur en chef du Matin. Marié à Colette en 1912, il est officié au début de la Première Guerre mondiale et devient chef de cabinet d’Anatole de Monzie à la Marine marchande. Passionné par la politique, il se fait élire sénateur de la Corrèze en 1921 et devient délégué de la France à la SDN en 1922. Ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et de l’Enseignement technique du 29 mars au 8 juin 1924 dans le troisième cabinet Poincaré, sa tâche le passionne et, après la reconstruction du pays et de l’Europe, il souhaite placer les jeunes sur les voies nouvelles qui s’ouvrent à la civilisation. Faute de temps, son action ne porte pas ses fruits. Appelé dans le troisième cabinet Painlevé, le huitième ministère Briand, il occupe le poste de haut-commissaire en Syrie et au Liban du 10 novembre 1925 au 8 mars 1926. Il est reconduit à ce poste du 12 mai au 22 juin 1926 dans le neuvième cabinet Briand. Il pacifie ces territoires sous mandat avec le talent d’un diplomate-né. Associé à des fastes dignes d’un « vice-roi » et à son légendaire brio aristocratique. Dans le second cabinet Daladier, il occupe du 30 janvier au 8 février 1934, le portefeuille de la France d’outre-mer dont il est le premier titulaire. Il décède à Paris le 5 octobre 1935.

JOUY (Louis-Jules), 1855-1897 : Chansonnier. Né à Paris le 27 avril 1855, issu d'un milieu très modeste, Jules Jouy travaille comme garçon boucher après l'école primaire, tout en continuant à lire autant qu'il le peut et en commençant à composer des chansons. Marqué par la Commune de Paris, il part pour l'armée à vingt ans dans le service auxiliaire, en raison d'une malformation au bras droit. A vingt-et-un ans, il commence à publier dans Le Tintamarre des chansons et des articles où percent déjà ses thèmes de prédilection : l'anticléricalisme, la république, l'injustice et le macabre, avec une véritable fascination pour la guillotine. En septembre 1878, il participe à la fondation du Sans-culotte, journal républicain virulent qui milite pour l'amnistie des communards et combat le cléricalisme. Pendant quatre ans, pendant la crise boulangiste, il parvint à publier chaque jour dans la presse une chanson d'actualité. Sa facilité et sa rapidité le firent surnommer « la chanson faite homme ». Les efforts surhumains qu'il accomplit dans son combat contre le boulangisme achèvent de ruiner une santé déjà très altérée par l'abus du tabac et de l'absinthe. Il est interné dans un asile psychiatrique au mois de mai 1895 et meurt le 17 mars 1897. Il écrivit des centaines de chansons de café-concert qui furent créées par les plus grandes vedettes de l'époque : Yvette Guilbert, Thérésa, Marguerite Dufay, Polin, Bonnaire, Marguerite Réjeane, Anna Judic, Félix Galipaux, Fragson, Paulus, Sulbac, Mévisto aîné, Kam-Hill, Coquelin cadet, Aristide Bruant, etc., et dans les principales salles parisiennes : L'Eldorado, La Scala, Le Pavillon de l'horloge, Le XIXè Siècle, Le Parisiana, La Gaîté, A Ba-Ta-Clan, Les Ambassadeurs, L'Européen, L'Eden-concert, L'Alcazar d'été. Il fut également membre des Hydropathes, des Hirsutes, et fréquenta le cabaret du Chat noir et plusieurs autres. Sans doute servit-il également de « nègre » à des auteurs connus. ort le 17 mars 1897.

JUDET (Ernest-Martial-Gaston), 1851-1943 : Journaliste. Né à en 1851, normalien Judet est d’abord enseignant puis se tourne ensuite vers le journalisme et y fait une carrière exceptionnelle. Comme rédacteur au National puis au Petit Journal et comme directeur de L’Eclair, il prend une part active aux affaires qui secouent la Troisime République à la fin du XIXème siècle et au début XXème siècle. Il est tour à tour pour le général Boulanger et contre le capitaine Dreyfus. Ses campagnes antidreyfusardes ne sont pas étrangères, a-t-on dit, à la décadence du Petit Journal. Judet abandonne alors le journal pour passer à L’Eclair. Mais ce nationaliste était favorable au rapprochement franco-allemand dès l’avant guerre et cela lui vaut de sérieuses algardes avec d’autres nationalistes pour qui l’Allemagne était l’ennemi héréditaire. Pendant la Premère Guerre mondiale, son pacifisme est assimilé à celui du Bonnet rouge et devient la cible de ceux qui combattaient le défaitisme sous toutes ses formes. Il doit s’enfuir en Suisse. Jugé par contumace en 1923, et condamné, il est ensite acquitté.

JUDET (François-Victor), 1871-1938 : Ingénieur et homme politique. Né à Lavaufranche (Creuse) le 30 avril 1871, François Judet est issu d’une famille d’agriculteurs. Fils de Jean-Léonard Judet (1846-1907), député de la Creuse de 1902 à 1907, François Judet, lui succède de 1907 à 1924, en même temps qu’il le remplaçait comme maire de Lavaufranche. Radical-socialiste comme son père, il se spécialise dans les questions agricoles. Battu en 1924, il est élu sénateur de la Creuse en 1928 et décède en cours de mandat à Saint-Georges-de-Nigremont (Creuse), le 14 octobre 1938.

JUDIC (Anne-Marie-Louise Damiens, dite Anna), 1850-1911 : Comédienne. Née à Semur-en-Auxois le 18 juillet 1850, Anna Damiens entre au Conservatoire dans la classe de Régnier en 1866, qu'elle quitte l'année suivante pour débuter au Gymnase dans Les Grandes Demoiselles. Mais c'est à l'Eldorado qu'elle se fait véritablement remarquer dans un répertoire de chansons "légères" où son apparente candeur fait passer les sous-entendus les plus grivois. Elle a entre temps adopté le nom de son mari, Judic, épousé alors qu'elle n'avait pas dix-sept ans. Après la Guerre et un passage à la Gaîté où elle crée Le Roi Carotte, opéra-féérie de Jacques Offenbach et Victorien Sardou, elle entre aux Bouffes-Parisiens où elle connait ses premiers succès de comédienne dans les opérettes de Léon Vasseur (La Timbale d'argent) et d'Offenbach (Madame l'Archiduc, La Créole, Bagatelle, etc.). Elle passe en 1876 au Théâtre des Variétés, dont elle sera l'étoile durant près de vingt ans. Elle y retrouve Offenbach dont elle crée Le Docteur Ox et reprend les rôles mythiques d'Hortense Schneider : La Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gérolstein... Elle étrenne surtout une collaboration prolifique avec Hervé : Lili, Niniche, La Femme à papa, La Roussotte et son chef d'œuvre, Mam'zelle Nitouche. Après l'échec cuisant de La Cosaque, elle se met à voyager, se produit aux Menus-Plaisirs, à l'Eldorado et à l'Alcazar d'Été sans retouver l'immense succès de ses débuts. Elle retrouve le Gymnase dans des rôles de "mères" auxquels elle apporte "une tendresse, une douceur et une bonhomie touchantes" (Le Bourgeon, Le Secret de Polichinelle, L'Âge difficile) puis se retire peu à peu dans sa Bourgogne natale. Elle décède à Golfe-Juan (Basses-Alpes), le 14 octobre 1911.

JUIGNÉ (Charles-Etienne-Gustave Leclerc, comte de), 1825-1900 : Propriétaire et homme politique. Né à Paris le 15 juin 1825, le comte de Juigné est élu député monarchiste et catholique de la Loire-Inférieure de 1876 à 1898, date à laquelle il ne se représente pas. Il est élu sénateur de la Loire-Inférieure en 1900 et décède en cours de mandat à Paris le 13 octobre 1900. Il était l’oncle du marquis Jacques de Juigné, lui aussi parlementaire. JUIN (Alphonse), 1888-1967 : Fils de gendarme, Alphonse Juin est né le 16 décembre 1888, à Bône, en Algérie. Après des études à Constantine puis à Alger, il est reçu à Saint-Cyr en 1909. Sorti major de sa promotion - promotion "de Fès", la même que Charles de Gaulle - en 1912, il opte pour les tirailleurs algériens. Affecté au Maroc fin 1912, le sous-lieutenant Juin prend part aux opérations de pacification du pays. Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Le lieutenant Juin monte au front avec les troupes marocaines. En septembre 1914, il participe aux combats de la Marne. Grièvement blessé sur le front de Champagne en mars 1915, il perd en partie l'usage du bras droit. Capitaine en 1916, il rejoint le 5e bataillon de tirailleurs marocains au Chemin des Dames. En février 1918, il suit les cours d'état-major à Melun avant d'être détaché en octobre à la mission militaire française auprès de l'armée américaine et affecté au cours de perfectionnement des officiers de liaison du Corps expéditionnaire américain. Breveté de l'École supérieure de guerre en 1921, il sert en Tunisie avant de rejoindre à la fin de l'année 1923 le Maroc où il participe à la campagne du Rif. À l'automne 1925, il rentre en France avec le maréchal Lyautey et travaille sous ses ordres au Conseil supérieur de la guerre. Promu chef de bataillon en 1926, il part l'année suivante rejoindre le 7e régiment de tirailleurs algériens à Constantine. En 1929, il est chef du cabinet militaire du résident général au Maroc, Lucien Saint, et prend une part active à la réalisation de la dernière phase du plan de pacification de l'Atlas. Lieutenant-colonel en mars 1932, il devient professeur de tactique générale à l'École supérieure de guerre en 1933 avant d'être affecté comme commandant en second au 3e régiment de zouaves à Constantine. Il prend le commandement de ce régiment le 6 mars 1935. En juin, il est promu colonel. En 1937, il est affecté auprès du résident général au Maroc, le général Noguès, et suit parallèlement les cours du Centre des hautes études militaires. Nommé général de brigade le 26 décembre 1938, il est affecté à la mobilisation à l'état-major du théâtre d'opérations d'Afrique du Nord. Alors que la situation se durcit en Europe, il prépare à Alger les mesures relatives à la levée de divisions en Algérie et en Tunisie. À la déclaration de guerre, en septembre 1939, il demande à servir en France métropolitaine. Le 4 décembre suivant, il prend le commandement de la 15ème division d'infanterie motorisée. Tandis que les forces allemandes lancent leur offensive à l'Ouest le 10 mai 1940, sa division entre en Belgique où elle s'illustre à Gembloux les 14 et 15 mai. Plus au sud, les troupes allemandes ont percé le front à Sedan. Juin reçoit l'ordre de se replier. Il défend alors successivement Valenciennes puis les faubourgs de Lille, couvrant la retraite de la 1re armée française vers Dunkerque. Il est fait prisonnier à Lille le 30 mai 1940 et incarcéré à la forteresse de Königstein. Continuant sa carrière militaire pendant et après la guerre, le maréchal Juin s'éteint le 27 janvier 1967.

JULIEN (Alfred-Jules), 1882-1977 : Avocat et homme politique. Né à Avignon (Vaucluse) le 20 septembre 1882, Jules Julien, docteur en droit, s’inscrit au barreau de Lyon en 1904. Il est élu député radical du Rhône en 1931, réélu en 1932 et 1936. Proche de Herriot, il est nommé sous-secrétaire d’Etat à l’éducation nationale, chargé de l’Enseignement technique du 24 janvier 1926 au 9 avril 1938 dans le second ministère Sarraut, les deux gouvernements Blum et deux ministères Chautemps. Avec le peu de crédits qu’il dispose, il a alors l’intention d’imposer l’apprentissage obligatoire jusqu’à 18 ans, mais le Parlement ne le suit pas. A la chute du cabinet, il occupe ensuite le poste de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 10 avril 1938 au 20 mars 1940 dans le troisième cabinet Daladier. On lui doit l’organisation de la radio (statuts, technique, émissions, contrôle, information, censure, etc.) avant que la responsabilité ne soit transférée au président du Conseil en 1939. Il ne conserve alors plus que la direction de la partie technique. Souhaitant que la France poursuive le combat à partir de l’empire colonial, il s’oppose à l’idée d’armistice en 1940. Il s’abstient volontairement lors du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il décèdera à Lyon le 8 janvier 1977.

JUMEL (François-Henri), 1847-1918 : Homme politique. Né à Mont-de-Marsan (Landes) le 5 septembre 1847, député des Landes de 1886 à 1906, ce franc-maçon s’oppose aux thèses marxistes et révolutionnaires, ainsi qu’à la réaction et au cléricalisme. Il vote contre l’impôt sur le revenu « vexatoire et inquisitorial » et vote aussi la suppression de l’enseignement congrégationniste, la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Battu en 1906, il abandonne la vie politique et décède à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées) le 11 août 1918.

JUSTE PAROLE (La) : Revue bi-mensuelle fondée en juillet 1936 par un journaliste d’origine hongroise, Oscar de Ferenzy. Il paraît d’abord à Strasbourg, puis à Paris jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

JUSTICE (Ministère de la) : Liste des ministres de la Justice : -4 septembre 1870 - 19 février 1871 : Adolphe Crémieux -19 février 1871 - 25 mai 1873 : Jules Dufaure -25 mai 1873 - 26 novembre 1873 : Jean Ernoul -26 novembre 1873 - 22 mai 1874 : Octave Depeyre -22 mai 1874 - 10 mars 1875 : Adrien Tailhand -10 mars 1875 - 12 décembre 1876 : Jules Dufaure -12 décembre 1876 - 17 mai 1877 : Louis Martel -17 mai 1877 - 23 novembre 1877 : Albert, duc de Broglie -23 novembre 1877 - 13 décembre 1877 : François Le Pelletier -13 décembre 1877 - 4 février 1879 : Jules Dufaure -4 février 1879 - 28 décembre 1879 : Philippe Le Royer -28 décembre 1879 - 30 janvier 1882 : Jules Cazot -30 janvier 1882 - 7 août 1882 : Gustave Humbert -7 août 1882 - 21 février 1883 : Paul Devès -21 février 1883 6 avril 1885 : Félix Martin-Feuillée -6 avril 1885 - 7 janvier 1886 : Henri Brisson -7 janvier 1886 - 11 décembre 1886 : Charles Demôle -11 décembre 1886 - 30 mai 1887 : Ferdinand Sarrien -30 mai 1887 - 30 novembre 1887 : Charles Mazeau -30 novembre 1887 - 3 avril 1888 : Armand Fallières -3 avril 1888 - 5 février 1889 : Jean-Baptiste Ferrouillat -5 février 1889 - 22 février 1889 : Edmond Guyot-Dessaigne -22 février 1889 - 17 mars 1890 : François Thévenet -17 mars 1890 - 27 février 1892 : Armand Fallières -27 février 1892 - 6 décembre 1892 : Louis Ricard -6 décembre 1892 - 12 mars 1893 : Léon Bourgeois -12 mars 1893 - 13 mars 1893 : Jules Develle -13 mars 1893 - 4 avril 1893 : Léon Bourgeois -4 avril 1893 - 3 décembre 1893 : Eugène Guérin -3 décembre 1893 - 30 mai 1894 : Antonin Dubost -30 mai 1894 - 26 janvier 1895 : Eugène Guérin -26 janvier 1895 - 1er novembre 1895 : Ludovic Trarieux -1er novembre 1895 - 29 avril 1896 : Louis Ricard -29 avril 1896 - 1er décembre 1897 : Jean-Baptiste Darlan -2 décembre 1897 - 28 juin 1898 : Victor Milliard -28 juin 1898 - 1er novembre 1898 : Ferdinand Sarrien -1er novembre 1898 - 22 juin 1899 : Georges Lebret -22 juin 1899 - 7 juin 1902 : Ernest Monis -7 juin 1902 - 24 janvier 1905 : Ernest Vallé -24 Jan 1905 - 14 mars 1906 : Joseph Chaumié -14 mars 1906 - 25 octobre 1906 : Ferdinand Sarrien -25 octobre 1906 - 31 décembre 1907 : Edmond Guyot Dessaigne -4 janvier 1908 - 24 juillet 1909 : Aristide Briand -24 juillet 1909 - 3 novembre 1910 : Louis Barthou -3 novembre 1910 - 2 mars 1911 : Théodore Girard -2 mars 1911 - 27 juin 1911 : Antoine Perrier -27 juin 1911 - 14 janvier 1912 : Jean Cruppi -14 janvier 1912 - 21 janvier 1913 : Aristide Briand -21 janvier 1913 - 22 mars 1913 : Louis Barthou -22 mars 1913 - 9 décembre 1913 : Antony Ratier -9 décembre 1913 - 9 juin 1914 : Jean-Baptiste Bienvenu-Martin -9 juin 1914 - 13 juin 1914 : Alexandre Ribot -13 juin 1914 - 26 août 1914 : Jean-Baptiste Bienvenu-Martin -26 août 1914 - 29 octobre 1915 : Aristide Briand -29 octobre 1915 - 12 septembre 1917 : René Viviani -12 septembre 1917 - 16 novembre 1917 : Raoul Péret -16 novembre 1917 - 20 janvier 1920 : Louis Nail -20 janvier 1920 - 16 janvier 1921 : Gustave L'Hopiteau -16 janvier 1921 - 15 janvier 1922 : Laurent Bonnevay -15 janvier 1922 - 5 octobre 1922 : Louis Barthou -5 octobre 1922 - 29 mars 1924 : Maurice Colrat -29 mars 1924 - 9 juin 1924 : Edmond Lefévre du Prey -9 juin 1924 - 14 juin 1924 : Antony Ratier -14 juin 1924 - 17 avril 1925 : René Renoult -17 avril 1925 - 11 octobre 1925 : Théodore Steeg -11 octobre 1925 - 29 octobre 1925 : Anatole de Monzie -29 octobre 1925 - 28 novembre 1925 : Camille Chautemps -28 novembre 1925 - 9 mars 1926 : René Renoult -9 mars 1926 - 19 juillet 1926 : Pierre Laval -19 juillet 1926 - 23 juillet 1926 : Maurice Colrat -23 juillet 1926 - 3 novembre 1929 : Louis Barthou -3 novembre 1929 - 21 février 1930 : Lucien Hubert -21 février 1930 - 2 mars 1930 : Théodore Steeg -2 mars 1930 - 17 novembre 1930 : Raoul Péret -17 novembre 1930 - 27 janvier 1931 : Henry Chéron -27 janvier 1931 - 20 février 1932 : Léon Bérard -20 février 1932 - 3 juin 1932 : Paul Reynaud -3 juin 1932 - 18 décembre 1932 : René Renoult -18 décembre 1932 - 31 janvier 1933 : Abel Gardey -31 janvier 1933 - 26 octobre 1933 : Eugène Penancier -26 octobre 1933 - 26 novembre 1933 : Albert Dalimier -26 novembre 1933 - 27 janvier 1934 : Eugène Raynaldy -30 janvier 1934 - 9 février 1934 : Eugène Penancier -9 février 1934 - 15 octobre 1934 : Henry Chéron -15 octobre 1934 - 8 novembre 1934 : Henry Lémery -8 novembre 1934 - 7 juin 1935 : Georges Pernot -7 juin 1935 - 4 juin 1936 : Léon Bérard -4 juin 1936 - 22 juin 1937 : Marc Rucart -22 juin 1937 - 18 janvier 1938 : Vincent Auriol -18 janvier 1938 - 13 mars 1938 : César Campinchi -13 mars 1938 - 10 avril 1938 : Marc Rucart -10 avril 1938 - 1er novembre 1938 : Paul Reynaud -1er novembre 1938 - 13 septembre 1939 : Paul Marchandeau -13 septembre 1939 - 21 mars 1940 : Georges Bonnet -21 mars 1940 - 16 juin 1940 : Albert Sérol -16 juin 1940 - 12 juillet 1940 : Charles Frémicourt

 
     
 
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